Brochure Conseils isolation CERAA 2009 - Watermael

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Administration Communale de Watermael-Boitsfort
FICHES DE CONSEILS
ISOLATION THERMIQUE DE
L’ENVELOPPE DES BÂTIMENTS
Rédigées par le CERAA
(Centre d’Etude, de Recherche et d’Action en Architecture)
2009
ISOLATION THERMIQUE DE L’ENVELOPPE DES
BÂTIMENTS
L’isolation d’un bâtiment est l’investissement le plus efficace pour réduire sa facture de chauffage. Un
bâtiment en période de chauffe perd en effet sa chaleur en continu d’une part par la transmission de ses
parois, et d’autre part par les « fuites d’air» au travers de tous les interstices de ses parois, c'est-à-dire par
exfiltration.
•
LES PERTES DE CHALEUR PAR TRANSMISSION : Les pertes par transmission
correspondent au passage de la chaleur à travers les parois en fonction de la résistance thermique
des matériaux qui la constituent et de leur épaisseur respective. La quantité d’énergie thermique qui
traverse une paroi correspond à la « valeur U », et se mesure en W/m²K. Plus la valeur U est faible,
plus le mur sera isolant. La conduction thermique d’un matériau est renseignée par le « coefficient
lambda », et est proportionnelle à celui-ci. Exemple : lambda de la laine de roche : 0,035 à 0,045 ;
lambda de la cellulose en vrac : 0,035 à 0,04.
Continuité de l’isolant et ponts thermiques : Malgré une bonne isolation, les déperditions d’un
bâtiment peuvent être élevées s’il comporte des ponts thermiques. Les ponts thermiques sont les
endroits ponctuels par lesquels la chaleur passe lorsque l’isolation est interrompue : au droit de
l’appui d’un plancher dans un mur de façade, d’un linteau de fenêtre, ou encore d’un balcon. Au-delà
du problème des pertes de chaleur, les ponts thermiques peuvent être source de condensations
superficielles et internes.
Pare ou freine-vapeur : Le placement de l’isolation à l’intérieur va de pair avec celui d’un pare ou
freine-vapeur du côté intérieur de l’isolant. Celui-ci permet d’éviter ou de diminuer la migration de
vapeur d’eau de l’intérieur (où l’air chaud peut contenir beaucoup d’eau) vers l’extérieur et donc la
condensation dans les parties froides de la paroi.
Type de matériau : Quel matériau choisir ? En plus d’une bonne performance d’isolation thermique,
certains matériaux écologiques ont la propriété de réguler la migration de vapeur d’eau (ouverture à
la vapeur d’eau, capillarité) et d’offrir une inertie thermique qui stabilise la température intérieure
(réduction des risques de surchauffe en été).
•
LES PERTES DE CHALEUR PAR EXFILTRATION : Une part considérable (jusqu’à plus de la
moitié pour des bâtiments très isolés) des pertes de chaleur se fait par les « fuites » d’air du bâtiment :
au droit des fenêtres extérieures, des prises de courant, portes, percées pour des conduites,
cheminées,… Dans un bâtiment courant, la quantité d’air passant par ces fuites peut atteindre 0,5
volumes/heure (niveau passif : 0,03). Ceci justifie le soin apporté à l’étanchéité à l’air en tout endroit
de l’enveloppe extérieure du bâtiment. L’étanchéité à l’air du bâtiment est réalisée du côté intérieur
des parois, notamment au moyen d’un bon plafonnage et de joints étanches. Au-delà des pertes de
chaleur qui y sont liées, ces défauts d’étanchéité peuvent être la cause de condensation interne et
superficielles dommageables au bâtiment.
