Outils d’action ■ Methodologies for Impact Assessment of Enterprise Development Interventions in Tourism, EDIAIS, mai 2002. Comment évaluer l’impact des interventions de développement des entreprises dans le tourisme Le tourisme est un produit complexe qui dépend d’un grand nombre de ressources humaines, naturelles et matérielles. Les actions gouvernementales, le développement institutionnel, la responsabilité, l’accès à l’information et aux marchés, la prise de décision locale et nationale, les droits de l’Homme et la relation entre la dégradation de l’environnement et la pauvreté sont autant de moyens de mesurer son impact. Mesurer l’impact du tourisme peut se faire en alliant des moyens participatifs, qualitatifs et quantitatifs. Il importe ici de comprendre quelles méthodes il faut utiliser pour mesurer l’impact des interventions dans le domaine touristique et de savoir si l’impact sur les cibles de développement international est positif ou non pour éradiquer la pauvreté. Ce document présente des méthodes d’évaluation de l’impact des interventions d’appui aux entreprises dans le tourisme, qu’il soit « traditionnel » ou « responsable ». Il cherche de plus à conjuguer les niveaux macro, méso et micro-économique, un des enjeux fondamentaux étant de bien appréhender l’échelle à laquelle cette évaluation doit se faire. qui dépendent du marché américain, comme les îles Caraïbes, et vers les pays à dominante musulmane. Les attentats ont confirmé la dépendance économique de certains pays en développement par rapport au tourisme. Il y a ainsi un grand besoin en stratégies de diversification et d’intégration des économies pour protéger les moyens de subsistance. CONTEXTE ET PROBLÉMATIQUES Avant le 11 septembre 2001, les voyages et le tourisme constituaient la plus grosse industrie du monde. Aujourd’hui, le tourisme est la deuxième plus grande source d’échanges avec l’étranger pour les pays en développement, après le pétrole. Ces pays profitent ainsi de retombées économiques non négligeables, bien qu’ils ne participent qu’à hauteur de 30 % au marché international du tourisme. Les conséquences des attentats sont visibles car le nombre de touristes dans le monde a diminué, surtout vers les destinations Pourquoi intervenir auprès d’entreprises dans le domaine du tourisme pour réduire la pauvreté ? Des arguments se posent pour et contre le potentiel qu’a le tourisme d’avoir une croissance en faveur des pauvres : Accédez au texte original sur http://www.enterprise-impact.org.uk/word-files/Tourism.doc 43 Comment évaluer l’impact des interventions de développement des entreprises dans le tourisme ➤ les avantages du tourisme en faveur des pauvres sont son ampleur, l’intensité du travail, son potentiel de liens intersectoriels et son potentiel dans les pays et les régions marginalisés où il y a peu d’autres exportations compétitives. Le tourisme est consommé sur place, c’està-dire que le consommateur se déplace jusqu’au lieu de production. Il dépend d’un capital naturel : faune, flore, territoire et culture. les inconvénients. L’industrie du tourisme est cependant largement dirigée par les intérêts des secteurs privés étrangers. De plus, les bénéfices économiques ne sont pas maximisés localement à cause d’un fort pourcentage de ressources et d’infrastructures possédées par des étrangers. Le tourisme souffre d’un taux élevé d’importations et d’un manque de liens. Les grandes compagnies étrangères ont un avantage comparatif sur l’accès au marché par rapport aux pauvres qui paient un lourd tribut en termes de déplacement, de mauvais accès aux ressources et de perturbation sociale et culturelle. De plus, les petits entrepreneurs sont souvent exclus du marché international pour des raisons de coûts et de support institutionnel inadapté. 44 Structure de l’industrie internationale du tourisme DESTINATION TOURISTIQUE Tour-opérateurs Point d’accueil touristique Organisateurs locaux Logement Restaurants Transporteurs Attractions Agences de voyage MARCHÉ D’ORIGINE ➤ Ceux qui prêchent en faveur du tourisme comme instrument de croissance en faveur des pauvres arguent que les inconvénients de son développement sont pour la plupart les mêmes que dans d’autres secteurs. Ce n’est que depuis le Sommet de la Terre à Rio (1992) que l’industrie des voyages et du tourisme est entrée dans le débat du développement durable. La Coopération britannique a mis en lumière dans son rapport « Étude sur le tourisme durable et l’élimination de la pauvreté » que le tourisme a beaucoup d’importance dans les pays très pauvres. Selon ce rapport, dans 11 des 12 pays qui regroupent 80 % des pauvres du monde, le tourisme représente plus de 2 % du PIB ou 5 % des exportations. De même, dans les 48 pays les moins avancés, le tourisme tient une