d’urgence (nvelle disposition créée dans le droit français car toute déclaration guerre de la France
contre la France est inenvisageable) est décrété (au départ en Kabylie et dans les Aurès, étendu à
toute l’Algérie dès la mi-1955). Instauration de décrets de maintien et de rappel sous les drapeaux
(jusqu’à 36 mois) NB : les appelés ne connaissent pas alors leur date de libération (rappel possible
sous les drapeaux même 3 ans après le service militaire. Cela engendre des protestations (avec
tracts) posant déjà le problème de la désobéissance. Ex : 600 PAX manifestent Gare de Lyon (« Le
Maroc aux marocains ! ») ; tract de la messe en l’église Saint-Séverin fin sept. 1955 (« nous ne
sommes pas prêt à tirer sur nos frères musulmans », « en lutte pour leur indépendance » (terme
souligné dans le tract) ; mutinerie à Petit-Quevilly (caserne mise à sac par des militaires avec cocktails
molotov). Cela contribuera à la chute du gouvernement en 1955 et à la victoire du «front
républicain» le 2 janvier 1956. Rem : Guy MOLLET n’était alors pas attendu à la présidence du Conseil
(on attendait MENDES-FRANCE). Manif. du 6 février 1956, d’où l’orientation progressive vers une
politique de répression (retour des mesures de rappel et de maintien sous les drapeaux dès avril
1956). Janv.-mars 1956 : période d’hésitation : implosion du mvt anticolonialiste, tension avec
l’extrême-droite (explosion du courant poujadiste en 1956).
-Les premières contestations voient le jour très tôt : les anticolonialistes (trotskistes, militants
libertaires –cf : Daniel GUERIN) dès nov. 1954 ; déc. 1954 : organisation de meetings de protestation
favorables à Messali Hadj. Protestaion contre la répression et pour l’indép. + sur les méthodes de la
guerre et de la répression (cf : article de Claude BOURDET, janv. 1955 : «votre gestapo d’Algérie» ;
Fr. MAURIAC, dans L’Express : «La Question»). Dès 1955, tous les aspects de la contestation
concernant la guerre d’Algérie sont déjà abordés. Fort militantisme fin année 1955 : dans les tracts,
protestation contre une « nouvelle sale guerre » (PCF, en référence à l’Indochine, activisme de
Prévert, Picasso).
-20 août 1955 : insurrection du Constantinois : une insurrection populaire cette fois (l’ALN encadre
des paysans algériens, partant à l’assaut de villages, dont el Aliya : pop. européenne –dont enfants-
massacrés) ; répression française très brutale (entre 5.000 et 10.000 morts ; à Philippeville, Algériens
décimés dans un stade). Virage approfondissant la guerre.
-mise en place de la politique de pacification en 1955 avec P. MENDES-France et Jacques SOUSTELLE
(ethnologue, opère des constats en Algérie et tente d’établir un contact avec la pop française
d’Algérie). S’appuis sur Vincent MONTEIL et Germaine QUILLON (ethnologue, thèse sur les Aurès,
résistante et déportée). Mise en place des SAS (Sections Administratives Spéciales) et des EMSI
(structures médicales) : volontaires française, infirmiers et médecins du contingent ; on se penche
sur le système éducatif (« déculturation » de la pop. algérienne depuis 1830 constatée : en 1954, 90
% d’analphabétisme ! Perte de la culture arabe et pas d’accès réel à la culture française ; G. QUILLON
évoque une « clochardisation culturelle », que confirme les bidonvilles et les enfants des rues durant
les années 1950). Résultats de la politique de pacification : Vers 1960, 1 Algérien sur 2 est scolarisé. +
mesures d’aide économique, grands travaux, aides aux indigents, renforcement des contacts avec la
pop. (pour le renseignement), dvpt des contrôles d’identité pour établir les cartes d’identité (même
dans les villages, avec femmes voilées ! – cf : Marc GARANGER, photographe qui a exposé ses
photos : on y décèle le regard rempli de haine de femmes algériennes). Egalement pratique de la
torture dans le cadre des SAS !