J. FAHRE
BASSIN HOÜILLER BRIANCONNAIS
ETUDE GEOLOGIQUE DE LA VALLEE DE BISSORTE
Uiaurienne)
Mars 1955.-
B. R. G . G M
BUREAU DE RECHERCHES
GÉOLOGIQUES,
GÉOPHYSIQUES
ET MINIÈRES
DE LA FRANCE MtTRÜPOUUINí
ÉTABLISSEMENT PUBLIC NATIONAL
LOI DU 5 AOUT 1953
69. R U E D E LA VICTOIRE
PAR1S-IX F
T É L É P H O N E • TRI
24.-85
>•• LIGNES.)
BASSIN
HOUILLEE
BRIidJC OlïNAIS
ETUDE GEOLOGIQUE DE LA VALLEE DE BISSORTE
( Alaurienne )
J. F ABBE
par
( Campagnes I95I-I953 )
îî.u.- Ce rapport fait partie d'une étude d'ensemble de la zone
houillère briançonnaise, en Savoie.
Ont déjà paru :
Tarentaise
Maurienne
:
vallée de 1*Isère
rive droite A 513
rive gauche A 352
vallée de l'Arc
rive droite A 5I6
rive gauche A 522.
vallée de Valloires ( en coll.avec R. Peys
et Ch.Greber ) A 24?
vallée des Herbiers
^
A paraître en 1955
Tarentaise
vallée des Allues et de St.Bon
vallée de Bozel.
SQMHAIHE
CONSIDERATIONS GENERALES : Morphologie, Géologie
I
DESCRIPTION DES AFFLEUREIJEI7T3
A - Versant Est de la Vallée
1. Croupe à lfEst du Barrage de Bissorte (h.gréseux)
4
2 . Crête au pt 2574 au Pas du Grand Filon
6
3. Versant en contre bas de la Crête
9
Galerie de Fontaine Froide à Biüsorte
12
4 . Grête des Sarrazins entre le Pas du Grand Filon
et le col des Hoches
( houiller schisteux )..18
5. Affleurements en contre bas de la crête des
Sarrazins ( fond du lac de Bissorte.Filon d'Hématite
19
6. Crête des Sarrazins entre le Col des Roches et le
Cheval blanc ( houiller schlsteux.Néopermien)
25
7 . Affleurements des Battaillères
28
B - Versant Ouest de la vallée.
8. Verrou du barrage de Biosorte (h.gréseux à micro-
diorites )
9. Mont C oburne
10. Crey de Longefond
11. Massif de la Sandoneire (lUÄChisteux à microdio-
29
38
40
j¿
rites)
44
12. Massif des Marches - Ro<Së Noire
di
51
13. Crête de Roche Noire au Pio du Thabor
(h.schisteux à microdiorites-Néopermien)57
CONCLUSIONS
a} Stratigraphie
Tectonique
Métamorphisme
Charbon
e Autres ressources minérales
J
62
63
64
67
68
1/200 000?
ZONE
ÉTUDIÉE
SAINT JEAN de
MAURIENNE
SAINT
MICHEL
de
MAURIENNE
Pointç c/e Frerus
col
Vallée Étroite
Mont Thabor
Roche Chateau
BARDONNECHE
col etu
Läuteret
LE MON ET! ER
BRI A NÇOIV
ETUDE GEOLOGIQUE DE Lxi VALLEE
DE BISSORTE
( Veuilles 1/20.000?
Névache 1 et 2 ) .
CONSIDERATIONS GEHERALES
Morphologie
Cette vallée courte ( 7 Em ), en forme de V ouvert vers
le Nord, bornée au 3ud par le liont Thabor est un exemple typique de vallée suspendue :
Tout entière située au-dessus ¡le 2.000 m , elle débouche
à plus de 1.000 m au-dessus du fond de la Vallée de l'Arc auquel elle se raccorde par deux hauts gradins à peine entamés
par les gorges de raccordement du torrent de Bissorte. La barrage de Bissorte ( faite 2080 m ) , établi sur le gradin supérieur s'appuie sur un verrou glaciaire dominé à l'Ouest par le
L'ont Coburne ( voir rapport A 522 ) .
En amont du barrage, en raison de l'altitude, la végétation est pauvre, réduite à des pâturages à moutons et quelques
buissons d'aulnes rabougris.
- 2-
Contrairement à ce qui a lieu dans les vallées voisines,
la couverture de Quaternaire et de zones glissées est relativement réduite. Le terrain houiller affleure presque partout, raboté et poli par l'érosion glaciaire. Les moraines s'accumulent
dans de petites dépressions derrière des verrous arrondis.
Au fond de la vallée cependant, on observe une très belle
moraine dont les éléments de quartzitesblancs proviennent du démantèlement du massif du Thabor.
La vallée est dominée à l'Est par la crête des Sarrazins
(2800-3000 m ) et à l'Ouest par celle que constituent les massifs
de la Sandoneire (2800), de Roche Noire (3O5O) et de la Roche de
la Pelle (3000).
Les glaciers qui descendaient autrefois de ces massifs
ont complètement disparu ou sont aujourd'hui aux trois quart enfouis sous leurs moraines ou les éboulis ( glaciers du Thabor,
de la Roche de la Pelle et de la Roche Noire ) .
Géologie
La vallée tout entière, sauf à la pointe du V est donc
dans le Carbonifère : les sommets sont coiffés de Carbonifère
supérieur : houiller schisteux à charbon de l'assise de Tarentaise ; les versants et le fond de la vallée montrent la série
inférieure gréseuse.
- 2 bis CARTE GEOLOGIQUE SYNTHETIQUE DES VALLEES
DE BISSOETE ET DES HEREÏCHS
Ech. 1/50.000
Calcaire du Trias
"
Pendage de stratification
Gypses et Cargneules
s
Pendage de schistoslté
Axe de pli horizoatal
Quartzites Werféniens
Néo-perraien
Houiller schisteux
-*
Axe de pli avec plonqement
Charnière de pli notable
Mouiller gréseux
Filon de microdiorite
Les chiffres cerclés renvoient aux paragraphes de la description des
affleurements. Ex. :(^\
Les Intrusions de roches eruptives semblables à celles
qui ont été étudiées par R. FEYS dans le Carbonifère de BrianÇon, sont ici localisées presque exclusivement sur le versant
Ouest de la vallée, paraissant en particulier jalonner une zone Nord Sud, le long de la Crête de la Pelle - Roche Noire Sandoneire.
Sur le versant Est de la vallée, et dans la Crête des
Sarrazins ces roches sont très rares. Par contre, les filons
de quartz + sidérose ou quartz + oligiste y sont abondants.
La vallée est bornée au Sud par le massif triasique
du L!ont Thabor ( Pic du Thabor - Mont Thabor-Cheval Blanc),
dont on ne voit ici que la base, de quartzites blancs werféniens. Les couches carbonifères grossièrement alignées N-S,
subissent donc vers le Sud un ennoyage axial, général pour
tdûte la zone houillère.
- 4 -
DESCBIPTIOft DES AFFLEUHEàEHTS
A - VERSANT EST DE LA VALLEE
A l'Est du Lac de Bissorte
I - Croupe rocheuse à l'Est du barrage
Au-dessus et à l'kst du barrage affleurent des conglomérats et des arkoses fines, laminées, grises, des conglomérats et des schistes noirs, jusqu'en crête, au point
coté 2574. En surface les roches sont disloquées, donnant
naissance à des chaos de blocs.
- A la tête du téléphérique on observe au milieu des arkoses, un filon de roche eruptive du groupe des microdiorites qui à mon avis, est le prolongement de l'un des
filons qui injectent le verrou du barrage ( probablement
filon N?2, voir plus loin page 25.
- 20 m environ au-dessus de l'arrivée du téléphérique une
petite galerie montre des schistes noirs esquilleux très
écrasés ( éch.2000 ) , et des grès laminés. Le pendage de
la stratification est mal visible. Celui de la schistosité est WKW (235s) de 35g. Le longrain de la roche est
grossièreraent SW-NE avec plongement au SW.
Au Sud Est de cet affleurement on voit les traces
d f une ancienne recherche dans des roches écrasées imprégnées d'oxyde de fer.
Tous les travaux ( tranchées ou galeries ) sont
aujourd'hui éboulés.
- Plus haut, en approchant du point 2574, apparaissent au
milieu des arkoses, des conglomérats, puis de petits
bancs de schiste noirs. Les couches sont ici fortement
plissées. On observe vers 2540 des plis couchés vers
l'Ouest, d'axe H }0i E .
-6 -
2 - Crête du sommet 2574 au Pas du Grand Filon
- Au pied SE du sommet 2574, le col 2514 montre des arkoses, des schistes noirs, gris et verdâtres, et un peu
de microdiorite. Toutes ces roches sont très écrasées
( éch.695 et 696 ) : La microdiorite même pourrait être
prise au premier abord pour des schistes gréseux verts
ou des arkoses écrasées.
Au Nord du col, les couches paraissent être horizontales, et au 3ud du col, plonger au Sud.
Du col 2514 au point coté 2696
la crête montre
un chaos d'arkoses grises ou verdâtres, micacées (mica
blanc détritique), feuilletées, contenant de petits
bancs de conglomérats et de psammites gris clair. Les
galets des conglomérats sont constitués par du quartz,
du gneiss gris et une roche vert pale à £rain fin.
Entre le point 2696 et le point 288^, apparaissent
au milieu des grès, des niveaux de schistes noirs et un
peu de charbon.
A 2720, avec les schistes noirs, de vrais schistes
verts qui ne sont plus comme au col 2514 des mierodiorites laminées mais une roche sédimentaire et des schis-
- 7-
tes et grès fins gris pâle ou blanc verdâtre ( e.2086-87)
dont on peut se demander s'ils furent à l*origine noirs,
verts ou violets et décolorés par la suite ou sfils
s'agit ici de véritables " schistes blancs " du type de
ceux que j'ai signalés dans la vallée de Belleville (Pont
de la Chasse), de Bozel ( route de Champagny ) , de l'Arc
( l'Arpont et vallée de Polset ) , isolés et bien individualisés au milieu du houiller gris.