Pour isoler thermiquement
l’enveloppe d’un bâtiment, il est
possible d’intervenir sur :
-
Les fenêtres et les portes
-
Les murs extérieurs
-
Les toitures et les fenêtres
de toiture
-
Les planchers au rez-dechaussée
-
Les décrochements de façade
et les ponts thermiques
Attention, l’amélioration de l’étanchéité à l’air d’un bâtiment implique l’instauration d’une bonne ventilation afin de
maintenir une hygiène suffisante. L’on se réfèrera aux débits prescrits par la norme D50-001 en aménageant des
passages pour une ventilation naturelle ou mécanique entre les pièces intérieures et l’extérieur.
A lire également :
•
Le Centre Urbain ASBL répond aux questions des particuliers sur la rénovation ou l’entretien de leur logement.
Il donne également un aperçu des primes en Région de Bruxelles-Capitale : http://www.curbain.be.
•
Le site internet de la Région de Bruxelles-Capitale donne les informations nécessaires sur les règlementations
urbanistiques : http://www.bruxelles.irisnet.be > citoyens > urbanisme
•
Le site internet de la commune de Watermael-boitsfort http://www.watermaal-bosvoorde.be
•
Les Info-fiches éco-construction pour particuliers de Bruxelles-Environnement
(www.bruxellesenvironnement.be) (à paraître).
Pour les « pros »
•
Guide pratique pour la construction et rénovation durables de petits bâtiments de Bruxelles-Environnement
(www.bruxellesenvironnement.be > Professionnels > Thèmes > Eco-construction > Guide pratique petits
bâtiments > Le guide pratique)
•
L’ « Etude des potentialités de l’application des principes de la maison passive en Région de BruxellesCapitale » faite par le Centre d’Etudes, de Recherche et d’Action en Architecture (CERAA) pour le compte de
Bruxelles-Environnement, Bruxelles, 2008. (www.ceraa.be > réalisations du CERAA )
•
Outil Energie+ : outil informatique d'aide à la décision pour l'établissement de projets économiseurs d'énergie
dans les bâtiments du tertiaire http://energie.wallonie.be/energieplus/entree.htm
•
Opti-maison, logiciel d’aide à l’architecte dans la conception d’un bâtiment en tenant compte de l’impact de ses
choix sur la consommation énergétique ainsi que sur le confort estival et lumineux.
(http://www-climat.arch.ucl.ac.be/opti/)
•
JM Hauglustaine, F.Simon, « La rénovation et l’énergie, guide pratique pour les architectes » Ministère de la
Région Wallonne, Namur, 2002.
PORTES ET FENÊTRES
LES FENETRES SONT UN POINT SENSIBLE DE L’ENVELOPPE DU BATIMENT.
Leur amélioration sera également bénéfique du point de vue acoustique. L’on
agira sur les déperditions par transmission de chaleur, au travers des vitrages
mais aussi des châssis, et par exfiltration, au travers des joints.
Déperditions par transmission de chaleur:
Châssis : En bois, aluminium, PVC ou encore composites, les châssis
transmettent plus ou moins de chaleur en fonction de leur pouvoir isolant « U ».
Vitrages : Simples, doubles, ou même triples les vitrages, les vitrages peuvent être
plus ou moins isolants. Ils peuvent par ailleurs et laisser entrer plus ou moins le
rayonnement solaire.
Déperditions par exfiltration de l’air chaud :
Une bonne partie de l’énergie peut s’échapper par les joints des châssis!
SOLUTIONS
Placer des rideaux permet de réduire les déperditions et d’améliorer la sensation de confort (diminution du
rayonnement froid). Attention à ne pas laisser passer d’air entre l’espace de la pièce et l’espace derrière le
rideau formé par l’ébrasement de la fenêtre, afin d’exercer de conserver leur rôle isolant. Autre point
d’attention : un rideau recouvrant un radiateur empêchera la chaleur d’accéder au local, et la rejettera
directement vers la fenêtre ! Idéalement, le rideau s’arrêtera à la tablette de fenêtre en la touchant (en
« étant posé » légèrement dessus).
