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La télémédecine, entrée dans les mœurs depuis plusieurs années, dispose aujourd’hui d’un périmètre clairement défini par le biais du décret n° 2010-1229 du 19 /10 /2010.
Modifie-t-elle, la responsabilité professionnelle des médecins qui en use ? Est-elle susceptible d’accroître le risque de poursuites contre ces médecins ?
Selon les termes du décret cité ci-dessus… « Relèvent de la télémédecine les actes médicaux réalisés à distance, au moyen d’un dispositif utilisant des technologies de
l’information et de la communication… » A ce titre, constituent des actes de télémédecine :
- La téléconsultation, matérialisée par la consultation d’un patient à distance ;
- La téléexpertise au titre de laquelle le praticien sollicite un avis à distance d’un ou plusieurs confrères ;
- La télésurveillance médicale permettant à ce praticien d’interpréter à distance les données nécessaires au suivi du patient et, le cas échéant, de prendre des
décisions relatives à sa prise en charge ;
- La téléassistance médicale qui a pour objet de permettre à un professionnel médical d’assister à distance un confrère au cours de la réalisation d’un acte ;
- Enfin la réponse médicale apportée dans le cadre de la régulation médicale.
De fait, la télémédecine ouvre une voie nouvelle dans la pratique médicale, voie nouvelle incontournable en regard de l’extraordinaire démocratisation de l’information en
réseaux. De surcroît, la télémédecine est apparue comme un moyen de répondre, au moins partiellement, aux problèmes aigus posés par les déserts médicaux. Rapprocher
ainsi le patient isolé de son praticien.
L’objet de la présente synthèse n’est certes pas de décrire par le détail les conditions de mise en œuvre et d’organisation de la télémédecine. Tout ceci a déjà été, en son
temps, énoncé puis rappelé. Il s’agit aujourd’hui pour nous de resituer la télémédecine dans la fonction de soins. Et ici, les choses sont d’une parfaite clarté. L’acte de
télémédecine est un acte médical à part entière, doté d’attributs identiques aux autres actes médicaux. La Direction Générale de l’Offre de Soins s’est d’ailleurs fait un devoir
de le préciser dans son rapport « Télémédecine et responsabilités juridiques engagées » de mai 2012.
Dès lors, le débat pourrait ici se clore. Si la télémédecine est un acte médical à l’instar des autres, elle ne présume nullement d’un régime particulier de responsabilité. Le
patient consent ou non, après avoir été informé. Cette information se fait dans le cadre d’un entretien physique et porte bien entendu aussi sur la procédure proposée et à
venir de télémédecine. Le médecin perçoit des honoraires pour l’acte de télémédecine. L’acte en question fait l’objet d’un compte rendu et de prescriptions, etc. L’obligation
du médecin reste bien entendu « de moyens », par la mise en œuvre des moyens intellectuels, techniques et humains à sa disposition pour tenter de guérir le patient ou, à
Définition et consécration de la télémédecine
Télémédecine, relation patient-soignant et responsabilité