Contre ces schistes les grès étaient imprégnés de
lifflonite, trace probable d'un filon de sidérose ou d f oligiste actuellement masqué ( éch.2088 ) .
NORD
SUD
ês
psamm'ttiyues
scn/stes noirs
PÏ2883
Pilon d<? chlorite
schistes noirs a
végétales (t/gr'sj
du Grand
Filon
schistes verts
et ¿fanes
272O
et sch/sfes
no/rs <? troces
c/e plantes
h et 1 - Echelle . \.
100 r
Coupe longitudinale de la crête à l'Ouest du Lac de Bissorte
- 8 -
Vers le sommet 2883 on observe un filon de .quartz
et chlorite de direction E - W , au milieu de grès fins, un
peu feldspathiques ( éoh. 697.L.M. 4449 ) •
Au dessus viennent des grès psammitiques ploy es
en un pli couché dont la charnière Îî-S, tournée vers
l'ouest est bien visible sur 130-150 m de distance à partir du sommet 2883.
Entre le p t 2883 et le Pas du Grand Pilon affleurent en crête des grès et des schistes à tiges, et au
Pas du Grand Pilon, des grès et schistes noirs fissiles
à traces végétales mais dans lesquels je n*ai pas trouvé
d'empreintes détenninables.
- 9-
3 - Versant en contre bas de la Crête
En contre bas de la crête que nous venons de voir,
le terrain houiller forme une large croupe rocheuse qui
descend à l'Ouest du p .2883, jusqu'au lac en se bifurquant vers la cote 2^00.
Entre cette croupe et celle que nous avons décrit
plus haut au dessus du barrage, s*etend un vaste cirque
morainique, semblable à ces"coabesn si typiques des reliefs houillers de cette région.
Tout en bas de ce cirque, au bord du lac, le houiller pointe à travers les éboulis couverts de rhododendrons
( p .2144 ) . C'est là que sort la galerie qui amène l'eau
de la vallée des Herbiers et de Bonnenuit dans le lac de
Bissorte ( vpir paragraphe suivant ) .
Cet affleurement nous montre des arkoses grises
laminées, des psammites, et un banc de schistes noirs,
accompagné de charbon broyé, durci, au contact duquel
s'est insinué un gros filon de microdiorite de type "Bissorte" à dragées blanches sur fond vert pâle, qui se retrouvent en galerie.
Au Sud de cet affleurement les couches sont à nouveau masquées sur 250 m par des éboulis. Nous les retrouvons affleurant autour du point 2207, dans la croupe rocheuse qui descent du point 2883«
- 10 -
Elles sont ici mieux dégagées, et nous pouvons y voir
des arkoses grises par endroits très laminées, contenant des
filets de schiste noir et de charbon, ployées en plis aigus,
couchés vers l'Est et l'Ouest, dont l*axe N - S , plonge vers
le sud de 10 à 20%.
E
cm charbon dur et
schiste noirs gréseux
VA/
pendage SE GO-
crevasses efe
•a/ancement
des couches
SO à 6O mètres
grès gris ¿
—^
filt de schiste noir *
d
Croquis montrant l1allure des couches au S . du point 2207
( x = 933,5-6
y « 327.4 ) .
Au ïïord du point 2207, la schistosité est très.développée dans ces arkoses, avec amorce de plis en S par formation
de petits plans de glissement à 45S environ du plan de schistosité.
De petits filons de quarts perpendiculaires à la schistosités paraissent étirés avec formation de fissures ouvertes
parallèles au plan de schistosité ( éch.69.8 ) .
Au milieu des grès on trouve aussi des schistes, soit
fins, fissiles, avec traces de radicelles et de tiges, soit
très gréseux. Je n*ai pu y trouver d'empreintes déterminables.
- 11 -
Dans ces schistes les plis sont plus aigus que dans les
grès, et la roche elle même, au coeur des charnières, est
très finement ondulée.
Detail l'un pli de 1*abrupt ïïord
Ce croquis montre le détail du coeur d*un pli couché
de 2 à 5 m de rayon de courbure d'axe N-S plongeant au Sud
le lcf à 20'.
- 12 -
Galerie de Fontaine Froide à Bio sorte
Cette galerie qui amène dans la retenue de Bissorte
l'eau les torrents du Fréjus, Fontaine froide, de la Grande
LIontagne, dans la vallée des Herbiers, et le Bonnenuit dans
la vallée de l'Arc, est tout entière dans le houiller qui
constitue le soubassement de la Crête des Sarrasins. La galerie n ' a été revêtue qu'à la traversée des zones de mauvais
terrains ( schistes tendres, zones broyées ) . Partout
ail-
leurs, le rocher est nu. Aucune coupe géologique n'avait été
relevée lors du percement, mais elle a été visitée depuis,
lors de mises hors d'eau, par Lui. Feys et Hicour, en :¿ars 1947
( Rapport B . H . G . G . A 146 ) et par moi-même en août 1951. Dans
ce qui suit ( comme aussi plus loin lorsqu'il s'agira de la
section Fontaine froide-Bonnenuit ) , j'utiliserai les observations de :M. Feys et Ricour et les miennes sans indiquer
chaque fois leur auteur. Les lanes minces ont toutes été reexaminées à la lumière de ce que l'on sait maintenant sur
les roches qui constituent le houiller de cette région.
La série traversée dans la section décrite ici
est as-
sez homogène. Les principaux types de roche rencontrés sont :
I - Des conglomérats gris à galets de quartz disséminés dans
une pâte gréseuse.
- 13 -
2 - Des grès, gris, grossiers ou fins, toujours plus ou moins
micacés et feldspathiques, feuilletés par développement
d'une schistosité, parfois plissotés ou écrasés. Ils sont
souvent très foncés, mais parfois clairs surtout dans les
types grossiers. Ils peuvent alors avoir des reflets verdâtres dûs à l'abondance de séricite et chlorite.
Des lames minces (1282-1287), taillées dans deux
échantillons, l'un plutôt fin, l'autre grossier, montrent
toutes les deux des quartz détritiques a concours déchiquetée, comme s'ils étaient corrodes par le ciment quartzo
phylliteux, quelques felispaths ( albite probablement ) ,
quelques paillettes de muscovite déformées et, dans le ciment des grains de quartz orientés suivant la schistosité,
de la séricite, de la chlorite. Des plages de calcite secondaire et les cristaux de pyrite sont peut être dûs à
un apport par les eaux qui ont traversé le trias sus-jacent.
Les schistes sont assez peu abondants, en général
gréseux, gris ou noirs, parfois avec reflets verdâtres
(
séricite ) , ou au contraire charbonneux.
Au contact des sills de microdiorite, on observe
du charbon de façon constante. Durci par le métamorphisme de contact de la roche eruptive, il n ' a pas été couvert de béton.
Les veines sont rares ( } niveaux de charbon ou de
schistes charbonneux ) .
Microdiorite
Un filon de microdiorite tout à fait typique, associé à des schistes noirs et du charbon, a été traversé
- 14 -
sur une dizaine de mètres par la galerie à 400 m , à lfamont
de la sortie dans le lac et se prolonge peut être jusqu'à
330 m .
Un filon identique, présentant la même association
avec du charbon et des schistes, affleure au débouché de
la galerie.
La roche de 400 m est une roche à deux temps nets :
(L.iJ.4450). Les phénoblastes sont constitués par les minéraux suivants :
- Feldspath : le feldspath originel est remplacé par lfalbite fraîche.
- Fantômes
de minéraux ferromagnésiens, amphibole probablement, dont on retrouve encore des sections
grossièrement losangiques, actuellement épigénisés par de la calcite, de la chlorite ( cf.
Pennine ) un peu de quartz, de lfépidote.
La pâte est formée de quarta microgrenu, dû peut être
à une sîlicification secondaire et quelques microlites de
plagioclases acides.
Des minéraux secondaires se sont développés au milieu
de la pâte : calcite en agrégats, surtout au voisinage des
fissures, un peu de leucoxène et de chlorite provenant des
minéraux^ferro-magnésiens, et quelques éventails d'épidote
et peut être de prehnite.
Au contact.du schiste charbonneux (L.M. 4837), la ro*
che est écrasée et réduite à un feutrage de séricite orientée. Le schiste charbonneux est constitué par une alternance de filets schisteux noirs et de filets quartzeux glanduleux.
Plus près de la sortie de la galerie, vers 330 m, on
observe une roche schisteuse verte qui paraît être une
- 15 microdiorite écrasée car on y reconnaît encore (L.U.I285),
des fantômes de grands feldspaths complètement séricitisés,
au milieu desquels se sont développés des prismes et les tablettes de Lawsonite, dans une pâte quartzeuse avec plages
de calcite.
Au débouché de la galerie dans le lac affleure une
roche semblable ( e.731 ) .
Il est probable que les trois filons sont reliés entre
eux.
Enfin à I85 m en amont de la sortie dans le lac, la
galerie a traversé un banc de roche vert pâle, à délits sériciteux, que l'on prendrait au premier abord pour une
microdiorite écrasée. En lame mince ( L.M. 1288 ) , c'est une
roche détritique, contenant :
Quartz
Muscovite ( quelques paillettes )
Grenats, frais, incolores, isotropes, en gros cristaux brisés
ou en menus fragments disséminés dans la masse.
Sphène
Magnetite et illménite prob.
Allanite ( un grain )
Micro pegmatite en grains
Tourmaline, rare, en baguettes brisées
Amas sériciteux, probablement anciens feldspaths.
De petites plages de feldspath, probablement oligoclase
ou albite non maclée, contenant des traînées d'impuretés
parallèles.
