3
ABSTRACT :
Contexte : Malgré l’augmentation de l’exposition et de la médiatisation de la
sexualité dans notre société, ce thème est peu abordé en période périnatale.
Souvent tabou pour les patientes et/ou tu par les sages-femmes, ce sujet est
passé sous silence. Cependant, l’accession à la parentalité est un bouleversement
pour les couples et leur sexualité, d’autant plus si l’accouchement par voie-basse
constitue un traumatisme pour le corps de la femme et plus particulièrement pour
son périnée. Qu’elles soient d’étiologies spontanées, traumatiques ou induites par
les modalités d’accouchement, les lésions périnéales sont fréquentes et souvent
banalisées. De fait, leurs conséquences sur la reprise et le vécu de la sexualité
sont peu étudiées. C’est à la suite de ce constat et des situations rencontrées en
stage que nous avons décidé d’investiguer cette thématique.
Objectif : L’objectif de notre travail est d’étudier l’impact des lésions
périnéales sur la reprise et le vécu de la sexualité dans la première année qui suit
la naissance.
Méthode : Nous avons effectué une revue de la littérature scientifique en
utilisant les bases de données usuelles en santé. La sélection et l’analyse critique
des articles identifiés ont été faites en utilisant l’une des grilles de lecture du
Journal of American Medical Association (JAMA). Sur trente articles identifiés,
cinq répondaient à nos critères de sélection.
Résultats : Les différents auteurs concluent que la reprise des rapports
sexuels se fait en moyenne entre 2 et 4 mois post-partum. Les conséquences des
traumatismes périnéaux sur la vie sexuelle divergent en terme de durée et de
sévérité selon les auteurs, mais tous s’accordent à dire, qu’un haut degré de
déchirure périnéale (3ème ou 4ème degré) ainsi qu’un accouchement instrumenté
sont les principaux facteurs de risque de troubles de la sexualité (dyspareunie,
diminution de la satisfaction…) jusqu’à un an post-partum. D’autres résultats sont
apportés par cette revue de la littérature, comme le fait que les couples qui n’ont
plus de sexualité à partir de la 12ème semaine de gestation, sont à haut risque de
ne pas reprendre les rapports sexuels, et cela jusqu’à un an post-partum.
Conclusion : On peut affirmer que les lésions périnéales ont un réel impact
sur la reprise et le vécu de la sexualité dans la première année qui suit la
naissance. Cependant, elles ne sont pas les seules responsables des
modifications de la sexualité en post-partum et ce sujet complexe mériterait un
travail plus approfondi afin de prendre en considération les multiples dimensions
qu’il comporte.
Mots clés : déchirures, épisiotomie, rapports sexuels, fonction sexuelle,
dyspareunie.