Mise en œuvre d`hydroxydes et d`oxydes polymétalliques

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République Algérienne Démocratique et Populaire
‫وزارة التعليم العالي و البحث العلمي‬
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Université des Sciences et de la Technologie d’Oran Mohamed Boudiaf
Faculté des Sciences
DEPARTEMENT
DE CHIMIE INDUSTRIELLE
Spécialité : Chimie
Option : Elaboration et mise en œuvre de matériaux et application à la protection de
l’environnement
Mémoire Présenté par
Mademoiselle HAMOUDA Sarah
Pour l’obtention du diplôme de magistère en chimie
Thème
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans
le traitement de l’environnement
Soutenue le : 01 /07/2012 devant la commission d’examen composée de :
Président :
BEKKA Ahmed,
Professeur
USTO-MB
Rapporteur :
BETTAHAR Nourredine
Professeur
USTO-MB
Co-Rapporteur:
ZEROUALI Djillali
MCA
USTO-MB
Examinateur :
DJAFRI Fatiha
Professeur
Univ Oran-Es-Sénia
Examinateur:
IDDOU Abdelkader
MCA
USTO-MB
Année Universitaire : 2011 / 2012
A mes parents
A mes frères et sœurs
A toute ma famille
A tous qui me sont chères
REMERCIEMENTS
Arrivé au terme de cette formation post graduée et de l’écriture de ce manuscrit, il me
tient à cœur à remercier toutes les personnes qui, de près ou de loin, ont participés à ma
formation théorique et pratique et particulièrement ceux qui ont été associées à ce travail.
Mes premiers remerciements s’adressent à mon directeur de thèse Monsieur le Professeur
BETTAHAR Nourredine, pour la qualité de son encadrement, pour ses compétences, pour ses
conseils, et ses qualités humaines qui m’ont permis de mener à bien cette thèse. J'exprime ma
gratitude au Monsieur ZEROUALI Djillali pour avoir accepté la responsabilité de coencadrer ce travail de thèse.
Je remercie particulièrement Mademoiselle REZAK Nacéra, ses remarques étaient d’une aide
précieuse.
Je remercie Monsieur BAHMANI Abdellah, pour les discussions que nous avons eu sur les
matériaux en général et les HDL en particulier. Grande est donc ma dette envers tous ceuxlà.
Je ne manquerai, pas non plus, d’exprimer mes vifs remerciements et toute ma gratitude aux
membres du jury qui ont accepté, sans réserve aucune, d’évaluer ce mémoire à sa juste
valeur, et de me faire part de leur remarques sûrement pertinentes qui, avec un peu de recul,
contribueront, sans nul doute, au perfectionnement du présent travail. Je citerai, dans l’ordre,
Monsieur Bekka Ahmed qui va présider le jury, Madame Djafri Fatiha et Monsieur Iddou
Abdelkader qui vont examiner ce mémoire.
Pour terminer, mes remerciements vont à ma famille et mes amis qui, avec leur question
récurrente, « Quand est-ce que tu le soutiens ce mémoire ? », bien qu’angoissante en période
fréquente de doutes, m’ont permis de ne jamais dévier de mon objectif final.
Ces remerciements ne peuvent s'achever, sans une pensée pour ma première fan : ma mère.
Sa présence et ses encouragements sont, pour moi, les piliers fondateurs de ce que je suis et
de ce que je fais.
Enfin, j’espère du fond du cœur que tout ce petit monde, mon monde à moi, trouve ici un mot
de reconnaissance, et que chacun se reconnaisse en ce qui le concerne. J’espère aussi que
l’effort déployé dans le présent travail réponde aux attentes des uns et des autres.
Merci
SARAH
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE………………………………………………………………
1
CHAPITRE I : PRESENTATION DES HDL
I.1. INTRODUCTION………………………………………………………………………
4
I.2. HISTORIQUE…………………………………………………………………………
4
I.3. PROPRIETES STRUCTURALES DES HDL……………………………………………...
5
I.3.1. Structure………………………………………………………………………
5
I.3.2. Nature des cations M(II) et M(III)……………………………………………
8
I.3.3. Nature de l'anion de compensation…………………………………………..
9
I.3.4. Proportion d'eau dans le domaine interlamellaire……………………………
11
I.4. APPLICATIONS DES HDL………………………..…………………………………
11
I.4.1. Applications en catalyse……………………………………………………..
11
I.4.2. Applications en échange d'ions et en adsorption……………………………...
14
I.4.3. Applications en Pharmacie……………………………………..……………..
15
II.4.3.1. Les applications dans la médecine………………………………….
15
I.4.3.2. Applications en biochimie…………………………………………..
16
I.4.4. Applications en électrochimie………………………………………..............
16
I.4.5. Applications en photochimie………………………………………………….
16
I.4.6. Applications comme additifs dans les matériaux polymères fonctionnels……
17
I.5. SYNTHESE DES HYDROXYDES DOUBLES LAMELLAIRES …………………………….
17
I.5.1. Modes de synthèse…………………………………………………………..
18
I.5.2. les voies directes……………………………………………………………..
18
I.5.2.1. Coprécipitation directe………………………………………………
18
I.5.2. 2. Méthode « sel+oxyde »………………………………………………
19
I.5.2.3. Hydrolyse induite……………………………………………………
19
I.5.3. les voies indirectes……………………………………………………………
20
I.5.3.1. Echange anionique…………………………………………………..
20
I.5.3.2. Reconstruction………………………………………………………
21
I.5.3.3. Traitement hydrothermal…………………………………………….
21
I.6. METHODES USUELLES DE CARACTERISATIONS DES HDL …………………………..
22
I.6.1. Diffraction des rayons X (DRX)…………………………………………….
22
I.6. 2. Microscopie électronique à balayage (MEB)……………………….............
23
I.6. 3. Spectroscopie infrarouge (FTIR)…………………………………………….
23
I.6.4. Analyse thermogravimétrique et spectrométrie de masse……..………………
24
I.6.5. Analyse thermique différentielle (ATD)……………………………..............
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES…………………………………………………………
24
26
CHAPITRE II: GENERALITES SUR LES COLORANTS
II.1. INTRODUCTION………………………….…………………………………………….
39
II.2. DEFINITION DES COLORANTS…………….…………………………………………
40
II.2.1. Les colorants naturels………………………………………………………
41
II.2.2. Les colorants synthétiques ................................................................................... 41
II.3. COULEUR ET STRUCTURE CHIMIQUE DES COLORANTS………………………………
41
II.3.1. Groupes chromophores ......................................................................................... 42
II.3.2. Groupes auxochromes ........................................................................................... 42
II. 3.3.Solubilité des colorants ......................................................................................... 43
II.4. C LASSIFICATION DES COLORANTS…………………………………………………..
44
II.4.1. Classification chimique ......................................................................................... 44
II.4.1.1. Colorants azoïques insolubles................................................................... 44
II.4.1.2. Colorants anthraquinoniques .................................................................... 45
II.4.1.3. Colorants du diphényl et triphénylméthane .............................................. 45
II.4.1.4. Colorants au soufre .................................................................................. 45
II.4.1.5. Colorants indigoïdes ................................................................................. 46
II.4.1.6. Phtalocyanine ............................................................................................ 46
II.4.2. Classification selon le mécanisme de teinture ................................................... 47
II.4.2.1. Les colorants solubles dans l’eau…………………………………….
48
II.4.2.2. Les colorants insolubles dans l’eau…………………..………………
42
II.5. LES COLORANTS ET L’ENVIRONNEMENT……………………………………...............
57
II.5.1. Problème des colorants dans l’environnement………………………………
57
II.5.2. Evaluation et empêchement de risque ................................................................... 58
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES.... …………………………………………………………… 60
CHAPITRE III : GENERALITES SUR L’ADSORPTION
III.1. INTRODUCTION……………………………………………………………………...
66
III.2. LES ADSORBANTS……………………………………………………………………..
66
III.3. LES DIFFERENTS TYPES D’ADSORPTION……………………………………………...
67
III.4. LES DIFFERENTS TYPES D’ISOTHERMES D’ADSORPTION………………………............
69
III.5. MODELES D’ADSORPTION……………………….………………………………….
71
III.5.1. Modèle de Langmuir………………………………………………………..
71
III.5.2. Modèle de Freundlich……………..……………………………………….
72
III.5.3. Coefficient de distribution………………………………………………….
72
III.6. MODELES CINETIQUES………………………………………………………………..
73
III.6.1. Modèle cinétique du pseudo-premier ordre………………………………….
73
III.6.2. Modèle cinétique du pseudo-second ordre…………………………………
74
III.7. DIFFUSION INTRA PARTICULAIRE DE MOLECULE DE SOLUTE DANS LE SOLIDE………..
75
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES…………………………………………………………..
76
CHAPITRE IV: SYNTHESE ET CARACTERISATION DES HDL
IV.1. INTRODUCTION ……………………………………………………………………..
81
IV.2. SYNTHESE DES HYDROXYDES DOUBLES LAMELLAIRES ………………………………
81
IV.2.1. Préparation des phases [Zn-Al-CO3] ................................................................... 82
IV.2.2. Préparation des phases [Mn-Al-CO3]………………………………………
82
IV.2.3. Obtention des phases [Zn-Al-500], [Mn-Al-250] et [Mn-Al-420]………….
82
VI.3.CARACTERISATION DES HDL SYNTHETISES…………………………………………..
85
IV.3.1. Caractérisation par diffraction des rayons X «DRX»………………………
85
IV.3.1.1. Caractérisation des produits carbonatés …………………………..
85
IV.3.1.2. Caractérisation par DRX des produits calcinés …………………… ...... 90
IV.3.2. Analyse des spectres infrarouges du [Zn-Al-CO3] .............................................. 93
IV.3.3.Caractérisation par analyses thermiques ............................................................... 96
IV.3.4 : Analyse texturale : méthode BET ....................................................................... 97
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES............................................................................................... 99
CHAPITRE V : ELIMINATION DES COLORANTS PAR LES HDL
V.1. INTRODUCTION ...................................................................................................... 10102
V.2. SORPTION D’UN COLORANT DE L’INDUSTRIE TEXTILE ............................................ 10102
V.2.1. MATERIAUX UTILISES ................................................................................ 10102
V.2. 2. LES COLORANTS ........................................................................................ 10102
V.2. 2. 1. Le Jaune Titan……………………………………………………… .
102
V.2. 2. 2. Le Bleu Trypan……………………………………………………. ...
103
V.3. RESULTATS EXPERIMENTAUX………………………………………………………...
104
V.3.1. Détermination de la longueur d’onde maximale ................................................
104
V.3.2. Concentrations résiduelles (Ce) et quantités adsorbées (Qe= x/m) ...................
104
V.4. PARAMETRES
INFLUANTS L’ADSORPTION DU COLORANT ........................................
10106
V.4.1. Effet du rapport molaire sur la fixation..............................................................
106
V.4.2. Effet de la masse des matériaux sur la fixation du colorant...............................
107
V.4.3. Cinétique d’adsorption .......................................................................................
107
V.4.4. Les isothermes d’adsorption ..............................................................................
108
V.4.5. Modèles d’adsorption.........................................................................................
108
V.4.5.1. Modèle de Langmuir .............................................................................
108
V.4.5.2. Modèle de Freundlich ............................................................................
108
V.4.6. Effet du pH de la solution sur l’élimination des colorants .................................
108
V.4.7. Régénération et réutilisation des matériaux .......................................................
109
V.5. DISCUSSIONS DES RESULTATS .......................................................................................
109
V.5.1.Influence du rapport molaire ..............................................................................
109
V.5.2. Influence de la masse des HDL sur la fixation du Jaune Titan et du Bleu
Trypan ....................................................................................................................................
111
V.5.2.1. Cas des matériaux carbonatés ................................................................
111
V.5.2 .2. Cas des matériaux calcinés ...................................................................
112
V.5.3. Etude cinétique..................................................................................................
115
V.5.4. Les modèles cinétiques (Ordre des réactions)....................................................
118
V.5.4.1. Réaction du 1er ordre : ..........................................................................
118
V.5.4.2. Réaction du 2ème ordre : .......................................................................
120
V.5.5. Isotherme d’adsorption ......................................................................................
123
V.5.6.Modèles d’adsorption..........................................................................................
126
V.5.6.1. Modèle de Langmuir : ...........................................................................
126
V.5.6.2. Modèle de Freundlich : .........................................................................
129
V.5.7. Influence du pH sur la fixation du "Jaune Titan" et du "Bleu Trypan" sur les
matériaux [Zn-Al-CO3], [Mn-Al-CO3], [Zn-Al-500] et [Mn-Al-420]..................................
133
V.5.8. Régénération et réutilisation des matériaux .......................................................
135
V.6. CARACTERISATION PAR FTIR DES PHASES APRES ADSORPTION ................................. 13138
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................... 14144
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................... 14147
INTRODUCTION GENERALE
Introduction Générale
INTRODUCTION GENERALE
Le souci majeur de ce siècle est incontestablement le problème de la pollution des eaux
naturelles superficielle et souterraines [1]. Notre pays connaît au même titre que les pays
industrialisés des phénomènes de pollution mais ne dispose pas de moyens de lutte
technologique et juridique appropriés. Considérée comme la première des préoccupations de
la stratégie nationale de préservation de l’environnement, les ressources en eau sont
confrontées à des problèmes de qualité causés par les différents rejets polluants, tels que les
eaux usées domestiques et industrielles et leur purification devient alors un problème
écologique très important à résoudre. Pour ceci, il faut disposer de moyens, aussi bien
techniques que juridiques, suffisants pour lutter contre ce désastre écologique et permettre la
protection et l’amélioration de la qualité de toutes les ressources en eau avec pour principal
objectif d’atteindre le bon état chimique et écologique des milieux aquatiques.
Un nombre croissants d'activités industrielles rejettent des effluents contenant de fortes
concentrations en colorants; c'est notamment le cas des industries du textile, des industries de
papier, des industries chimiques et agroalimentaires, des matières plastiques, des tanneries,
…etc [2]. En effet, les processus industriels performants, assurent la bonne qualité des
produits de consommation à la société mais, malheureusement ils sont responsables de rejets
d’effluents qui causent la pollution des eaux.
La nécessité d’apporter une solution consiste à mettre au point des procédés variés
d’épuration des eaux, qui peuvent être d’origine physique, chimique ou biologique. Plusieurs
techniques sont utilisées comme la précipitation [3-5] ou la neutralisation de certains
composés nécessitant l’utilisation de produits chimiques et qui génère encore des déchets
chimiques polluants; on peut citer aussi la méthode électrochimique de récupération du
chrome qui demande une grande quantité d’électricité et donc coûteuse.
Parmi les possibilités de traitements, le processus d’adsorption avec les HDL peut
constituer une alternative simple, sélective et économiquement acceptable pour le traitement
physico-chimique conventionnel. L’utilisation des HDL comme adsorbants, présente un
intérêt dans le traitement des eaux de rejets industriels. Ceci est justifié par leurs synthèse
facile, par l’importance de la surface développée par ces matériaux, par leurs propriétés
d’échange ionique, par leurs caractères basiques et leurs fortes propriétés adsorbantes,… etc.
Dans le cadre de ce mémoire, nous nous sommes proposés de trouver une méthode
simple de réduction des paramètres de la pollution des effluents des industries utilisant les
colorants avec l’adsorption de ces derniers sur les matériaux HDL de synthèse.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
2
Introduction Générale
Le travail que nous présentons se divise en deux grandes parties. La première est
consacrée à une étude théorique, notamment une description des colorants, une présentation
structurale des HDL et les différentes techniques utilisées dans leurs caractérisations ainsi que
des généralités sur le phénomène d’adsorption.
La deuxième partie est consacrée à une étude expérimentale dans laquelle nous
présentons les résultats de synthèse et les propriétés caractéristiques des HDL synthétisés.
Nous nous sommes proposés d’utiliser des matériaux, à base de zinc (+2), de manganèse (+2)
et d’aluminium (+3) symbolisés [Zn-Al-CO3] et [Mn-Al-CO3] suivant un rapport molaire
allant de 2 à 5 pour le [Zn-Al-CO3] et R=2 pour le [Mn-Al-CO3]. Ces mêmes
produits seront calcinés à des températures adéquates pour être utilisés à leur tour.
La méthode de synthèse utilisée est la coprécipitation à pH constant et les solides
formés sont caractérisés par diffraction des rayons X (DRX), par spectroscopie infra rouge
(FTIR), par BET et par analyses thermiques (ATD et ATG).
Les résultats expérimentaux de l'élimination par adsorption de deux colorants (Jaune
Titan et Bleu Trypan) par ces argiles anioniques sont aussi exposés. A cet effet nous avons
étudié quelques paramètres importants sur le pouvoir de rétention des matériaux testés en
particulier l’effet du rapport molaire
, la masse de l’adsorbant, la cinétique
d'adsorption, la concentration en colorant, le pH de la solution et la régénération du matériau
carbonaté de départ par "effet mémoire" qui caractérise souvent ces matériaux.
Nous terminerons ce travail par une conclusion générale.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
[1] A. Al-Kdasi, A. Idris, K. Saed, C.T. Guan, " Treatment of textile wastewater by advanced
oxidation processes – a review", Global Nest: the Int. J. 6 (2004) 222-230.
[2] Q. Wang, Z. Luan, N. Wei, J. Li, C. Liu, "The color removal of dye wastewater by
magnesium chloride/red mud (MRM) from aqueous solution", J. Hazard. Mater. 170 (2009)
690–698.
[3] D.J. Joo, W.S. Shin, J.H. Choi, S.J. Choi, M.C. Kim, M.H. Han, T.W. Ha, Y.H. Kim,
"Decolorization of reactive dyes using inorganic coagulants and synthetic polymer", Dyes
Pigments 73 (2007) 59–64.
[4] T.H. Kim, C. Park, E.B. Shin, S.Y. Kim, "Decolorization of disperse and reactive dye
solutions using ferric chloride", Desalination 161 (2004) 49–58.
[5] Y. Zhou, Zh. Liang, Y.X. Wang, "Decolorization and COD removal of secondary yeast
wastewater effluents by coagulation using aluminum sulfate", Desalination,225 (2008) 301–
311.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
3
CHAPITRE I:
PRESENTATION DES HDL
Chapitre I
Présentation des HDL
I.1. INTRODUCTION
Les matériaux type argileux sont parmi les minéraux les plus connus. Parmi ces
matériaux, les argiles type cationiques sont plus répandues dans la nature que les argiles
anioniques. Ces dernières se distinguent des précédentes par des feuillets hydroxylés chargés
positivement [1-3] et sont le plus souvent obtenues par synthèse [4,5]. Ils ont été synthétisés
pour la première fois par Feitkneht [6,7] et leur développement s’est ensuite amplifié grâce
aux travaux de Miyata et de Reichle [8-11]. Ces matériaux lamellaires sont intéressants grâce
à leurs propriétés de sorption et constituent maintenant une famille de matériaux avec un
éventail très large d’applications. Ces composés lamellaires bidimensionnels présentent une
anisotropie de leurs liaisons chimiques, fortes au sein des feuillets hydroxylés, et faibles pour
la cohésion des feuillets entre eux. Cette caractéristique permet d’insérer une grande variété
d’espèces anioniques organique ou inorganique. Ces espèces sont insérées entre les feuillets,
et donnent lieu à de nouvelles structures cristallines. Aujourd’hui, les chercheurs s’intéressent
aux HDL pour leurs propriétés d’échanges anioniques [12,13], catalytiques [14,15], et leur
faible coût de production [4,5]. De nos jours de nouvelles applications des HDL sont
découvertes montrant ainsi leur énorme potentiel.
I.2. HISTORIQUE
Les matériaux type hydrotalcite (ou hydroxyde double lamellaire : HDL) appartiennent
à une large classe de composés lamellaires inorganiques à caractère basique avec une forte
capacité à l'insertion d'anions.
En 1915, E. Manasse proposa la formule Mg6Al2(OH)16CO3,4H2O pour l’hydrotalcite
naturelle et qui met clairement en évidence l'importance de la présence d'ions carbonates dans
la structure [16]. La composition des hydrotalcites résulte donc d'un mélange d'hydroxycarbonates d'aluminium et de magnésium qui se trouvent dans le milieu naturel, sous forme de
feuillets déformés ou de masse fibreuse. Une structure identique à celle des hydrotalcites,
appelée pyroaurite, car elle a l'aspect de l'or une fois chauffée, mais composée
d'hydrocarbonates de magnésium et de fer, a été découverte à la même période.
La première synthèse des hydrotalcites fut réalisée par Feitknecht [17,18] qui les appela
"doppels chicht strukturen" (structures doubles couches) en considérant l'empilement simple
de feuillets de brucite Mg(OH)2 et de feuillets Al(OH)3. Cette structure simple fut démentie
par Allmann [19] et Taylor [20] qui se sont appuyés sur une analyse cristallographique d'un
monocristal et ont conclu que les deux cations (Mg2+ et Al3+) étaient situés sur la même couche
avec la présence d’ions carbonates et de l'eau dans le domaine interlamellaire.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
4
Chapitre I
Présentation des HDL
Ce n'est qu'au début des années 70 que les premières applications dans des domaines
tels que la catalyse ou l'échange ionique ont été proposées pour ces composés. En 1971,
Miyata et coll. [21] publièrent les premiers travaux sur les hydrotalcites utilisées comme
catalyseurs basiques puis en 1975, Bröcker et Kaempfer [22] avec Miyata [23] en 1977,
utilisèrent ces composés comme catalyseurs d'hydrogénation.
Il est montré que les composés de type HDL trouvent de nombreuses applications comme
catalyseurs (hydrogénation [24], polymérisation [25,26], échangeurs d'ions [27], absorbants
[28], retardateurs de flamme [29], antiacides [23,30], antipeptines [23,31], tamis moléculaires
[32] ou stabilisateurs en pharmacologie [33]…etc.
I.3. PROPRIETES STRUCTURALES DES HDL
I.3.1. Structure
La structure des Hydroxydes Doubles Lamellaire (HDL) est basée sur des feuillets
M(OH)2 analogue à ceux de la brucite Mg(OH) 2 (Figure I.1) [34-36] où des métaux MII et
MIII sont disposés dans un réseau hexagonal sur un plan médian. Le seul changement entre les
feuillets des structures HDL et de la structure brucite concerne la substitution des cations
divalents de la brucite par des cations trivalents dans les HDL. Les groupements hydroxyles
prennent place de part et d’autre de ce plan médian pour former l’environnement octaédrique
des cations métalliques. Ces octaèdres associés par des arrêtes conduisent à des feuillets
hydroxylés compacts et chargés positivement en proportions du taux de métal trivalent soit :
x=
M III
M II + M III
(I.1)
L’électroneutralité du système est restaurée par la présence d’anions compensateurs
notés An- (Figure I.2) entre ces feuillets conjointement à des molécules d’eau. En théorie, la
quantité d’anions An- intercalés est directement dépendante du nombre de charge n et de la
concentration x de cations trivalents MIII [35-37].
Figure I.1. Représentation de la structure d’un feuillet hydroxyde dans:
(a) la bruciteMg(OH)2; (b) l’hydrotalcite : Mg 6 Al 2 (OH )16 (CO32− )4 H 2 O .
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
5
Chapitre I
Présentation des HDL
Afin de mieux appréhender l'architecture des composés type hydrotalcites (ce nom sera
pris comme générique pour tous les composés isomorphes du composé référence de
composition Mg6Al2(OH)16CO3, 4H2O), rappelons les caractéristiques de la structure de type
brucite (hydroxyde de magnésium, Mg(OH)2) dont elle dérive. Celle-ci est constituée par un
enchaînement d'octaèdres dont les centres sont occupés par des ions Mg2+ et les sommets par
des groupements hydroxyles.
Les octaèdres partagent leurs arêtes et forment ainsi une chaîne infinie de feuillets. Les
feuillets sont empilés les uns au-dessus des autres et leur cohésion est assurée par des liaisons
hydrogène.
Pour les structures dérivées de l’hydrotalcite, une partie des ions Mg2+ de la brucite est
remplacée par des cations trivalents (ex: Al3+ dans le cas de l’hydrotalcite et Fe3+ pour la
pyroaurite) générant ainsi une charge positive du feuillet. Cette charge positive est compensée
par des anions (ions carbonates dans le cas de l'hydrotalcite naturelle par exemple) qui se
répartissent de manière aléatoire dans le domaine interlamellaire, assurant ainsi la neutralité
électrique de l'ensemble. Dans ce domaine interlamellaire se trouve également des molécules
d'eau (Figure I.2).
Figure I.2. Représentation schématique de la structure des matériaux type hydrotalcite
La quantité d'eau présente dans l'espace intercalaire est régie par la nature des anions
intercalaires, la pression de vapeur d'eau et la température [38,39]. Khan et O'Hare ont trouvé,
en utilisant des techniques de RMN, que les molécules d'eau sont dans un état continu de flux
[40].
