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Les médecins généralistes interro-
gés en 2009 sont nombreux à décla-
rer des pratiques de prévention
médicalisée telles que les pratiques
de vaccination et de dépistage séro-
logique. Les pratiques liées aux
comportements de santé dans le
domaine des addictions sont, quant
à elles, variables selon le type d’ad-
diction considéré : aborder au moins
une fois le tabac avec chaque patient
est fréquent – déclaré par 63,2 %
des médecins généralistes –, contrai-
rement à l’alcool ou au cannabis qui
sont abordés principalement avec les
patients jugés à risque – respective-
ment par 72,7 % et 66,5 %.
Concernant la prise en charge des
patients atteints de maladies chro-
niques, les médecins déclarent avant
tout informer et conseiller (95,3 % le
font « systématiquement » ou « sou-
vent ») ; moins de la moitié d’entre
eux (45,2 %) orientent régulière-
ment leurs patients vers d’autres
intervenants et un tiers (33,7 %)
mettent en œuvre eux-mêmes des
activités éducatives.
Les médecins estiment que la pré-
vention relève de leur rôle, notam-
ment pour les thèmes les plus
médicalisés, comme le risque cardio-
vasculaire et le tabagisme. Cette
déclaration d’un rôle fort en préven-
tion est accentuée chez les méde-
cins ayant suivi une formation en
éducation pour la santé ou en édu-
cation du patient et chez ceux qui
estiment avoir suffisamment de col-
laborations avec d’autres profession-
nels. Par ailleurs, la déclaration d’un
rôle important en prévention dans un
thème particulier est en lien avec la
facilité à aborder ce même thème :
ainsi, la majorité des médecins s’ac-
cordent pour dire qu’il est facile
d’aborder avec leurs patients le
risque cardio-vasculaire (96,1 %), le
dépistage des cancers (95,5 %) ou le
tabagisme (89,2 %), contrairement à
la vie affective et sexuelle (58,7 %)
ou à l’usage de drogues (57,0 %).
Les médecins se sentent moins effi-
caces en 2009 qu’en 2003 dans
l’éducation de leurs patients,
notamment asthmatiques (78,7 %
vs 87,6 %) et diabétiques (72,4 %
vs 78,0 %), champ pourtant plus for-
malisé et plus médiatisé ces der-
nières années. Aucune évolution
n’est constatée pour l’éducation
des patients hypertendus (90,3 %),
patients pour lesquels les praticiens
se jugent le plus efficaces.
En 2009, 62,3 % des médecins
déclarent utiliser au cours de leurs
consultations des « questionnaires
préétablis d’aide au repérage de fac-
teurs de risque ou au dépistage d’une
pathologie, comme des tests ou des
échelles ». Ils étaient 31,7 % en 1998
et 33,8 % en 2003. Ces question-
naires concernent essentiellement
le tabac (54,6 % des médecins uti-
lisateurs) et les maladies cardio-
vasculaires (34,0 %).
Pour mieux remplir leurs missions de
prévention et d’éducation, 91,4 %
des médecins souhaiteraient dispo-
ser de plus de temps ; 85,0 % esti-
ment que des campagnes grand
public et 81,5 % qu’un rôle mieux
reconnu en prévention sont des élé-
ments qui pourraient faciliter ces
missions. Une rémunération spéci-
fique est l’élément le moins cité, par
tout de même 64,0 % des médecins
généralistes interrogés.
Pour les médecins interrogés, la
prévention doit être faite prioritai-
rement par eux-mêmes (95,7 %)
et moins par d’autres intervenants
comme les professionnels paramédi-
caux (81,6 %), les médecins spécia-
listes ou hospitaliers (66,4 %), les
médias (61,0 %) ou les profession-
nels de l’enseignement ou du social
(59,8 %). La possibilité de déléguer
certaines activités de prévention,
évoquée par 73,5 % des médecins
pour faciliter leurs missions de pré-
vention, est différemment perçue
selon l’intervenant : 74,6 % seraient
prêts à déléguer des tâches à des
infirmiers ou à d’autres paramédi-
caux, 56,8 % à des médecins spécia-
listes et 56,2 % à des associations
de patients.
Prévention, éducation pour la
santé et éducation thérapeutique
en médecine générale