Calfeutrer et resserrer en soignant les joints entre le châssis dormant et l’ouvrant et à l’extérieur, et/ou entre la
maçonnerie et le châssis permet à moindre coût de faire une sensible économie d’énergie. Dans un ordre de
prix et de qualité (efficacité et durabilité) croissant, l’on trouvera pour les premiers des joints adhésifs en
néoprène ou en mousse, des profilés à lèvres ouvertes en caoutchouc ou en PVC, ou encore des joints moulés
ou métalliques. Pour les seconds, il suffit de calfeutrer les interstices entre maçonnerie et châssis, et de
refermer le joint au mastic souple.
Remplacer la quincaillerie permettra également de réduire les pertes par exfiltration, et donc de faire une
sensible économie d’énergie.
Isoler l’arrière des radiateurs : en refermant et isolant l’éventuelle niche, ou en le munissant d’un réflecteur de
chaleur à l’arrière permettra également de réduire sa facture à moindre prix.
Placer des volets : permet de limiter les pertes de chaleur (à condition d’être fermés la nuit !), et de réduire les
surchauffes en été. Attention, les caissons à volets non isolés peuvent constituer un pont thermique ! Si l’on
change les châssis, choisir un système volet+châssis intégré.
Améliorer le vitrage d’une fenêtre en bon état mais peu isolante en appliquant une seconde vitre en verre ou
synthétique, amovible ou fixe, sur un simple vitrage existant (survitrage), et en aménageant une lame d’air
entre les deux, pour en faire du « double vitrage » permettra des économies, mais pas d’atteindre la
performance d’un double vitrage performant. Attention, dans le cas d’un survitrage fixe, il est difficile d’éviter la
condensation entre les vitres : fixer le survitrage de la manière la plus étanche possible, et le considérer comme
une mesure provisoire. Il existe aussi des double vitrages extra minces (et extra chers !) permettant de mieux
se rapprocher de l’aspect extérieur du simple vitrage existant (châssis à valeur patrimoniale,…).
Réparer le châssis : s’il a une valeur patrimoniale, qu’il est en bois et que son pouvoir isolant est relativement
acceptable, est plus intéressant que de le remplacer : obturation des trous, remplacement de certaines pièces,
révision de tous les joints,…
Remplacer le châssis : par un vitrage à haut rendement (U=1.1, prix raisonnable, surtout avec l’aide des primes
régionales) est efficace à long terme. Des châssis à triple vitrage existent également pour les bâtiments très
isolés (niveau passif). Les châssis en aluminium doivent avoir une coupure thermique.
Ordre de prix pour un châssis bois double vitrage à haut rendement : >+-420€/m²
Ordre de prix pour un châssis aluminium double vitrage à haut rendement : >+-490€/m²
Ajouter une fenêtre : dans le plan intérieur du mur (double fenêtre) permet d’augmenter considérablement ses
performances énergétiques tout en préservant l’aspect extérieur d’origine. C’est une solution intéressante pour
les façades classées et/ou d’intérêt patrimonial.
LES PORTES EXTERIEURES OU VERS DES ESPACES NON CHAUFFES. Pour les portes vitrées, se référer au
chapitre sur les fenêtres.
Placer des rideaux, contre le mur ou en créant d’un sas d’entrée si la disposition des lieux le permet.
Calfeutrer les portes : permet d’éviter le passage d’air en dessous des portes extérieures, et autour. Calfeutrer
comme pour les fenêtres, et placer dans ce cas une étanchéité à l’air de type « brosse » ou en caoutchouc, ou
plus provisoirement un coussin en « boudin ».
Placer un volet : Se référer au point sur les fenêtres.
Remplacer la porte : par une porte plus isolante, si elle n’a pas de valeur patrimoniale particulière, est bien
entendu avantageux. Il existe une grande variété de modèles.