place significative ou gagnant en importance. On estime ainsi que le tourisme en faveur des pauvres peut toucher directement les plus pauvres là où la majorité ou une partie de la population vit sous le seuil de pauvreté, SERVICES D’APPUI Infrastructures Services publics Santé Éducation et formation Banques et finance Compagnies aériennes, de croisière, autres moyens d’accès Source : « Sustainable Tourism and Poverty Elimination Study », 1999, p. 7. comme en Inde, au Kenya, au Lesotho, au Népal, en Ouganda ou en Tanzanie. Jusqu’ici, les recherches ont montré que l’analyse du contexte local de l’entreprise touristique ainsi que de ses relations à l’échelle nationale et régionale peut laisser augurer d’un tourisme durable et économiquement viable qui profite aux pauvres. Dans ce secteur, la mesure d’impact est rendue plus délicate à cause du manque d’analyses méso-économiques et aussi à cause de la multitude des acteurs concernés. D’autre part, les revenus liés au tourisme ne sont pas quantifiés sous cette catégorie dans les bilans des pays. Les différents tourismes Le tourisme de masse représente actuellement 70 % des parts de marché. Il a été créé pour accroître les revenus disponibles. Il est dominé par des touropérateurs qui offrent des séjours là où il y a le soleil, la mer, le sable et souvent aussi le sexe. Les revenus de ce produit sont concentrés sur les destinations à haute densité touristique dans le monde entier qui n’emploient que très peu d’autochtones. Les grands tour-opérateurs britanniques qui dominent le marché sont verticalement intégrés et possèdent des chaînes de transport et de logement, ➤ « L’actualité des services aux entreprises » n° 6 ● septembre 2003 ● ce qui leur fait réaliser des économies d’échelle mais exclut totalement les petits entrepreneurs du marché. ➤ L’écotourisme. La prise de conscience des dommages causés par le tourisme a favorisé la naissance de nouvelles formes de tourisme. Le label « Écotourisme » regroupe les formes de tourisme dit alternatif au tourisme de masse, comme le tourisme vert, d’aventure, naturel, d’héritage, communautaire. Il détient environ 30 % des parts de marché. Bien que ces méthodes amènent au développement des régions plus pauvres et plus reculées, il n’y a aucune certitude qu’elles fassent moins de dégâts que le tourisme de masse. Attention toutefois, écotourisme ne signifie pas nécessairement tourisme durable. ➤ Le tourisme durable maximise les capacités du tourisme à éliminer la pauvreté en développant des stratégies appropriées en coopération avec tous les principaux groupes, les autochtones et les communautés locales. Mais l’industrie du tourisme voit plutôt ce tourisme comme un moyen de satisfaire les besoins des générations actuelles sans compromettre la satisfaction de ceux des générations à venir. ➤ Le tourisme responsable doit être replacé dans le contexte d’une stratégie de développement durable plus large. C’est une alternative récente au tourisme durable qui est vu comme un idéal utopique. Un produit d’information de la DGCID (MAE) Comment évaluer l’impact des interventions de développement des entreprises dans le tourisme Comment évaluer l’impact du tourisme ? Un standard international de mesure des voyages et du tourisme, les comptes satellites, a été adopté par l’OMT. Il est orienté sur la demande (activité économique des visiteurs et des compagnies de voyage) et non sur l’offre car cette industrie a des produits/services hétérogènes. ➤ L’impact économique est défini en analysant les rapports coût/bénéfice, coût social/bénéfice et l’effet multiplicateur, et se mesure selon trois critères : ➤ – les effets directs prennent en compte les entrées (les dépenses des étrangers dans un autre pays) et les sorties (les dépenses des nationaux à l’étranger) ; – les effets indirects augmentent lorsque les touristes ou les personnes travaillant dans ce secteur dépensent de l’argent directement dans d’autres secteurs de l’économie ; – les effets induits quantifient les opportunités d’investissement stimulées par le tourisme. Toutefois, il ne faut pas croire que les effets générant des revenus sont synonymes de création d’emplois. De plus, les grands agrégats cachent une partie des caractéristiques structurelles de l’emploi. Les liens avec d’autres secteurs – par exemple les infrastructures – et les retombées que génèrent les entreprises touristiques sur leur environnement sont importants à identifier dans le processus d’évaluation d’impact. ➤ L’impact environnemental est évalué par le système EIA (Environmental Impact Assessment) et des « audits environnementaux », c’est-à-dire des évaluations objectives, régulières et systématiques des performances des organisations, de leurs usines, bâtiments, procédés et produits. Il est de plus