Chlorite peu biréfringente ( cf. Pennine )
Leucoxène
Petites plages de calcite
Epidote
Pyrite
Le ciment, surtout quartzeux est, par place, orienté suivant
la schistosité»
Microphotographie en
fumtère par&Z/e/e-1 gr*os- €O
Grenats
- 16 -
Une partie de la chlorite, du sphùne et des produits ferrugineux
peuvent venir de la destruction de biotite.
Les grenats disloqués, sont peut être d'origine sédimentaire, comme les autres
H
minéraux lourds
M
, sphène et tourmaline.
Mais il faut aussi envisager la possibilité d'un métamorphisme
analogue à celui qui i produit les grenats du Stéphanopermien, ceux du
houiller du Ruitor ou du :«rmohouiller de la zone Vanoise I.Iont Pourri.
Ici es métamorphisme serai, en tout cas antérieur à l1écrasement de la
roche.
Cet écrasaient
rienté semble avoir môme origine que la création
de la 3chisto«;té d >na le houiller de Maurienne et de Tarentai3e, schistosité dont l'^'d alpin parait
tibli.
On d'í'tingue dans 1¿L roch
deux dir étions perpendiculaires, l'une
mar^uôe par l'allongement des quartz constituant la pâte, l'autre par
l 'alignement
grains d'épid" le et de produits ferrugineux.
La direction des traînées d'irapuret '•«< au sein des cristaux d'albite
est quelconque m«is se rapprocherait plutôt de la seconde direction.
La struct *>• de la roche, avec ses plages do quartz et d'albite
plus nu .ins luchev^trées,
teilées ou orientées, est celle d'une arkose
en voie de recristallisution. Dans le aas d'une origine sedimenta!—
re,
un tel niveau à minéraux lourds, s'il a une certaine extension
horizontale, pourrait être un repère stratigraphique intéressant.
Toute cette série carbonifère est parcourue de filons de quartz
qui, tantôt ont été plissés avec lea couches, tantôt sont rectilignes,
recoupant la schietosité. Dans ce3 derniers filons le quartz peut être
associé à de la sidérose.
Une brèche de faille à éléments de grès houiller et
ciment de quartz, sidérose et pyrite, a été rencontrée à
proximité de la prise de Bonnenuit ( 120 m en aval de la
galerie de prise ) .
- 18 -
Crête des Garrasins entre le Pas du Grand j'ilon et le col
des Roches et affleurements en contre bas.
4 - Crête i es Sarrazins entre le Pas du Grand Filon et le col
des Roches.
Cette crête est, pour la plus grande partie, en direction dans la série schisteuse supérieure composée de
/?rès et schistes avec passées i'anthracite. En particulier
entre la Pointe des Sarrazins au Nord et le pt coté 3021
au Sud, il semble que l'on reste dans les mêmes bancs, à
pendage Ouest.
Les schistes n'ont pas livré d'empreintes déterminables.
Au delà du point 3021 la crête prend une direction 3W.
Du point 3021 au Col des Roches (2851), elle montre des
grès contenant deux petits bancs de schistes noirs sériciteux ( l'un au sommet 3021, l'autre à 100 m au SW ) , et
quelques niveaux de conglomérats monogéniques à galets de
quartz.
Sur la crête, on trouve de nombreuses traces ferru-
gineuses souvent en imprégnation dans des grès écrasés, mais
je n*y ai pas trouvé de filon important.
Au col des Hoches lui même, affleurent des schistes
noirs à traces végétales.
- 19 -
- Affleurements à l'Ouest et en contre bas de la Crêtes des
Sarrasins .
En contre bas de la crête affleure une série où les
veines dfanthracite sont rares ou inexistantes. Cette série peut être facilement étudiée sur la croupe rocheuse qui
monte depuis le fond du lac de Bissorte jusqu'à la crête,
au point 2953» au SW de la Pointe des Sarrazins.
De haut en bas, on y voit ( coupe A . B . )
- <\e 2953 ^ 2752 ^es grès et chistes à pendage moyen à
l'Ouest, plissés en plis couchés vers l'Ouest.
- du pt 2752 à 25OO : schistes noirs, renfermant à 2700 des
empreintes grossières, mais bien conservées de
Lepidophloios laricinius
associées à des psammites, des grès et des conglomérats
A 256O, à l*W du pt 2604, grès laminés et schistes
noirs fissiles dir.ENE, pend.3üE. Des conglomérats sont
bien développés au Sud, surtout près du pt coté 2489 et
sur la bosse 2575• H
s
contiennent en particulier des ga-
lets de phtanite gris ( e.7O3 L.il. 4832 ) .
En lame mince cette roche se présente comme formée
- 20 -
de grains très fins de quartz engrenés en jeu le patience,
é^uidimensionels. Ces grains sont salis par des flétris extrêmement fins, noirs en lunière transmise coince en lumière
réfléchie, qui pourraient être des traces charbonneuses.
Ce sont ces impuretés qui Tonnent a In roche sa teinte grise, ou même r.oire sur une certaine épaisseur, "llos non*
abondantes sur le X'ouxtour des grains nais existent aussi "
dans leur masse, ce qui donne à la roche, en lumière naturelle à fort grossissement une texture très imparfaitement
róti^ul'e • . il semble que ce soit un véritable phtanite
car le n'ai pas vu, en examinant ces grains, quoi lue ce
soit qui puisse faire penser à un raicroquartzite avec grains
détritiques autour duquel auraient " poussé
w
des plages de
quartz secondaire formées à partir du ciment.
Géométriquement sou¿; ces con^lo.'íiórats, affleure au
Sï7 du point 2U;75 ( cote 2510, sur rive gauche d'un ruisseau, au bord du chemin du col d^s .Sarrazins ) , "une passée
-3'anthracite probablement renversée.( v. croquis page suivante ) .
" . ' . ". . ,". .
grès fin micacé à radicelles
mylonite durcie i1 anthracite : qq.cn.
schistes noirs fins, fis3iles,à tiges(?]
Je n'ai pu y trouver I1empreintes de Pou^ores car
le jour tombait, ^mis le point serait à revoir. Les cou-
- 21 ~
ches ont ici un pen'läge 3V,* 308 env., alors q u ' à l'Ouest
du point 2575* 3- e s p;rès et congloEu5ru,t3 avaient un pendaf.e Est %>ij.
SSW
NNE
2600 _
2S7S
2S5O
2500
G/.
ps&mmttès grès
conglom
O
\
noms ert
d'<anthnac¡tc
200
wo
COUPE
300
AU
SSW.
4.00
DU
SOO'P
PO/NT 26Q4-
- de 25OO à 2400.
Grès, arkoses, eri.s, parfois tre^j clairs associés à
les schistes noirs, avec sills le microdiorite à 242O(e.7O6707 L. '.4833 et 48^8), recoupés de filons de quartz + oli£iste.
Les microdiorites sont très altérées et grosuiùreuont
feuilletées ( schistosité " naissante " ) - En lame ainco, elles montrent des fantômes de grands feldspaths parfois conplétement transformés en un feutrage de mica blanc, d'dpidote, de zoïsite, un peu de chlorite, du quartz. A coté, des
plages de calcite secondaire se sont formées à leur dépens.
Quelques petits plagioclases très frais pourraient ôtre le
l'aibite secondaire. Des baguettes le grande taille actuel-
-
22 -
lement épigénisées par de la calcite et un peu d'oxyde de
fer représentent probablement des amphiboles.
Quelques quartz; arrondis paraissent primaires.
La pâte fine est constituée par du quartz et peut
être de l'albite non maclée, avec trame phylliteuse en réseau grossièrement orientée suivant la schistosité.
Les filonb de quartz et oligiste sont très abondants
au toit des microdiorites, dans des arkoses grises. Ces filons sont orientés 1JE avec pendage 3E 60î environ. Certains
sont constitués par une brèche à éléments anguleux de l'arkose ¿trise encaissante et ciment de quartz et d'oligiate
Ils ont oté reconnus par 4 galeries au moins, l'une
à 2430, les trois autres décalées vers le Si"' entre 2440 et
2455• Ces trois dernières jalonnent un filon qui, en affleurement à 2455» mesure 3 mètres environ de puissance, dont
1 in,50 de quartz. Le rapport de l'ingénieur des mines du
22-IX-1926, relatif à la demande de renonciation de la concession de minerai de fer de Bissorte^
^ ( ainsi que des
cinq autres de la région ñe i'.odane ) , ne connaît quf "une
galerie de 30 m de longueur ...creusée sur un filon de minerai de fer spathique, de 8 m de puissance, dirigé sensiblement Nord Sud et plongeant vers l'Ouest
w
.•
(l) Instituée le 3 Juin I860 par décret Royal oarde avec
une superficie de 400 ha. Actuellement renoncée.
w
COUPE
A - B
B
Crete- des
SOOO
Pend- SSE 26O4
^T ' gres à fasces
Pend SEBO
MlhtES
2SOO
Pend W
ruisseau de Bissorte
et schistes noins
noirs
2OOO
grès fins, 6/ancs ou verdêtres,
ar/coses grossières 6/anches
et grès gris ctasr ¿ pa/V/ettc-s
o*e schistes noirs
0
SOO
I
I
I
I
ÎOOO CfI
I
I
I
i
9/6/5S
fa.
BJRGG
rf- /V? 23O6
- 23 Mais les indications du rapport peuvent être sujettes à caution étant donné qu f il a été fait au moins 50 ans
après la fin des travaux qui sont antérieurs à I876.
Un rapport du 5 septembre 1873* parle sans plus de
précision d'une " galerie de 25 à 30 m ouverte dans un filon très pauvre et sans valeur " .
Je n'ai pas trouvé de P . V . de visite des travaux de
cette concession.