Double porte : Dans le cas de portes à valeur patrimoniale, il est possible de les conserver en aménageant un
sas à l’intérieur, ou encore en plaçant une deuxième porte dans le plan intérieur (ceci vaut surtout pour un
passage peu utilisé). L’on choisira un modèle de porte isolée et suffisamment étanche.
Portes de garage : Il existe des modèles de portes de garage isolantes. Le garage peut aussi être considéré
comme hors du volume chauffé, se concentrer dans ce cas également sur la qualité de la porte entre ces deux
espaces
Attention, l’isolation des fenêtres rend les murs adjacents peu isolés plus sensibles à la condensation. Une bonne
ventilation est alors de rigueur.
Niveau PEB : U vitrage = 1,6 W/m²K ; U fenêtre = 2,5 W/m²K
Economie par m² de fenêtre à simple vitrage (U=4,75) transformée vers un niveau
PEB (U=2,5):
Niveau passif : U fenêtre = 0,8 W/m²K
18 litres de fuel ou m³ de gaz par an
A lire également :
•
Le Centre Urbain ASBL(J.Bertrand), Conserver les anciens châssis en bois et améliorer leurs performances,
22/11/2005. Disponible également sur internet : http://www.curbain.be/download/confchassisfr.pdf
•
Le Centre Urbain ASBL(J.Bertrand), Le châssis de fenêtre en bois, disponible sur internet :
http://www.curbain.be/download/BrochassisFr_000.pdf
LES MURS EXTERIEURS
APRES LES TOITS, CE SONT SOUVENT LES MURS QUI TRANSMETTENT LA
PLUS GRANDE PARTIE DES DEPERDITIONS D’UN BATIMENT NON ISOLE.
Isoler les murs peut se faire par l’extérieur (de préférence), par l’intérieur, ou encore dans
la coulisse pour les murs creux. L’isolation par l’extérieur est plus simple, elle protège les
murs du gel, des fissures et des pluies battantes, et permet une meilleure inertie que
l’isolation intérieure.
Cependant, l’isolation par l’extérieur est parfois rendue impossible par des questions
d’alignement de façade ou de valeur patrimoniale, à tel point qu’une alternative courante
est d’isoler l’avant de la maison par l’intérieur, et l’arrière et le pignon aveugle éventuel par
l’extérieur. Il est à noter qu’il est particulièrement facile d’isoler les pignons aveugles dans
la mesure où aucune fenêtre ne vient interrompre et compliquer la pose de l’isolant.
Isoler les murs sera d’autant plus indispensable si des fenêtres performantes sont déjà
installées, car leur pose rend les murs adjacents plus sensibles à la condensation. On
veillera à la plus parfaite uniformité de l’isolation, afin d’éviter les ponts thermiques et les
défauts d’isolation. Les niveaux d’isolation peuvent aller du niveau exigé par la
réglementation PEB (en général +-10cm d’isolant dans les murs selon les cas) au niveau
passif (de l’ordre de 30cm d’isolant dans les murs).
Déperditions par exfiltration de l’air chaud : les murs peuvent aussi laisser passer de
l’air chaud vers l’extérieur, au travers du plafonnage s’il est vieux, au droit d’une
cheminée, de raccords (châssis, corniches, appui des planchers,…), d’un lambris, d’où
l’importance d’une bonne étanchéité à l’air.
SOLUTIONS
Améliorer l’étanchéité à l’air : Les différent points faibles de l’étanchéité à l’air sont à aborder de front (raccords,
plafonnage,…) et se feront dès lors plus facilement à l’occasion d’une rénovation de l’espace intérieur.
Isoler par l’extérieur (murs arrières, pignons aveugles,…), entre chevrons: avec de la fibre de bois, des flocons
de cellulose insufflés, ou encore de la laine de verre ou de roche, et selon le niveau d’isolation visé: niveaux
PEB, basse énergie, passif, neutre. Le polystyrène et le polyuréthane sont à proscrire car leur impact sur
l’environnement est très mauvais et ils sont peu ouverts à la vapeur.