Les anions de compensation (organiques et inorganiques) et l'eau peuvent "circuler"
assez librement dans le domaine interlamellaire après rupture des liaisons hydrogène. Les
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
6
Chapitre I
Présentation des HDL
groupements hydroxyles des feuillets de brucite sont, directement ou par l'intermédiaire de
l'eau, liés aux anions de compensation par des liaisons hydrogène [41].
En ce qui concerne la structure cristalline des hydrotalcites, les paramètres de la maille
a et c dépendent de la nature des cations divalents et trivalents (donc de leur rayon ionique).
Communément le paramètre c est considéré comme étant trois fois l'épaisseur (d) d'une
couche type brucite et d'une intercouche.
Le tableau I.1 (ci-dessous) rassemble les caractéristiques des principales argiles
anioniques naturelles de formule générale M(II)6M(III)2(OH)16CO3, 4H2O (M(II) : métal divalent;
M(III): métal trivalent). Les structures se différencient essentiellement par la valeur du
paramètre c entre les deux polytypes reportés (3R ou 2H).
Tableau I.1. Caractéristiques structurales de quelques argiles anioniques naturelles
Paramètre de la maille
Nom et composition chimique
a (A°)
c (A°)
Symétrie
Références
Hydrotalcite
Mg6Al2(OH)16CO3,4H2O
3,05
22,81
3R
[42]
Manasseite
Mg6Al2(OH)16CO3,4H2O
3,10
15,60
2H
[43]
Pyroaurite
Mg6Fe2(OH)16CO3-4,5H2O
3,11
23,41
3R
[41]
Sjögrenite
Mg6Fe2(OH)16CO3-4,5H2O
3,11
15,61
2H
[41]
Stichtite
Mg6Cr2(OH)16CO3,4H2O
3,10
23,40
3R
[43,44]
Barbertonite
Mg6Cr2(OH)16CO3,4H2O
3,10
15,60
2H
[43,44]
Takovite
Ni6Al2(OH)16CO3,4H2O
3,02
22,59
3R
[45]
Reevesite
Ni6Fe2(OH)16CO3,4H2O
3,08
22,77
3R
[46,47]
Dans l'ensemble et au vu de ces considérations, les HDL ayant une structure type hydrotalcite
peuvent être alors définis par la formule suivante:
[M (II)1-xM (III)x(OH)2]x+(An-x/n).mH2O
M(II) : un métal divalent tel Mg2+, Fe2+, Co2+, Ni2+, …etc.
M(III) : un métal trivalent comme Al3+, Cr3+, Fe3+, …etc.
An- l'anion de compensation CO32-, Cl-, NO3-,…etc.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
7
Chapitre I
Présentation des HDL
Cette formule générale montre clairement qu'il est possible de synthétiser un grand
nombre de composés avec des stœchiométries différentes, voire même avec plus de deux
métaux et de deux anions différents.
Pour obtenir une structure de ce type, il est nécessaire que la valeur de x soit comprise
entre 0,1 et 0,5, mais l’obtention d’une structure pure n’est possible que pour des valeurs x
restreintes entre 0,20 et 0,33 [48]. En effet, pour des valeurs x hors de cet intervalle, on
obtient soit des hydroxydes, soit des composés de structures différentes (mélange de phases)
[49,50]. Lorsque l'ion trivalent est Al3+ et l'ion divalent est Mg2+, des valeurs élevées de x
entraînent la formation de phases Al(OH) 3 et, inversement, des valeurs faibles de x entraîne la
formation de domaines Mg(OH) 2.
I.3.2. Nature des cations M(II) et M(III)
Les cations ayant un rayon ionique voisin de celui du magnésium, peuvent conduire à la
formation d'HDL. Ainsi, ils sont capables de se substituer au magnésium et de s'insérer dans
les espaces placés au centre des octaèdres formés par les groupements hydroxyles dans les
couches de type brucite. Le tableau I.2 ci-dessous, regroupe les cations divalents et trivalents
susceptibles d'intervenir dans une structure de type HDL, comme recensés dans la littérature
et dans de nombreux brevets [51,52].
Tableau I.2. Rayons ioniques de quelques cations déjà utilisés pour l'élaboration de matériaux type
hydrotalcite.
Quelques valeurs possibles de x (M(II)/M(III)) recensées dans la littérature sont répertoriées
dans le tableau I.3.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
8
Chapitre I
Présentation des HDL
Tableau I.3. Valeurs de x permettant l'obtention de phases HDL pures.
Intervalle de valeurs de x
0,25-0,44
0,23-0,33
0,20-0,33
0,17-0,33
0,20-0,337
0,10-0,34
0,15-0,33
0,17-0,33
0,25-0,34
0,20-0,41
0,25-0,35
Composé
MgAlOH-tHT*
MgAlOH-tHT*
MgAlClO4-tHT*
MgAlCO3-HT*
MgAlCO3-HT*
MgAlCO3-HT*
MgAlCO3-HT*
NiAlCO3-tHT*
NiAlCO3-tHT*
NiAlCO3-tHT*
ZnCrCO3-tHT*
Références
[53]
[50]
[54]
[49]
[8]
[8]
[55]
[54]
[56]
[55]
[57]
*
HT signifiant structure hydrotalcite et tHT structure type hydrotalcite
I.3.3. Nature de l'anion de compensation
Il n'y a pratiquement aucune contrainte quant à la nature de l'anion qui va compenser
l'excès de charge positive du feuillet type brucite tant qu'il ne forme pas de complexes forts
avec les cations présents. Le problème essentiel réside dans la préparation de composés purs
et bien cristallisés. A ce titre, la préparation d’hydroxydes doubles lamellaires contenant des
anions de compensation différents de CO32- est difficile car il faut s'affranchir de toute
contamination de CO2 provenant de l'atmosphère ambiante. Un autre type de difficulté
intervient avec l'instabilité de certains anions dans la gamme de pH imposée durant la
synthèse des matériaux hydrotalcites. Ci-dessous est reportée une liste non exhaustive des
anions (organiques et inorganiques) pouvant enrichir la composition des HDL :
des anions inorganiques: F-, Cl-, Br-, I-, (ClO4)-, (NO3)-, (ClO3)-, (IO3)-, OH-, (CO3)2,(SO4)2-, (S2O3)2-, (WO4)2-, (CrO4)2-, [Fe(CN)6]3- , …etc.
des hétéropolyacides : (PMo12O40)3-, (PW12O40)3- ,…etc.
des acides organiques : adipique, oxalique, succinique, malonique, …etc.
des composés lamellaires: le minéral chlorite ((Mg2Al(OH)6)+.[Mg3(OH)2/Si3AlO10]-.
L’épaisseur de l’espace interfeuillet est déterminée par le nombre, la taille, l'orientation
des anions, ainsi que leurs interactions avec les groupements hydroxyles des feuillets.
Le tableau I.4 [9] (ci-après) regroupe quelques valeurs de d en fonction des anions de
compensation. Rappelons que la valeur du paramètre de maille a est indépendante de la nature
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
9
Chapitre I
Présentation des HDL
de l'anion puisqu'elle est déduite de l'arrangement périodique des atomes des feuillets de type
brucite.
D'après les valeurs de d, l'épaisseur du domaine interlamellaire semble augmenter avec
la taille de l'anion de compensation (Figure I.3). Cependant, ce seul paramètre ne peut
expliquer les faibles valeurs obtenues pour d dans le cas des ions CO32- et OH-, les fortes
valeurs pour NO3- et par exemple la différence notable entre ClO4- et SO42- qui ont un rayon
ionique équivalent.
Tableau I.4. Valeur de d en fonction de l'anion de compensation
Anion
d (A°)
OH-
7,55
(CO3)-2
7,65
F-
7,66
Cl-
7,86
Br-
7,95
I-
8,16
(NO3)-
8,79
(SO4)-2
8,58
(ClO4)-
9,20
Par ailleurs, Brindley et coll. [58] ont montré que pour certains HDL, d dépendait
également de l'état d'hydratation du matériau. Dans le cas de l'anion NO3-, sa monovalence
implique une présence en plus grande quantité pour compenser la charge positive. Cependant,
sa taille relativement importante entraîne un arrangement très dense dans le domaine
interlamellaire et donc de fortes répulsions électroniques lorsque sa concentration augmente.
Une expansion interlamellaire intervient alors naturellement.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
10
Chapitre I
Présentation des HDL
Figure I.3. Quelques exemples d’intercalation dans les hydroxydes doubles lamellaires.
I.3.4. Proportion d'eau dans le domaine interlamellaire
Des molécules d'eau sont également situées dans le domaine interlamellaire, dans les
sites inoccupés par les anions de compensation. Généralement, la quantité d'eau est
déterminée par la perte de masse mesurée grâce à des analyses thermogravimétriques
[47,55,59,60,61,62]. Cependant, il est également possible de retrouver une estimation
quantitative "maximal" d'eau en se basant sur le nombre de sites présents dans le domaine
interlamellaire auxquels sont soustraits les sites occupés par les anions.
I.4. APPLICATIONS DES HDL
I.4.1. Applications en catalyse
La flexibilité dans la composition des HDL a conduit à une augmentation de l'intérêt
pour ces matériaux. En raison de leur facilité relative de synthèse, les HDL représentent, à un
prix peu coûteux, une source de polyvalence et potentiellement recyclables d'une variété de
supports de catalyseurs, de précurseurs ou de catalyseurs réels. En particulier, les oxydes
métalliques mixtes obtenus par décomposition thermique contrôlée des HDL ont de grandes
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
11
Chapitre I
Présentation des HDL
surfaces spécifiques (100-300 m2/g), des propriétés de base, une dispersion homogène et une
stabilité thermique des ions métalliques, des effets de synergie entre les éléments avec la
possibilité de la reconstruction de la structure sous des conditions douces.
Des applications catalytiques de ces matériaux dans certains domaines d'intérêt
industriel et scientifique (y compris la chimie organique, la catalyse environnementale et de
conversion au gaz naturel) sont envisageables :
COMME SUPPORTS DE CATALYSEURS
En 1971, des HDL contenant des cations de métaux différents (tels que Mg, Zn, Ni, Cr,
Co, Mn et Al) et de carbonate comme anions intercalaire, calcinés à 473-723 °K et
partiellement ou totalement chlorés, ont été signalés pour être efficace comme supports
pour les catalyseurs Ziegler dans la polymérisation des oléfines [63].
Plus tôt encore, des HDL calcinés Mg/Al ont été utilisés comme supports pour
l'élimination des SOx à partir des émissions d'unités de craquage catalytique fluidisé
(FCCU) [64,65].
Récemment, d’autres HDL et leurs bioproduits dérivés ont été rapportés comme des
supports pour l'immobilisation d'enzymes [66-68]. Par exemple, Ren et coll. ont étudiés
l'immobilisation de la pénicilline G acylase dans les galeries intercalaire d'un HDL Mg/Al
par des piliers d’ions de glutamate (Figure I.4) [66].
Figure I.4. Représentation schématique de l'immobilisation
de la pénicilline G acylase par un HDL.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
12
Chapitre I
Présentation des HDL
COMME CATALYSEURS DANS DES REACTIONS ORGANIQUES IMPORTANTES
Beaucoup de travaux ont rapporté l'utilisation des HDL non-calcinés dans un grand
nombre de réactions catalytiques, notamment des réactions d'époxydation du styrène en
utilisant un HDL Mg/Al [69], la condensation de Knoevenagel utilisant l’HDL Ni/Al [70]
ou un HDL contenant le fluorure [71].
Des oxydes obtenus à partir de l’HDL Ni/Mg/Al ont été récemment étudiées en tant que
catalyseurs pour des réactions telles que l'hydrogénation de l'acétonitrile et l'oxydation
partielle du méthane [72-74], ainsi que l'oxydation déshydrogénation de n-butane et
propylène [75].
CATALYSE ENVIRONNEMENTALE
Les HDL calcinés ont été étudiés comme matériaux potentiels pour la réduction des
émissions de SOx et de NOx des FCCU (unités de craquage catalytique fluidisé) provenant
des raffineries de pétrole [65,76].
Corma et al. ont constaté que les oxydes mixtes obtenus à partir d'un précurseur de HDL
Cu/Mg/Al ont été efficaces pour catalyser à la fois l'oxydation du SO2 en SO42 - dans le
régénérateur de la FCCU et la réduction des sulfates en H2S, qui peut être récupéré, dans
l'atmosphère réductrice de la zone de craquage [76].
Les HDL calcinés : Cu/Mg/Al [77] et Co/Mg/Al [78], ensuite activé par chauffage sous
atmosphère H2, peuvent simultanément retirer les SOx et les NOx.
Récemment, Palomares et al. ont fait usage "d’effet mémoire" comme une façon élégante
de l'amélioration de la réduction catalytique des nitrates dans l'eau [79].
CATALYSEURS DE CONVERSION AU GAZ NATUREL
Dans l'avenir, l'hydrogène est appelé à devenir un carburant important dans l’automobile
et les centrales électriques. Des applications de Ni/Al, Ni/Mg/Al ou Ni/Ca/Al comme
catalyseurs obtenus à partir de précurseurs HDL dans la préparation de gaz de synthèse
par oxydation partielle catalytique (CPO) de méthane ont été largement étudiés, avec des
résultats prometteurs [80,81].
Comme l'éthanol est une matière première renouvelable qui peut être produite à bon
marché par la fermentation de la biomasse, le reformage de l’éthanol comme une source
d'H2 a des avantages environnementaux. Récemment, Velu et al. ont signalé, pour la
première fois, que le reformage à la vapeur d'éthanol en présence d'O2 a donné de bons
résultats. Ceci a été obtenu par plus d'une série de catalyseurs d’oxyde mixte Cu/Ni/Zn/Al
dérivés de précurseurs HDL [82,83]. Ils ont observé une conversion de l'éthanol de près de
100 % à 573 °K sur l'ensemble des catalyseurs.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
13
Chapitre I
Présentation des HDL
L'ajout de Ni a montré qu’il favorisait la rupture de la liaison C-C, en produisant de CO,
CO2 et CH4.
Segal et al. ont également étudié la décomposition catalytique des alcools, y compris
l'éthanol, dans la génération in situ d’H2 dans un flux de carburant en utilisant un HDL
non calciné Cu/Al dérivés de catalyseur [84].
I.4.2. Applications en échange d'ions et en adsorption
L'utilisation des HDL pour retirer des espèces chargées négativement par la surface à la
fois d'adsorption et d'échange d'anions a fait l’objet de beaucoup de travaux. Leurs niveaux
d'absorption élevée d'espèces anioniques peuvent être expliqués par leur grande surface et leur
haute capacité d'échange d'anions (AEC) [1], un espace flexible et intercalaire, qui est
accessible à des espèces moléculaires polaires ainsi que les anions. Ils peuvent ainsi accueillir
divers matériaux tels que les contaminants des sols, les sédiments et l'eau. La capacité
d'échange d'anions des HDL est affectée par la nature des anions intercalaire présents
initialement et la densité de charge (c'est à dire le rapport molaire M(II)/M(III) dans les feuillets
de type brucite). Lorsque la densité de charge est très élevée la réaction d'échange peut
devenir difficile. Les HDL ont une plus grande affinité pour les anions multivalents par
rapport aux anions monovalents [9,85].
Les HDL peuvent prendre les espèces d'anions de la solution par trois différents
mécanismes: la surface d'adsorption, l'échange d'anions intercalaire et la reconstruction d'un
précurseur calciné par "effet mémoire". "L’effet mémoire" [86] des HDL est l'une de leurs
caractéristiques les plus attrayantes comme adsorbants pour les espèces anioniques. La
calcination permet le recyclage et la réutilisation des adsorbants avec l'élimination des
contaminants organiques comme le CO2 et l'eau [87].
En résumé, les contaminants qui peuvent être adsorbés par les HDL sont ceux d'un
caractère anioniques, inorganiques ainsi qu’organiques. Bien que certaines molécules
organiques polaires puissent également être incorporées dans les galeries intercalaires, ce type
de réaction n'a été que rarement décrit [1,88].
ADSORPTION DES ANIONS INORGANIQUES SUR HDL NON CALCINE ET CALCINE
À ce jour, des références bibliographiques concernant les anions inorganiques adsorbés
par les HDL non calcinés et calcinés couvrent les espèces anioniques telles que les oxoanions
(par exemple, NO3-, SO42-, PO43-, AsO43-, CrO42-,Cr2O72-…etc.) [89,90] et les anions
monoatomiques (par exemple, F-, Cl-, Br-, I-…etc.).
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
14
Chapitre I
Présentation des HDL
ADSORPTION D'ESPECES ORGANIQUE SUR HDL NON CALCINE ET CALCINE
Les HDL sont également prometteurs comme matériaux sorbants des contaminants
anioniques organiques via les deux méthodes: échangeuses d'ions et les réactions de la
reconstruction. Il y’a eu un grand nombre de travaux d’utilisation des HDL pour le retrait
d'espèces telles que les acides carboxyliques aromatiques, les phénols, les pesticides et les
acides humiques ou fulviques.
Récemment, Cardoso et al. [91] ont trouvé que le processus de sorption des anions
téréphtalate de solutions aqueuses par un HDL calciné Mg/Al-CO3 a eu lieu par la
reconstruction de la phase HDL en impliquant l'intercalation et l'adsorption des anions
téréphtalate.
La présence de couleur dans de nombreux effluents industriels est hautement
indésirable. Les HDL ont été trouvés pour être particulièrement efficaces pour éliminer les
différents colorants synthétiques (tableau I.5) [92]. Par exemple, l'Acid Blue 29 pourrait être
adsorbés à la surface ou entrer dans la région intercalaire de la phase HDL, par échange
d'anions; un temps d'équilibre de 1 h avec l'enlèvement de teinture de 96% qui a été obtenu.
Tableau I.5. La capacité d'adsorption des HDL pour divers colorants synthétiques
La solution du
colorant
Le taux d’élimination (%)
La charge du
colorant
La masse molaire du
colorant (g/mol)
Acid Blue 29
96
Anionic
616,50
Eosine B
96
Anionic
624,08
Reactive Blue 48
8
Anionic
840,12
Disperse Red 1
86
Nonionic
314,35
Basic Blue 66
54
Cationic
530,16
Basic Blue 9
44
Cationic
373,90
I.4.3. Applications en Pharmacie
I.4.3.1. Les applications dans la médecine
Les premières applications médicales des HDL étaient principalement comme agents
antiacide et antipepsin [30, 93], et une demande accrue dans ce domaine est attendu à l'avenir.
Par ailleurs, ils ont également été proposés pour l'élimination des anions phosphate à partir du
liquide gastro-intestinal avec le but de prévenir l'hyperphosphatémie [94]. Plus récemment,
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
15
Chapitre I
Présentation des HDL
les HDL ont trouvé d'autres applications importantes en médecine, en particulier dans les
formulations pharmaceutiques.
I.4.3.2. Applications en biochimie
L’incorporation des molécules importantes biologiquement dans les HDL est devenue
d'intérêt ces dernières années et des matériaux tels que l'ADN [95], l'ATP [96], des acides
aminés ou des enzymes [97,98] et des vitamines [99] peuvent être stabilisés dans l'espace
interlamellaire des HDL.
Choy et al. [100] ont rapporté que la vitamine A (acide rétinoïque), la vitamine C (acide
ascorbique) et la vitamine E (tocophérol) pourraient être intercalées dans la phase HDL Zn/Al
par la méthode de coprécipitation. Dans les solutions, ces vitamines sont normalement toutes
sensibles à la lumière, à la chaleur et à l'oxygène, et il a été proposé que l'incorporation de
molécules en un réseau de couches inorganiques puisse conduire à leur stabilisation, résultant
en une plus large gamme d'applications potentielles.
Choy et al. ont également intercalé des macromolécules biologiques comme l'ADN,
l'ATP et les nucléosides dans les phases Mg/Al-NO3 [95, 96, 100, 101], où le réseau peut
protéger des biomolécules relativement "délicates" de la dégradation et aussi l'aide dans leur
transport vers des cibles spécifiques au sein du corps.
I.4.4. Applications en électrochimie
Les polymères organiques sont largement utilisés dans des électrodes modifiées [102],
mais des matériaux inorganiques tels que les zéolithes, les argiles ou les solides microporeux
sont attrayants pour les remplacer car ils ont bien une meilleure stabilité, la tolérance à haute
températures et des conditions d'oxydation, et d'inertie chimique. En raison de la capacité des
argiles à l'échange d'ions intercalés, les électrodes modifiées d’argile ont été étudiés
extensivement. L’Hydroxyde de Nickel en couches peut être utilisé comme une électrode pour
cellules alcalines secondaires.
I.4.5. Applications en photochimie
Les colorants organiques sont largement utilisés dans l'industrie des textiles et autres
applications industrielles, mais souffrent d’instabilité aux UV et/ou à l'oxygène et de leur
stabilité thermique. Par conséquent, les moyens d'améliorer leurs propriétés attirent beaucoup
d'intérêt. Un travail considérable a été fait sur l'intercalation de colorants cationiques dans des
zéolithes [103], argiles aluminosilicates [104] et le métal (IV) phosphoné [105]. Cela devrait
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
16
Chapitre I
Présentation des HDL
avoir pour effet de stabiliser le colorant contre les UV, la dégradation oxydative ou thermique
et de donner un type supérieur de pigment.
Les matériaux HDL peuvent être utilisés comme matériaux absorbant dans l'infrarouge
dans les films plastiques agricoles, offrant plus de température "nocturne" dans les serres.
I.4.6. Applications comme additifs dans les matériaux polymères fonctionnels
En effet, la plus grande application actuelle des matériaux HDL est dans l'industrie des
polymères, principalement pour stabiliser le PVC [106-108].
Récemment, Duan et al. [109] ont montré que la phase Mg/Al avec Mg/Al=2 a un effet
stabilisateur optimal sur les PVC en raison de la charge de la couche supérieure et par
conséquent la force motrice de forte absorption de Cl- dans les galeries intercalaire.
Comme matériaux retardateur de flamme, ils peuvent être formulés de manière à être
plus résistants à l’inflammation ou d'avoir un taux plus lent de la propagation des flammes
dans un incendie majeur. Les HDL ont également trouvé des applications utiles comme
retardateurs de flamme en PVC et autres polymères et ont ainsi conduit à des quantités
réduites de fumée lors de la combustion [110].
Figure I.5. Différents domaines d’application des HDL
I.5. SYNTHESE DES HYDROXYDES DOUBLES LAMELLAIRES
Les hydroxydes doubles lamellaires (HDL) comprennent une classe importante de
matériaux qui sont très faciles à synthétiser en laboratoire, mais pas toujours comme des
phases pures. Dans ce paragraphe, nous passons en revue de large éventail de méthodes
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
17
Chapitre I
Présentation des HDL
disponibles pour la synthèse des HDL et se concentrer sur la manière dont les propriétés
physico-chimiques des matériaux (tels que la pureté de phase, la cristallinité et la surface)
varient avec la méthode de synthèse.
I.5.1. Modes de synthèse
Un certain nombre de techniques de synthèse ont été employées avec succès dans la
préparation des HDL. Les plus couramment utilisées sont des méthodes de coprécipitation
simple; la seconde méthode est basée sur le processus d'échange d'anions classique; la
troisième, la reconstruction, basé sur ce qu’on appelle "l’effet mémoire". En outre, certaines
autres méthodes, telles que la synthèse par voie sol-gel [111], la méthode par chimie douce
[112], la croissance hydrothermale [50,113], la méthode urée [114-116] ou encore la synthèse
électrochimique [117] permettent d'élaborer ces HDL.
Cependant, il apparaît que la coprécipitation est la technique la mieux adaptée et la plus
simple pour préparer de grandes quantités d’HDL avec très peu de contraintes expérimentales.
Pour nos travaux, ce mode de synthèse a été retenu.
Afin d'obtenir des structures pures de type hydrotalcite, les proportions en anions et
cations doivent globalement répondre aux conditions suivantes :
0,2 ≤ M(III)/ [M(III) +M(II)] ≤ 0,4
1/n ≤An-/M(III) ≤ 1
L'anion de compensation introduit dans l'HDL doit être l'espèce majoritaire dans les
solutions de réactifs (afin que son insertion dans le domaine interlamellaire soit optimale) et
avoir une grande affinité avec le composé lamellaire. La synthèse d'HDL devient
particulièrement critique lorsque l'anion de compensation n'est pas (CO3)2-. En effet, le
dioxyde de carbone de l'air ambiant peut très facilement s'insérer dans la structure du fait de
son fort pouvoir oxydant ; il faut donc généralement avoir recours à des techniques d'échange
d'ions sous atmosphère contrôlée (flux de diazote par exemple).