En fait celle-ci avait été instituée au moment où
l'exploitation de ces petites mines, prospères aux XVI?,
XVII5 et XVIII? siècles, s'éteignait par suite de la découverte de gisements plus importants et plus accessibles et
l'amélioration des communications avec la France et l'ItalieJ
Le minerai n'était pas traité sur place mais transporté à dos de mulet au fond de la vallée de l'Arc, à Pre- J
•
ney et Fourneaux.
de 2400 au ruisseau de Bissorte (2130)
- A 2400 affleurent des grès et schistes noirs à pendage
Ouest 20i à 609.
- A 238O, grès fins et arkoses, grossières, de couleur
gris clair ou même blanche avec fines paillettes de
aehisteàrno'irs (éch. 704-705)« Ces roches étaient-elles
blanches à l'origine ou ont elles été décolorées secondairement ? La seconde hypothèse est très plausible
-
24 -
dans ce secteur riche en filons hydrothermaux.
- Au dessous alternance de grès gris, psamraites et schistes noirs.
- A 2280 psammites, grès fins gris micacés, schisteux, esquilleux ( ce qui indiquerait probablement une charnière
mal visible ) surmontant des schistes noirs gréseux.
- Au fond du lac s'élève une petite falaise d'arkoses grises grossières contenant des plaquettes de schistes noirs.
Les couches sont fortement plissées, en particulier
sous le point coté 2182 : les plis, couchés vers l'Ouest,
ont un axe Nord-Sud avec plongement de quelques degrés au
Sud. Les charnières sont cisaillées par de petits accidents
qui suppriment parfois tout un flanc du pli.
¿m Sud de cette barre rocheuse et de la petite
plaine les Chalets des Marches, les rochers qui bordent le
ruisseau de Bissorte montrent de la même façon des plis couchés à l'Est ou à l'Ouest d'axe N à UNE.
-i ï
í
r
Mont Thaàor
3tSt
Pic du Thabor
3203
Roche de
fíoc/icrs da
Btenc
"óol.dv
L
FONO
ô*tt*if/ènes
DE LA VALLEE DE BJSSQRT£
(en
A 737 -
6 - Crête entre le Col des Roches et le Cheval Blanc
Cette crête est constituée par une série de schistes noirs à empreintes de :
Calamites Cisti-Suckowi abondantes
Stigmaria ficoïdes de grande taille
tiges et radicelles indéterminables
pistes de vers
de grès souvent assez grossiers, contenant des lentilles
ou des bancs irréguliers de conglomérats polygéniques.
Elle est soit l'équivalent, soit superposée à la série schisteuse de la crête des Sarrazins.
Sur la crête entre le col des Battaillères et le
point 2886, affleurent à 400 n au Nî-ïE du col des grès verdâtres et des schistes verts à filets et nodules carbonates
bruns ( éoh.2071-73 )# recouverts par des quartzites blancs
à quartz roses passant à des conglomérats à dragées roses.
N
schistes verts <s
f/fets carbonates
cong/orr> e'rsts
grès verdatres
et schistes verts
çu&rtzites ô/ancs
à fe noses
10
15
2 0 <iy
schistes noirs
eâ grès
- 26 -
A 200 m au Nord, on retrouve, posés directement sur
les grès et schistes noirs, des quartzites et conglomérats
blancs à galets de quartz roses et de liparite.
La tectonique de ce secteur est confuse dans le détail et les affleurements mauvais. Il semble cependant que
l'on
puisse affirmer que les conglomérats et quartzites à
quartz roses, appartenant indubitablement au Néopermien
( ou Verrucano de Briançon ) , sont discordants sur la série schisteuse noire.
Pour les schistes et grès verts du premier affleurement, il est possible qu'ils appartiennent aussi au Néopermien et ils ont été cartographies comme tels. J'ai signalé de telles roches dans la série Stéphano autunienne
de la vallée de Valmeinier (1). Il en existe aussi interstratifiées dans le houiller ( v. rapport A 522 p.22 )
sur
la rive gauche de l'Arc dans la forêt de Freney (Châ-
lets des Granges) et sur la rive droite dans du carbonifère
nettement plus élevé ( Route du Tyl, col de Pierre Blanche)
(J.F.
1953^.
Mais c'est à la coupe du sommet du carbonifère dans
le ruisseau du Grand Vallon, près de Modane que celle-ci
ressemble le plus f Rapport A 522 p . 9 ) .
(1) J. Fabre, H. Feys, Ch. Greber Somm.S.G.F. 195}
(2) J. Fabre C.R. Coll. 1955
- 27 -
Là aussi, nous avions entre le houiller schisteux et les
quartsites du Trias des schistes et grès verts à filets
et lentilles carbonatées, surmontés par les quartzites à
quartz roses du îïéopermien.
Au col des Battaillères même, au NE d'un petit lue
non marqué sur la carte de gros blocs de quartzites blancs,
posés sur des schistes noirs représentent encore une " lèche " da Néopermien .
Entre le col des Battaillères et le col du Cheval
Blanc, et à lfOuest de la crête jusque vers la cote 2700,
affleure la série "schisteuse" à grès, conglomérats ( en
particulier en x = 933,û^ - 933,1 ; y = 323,15 ) , schistes
noirs à traces végétales ( Stigmaria fieoides, tiges en
x = 933»! et 93312 ; y = 322,95 ) , fortement plissées
( charnières au SW et à l'W du col des Battaillères ) plongeant dans l'ensemble à 1 »Ouest et au SW de 10 à 30?
Au col du Cheval Blanc le houiller plongeant au
Sud-Ouest est recouvert par les quartzites à quartz roses
du Néopermien et lea quartzites du Trias. La coupe est incomplète en partie cachée par la moraine.
7 - .¿ffInurements des Battaillères
A 1*Ouest de la crête, la série schisteuse affleure
jusque vers la cotre 2700-2600, et le petit col 2708 à
l'Ouest au col des Battaillères. Au dessous ( et à l'Ouest
du col 2708 ) , apparaît la série gréseuse, formée de grès
arkoses massifs gris et de grès noirs schisteux, avec encore quelques niveaux de schistes noirs au fond de la combe de Bissorte. Les couches sont affectées de plis couchés
ou déversés vers l'Est, d'axe 11 }0-}^>î, bien visibles dans
la falaise qui borde au Sud le beau lac des Battaillères.
Sous le lac,
on observe des grès affectés de plis
aigus déversés à l'ïst, d'axe N 30? à 35?, et au bord dn
torrent des grès, conglomérats et un peu de schistes noirs
esquilleux avec traces de charbon dans lesquels les axes
de plissattement sont orientés iî 55? à 60?.
.a 400 ni au Nord, affleurements des grès fins clairs
avec axes de plis couchés E-W à plongement axial Ouest de
quelques degrés, alors que 100 m plus loin ces couches
ont un pendage Ouest }Qî.
B - YERHCU in B/diHAGE ST VURS/ifT QUEST U: LA V:.LL.:K
8 - Verrou du barrage
Le barrage le jSiüüorte ( altitude en crête 2C8'j> n ) ,
s 1 appuie sur un verrou glaciaire constitué par 'les £rès
vie la série inférieure du Carbonifère, injectés de sills
de microdiorite et plongeant au Sud Ouest.
Le barrage a été construit vers 1931-1932 par la
Société A . F . C .
Les
études géologiques préliminaires avaient été
faites par 7/. Kilian ( 2 août 1906
) , Léon Bertrand ( :.'4
Juin I929 ) et îf.. Gignoux ( 9 nov.1931 : rapport sur les
fouilles effectuées ) .
\"i. Kilian indiquait déjà que l'on se trouvait dans
la série gréseuse inférieure du houiller de Vaurienne, que
le barrage serait assis sur des " grès quartzeux micacés
en bancs compacts, présentant parfois des intercalations
de
couches plus laminées " , mais n'avait pas vu les filons
éruptifs, pas plus que L . Bertrand. Plus tard, T.Gi^noux
les découvrit dans les fouilles du barrage et les ¡signala
dans son rapport sous le nom de " porphyres, microdiorites
ou orthophyres * et indiqua l'existence de bancs minces
de
n
schistes noirs, parfois anthraciteux froissés et broyés
avec quartz,intercalés dans les grès " .
Actuellement on peut étudier ce verrou à l'aval du
barrage, là où il n ' a pas été recouvert par les déblais des
fouilles.
Lorsque l'on vient à pied de la Pra, on quitte vers
2000 m , l'ancien chemin des chalets de Bissorte qui se dirigeait vers le milieu du verrou pour prendre le sentier en
lacets tracé dans les rochers de la rive gauche après l'édification du barrage. Dans les lacets on observe des grès
gris contenant des lits à plaquettes de schistes noirs
(2.63O). Ceux-ci soulignent la stratification qui fait ici
un angle faible avec la schistosité. Au-dessus des lacets
le chemin est creusé à flanc d'une petite falaise de grès,
contenant des lits de galets ( quartz blanc, quartz noir,
phtanites noirs ) , et un filon-couche de roche eruptive gris
vert clair à dragées blanches ( éch.688, I926-I927 ) .
*" En lames minces (LM.4448, 6079, 6193, 7141), on reconnait une roche à deux temps du groupe des microdiorites
dont les grands phénoblastes de feldspath sont altérés en
zoisite ( et peut être clinozoisite), calcite, epidote et
lawsonite.
1
Macroscopiquement, certains de ces feldspaths ont encore leur forme originelle et sont zones, mais la plupart
ont
été brisés (amorce d'une schistosité) et sontf représentés maintenant par des amas blancs plus ou moins arrondis et lenticulaires.
On note, en outre, des amas de chlorite, et produits
ferrugineux qui ont pu être de l'amphibole, un peu d'Illménite altérée en leucoxène, le la chlorite ( cf.Pennine ) ,
du quartz dans la pâte, du mica blanc en traînées effilochées, un peu d1apatite, des grains de pyrite et quelques
grains de charbon.
Le contact entre la roche ignée et ses épontes, grossièrement conforme à la stratification, est capricieux dans
le détail et de minces feuillets de schlàtes très noirs
viennent en maints endroits s'intercaler entre la roche verte et le grès.
