4IGAS, RAPPORT N° RM2010-098P
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l’administration du traitement, étape ultime révélatrice de toute erreur ou
dysfonctionnement sur la chaîne de soins ;
La décision thérapeutique, matérialisée par une prescription, ne peut, dans de nombreuses
situations, être un acte isolé mais devrait résulter d’une collaboration professionnelle du
prescripteur, avec le biologiste qui connaît mieux que quiconque les avancées scientifiques
dans la discipline conduisant à la plus grande pertinence diagnostique, de même qu’avec le
radiologue, mais également avec le pharmacien, dont l’expertise actualisée porte
notamment sur une matière, le médicament, d’une complexité croissante et dont la
sensibilité tient tant à son rapport bénéfices/risques conditionnant le succès thérapeutique,
qu’à son coût. Les infirmiers doivent également pouvoir échanger aisément avec les
prescripteurs et les pharmaciens pour s’assurer qu’ils administrent le bon médicament, au
bon moment, à la bonne dose, selon la bonne voie d’administration, au bon patient (règle
des 5B) ;
Pour permettre au pharmacien de mettre son expertise à la disposition du prescripteur et
des soignants, il importe qu’il puisse « sortir de sa pharmacie », parallèle qui peut là encore
être fait avec la réforme de la biologie. Il paraît pour cela nécessaire de mutualiser les
moyens et de permettre au circuit logistique du médicament, tout en restant sous entier
contrôle pharmaceutique pour en garantir la sécurisation, d’évoluer vers une
automatisation, comme la discipline biologique l’a fait depuis de nombreuses années. Une
telle automatisation, véritable outil de sécurisation et d’optimisation, est aujourd’hui
possible de la réception des commandes à l’administration au patient, en passant par la
dispensation, nominative et globale ;
Les investissements nécessaires trouvent, comme ont tenté de le démontrer les auteurs de
ce rapport, un retour sur investissement rapide. Des sources d’économies ont également été
recherchées pour garantir que ces investissements ne génèreront aucun déficit (voir
pourraient s’avérer bénéficiaires à échéance plus ou moins proche) ;
La sécurité thérapeutique est un enjeu qui concerne une multiplicité d’acteurs à l’hôpital
(ainsi qu’au niveau des jonctions sensibles à l’entrée et à la sortie des patients), et il
importe de sortir du pharmaco-centrisme actuel pour ancrer cet enjeu dans une
collaboration effective entre médecins, pharmaciens, pharmacologues, thérapeutes,
préparateurs, équipes de soins, gestionnaires de la qualité et des risques, logisticiens, etc.
L’assurance qualité et la gestion des risques, en particulier la prise en charge de l’erreur
médicamenteuse et la mise en œuvre d’actions correctrices, seront d’autant plus efficaces
que le pharmacien, qui est souvent naturellement l’initiateur, voire le pilote sur les sujets
relatifs au circuit du médicament, aura l’écoute des équipes cliniques, mais également de la
direction, et pourra travailler en pluridisciplinaire ;
Les évolutions proposées dans ce rapport prennent en compte les avancées techniques
actuelles et s’inscrivent dans une perspective incontournable de déploiement d’un système
d’information performant, convivial et généralisé, outil indispensable de la qualité et de la
sécurité des soins. L’AP-HP a fait le choix, ambitieux mais incontournable car il
s’imposera en tout état de cause à plus ou moins long terme, d’une évolution vers une
solution intégrée unique pour tout l’établissement, avec des calendriers de déploiement
dissociés entre NSI gestion et NSI patient.
[8] La mise en œuvre des actions proposées dans le présent rapport devra être programmée et
pilotée, en tenant compte notamment de ce calendrier, sans pour autant reporter les décisions
d’engagement des processus, qui pour certains pourront être effectifs rapidement tandis que
d’autres demanderont plusieurs mois à plusieurs années.