I.5.2. Les voies directes
I.5.2.1. Coprécipitation directe
C'est la méthode la plus utilisée. Elle consiste à provoquer la précipitation simultanée
des cations métalliques divalents et trivalents par ajout d’une espèce basique à une solution de
sels correspondants pris en proportions adéquates. Les meilleurs résultats sont généralement
obtenus en ajoutant simultanément dans un réacteur contenant initialement de l’eau, la
solution acide des sels métalliques et la solution basique de façon à maintenir le pH à une
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
18
Chapitre I
Présentation des HDL
valeur constante ; une addition lente des réactifs est généralement favorable à une bonne
organisation de la phase préparée [118].
La précipitation doit se faire sous atmosphère exempte de CO2, afin d’éviter la
formation préférentielle d’une phase contenant des ions carbonate intercalés.
Dans le cas de l’addition d’hydroxyde de sodium à une solution de chlorures métalliques la
réaction globale s’écrit :
(1 − x )M II Cl2 + xM III Cl3 + 2 NaOH + nH 2O → M 1II− x M xIII (OH )2 Cl x .nH 2 O + 2 NaCl
(I.2)
La coprécipitation d’un HDL consiste en une condensation en solution d’unités
octaédriques M(OH)6 qui conduit à la formation des feuillets brucitiques de distribution
uniforme avec une incorporation progressive d’anions solvatés [119]. Après coprécipitation,
un traitement thermique est souvent effectué afin d'augmenter le rendement de précipitation
et/ou la cristallinité des particules [120].
I.5.2. 2. Méthode « sel+oxyde »
Cette technique est mise au point par Boehm [121] et souvent reprise ensuite; elle
consiste en l’addition lente d’une solution du chlorure (ou autre sel soluble) du métal trivalent
à une suspension de l’oxyde du métal divalent maintenue par agitation mécanique. La réaction
globale est dans ce cas la suivante :
M II O + xM III X 3 + (n + 1)H 2 O 
→ M 1II− x M xIII (OH )2 X x .nH 2 O + xM II X 2
(I.3)
La fin de la réaction correspond à la disparition de l’oxyde M IIO.
I.5.2.3. Hydrolyse induite
Par cette méthode [122], l’hydrolyse du cation trivalent est d’abord précipité à un pH
constant maintenu à une valeur légèrement inférieur au pH de précipitation du deuxième
cation. Par ailleurs, la solution contenant le sel métallique du cation divalent est amenée
séparément au même pH que la solution précédente. Le précipité en suspension est alors
ajouté à la solution contenant le deuxième cation tout en maintenant le pH constant par ajout
d’une solution basique d’hydroxyde de sodium ou de carbonate de sodium induisant ainsi
l’hydrolyse du premier cation et la précipitation d’un hydroxyde des deux sels métalliques.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
19
Chapitre I
Présentation des HDL
I.5.3. Les voies indirectes
I.5.3.1. Echange anionique
La méthode d'échange ionique est particulièrement utile lorsque la méthode de
coprécipitation est inapplicable comme lorsque, par exemple, les cations métalliques bivalents
ou trivalents ou les anions impliqués sont instables en solution alcaline, ou bien à la
complexation des anions par les métaux présents dans la solution [123] ou bien que la réaction
directe entre les ions métalliques et les anions d’intercalation est plus favorable.
On utilise ici une des principales propriétés des HDL: la réaction d'échange qui est une
réaction topotactique, c'est-à-dire que la structure iono-covalente des feuillets est conservée,
alors que les liaisons plus faibles anions/feuillets sont cassées.
Pour réaliser l'échange, il faut mettre un HDL précurseur contenant généralement des
ions carbonates, chlorures ou nitrates en suspension dans une solution contenant l'anion à
intercaler, et amener ensuite la solution au pH souhaité, tout en maintenant une agitation. Il
faut également opérer à l'abri du CO2 de l'air, car les anions carbonates s'intercalent
préférentiellement [124].
Il est à noter que les échanges se font plus facilement à partir des phases contenant des
anions nitrates intercalés qu'à partir des phases contenant des anions carbonates ou chlorures
intercalés, car l'affinité des ions NO3- pour la matrice est moindre que celles des ions Cl- et
CO32- [124]. Cette affinité diminue en effet dans la série :
CO32- >> Cl- > NO3La méthode d'échange ionique s’effectue selon l’un des deux processus suivants :
HDL . Am- + m/n Xn-
HDL. (Xn-)m/n +
Am-
(I.4)
Lorsque l’anion Xn- présente des propriétés acido-basiques, une réaction de neutralisation peut
accompagner l’échange anionique :
HDL . Am- + m/n Xn-+mH+
HDL . (Xn-)m/n + HmA
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
(I.5)
20
Chapitre I
Présentation des HDL
Figure I.6. Schéma
Sc
d'une réaction d'échange ionique [125
25].
I.5.3.2. Reconstruction
Après calcination ett formation
form
d'oxydes mixtes, les HDL ont la propriété
proprié de pouvoir "se
régénérer". Si l'anion est détruit
détrui dans le domaine de température de calcination,
calcin
il peut être
remplacé par un autre anion.
on. On parle alors, de façon abusive, de "l'effet
fet mémoire"
mé
des HDL.
Les oxydes mixtes obtenus
us après
ap
calcination des HDL, remis dans une solution
s
contenant
l'anion à intercaler, souss atmosphère
atmo
exempte de CO2, se recombinent
inent pour former une
nouvelle phase HDL. Tout
out le
l problème consiste à trouver les bonnes
bonn conditions de
calcination.
CO3, Carlino [126] préconise une calcination
ation lente de 1°C/min
Pour la phase Mg-Al-CO
jusqu'à 500°C afin d'éviterr un départ
d
trop rapide des molécules d'eau ett des aanions carbonates,
qui conduirait après la reconstru
onstruction, à une phase faiblement cristallisée.
I.5.3.3. Traitement hydrot
drothermal
Quand les anions à intercaler
interca ont une très faible affinité vis-à-viss de l’hydroxyde
l’h
double
lamellaire (c’est le cas en particulier
partic
de certains anions organiques), les méthodes
mé
basées sur
les échanges anioniques ett la coprécipitation
co
à partir de chlorures ou dee nitrates
nitra métalliques ne
sont plus applicables.
La synthèse par la méthod
éthode hydrothermale est dans ce cas une des
es méthodes
mét
de synthèse
convenables et elle consiste
nsiste à faire interagir des oxydes ou hydroxydes
hydro
insolubles
(hydroxydes de calcium et d'aluminium
d'al
par exemple) comme source de cations
ca
avec un sel
apportant l’anion à intercaler.
On distingue deux techniques
iques principales de traitement hydrothermal
al qui ont en commun
l’utilisation de pression et des températures
te
élevées :
Recristallisation hydrothermale
hydr
Cette méthode consiste
iste à traiter des phases amorphes ou mal cristalli
ristallisées obtenues par
l’une des méthodes précédentes
dentes à température élevée (entre 60 et 300°C)
C) et en présence d’eau
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxyd
’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnem
nnement
21
Chapitre I
Présentation des HDL
[56,127]. Au-delà de 100°C la cristallisation doit être effectuée dans un équipement
approprié. La pression lors du traitement est soit la pression autogène, soit une pression
hydrostatique (par exemple 1500 bars). Dans ces conditions, la solubilité du composé
augmente et le processus de transport du solide vers une zone de cristallisation est favorisé
[128].
Synthèse hydrothermale
Peu d’auteurs ont utilisés ce procédé assez complexe du fait de la difficulté à maîtriser
les paramètres qui le régissent. Le mélange d’oxyde de magnésium et d’aluminium dans un
milieu eau- CO2 à haute température et pression conduit à la phase hydrotalcite [129]. Une
synthèse similaire a été effectuée en remplaçant les carbonates CO3-2 par les ions hydroxydes
OH-. Pour cela une suspension aqueuse d’oxyde de magnésium et de sel d’aluminium a été
utilisée dans un milieu décarbonaté [50].
I.6. METHODES USUELLES DE CARACTERISATIONS DES HDL
Dans le cas de ces composés, diverses techniques de caractérisation peuvent être
utilisées (Figure I.7) et peuvent nous renseigner sur les feuillets ou sur l’espace
interlamellaire, et plus rarement sur les interactions qui existent entre les deux [130].
I.6.1. Diffraction des rayons X (DRX)
La diffraction des rayons X est une technique d’étude de la structure des HDL. On fait
appel à cette analyse, le plus souvent, pour déterminer la nature des HDL et pour avoir des
renseignements sur le feuillet et sur l’espace interfeuillet.
L’analyse par diffraction X des matériaux type hydrotalcite naturelle ou synthétique est
effectuée essentiellement par la méthode des poudres, technique facile à mettre en œuvre.
On peut identifier les matériaux par l’intermédiaire des valeurs des distances
interrétuculaires dhkl et de l’intensité des raies de diffraction correspondantes [131].
L’identification des phases, à partir du diagramme expérimental se fait par comparaison avec
les fichiers A.S.T.M.
Les diffractogrammes, se présentent sous forme de pics plus ou moins étroits et intenses
aux faibles valeurs des angles de diffraction 2θ, alors que les pics sont moins intenses et plus
larges pour les valeurs des 2θ élevées. Ce résultat est dû au fait que les HDL sont des
minéraux faiblement cristallisés, et ont une structure bidimensionnelle sous forme de feuillet
[132].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
22
Chapitre I
Présentation des HDL
Les différentes distances interréticulaires et leurs indexations, selon les plans (hkl) sont
présentées sur le tableau (I.6) ci –dessous relevé du fichier A.S.T.M aux valeurs rassemblées
de la littérature [133].
Les réflexions (110) et (003) permettent de calculer respectivement les paramètres
a(A°) et c (A°) à partir de la relation relative au système hexagonal suivante :
d hkl =
a
(
)
2
4 2
a
h + k 2 + hk + l  
3
c
(I.6)
2
et par conséquent on aura [134] :
a (Å)= 2d (110)
c(Å)=d (003) =2d (006) =3d (009)
Tableau I.6. Les différentes distances interréticulaires et leur indexation pour [Zn-Al-CO3]
Distance (Å)
2θ
I/I0(%)
h k l
7.59
11,64
100
0 0 3
3.80
23,39
44
0 0 6
2.64
33,87
9
1 0 1
2.59
34,56
42
0 1 2
2.41
37,24
11
1 0 4
2.29
39,25
33
0 1 5
2.06
43,87
5
1 0 7
1.94
46,63
30
0 1 8
1.73
52,81
11
1 0 10
1.63
56,17
5
0 1 11
1.53
60,11
13
1 1 0
1.50
61,48
15
1 1 3
1.46
63,49
5
1 0 13
1.42
65,44
7
1 1 6
I.6. 2. Microscopie électronique à balayage (MEB)
La microscopie électronique à balayage (MEB) est une autre technique assez
couramment utilisée. Elle permet d’obtenir des informations sur la texture des grains, celle-ci
étant importante en vue d’application des matériaux en catalyse.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
23
Chapitre I
Présentation des HDL
I.6. 3. Spectroscopie infrarouge (FTIR)
Comme chaque anion possède son propre spectre infrarouge, cette technique permet de
mettre en évidence la présence de l’anion dans l’espace interlamellaire ainsi que les
interactions qui peuvent exister avec la matrice. Ces dernières sont visibles via les petites
variations de nombre d’onde entre l’anion libre et l’anion dans l’espace interfeuillet. De plus,
cette technique est très puissante pour détecter la présence d’anions carbonate indésirables,
via la bande de vibration caractéristique ν (CO3) aux alentours de 1360 cm-1.
I.6.4. Analyse thermogravimétrique et spectrométrie de masse
L’analyse thermogravimétrique (ATG) consiste à mesurer la variation de masse d’un
échantillon soumis à un traitement thermique. Une thermobalance permet de suivre cette
variation en continu, en fonction d’une montée en température programmée. Pour de telles
analyses, la vitesse de montée en température reste constante dans le domaine de température
étudiée. La courbe thermogravimétrique représente ainsi l’évolution de la masse de
l’échantillon en fonction de la température.
De plus, l’ATG peut être couplée à un spectromètre de masse, afin d’avoir des
renseignements sur les produits issus de la décomposition thermique du matériau. Pour la
spectrométrie de masse, cela consiste à amener un capillaire à proximité de l’échantillon, ce
dernier étant dans le four de l’ATG. En même temps que s’effectue la décomposition
chimique du matériau, les gaz sont introduits dans le spectromètre, ionisés, fractionnés et
séparés au moyen de combinaisons variées de champs électriques et magnétiques en fonction
de leur rapport masse/charge (par exemple H2O, OH, H2, CO2,…etc.).
L’étude couplée ATG / spectrométrie de masse permet d’obtenir des informations sur le
mécanisme de destruction des HDL et donc de connaître l’évolution thermique des matériaux,
en vue d’une utilisation en catalyse par exemple. Elle permet également d’avoir une approche
de la stabilité des feuillets.
I.6.5. Analyse thermique différentielle (ATD)
Le principe de cette analyse est basé sur l’étude de la chaleur dégagée ou absorbée par
le matériau. Il s’agit de mesurer la différence de température, lors d’un chauffage ou un
refroidissement, entre l’échantillon et un matériau de référence thermiquement inerte.
Lorsqu’il y’a réaction (fusion, déshydratation, transition de phase, oxydation, décomposition,
…etc.), on obtient alors des pics qui révèlent cette réaction et qui peuvent être
endothermiques ou exothermiques. Les courbes enregistrées permettent l’identification de la
nature d’un minéral par comparaison avec des courbes types [134]. L’attribution des pics
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
24
Chapitre I
Présentation des HDL
d’ATD, doit généralement faire appel à d’autres techniques de caractérisation, les unes
dynamiques (thermogravimétrie, spectrométrie de masse,…etc.), les autres analytiques
comme la radiocristallographie ou l’analyse chimique,…etc.
Figure I.7. Différentes techniques utilisées pour la caractérisation des HDL
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
25
Chapitre I
Présentation des HDL
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Chapitre I
Présentation des HDL
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Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
37
CHAPITRE II:
GENERALITES SUR LES COLORANTS
Chapitre II
Généralités sur les colorants
II.1. INTRODUCTION
Les premières substances colorées ont été utilisées par l’homme dans les grottes
décorées (Lascaux ou Altamira) vers 12000 ans avant J-C [1]. Elles étaient constituées de
charbon de bois ou d’argiles. Vers 2000 ans avant J-C, on utilisait la garance et l’indigo ; en
Inde, en Palestine et en Egypte. Jusqu’au XIXème siècle, les colorants utilisés ne sont qu’une
quinzaine. Ils sont tous extraits de produits naturels et souvent d’origine végétale.
Très tôt, les colorants naturels sont obtenus à partir d’extraits de plantes ou d’animaux,
par exemple, de fruits, de mûres, de racines et bien d’autres [2]. Les colorants organiques
naturels ont aussi connus plusieurs applications dans l’histoire, spécialement comme colorants
textiles. Une des premières teintures qui fut utilisées est l’indigo (Figure I.1). Curieusement,
elle est encore utilisée de nos jours pour teindre le " bleu jeans " [3].
Figure II.1. Formule développée de l’indigo.
Le premier colorant de synthèse, la mauvéine (utilisée pour la soie et le coton), a été
obtenu par Perkin en 1856 [3]. Suivant cet exemple, les colorants synthétiques furent tout
d’abord baptisés de noms de plantes (amarante, fuchsine, garance, …etc.), puis des noms de
minéraux (vert malachite, auramine, …etc.). Les colorants furent ensuite désignés selon leur
constitution chimique (bleu de méthylène, violet de méthyle, vert naphtalène, …etc.).
Actuellement, les fabricants de matières colorantes déposent des marques protégées pour les
différentes classes de colorants en fonction de leur procédé d’application. Ainsi, chaque
colorant est désigné par sa couleur, sa marque commerciale et un code le caractérisant.
Ce code est composé de chiffres et de lettres pouvant avoir différentes significations
(par exemple : B = bleuâtre, R = rougeâtre, Y ou G ou J = jaunâtre) [4].
L’industrie des colorants constitue aujourd’hui un secteur important de la chimie. Les
colorants sont employés pour l’impression et la teinture des fibres textiles, du papier, des
cuirs, des fourrures, des bois, des matières plastiques, des élastomères, …etc. Ils servent aussi
à préparer des peintures, des encres d’imprimerie, des vernis et trouvent un emploi comme
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
39
Chapitre II
Généralités sur les colorants
additifs de produits alimentaires ou pharmaceutiques. Ils sont aussi utilisés dans l’industrie
des cosmétiques, la coloration des métaux (aluminium anodisé), la photographie
(sensibilisateur), la biologie (coloration des préparations microscopiques), comme indicateurs
colorés de pH, et certains d’entre eux sont employés en thérapeutique (antiseptique,
antimalariques) [5].
Actuellement, de grandes quantités usagées d'eau fortement colorée sont déchargées des
industries textiles, de l'impression, du papier, des industries du cuir…et autres [6] qui
emploient beaucoup ces colorants artificiels composés [7,8], et qui présentent un véritable
danger pour l’homme et son environnement en raison de leur stabilité et de leur faible
biodégradabilité [9,10]. A titre d’exemple, la couleur affecte la nature de l'eau, empêche la
pénétration de la lumière dans le système aquatique, et réduit la photosynthèse. En outre,
certains colorants sont très toxiques et cancérogènes [11]. Ainsi, ces rejets doivent être traités
avant leur décharge afin de se conformer aux lois de protection de l’environnement [12].
L’élimination des colorants dans les eaux résiduaires, s’effectue en deux étapes : l’une
physico-chimique caractérisée par l’ajout de réactifs chimiques (comme les chlorures
d’aluminium, chlorures ferriques, …etc.) et l’autre biologique réalisée à l’aide des boues
activées sous une aération suffisante [13]. L’utilisation d’agents de coagulation-floculation,
montre qu’il est difficile d’éliminer toute la quantité de colorants des eaux, en plus de la
mauvaise décantabilité des flocons formés [14]. Les procédés biologiques sont peu utilisés
dans le traitement des eaux polluées par des colorants à cause de la faible biodégradabilité de
ces derniers. A l’échelle industrielle, on utilise le couplage physicochimie-biodégradation
pour éliminer la pollution des colorants. D’autres traitements physico-chimiques sont
actuellement utilisés et qui incluent la chloration, l’ozonation et l’osmose inverse. Toutes ces
méthodes sont sensiblement différentes en termes d’élimination de la couleur, le
fonctionnement et le coût financier [15,16].
II.2. DEFINITION DES COLORANTS
Un colorant est une substance colorée utilisée pour changer la couleur d’un support
(textile, papier, aliment, …etc.). Il peut être une teinture s’il est soluble dans le milieu qu’il
colore ou un pigment s’il est insoluble dans ce milieu.
On distingue deux familles de colorants : les colorants naturels (extraits de matières minérales
ou organiques) et les colorants issus de la synthèse chimique.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
40
Chapitre II
Généralités sur les colorants
II.2.1. Les colorants naturels
Ce sont des extraits de matières minérales ou organiques. Par exemple, les colorants
alimentaires utilisés ont été d’origine naturelle jusqu’en 1850.
Les colorants organiques proviennent :
de végétaux comestibles [carotte (orange), betterave (rouge), peau de raisin noir (noir)
…etc.].
d’extraits d’origine animale ou végétale non habituellement consommés (rouge
cochenille), provenant d’un insecte d’Amérique centrale (Coccus Cacti), stigmate de
crocus (safran), mollusque (pourpre),…etc. [2].
du résultat de la transformation de substances naturelles [caramel (marron), …etc.].
Cependant, il faut remarquer que le nombre de colorants naturels n’a jamais excédé quelque
dizaine, alors que les colorants synthétiques comptent plus de sept mille exemplaires [17].
II.2.2. Les colorants synthétiques
Ce sont ces colorants qui ont supplanté les colorants naturels car ayant un prix de
revient inférieur et les recherches menées depuis le XIXème siècle ont débouché sur la
fabrication d’un très grand nombre de familles de colorants qui sont souvent des imitations de
la structure chimique de ceux naturels. C’est l’essor de la chimie organique et la
compréhension de la nature des molécules qui ont joué un rôle important dans la synthèse des
colorants. La première découverte d’un colorant mauve par oxydation de l’aniline est l’œuvre
de William Perkin en 1856, suivie en 1868 par celle des Allemands Graebe et Liebermann qui
ont synthétisés l’alizarine (rouge vif), puis en 1880, l’indigo est obtenu par Adolf Von Bayer.
En 1862, apparaissent les premiers colorants azoïques, de formule générale R-N=NR’, qui
constituent le groupe le plus important de colorant de synthèse. Aujourd’hui, la quasi-totalité
des colorants est d’origine synthétique [18].
II.3. COULEUR ET STRUCTURE CHIMIQUE DES COLORANTS
Les composés aromatiques absorbent l’énergie électromagnétique et ceux qui absorbent
dans le visible sont colorés. La couleur est essentiellement fonction de la structure des
colorants, elle est liée au phénomène d’absorption du rayonnement [19,20].
Il est montré qu’en faisant réagir des composés colorés avec de l’hydrogène, une
décoloration a eu lieu, ce qui déduit que toute molécule colorée renferme des groupes
d’atomes insaturés, c'est-à-dire qu’ils possèdent une ou plusieurs doubles liaisons
(l’hydrogénation n’ayant lieu que dans les zones présentant des liaisons multiples). Ces
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
41
Chapitre II
Généralités sur les colorants
groupes d’atomes responsables de la couleur des colorants sont appelés groupes
chromophores. Les molécules ne possédant que des groupes chromophores sont appelées
"chromogènes" ; pour devenir des colorants, ils doivent posséder des groupes salifiables
appelés groupes auxochromes [18].
II.3.1. Groupes chromophores
La présence de groupements fonctionnels insaturés dits groupements chromophores
absorbent la lumière et donne la coloration de la molécule [21, 22, 23]. Ces groupements
disposent d’orbitales vides ou incomplètes à des niveaux d’énergies peu éloignés de ceux
d’orbitales remplies de sorte qu’ils absorbent la lumière visible d’énergie correspondante aux
transitions possibles entre ces niveaux [24]. Le tableau II.1 regroupe quelques groupes
chromophores.
Tableau II.1. Exemples de groupes chromophores.
Groupements chromophores
azo
-N=N-
azométhine
-CH=NH
azométhine N substitué
-CH=N-
azoxy
-N
NO
carbonyle
>C=O
éthylénique
>C=C<
nitro
-NO2
nitroso
-N=O
thiocarbonyle
>C=S
II.3.2. Groupes auxochromes
Ils sont fortement polaires " acides ou basiques " (-NR2, -OH, -SH, -SO3H, -COOH,
…etc.) et permettent une fixation permanente sur la substance à teindre ; ce sont donc des
groupes salifiables qui développent et intensifient la couleur du composé envisagé. Ils
renforcent les effets des groupes chromophores dans le sens de la coloration, en favorisant la
délocalisation électronique ; on parle d’un approfondissement de la nuance " effet
bathochrome " et dans le sens inverse, on parle d’un éclaircissement de la nuance " effet
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
42
Chapitre II
Généralités sur les colorants
hypsochrome ". Ce sont des groupements donneurs d’électrons qui interfèrent avec un
système conjugué [18,25].
Le tableau II.2 regroupe quelques principaux groupements auxochromes [25].
Tableau II.2. Quelques principaux groupes auxochromes.
Groupements auxochromes
amine tertiaire
-NR2
amine secondaire
-NRH
amine primaire
-NH2
hydroxyle
-OH
méthoxy
-OCH3
bromo
-Br
chloro
iodo
-Cl
-I
En général, la molécule colorée se compose :
d’un groupement attracteur (-M) : chromophore,
d’un groupement aromatique : noyau benzénique,
d’un groupement donneur (+M) : auxochrome [19].
II.3.3. Solubilité des colorants
Pour qu’une molécule colorée soit colorante, il faut qu’elle soit soluble et par
conséquent la présence d’un groupement salifiable " acide ou basique ". Celui-ci peut être un
groupement auxochrome ou un groupement sans caractère auxochrome, fixé sur la molécule
colorée (-COOH ou -SO3H). Il n’intervient pas dans la coloration du composé mais le
solubilise.
La solubilité des colorants intervient directement sur le mécanisme fonctionnel : chaque type
de colorant a sa propre solubilité liée à sa structure chimique.
les colorants acides ont des groupements hydrophiles : -SO3-, -OH ;
les colorants réactifs ont des groupements : -COO-, -SO3-, -OH ;
les colorants neutres ont des groupements : -SO2NH2, -OH.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
43
Chapitre II
Généralités sur les colorants
II.4. CLASSIFICATION DES COLORANTS
Leur classification est liée à leur structure chimique et à leurs groupements actifs.
II.4.1. Classification chimique
Il est possible de répartir les colorants selon la nature du groupe chromophore [26] ; on
distingue :
II.4.1.1. Colorants azoïques insolubles
La présence d'un ou plusieurs groupes (–N=N–azoïques), les groupes (–OH ou –NH–),
est une de leurs caractéristiques [27-29]. Il est possible de traiter les produits textiles à l’aide
d’intermédiaires pouvant facilement pénétrer dans les fibres et susceptibles de former "in situ"
un colorant azoïque insoluble, emprisonné mécaniquement dans la fibre ; le processus de
fabrication du colorant est basé sur des réactions de diazotation-copulation.