C.697
feui/hts de schistes noirs au
*~ contact grès - microdiorite
e 686
1926-1927
10
20
30on-
/its <* ga/ets
. t
fl/on de microdiontc
Plus près du barrage, sous le chemin, le canal d'évacuation du trop plein sort ians une tranchée qui montre la
coupe suivante:
W
E
\\r>v
\
\ -
niveau schisto-chanbonneux
grès çt cong/omémts
niveau
grès
yis/6/es
cfnes eâ sch/stef
m/cacés
gnéseux
COUPE
DU CANAL DE CRUS
schisto-charbonneux.
II est probable que le filon qui affleure ici est celui que j'ai signalé dans le rapport A 522, au sommet du
grand éboulis de la face NE du Mont Coburne, en x : 932,9
y : 329,1.
Nous 1*appellerons filon NSI. On le retrouve dans le
verrou du barrage au milieu du mamelon central ( x = 933*4-5
x = 928,75 ) , mais là, la lentille de grès et de schiste qui
le divisait a disparu ( éch.1928 à 31 ) . L'éponte NE du filon est constituée par des grès feuilletés avec petites lentilles -le congloaérats, 1'aponte Sud-Ouest ( le toit ) par
des schistes micacés gréseux et des grès.
m
Les couches sont ici presque horizontales. Par conr
c
tre la schistosité a une direction N 1202 et un pendage
( SW ) 30g à 403.
Dans le canal de crue les charnières de plissottement des grès sont H 145§ à 150i, horizontales, séparées
par des plans de rupture à pendage WSÏÏ 20 à 30s.
Au Sud de ce filon, un deuxième ( filon M2 éch.669,
673 : L.:;.4831 1932, 1934: L.iJ.5196, 2091 à 2096 : L.J.658O)
affleure au dessus du chemin, au pied même du barrage
( éch.1933 ) et sur la rive droite près des installations
de tête du téléphérique.
Il est formé d'une roche un peu différente car elle
4
contient des amas ( pseudo-enclaves ) plus foncés atteignant
10 à 20 cm de diamètre.
Le fond de la roche est semblable à celle des autres
filons avec grands phénoblastes de feldspaths et d'amphiboles altérés.
Les minéraux provenant de la décomposition des feldspaths sont :
- la préhnite, bien développée en éventails caractéristiques
Microdiorite type "Eissorte", à Préhnite
L.::<> 6I96
a 1 lum. / / gro33. 40 à 50
"b 1 niçois x ,
gross, 40 c. 50
- Lawsonite probable
- Epidote, en agrégats ou en éventails associée à de la
zoïsite et de la clinozoisite.
- Chlorite
- Albite secondaire .
Les " pseudo-enclaves " sont plus homogènes à grain
plus fin, constitués principalement par des grains de
quartz aux contours déchiquetés et de l'épidote polarisant
dans les blancs des ordres supérieurs.
Certains échantillons ( 2096 par ex. ) sont bourrés de
cristaux de pyrite.
Sur la rive gauche, sous les bâtiments en ruines la
*
roche présente une disjonction en prismes. Elle est lami-
*
née et altérée ( e.1932 ) .
Sur cette rive le filon se suit sur 200 à 300 m,vers
le Nord Ouest avec un pendage SW.
L'échantillon 673 a été analysé au Laboratoire de
Chimie du B . R . G . G . M . par M e l l e Rouillard ( An.466 ) . Il
est intéressant ^e comparer ces résultats à la composition
moyenne d'une Andésite donnée par R . A . Daly (l).
(1) R.A.DALY Igneous rocks and the Depths of the Earth,
pp.9-28 New-York 1933, cité par Turner L . Verhoogen
Igneous and metamorphic petrology, lëre éd.l951,p»52.
- 35 Analyse B . R . Q . Q . M .
466
Andésite typique
Si O 2
56.24
59.59
A12O*
I7.54
17.31
Pe 2 O-5
O.7O
Pe 0
4.68
3.13
Ti O 2
O.62
0.77
Mn O
0.08
0.18
Ca O
5.20
5.80
Mg O
2.80
2.75
Na 2 0
4.93
3.58
K2 O
O.I5
2 .04
P2 O5
O.26
0 .26
CO 2
I.7I
^0"
0.50
H20+
4.7O
H20
1 .26
100.00
100.11
Les deux roches ont une parenté certaine. Toutefois la roche de Bissorte contient plus de soude, moins de potasse et surtout plus d f eau que l'andésite type. Ceci peut provenir d'un les«
sivage avec fixation d'eau et de CO dont les minéraux secondaires ( Lawsonite, épidote, chlorite, prehnite ) tai seraient les
m
témoins.
Appui rive gauche du barrage.
1.
Filon NÊ2 à pseudo-enclaves
Schistes charbonneux.
Grès et conglomérats.
Gres laminés
6.
Lentille de schistes charbonneux à
radicelles.
Grès.
- 37" -
En amont du barrage, sur la rive Ouest du lac une
carrière avait été ouverte dans d'épais bancs de grès au
toit desquels on trouve deux filons de microdiorite, en
filon-couche, sauf au bord de l'eau, en i « 932,2
y = 328,
15 où. le filon inférieur paraît venir perpendiculairement
aux bancs.
Le filon supérieur, épais au bord du lac d'une dizaine de
mètres, y a une direction N 70S à 80§, un pendage fort au
33E. La roche elle-même montre des plissottements N 70? 80? et d'autres verticaux .
Au toit de ce deuxième filon ( le mur est mal visible ), on remarque un banc de schiste noir charbonneux le
séparant des grès et conglomérats qui le surmontent, et
présentant des ondulations E-W.
9 - Mont Coburae
Le Moot Coburae, promontoire NW du massif de la Sandoneire, domine de 3es 2574-n» le barrage de Bissorte et
la forêt d'Orelle. Il est constitué presqu« entièrement
par la série gréseuse que nous avons vue sur la rive Est,
formée de grès avec petites lentilles de conglomérats.
Les roches sont laminées bien que les couches paraissent peu plissées. Cette 3érie est couverte au sommet par un placage de schistes noirs que l'on peut considérer comme la base de la série supérieure.
Ces schistes, souvent grossiers, parfois fissiles,
ardoisiers ou, au contraire, très froissés,
en bancs de
plusieurs mètres d'épaisseur, alternent avec des grès
gris, micacés, souvent fins, parfois très clairs, presque
blancs et .de petits niveaux charbonneux.
Dans le petit col au 3ud Ouest du sommet, entre celui ci et le point 2611, on observe au milieu de cette
série un banc de grès et de schistes blancs paraissant
très laminés.
sw
NE
grèsf/ns
I
schistes noirs
Jl
25BOT
ar es et ^
schisces o/ancs
COL
f
sc/>/ste? noirs
gréseux
AU S,W.
vers le M- Coburne-
schistes noirs
charbon
T
COB¿//?A/£'
- 39 -
En lame mince ( e.670, L.î.î.4445 ), un échantillon
de grès blanc verdâtre montre un fond de quartz très fin
coupé de filets ou ^*amas sériciteux grossièrement parallèles à la schistosité. On y observe en outre des quartz
détritiques plus gros, brisés, quelques petites plages de
chlorite ( cf. pennine ) très peu colorée, et des grains
de pyrite partiellement altérés en limonite. La roche est
fortement déformée ( micro-plis ) .
-
40 -
10 - Crey de Longefond
La Crey de Longefond ( 2787 m ) est un sonnet arrondi de la crête qui joint le L'ont Coburne et la Pointe
de la Sandoneire.
Comme le Mont Coburne, il est constitué par la série gréseuse surmontée par la série schisteuse, plus
épaisse ici
en raison du pendage Sud-Ouest des coucher
En montant du lac de Bissorte vers le sonnet on
trouve :
- Au bord du lac des affleurements localement glissés
de grès avec filons de microdiorite ( en x = 932,7
y = 327»5 )» très laminée, et quelques niveaux de schiste noir ( x = 932,55 ; y = 327,25 ) .
Entre 2170 et 2250, les éboulis et les chaos de
blocs masquent la roche en place. On y observe quelques
dépressions allongées de glissement.
Au dessus, à nouveau des grès, un autre filon de
microdiorite très écrasée ( z = 932,3 ; y = 327,95 ) ,
et à l'Ouest du pt 2368, un banc de schiste noir avec
passée d'anthracite.
Les couches sont plissotées. L'axe des plis est
ÎT 70? plongeant à l'Ouest. 200 mètres au Nord, on remarque une charnière de pli paraissant couchée vers
l'Est.
- 41 -
Au Sud Ouest du pt 2368, au milieu des grès, on
trouve encore quelques bancs de schistes noirs et une
passée d'anthracite que l'on suit jusqu'au pied des
rochers au pt 2506.
Au Nord de ces affleurements,
on retrouve des
grès et arkoses avec filons de microdiorite, en particulier à l'E. du pt 255O.:
- Vers 2400
en x = 932,1 y = 327,95 : roche à gros
phénoblastes de feldspath et d'amphibole, assez altérée. Au mur un banc de schistes noirs plissotés
( plis N 30s à plongement Sud ) .
Au dessus grès fins N 20i, pendage W 60 à 80i
ou verticaux.
- Vers 2450 -25OO
Chaos d'arkoses et de microdiorites
provenant du filon qui passe au pt 2550.
De là,
jusqu'au sommet du Crey de Longefond,
les schistes noirs sont moins rares.
Au sommet, affleure un gros filon de microfliorite, qui s'étale sur le versant SE. On y observe des
enclaves de charbon durci, imprégné de la roche eruptive.
La crête au NE, jusqu'au pt 2611 est constituée
par une série schisto-gréseuse ( les bancs de schistes
- 42 -
peuvent atteindre 10 m d'épaisseur ) , contenant des niveaux charbonneux en particulier au pt -26II ( 0,50 d f anthracite mylonitique ) , et à 2C0 m au NE du Crey, à 2670
( deux ou 4 veines de 0m,50 environ en affleurement avec
impuretés quartzeuses en éponge, éch.671) et presque au
sommet, au contact de la roche eruptive, une veine de
0 m,50 de charbon dur ( éch.672 L.l.i.4446 ) que l'on retrouve en enclaves dans le filon.
