Chapitre introductif : Qu’est ce que la monnaie ?
Dans l’histoire de l’analyse monétaire, il existe plusieurs manières
d’aborder ces questions, plusieurs façons d’utiliser le système
monétaire.
La raison est que la monnaie est un concept qui à plusieurs facettes,
plusieurs dimensions ce qui conduit à des approches différentes et
souvent ne sont pas antagonistes.
•⇨ Section 1 Approche fonctionnelle
C’est la plus ancienne, et la plus traditionnelle, on la trouve dans les
écrits d’Aristote notamment.
On définit la monnaie par ce qu’elle fait, par ce qu’elle assure et c’est
une conception qui est assez répandu et généralement accepté par
les économistes.
On distingue 3 fonctions essentielles de la monnaie :
- Fonction d’unité de compte
- Fonction d’intermédiaire des échanges
- Fonction de réserves de valeur
Elle tend à considérer la monnaie comme un bien économique qui
répond à des besoins.
1.1 La fonction d’unité de compte.
C’est une fonction dite de mesure, elle fait de la monnaie un
instrument de mesure par les prix des biens et services, et permet de
comparer des grandeurs économiques entre elles. Chacune de ces
grandeurs économiques, exprimées en une certaine unité reçoit ce
que l’on appelle une valeur monétaire.
Citation : R. HAWTREY dans la circulation monétaire et le crédit
« La notion de monnaie comme celle de la cuillère à thé ou du
parapluie et contrairement à celle du tremblement de terre
appartient à un groupe de notion qui se définisse avant tous par la
fonction ou le but que chacun propose. »
F. WALKER « Money is that money does »
L’unité de compte est ce que l’on appelle un équivalent général qui
permet de comparer des valeurs entre elles.
La position avancée par Aristote dans une célèbre proposition se
décompose en 3 parties :
- pas de communauté sans les échanges
- pas d’échanges sans égalité
- pas d’égalité sans commensurabilité
Il s’agit là de la plus abstraite ( l’unité de compte ), cette fonction
d’évaluation des valeurs en unités communes va faciliter
l’établissement de contrats entre les agents, ça va permettre aux
calculs économiques individuels de se simplifier et de se développer.
On pourrait comparer l’unité de compte à l’unité de mesure que l’on
rencontre dans d’autres disciplines par exemple la physique.
Il existe cependant des différences entre les mesures économiques et
les mesures physiques.
Les mesures de longueurs sont généralement stables, en économie la
valeur n’est pas stable.
La valeur des biens est essentiellement subjective, elle dépend de
l’appréciation de l’utilité des agents, alors qu’en physique elle est
conventionnellement objective. Elle peut ainsi varier au cours du
temps.
Une unité de compte apparaît réellement si on compare un système
d’échange de biens et services qui n’utilise pas de système
d’échange : Economie de Troc
Une économie de troc est un système d’échange où tous les biens
d’échangent contre les biens.
L’existence d’une unité de compte va permettre aux agents
économiques de simplifier leurs calculs.
Ce calcul est fondé sur le système des prix. L’introduction d’une unité
de compte va permettre de simplifier le système des prix.
Les prix sont des variables d’informations qui sont à la base du calcul
économique et de la notion d’arbitrage.
Considérons une économie de troc et supposons qu’il y’est N biens à
qui j’associe un nombre 
Pour pouvoir échanger, les agents économiques doivent connaître les

relatif).
Si il y a N biens, combien existe t- ?

deux à deux parmi les N biens.
Ce nombre de combinaisons se note :


Par exemple : n=100



Rapport d’échange, prix relatif.
B/B
1
2
j
n
1
1
p1/2
p1/j
p1/n
2
p2/1
p2/2
p2/j
p2/n
i
pi/1
pi/2
n
pn/1
1
Un échangeur doit connaître 3 prix relatifs :
Le rapport d’échange entre le bien 1 et le bien 2 (1 ; 2)
Le rapport d’échange entre le bien 1 et le bien 3 (1 ; 3)
Le rapport d’échange entre le bien 2 et le bien 3 (2 ; 3)
Exemple = p1/2 une unité de bien 1 s’échange contre 3 unités de
bien 2
 

 

n = 3 1 unité de bien 1 s’échange contre 3 unités de biens 2
   

Il faut donc connaître le prix du bien 2 en terme du bien 3.
Comment déterminer p3, tel qu’il soit compatible avec les deux
autres prix relatifs ? ( qui évite tout arbitrage )
3 unités de bien 2 → 4 unités de bien 3
1 unité de bien 2
unités de bien
  


 

Dans une économie , N biens, chaque échangiste a besoin de
connaître ( n-1) prix.
On les qualifie de biens absolus, on dit parfois que c’est un prix
monétaire.
De cette connaissance de prix, on peut déterminer l’ensemble des
prix relatifs. Le fait d’instaurer une unité de compte réduit
considérablement l’information nécessaire pour chaque agent.
Ex : n = 100 → 99 prix absolu
Elle permet également de réduire l’information nécessaire, la
quantité diminue le coût du calcul économique, c’est cette raison qui
explique l’apparition des diverses économiques.
Les inconvénients du système de Troc en terme informationnel pour
le système des prix ont conduit les agents économiques à instaurer
une unité de compte.
Considérons une marchandise, utilisée comme une unité de compte,
elle est choisie parmi N biens existants dans les échanges, on dit que
ce bien est un bien numéraire.
Citation : LEON WALRAS élement d’économie, politique pure (1874)
« Le numéraire est une unité de compte qui est utilisé dans les
échanges de marchandises, c’est une unité concrète ».
A travers les histoires, on est passé d’une unité de compte concrète à
des unités de comptes abstraites.
En France au cours du Moyen-Âge, le livre Touran est utilisé comme
une unité de compte absolu, le Guinée était une monnaie abstraite.
Les unités de compte d’aujourd’hui sont abstraites et fictives.
Pour certains économistes, très peu nombreux et parmi lesquel le
plus grand figure, Keynes, la fonction d’unité de compte et la fonction
essentielle de la monnaie, on le retrouve également dans un ouvrage
de 1936 appelé Théorie de la monnaie.
Lorsque l’unité de compte est abstraite, un changement de valeur de
l’unité de mesure ne modifie pas les prix relatif des biens échangés,
seul les prix absolus sont modifiés.
  



Ex : franc - Euro.Soit deux biens quelconques i et j.
  
 

Conclusion : Choisir une unité de compte dans une économie, c’est
introduire une plus grande efficacité dans le système d’échange du
fait que le calcul économique est amélioré. On peut franchir une
étape supplémentaire en faisant en sorte que l’unité de compte
choisit est effectivement utilisée pour faciliter la circulation des
autres biens, c’est à dire que cette unité de compte devient également
un intermédiaire des échanges.
1.2 La fonction intermédiaire des échanges.
Citation « La monnaie de compte, celle pour lesquelles les dettes et les prix
sont exprimés est le concept premier de la théorie monétaire ».
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