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Le luxe est associé à la richesse, destinée à des investissements créant un pur agrément, mais
aussi, à l’abondance et au superflu conférant une sensation particulière que Voltaire a fixé
dans une formule paradoxale : « Le superflu, une chose nécessaire »
.
Partout dans le monde, le luxe a toujours favorisé la créativité et l’innovation technique ; il
touche plusieurs secteurs d’activités et peut être concilié avec la mode, les loisirs, la
gastronomie, les meubles etc. Par conséquent, il est favorable au commerce puisque les clients
sont incités à effectuer des renouvellements d’achats sans qu’ils soient nécessaires.
Le luxe ne se mesure pas uniquement au prix des produits mais par les valeurs qu’il véhicule.
Le produit de luxe est défini par le mode de vie qui l’accompagne sur un plan culturel,
esthétique ou même gastronomique.
Cependant, le luxe n’a pas toujours été apprécié de tous : en effet, la doctrine de Diderot s’est
fortement opposée au luxe et a jugé que : « Le luxe confère à l’Homme un caractère
inhumain »
. Au 18ème siècle en France, on considérait que les besoins élémentaires des
pauvres avaient été sous-estimés en raison de l’accroissement du luxe. Pourtant, dès cette
époque, Paris a acquis la réputation d’être la « capitale du luxe ».
Marie-Claude Sicart dans son livre : « Luxe, mensonges et marketing » fait descendre de son
piédestal la notion de l’univers du luxe, pour nous démontrer qu’avec la multiplication des
marques de luxe, la logique industrielle se met à l’œuvre et donc toutes les techniques du
markeitng classique peuvent dès lors s’appliquer à ce domaine alors que Jean –Noel Kapferer
et Vincent Bastion, dans leur livre intitulé:« Marketing du luxe » définissent les anti-lois du
marketing pour développer une nouvelle approche marketing qui serait spécifique au
domaine du luxe.
Sans entrer dans des considérations philosophiques de cette notion de luxe, qui constitue le
premier axe de notre recherche, nous retiendrons les caractéristiques suivantes du luxe.
Un produit ou un service est dit de « luxe » ou « luxueux » lorsqu’il revêt les caractères
suivants :
La rareté : la fabrication du produit est limitée et distribuée à faible échelle dans des
réseaux spécifiques. Le luxe ne tombe pas dans la vulgarité, contrairement aux
produits de mass-premium auxquels le commun des mortels peut accéder. Par
conséquent, sa présentation est soignée (design de l’objet, environnement de vente,
service personnalisé, emballage…) ; il ne peut être vendu dans les grandes surfaces ni
être possédé par trop de personnes, et le service offert au client est valorisé.
Le prix élevé : la fixation du prix d’un produit de luxe est essentiellement fonction de
la valeur d’usage minoritaire de l’objet (vêtement, montre …)en tant que tels, mais
aussi, fonction de la valeur d’usage majoritaire (la marque qui confère au propriétaire
une valeur sociale). Cette stratégie est guidée par l’envie des acheteurs de se distinguer
socialement supposant que plus le prix est élevé, plus l’objet a de la valeur.
La spécificité du réseau de distribution : le mode de publicité ou de diffusion d’un
article a un impact majeur sur l’image véhiculée par les produits et sur sa crédibilité
auprès des clients ciblés par la marque.
Poème « Le Mondain », 1736
« La dynastie des Séleucides » Conte philosophique de Diderot