Les chevrons pourront être le support d’un bardage en bois, ou pierreux par exemple.
Ordre de prix pour la fourniture et pose de 6cm d’isolation en fibres de bois et d’un bardage (10cm seront
cependant souvent nécessaires pour répondre aux exigences de la PEB) : >150€ HTVA/m²
Isoler par l’extérieur et appliquer un crépi:
Les panneaux de fibre de bois sont une bonne alternative écologique aux matériaux plus classiques tels que le
polystyrène expansé. Il est plus intéressant de prendre tout le complexe isolant + crépi chez le même fabricant.
Pour des épaisseurs importantes (niveaux basse énergie, passif), un chevronnage avec flocons de cellulose en
vrac présentera un excellent rapport qualité - prix.
Ordre de prix pour la fourniture et pose de 6cm d’isolation en fibres de bois et d’un crépi (10cm seront
cependant souvent nécessaires pour répondre aux exigences de la PEB): >110€ HTVA /m²
Isoler par l’intérieur ( surtout en cas de rénovation :façades avant, façades classées,…) : entre des chevrons,
ou avec un isolant rigide, support d’un plafonnage. Attention aux ponts thermiques, à la perte d’espace et
d’inertie thermique qui en résultera. Les ponts thermiques sont souvent inévitables mais améliorables (voir fiche
sur les ponts thermiques). Bien gérer les éventuels problèmes de condensation que l’isolation intérieure
pourrait faire surgir. Veiller au choix, à la pose correcte et à la continuité d’un freine- ou pare-vapeur du côté
intérieur de l’isolant. On veillera par contre à l’ouverture à la vapeur du côté extérieur de l’isolant afin de lui
laisser une possibilité de s’échapper.
Choisir de préférence des matériaux écologiques, ceux-ci étant plus ouverts à la vapeur (fibre de bois,
plafonnage à l’argile, panneaux de fibro-plâtre,…).
L’isolation par l’intérieur entraîne souvent des travaux connexes (déplacement de radiateurs et de l’installation
électrique, de meubles intégrés, sanitaires, finitions,…). Ordre de prix pour la fourniture de 8cm d’isolation en
fibres de bois entre chevrons et d’un crépi (10cm seront cependant souvent nécessaires pour répondre aux
exigences de la PEB): >70€ HTVA /m²
Remarques :
•
Etanchéité à l’air : A moins d’aménager une coulisse technique côté intérieur en apposant contre le mur un chevronnage
dans le plan duquel les conduites pourront passer, l’on évitera pour l’isolation intérieure de faire passer les conduites de
chauffage et d’électricité dans le mur de façade, et pour l’isolation extérieure sur un mur en maçonnerie, l’on regroupera
les conduites et fils électriques et installera les prises électriques et interrupteurs en plein bain de mortier, afin de ne pas
interrompre la barrière d’étanchéité à l’air.
Niveau PEB : U = 0,4 W/m²K
Economie par m² de mur ( 29 cm en briques pleines, U=1,77) transformé vers un niveau
PEB (U=0,4):
A lire également :
•
Le Centre Urbain ASBL, Isoler son habitation. Article sur internet :
http://www.curbain.be/fr/energie/information/isolersonhabitation_ISO.php
Niveau Passif : U=0,15
mW/m²K
8 litres de fuel ou m³ de gaz par an
LES TOITURES
L’ISOLATION DES TOITURES EST UNE PRIORITE. EN EFFET, L’AIR CHAUD
MONTANT, LES DEPERDITIONS THERMIQUES SONT PLUS IMPORTANTES PAR
LE TOIT.
C’est pourquoi la toiture est en général environ une fois et demi plus isolée que
les murs.
L’isolation de la toiture sera l’occasion de procéder à un check up de son étanchéité à la
pluie et au vent (éléments de couverture, zingueries, charpente), surtout en présence de
moisissures ou champignons, traces d’humidités et/ou problèmes de surchauffe en été.