Dans une première étape, l’une des deux substances est un naphtol ou copulant dont on
imprégnait la fibre. L’autre substance est une base aromatique aminée que l’on diazotait sous
l’action de l’acide nitreux. La matière naphtolée est traitée avec la solution de sel de
diazonium entraînant la formation immédiate du colorant azoïque :
Figure II.2. Processus de fabrication du colorant (diazotation-copulation).
La préparation du sel de diazonium nécessite une basse température, d’où l’appellation
de couleurs à la glace. Ce procédé a été sensiblement amélioré par la recherche de meilleurs
copulants et par la création de dérivés stabilisés des bases diazotées (sels solides).
Ces colorants permettent d’obtenir, sur fibres cellulosiques, des nuances vives dont certaines
atteignent la solidité des colorants de cuve [30].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
44
Chapitre II
Généralités sur les colorants
II.4.1.2. Colorants anthraquinoniques
Ils constituent la classe de colorants présentant les meilleures stabilités à la lumière et
aux agents chimiques [31], le chromogène caractéristique de ces derniers est l'anthraquinone
lui-même [20, 32,33].
Figure II.3. Structure de l’anthraquinone.
II.4.1.3. Colorants du diphényl et triphénylméthane
Ils représentent une catégorie beaucoup moins importante que celle des composés
azoïques et anthraquinoniques [32]. Par exemple, les triphénylméthaniques résultent de
l’oxydation simultanée de trois amines aromatiques ; ce sont des colorants remarquables par
leur éclat. Ils se fixent facilement sur la laine [32].
II.4.1.4. Colorants au soufre [21, 25, 34, 35]
Ils sont obtenus par fusion de dérivés aminés ou de phénols en présence de soufre ou de
sulfures.
Figure II.4. Structure du C.I Sulfur Yellow 4.
Les procédés de fabrications étant assez simples et les matières premières relativement
peu coûteuses, ces colorants sont dans l’ensemble assez bon marché et leur constitution
complexe mal définie. Ils sont insolubles dans l’eau et leur utilisation en teinture n’est rendue
possible qu’en les réduisant en leuco-dérivés présentant de l’affinité pour les fibres. Après
teinture, le colorant est ré-oxydé en sa forme insoluble qui reste emprisonnée dans la fibre.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
45
Chapitre II
Généralités sur les colorants
Pour des questions de facilité d’emploi, les colorants au soufre peuvent être transformés en
une forme soluble dans l’eau en traitant le leuco-dérivé avec du sulfite de sodium de façon à
obtenir le dérivé thiosulfonique :
Les colorants au soufre conduisent à des teintures solides mais de nuance en général terne.
II.4.1.5. Colorants indigoïdes
Le plus important des colorants indigoïdes est l’indigo lui-même. Les azotes se
comportent comme donneurs d’électrons au système insaturé conjugué (auxochromes) [21].
II.4.1.6. Phtalocyanine [36]
Le colorant le plus utilisé car le plus stable est la phtalocyanine de cuivre. Les
applications les plus importantes concernent le domaine des pigments.
En raison de leur structure moléculaire complexe et leur haute capacité de transfert
d’électrons, les dérivés de phtalocyanine sont souvent employés dans les applications de noncoloration telles : la catalyse, l’enregistrement optique, comme matériaux photoconducteurs,
en thérapie photodynamique et sondes chimiques [37, 38].
Figure II.5. Formule de phtalocyanine de cuivre.
On peut citer :
les nitrosés: synthétisés par action de l’acide nitreux HNO2 sur les phénols.
les nitrés: formés par l’action de l’acide nitrique HNO3 sur les phénols de couleur.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
46
Chapitre II
Généralités sur les colorants
Les thiazoliques: de teinte jaune à rouge, ils résultent de l’action du soufre sur des amines
aromatiques [3].
Les xanthéniques: rouges ou violets et d’une grande pureté de nuances et un grand
pouvoir colorant. Certains sont des indicateurs de pH
(phénolphtaléine), d’autre
présentent des propriétés antiseptiques (éosine).
Figure II.6. Le chromogène de xanthene.
Les indophénoliques: ont une structure quinoïde, de colorations très intenses. Ils résultent
de l’oxydation de para-diamines (ou de para-aminophénols) et d’une amine primaire [39].
Les thiaziniques: obtenus par oxydation de diamines aromatiques en présence de H2S ;
ont des teintes qui vont du rouge au bleu avec des propriétés bactéricides pour certains
(bleu de méthylène par exemple).
Figure II.7. Structure du bleu de méthylène (CI basic Bleu 9).
Les acridiniques: jaune orangés ou bruns, dérivent de l’acridine. Certains sont utilisés en
thérapeutique (bactéricides, antimalariques).
II.4.2. Classification selon le mécanisme de teinture
Pour des raisons pratiques, les colorants sont classés suivant la manière dont ils se fixent
sur le tissu. On distingue deux catégories de colorants, ceux qui sont solubles dans l’eau, et
ceux qui ne le sont pas.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
47
Chapitre II
Généralités sur les colorants
II.4.2.1. Les colorants solubles dans l’eau [40]
A. COLORANTS ACIDES OU ANIONIQUES (ANIONS COLORES )
Les colorants acides ou anioniques (anions colorés) permettent de teindre certaines
fibres (fibres animales protéiniques, polyamide) en bain acide. Ils sont constitués d’un groupe
chromophore (responsable de l’effet de coloration) et d’un ou plusieurs groupes sulfonâtes
permettant leur solubilisation dans l’eau [41]. La fonction acide joue le rôle d’élément
solubilisant, car elle facilite l’ionisation de la molécule du colorant au sein du solvant [24].
Figure II.8. Structure du C.I. Acide Red 27.
Les colorants acides sont importants pour la coloration du cuir, du papier, du bois et
l’aluminium anodisé. Ils sont fortement appropriés à la réutilisation parce qu'ils ne subissent
pas le changement chimique pendant l’opération de teinture.
B.COLORANTS A MORDANT
Les colorants à mordant se fixent sur les fibres textiles après traitement préalable de ces
dernières. Ce traitement, dénommé mordançage, consiste à précipiter dans les fibres textiles
des oxydes de certains métaux (Al, Fe, Co, Cr,…etc.) avec lesquels les colorants peuvent
ensuite former une laque insoluble solidement fixée à la matière textile.
Le chrome est le métal le plus utilisé, si bien que les colorants à mordant sont souvent
appelés colorants au chrome ou colorants chromatables. Ce sont des colorants solubles dont la
particularité est de pouvoir former des complexes avec les ions métalliques, par exemple par
l’intermédiaire de deux groupes hydroxy proches l’un de l’autre [41].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
48
Chapitre II
Généralités sur les colorants
Figure II.9. Structure de CI Mordant Violet 5.
C. COLORANTS METALLIFERES
Une autre catégorie de colorant est appelée " métallifère ". Si les colorants à mordant
présentent de meilleurs niveaux de solidité par rapport aux colorants acides, du fait de la
formation de complexes avec un ion métallique. Le travail du teinturier a été facilité en lui
évitant l’opération de mordançage, en incorporant le métal au colorant lui-même pour former
le complexe métallifère au préalable au lieu de le précipiter dans la fibre de façon
subséquente.
Ainsi, les colorants métallifères sont des colorants contenant un atome métallique (Cr,
Ni, Co,…etc.). L’atome métallique peut être associé :
à une molécule de colorant (complexe métallifère 1/1) :
Figure II.10. Colorant C.I Acid Blue 158.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
49
Chapitre II
Généralités sur les colorants
à deux molécules de colorant (complexe métallifère 1/2) :
Figure II.11. Colorant C.I Acid Black 60.
Ces colorants permettent de teindre la laine, la soie, le polyamide en nuances très solides.
D. COLORANTS DIRECTS
Le premier colorant de cette série fut le Rouge Congo qui s’avéra capable de teindre
directement le coton sans intervention d’aucun mordant. Les colorants directs (également
appelés substantifs) sont des colorants solubles dans l’eau (présence de groupes sulfonâtes).
Ils se distinguent des colorants acides par leur affinité pour les fibres cellulosiques, affinité en
partie due à leur forme linéaire et à la structure coplanaire des noyaux aromatiques entrant
dans leur constitution.
Figure II.12. Structure du colorant C.I Direct Blue 1.
La famille des colorants directs est la deuxième en nombre des représentants après les
colorants acides et métallifères. Ils représentent une large classe : 1600 colorants directs sont
cités mais seulement ~30% parmi eux sont en production. Les avantages principaux de ces
colorants sont la grande variété des coloris, leur facilité d’application et leurs bas prix. Par
contre, leur inconvénient principal réside dans leur faible solidité au mouillé.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
50
Chapitre II
Généralités sur les colorants
E. COLORANTS CATIONIQUES
Alors que les colorants acides, à mordant et directs, sont des anions colorés, les
colorants cationiques (ou basiques) sont des cations colorés.
Figure II.13. Colorant C.I. Basic Green 4.
Ce sont des sels d’amines organiques, ce qui explique leur solubilité dans l’eau ; ils
servent à teindre la laine et la soie en bain neutre.
La vivacité des teintures obtenues avec ces colorants est remarquable mais, en
contrepartie, ces produits résistent mal à l’action de la lumière ; de ce fait, ils ne sont plus
utilisés pour la teinture des fibres naturelles. Cependant, l’apparition des fibres acrylique sa
donné un regain d’intérêt à cette classe de colorants, car sur ce type de fibres, on obtient des
coloris très solides.
F. COLORANTS REACTIFS
Les colorants réactifs constituent la classe la plus récente de colorants. Ils doivent leur
appellation à leur mode de fixation à la fibre. Leur molécule contient un groupement
chromophore et une fonction chimique réactive assurant la formation d’une liaison covalente
avec les fibres, par réaction :
soit avec les groupes hydroxy de la cellulose [41].
Colorant ‫ـــــ‬Y+ HO ‫ ـــــ‬Cellulose Cellulose ‫ ـــــ‬O ‫ ـــــ‬Colorant + HY
soit avec les groupes amino de la laine ou du polyamide :
Colorant ‫ ــــ‬X+H2N ‫ ــــ‬Laine Colorant ‫ ــــ‬HN ‫ ــــ‬Laine + HX
Il se forme des liaisons qui assurent à ces colorants une excellente solidité [33].
Différents types de fonctions chimiques réactives sont utilisés (Figure II.14).
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
51
Chapitre II
Généralités sur les colorants
Figure II.14. Structure de: (a) C.I Reactive Yellow 13, (b) C.I Reactive Blue 4.
II.4.2.2. Les colorants insolubles dans l’eau
Ils sont désignés par le terme de colorant plastosolubles. Ils ont été créés après des
difficultés rencontrées avec la teinture des acétates de celluloses. On citera :
A. COLORANTS DE CUVE ET LEURS LEUCO -ESTERS
Parmi les colorants naturels, l’indigo se distingue par son mode d’application
nécessitant la préparation d’une cuve, solution obtenue par réduction alcaline. L’expression
cuve a été conservée pour désigner toute une série de colorants ayant la caractéristique
commune d’être insolubles dans l’eau, mais qui se solubilisent par réduction en leuco-dérivé
possédant de l’affinité pour les fibres. La teinture se termine par une réoxydation in situ du
colorant sous sa forme insoluble initiale :
Figure II.15. Processus de préparation d’une cuve.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
52
Chapitre II
Généralités sur les colorants
Cette insolubilisassions est à l’origine d’une des qualités principales de ces colorants, à
savoir leur bonne résistance aux agents de dégradation. Les colorants de cuve ont des
propriétés qui les rapprochent des colorants au soufre mais, contrairement à ces derniers, ils
sont de constitution bien définie.
Figure II.16. Structures de : (a) Indanthrone (CI Vat Blue 4) ; (b) Indigo (CI Vat Blue 1).
Au début des années 1900, un dérivé stable et soluble de l’indigo a pu être préparé.
Appelé indigosol, ce produit a la propriété de teindre certaines fibres textiles puis de
régénérer, par oxydation, la nuance indigo. Toute une série de colorants de cuve a pu être
transformée de la même manière en dérivés solubles. Ces colorants de cuve solubilisés sont
des sels de sodium d’esters sulfuriques des leuco-dérivés.
Figure II.17. Colorant C.I. Soluble Vat Blue 1.
Après teinture, ces esters sulfuriques sont saponifiés en milieu acide pour former le
leuco-dérivé qui est oxydé par le nitrite de sodium en colorant de cuve insoluble. Les nuances
obtenues sont solides, mais le prix de ces colorants limite généralement leur utilisation.
L'application des colorants de cuve aux fibres cellulosiques s’effectue en quatre étapes:
a. Réduction et dissolution,
b. Absorption par la cellulose,
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
53
Chapitre II
Généralités sur les colorants
c. Ré-oxydation
d. Association des molécules de colorant de cuve dans la fibre (Figure II.18) [42-44].
Figure II.18. Etapes d’application des colorants de cuve sur des fibres cellulosiques.
B. LES COLORANTS DISPERSES :
Il s’agit de colorants insolubles dans l’eau et qui sont finement divisés en particules de
dimensions comprises entre1 et 10µm. Appliqués en présence d’agents à activité superficielle,
ils sont employés principalement pour la teinture de l’acétate de cellulose du nylon, des fibres
de polyester et des fibres acryliques.
Les conditions opératoires de ces colorants obligent à opérer à haute température et
même sous pression. Ils sont généralement anthraquinoniques (Figure II.19).
Ils représentent une 3ème large classe : 1400 différents composés sont cités mais seulement
~40% parmi eux sont en production. Sont souvent des composés azo ou nitro (jaune au
rouge), anthraquinones (bleu et vert) ou des composés azo de complexes métalliques (toutes
les couleurs).
Figure II.19. Structure du colorant dispersé (1-amino, 2-hydroxy anthraquinone).
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
54
Chapitre II
Généralités sur les colorants
C. COULEURS D’OXYDATION
L’aniline (C6H5—NH2) se condense sur elle-même en présence de substances oxydantes
jusqu’à produire une molécule de plus en plus complexe. Ainsi, en partant d’une fibre
imprégnée de chlorhydrate d’aniline, on peut former dans la fibre un colorant azinique noir,
insoluble et très solide, notamment à la lumière et au lavage. Pour des questions de toxicité,
de tels procédés ne sont pratiquement plus utilisés de nos jours.
D. COLORANTS PLASTOSOLUBLES
Tous les colorants cités précédemment concernent surtout la teinture des fibres
naturelles. L’apparition de l’acétate de cellulose, puis des fibres synthétiques proprement
dites, a posé de nombreux problèmes du point de vue tinctorial et a rendu nécessaire la
fabrication d’un nouveau type de colorants. Ces nouveaux colorants sont insolubles et la
teinture s’effectue non plus en les solubilisant mais en les mettant en suspension dans l’eau
sous forme d’une fine dispersion, d’où le nom de colorants dispersés qui leur fut donné
initialement.
Ces colorants sont généralement de nature azoïque ou anthraquinonique et se fixent sur
les fibres synthétiques sous la forme d’une solution solide, d’où leur dénomination de
plastosolubles.
Figure II.20. Structure de: (a) C.I. Disperse Yellow 3; (b) C.I. Disperse Blue 3.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
55
Chapitre II
Généralités sur les colorants
E. PIGMENTS
Les pigments sont des molécules insolubles dans l’eau et ne présentent aucune affinité
pour les fibres textiles. Etant donné ces caractéristiques, ils ne peuvent être appliqués qu’en
les fixant à la surface des fibres à l’aide d’un liant. On peut également les utiliser pour la
coloration "dans la masse" des fibres artificielles et synthétiques avant filage.
Les pigments sont essentiellement utilisés en impression textile, mais également en
teinture (on peut citer par exemple les articles dits : délavables).
Ils sont d’origines très diverses : certains sont simplement des produits minéraux (noir de
fumée, blanc de zinc), d’autres sont des produits organiques sélectionnés pour la stabilité de
leur coloration.
Quelques-uns appartiennent à des classes de colorants (cuve, azoïque), d’autres résultent de
synthèses particulières, comme les dérivés de phtalocyanine.
Il y a lieu de noter que les niveaux de solidité des teintures ou impressions pigmentaires ne
dépendent que peu du pigment lui-même, mais surtout du liant utilisé.
Figure II.21. Forme développée du C.I. Pigment Blue 15.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
56
Chapitre II
Généralités sur les colorants
II.5. LES COLORANTS ET L’ENVIRONNEMENT
II.5.1. Problème des colorants dans l’environnement
Grâce à leur synthèse et leur production assez faciles et rapides avec une grande variété
de leurs couleurs comparées aux colorants naturels, les colorants synthétiques sont de plus en
plus utilisés dans l’industrie textile, papier,…etc. [45,46].
Les colorants qui ont pour but d’améliorer l’aspect d’une fibre textile ou d’un aliment,
présente pour la plupart des cas, des dangers pour l’organisme humain en cas de dosage
excessif ; c’est la raison pour laquelle, ils sont soumis à des contrôles toxicologiques
rigoureux [47].
Jusqu’à 20% de la production totale des colorants dans le monde est perdue pendant le
processus de teinture et est rejetée dans le milieu environnant [48]. La plupart des colorants
sont azoïques et certains d’entre eux sont reconnus dangereux pour la santé publique [49].
Les expériences réalisées sur les animaux, ont montré que certains colorants sont
toxiques, et leur accumulation sur certains sites de l’organisme provoque des cancers.
Certains composés sont maintenant identifiés comme fortement cancérogènes, comme le 2naphthylamine et la benzidine, qui avaient été largement répandus comme intermédiaires de
colorant.
Il s’est avéré aussi que les amines aromatiques dérivant des hydrocarbures et qui servent
à la synthèse des colorants destinés à l’industrie textile sont cancérigènes et provoquent des
maladies professionnelles telles que : le cancer de la vessie.
La présence des colorants dans l’eau, même à faibles concentrations peut être l’origine
d’une pollution visuelle [50], et donc la couleur est le premier paramètre observable; ce qui
pousse beaucoup pays à établir une réglementation environnementale accordant la priorité à la
décoloration [51].
Les eaux résiduaires des effluents peuvent causer la formation des produits toxiques
cancérigènes [52] et l’interception par la substance colorée du rayonnement solaire au travers
des couches d’eau affectées, à une incidence sur la photosynthèse chlorophyllienne.
Il est donc important, voire même vital de traiter les eaux usées, c'est-à-dire qu’on ne doit les
rejeter dans l’environnement qu’après traitement. Un problème capital lié à l’environnement
est donc l’élimination de la couleur à partir des bains de colorants textiles [53], l’élimination
de la couleur est souvent plus importante que d’autres substances organiques incolores, car la
présence de petites quantités de substances colorantes (au-dessous de 1 ppm) est clairement
visible et a de mauvaise conséquence sur l’environnement [54,55].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
57
Chapitre II
Généralités sur les colorants
II.5.2. Evaluation et empêchement de risque
La nécessité de gestion du risque par sa réduction ou par son éviction est extrêmement
importante. Le risque est une fonction résultant des propriétés toxicologiques inhérentes au
produit et est également une fonction du degré d'exposition et de la probabilité de son
occurrence. Il faut avoir une tendance en faveur du principe de précaution et de l'introduction
des diverses listes noires. De telles actions discriminatoires minent la base convenue pour des
produits chimiques commandés et justifiant un rejet franc par l'industrie chimique [56,57].
Ainsi deux composants, exposition et risque, doivent être évalués ensemble pour
déterminer le niveau du risque posé par un colorant donné ou tout autre produit chimique. La
gestion des risques peut donc être considérée comme une série d'étapes interdépendantes:
1. Evaluation d'exposition
2. Evaluation du danger
3. Evaluation du risque
4. Empêchement de risque.
Plus la base de données toxicologiques est étendue et plus il est facile d'évaluer les risques
impliqués [58]. Ainsi une attention particulière doit être donnée aux aspects d'évaluation
d'exposition (exposition professionnelle,
exposition du consommateur, dégagement
environnemental,…etc.) [59]. Pour la détermination du risque il doit être supposé que les
colorants sont correctement manipulés et appliqués.
Par exemple le potentiel d'exposition le plus sérieux existe pour les employés des sociétés de
fabrication de colorants ; les particules de taille de moins de 7µm peuvent accéder dans les
poumons et poser un grand problème de santé. En effet, il n’est pas pratique de lancer tous les
colorants sur le marché en forme liquide et des efforts considérables ont été consacrés au
développement des formes de solide de bas-saupoudrage [56].
Assurer des conditions de fonctionnement et de formation satisfaisantes des employés
pour manipuler des produits est essentiel de nos jours. De cette façon, des niveaux
d'exposition peuvent être gardés au-dessous du seuil du risque acceptable.
Les diverses mesures de réduction du risque sont une partie intégrale de la gestion des
risques. Un état de "zéro risque" ne peut pas être atteint, mais les efforts pour maintenir des
niveaux d'exposition au-dessous du seuil d’admissibilité doivent être continuels, afin
d'augmenter la marge de sûreté. Le préalable essentiel à l’efficacité de la mesure du risque est
la mise en place de l'information accessible à tout le monde, sous forme de fiches techniques
de sûreté et des étiquettes d'avertissement. La protection respiratoire par un équipement
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
58
Chapitre II
Généralités sur les colorants
approuvé doit être obligatoire. Une approche constructive à réduire le risque est le
remplacement des produits dangereux par d’autres plus sécurisés; ceci ne peut pas être réalisé
rapidement dans la plupart des exemples, en raison du profil complexe des conditions
techniques et économiques qui régissent le choix d'un colorant pour un but spécifique [60].
Un nouveau terme "Ecolabel" a été défini en Europe pour favoriser des produits ayant des
incidences réduites sur l'environnement pendant leur cycle de vie [61].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
59
Chapitre II
Généralités sur les colorants
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Chapitre II
Généralités sur les colorants
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Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
64
CHAPITRE III:
GENERALITES SUR L’ADSORPTION
Chapitre III
Généralités sur l’adsorption
III.1. INTRODUCTION
Annuellement, plus de 7x 105 tonnes de colorants destinées à plusieurs types d'industries
y compris l'industrie textile sont produites à l'échelle mondiale et on estime que 10 à 15 % de
ces composes chimiques sont déchargés dans les effluents de l'industrie. La plupart des
colorants sont conçus pour être récalcitrants aux conditions environnementales telles que la
lumière, la température, l'attaque microbienne ainsi que les agents oxydants [1].
En outre, leur présence dans les systèmes aquatiques, même a faibles concentrations, est
très visible, réduit la pénétration de la lumière et possède un effet néfaste sur la photosynthèse
[2]. Par conséquent, la dépollution des eaux contaminées par ces composés chimiques s'avère
nécessaire aussi bien pour la protection de l'environnement que pour une éventuelle
réutilisation de ces eaux non-conventionnelles.
De ce fait, plusieurs méthodes biologiques, physiques et chimiques ont été utilisées pour
le traitement des effluents industriels textiles dont la biodégradation microbienne [3], la
filtration sur des membranes [4], l'oxydation [5] et l'ozonisation [6]. Cependant, beaucoup de
ces technologies sont couteuses, surtout lorsqu'elles sont appliquées pour les effluents a haut
débit et par conséquent, la technique d'adsorption semble être bien adaptée [7] en raison de
son efficacité prouvée dans l'élimination de polluants organiques et également pour des
considérations économiques [2,8].
L'adsorbant le plus largement utilise dans ce contexte est le charbon actif. Cependant,
son cout onéreux, notamment pour les pays en développement [9,10] a incité les chercheurs à
développer de nouveaux matériaux biologiques tels que les pelures d'orange et de banane
[11], les coquilles d'œufs [12], les sous-produits agricoles [13], des argiles [14] et des
filaments fongiques [15].
Dans notre travail on a utilisé les argiles anioniques synthétiques (HDL) comme matière
adsorbante.
III.2. LES ADSORBANTS
Les matériaux adsorbants sont des solides microporeux développant des surfaces
spécifiques plus ou moins importantes, typiquement comprise entre 200 et 2000 m2.g-1. C’est
sur cette surface que certains composés et polluants présents dans un fluide vont se transférer.
L'adsorption se défini comme le processus au cours duquel des molécules d'un fluide
(gaz ou liquide), appelé adsorbat se fixent sur la surface d'un solide, appelé adsorbant [16].
