IGAS, RAPPORT N°RM2012-024P 5
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[16] Malgré les vicissitudes de la CCAM technique, le projet d'étendre une telle classification fine
pour la tarification des actes cliniques est repris dans la dernière convention médicale (projet de
CCAM clinique). Le rapport constate que la tarification à l'acte en vigueur comporte des éléments
de différenciation des actes cliniques même si, au global, elle reste relativement indifférenciée. Les
effets pervers de cette indifférenciation restent toutefois limités. Un ajustement du tarif à l'effort
des médecins apparaît bien plus délicat pour les actes cliniques qu'il ne l'est pour les actes
techniques. Différencier les consultations expose à des risques significatifs : lourdeur du processus
de codage et de documentation des actes, imprécision des définitions et risque de glissement
inflationniste. Par ailleurs, cette différenciation présente un coût initial significatif alors même que
les marges de manœuvre sont incontestablement limitées et qu'il convient d'arbitrer leur affectation
entre les trois "piliers" de la rémunération (paiement à l'acte, paiement au forfait, paiement sur
objectif de santé publique).
[17] La tarification des actes et consultations externes réalisés dans les hôpitaux publics repose
sur les tarifs pratiqués en ville. Rien ne garantit que ces tarifs rendent compte des coûts hospitaliers.
Il apparaît que cette activité est largement sous rémunérée. Dans l'enveloppe fermée des
financements hospitaliers, cela est sans impact sur les ressources totales allouées aux hôpitaux,
mais pénalise les établissements qui ont une importante activité externe par rapport aux autres.
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[18] Dans le domaine de la tarification hospitalière, le rapport recommande une affirmation plus
forte et plus claire du principe de neutralité tarifaire. Les aménagements éventuels à ce principe
doivent être justifiés, leurs modalités et impacts précis doivent être publics. Les processus de
convergence transitoire doivent avoir une échéance claire. Des accompagnements financiers
éventuels, en tout état de cause limités et justifiés, doivent de préférence être conçus hors des tarifs,
par exemple à travers une contractualisation locale (ARS-établissement). Cela plaide aussi pour
que les actes et consultations externes des établissements soient intégrés dans cette logique de
neutralité des tarifs par rapport aux coûts.
[19] Concernant la CCAM technique, le rapport recommande que la maintenance de la
nomenclature (les libellés des actes) soit confiée à une instance autonome, distincte de la CNAM,
pour garantir une meilleure prise en compte des innovations.
[20] L'enjeu tarifant de cet outil pour les praticiens libéraux est quant à lui entre les mains des
partenaires conventionnels. L'accord des représentants des spécialités médicales sur les méthodes
d'une part, l'indépendance scientifique de l'instance à qui seraient confiés les travaux d'actualisation
de l'évaluation du travail médical et des coûts de la pratique, d'autre part, constituent sans doute une
condition nécessaire à une « relance » de la CCAM technique. Elle n'est pas suffisante : investir
dans ce processus n'a de sens que si un engagement des syndicats médicaux et de l'assurance-
maladie permet d'envisager une gestion des tarifs où la convergence vers des tarifs cibles s'effectue
vers le haut mais aussi vers le bas et où la négociation conventionnelle aurait pour seul enjeu le
niveau général de rémunération du travail médical.
[21] En tout état de cause, l'amélioration de la connaissance des revenus des médecins libéraux
devrait constituer une priorité d'investissement des services statistiques de l'Etat, afin de pouvoir
cerner plus précisément ceux des médecins de secteur 1 ayant une activité standard.
[22] Enfin, concernant la CCAM clinique, le rapport recommande de poursuivre dans la voie déjà
empruntée par la convention et de définir, lorsque cela est évidemment nécessaire, des
consultations spécifiques. Cette démarche permet de maitriser les risques financiers et de
reconnaître certaines situations où un effort particulier est exigé du médecin.