Attention un isolant humide isole moins !
Suivant les cas, l’isolation se fera en remplaçant la couverture, ou sans remplacer
la couverture. Cette surépaisseur éventuelle modifie selon les cas le volume intérieur, ou
l’aspect extérieur de la maison. Un point est développé plus bas pour les fenêtres de
toiture ainsi que pour les toitures plates.
SOLUTIONS
Isoler sans remplacer la couverture. Attention à ne pas comprimer la sous-toiture existante contre les lattes à
tuiles, cela pourrait empêcher l’écoulement libre des eaux de pluie éventuellement présentes, auquel cas l’on
placera l’isolant avec une nouvelle sous-toiture sous les chevrons.
-isolation entre les chevrons existants, au moyen de panneaux semi-rigides de laine de bois, flocons de
cellulose (papier) insufflés pour les matériaux écologiques renouvelables, ou de laine de verre, laine de
roche,…: Cette solution permet de rentabiliser l’épaisseur de la toiture. Si l’épaisseur des chevrons n’est pas
suffisante (6cm par exemple), il est possible de rajouter de l’isolant:
-il est possible de rajouter de l’isolant entre les pannes, cela rabaissera la hauteur sous plafond et réduira donc
quelque peu l’espace sous-jacent. Veiller dans ce cas à ce que le nouveau chevronnage croise le chevronnage
existant pour éviter les ponts thermiques.
Isoler en remplaçant la couverture et conservant la structure : Outre le remplacement de la sous-toiture par de
préférence une sous-toiture rigide, on peut en profiter pour ajouter des couches d’isolant à l’extérieur, soit en
doublant les chevrons, soit en appliquant une couche d’isolant rigide (méthode « sarking »)
Ordre de prix pour l’isolation d’une toiture, avec remplacement de la structure : >140€ HTVA /m²
Isoler en remplaçant la toiture et la structure : si l’état existant de la toiture l’impose.
L’épaisseur des chevrons pourra s’adapter au type et à la quantité d’isolant nécessaire. C’est l’occasion de
construire une toiture très performante. Pour les épaisseurs importantes, le prix des flocons de cellulose
insufflée devient tout à fait concurrentiel, et la cellulose est un matériau écologique recyclé.
Isoler une toiture plate : il est déconseillé d’isoler par l’intérieur une toiture plate. Si la membrane d’étanchéité
est défectueuse, l’enlever et la remplacer par un pare-vapeur. Dans le cas contraire elle pourra servir de parevapeur, sur lequel sera posée l’isolation. Dans un souci d’écologie l’étanchéité se fera de préférence au moyen
d’une membrane EPDM. L’isolant utilisé pourra être en panneaux de fibre de bois (attention il n’est pas possible
de souder les membranes bitumineuses au dessus de la fibre de bois, couvrir dans ce cas la fibre de bois d’un
panneau de polystyrène), de liège expansé, ou en flocons de cellulose insufflés ; le polystyrène et le
polyuréthane, de par leur mauvais bilan écologique, seront à éviter. Par ailleurs, une toiture verte peut aider à
prévenir les surchauffes.
Ordre de prix pour l’isolation d’une toiture plate : >120€ HTVA /m²
REMARQUES SUR LES FENÊTRES DE TOITURE :
Isoler un chien assis : par l’intérieur peut entraver l’espace intérieur déjà réduit, tandis que par l’extérieur, cette
surépaisseur modifie l’aspect extérieur de la maison. Dans tous les cas, les décrochements dans la toiture
augmentent le nombre de pièces de charpente à scier et à mettre en œuvre et donc le travail du menuisier.
Cas des fenêtres de toiture inclinées : celles-ci sont facilement remplaçables par des fenêtres à plus haute
performance (U vitrage =1.2, ou 1 pour le triple vitrage). Placées dans un autre plan que celui de l’isolant, elles
peuvent cependant être le lieu d’un pont thermique que seule la pose d’un deuxième châssis dans le plan de
l’isolant pourrait permettre d’éviter.