Par la surface du solide, on entend les surfaces externes et internes engendrées par le réseau
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
66
Chapitre III
Généralités sur l’adsorption
de pores et cavités à l'intérieur du matériau solide. Ce processus se déroule en plusieurs étapes
(Figure III.1):
1. La diffusion du fluide vers la couche limite du matériau,
2. Le transfert externe à travers la couche limite, dont la cinétique est essentiellement
conditionnée par la surface externe du matériau,
3. Le transfert interne à l’intérieur de la porosité, dont la cinétique est conditionnée par les
caractéristiques de la structure poreuse,
4. L’interaction du composé avec la surface du matériau et les éventuelles réactions chimiques
avec les sites actifs,
5. Les éventuelles diffusions en surface de l’adsorbant,
6. Le dégagement de chaleur dans l’adsorbant due à l’exothermicité de la réaction
d’adsorption,
7. La diffusion de chaleur dans la phase fluide.
Figure III.1. Les étapes du processus d’adsorption sur un matériau poreux [17].
L’adsorption est donc un processus exothermique avec dégagement de chaleur. Cela peut
conduire à un échauffement du solide et à une réduction des quantités adsorbées. Les énergies
mises en jeux dépendent du type d’interaction entre l’adsorbat et la surface de l’adsorbant.
III.3. LES DIFFERENTS TYPES D’ADSORPTION
Il existe deux types de processus d'adsorption [18] :
•
Physique ou physisorption: la fixation des molécules d'adsorbat sur la surface de
l’adsorbant se fait essentiellement par les forces de Van der Waals et les forces dues aux
interactions électrostatiques de polarisation, dipôle et quadripôle pour les adsorbants
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
67
Chapitre III
Généralités sur l’adsorption
ayant une structure ionique. L’adsorption physique se produit sans modification de la
structure moléculaire et est parfaitement réversible (c'est-à-dire que les molécules
adsorbées peuvent être facilement désorbées en diminuant la pression ou en augmentant
la température).
•
Chimique ou chimisorption: le processus résulte d'une réaction chimique avec formation
de liens chimiques entre les molécules d'adsorbat et la surface d'adsorbant. L'énergie de
liaison est beaucoup plus forte que dans le cas de l'adsorption physique et le processus est
beaucoup moins réversible et même parfois irréversible [19].
Dans le tableau III.1 sont énoncées les principales différences entre ces deux types
d’adsorption [20].
Tableau III.1. Les différences entre chimisorption et physisorption
Chimisorption
Physisorption
Proche au point de
Température
Dépend du composé
Enthalpies d’adsorption
Entre 40 – 800 kJ.mol-1
Entre 5 – 40 kJ.mol-1
Souvent dissociative
Non dissociative
Souvent irréversible
Réversible
Variable, pouvant être
Rapide, n’est pas un
catalysée
processus catalysé
Nature d’adsorption
Cinétique d’adsorption
condensation du gaz
Les capacités d’adsorption dépendent alors essentiellement des caractéristiques de la
structure poreuse de l’adsorbant. La connaissance de ces caractéristiques est donc de première
importance pour la compréhension des phénomènes d’adsorption et l’analyse des mesures de
capacité de traitement. Si les caractéristiques chimiques du composé traité jouent un rôle
essentiel, la surface spécifique, la distribution de taille des pores, le volume poreux ou encore
la réactivité de la surface vont aussi conditionner les différentes étapes du processus
d’adsorption.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
68
Chapitre III
Généralités sur l’adsorption
Les adsorbants de production industrielle les plus utilisés sont :
les matériaux carbonés (charbons actifs en grains, en poudre, ou fibreux)
les zéolithes,
les gels de silice,
les polymères et les alumines activées [21].
Figure III.2. Les différents adsorbants industriels.
III.4. LES DIFFERENTS TYPES D’ISOTHERMES D’ADSORPTION
Les phénomènes d’adsorption peuvent être décrits par des présentations graphiques,
appelées courbes isothermes ou plus simplement isothermes [22]. Ces courbes dérivent la
relation existant, à l’équilibre d’adsorption, entre la quantité de colorant retenue par gramme
d’adsorbant (notée Qe) et la concentration du même colorant en solution à l’équilibre (notée
Ce) à une température donnée constante. Toute isotherme d’adsorption est caractérisée par
sont allure générale qui donne une indication sur le type d’isotherme (formation éventuelle
d’un plateau de saturation) et sa pente à l’origine. Les isothermes ont été, en effet, classifiées
en quatre types par Giles [23] :
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
69
Chapitre III
Généralités sur l’adsorption
Isotherme de type L : Ou isotherme de Langmuir, la plus utilisée, ce type d’isotherme
se rencontre lorsque le solide adsorbe une seule couche d’adsorbat et en adsorption chimique.
Isotherme de type S : Ou isotherme Sigmoïde, c’est une adsorption coopérative avec
prédominance de l’interaction adsorbat- adsorbat.
Isotherme de type C (Partition constante des adsorbats pour l’adsorbant) : Cette
isotherme est rencontrée dans le cas d’un solide microporeux, où il existe dans ce cas une
relation linéaire jusqu’à une certaine concentration entre la quantité de soluté adsorbée et la
concentration de celui-ci à l’équilibre ; au delà de cette concentration un plateau horizontal est
atteint.
Isotherme de type H : Ou isotherme haute affinité, une forte interaction entre adsorbat
et adsorbant est observée qui résulte d’une chimisorption.
Ces classes sont elle-même divisées en sous-groupes suivant les caractéristiques des
isothermes à concentration élevée (sous-groupe 1 pour les isothermes incomplètes, sousgroupe 2 pour l’isotherme à palier, sous-groupe 3 et 4 pour les isothermes à point d’inflexion)
[Annexe A]. Différents phénomènes sont à considérer pour comprendre cette classification
[22] :
a.
La solution s’adsorbe sur le même site que le colorant, ce qui implique l’existence d’une
compétition d’adsorption entre la solution et l’adsorbat ;
b.
Le nombre de site susceptible d’accueillir les molécules à la surface de la particule
diminue quand la quantité adsorbée augmente ;
c.
Il faut prendre en considération l’orientation des molécules à la surface (adsorption
verticale ou à plat) ; ceci est dû au fait qu’il n’est pas possible de considérer les molécules
comme approximativement sphériques ;
d.
Les interactions attractives ou répulsives entre les molécules adsorbées peuvent jouer un
rôle dans le phénomène d’adsorption.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
70
Chapitre III
Généralités sur l’adsorption
Figure III.3. Les quatre classes d’isothermes d’adsorption proposées par Giles et al. (1960) [23].
III.5. MODELES D’ADSORPTION
III.5.1. Modèle de Langmuir
Lorsque l’adsorption se produit en une seule couche, dans des sites d’adsorption
énergiquement équivalents qui ne peuvent contenir qu’une seule molécule par site, et qu’il n’y
pas d'interactions entre les molécules adsorbées, nous avons l’un des modèles d’isothermes
les plus connus, celui de Langmuir :
Qe =
Qmax bC e
1 + bC e
(III.1)
Ce : concentration résiduelle du soluté à l’équilibre dans la solution (mg/g).
Qe : quantité adsorbée du soluté par unité de masse du solide à l’équilibre (mg/g).
Qmax : capacité maximum d’adsorption du solide en monocouche (mg/g) ou capacité
maximale de sorption du solide.
KL : La constante de Langmuir.
Le paramètre KL dépend de la température selon la relation de Van’t Hoff :
−E
K L = b0 exp

 RT 
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
(III.2)
71
Chapitre III
Généralités sur l’adsorption
Avec E une énergie d’activation pour l’adsorption.
La linéarisation de l’équation du modèle de Langmuir peut s’écrire sous la forme suivante :
1
1
1
=
+
Qe K L Qmax C e Qmax
Le tracé de la courbe
(III.3)
 1 
1
= f   permet de déterminer les valeurs de Qmax et KL.
Qe
 Ce 
III.5.2. Modèle de Freundlich
L'équation de Freundlich est l'une des premières équations empiriques utilisées pour
décrire les données d'équilibres. Le nom de cette isotherme est dû au fait qu'il a été utilisé
intensivement par Freundlich (1932) bien qu'il ait été utilisé par de nombreux autres
chercheurs. Cette équation prend la forme suivante :
Qe = K F × C e1 n
(III.4)
Ce : concentration résiduelle du soluté à l’équilibre dans la solution ( mg / l ) .
Qe : quantité du soluté adsorbée par unité de masse du solide à l’adsorbant ( mg / g ) .
KF et n : constantes de Freundlich dépendant de la température, KF représente la quantité
adsorbée (mg/g) pour une concentration unitaire en solution dans la solution à l’équilibre.
1/n : est le paramètre d’intensité de la réaction d’adsorption de l’isotherme, reflétant le degré
de son linéarité de l’isotherme ; la valeur de n permet d’estimer l’efficacité d’adsorption ainsi
pour 1/n <1, on a une fixation qui suit un phénomène d’adsorption.
Les paramètres de l'équation de Freundlich peuvent être trouvés en traçant log10 ( Qe ) par rapport
log10( C e ) [24].
LogQe =
1
LogC e + LogK F
n
(III.5)
Ce qui donne une ligne droite avec une pente de (1/n) et une interception de log10(KF).
III.5.3. Coefficient de distribution
Le coefficient de distribution Kd est défini comme étant le rapport des quantités fixées
par gramme de solide de concentration de soluté restante en solution.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
72
Chapitre III
Généralités sur l’adsorption
Kd [25,26] caractérise l’affinité du soluté pour l’adsorbant et peut se traduire par
l’expression suivante :
Kd =
Ci − C e V
×
Ce
m
(III.6)
m : masse du solide ( g )
Ci : concentration initiale du soluté ( mg / l )
Ce : concentration résiduelle du soluté à l’équilibre dans la solution ( mg / l )
V : volume de la solution ( cm 3 ).
III.6. MODELES CINETIQUES
III.6.1. Modèle cinétique du pseudo-premier ordre
Lagergren (1898) [27] a présenté une équation de premier ordre pour décrire le
processus cinétique d'adsorption de la phase liquide-solide de l'acide oxalique et l'acide
malonique sur charbon, qui est censé être le premier modèle concernant le taux d'adsorption
basée sur la capacité d'adsorption. Elle peut être présentée comme suit:
dQ
= k1 (Qe − Qt )
dt
(III.7)
Qt : quantité du soluté adsorbée (mg/g) par unité de masse de l’adsorbant au temps t.
Qe : quantité du soluté adsorbée (mg/g) à la saturation en monocouche.
t : temps de contact (min).
k1 : constante de vitesse d’adsorption du pseudo-premier ordre du modèle cinétique (mn-1).
L’intégration de l’équation (7) avec les conditions limites de ( Qt = 0 à t = 0) et ( Qt = Qt
à t = t), donne [28] :
 Qe
ln
 Qe − Qt

 = k1t

(III.8)
Cette équation peut être réarrangée à :
log(Qe − Qt ) = log Qe −
k1
t
2.303
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
(III.9)
73
Chapitre III
Généralités sur l’adsorption
Le tracé de log(Qe − Qt ) = f (t ) donne une droite linéaire de pente (− k1 / 2,303) et d’ordonnée
à l’origine LogQ e ; ceci nous permet de déduire Qe
Sous une autre formulation ce modèle est exprimé par :
k 1 1
1
= 1 ⋅ +
Qt Qm t Qm
(III.10)
Le tracé de 1/Qt en fonction de 1/t donnera une droite de pente k1/Qm et d’ordonnée à l’origine
1/Qm. Les valeurs obtenues nous permettront de calculer la constante de vitesse k1 et Qm
(Quantité maximale adsorbée).
III.6.2. Modèle cinétique du pseudo-second ordre
Ce modèle peut être exprimé par une équation de la forme suivante [29] :
dQ
2
= k 2 (Qe − Qt )
dt
(III.11)
L’équation (11) peut être réarrangée comme suit:
dQt
= k 2 dt
(Qe − Qt ) 2
(III.12)
Intégrons l’équation (12) avec les conditions aux limites (Qt = 0 à t = 0) et (Qt= Qt à t = t), ce
qui donne :
1
1
=
+ k 2t
(Q e − Q t ) Q e
(III.13)
Qui peut être réarrangée comme suit:
et
1
1
t
= + t
Qt V0 Qe
(III.14)
V0 = k 2 Qe2
(III.15)
Avec
V0 (mg / (g. min)) : désignant le taux d'adsorption initiale,
Qe et Qt : représentant les quantités adsorbées (mg/g) du soluté par unité de masse de
l’adsorbant respectivement à l’équilibre et au temps t ,
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
74
Chapitre III
Généralités sur l’adsorption
t : temps de contact (min),
k 2 : constante de vitesse d’adsorption du pseudo-second ordre (g/mg.mn).
Le tracé de la courbe
t
= f (t ) donne une droite de pente (1/Qe )et l’ordonnée à l’origine
Qt
1
. Ces valeurs obtenues permettent de déterminer la constante de vitesse apparente k2 et
k e Qe2
la quantité adsorbée du soluté par unité de masse de l’adsorbant à la saturation Qe.
Cette équation a été appliquée avec succès dans l'adsorption des ions métalliques [30-32], de
colorants d’herbicides [33,34], d’huiles [35,36] et substances organiques [37] à partir de
solutions aqueuses.
III.7. DIFFUSION INTRA PARTICULAIRE DE MOLECULE DE SOLUTE DANS LE SOLIDE
Weber-Morris [38] ont constaté que dans de nombreux cas d'adsorption, l'absorption de
solutés varie presque proportionnellement avec t1/2 plutôt qu’avec le temps de contact t [39]:
Qt = k int t
1
2
(III.16)
Avec
Qt: représente la quantité adsorbée (mg/g) du soluté par unité de masse de l’adsorbant au
temps t.
kdiff (mg/g.mn-0.5) : la constante de vitesse de diffusion intra particulaire.
t : le temps de contact (min).
Selon l’équation (16), la courbe Qt =f (t1/2) doit être une ligne droite avec une pente kint
lorsque la diffusion intraparticulaire est une étape limitante. Pour le modèle Weber-Morris, il
est essentiel pour la courbe Qt =f (t1/2)de passer par l'origine si la diffusion intraparticulaire est
l’unique étape limitante. Toutefois, il n'est pas toujours le cas et la cinétique d'adsorption peut
être contrôlée par le film de diffusion et la diffusion intraparticulaire simultanément. Ainsi, la
pente n'est pas égale à zéro.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
75
Chapitre III
Généralités sur l’adsorption
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Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
78
Chapitre III
Généralités sur l’adsorption
[35] B.C. Pan, W. Du, W.M. Zhang, X. Zhang, Q.R. Zhang, B.J. Pan, L. Lu, Q.X. Zhang, J.L.
Chen, " Improved adsorption of 4-nitrophenol onto a novel hyper-cross linked polymer ",
Environ. Sci. Tech., 41 (2007) 5057-5062.
[36] T. Anirudhan, P. Radhakrishnan, " Thermodynamics and Kinetics of Adsorption of
Cu(II) from Aqueous Solutions onto a New Cation Exchanger Derived from Tamarind Fruit
Shell ". J. Chem. Thermo., 40 (2008) 702-709.
[37] B.H. Hameed, " Equilibrium and kinetic studies of methyl violet sorption by agricultural
waste ", J. Hazard. Mater., 154 (2008) 204-212.
[38] W.J. Weber, J.C. Morris, " Kinetics of adsorption on carbon from solution ", J. Sanit.
Eng. Div. Am.Soc.Civ.Eng., 89 (1963) 31-60.
[39] M. Alkan, O. Demirbas¸ M. Dogan, " Adsorption kinetics and thermodinamics of an
anionic dye onto sepiolite ", Micropor. Mesopor. Mater., 101 (2007) 388–396.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
79
CHAPITRE IV:
SYNTHESE ET CARACTERISATION DES HDL
Chapitre IV
Synthèse et caractérisation des HDL
IV.1. INTRODUCTION
L’objectif de cette partie de travail consiste, dans un premier temps, à préparer les
matériaux de type HDL en utilisant le zinc, le manganèse et l’aluminium pour obtenir des
phases d’hydroxydes des deux métaux carbonatés de type [Zn-Al-CO3] et [Mn-Al-CO3].
Ces matériaux suscitent un grand intérêt en adsorption et en catalyse ; en effet ils
présentent des capacités d’adsorption importantes et des propriétés d’échange anionique
favorables au piégeage des polluants organiques de type anionique.
Une calcination de ces solides conduit à la formation d’oxydes mixtes qui ont la
propriété de pouvoir se régénérer " par effet mémoire " en adsorbant de nouvelles entités
anioniques. Ces oxydes peuvent aussi être utilisés comme catalyseurs de réaction de
dégradation de produits organiques qu’on retrouve dans les eaux de rejets.
IV.2. SYNTHESE DES HYDROXYDES DOUBLES LAMELLAIRES
Matériau 1 : Zn-Al-CO3
- Le rapport molaire : Zn/Al
variable et valant 2, 3, 4 et 5
- pH de la solution maintenu
Conditions de
synthèse
constant et égal à 10.
- Température de cristallisation
égale à 80 °C.
- Un temps de cristallisation de 24
heures.
- les nitrates de zinc :
N2O6Zn.6H2O (Prolabo, 98,5%),
- les nitrates d’aluminium :
Les produits utilisés
dans la synthèse de
l’hydroxyde double
lamellaire
Al(NO3)3,9 H2O (Prolabo,98%),
- l'hydroxyde de sodium NaOH
(Reidel De Hain),
- le carbonate de sodium Na2CO3
(Rectapur, Coop. Haitem-Chim.)
Matériau 2 : Mn-Al-CO3
- Le rapport molaire : Mn/Al égal
à 2.
- pH de la solution maintenu
constant et égal à 8.
- Température de cristallisation
égale à 70°C
- Un temps de cristallisation de 24
heures.
- les chlorures de manganèse :
MnCl2.4H2O
- les chlorures d’aluminium :
AlCl3.6H2O
- l'hydroxyde de sodium NaOH
(Reidel De Hain),
- le carbonate de sodium Na2CO3
(Rectapur, Coop. Haitem-Chim.)
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
81
Chapitre IV
Synthèse et caractérisation des HDL
IV.2.1. Préparation des phases [Zn-Al-CO3]
Les phases [Zn-Al-CO3] sont obtenues par la méthode de "coprécipitation" à pH
constant. Les solutions des sels métalliques sont préparées à partir d’un mélange en
proportions adéquates de solutions de nitrate de zinc et de nitrate d’aluminium, selon la valeur
du rapport molaire: Zn/Al=2, 3, 4 et 5.
La solution est introduite à débit constant dans un milieu réactionnel initialement
constitué de la solution (NaOH +Na2CO3) de concentrations 1et 2 moles /l pour la soude et le
carbonate de sodium respectivement et ceci, sous forte agitation et à température ambiante. La
précipitation est provoquée par l’addition de soude.
Le gel formé à la fin de la coprécipitation est transvasé dans un flacon hermétique en
verre "pyrex" et placé dans une étuve en vue de son traitement hydrothermal.
Le produit de synthèse est ensuite filtré et lavé plusieurs fois à l’eau distillée, puis séché
et broyé.
IV.2.2. Préparation des phases [Mn-Al-CO3]
Les phases [Mn-Al-CO3] sont obtenues par le même procédé de synthèse des phases
précédemment citées. Les solutions des sels métalliques sont préparées à partir d’un mélange
en proportions adéquates de solutions de chlorure de manganèse et de chlorure d’aluminium,
selon la valeur du rapport molaire: Mn/Al=2.
IV.2.3. Obtention des phases [Zn-Al-500], [Mn-Al-250] et [Mn-Al-420]
Les matériaux [Zn-Al-500], [Mn-Al-250] et [Mn-Al-420] sont obtenus par calcination à
partir des phases carbonatées de départ [Zn-Al-CO3] et [Mn-Al-CO3] dans un four à moufle
avec programmation de température. Le chauffage de ces phases est réalisé selon le procédé
suivant :
- une montée en température de 1°C/min, à partir de la température ambiante jusqu’à la
température voulue (500°C pour [Zn-Al-CO3] ; 250°C et 420°C pour [Mn-Al-CO3]) [1],
- un palier à ces températures de 8 heures,
- un refroidissement lent jusqu’à 60°C suivi du retrait du produit du four.
La températures de calcination a été déterminée et choisie par analyse thermique différentielle
et gravimétrique. La calcination permet d’augmenter la surface spécifique et le volume poreux
grâce au départ des molécules d’eau et à la transformation des anions CO3-2 en CO2 dans les
systèmes HDLCalcinés. Ceci permettra d’éliminer une grande partie des ions carbonates par
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
82
Chapitre IV
Synthèse et caractérisation des HDL
décomposition et conduit à la formation d’oxydes mixtes. Ceux-ci, remis dans une solution
contenant l’anion à intercaler, se réhydratent pour reformer la phase HDL correspondante
[1,2]. Les matériaux sont ensuite identifiés par différentes techniques de caractérisation
(DRX, FTIR, ATD/ATG, BET…etc).
Figure IV.1. Organigramme des différentes opérations lors de la synthèse des matériaux :
[Zn-Al-CO3] et [Zn-Al-500]
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
83
Chapitre IV
Synthèse et caractérisation des HDL
Figure IV.2. Organigramme des différentes opérations lors de la synthèse des matériaux :
[Mn-Al-CO3], [Mn-Al-250] et [Mn-Al-420].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
84
Chapitre IV
Synthèse et caractérisation des HDL
IV.3. CARACTERISATION DES HDL SYNTHETISES
IV.3.1. Caractérisation par diffraction des rayons X «DRX»
IV.3.1.1. Caractérisation des produits carbonatés :
a) Phases Zn-Al-CO3 :
La figure IV.3 montre les diffractogrammes correspondants à l’argile anionique
carbonatée [Zn-Al-CO3] selon les différents rapports molaires cités précédemment.
L’allure générale des diffractogrammes est typique des matériaux de type argile
anionique (ou hydrotalcite) [3,4]. Ces diffractogrammes présentent des pics intenses et
symétriques aux faibles valeurs de 2θ ainsi que des pics moins intenses et asymétriques aux
valeurs des 2θ plus élevées.
Parmi les raies (00L), les deux premières, (003) et (006), ont une intensité relativement
élevée ; ce résultat est tout à fait conforme [5] et leurs positions (en 2θ) donnent directement
accès aux valeurs des distances interréticulaires (interfoliaires) [dhkl=d (003) =2d (006)], et donc
au paramètre de la maille hexagonale c(Å)=3d (003)).
Dans la série des raies de type (hk0), la raie (110) est la seule facilement observable sur
le diffractogramme et sa position angulaire permet de voir l’arrangement des cations
métalliques dans les feuillets brucitiques, et de calculer le paramètre de maille a(Å)= 2d (110)
qui représente la distance cation –cation.
Les pics (003) situés aux environs de 2θ = 11,78° (R = 2); 11.73°(R = 3) ; 11.73° et
11.72° (R = 4 et 5 respectivement) correspondent à la valeur de l’espace interlamellaire d(003)
=7.50Å (R=2), d(003)=7.53Å (R=3), d(003)=7.53Å (R=4) et d(003)=7.54Å (R= 5) respectivement.
Par ailleurs, on peut bien distinguer la différence de l’intensité des deux premiers pics
d’indices respectifs (003) et (006) pour chacun des matériaux à différents rapport molaire
Zn/Al.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
85
Synthèse et caractérisation des HDL
(003)
Chapitre IV
10
20
30
50
60
(117)
(110)
(113)
(1013)
(116)
(0111)
(1010)
(107)
40
(018)
(015)
(104)
(101)
Counts
(012)
(006)
Zn2Al
Zn3Al
Zn4Al
Zn5Al
70
2 Theta
Figure IV.3. Diffractogramme X de la phase carbonaté [Zn-Al-CO3] à différents rapports molaires
La raie (110) est observable sur le diffractogramme à 2θ = 60.35° avec d(110)=1.53 Å.
Cette réflexion dépend de la nature des cations métalliques ainsi que de l’arrangement de ces
derniers dans les feuillets brucitiques ou du taux de substitution du métal divalent par le métal
trivalent. Le tableau IV.1 regroupe les valeurs des paramètres de maille expérimentaux :
Tableau IV.1. Paramètres de maille pour [Zn-Al-CO3].
d(003) (Å)
d(006) (Å)
d(110) (Å)
c(Å)
a(Å)
R=2
7.50
3.75
1.53
22,51
3,06
R=3
7.53
3.77
1,53
22,59
3,06
R=4
7.53
3.76
1.53
22,61
3,06
R=5
7.54
3.76
1.53
22,63
3,06
[Zn-Al-CO3]
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
86
Chapitre IV
Synthèse et caractérisation des HDL
Tableau IV.2. Indexations de la phase [Zn-Al-CO3].