S
P- 26 tt
pend N
pend. S
A?259O
0
257O
10
30
5Omi
2S6O
COUPE AU NE. OU CREY DE LONGE FOND
Au contact le charbon est très fissuré, imprégné
de silice ( quartz et un peu de calcédoine ) , de séricite et de fer sous forme d'oligiste. La roche eruptive
elle même est très altérée, salie de petites inclusions
de charbon et de grumeaux d'oxyde de fer.
Les couches plongent au 33W de 20 à 30i au pt 2611,
et au oud jG§ entre le point 2^90 et le sonniet du Crey.
A l'Ouest du sommet, la crête qui le relie à la
pointe de la Sandoneire montre les mêmes couches : grès.
sehistes*parfois esquilleux ( charnières ) , charbon
( 2 veines en x = 931,2 y s 328 de charbon sale et
une veine e n x = 931 y « 327,85 ) , et un banc de schiste gris-vert clair, épais de 0m,50 environ, compris entre des schistes noirs assez fins et d*épais bancs de
grès gris ( é*ch.2O69 ) .
Les couches qui plongeaient faiblement au 3ud,
au NE du sommet s'enfoncent maintenant vers l'Cuest
( 20 à 30g ) , assez régulièrement avec cependant des
flexures locales, notamment e n i s 931,10-15
y = 327,95
(flexure antielinale US à N 20S), et en x = 931 y 327,85
(flexure synclinale) et vont passer sous le grand pli de
la Sandoneire.
Col d'Arplane
' E
^e des Sarrazins
M^Coburne
2572
Barrage de
Bissorte
Crey de Longefond
P- C de la Sandoneîre
2721
le Gros Crey
W
- 44 -
11 - Massif de la Sandoneire
Le massif dé la Sandoneire est formé par la réunion de trois crêtes denant du NE ( Crey de Longefond ) ,
du W ( Le Gros Crey ) et du Sud ( col des Marches ) .
Il est constitué par la série supérieure schisteuse du terrain houiller, ici lardée de filons de microdiorite et qui dessine un large pli anticlinal déversé
vers l'Est. Ce pli est bien visible sur le versant Nord
du massif.
Crête dominant l'Arc sur la rive gauche, vue de la
rive droite ( panorama pris de x = 929#8 y = 333,85
z = 2070 ) .
La charnière même de ce pli peut être observée sur la
crête qui joint le Crey de Longefond à la Pointe de la 3andoneire, en z = 930,75
y = 32?»70. En ce point, on observe
les couches verticales du front du pli ( grès, conglomérats,
schistes noirs, charbon ) .
On aurait pu l'interpréter comme un synclinal couché
vers l'Ouest dont le flanc inversé serait érodé. liais j'ai
trouvé en crête au milieu des bancs verticaux de la charnière une petite veine de charbon dont le toit de schistes noirs
est mal visible, mais dont le mur, tout à fait caractéristique contient de gros Stigmaria ficoides. Or, ce mur ñe végétation est à l'Ouest de la veine de charbon. COEUÜQ on ne
trouve à l'Ouest et à proximité de cette couche aucun autre
niveau charbonneux, il est certain que les schistes à Gtigmaria sont bien le mur de la veine et donc qu'il s'agit là
d'un anticlinal déversé vers l'Est.
W
couches violemment phssées,svec
grès, schiste et charbon
grès avec pec/tes
/enti/les de conglo Ç
orès avec grandes ,
empreintes de tiges
cannelées(3/g/ffaires prob)
Calamites, Lepidodenanons.
~veine mince • charbon s<3/e et truites
schiste
noin de mur
schiste
.
"
Charnière du pli de la Sandoneire ( 930,75 - 327,7 )
Entre le sommet 2800 et le sommet 2860 du massif de la
Sandoneire ( ces deux points sont distants de 500 m ) , la crête est, sur les 2/3 de son parcours,en direction dans les cou—:
ches décrites pins haut.
Aa. point 2815, situé entre les deux sommets, la crête
donne la coupe transversale ci-dessous :
Coupe transversale
de l'arêhe
au pi". 2815
Nous sommes ici sur le bord de la charnière du pli,
géométriquement au-dessus des couches décrites précédemment.
- Du point 2815. au sommet 2860, on accède au " dos " du pli:
les couches sont là presque horizontales ; ce sont des
grès des conglomérats polygéniques à galets ( e.2O7O L.f.î.
7274-7275 ) :
- de roches sédimentaires probablement d'origine houillère
schistes noirs, grès gris ou noirs, microquartzite ;
- de quartz filonien ;
- de
roches provenant d*un massif cristallin, Pelvoux à
lf0uest ou cordillère à l'Est : granite à orthose, microcline, biotite ( en général très altérée ) ; roche à
deux temps, pouvant être une rhyolite, contenant en abon-
-
48 -
dance des phénocristaux de quartz, ce qui la distingue
des roches intrusives du terrain houiller lui même, en
général basiques, et toujours assez pauvres en quartz ;
enfin, une roche formée presque entièrement de plagioclases associés à un peu de chlorite et d'aiguilles de
rutile en touffes ( Sagénite ) .
Le sommet 28Ó0 est couvert par un chaos de blocs
de microdiorite à septa de schistes noirs et de charbon
(
e.1384 - 1.385, L.ti. 5909 ) .
Cette roche ne se présente pas macroscopiquement
comme celles du barrage de Bissorte, mais se rapproche
plus du type Briançonnais typique, à phénoblastes de petite taille.
En lame iaince, elle se présente comme une roche
à deux temps, avec phénoblastes de feldspath très altérés ( séricite en très fines paillettes non orientées),
quelques rares quarta arrondis, corrodés et des fantômes de grands cristaux en baguettes, soulignés par des
traces ferrugineuses, représentant probablement l'amphibole.
Les quartz ont subi deux corrosions successives :
l'une, profonde, par le magma, l'autre, par de fins cristaux de mica blanc qui paraissent " ronger " les bords.
Les minéraux ferromagnésiens sont aujourd'hui remplacés par de grandes plages de pennine incolore ou vert
pâle contenant de nombreux granules de sphène, a contours
déchiquetés, et quelques paillettes de mica blanc. Ces
minéraux doivent être les produits ñe décomposition d'une
amphibole ( probablement d'une hornblende titanifere )
puisque les microdiorites briançonnaises ne contiennent
pas de pyroxene.
A l'analyse cette roche donne ( An. 584-' faite par
Mme Sandoz au laboratoire de Chimie du B . R . G . G . M . )
Si 0 2
Al 2 0^
56.47
'
ia.97
Fe 2 O 5
I.33
Fe 0
4.25
Ti 0 2
0.55
Mn 0
0.20
Ca 0
4.95
*4g 0
3.I5
Na 2 0
5.13
K2 0
0.4Ó
F2
05
:
0.13
CO 2
0.68
H20"
O.25
3.9O
100.42
La teneur en alumine est assez forte. La roche
qui s*en rapproche le plus sous ce rapport est une roche très basique provenant de la crête du Grand Vallon
dans le briançonnais (v. H . Feys ) . Toutes les autres
- 50 -
ont des teneurs inférieures : celle du barrage de Bissorte ( Aa.566 ) en contient 17»54 f«, le filon du hameau des
Champs, sur la rive droite de l'Arc 17.13.
Pour tous les autres éléments, cette roche s'apparente aux roches de type " Bissorte " alors que macroscopiquement, elle rappelle, au premier abord, les microdiorites banales du briançonnais;
la principale différence entre la roche de la Sandoneire et celle de Bissorte est la taille des phénoblastes
en particulier des feldspaths, nettement plus petits et
moins rétro morphosés que dans les filons du barrage. On
remarquera à ce propos que les derniers filons se trouvent
intercalés dans des couches indiscutablement plus basses,
stratigraphiquement que les couches de la Sandoneire. Comme tous ces filons ont dû se mettre en place sensiblement
au mène moment, il est probable que c'est, en partie du
moins, la plus grande épaisseur de terrains surincombants
qui a permis à Bissorte une cristallisation plus large que
dans les couches plus élevées de la Sandoneire,&u dessus
desquelles n'existait probablement qu'une couverture peu
épaisse.
Au Sud de la Pointe de la Sandoneire, la crête
jusqu'au col des Marches est dans la série schisteuse à
grès, conglomérats et schistes noirs qui contient vers
le Sud de plus en plus de schistes et de veines le charbon ( 5 couches ), ce qui laisserait à penser que le
Crey de Longefond et le Massif de la Sandoneire ne nous
montrent que la base de cette série.
Les couches à 400 m au Sud du sommet 2860 ont un
pendage Sud 45 § qui parait être dû à une ondulation locale,
12 - Les Marches - Roche Noire :
Si,
du Col des Marches à
Roche Noire.
partant Au fond du lac de Bissorte, nous mon-
tons vers l'ouest, nous observons une coupe analogue à
celle que nous avons trouvée sur le versant oriental, en
montant vers la crête des Sarrazins ( coupe A - B ) :
- du fond de la vallée jusque vers 2600, une série principalement gréseuse avec, cependant, quelques bancs de
schistes noirs.
- au-dessus, une série plus schisteuse, contenant 4e nombreux niveaux charbonneux et des sills de microdiorite.
Sur le chemin du Col des Marches, entre un petit
lac allongé non marqué sur la carte ( 930»9 - }27 )
vers la cote 2500 et le col, affleurent des grès fins
micacés, grès gris grossiers et conglomérats ( e.674-75),
à ciment phylliteux, schistes noirs, à calamites et passées charbonneuses, et débris de microdiorites ( 686,
L . M . 4829 ) :
Bien que l'ensemble de la roche soit assez frais,
on observe ici encore quelques traces d'écrasement. Certains cristaux de Hornblende par exemple, sont tronçonnés
et les fragments séparés. Entre eux, du quartz a recristallisé.