Cas des toitures plates avec coupoles de toiture
Il existe des modèles de fenêtres ou coupoles pour toitures plates isolantes. Les remontées de l’isolant devront
être bien soignées afin d’assurer la continuité de l’isolant entre la vitre et le toit
Remarques :
Le pare-vapeur utilisé sera de préférence variable, et la sous-toiture ouverte à la vapeur (en fibres de bois par
exemple).
Matériaux : l’insufflation de flocons de cellulose en vrac est une solution écologique adaptée et bon marché, qui
requiert la présence d’une sous-toiture rigide. La cellulose ou les panneaux de fibre de bois, par exemple, ont
quant à eux une meilleure inertie que les isolants classiques.
Les isolants choisis devront résister au tassement : ils seront suffisamment rigides, qu’il s’agisse d’un isolant en
vrac du type flocons de cellulose insufflés, celui-ci est en général suffisamment tassé grâce à la technique
d’insufflage.
Niveau PEB : U = 0,3 W/m²K
Economie par m² de toiture existante non isolée (U=2,18) transformée vers un niveau
PEB (U=0,3):
Niveau passif : U = 0,15 W/m²K
11 litres de fuel ou m³ de gaz par an
LES PLANCHERS AU REZ-DE-CHAUSSEE
Bien que non apparents dans les thermographies, les planchers des rez-dechaussée font également partie de l’enveloppe du bâtiment et sont donc
également responsables de déperditions thermiques.
La configuration des lieux et la structure du plancher induiront la stratégie d’isolation à
prendre. Celle-ci va du relativement simple,… au compliqué.
Sur cave ou vide ventilé il sera possible d’isoler par en dessous.
Sur terre-plein il faudra, à moins de remplacer le sol, ajouter une couche d’isolant
par-dessus.
Le type d’isolation dépendra du matériau du plancher existant, qu’il soit en béton,
maçonnerie ou bois.
SOLUTIONS
Sols sur cave ou vide ventilé : isoler un plancher en bois : idéalement entre les gîtes, pour économiser de
l’épaisseur.
Contrôler d’abord l’état du plancher existant (humidité, moisissures,…). La face supérieure doit être munie d’un
freine-vapeur, et la face inférieure doit être étanche au vent (plaques de fibrociment par exemple).
Sols sur cave ou vide ventilé : isoler une dalle en béton en appliquant par en dessous un isolant en matériau
hydrophobe (liège, panneaux de fibres de bois résistants à l’eau,…), ou non hydrophobe protégé par un
panneau étanche à l’eau.
Dalles sur terre-plein : rajouter un isolant par dessus le sol existant
Bien résoudre les problèmes relatifs à la hauteur sous plafond, aux baies de portes, seuils et marches
d’escalier ! Le revêtement existant peut être selon les cas conservé, démoli, ou récupéré. On placera un
freine-vapeur au-dessus de l’isolant, et une étanchéité à l’eau en dessous, à moins que l’isolant ne soit
hydrophobe.
Dalles sur terre-plein : remplacer la chape existante par:
une chape isolante au béton chanvre-chaux, ou au béton additionné de vermiculite, cette solution demandera
plus d’épaisseur pour une résistance thermique égale.
un isolant résistant à la compression et une nouvelle chape par-dessus.
un isolant entre chevrons et un plancher par-dessus.
Dalles sur terre-plein : remplacer le sol : intervention lourde et produisant beaucoup de déchets, à choisir en
dernière alternative. Possibilité d’isoler avec des billes d’argile expansé (épaisseur importante !), ou un matériau
hydrophobe (liège, panneaux de fibres de bois résistants à l’eau,…)
Ordre de prix (démolition non comprise) : > 200€ HTVA /m²
Remarques :
Dans le cas des planchers sur cave, bien isoler également la paroi séparant l’escalier du volume froid (ou
chauffé, selon le lieu de la porte), et calfeutrer la porte.