2θ(°)
d (Å)
I/I0
hkl
11.78
7.50
100
003
23.69
3.75
55
006
33.98
2.63
4
101
34.69
2.58
54
012
37.43
2.40
5
104
39.37
2.28
44
015
44.20
2.04
2
107
47.02
1.93
20
01 8
53.31
1.71
9
1 0 10
56.75
1.62
4
0 1 11
60.35
1.53
12
110
61.73
1.50
13
113
64.16
1.45
5
1 0 13
65.77
1.41
6
116
67.67
1.38
4
117
b) Phases Mn-Al-CO3 :
Le diffractogramme des RX de l’hydrotalcite synthétisée est représenté par la figure
IV.4 et montre que l’allure est tout à fait caractéristique d’un hydroxyde double lamellaire
avec notamment les raies (003) et (006) rencontrées dans ces composés à structure lamellaire
[6]. En effet, l’hydrotalcite cristallise dans le système trigonal (groupe d’espace No166: R3m),
avec un empilement P3 des atomes d’oxygène des feuillets. L’indexation du diffractogramme
des RX peut être effectuée à l’aide d’une maille hexagonale, en prenant trois feuillets par
maille suivant la direction Oz.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
87
Chapitre IV
Synthèse et caractérisation des HDL
(003)
(006)
(012)
(101)
(013) (104)
(015)
(0111)
(018)
(110) (113)
(1013)
(1010)
Figure IV.4. Diffractogramme X de la phase carbonatée [Mn-Al-CO3] R=2
La distance inter réticulaire d(003) correspond à la distance inter feuillet, alors que la
distance inter réticulaire d(110) représente la moitié de la distance métal-métal dans les feuillets.
Les paramètres de la maille hexagonale peuvent être aisément calculés : a=2d(110)=3.16 Å et
c= 3d(003)=23.24 Å et sont en bon accord avec ceux retrouvés dans la littérature [7,8], Le
tableau IV.3 regroupe les valeurs des paramètres de maille expérimentaux :
Tableau IV.3. Paramètres de maille pour [Mn-Al-CO3].
[Mn-Al-CO3]
R=2
d(003) (Å)
d(006) (Å)
d(110) (Å)
c(Å)
a(Å)
7.74
3.87
1.58
23.25
3,16
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
88
(116)
Chapitre IV
Synthèse et caractérisation des HDL
Tableau IV.4. Indexations de la phase [Mn-Al-CO3].
2θ (°)
d (A°)
I/I0
hkl
11.41
7.74
54
003
22.92
3.87
36
006
29.40
3.03
6
101
31.37
2.84
17
012
33.31
2.68
12
013
37.46
2.39
12
104
41.47
2.17
9
015
45.22
2.00
7
018
49.74
1.83
4
1 0 10
51.75
1.76
22
0 1 11
58.14
1.58
6
110
59.44
1.55
6
113
63.71
1.45
3
1 0 13
67.62
1.38
1
116
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
89
Chapitre IV
Synthèse et caractérisation des HDL
IV.3.1.2. Caractérisation par DRX des produits calcinés :
a) Phases calcinés à 500°C : Zn-Al-500
◊
◊
Zn-Al-500 R=2
Zn-Al-500 R=3
Zn-Al-500 R=4
◊
Counts
◊
∗ ∗
∗
10
∗
∗
∗
20
30
40
50
60
∗
70
2 Theta
Figure IV.5. Diffractogrammes des phases calcinées à 500°C [Zn-Al-500] avec R=2, 3 et 4.
* Pics de ZnO (ASTM N° 00-001-1136, Zincite)
◊ Phases HDL
Tableau IV.5. Les principales raies de diffraction [Zn-Al-500].
2θ (°)
d (A°)
I/Io
15.67
5.64
6
32.10
2.78
100
36.39
2.46
96
48.08
1.89
24
56.71
1.62
30
63.02
1.47
24
68.68
1.36
34
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
90
Chapitre IV
Synthèse et caractérisation des HDL
Les diffractogrammes des RX représentant les échantillons calcinés à 500°C avec les
divers rapports Zn/Al ([Zn-Al-500]), sont représentés par la figure IV.5. On peut constater
que les traitements thermiques des phases carbonatées (Figures IV.3) entraînent une
disparition des raies de diffraction de la phase lamellaire pour R=2, en raison d'une
déshydroxylation du système et un dégagement des vapeurs des molécules H2O et le départ
des anions CO32- [9].
Il y’a lieu de noter que la calcination des phases [Zn-Al] à 500°C pour les rapports
molaires R=3, 4, n’entraine pas une deshydroxylation totale de la phase HDL qu’on peut le
noter sur la figure IV.5 où l’on voit bien les pics les plus intenses apparaitre avec la phase
ZnO.
En comparaison avec la référence A.S.T.M : 00-001-1136, on peut voir un accord entre
les valeurs expérimentales obtenues et les résultats mentionnés dans la littérature [10], ce qui
permet de déduire que la calcination à 500°C a entraîné la disparition des phases HDL et
l'apparition de l’oxyde de zinc ZnO dans les phases Zn-Al (Figure IV.5).
b) Phases calcinés à 250°C : Mn-Al-250
* *
Figure IV.6. Diffractogramme X de la phase calcinée à 250°C : [Mn-Al-250]
* : début d’apparition de la phase spinelle
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
91
Chapitre IV
Synthèse et caractérisation des HDL
c) Phases calcinées à 420°C : Mn-Al-420
90
80
S6
70
intensité
60
50
*
40
30
*
*
*
20
*
10
0
10
20
30
40
50
60
70
80
2 théta (°)
Figure IV.7. Diffractogramme X de la phase calcinée à 420 : [Mn-Al-420]
* : phase de structure spinelle
Tableau IV.6. Les principales raies de diffraction [Mn-Al-250].
2 θ (°)
d (A°)
I/Io
36.12
2.48
41
37.22
2.41
18
56.14
1.63
6
58.61
1.57
14
64.79
1.43
28
Le diffractogramme de la phase [Mn-Al] calcinée à 250°C (Figure IV.6) révèle la
transformation presque totale de la phase cristalline en une phase amorphe avec cependant
l’amorce d’un début, timide, de formation d’un oxyde qui est probablement l’oxyde de la
phase spinelle.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
92
Chapitre IV
Synthèse et caractérisation des HDL
Lorsque la phase est calcinée à 420°C (Figure IV.7), la phase amorphe persiste mais,
cependant on voit nettement l’apparition d’un nouvel oxyde identifié comme étant la structure
spinelle.
IV.3.2. Analyse des spectres infrarouges
Les spectres FTIR des matériaux [Zn-Al-CO3] et [Mn-Al-CO3] (Figures IV.8 et IV.9)
montrent qu’ils ont une même allure et sont typiques à ceux des hydrotalcites issus de la
littérature [11]. Ces spectres sont représentés dans les figures IV.8 et IV.9 pour [Zn-Al-CO3]
avec pour rapports molaires 2, 3, 4 et 5 et [Mn-Al-CO3] avec le rapport 2 respectivement. On
peut observer globalement qu’aux environs de 3400 cm-1, apparaissent une bande
d’absorption large et intense correspondante à la vibration de valence des groupements
hydroxyles libre ou à ceux des molécules d’eau inter lamellaires liées aux groupements
hydroxyles par des liaisons hydrogènes.
Une bande de vibration apparait aux environs de 3020 cm-1 dans le cas des phases
carbonatées [Zn-Al-CO3] et ceci quelque soit le rapport molaire. Elle est assignée au mode de
vibration de la liaison CO3-H2O [12].
Aux environs de 1600 cm-1 apparaît une bande d’absorption associée à la déformation
des molécules d’eau dans les deux types de matrices utilisées. La bande de vibration à
1500cm-1 est assignée au mode de vibration des carbonates libres. On peut observer, pour ces
phases, l’apparition d’une autre bande aux alentours de 1350 cm-1, attribuée à la présence des
carbonates. Les bandes de vibrations à des fréquences faibles(en dessous de 1000 cm-1) sont
attribuées aux liaisons métal-oxygène-métal formant les couches lamellaires de chacun des
matériaux.
Les spectres infrarouge des matériaux calcinés (Figures IV.10 et IV.11) montrent la
diminution relative de l’intensité des bandes d’absorption caractéristiques des molécules
d’eau (à environ 3400 cm-1 pour [Zn-Al-500] et [Mn-Al-420]), ainsi que dans la gamme
700 cm-1 à 500 cm-1 une augmentation de celles correspondant aux vibrations caractéristiques
des liaisons M-O. On outre, on observe que la bande située aux environs de 1370 cm-1 pour
les deux matériaux est encore détectable. Néanmoins, la faible intensité de cette bande,
comparée à celle observée pour les matériaux de départ, suggère que des ions carbonates sont
adsorbés à la surface des grains des matériaux calcinés, la présence de ces derniers serait due
à une contamination par le dioxyde de carbone atmosphérique [13, 14].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
93
Chapitre IV
Synthèse et caractérisation des HDL
Transmittance [%]
R=2
R=3
R=4
R=5
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
Wavenumber cm-1
Figure IV.8. Spectres FTIR des phases HDL : [Zn-Al-CO3].
Transmittance [%]
[Mn-Al-CO3]
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
-1
Wavenumber (cm )
Figure IV.9. Spectres FTIR de la phase carbonatée [Mn-Al-CO3] (R=2).
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
94
Chapitre IV
Synthèse et caractérisation des HDL
Transmittance [%]
R=2
R=3
R=4
R=5
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
-1
Wavenumber (cm )
Figure IV.10. Spectres FTIR des phases calcinées à 500°C [Zn-Al-500].
Transmittance [%]
[Mn-Al-250]
[Mn-Al-420]
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
-1
Wavenumber (cm )
Figure IV.11. Spectres FTIR des phases calcinées à 250 et 420°C [Mn-Al-T(°C)].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
95
Chapitre IV
Synthèse et caractérisation des HDL
IV.3.3.Caractérisation par analyses thermiques
L’analyse thermogravimétrique (ATG) qui permet d'apprécier la variation de masse d'un
échantillon en fonction de la température, est utile pour suivre l’évolution de la composition
(et dans certains cas de la structure) des solides au cours de leur calcination.
Sur le graphe enregistré (Figure IV.12), nous avons reporté, pour la série d'échantillons
Mn-Al, à la fois la courbe de perte de masse (TG) et celle de la dérivée masse/température
(DTG) en fonction de la température afin de mesurer plus précisément les températures
auxquelles sont associées les modifications du solide analysé.
Chaque thermogramme présente plusieurs pertes de masse bien différenciées comme
habituellement recensées dans la littérature [15-20]:
- la première perte de masse qui apparaît à une température inférieure à 240°C
correspond à la perte de l'eau physisorbée à la surface du matériau.
- le chauffage des échantillons à des températures autour de 370°C conduit à la perte de
molécules d'eau localisées dans le domaine inter lamellaire.
- une troisième perte de masse est enregistrée à environ 550°C est associée à la
décomposition des groupements hydroxyles et à celle des anions carbonates de compensation
(formation de CO2).
Figure IV. 12. ATD/ATG: matériau [Mn-Al-CO3].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
96
Chapitre IV
Synthèse et caractérisation des HDL
IV.3.4 : Analyse texturale : méthode BET
L’isotherme d’adsorption désorption d’azote du [Mn-Al-CO3] est présentée sur la figure
IV.13. Les matériaux ont été préalablement dégazés à 100°C durant six (06) heures.
Les propriétés texturales du matériau (la surface spécifique et le volume poreux) seront
obtenues par la technique d’adsorption-désorption d’azote (BET : théorie de Brunauer,
Emmett et Teller) [21].
L’isotherme d’adsorption-désorption de l’azote sur le matériau [Mn-Al-CO3] synthétisé
est de type II, caractéristique d’un matériau mésoporeux selon la classification de l’IUPAC
(Figure IV.13). L’allure de la courbe peut être expliquée par l’existence d’espace (pores) entre
les particules de taille nanométrique formant ainsi une porosité inter particulaire.
Comparativement aux isothermes de type IV, ceux de type II ne présentent pas un
plateau aux hautes valeurs P/P0, et sont caractéristiques de minéraux argileux. Ce
comportement vient de la physisorption d'azote qui a lieu entre les agrégats de particules de
plaquettes.
La désorption débute immédiatement après l’adsorption formant une boucle hystérésis
étroite caractéristique des types H3. Ce type d’hystérésis correspond aux mésopores ouverts
aux deux extrémités. Les valeurs des surfaces spécifiques SBET données par l’appareil sont
illustrées dans le tableau IV.7.
D’après la formule é = √3 ∗ 10
avec a (nm) représentant le paramètre de
la maille, M la masse molaire et Na le nombre d’Avogadro [22], la surface spécifique
théorique d’une phase HDL est plus grande que celle obtenue expérimentalement. En
pratique, une telle valeur n’est pas atteinte du fait que la surface interne est difficile à
atteindre.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
97
Chapitre IV
Synthèse et caractérisation des HDL
160
140
3
volume adsorbé (cm /g.STP)
180
S17
2
SBET=57,15 m /g
3
Vp=0,26 cm /g
Dp=18,44nm
120
100
80
60
40
20
0
0,0
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
P/P0
Figure IV. 13. Isotherme d’adsorption-désorption N2 dans [Mn-Al-CO3].
Tableau IV.7. Les données expérimentales obtenues par la méthode BET.
Echantillon
HDL
SBETa
Vpb
Dpc
[Mn-Al-CO3]
57.15
a
:l’aire
0.26
18.44
de la surface spécifique (m²/g), b :volume poreux (cm³/g), c :diamètre poreux (Å)
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
98
Chapitre IV
Synthèse et caractérisation des HDL
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Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
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Chapitre IV
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Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
100
CHAPITRE V:
ELIMINATION
DES COLORANTS PAR LES
HDL
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
V.1. INTRODUCTION
Dans cette optique, nous nous sommes proposés d’étudier l’élimination, à partir de
solutions aqueuses, de deux colorants : le Jaune Titan et le Bleu Trypan, utilisés dans
l’industrie textile [1] par sorption sur des matériaux synthétisés type hydrotalcite (HT) et par
leurs produits obtenus par calcination (HT-Calciné).
A cet effet, nous avons étudié, d’une part, l’influence de certains paramètres importants
sur le pouvoir décolorant des matériaux testés, en particulier, le temps de contact, le pH de la
solution, la masse de l’adsorbant, la concentration initiale en colorant et d’autre part, étudié la
réversibilité de la sorption en vue d’une éventuelle utilisation de ces matériaux comme
sorbants recyclables pour le traitement des eaux polluées par ces colorants[2].
V.2. SORPTION D’UN COLORANT DE L’INDUSTRIE TEXTILE
V.2.1. Matériaux utilisés
Les matériaux utilisés dans cette étude sont des hydrotalcites de synthèse (HT)
(Zn-Al-CO3), (Mn-Al-CO3) et les produits (HT-C) calcinés à 500°C pour (Zn-Al-500) et à
420°C pour (Mn-Al-420).
V.2. 2.Les colorants
V.2. 2. 1. Le Jaune Titan
Le Jaune Titan appelé aussi Clayton yellow, NaphthamineG, Thiazole yellow,
appartient à la famille des azoïques car caractérisé par la fonction azoïque –N=N–.
La structure développée du "Jaune Titan" est donnée par la figure V.1.
Figure V.1. Structure développée du "Jaune Titan".
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
102
Chapitre V
Elimination des colorants
c
par les HDL
Les principales caractéristiques
tiques de ce colorant sont regroupées dans le tablea
ableau V.1
Tableau V.1. Principales caractéristiques
caract
du "Jaune Titan".
Ca
Caractéristiques
du "Jaune Titan "
Formule brute
Masse molaire (g/mol)
Longueur d’onde max. (nm)
Point de fusion (°C)
Solubilité dans l’eau à 24°C
°C (g/l)
(g/
C28H19N5Na2O6S4
695.7
398 - 402
>300 (décomposition)
29
V.2. 2. 2. Le Bleu Trypan
Le Bleu Trypan est un colorant
co
vital utilisé pour colorer sélectivem
ctivement les tissus ou
cellules mortes ; c'est un grand colorant anionique du groupe des colorants
rants azoïques. Le bleu
trypan est aussi connu sous
ous le nom de Bleu Diamine et de Bleu Niagar
iagara. Il dérive de la
ditoluidine (C14H16N2).
Le bleu trypan estt ainsi nommé car il tue les trypanosomes,, parasites
para
entre autres
responsables de la maladie
ie du sommeil. Un analogue de ce colorant, la suramine
sur
est utilisée
en pharmacie contre la trypanos
panosomiase.
Le bleu trypan fut synthétisés
tisés pour la première fois par le chimiste alleman
llemand Paul Ehrlich en
1904.
La structure développée du "Ble
Bleu Trypan" est donnée par la figure V.2.
Figure V.2. Structure développée du " Bleu Trypan ".
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxy
’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnem
nnement
103
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
Les principales caractéristiques de ce colorant sont regroupées dans le tableau V.2.
Tableau V.2. Principales caractéristiques du "Bleu Trypan".
Caractéristiques du "Bleu trypan"
Formule brute
Masse molaire (g/mol)
Longueur d’onde max. (nm)
Point de fusion (°C)
Solubilité dans l’eau à 24°C (g/l)
C34H28N6Na4O14S4
964,837
607
> 300
10
La décoloration des solutions aqueuses par nos matériaux a été suivie par spectrophotométrie
d’absorption UV/visible.
V.3. RESULTATS EXPERIMENTAUX
V.3.1. Détermination de la longueur d’onde maximale
Nous avons effectués un balayage de longueurs d’onde entre 250 et 700 nm de solutions
de colorant au pH de la solution.
Les valeurs des longueurs d’onde maximales mesurées sont λmax = 400 nm pour le
Jaune Titan et λmax = 607 nm pour le Bleu Trypan. A ces dernières valeurs, nous avons établis
les courbes d’étalonnage représentant l’absorbance en fonction de la concentration des
solutions aqueuses de Jaune Titan et de Bleu Trypan, allant de 0 à 25 mg/l. Ces droites
d’étalonnage obéissent à la loi de Beer-Lambert avec un coefficient de détermination R2
proche de 1.
V.3.2. Concentrations résiduelles (Ce) et quantités adsorbées (Qe= x/m)
Un calcul simple permet d’obtenir la concentration résiduelle d’une solution (mg/l), à
partir de la courbe d’étalonnage Absorbance=f (Ce), avec la quantité de produit fixée. Celleci, exprimée en milligramme de soluté par gramme de solide adsorbant, est donnée par la
relation suivante :
x
V
= (Ci − C e ).
m
m
(V.1)
On a obtenu les courbes d’étalonnage pour :
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
104
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
Le Jaune Titan :
‫ = ݏܾܣ‬0.014 ‫ ܥ‬+ 0.009
(V.2)
Le Bleu Trypan :
‫ = ݏܾܣ‬0.026 ‫ ܥ‬+ 0.014
(V.3)
Où :
x
:
m
représente la quantité de polluant par unité de masse d’HDL (mg/g)
‫ܥ‬௜ :
la concentration initiale (mg/l).
‫ܥ‬௘ :
la concentration résiduelle à l’équilibre (mg/l).
m:
la masse d’adsorbant (g).
L’isotherme d’adsorption du colorant est obtenue en traçant la courbe :
x
= f (Ce).
m
0,40
0,35
Abs= 0.014.C+0.009
2
R = 0.997
0,30
Absorbance
0,25
0,20
0,15
0,10
0,05
0,00
0
5
10
15
20
25
C (mg/l)
Figure V.3. Courbe d’étalonnage du Jaune Titan.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
105
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
0,7
0,6
Abs= 0.026.C+ 0.014
2
R = 0.999
Absorbance
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0,0
0
5
10
15
20
25
C (mg/l)
Figure V.4. Courbe d’étalonnage du Bleu Trypan.
V.4. PARAMETRES
INFLUANT L’ADSORPTION DU COLORANT
V.4.1. Effet du rapport molaire sur la fixation
L’influence du rapport molaire R =
(M ) +2
dans les phases [Zn-Al-CO3] sur la sorption
( M ) +3
du Jaune Titan et du Bleu Trypan a été examinée. Des quantités de 50 mg de matériau pour
chaque rapport molaire 2, 3, 4 et 5, sont dispersées dans 20 ml des solutions de colorant aux
concentrations initiales respectives de Ci = 600mg/l et 400 mg/l pour le Jaune Titan et le Bleu
Trypan.
Après 24 heures d’agitation, les suspensions sont centrifugées et les concentrations
résiduelles des surnageants de chaque solution analysées par spectrométrie UV-visible à
400nm et à 607 nm pour le cas du Jaune Titan et pour cas du Bleu Trypan respectivement.
L’ensemble des résultats expérimentaux obtenus seront présentés et interprétés dans le
paragraphe discussion (paragraphe V.5).
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
106
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
V.4.2. Effet de la masse des matériaux sur la fixation du colorant
Des masses variables d’argiles carbonatées de [Zn-Al-CO3], de [Mn-Al-CO3] et de leurs
produits de calcination [Zn-Al-500] et [Mn-Al-420] ont été utilisées afin de tester leurs
efficacités dans la rétention des colorants. Des volumes de 20 ml de solution à concentrations
initiales en colorants de 300 mg/l et de 600 mg/l pour le Jaune Titan, et de 400 mg/l pour le
Bleu Trypan ont été mis en contact avec des masses des matériaux comprises entre 10 et 100
mg.
Après agitation et centrifugation, les surnageants, analysés par spectrométrie UV-visible
à la longueur d’onde maximale de chaque colorant, ont donnés les résultats reportés sur les
figures V.7, V.8, V.9,
V.10,
V.11 et V.12 et discutés dans le paragraphe discussion
(paragraphe V.5).
V.4.3. Cinétique d’adsorption
Pour la détermination du temps nécessaire pour atteindre l’équilibre, une étude
cinétique a été préalablement réalisée dans l’adsorption d’une solution du colorant textile par
les HDL synthétisées [3]. L’étude de l’adsorption a été réalisée à température ambiante et à
pH de la solution en utilisant une suspension de 250 mg des matériaux [Zn-Al-CO3] et
[Mn-Al-CO3] dans 100 ml de solution aqueuse des colorants Jaune Titan et Bleu Trypan à
concentration initiale de 600 mg/l et 400 mg/l respectivement. Les suspensions sont mises
sous agitation constante (à 400 tr/mn) pendant des durées de temps allant de 5 à 180 minutes.
A chaque durée de temps prévue, on effectue un prélèvement de 5 ml de solution de colorants.
Chaque suspension obtenue est ensuite centrifugée à 6500 tr/mn pendant 10 minutes. On
procède ensuite à des dilutions. A chaque fois la concentration résiduelle en colorant dans le
surnageant est mesurée à la longueur d’onde λmax = 400 nm pour le Jaune Titan et à 607 nm
pour le Bleu Trypan. La quantité du colorant fixée a été exprimée en milligramme de colorant
par gramme de matériau et notée x/m ou Qt. Cette dernière s’obtient à partir de la différence
entre la concentration initiale (Ci) et la concentration à l’instant t (Ct ou Ce = concentration à
l’équilibre).
Les taux d’élimination de chaque colorant sont calculés par la formule suivante (R%) :
R% =
(Ci − Ce )
Ci
× 100
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
(V.4)
107
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
V.4.4. Les isothermes d’adsorption
Les isothermes d’adsorption ont été réalisées par mise en suspension de mopt (mg) de
matériau dans 20ml de solution aqueuse de colorant aux concentrations allant de 50 à 800mg/l
au même pH de la solution. Les suspensions sont agitées pendant 24 heures à température
ambiante afin que l’équilibre soit atteint, puis centrifugées. Une dilution est ensuite effectuée.
Les surnageants sont ensuite analysés à 400 nm pour le Jaune Titan et à 607 nm pour le Bleu
Trypan.
Les quantités adsorbées du colorant par unité de masse du matériau (mg/g) à l’équilibre sont
déterminées par la relation suivante :
x
V
= (C i − C e ).
m
m
V.4.5. Modèles d’adsorption
Les données de l’adsorption des colorants Jaune Titan et Bleu Trypan sur les matériaux
[Zn-Al-CO3], [Mn-Al-CO3] et les mêmes produits calcinés sont traitées suivant les équations
linéarisées de Langmuir [4] et de Freundlich [5].
V.4.5.1. Modèle de Langmuir
En traçant [1/Qe] en fonction de [1/Ce], les courbes obtenues représentées par les figures
V.30, V.31, V.32 et V.33 correspondant à l’expression linéarisée du modèle de Langmuir
(voir 3éme chapitre § III.5.1).
V.4.5.2. Modèle de Freundlich
Les courbes représentant Log (Qe) en fonction Log (Ce) de obtenues sont représentées
par les figures V.34, V.35, V.36, V.37 et correspondant à l’expression linéarisée du modèle de
Freundlich (voir 3éme chapitre § III.5.2).
V.4.6. Effet du pH de la solution sur l’élimination des colorants
Des suspensions de mopt (mg) d’HDL sont introduites dans 20 ml de solution de Jaune
Titan à 600 mg/l et dans 20 ml de solution de Bleu Trypan à 400 mg/l. Dans chaque cas, le pH
est ajusté à l’aide des solutions d’acide chlorhydrique (1N) ou d’hydroxyde de sodium (1N).