Cette roche montre en lame mince de phénocristaux
d'andésine et de hornblende très frais dans une pâte finement cristallisée de quartz engrenés, épidote et chlorite.
Certains feldspaths sont transformés en gros amas
de séricite, quartz, épidote (?), chlorite, pennine :
la chloritisation plus visible, est ici nettement moins
importante que la kaolinisation.
Les amphiboles sont altérées en glaucophane et en
pennine. On observe fréquemment les cristaux cernés d'une
frange d'altération constituée à l'intérieur par le glaucophane et à l'extérieur par la pennine.
Dans 3'autres cristaux le glaucophane se développe
suivant les clivages.
On remarque aussi de petits agrégats de chlorite
vermiculaire cryptocristalline ou de pennine, d'épidote
et du atilpnomélane, mica brun, en aiguilles, fortement
pléoohrolque, présentant un clivage ou des cassures transverses ainsi que des éventails d'épidote et de zoïsite
très peu biréfringente et quelques petites plages de calcite.
Lame mince NS4829 • microdiorite de la Sandoneire.
a - (lum.parallèle X 40-^0) Epidote et 2oïsite d'altération se développant en éventails dans la pâte.
b - (lum.parallèle X 40-60) Cristaux de Hornblende cernés de Glaucophane ( liseré noir ) et de Pennine
( frange externe plus claire ) .
Au col des Marches, affleurent des schistes noirs.
Si l'on suit la crête vers le Sud on trouve la
coupe suivante :
1 - Coupe du Col des Marches au
2762
Sud
2782
Nord
microdionl'e
très
l\
inclusion de^harbon 6 7 9
altérée.
at
^ ^ T ^ ^ •
^
s . noirs
col
grès
schistes
+ grossière
gres
charb. x
-grès noir et schishes qréseux
^'grès V m i c r o d i o r i i e ^ - ^
* traces vé¿j.
hrace de charbon
charbon durci 678
67öbis
2 - Coupe à l'Est du p l 2782
W
2782
grès grossier grès fin Feuilleté
ach. noirs gréseux 1 - 2 m
grès
qris
e.
sch.gris plissons
3ch. noirs
á
gres gris
qrossier
NW-SE
calamites
e • 6ao
charbon
microdiorite
écrasée
des
120 à 140 mètres
_l
très
contenant
inclusions de
charbon.
arkose
- 54 -
Cette coupe montre une série constituée par des
grès ou arkoses feuilletés tectoniquement, en bancs parfois épais, des schistes à traces végétales sériciteuses
indéterminables et Lepidophyllum cf. acuminatifolium
( e.2098 ) , traces pouvant être des empreintes l'Estheries et de macrospores, et piste de vers contenant des
veines dfanthracite de quelques dm dfépaisseur en moyenne avec toit de schiste et mur à radicelles ( en particulier en x = 930,35
y * 326,05 ) , parfois injectées de
filons couches de microdiorite verte.
Notons qu*ici encore nous retrouvons cette association roche eruptive -veine de charbon maintes fois signalée. Sur les épontes du filon et parfois en inclusion
dans celui-ci on observe des débris de charbon, restes
de la veine où s*est insinuée la roche eruptive.
Le charbon, durci, imprégné de quartz, d'oxyde de
fer est très caractéristique ( éch.678, au N du pt 2782
et 684 entre le pt 2782 et le pt 2796 ) .
La roche eruptive elle même est souvent très altérée, parfois écrasée. En lame mince ( L . M . 4830 dans
éch.681 en x : 930,4 y : 326,45 ) , on voit que les minéraux ferromagnésiens sont presque complètement détruits,
les feldspaths sont tantôt assez frais, seulement parsemés fte paillettes de séricite, tantôt complètement épigéñisés par la séricite : épidote et chlorite. Quelques
quartz, très corrodés secondairement, paraissent avoir
eu des formes arrondies " rhyolitiques "
- 55 -
La pâte est constituée par du quartz, mica blanc,
quelques plages de calcite secondaire et peut être quelques très fins cristaux de glaucophane ( peu nets ) .
Une autre lame ( NS4447 ) taillée dans un échantillon d'un filon au Hord du pt 2796 ( éch.685 en 2 230,35
7 325,80 ) montre le développement dans les plagioclases
d'un réseau embryonnaire d'épidote et de zolsite progressant le long des clivages de feldspaths parfois très
sains, alors que d'autres sont complètement envahis par
la séricite ou un mélange séricite, calcite, épiâote,
quartz.
Macroscopiquement cette roche a acquis par endroits
une schistosité grossière et contient de petites lentilles d'une substance vert foncé que je n'ai pu retrouver
en lame mince, qui correspondent probablement à des amas
chlor it eux.
Si l'on continue vers le Sud, au delà du pt 2796,
jusqu'au sommet de Hoche Noire, les veines d'anthracite
deviennent plus abondantes et plus épaisses. Il semble,
sans que j'aie pu encore le prouver par des fossiles,
que l'on s'élève vers le sommet de la série schisteuse
à anthracite. Cette série qui constitue tous les sommets
du massif est bourrée d'intrusions de microdiorite,pres-
I
que toujours injectées le long des veines de charbon.
( éch.2080 : Pointe Sud de Roche Noire, éch.2081 à 83
Pointe Nord ) . L'épaisseur de ces sills est très variable,
allant ^e 0,50 ou 2m, à 10m, comme au Nord du point 2796,
ou plus encore dans la face Nord et Est de Roche Noire.
Les filons de quartz, accompagnés ou non d'oligiste et de sidérose sont nombreux, ce qui est peut être dû
••* 56
au fait que la crête est depuis le pt 2782 jusqu'à Boche
Noire dans la charnière du pli couché de la Sand one ire.
Au point 2782, les couches plongent au SW, au Nord
de ce point elles sont verticales.
Charbon :
J'ai pu repérer :
- au Sud du col des Marches, à 2725 a , une veine mal visible.
- Entre le col et le pt 2796, J o u 4 passées dans lesquelles se sont insinués des sills de microdiorites, et de
ce fait très abimées.
- Entre lept 2759 et le pt 2796 ( en x = 930,35
y :326#
une ou deux veines de 0m,50 à lm d'épaisseur en affleurement , probablement plus en profondeur, avec mur et
toit caractéristiques, à l'endroit.
- 57 -
1} -De Roche Noire au Pic du Thabor
a) Les contreforts Est du iiassif de Roche Hoire sont constitués au sommet par la série schisteuse à anthracite
et sills de microdiorite et à la base ( de 2750 env. à
23OO ), par la série inférieure gréseuse, stérile.
b) La Crête de Roche Noire au Pic du Thabor est encore en
direction, ou presque dans des couches appartenant à
la série schisteuse à anthracite injectées de nombreux
filons de microdiorite. Cette série est constituée comme au Nord par des grès ou arkoses grises, schistes
noirs à Calamites et traces végétales, veines d'anthracite ( veine de lm, au point 2990 ), et quelques bancs
de conglomérats ( au SE du pt 2990 ). Les filons de
microdiorite sont parfois très épais ( 20 à 50 m au ïï
du point 2990 ).
Ces filons ( éch.2076-2077) sont en général injectés le long des couches, dans des veines de charbon
dont on reconnaît parfois le toit et le mur à Stigmaria
( en particulier au pt 2990 ), mais ils peuvent aussi
recouper les bancs. Ils contiennent, outre les enclaves
de charbon, des septa de schiste noir paraissant fortement • cuits " ( éch.2C79 pris dans la roche 2C76 et
éch. 2078 ) .
Les roches, et en particulier les
microdiorites,
paraissent laminées,surtout près du Passage du lac des
Culées.
On y observe quelques filons ferrifères qui colorent les roches en ocre. L'un d'eux, voisin d'un filon
de microdiorite a fait croire que l'on avait au pt 3082,
à l'Ouest du Pic du Thabor, un synclinal de cargneules
rouges et de permien vert.
En cet endroit d'ailleurs le fond topographique
au 1/20.000? est très défectueux. En particulier deux
sommets voisins ont été confondus en un seul ( le pt 3082 )
ce qui modifie sensiblement le tracé de la crête.
A l'Ouest du Passage du Pic du Thabor, on remarque,
au milieu des schistes noirs, grès, microdiorite laminée
11
type Bissorte " , un banc de Im i'une roche vert olive,
à grain fin,
compacte ( éch.2084, L . M , 7285 ) , formée
essentiellement de quartz, mica blanc, un peu de chlorite
et de fer, très finement cristallisés.
Il n'est pas possible de dire, dans cette partie de
la crête, si le pli de la Sandoneire s'atténue ou se continue vers le Sud, étant donné la faible étendue des affleurements vers l'Ouest. Les couches en crête ont, dans l'en-
semble une direction NS et un pendage Ouest sauf au pt 2990
( direction NW, et un pendage SW 20 à }0î ) et au Sud du
Passage du lac des Culées ( E - W pend. Sud dans des schistes
à Calamites ) . Il est probable cependant que ce pli ne se
continue pas mais est relayé vers le Sud par un grand pli
couché que l*on observe sur les faces NE et SE de la Boche
de la Pelle. Ce pli est inconnu au Nord.
c)
À l'Est et en contre bas de la crête, la combe de Bissorte montre, sous la série schisteuse la série gréseuse inférieure, pauvre en schistes et en charbon, constituée de grès, d'arkoses fines, parfois très pyriteuses ( éch.2075 ) et de conglomérats surtout abondants
lorsque l'on quitte la combe de Bissorte pour monter
vers le Passage du Pic du Thabor, c'est à dire probablement vers le sommet de cette série.
Dans ce secteur on observe de nombreux filons de
microdioriteset des filons ferríferos.
