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Nouveaux investissements dans le pétrole :
L’effet le plus grave de la baisse des prix du
pétrole sur l’industrie pétrolière aura trait aux
investissements dans de nouveaux travaux
d’exploration et de forage et aux nouvelles
dépenses en capital. La production actuelle ne
diminuera pas, mais les nouvelles dépenses en
capital chuteront rapidement. D’une part, les
entreprises craignent que les investissements
ne soient pas rentables et, d’autre part, elles ne
possèdent pas les liquidités nécessaires pour
faire de nouvelles dépenses en capital. Le
ralentissement des investissements
n’entraînera pas de baisse de production avant
de nombreuses années. Entre-temps, les
activités de forage et de construction ainsi que
les services de soutien diminueront
considérablement. Les travailleurs de ces
secteurs de l’industrie pétrolière subiront des
mises à pied et souffriront d’insécurité.
Prix de l’essence : Les consommateurs
profitent d’une baisse substantielle des prix de
l’essence (lesquels ont diminué du tiers environ
depuis l’été dernier). La baisse des prix de
l’essence n’est pas aussi importante,
proportionnellement, que la baisse des prix du
pétrole (en partie parce que les raffineurs de
pétrole dégagent une marge de profit
supérieure). Les prix plus abordables de
l’essence et d’autres produits pétroliers
aideront les finances des ménages (bien que la
dette des ménages ne cesse de croître au
Canada) et pourraient se traduire par une
augmentation des dépenses de consommation
pour d’autres produits et services.
Inflation : La baisse des prix de l’essence
ramènera l’inflation à près de zéro, du moins
pour un certain temps. Ce n’est pas une bonne
nouvelle. En fait, les économistes aux
quatre coins de la planète redoutent de plus en
plus la « déflation », un phénomène contraire
qui se caractérise par la stagnation ou la chute
des prix moyens. La déflation engendre des
conséquences terribles sur les dépenses,
l’endettement et la création d’emplois.
Autres industries : Certains secteurs de
l’économie canadienne seront avantagés par la
baisse des prix de l’énergie, dont les
compagnies aériennes, les autres transporteurs
et certaines industries manufacturières. Par
contre, les industries qui dépendent du secteur
de l’énergie, comme les usines de fabrication de
pipelines et d’autres équipements servant à
l’exploitation du pétrole, sentiront les effets
négatifs du ralentissement des investissements
dans le pétrole. Les effets positifs et négatifs de
ce ralentissement sur une dizaine d’industries
reviendront probablement à un « lessivage » de
l’économie canadienne dans son entier.
Emplois : La chute des prix du pétrole
entraînera une combinaison d’effets positifs et
négatifs sur les emplois. Des emplois seront
perdus dans le secteur de l’énergie, surtout sur
les nouveaux chantiers de forage et de
construction. Jusqu’à maintenant, les membres
d’Unifor qui travaillent dans l’industrie
pétrolière ont été en grande partie épargnés
(puisqu’ils travaillent principalement dans des
installations de production), mais ils souffriront
sûrement d’insécurité au cours des prochaines
années. Entre-temps, de nouveaux emplois
seront créés dans les secteurs qui tirent
avantage de la baisse des prix de l’énergie
(comme le transport et certaines industries
manufacturières, lesquelles emploient aussi un