Niveau PEB : U = 0,4 W/m²K (sur terre-plein ou vide sanitaire)
Niveau Passif : U=0,15 W/m²K
U = 0,6 W/m²K (sur espace extérieur)
Economie par m² de plancher en béton non isolé (U=3,6) transformé vers un niveau
PEB (U=0,4):
18 litres de fuel ou m³ de gaz par an
DECROCHEMENTS DE FACADE ET PONTS THERMIQUES
Outre l’isolation des façades, des toits et du sol, la performance énergétique d’un
bâtiment est aussi tributaire des nombreux points particuliers qu’il faut souvent
résoudre : ponts thermiques, éléments de façade en saillie ou en retrait, balcons,
bow-windows,… , ainsi que de la qualité d’exécution.
Points particuliers à résoudre : Une isolation par l’intérieur amènera plus de
problèmes de ponts thermiques, une isolation par l’extérieur posera des
problèmes d’aspect et d’esthétique.
La stratégie sera souvent adoptée en fonction des particularités propres à
chaque projet. Chacune d’entre elle devra être relevée et étudiée au cas par cas.
Certains points seront complexes et difficiles à identifier et à résoudre, c’est
pourquoi il est recommandé de s’adresser à un architecte.
Qualité de l’exécution : les défauts d’exécution peuvent réduire ou annuler les
effets d’une isolation a priori satisfaisante : écart entre panneaux d’isolant,
tassement des laines minérales en bas de versant, absence d’isolant en toiture
entre la cheminée et le faîte, …
EXEMPLES
Isolation intérieure : raccords mur de
façade – mur intérieur : En cas
d’isolation intérieure, l’on tentera selon les
cas soit de prolonger l’isolant entre le mur
et la façade en les désolidarisant et
veillant à préserver le bon maintien de
leur fonction structurelle, soit de continuer
l’isolant sur le mur
Isolation intérieure : raccords mur de
Isolation intérieure : raccords murs de
façade – plancher en bois : les appuis
façade - dalle de sol
de planchers en bois dans les façades
peuvent concentrer les problèmes de
condensation et donc êre fragilisés en cas
d’isolation par l’intérieur.
intérieur.
Isolation intérieure : raccords mur
intérieur – sol. Prolonger autant que
possibe l’isolant sur le mur qui l’interrompt
(sur min 10x son épaisseur)
Isolation extérieure : Balcons : un
balcon existant peut interrompre une
isolation extérieure et ainsi causer un pont
thermique difficile à résoudre, les
solutions possibles relevant souvent du
compromis (emballage du balcon, ou
même son intégration au volume intérieur,
reconstruction du balcon,…).
Simplicité de mise en oeuvre : des
ponts thermiques et autres défauts de
construction peuvent aussi être le résultat
d’un manque de soin dans la mise en
œuvre. L’on essaiera lorsque c’est
possible de la simplifier en limitant les
découpes et décrochements de l’isolant et
des freine-vapeurs, et de l’étanchéité à
l’air. En effet, non seulement l’isolant doit
être continu, mais également le parevapeur, afin d’éviter des problèmes
d’humidité.
Bow-windows, loggias et autres
volumes saillants ou rentrants,… Les
interventions s’étudieront au cas par cas,
suivant que l’on isole par l’extérieur ou par
l’intérieur.
Linteaux : Le linteau et les pourtours
d’une fenêtre sont souvent le lieu d’un
pont thermique dont la résolution est
d’autant plus importante que leur nombre
Raccords de bas de versant : Les
interventions s’étudieront au cas par cas,
suivant la constitution des murs et du toit,
l’inclusion des bas de versant dans le
volume chauffé, et la présence éventuelle
d’un plancher et/ou d’un linteau à hauteur
de la corniche.
est grand.
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