Les couches sont habituellement Nord-Sud, mais
on observe en quelques points des directions N 901 à
N 110S ( Combe de Bissorte à 2550, ou au NE du Passage du Pic du Thabor ) , avec pendage Sud de l'ordre
de 308, et quelques charnières de pli couché en p a r - v
ticulier sur la face Nord du piton 2988 ( voir panorama ) .
- 6o -
A U Passage du Pic du Thabor, le houiller à anthra
cite vient affronter le synclinal mésozoïque du Mont
50
à 70 m
quartsites
blanos à
quartz roses.
miorôdiorite ôorasée
Soho verts à traces
végétales
quarfzite à quartz
rose aveo filets de
schiste t>lânes,fins
satinés
•'.lternance de quartzites à quartz rose
et de schistes gréseux, et grès verts
et violets à galets de quartz rose, de
sohiate rouge et de liparite. e.2l89-2l9C
en banos de lm en moyenne.
Schistes vi
gréseux,ir.rprêgnôs
localement d'ologiste en filonets '
minces, e.2188.
Charbon et/sch.
noir fin.
/
grès gris h.dir.
140"
Passage du Pic du Thabor - Flanc Est
Coupe du houiller au Trias.
ROCHE DE LA PELLE
30t4
PASSAGE DU PIC
DU
THABOR
( dessin*5 J.THIEIOT)
Panorama desainé d'après une photographie prise du Nord ( 933*2
r
323.4
montrant les contournementa du Houiller à microdiorites de la Hoche de: la Pelle
et du Passage du Pic du Thabor à l'Ouest de la masse quarteitique du îlîaasif du Thabor
en jaune vif les quartzites du Trias (Tq)
en orangé
le Néopermien
(N P)
en biatre
le Houiller
en Tort
les filons de microdiorite
(H )
La distance à vol d'oiseau entre les points extrêmes du panorama est d]e 1 Km-500
W
Les couches sont ici très redressées et il n*est
pas possible de dire si elles sont ou non en concordance.
On peut attribuer au Néopermien ( dont le " Verrucano
briançonnais est l'équivalent ) , les schistes et grès
verts et violets et les bancs de quartzite blancs à quartz
roses intercalés entre le houiller gris et noir à anthracite et microdiorites et les quartzites blancs du Trias
inférieur qui constituent le Pic du Thabor.
Le houiller n*est pas daté ici.
Toutefois, il
est
probable que ces couches sont du même âge que celles qui
ont livré à i>00 m au SV7, dans la vallée de Valmeinier
Pecopteris pennaefonais caractéristique du ïïestphalien
moyen ( B et C ) . ( gîte fossilifère à l ' W - S - W du Pic du
Thabo r,).
t 62-
C0HCHJ3I0H3 :
a) Stratigraphie
Cette vallée Hord-Sud, creusée sur le "dos" du grand
antielinoriua carbonifère le Maurienne montre dono le sommet de la série inférieure gréseuse et stérile de cet étage, et la base de la série supérieure schisteuse à anthracite dont une partie tout au moins a été attribuée au ïïestphalien moyen, pour des raisons de continuité avec les couches datées dans la vallée de Valmeinier, des analogies de
faciès ( de tels schistes noirs à Lepidophyllum, traces
d'Esteria, de macrospores et pistes de vers n'ont été rencontrés que dans le í.estphalien Boyen ) , et des arguments
de position géométrique : les couches de Roche Noire en effet semblent plonger, nous le verrons dans lfétude de la
vallée de Valmeinier,sous dea couches datées du Westphalien D.
Nous avons vu que ce carbonifère était lardé de fi-Ions de roche eruptive, tant dans là série gréseuse que
dans la série schisteuse. Ces filons sont développés surtout sur le versant Ouest de la vallée, ^ls sont constitués
par des roches à deux temps de la famille des Andésites,
en général fortement altérées.
b) Tectonique
Outre l'existence du grand dôme^anticlinal de Vaurienne qui a pu être mis en évidence ici, 1*étude du permo-carbonifère de cette vallée a permis de préciser le
style tectonique de cette formation dans la partie centrale et orientale du bassin. Elle a permis en particulier
de mettre en évidence mieux que dans la vallée de l'Arc,
un certain nombre de plis couchés et leur prolongement
au Nord et au Sud ( plis couchés des Sarrazins, pli de la
Boche de la Pelle relayant vers le 3ud le pli de la Sandoneire ).
Une telle tectonique alpine, intense, a masqué la
tectonique hercynienne, probablement médio-permienne mise
en évidence ailleurs par des lacunes et des discordances
( Briançonnais - Tarentaise ). Cette discordance cartographique du Néopermien sur le carbonifère à anthracite
est manifeste sous le massif du Thabor et ne peut être
entièrement attribuée à une discordance tectonique.
- 64 -
c) Métamorphisme
Les roches sédimentaires du carbonifère sont,
sauf exception, peu sensibles au métamorphisme. On""y observe un certain bourgeonnement des grains de quartz détritiques ou, au contraire, leur attaque superficielle
par le ciment quartzophylliteux, une cristallisation complète du ciment où se développent de la chlorite et des
micas blancs du groupe de la séricite, souvent orientés
suivant les plans de schistosité.
Dans les roches eruptives se sont développés des
minéraux ( stilpnomélane, chlorite, albite, épidote, lawsonite et glaucophane ' de métamorphisme léger correspondant à ce que F. Ellenberger a décrit dans la Vanoise sous
le nom de " zone A " de métamorphisme.
Ces minéraux doivent être attribués au métamorphisme alpin et non à un métamorphisme hercynien ( Saalien )
possible. En effet, ils sont en général bien formés, frais
et non brisés par le laminage alpin dont ils sont contemporains ou postérieurs car ils ne sont pas orientés suivant les directions de schistosité.
Comme en Corse ( Brouwer et Egeler, cités par
F. Ellenberger ), ils ne paraissent pas être dûs à un apport quelconque de substance : la lawsonite s'est développée à partir des feldspaths de la roche, le glauco(l) Ce minéral est en trop petite quantité pour que l'on
puisse le considérer comme le signe d'un apport de
Sodium ; celui-ci peut provenir de la destruction de
la Hornblende. Toutefois cette hypothèse ne peut être
totalement exclue ( cf. analyses p.35«k thèi»R.MiCHiL,idsa).
phane apparaît c< nine produit d'altération de la hornblende, souvent en
auréole autour des cristaux, ce qui ne lui est pas habituel ( F. Ellenberger signale pourtant que " le glaucophane peut exceptionnellement 3e
substituer à la hornblende
( ouralite ) isaue d'anciens pyroxenes" ,
thèse 1954 ) • II peut Stre à son tour altéré en chlorite très peu biréfringente que j'ai attribuée au genre Pennine, sans toutefois avoir contrôlé oette détermination, par d'autres moyens que le simple exaraen au
microscope polarisant.
De nombreux auteurs
' ont considéré le t;laucophane coinne un pro-
duit ninérnl de métamorphisme de basse et de moyenne température, caraotériotique de haute pression (2) telle par exemple qu'il a pu s'en trouver
dans les zones de forte déformations alpines. P. Ellenberjer en signale
en Vanoise " dans les zones de cisaillement, en formant des sortes do filonnets " et " dans les leptynites permiennes du Sapey, des chapelets de
cristaux isolés ou en gerbes 3'alignent 3elon d'anciennes fissures alpines " .
Bien que les roches encaissantes soient profondér/i<jnt déforaóes
( r5crp.3einent, schistosité affectant les grès comme los schistes ) je ne
pen~e pac qu'il y ait lieu ici de considérer le glaucophane ( ainsi que
l'albite et la lawsonite ) cornue autre chose que des produits de rétro-
morphose banaux, se développant seulement dans les rochea qui contenaient,
dès l'origine, les éléments nécessaires à leur constitution .
1) Turner, 1951
P-472.
2) Pression qui d'après '.V. Petra3chock serait notablement moindre que
ce que l'on a pu autrefois 3uppo3er. ( Petrascheck Cong. Ceci,
Intern. Mger, 1953» section III fr.se. III, pp.97 à 209 ) .
se -
d) Charbon
Cette vallée déserte est pauvre en charbon exploitable.
La série à anthracite n'existe, nous l'avons vu,
que sur les crêtes, le fond de la vallée étant oocupé
par la série gréseuse stérile. D'autre part les veines
ñe charbon qui sont nombreuses dans le massif de Roche
Noire sont bien souvent abîmées par les intrusions de
microdiorites.
Dans ces conditions, il ne me paraît pas nécessaire d'envisager dans cette vallée de recherches d'anthracite, et à priori une mine rentable, à moins d'aller chercher le combustible sous les crêtes de la vallée de Valmeinier.
De toutes façons, avant de prévoir quelque reconnaissance que ce soit dans ces vallées, il sera nécessaire d'attendre les résultats de la galerie en cours de percement par l ' E . D . F . qui doit recouper toute la série de
Roche Noire.
e) Autres ressources minérales
Quelques filons dfhéiflatite et de sidérose ont été
reconnus dans la vallée. L'un d'eux a été exploité dans
des temps très anciens.
D'épaisseur variable ( quelques dm à quelques m è tres ) , très mêlé de quartz, il ne paraît pas présenter
actuellement d'intérêt économique.
Un échantillon d'un filon identique prélevé à Vaurienne sur la rive droite de l'Arc contenait une asses
forte proportion de Manganese.
- 68 -
e) Autres ressources minérales
Quelques filons d'hématite et de sidérose ont été
reconnus dans la vallée. L ' u n d'eux & été exploité dans
des temps très anciens.
D'épaisseur variable ( quelques dm à quelques mètres ) , très mêlé dé quartz, il ne paraît pas présenter
actuellement d'intérêt économique.
Un échantillon d'un filon identique prélevé à Mauri enne sur la rive droite de l'Arc contenait une assez
forte proportion de Manganèse,