Les solutions sont soumises à une agitation constante durant plusieurs heures, après quoi elles
sont centrifugées et les concentrations à l’équilibre, en colorant, dans le surnageant sont
déterminées par spectrophotométrie à 400 nm pour le Jaune Titan et à 607 nm pour le Bleu
Trypan.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
108
Chapitre V
Elimination des colorants
c
par les HDL
V.4.7. Régénération et réutilisation
réutilis
des matériaux
Vu leur faible coût et leur
leu tendance à se reconstruire, il serait intéress
ntéressant de réutiliser à
plusieurs reprises ces matériaux
ériaux après leur utilisation en adsorption.
L’effet de la réutilisation
sation de ces matériaux a donc été étudié en effectuant
effectu
quatre cycles
de régénération-adsorption.
n. Pour
Pou chaque cycle réalisé, une désorption du colorant
co
retenue sur
les solides est réalisée par une calcination à 500°C pour Zn-Al. Ainsi, laa réutilisation
ré
de ces
solides peut avoir lieu à nouvea
ouveau.
Des suspensions de 500 mg
m de [Zn-Al-CO3] et [Zn-Al-500] sont dispersés
dispe
dans 100 ml
de solutions aqueuses contenan
ntenant le Jaune Titan et ensuite le Bleu Trypa
rypan à concentration
initiale 600 mg/l pour le Jaune
une Titan et 400 mg/l pour le Bleu Trypan. Après
Aprè quelques heures
d’agitation, les matériaux sont
son récupérés par centrifugation, séchés, broyés
bro
et calcinés à
500°C afin d’éliminer le colorant
colora retenu sur ces matériaux. Les surnageants
geants sont analysés par
spectrophotométrie aux mêmes
êmes longueurs d’ondes citées (400 nm pour
our le Jaune Titan et à
607nm pour le Bleu Trypan). Les
L solides sont, par la suite, récupérés pour
our êt
être réutilisés en les
dispersant, à nouveau, dans des nouvelles solutions de colorant.
V.5. DISCUSSIONS DES RESULTA
ESULTATS
V.5.1.Influence du rapport
apport molaire
mo
250
245
Qe (mg/g)
240
235
230
225
220
215
2
3
4
5
Rapport molaire
Figure V.5. Influence
Influ
du rapport molaire R sur la fixation
n du Jaune Titan.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxy
’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnem
nnement
109
Chapitre V
Elimination des colorants
c
par les HDL
80
70
Qe (mg/g)
60
50
40
30
20
10
0
2
3
4
5
Rapport molaire
Figure V.6. Influence
nce du rapport molaire R sur la fixation du Bleuu Trypan
Tr
.
Les résultats des quantité
antités fixées (Figures V.5 et V.6) montrent que le rapport molaire R
a un effet significatif sur la fixation
fix
des deux types de colorants. Les valeurs
valeu de x/m (mg/g)
calculées pour le Jaune Titan de concentration initiale de 600 mg/l surr le matériau
m
carbonaté
[Zn-Al-CO3] à différent rapports
rappor R= 2, 3, 4 et 5 sont respectivement 245,057
245,
mg/g, 227,57
mg/g, 225,31 mg/g et 231,64 mg/g.
m
Le matériau [Zn-Al-CO3] obtenu avec le rapport molaire R=2 présent
résente une plus grande
capacité d’adsorption parr rapport
rapp
au même matériau élaboré avec les autres valeurs de
rapports molaires R.
Les mêmes constatations
tations peuvent être observées concernant le Bleu
leu Trypan dont les
valeurs des capacités d’adsorp
adsorption x/m (mg/g) calculées pour les matériaux
matér
à différents
rapports R=2, 3, 4 et 5 sont respectivement 79,64 mg/g, 67,11 mg/g,
g, 57,67
57, mg/g et 59,74
mg/g où le rapport R=2 est,, encore
en
une fois, plus intéressant. Pour cela on garde le rapport
R=2 pour les expériences qui suivent.
su
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxy
’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnem
nnement
110
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
V.5.2. Influence de la masse des HDL sur la fixation du Jaune Titan et du Bleu
Trypan
V.5.2.1. Cas des matériaux carbonatés
Ci=600mg/l
Ci=300mg/l
700
600
Qe(mg/g)
500
400
300
200
100
0
0,00
0,02
0,04
0,06
0,08
0,10
m(mg/20 ml)
Figure V.7. Influence de la masse de [Zn-Al-CO3] sur la fixation du Jaune Titan à différentes
concentrations.
Zn-Al-CO3
Mn-Al-CO3
700
600
Qe (mg/g)
500
400
300
200
100
0
0
20
40
60
80
100
m (mg/20 ml)
Figure V.8. Influence de la masse de [Zn-Al-CO3] et [Mn-Al-CO3] sur la fixation du Jaune Titan.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
111
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
Zn-Al-CO3
Mn-Al-CO3
800
700
Qe (mg/g)
600
500
400
300
200
100
0
0
20
40
60
80
100
m (mg/20 ml)
Figure V.9. Influence de la masse de [Zn-Al-CO3] et [Mn-Al-CO3] sur la fixation du Bleu Trypan.
V.5.2.2. Cas des matériaux calcinés
600 mg/l
300 mg/l
800
700
Qe (mg/g)
600
500
400
300
200
100
0
0,00
0,02
0,04
0,06
0,08
0,10
m (g/20 ml)
Figure V.10. Influence de la masse de [Zn-Al-500] sur la fixation du Jaune Titan à différentes
concentrations.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
112
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
Zn-Al-500
Mn-Al-420
800
700
Qe (mg/g)
600
500
400
300
200
100
0
0
20
40
60
80
100
m (mg/20 ml)
Figure V.11. Influence de la masse de [Zn-Al-500] et [Mn-Al-420] sur la fixation du Jaune Titan.
Zn-Al-500
Mn-Al-420
800
700
Qe (mg/g)
600
500
400
300
200
100
0
0
20
40
60
80
100
m (mg/20 ml)
Figure V.12. Influence de la masse de [Zn-Al-500] et [Mn-Al-420] sur la fixation du Bleu Trypan.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
113
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
Le tableau V.3 représente les masses optimisées des matériaux carbonaté [Zn-Al-CO3],
[Mn-Al-CO3] et calciné [Zn-Al-500], [Mn-Al-420] retenues dans fixation des colorants :
Jaune Titan et Bleu Trypan.
Tableau V.3. Masses optimales de [Zn-Al-CO3], [Mn-Al-CO3] et [Zn-Al-500], [Mn-Al-420]
retenues dans la fixation des colorants.
Nom du Colorant utilisé
Jaune Titan
Bleu Trypan
Taux
Masse
Quantité
Taux
Masse
Quantité
d’HDL
absorbée
d’élimination du
d’HDL
absorbée
(mg)
(mg/g)
colorant (%)
(mg)
(mg/g)
[Zn-Al-CO3]
70
144.81
84.47
60
107.69
53.84
[Mn-Al-CO3]
70
114.48
66.78
70
108.86
95.25
[Zn-Al-500]
50
191.71
79.88
50
156.96
98.10
[Mn-Al-420]
40
155.71
85.23
50
153.18
95.74
d’élimination
du colorant
(%)
Les résultats des expériences relatives à l’effet de la masse des matériaux adsorbants sur
des quantités de colorants fixées sont représentés dans les figures V.7, V.8, V.9, V.10, V11 et
V12. Nous constatons que la sorption du colorant est affectée par la variation de la masse de
sorbant ainsi que la concentration en polluant. Ceci semble être en accord avec les résultats
obtenus par d’autres auteurs concernant la sorption d’autres anions [6,7], et provient du fait
que lorsque la masse du sorbant augmente les cristallites tendent à s’agglomérer, ce qui
engendre une diminution de la surface totale des particules du sorbant disponibles pour
l’adsorption des anions [2], on remarque aussi que la capacité d’adsorption augmente avec
l’augmentation de la concentration en colorant (Figures V.7, V.10).
L’adsorption maximale des colorants est obtenue pour les quantités d’adsorbants
suivantes :
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
114
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
Pour le colorant Jaune Titan, une masse de 70 mg de chaque matériau carbonaté a
donné lieu à une adsorption maximale de 144,81 mg/g pour [Zn-Al-CO3-Jaune Titan] et de
114,48 mg/g pour [Mn-Al-CO3-Jaune Titan].
Lors des tests d’adsorption du Bleu Trypan, les masses optimales de matériaux
carbonatés obtenues sont de 60 mg pour [Zn-Al-CO3-Bleu Trypan] et 70 mg pour
[Mn-Al-CO3-Bleu Trypan] correspondant aux quantités maximales adsorbées de 107,69 mg/g
et 108,86 mg/g respectivement.
Lors de l’utilisation des matériaux calcinés, les masses de [Zn-Al-500-Jaune Titan] et
[Mn-Al-420-Jaune Titan] obtenues sont de 50 mg et 40 mg respectivement, lors de
l’adsorption et les quantités maximales adsorbées de colorant Jaune Titan fixées sont 191,71
mg/g et 155,71 mg/g par les matériaux [Zn-Al-500-Jaune Titan], [Mn-Al-420-Jaune Titan]
respectivement.
La masse optimale de 50 mg a été retenue lors de l’adsorption du Bleu Trypan par les
matériaux calcinés avec comme quantités maximales adsorbées de 156,96 mg/g, 153,18 mg/g
pour [Zn-Al-500-Bleu Trypan] et [Mn-Al-420-Bleu Trypan] respectivement.
Le matériau [Zn-Al-CO3] et son produit calciné [Zn-Al-500] semblent donner une
meilleure capacité d’adsorption.
V.5.3. Etude cinétique
Zn-Al-CO3
Mn-Al-CO3
150
140
130
120
110
Qe (mg/g)
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
200
temps (min)
Figure V.13. Cinétique de fixation du Jaune Titan sur [Zn-Al-CO3] et [Mn-Al-CO3].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
115
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
Zn-Al-500
Mn-Al-420
200
Qe (mg/g)
150
100
50
0
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
200
temps (min)
Figure V.14. Cinétique de fixation du Jaune Titan sur [Zn-Al-500] et [Mn-Al-420].
Zn-Al-CO3
Mn-Al-CO3
160
140
Qe (mg/g)
120
100
80
60
40
20
0
0
50
100
150
200
250
temps (min)
Figure V.15. Cinétique de fixation du Bleu Trypan sur [Zn-Al-CO3] et [Mn-Al-CO3].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
116
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
Zn-Al-500
Mn-Al-420
160
140
Qe (mg/g)
120
100
80
60
40
20
0
0
50
100
150
200
250
temps (min)
Figure V.16. Cinétique de fixation du Bleu Trypan sur [Zn-Al-500] et [Mn-Al-420].
Les courbes représentées sur les figures V.13, V.14, V.15 et V.16 donnent les variations
de la capacité d'adsorption x/m (mg/g) en fonction du temps de contact (en minutes).Ceux-ci
mettent en évidence deux types de phénomènes : une adsorption rapide pour un temps de
contact compris entre 0 et tcont (min) (Tableau V.4) de chaque matériau suivie par une
adsorption lente après cette période : phénomène dû probablement à la résistance au transfert
de matière à l’intérieur des grains des particules argileuses. Un résultat analogue avait, par
ailleurs, été observé par d’autres auteurs pour la sorption d’un colorant réactif le Jaune LS-R
sur une hydrotalcite de synthèse [2]. L’élimination des colorants Jaune Titan et Bleu Trypan
par les matériaux carbonatés [Zn-Al-CO3], [Mn-Al-CO3] et calcinés [Zn-Al-500],
[Mn-Al-420] est influencée par le paramètre temps ; les temps d’équilibre obtenus varient
selon le matériau, d’une part, et selon le colorant éliminé d’autre part.
C’est ainsi qu’on peut noter une différence apparente entre les matériaux [Zn-Al-CO3],
[Mn-Al-CO3] et les produits de calcination qui se traduit par des temps d'équilibre optimaux
respectivement de 60, 60, 30 et 40 min lors de l’élimination du Jaune Titan et de 60, 80, 25 et
40 min pour l’élimination du Bleu Trypan.
Le tableau V.4 représente les temps optimums de fixation des colorants " Jaune Titan " et
"Bleu Trypan" sur les matériaux carbonaté [Zn-Al-CO3], [Mn-Al-CO3] et calciné [Zn-Al-500]
[Mn-Al-420].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
117
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
Tableau V.4. Les temps optimums de fixation des colorants "Jaune Titan" et "Bleu Trypan"
sur les matériaux carbonaté [Zn-Al-CO3] et calciné [Zn-Al-500]
Colorant
Jaune Titan
Temps de
contact
(minutes)
[Zn-Al-CO3]
Bleu Trypan
Qe (mg/g)
Rendement
(%)
Temps de
contact
(minutes)
Qe (mg/g)
Rendement
(%)
60
146,91
40,80
60
158,41
99
[Mn-Al-CO3]
60
72,77
30,32
80
35,08
26,20
[Zn-Al-500]
30
236,57
98,57
25
159,46
99,66
[Mn-Al-420]
40
233.14
97,14
40
91.49
25,34
V.5.4. Les modèles cinétiques (Ordre des réactions)
V.5.4.1. Réaction du 1er ordre :
Z-Al-CO3
Mn-Al-CO3
0,020
1/Qt= 0.089.1/t+0.0127
2
R = 0.975
0,018
0,014
-1
1/Qt (mg .g)
0,016
0,012
1/Qt= 0.0144.1/t+0.0066
2
R = 0.9675
0,010
0,008
0,006
0,00
0,05
0,10
0,15
0,20
-1
1/t (min )
Figure V.17. Réaction de 1er ordre dans la fixation du Jaune Titan par [Zn-Al-CO3], [Mn-Al-CO3].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
118
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
Zn-Al-500
Mn-Al-420
0,0050
1/Qt= 0.005.1/t+ 0.004
2
R = 0.989
-1
1/Qt (mg .g)
0,0048
1/Qt= 8.834 E-4.1/t+0.004
0,0046
2
R = 0.982
0,0044
0,0042
0,00
0,02
0,04
0,06
0,08
0,10
0,12
0,14
0,16
0,18
0,20
0,22
-1
1/t (min )
Figure V.18. Réaction de 1er ordre pour la fixation du Jaune Titan sur [Zn-Al-500], [Mn-Al-420].
Zn-Al-CO3
Mn-Al-CO3
1/Qt= 0.133.1/t+ 0.027
0,035
2
R = 0.962
0,030
-1
1/Qt (mg .g)
0,025
0,020
0,015
1/Qt= 0.007.1/t+ 0.006
2
0,010
R = 0.941
0,005
0,00
0,02
0,04
0,06
0,08
0,10
-1
1/t (min )
Figure V.19. Réaction de 1er ordre dans la fixation du Bleu Trypan par [Zn-Al-CO3] et [Mn-Al-CO3].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
119
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
Zn-Al-500
Mn-Al-420
0,020
0,018
0,016
1/Qt= 0.044.1/t+ 0.01
-1
1/Qt (mg .g)
2
R = 0.989
0,014
0,012
0,010
1/Qt= 0.002.1/t+ 0.006
0,008
2
R = 0.985
0,006
0,00
0,05
0,10
0,15
0,20
-1
1/t (min )
Figure V.20. Réaction de 1er ordre pour la fixation du Bleu Trypan sur [Zn-Al-500] et [Mn-Al-420].
V.5.4.2. Réaction du 2ème ordre :
Zn-Al-CO3
Mn-Al-CO3
2,6
2,4
2,2
2,0
t/Qt (g.min/mg)
1,8
t/Qt= 0.012.1/t+0.124
t/Qt= 0.006.1/t+ 0.012
2
1,6
R = 0.992
2
R = 0.999
1,4
1,2
1,0
0,8
0,6
0,4
0,2
0,0
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
200
t (min)
Figure V.21. Réaction de 2ème ordre pour la fixation du Jaune Titan sur [Zn-Al-CO3] et [Mn-Al-CO3].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
120
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
Zn-Al-500
Mn-Al-420
0,8
0,7
t/Qt (g.min/mg)
0,6
t/Qt= 0.004.t+ 4.94e-4
0,5
2
R = 0.999
0,4
t/Qt= 0.004.t+ 0.004
2
R = 0.999
0,3
0,2
0,1
0,0
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
200
temps (min)
Figure V.22. Réaction de 2ème ordre pour la fixation du Jaune Titan sur [Zn-Al-500] et [Mn-Al-420].
Zn-Al-CO3
Mn-Al-CO3
6
5
t/Qt= 0.026.t+ 0.142
2
R = 0.999
t/Qt (g.min/mg)
4
3
2
t/Qt= 0.006.t+ 0.007
2
R = 0.999
1
0
0
50
100
150
200
250
t (min)
Figure V.23. Réaction de 2ème ordre pour la fixation du Bleu Trypan sur [Zn-Al-CO3] et [Mn-Al-CO3].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
121
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
Zn-Al-500
Mn-Al-420
2,2
2,0
1,8
t/Qt (g.min/mg)
1,6
t/Qt= 0.010.t+ 0.026
1,4
2
R = 0.999
1,2
1,0
t/Qt= 0.006.t+ 0.001
0,8
2
R = 0.999
0,6
0,4
0,2
0,0
0
50
100
150
200
250
temps (min)
Figure V.24. Réaction de 2ème ordre pour la fixation du Bleu Trypan sur [Zn-Al-500] et [Mn-Al-420].
Tableau V.5. Constantes de vitesse d’adsorption des colorants par [Zn-Al-CO3],
[Mn-Al-CO3], [Zn-Al-500] et [Mn-Al-420].
Matériaux carbonatés
colorant
Jaune
Titan
Bleu
Trypan
Matériau
Première ordre
Qm
K1(min-1)
(mg/g)
R
K2
(g/mg.mn)
2
Deuxième ordre
V0 (mg /g.
Qm(mg/g)
min)
R2
Zn-Al-CO3
2,175
151,05
0,967
0,00356
149,92
80,12
0,999
Mn-Al-CO3
6,975
78,30
0,975
0,00130
78,55
8,05
0,992
Zn-Al-CO3
1,133
160,51
0,941
0,00531
161,03
137,93
0,999
Mn-Al-CO3
4,871
36,40
0,962
0,00506
37,16
6,99
0,999
Matériaux calcinés
Jaune
Titan
Bleu
Trypan
1,239
242,13
0,989
0,00358
240,96
208,33
0,999
0,206
233,64
0,982
0,000203
233,10
11,02
0,999
Zn-Al-500
0,354
161,03
0,985
0,02217
160,51
571,42
0,999
Mn-Al-420
4,401
98,81
0,989
0,00427
94,34
38,08
0,999
Zn-Al-500
Mn-Al-420
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
122
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
Les courbes de Lagergren linéarisées [8] ne veulent pas forcément dire que la cinétique
d’adsorption d’un colorant donné sur les HDL carbonatés ou calcinés soit décrite par
l’équation du premier ordre ; en effet et selon les valeurs des coefficients de corrélation R2 qui
sont proches de l’unité dans toutes les expériences décrivant la cinétique du pseudo-second
ordre; il est improbable que le processus de fixation des colorants n’obéit à une cinétique du
1er ordre [9].
L’utilisation de l’équation de pseudo-second ordre, dans l’adsorption du "Jaune Titan"
et du "Bleu Trypan" sur les matériaux étudiés, laisse remarquer que la capacité d’adsorption
Qm dans le cas des matériaux calcinés est supérieure à celle de Qm des matériaux carbonatés.
Les valeurs des coefficients de corrélation sont proche de l’unité dans tous les cas et sont
supérieurs à ceux obtenus lors de l’application du modèle cinétique du premier ordre. Ainsi,
l’adsorption des colorants : "Jaune Titan" et " Bleu Trypan" par les matériaux carbonatés et
calcinés suit très probablement une expression de vitesse de pseudo second ordre [10].
V.5.5. Isotherme d’adsorption
R=2
R=3
R=4
300
250
Qe (mg/g)
200
150
100
50
0
0
100
200
300
400
Ce (mg/l)
Figure V.25. Isotherme d’adsorption du Jaune Titan par [Zn-Al-CO3].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
123
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
Mn-Al-CO3
300
250
Qe (mg/g)
200
150
100
50
0
0
100
200
300
400
Ce(mg/l)
Figure V.26. Isotherme d’adsorption du Jaune Titan par [Mn-Al-CO3].
Qe (mg/g)
Zn-Al-500
Mn-Al-420
0
100
200
300
400
500
Ce (mg/l)
Figure V.27. Isotherme d’adsorption du Jaune Titan par [Zn-Al-500] et [Mn-Al-420].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
124
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
Zn-Al-CO3
Mn-Al-CO3
120
100
Qe(mg/g)
80
60
40
20
0
100
200
300
400
500
600
700
800
Ce(mg/l)
Figure V.28. Isotherme d’adsorption du Bleu Trypan sur [Zn-Al-CO3] et [Mn-Al-CO3].
Zn-Al-500
Mn-Al-420
350
300
Qe(mg/g)
250
200
150
100
50
0
0
20
40
60
80
100
120
140
Ce(mg/l)
Figure V.29. Isotherme d’adsorption du Bleu Trypan sur [Zn-Al-500] et [Mn-Al-420].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
125
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
Nous avons reporté les isothermes d’adsorption des colorants textiles (Jaune Titan et
Bleu Trypan) par les différentes argiles anioniques synthétisées. Les courbes des isothermes
d’adsorption des colorants sont de forme L et varient avec la nature de l’argile.
D’après la classification de Gilles [11], les isothermes obtenues pour [Zn-Al-CO3],
[Mn-Al-CO3] et pour [Zn-Al-500], [Mn-Al-420] sont de " type L" de la classification de
Langmuir et présentent une pente initiale plus ou moins marquée indiquant que l’adsorbant
agit avec efficacité élevée à faible concentration du colorant. Ceci traduit probablement des
interactions importantes à la surface du matériau et une affinité colorant/argile, élevée. A
mesure que la concentration à l’équilibre augmente, le nombre de sites vacants diminue, avec
la possibilité pour le colorant de s’adsorber soit horizontalement à la surface de l’adsorbat,
soit verticalement.
Nous observons également que les quantités de colorant retenues par les matrices
calcinées [Zn-Al-500], [Mn-Al-420] sont significativement supérieures à celles observées
avec [Zn-Al-CO3], [Mn-Al-CO3]; la différence de sorption marquée entres les deux types de
matériaux "carbonaté" et "calciné" est liée au déplacement difficile des anions carbonates du
matériau carbonatés, en raison de la faible taille de l’anion carbonate par rapport à sa charge
[12].
Le matériau [Zn-Al-CO3] et son produit calciné [Zn-Al-500], présentent une meilleure
efficacité de fixation du colorant pour des concentrations élevées par rapport aux autres
matériaux.
V.5.6.Modèles d’adsorption
V.5.6.1. Modèle de Langmuir :
En traçant [1/Qe] en fonction de [1/Ce], on obtient les courbes représentées par les
figures V.30, V.31, V.32 et V.33 correspondant à l’expression linéarisée du modèle de
Langmuir (3éme chapitre § III.5.1).
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
126
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
Zn-Al-CO3
Mn-Al-CO3
0,050
0,045
0,040
1/Qe= 0.265.1/Ce+ 0.011
0,035
1/Qe (mg> .g)
2
R = 0.955
-1
0,030
0,025
0,020
1/Qe= 0.171.1/Ce+ 0.003
0,015
2
R = 0.974
0,010
0,005
0,000
0,00
0,02
0,04
0,06
0,08
0,10
0,12
0,14
-1
1/Ce (mg .l)
Figure V.30. Isotherme de Langmuir dans l’adsorption du Jaune Titan sur [Zn-Al-CO3] et [Mn-Al-CO3].
Zn-Al-500
Mn-Al-420
0,030
1/Qe= 2.378.1/Ce+0.003
2
R = 0.963
0,025
-1
1/Qe (mg .g)
0,020
0,015
1/Qe= 0.042.1/Ce+0.003
0,010
2
R = 0.992
0,005
0,00
0,02
0,04
0,06
0,08
0,10
0,12
-1
1/Ce (mg .l)
Figure V.31. Isotherme de Langmuir pour l’adsorption du Jaune Titan sur [Zn-Al-500] et [Mn-Al-420].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
127
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
Zn-Al-CO3
Mn-Al-CO3
0,045
0,040
0,035
1/Qe=0.5809.1/Ce+0.019
2
R =0.885
-1
1/Qe(mg .g)
0,030
0,025
1/Qe=1.444.1/Ce+0.0056
0,020
2
R =0.998
0,015
0,010
0,005
0,000
0,005
0,010
0,015
0,020
0,025
0,030
0,035
-1
1/Ce(mg .l)
Figure V.32. Isotherme de Langmuir pour l’adsorption du Bleu Trypan sur [Zn-Al-CO3] et [Mn-Al-CO3].
Zn-Al-500
Mn-Al-420
0,025
1/Qe= 0.0608.1/Ce+0.0025
2
R = 0.988
0,020
-1
1/Qe(mg .g)
1/Qe= 0.0135.1/Ce+0.0057
2
R = 0.965
0,015
0,010
0,005
0,000
-0,2
0,0
0,2
0,4
0,6
0,8
1,0
1,2
1,4
1,6
-1
1/Ce(mg .l)
Figure V.33. Isotherme de Langmuir pour l’adsorption du Bleu Trypan sur [Zn-Al-500] et [Mn-Al-420].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
128
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
V.5.6.2. Modèle de Freundlich :
En traçant Log (Qe) en fonction de Log (Ce), on obtient les courbes représentées par les
figures V.34, V.35, V.36 et V.37 correspondant à l’expression linéarisée du modèle de
Freundlich (3éme chapitre § III.5. 2).
Zn-Al-CO3
Mn-Al-CO3
Log Qe= 0.563 Log Ce+1.121
2,4
2
R = 0.988
2,2
Log Qe
2,0
1,8
Log Qe= 0.366 Log Ce+1.036
2
1,6
R = 0.97
1,4
1,2
0,8
1,0
1,2
1,4
1,6
1,8
2,0
2,2
2,4
2,6
2,8
Log Ce
Figure V.34. Isotherme de Freundlich pour l’adsorption du Jaune Titan sur [Zn-Al-CO3] et [Mn-Al-CO3].
Zn-Al-500
Mn-Al-420
Log Qe= 0.327 Log Ce+ 1.794
2,50
2
R = 0.994
2,45
2,40
2,35
2,30
2,25
Log Qe
2,20
2,15
Log Qe= 0.654 Log Ce+ 0.351
2,10
2
R = 0.995
2,05
2,00
1,95
1,90
1,85
1,80
1,75
0,8
1,0
1,2
1,4
1,6
1,8
2,0
2,2
2,4
2,6
2,8
Log Ce
Figure V.35. Isotherme de Freundlich pour l’adsorption du Jaune Titan sur [Zn-Al-500] et [Mn-Al-420].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
129
Elimination des colorants par les HDL
Log Qe
Chapitre V
2,15
2,10
2,05
2,00
1,95
1,90
1,85
1,80
1,75
1,70
1,65
1,60
1,55
1,50
1,45
1,40
1,35
1,30
Zn-Al-CO3
Mn-Al-CO3
Log Qe= 0.562 Log Ce+0.5807
2
R = 0.959
Log Qe= 0.249 Log Ce+1.039
2
R = 0.939
1,4
1,6
1,8
2,0
2,2
2,4
2,6
2,8
3,0
Log Ce
Figure V.36. Isotherme de Frendlich pour l’adsorption du Bleu Trypan sur [Zn-Al-CO3] et [Mn-Al-CO3].
Zn-Al-500
Mn-Al-420
2,6
2,4
Log Qe= 0.805 Log Ce+1.221
2
R = 0.993
Log Qe
2,2
Log Qe= 0.349 Log Ce+1.638
2
R = 0.988
2,0
1,8
1,6
-0,5
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
Log Ce
Figure V.37. Isotherme de Freundlich pour l’adsorption du Bleu Trypan sur [Zn-Al-500] et [Mn-Al-420].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
130
Tableau V.6. Constantes de Langmuir et de Freundlich pour le colorant adsorbé sur [Zn-Al-CO3], [Mn-Al-CO3], [Zn-Al-500] et [Mn-Al-420].
Langmuir
Jaune Titan
Qm
KL
Freundlich
Bleu Trypan
R2
(mg/gr)
Qm
Jaune Titan
Bleu Trypan
KL
R2
1/n
KF
R2
1/n
KF
R2
(mg/gr)
[Zn-Al-CO3]
254,45
0,02285
0,974
50.83
0.03386
0.885
0,563
13,24
0,988
0,249
10,96
0,939
[Mn-Al-CO3]
84,17
0,04466
0,955
176.67
0.003917
0.998
0,366
10,87
0,97
0.562
3.80
0.959
[Zn-Al-500]
287,35
0,08221
0,992
173.91
0.425925
0.965
0,327
62,23
0,994
0,349
43,51
0,988
[Mn-Al-420]
322,58
0,0013
0,963
387.59
0.042392
0.988
0,654
2,24
0,995
0.805
16.66
0.993
Les tracés des figures V.30, V.31, V.32, V.33, V.34, V.35, V.36 et V.37 sont des
droites avec des coefficients de détermination proches de l’unité. Cependant, le modèle de
Langmuir convient mieux pour décrire l’adsorption des deux colorants sur les matériaux
étudiés. Ce modèle est caractérisé par la détermination de la capacité d’adsorption maximale
du matériau. En effet, les matériaux considérés présentent des capacités d’adsorption
différentes variant de 254,45 mg/g pour [Zn-Al-CO3], 84,17 mg/g pour [Mn-Al-CO3], 287,35
mg/g pour [Zn-Al-500] et 322,58 mg/g pour [Mn-Al-420] dans le cas du Jaune Titan et de
50,83 mg/g pour [Zn-Al-CO3], 176,67 mg/g pour [Mn-Al-CO3], 173,91 mg/g pour [Zn-Al500] et 387,59 mg/g pour [Mn-Al-420] dans le cas de l’adsorption du Bleu Trypan.
L’exploitation des équations des droites de l’isotherme de Freundlich permet de calculer
les constantes KF et n qui varient selon le type de matériau et selon le colorant utilisé.
D’après les valeurs de n qui sont supérieures à 1, on peut conclure que l’adsorption est
favorable dans tous les cas. L’efficacité d’adsorption de ces matériaux est d’autant plus élevée
que le coefficient n est petit [13] ; nous proposons ainsi une sorte de classement selon
l'efficacité du matériau et le colorant à fixer comme suit :
Pour les matériaux carbonatés :
[Zn-Al-CO3-JT]> [Mn-Al-CO3-BT]> [Mn-Al-CO3-JT] > [Zn-Al-CO3-BT].
Pour les matériaux calcinés:
[Mn-Al-420-BT] > [Mn-Al-420-JT]> [Zn-Al-500-JT]>[Zn-Al-500-BT].
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
V.5.7. Influence du pH sur la fixation du "Jaune Titan" et du "Bleu Trypan" sur les
matériaux [Zn-Al-CO3], [Mn-Al-CO3], [Zn-Al-500] et [Mn-Al-420]
Qe (mg/g)
Zn-Al-CO3
Mn-Al-CO3
200
190
180
170
160
150
140
130
120
110
100
90
80
70
60
50
40
30
4
5
6
7
8
9
10
pH initial
Figure V.38. Effet du pH initial sur la fixation du Jaune Titan sur [Zn-Al-CO3], [Mn-Al-CO3].
Zn-Al-CO3
Mn-Al-CO3
90
85
80
Qe (mg/g)
75
70
65
60
55
50
45
4
5
6
7
8
9
10
pH initial
Figure V.39. Effet du pH initial sur la fixation du Bleu Trypan sur [Zn-Al-CO3], [Mn-Al-CO3].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
133
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
Zn-Al-500
Mn-Al-420
300
Qe (mg/g)
250
200
150
100
50
4
5
6
7
8
9
10
pH initial
Figure V.40. Effet du pH initial sur la fixation du Jaune Titan sur [Zn-Al-500], [Mn-Al-420].
Zn-Al-500
Mn-Al-420
160
150
140
Qe (mg/g)
130
120
110
100
90
80
3
4
5
6
7
8
9
10
pH initial
Figure V.41. Effet du pH initial sur la fixation du Bleu Trypan sur [Zn-Al-500], [Mn-Al- 420].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
134
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
Afin de déterminer la stabilité de l’absorbant et voir son effet sur le processus chimique,
l’influence du pH sur la capacité d’adsorption des matériaux synthétisés a été évaluée (figures
V.38, V.39, V.40 et V.41). La capacité d’adsorption est légèrement influencée par la variation
du pH allant d’un milieu acide (pH=4) vers un milieu basique (pH=10), pour [Zn-Al-CO3] et
son produit de calcination. Par ailleurs, ce comportement confirme la grande stabilité des
phases HDL en termes de solubilité, montrant l’avantage d’utiliser ces matériaux dans les
traitements de l’eau dans un large domaine de pH [14]. Par contre il y’avait une variation
significatif de la capacité d’adsorption pour [Mn-Al-CO3] et son produit de calcination.
A pH élevé (basique), la diminution de l’adsorption est principalement due à la
concurrence avec intercalation des ions carbonates. (Voir tableau V.7).
Tableau. V.7. Influence de pH sur la capacité d’adsorption.
colorant
Jaune Titan
Bleu Trypan
Matériau :
pH opt
Qe(mg/g)
R (%)
pH opt
Qe (mg/g)
R (%)
[Zn-Al-CO3]
4
197,6
54,88
7
80,27
50,17
[Mn-Al-CO3]
4
118,28
49,29
7
76,68
47,93
[Zn-Al-500]
7
302,71
84,08
5
158,15
98,84
[Mn-Al-420]
4
148,28
61,78
5
138,75
86,72
V.5.8. Régénération et réutilisation des matériaux
Les figures V.42, V.43, V.44 et V.45 montrent les résultats de l’adsorption des
colorants (Jaune Titan et Bleu Trypan) lors des tests de réutilisation des matériaux
synthétisés.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
135
Chapitre V
Elimination des colorants
c
par les HDL
400
350
Qe (mg/g)
300
250
200
150
100
50
0
1
2
3
4
nombre de cycle
Qe (mg/g)
Figure V.42. Résultats de l’adsorption
l’ad
en fonction des cycles de réutilisatio
tilisation dans [Zn-Al-CO3]
pour le colorant : Jaune Titan.
500
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
1
2
3
4
nombre de cycle
Figure V.43. Résultats
tats de l’adsorption en fonction des cycles de réutilisation
réutili
dans [Zn-Al-500]
pour le colorant : Jaune Titan.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxy
’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnem
nnement
136
Chapitre V
Elimination des colorants
c
par les HDL
160
140
Qe (mg/g)
120
100
80
60
40
20
0
1
2
3
4
nombre de cycle
Figure V.44. Résultats dee l’adsorption
l’ads
en fonction des cycles de réutilisation
lisation dans [Zn-Al-CO3]
pour le colorant : Bleu Trypan.
180
175
170
Qe (mg/g)
165
160
155
150
145
140
135
130
1
2
3
4
nombre de cycle
Figure V.45. Résultats de l’adsorption
l’a
en fonction des cycles de réutilisat
utilisation dans [Zn-Al-500]
pour le colorant : Bleu Trypan.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxy
’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnem
nnement
137
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
Pour des raisons de rentabilité économique de ces matériaux, l’étude de l’efficacité de
l’adsorption des colorants" Jaune Titan " et" Bleu Trypan " par [Zn-Al-CO3] a été faite en
réalisant quatre (04) cycles de calcination-adsorption (figures V.42, V.43, V.44 et V.45). Pour
sa première utilisation, le matériau a fixé les quantités de colorants : 144,70 mg/g et 74,29 mg/g
respectivement pour les cas du "Jaune Titan" et du "Bleu Trypan". Après une première
calcination, il est a été montré précédemment que les quantités de colorants fixées
augmentent ; elles sont de l’ordre de 399,75mg/g et de 157,06mg/g respectivement pour les 2
colorants cités.
Après une deuxième calcination suivie d’un troisième cycle d’adsorption, les quantités
fixées des colorants sont diminués pour atteindre 397,15 et 154,73 mg/g respectivement pour le
"Jaune Titan" et pour le "Bleu Trypan".
Durant le quatrième test d’adsorption (après une troisième calcination), la capacité
d’adsorption a diminué pour atteindre 268,33 et 116,48 mg/g respectivement pour le "Jaune
Titan " et pour le "Bleu Trypan".
La réutilisation du matériau préalablement calciné [Zn-Al-500] dans l’adsorption des
colorants et au regard des résultats obtenus, on peut parler d’une possibilité de régénération de
ces matériaux avec quatre cycles de calcination-adsorption qui peuvent avoir lieu. Le meilleur
résultat a été obtenu lors du deuxième cycle pour le "Jaune Titan ", et lors du troisième cycle
pour le "Bleu Trypan". Cette constatation nous laisse supposer que ces HDL peuvent être
réutilisées avec une aussi bonne efficacité.
Lors du quatrième cycle, la capacité d’adsorption diminue et la couleur du matériau
change et devient jaune pâle. Ceci pourrait être interprété par une diminution de la cristallinité
du matériau, qui est l’un des facteurs les plus importants et responsable de la diminution de la
capacité d’adsorption de ces matériaux ; d’autres auteurs expliquent, à leur tour, que ce
phénomène est dû à une décomposition d’une certaine quantité de colorant au sein de la
charpentes des oxydes mixtes.
V.6. CARACTERISATION PAR FTIR DES PHASES APRES ADSORPTION
Nous avons procédé à une comparaison systématique des spectres "infrarouge" des
colorants "Jaune Titan" ou "Bleu Trypan" avec ceux du matériau avant adsorption et après
adsorption ; les spectres obtenus avec les phases [Zn-Al-CO3], [Mn-Al-CO3] et [Zn-Al-500],
[Mn-Al-420] sont représentés par les figures V.46, V.47, V.48, V.49, V.50, V.51, V.52, V.53.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
138
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
Zn-Al-CO3
Zn-Al-JT
JT
100
Transmittance [%]
80
60
40
20
0
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
-1
Wavenumber (cm )
Figure V.46. Spectres FTIR des HDL avant et après adsorption du colorant [Zn-Al-JauneTitan].
Zn-Al-CO3
Zn-Al-BT
BT
100
Transmittance [%]
80
60
40
20
0
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
-1
Wavenumber (cm )
Figure V.47. Spectres FTIR des HDL avant et après adsorption du colorant [Zn-Al-BleuTrypan].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
139
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
[Zn-Al-500]
[Zn-Al-500-JT]
[JT]
102
100
Transmittance [%]
98
96
94
92
90
88
86
84
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
-1
Wavenumber (cm )
Figure V.48. Spectres FTIR des HDL calcinés avant et après adsorption de colorant
pour [Zn-Al-500-Jaune Titan] .
[Zn-Al-500]
[Zn-Al-500-BT]
[BT]
100
Transmittance [%]
98
96
94
92
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
-1
Wavenumber (cm )
Figure V.49. Spectres FTIR des HDL calcinés avant et après adsorption de colorant
pour [Zn-Al-500-Bleu Trypan].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
140
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
[Mn-Al-CO3]
[Mn-Al-JT]
[JT]
110
100
Transmittance [%]
90
80
70
60
50
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
-1
Wavenumber (cm )
Figure V.50. Spectres FTIR des HDL avant et après adsorption du colorant [Mn-Al-JauneTitan].
[Mn-Al-CO3]
[Mn-Al-BT]
[BT]
110
100
Transmittance [%]
90
80
70
60
50
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
-1
Wavenumber (cm )
Figure V.51. Spectres FTIR des HDL avant et après adsorption du colorant [Mn-Al-Bleu Trypan].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
141
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
[Mn-Al-420]
[Mn-Al-420-JT]
[JT]
105
100
Transmittance [%]
95
90
85
80
75
70
65
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
-1
Wavenumber(cm )
Figure V.52. Spectres IRTF des HDL calcinés avant et après adsorption de colorant
pour [Mn-Al-420-Jaune Titan].
[Mn-Al-420]
[Mn-Al-420-BT]
[BT]
105
100
Transmittance [%]
95
90
85
80
75
70
65
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
-1
Wavenumber (cm )
Figure V.53. Spectres FTIR des HDL calcinés avant et après adsorption de colorant
pour [Mn-Al-420-Bleu Trypan].
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
142
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
Les spectres FTIR, après adsorption des colorants par les matériaux, sont représentés
par les figures V.46, V.47, V.48, V.49, V.50, V.51, V.52 et V.53 et l’on peut remarquer
l’apparition de bandes caractéristiques de vibration des liaisons correspondantes aux colorants
étudiés et adsorbés sur ces matériaux. On peut remarquer que les bandes de vibration des
matériaux adsorbants sont toujours présentes avec de nouvelles bandes qui apparaissent et qui
sont attribuées aux colorants adsorbés. On peut citer :
La présence de la bande apparaissant aux à environ 1180 cm-1 pour [Zn-Al-CO3] et
[Mn-Al-CO3] et qui peut être attribuée à la présence des ions (anions) −SO3-2 [16].
La bande de vibration caractéristique des groupes azo aux environs de 1370 cm-1
apparait aussi.
D’autres bandes situées aux environs de 1600 cm-1 pour les HDL (Zn-Al) ayant
adsorbés le Jaune Titan et le Bleu Trypan caractérisant les vibrations des liaisons C=C du
cycle aromatique [17] sont présentes et confirment la présence des ions de ces colorants
adsorbés sur ces matériaux.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
143
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
144
Chapitre V
Elimination des colorants par les HDL
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containing Cu2+, Ni2+ and Al3+", Mater. Chem., 10 (2000) 489-495.
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(1999) 1033-1039.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
145
CONCLUSION GENERALE
Conclusion Générale
CONCLUSION GENERALE
Le travail que nous avons réalisé s’inscrit dans une perspective de contribution dans le
domaine de l'environnement. La problématique de la pollution des eaux étant d’actualité,
l’idée est de trouver les moyens visant à réduire les coûts et à minimiser les rejets
indésirables. En effet, l'intercalation de colorants sur des matériaux de type argiles anioniques
(HDL) a fait l'objet de nos investigations. Ces matériaux sont très appropriés dans
l'élimination ou la réduction des agents polluants présents dans les eaux.
Outre le fait de traiter la pollution des eaux, nous nous sommes familiarisé avec les
diverses techniques de synthèse, de caractérisation de ces matériaux et particulièrement leur
intérêt dans les applications de dépollution des rejets industriels provenant de diverses
industries (textile, papier, tanneries…etc).
L’objectif consiste à exploiter plusieurs types de matrices adsorbantes dans
l’élimination des colorants de l’industrie textile à savoir le Jaune Titan et le Bleu Trypan. Ces
polluants ont été éliminés à partir de solutions aqueuses en utilisant la méthode d’adsorption
sur des matrices type HDL, matériaux caractérisés par un empilement de feuillets chargés
positivement d'hydroxydes de métaux divalents et trivalents (dans notre cas M+2=Zn+2 et
Mn+2, M+3=Al+3) séparés par des domaines inter feuillets dans lesquels se fixent ces colorants
anioniques.
Pour l’adsorption des colorants, nous avons utilisé les matériaux carbonatés à base de
zinc (Zn+2), de manganèse (Mn+2) et d’aluminium (Al+3) symbolisés par [Zn-Al-CO3] et
[Mn-Al-CO3] suivant un rapport molaire
allant de 2 à 5 pour le premier et R=2
pour le second et leurs produits de calcination ; les températures de calcination étant de 500°C
pour [Zn-Al-500] et 420°C pour [Mn-Al-420].
La synthèse par coprécipitation à pH constant a permis d’obtenir ces matériaux ; les
techniques de diffraction X (DRX), la spectroscopie infra rouge (FTIR), la méthode BET et
les analyses thermiques (ATD et ATG) prouvent et confirment qu’il s’agit bien d’hydroxydes
doubles lamellaires recherchés.
Le suivi et la modélisation de l’élimination a montré que les résultats sont intéressants.
La caractérisation a révélé une meilleure cristallinité pour le solide [Zn-Al-CO3] avec le
rapport molaire R=2.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
147
Conclusion Générale
Les investigations relatives à l’élimination du Jaune Titan et du Bleu Trypan ont portés
sur l’étude de l’effet du rapport molaire Zn/Al, de la masse de l’adsorbant, des études
cinétiques, des isothermes de sorption, du pH de la solution sur la capacité d’élimination du
colorant par ces argiles synthétisées et la régénération du matériau [Zn-Al-CO3] par "effet
mémoire" qui caractérise souvent ces matériaux. L’étude comparative des paramètres de
sorption des colorants Jaune Titan et Bleu Trypan en solution aqueuse, sur ces HDL et sur
leurs produits de calcination révèle une grande capacité de sorption sur les matériaux calcinés.
L’étude de la capacité d’adsorption en variant la masse de l’adsorbant nous a permis de
déterminer la masse optimale des différents adsorbants pour les deux colorants. La quantité
(masse) utilisée dans la récupération des colorants est inférieure dans le cas des phases
calcinées par rapport aux phases carbonatées.
Les analyses des données cinétiques et des isothermes de sorption de Jaune Titan et de
Bleu Trypan sur [Zn-Al-CO3] et [Mn-Al-CO3] obéissent au modèle cinétique du pseudosecond ordre. Les isothermes sont de type L, et le modèle de Langmuir semble convenir pour
décrire l’adsorption des deux colorants.
La capacité d’adsorption des colorants sur les matériaux calcinés est rapide dès les
premières minutes et atteint des valeurs importantes au bout de 30 et 40 minutes pour
[Zn-Al-500] et [Mn-Al-420] respectivement avec le colorant Jaune Titan et au bout de 25 et
40 minutes pour [Zn-Al-500] et [Mn-Al-420] respectivement avec le colorant Bleu Trypan.
L’étude de la régénération et la réutilisation de l’argile a montré une capacité
d’adsorption élevée après quatre cycles de recyclage.
Pour finir, ce travail montre que l’étude des propriétés d’adsorption des matériaux
synthétisés a permis d’évaluer leur efficacité dans l’élimination de certains polluants
industriels. En effet des capacités d’adsorption élevées sont obtenues et les HDL semblent très
intéressants pour être appliqués dans ce genre de réactions.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
148
ANNEXES
Annexes
ANNEXE A
Classes d’isothermes d’après GILES et Coll.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
150
Annexes
ANNEXE B
Nom et formule
Reference code:
00-010-0310
Mineral name:
Galaxite, syn (spinelle)
PDF index name:
Manganese Aluminum Oxide
Empirical formula:
Al2MnO4
Chemical formula:
MnAl2O4
Parameters cristallographiques
Système cristallin :
cubique
Groupe d’espace :
Fd3m
Numéro du groupe d’espace : 227
Paramètres de maille :
a (Å)= 8,258 ; b (Å)= 8,258 ; c (Å)=8,258
Alpha (°)=90 ; Beta (°)=90 ; Gamma (°)=90
Liste des pics
No.
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
h
2
3
2
4
4
5
4
6
5
6
7
8
6
7
9
8
10
9
k
2
1
2
0
2
1
4
2
3
4
3
0
6
5
3
4
2
5
l
0
1
2
0
2
1
0
0
3
2
1
0
0
1
1
4
0
1
d [A]
2,92100
2,49200
2,38300
2,06500
1,68620
1,58960
1,46000
1,30600
1,25960
1,10370
1,07490
1,03220
0,97320
0,95340
0,86560
0,84290
0,80970
0,79830
2Theta[deg] I [%]
30,581
60,0
36,011
100,0
37,719
10,0
43,805
25,0
54,365
20,0
57,971
40,0
63,687
45,0
72,288
8,0
75,402
12,0
88,522
10,0
91,553
25,0
96,537
14,0
104,654
8,0
107,792
20,0
125,722
16,0
132,091
30,0
144,105
12,0
149,560
18,0
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
151
Annexes
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
152
Annexes
Nom et formule
Code de référence:
00-001-1136
Nom du minéral:
Nom du PDF index:
Zincite
Zinc Oxide
Formule empirique:
Formule chimique:
OZn
ZnO
Paramètres Cristallographiques
Système cristallin:
Hexagonal
Groupe d’espace:
P63mc
Numéro du groupe d’espace: 186
Paramètres de maille : a (Å)= 3,2420 ; b (Å)= 3,2420 ; c (Å)= 5,1760
Alpha (°)= 90,0000; Beta (°)= 90,0000; Gamma (°)= 120,0000
Densité mesurée (g/cm^3):
5,66
Volume de la maille (10^6 pm^3): 47,11
Z:
2,00
Liste des pics
No.
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
h
1
0
1
1
1
1
2
1
2
0
2
1
2
2
2
1
2
2
3
2
k
0
0
0
0
1
0
0
1
0
0
0
0
0
1
1
1
1
0
0
1
l
0
2
1
2
0
3
0
2
1
4
2
4
3
0
1
4
2
4
0
3
d [A]
2,81000
2,61000
2,46000
1,91000
1,61000
1,47000
1,40000
1,38000
1,36000
1,30000
1,24000
1,18000
1,09000
1,06000
1,04000
1,02000
0,98000
0,96000
0,94000
0,91000
2Theta[deg] I [%]
31,820
50,0
34,331
30,0
36,496
100,0
47,569
16,0
57,168
30,0
63,204
30,0
66,763
2,0
67,861
20,0
68,999
8,0
72,675
2,0
76,809
2,0
81,506
2,0
89,934
4,0
93,221
2,0
95,578
4,0
98,085
2,0
103,630
2,0
106,719
2,0
110,063
2,0
115,662
2,0
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
153
Annexes
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
154
Annexes
ANNEXE C
Corrélations vibrations- fréquences de groupe en infrarouge.
Mise en œuvre d’hydroxydes et d’oxydes polymétalliques dans le traitement de l’environnement
139
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