possible de calculer les différentes capacités (physiques, sociales, écologiques, etc.). ➤ L’impact sur les moyens de subsistance a jusqu’à présent été quantifié au niveau micro-économique uniquement. Il est question de mettre au point des approches macro et méso-économiques car il faut dépasser l’approche classique pour trouver des stratégies de développement. Une nouvelle méthode permettra de plus, lorsqu’elle sera adaptée à la mesure d’im- pact des entreprises touristiques, une analyse plus en profondeur des interconnections des facteurs économique, environnemental, social, culturel et politique. Même si ces stratégies paraissent scientifiques, il est primordial de définir ce qui doit être mesuré, comment, par qui et pour qui. La position des donateurs, des ONG et de la recherche Les interventions peuvent être classées selon les objectifs suivants : croissance économique, emploi, héritage culturel et sa protection, conservation, planification sectorielle, développement de produit, dissémination des bénéfices de la croissance, développement rural et amélioration écologique de l’industrie. Quelques donateurs pensent que le tourisme rivalise mal avec les autres secteurs et que les interventions dans ce domaine sont mal mises au point. La plupart des interventions se concentrent sur l’échelle locale et les liens entre les niveaux local, macro et micro-économiques sont laissés de côté. L’international a été encore plus négligé. ● La mesure d’impact au niveau macroéconomique dépend aussi de qui prend les décisions et de ce qui doit être mesuré. Il est important de connaître : le taux de croissance, qui peut être déduit pour le secteur du tourisme à partir des statistiques faites par le pays, en prenant en compte les flux vers l’intérieur et vers l’extérieur. De même, il est intéressant de connaître l’influence du tourisme sur la croissance des autres secteurs et sur l’emploi ; ➤ les pôles de croissance : les acteurs du secteur touristique ont-ils les capacités pour agir sur le long terme ? Ont-ils un avantage comparatif par rapport aux autres secteurs ? Par rapport aux autres pays de la région ? ➤ le contexte dans lequel la stratégie de- vrait être appliquée : quelles cibles et stratégies internationales, nationales ? Le tourisme contribue-t-il au cadre économique à moyen terme ? les infrastructures matérielles et institutionnelles : ont-elles été construites pour les autochtones ou les touristes ? Quelles sont les institutions formelles ? Sont-elles adaptées ? Comment sont les réseaux informels nationaux et locaux ? ➤ Dans cette étude, l’analyse au niveau intermédiaire (régional) est inexistante car des techniques de mesure doivent être mises au point dans ce domaine. Cependant, la méthodologie ne fait pas tout. L’intervention des micro, petites et moyennes entreprises peut être évaluée en se concentrant sur les objectifs et en évaluant et adaptant les moyens d’y parvenir. Pour évaluer l’impact et la durabilité de l’entreprise sur le long terme, l’analyse doit porter sur trois niveaux : 2. les résidents locaux : impacts positifs/négatifs, financiers/non financiers, participants et non participants ; Le but est de comprendre le niveau d’impact de l’intervention auprès de petites et moyennes entreprises dans le tourisme septembre 2003 Le cadre d’analyse 1. l’entreprise : performances commerciales ; LE PROCESSUS DE MESURE D’IMPACT ● sur la pauvreté dans les pays les moins avancés ou en développement. ➤ Le développement du tourisme durable ainsi que son rôle sur la croissance économique en faveur des pauvres sont de plus en plus au cœur des préoccupations. Les formes de tourisme importantes pour la croissance et la réduction de la pauvreté sont reconnues mais pas encore prises en compte. Ce qui est réellement important pour les stratégies macro-économiques et au centre de leur impact, ce sont le PIB national, les informations sur les échanges avec l’étranger et peut-être aussi les agrégats de l’emploi. Quelques donateurs ont des projets et des programmes touristiques spécifiques mais le plus souvent le tourisme appartient à un programme beaucoup plus vaste. « L’actualité des services aux entreprises » n° 6 45 3. les protagonistes externes : ONG, institutions gouvernementales, secteurs privé. Un produit d’information de la DGCID (MAE) Comment évaluer l’impact des interventions de développement des entreprises dans le tourisme De plus, huit questions clés doivent être posées : 1. Qui sont les protagonistes au sein de l’entreprise ? 2. L’entreprise est-elle commercialement viable ? 3. Quels sont les impacts financiers pour les participants locaux ? 4. Quels sont les impacts sur les moyens de subsistance des participants locaux ? 5. Quels sont les impacts sur les résidents locaux non participants ? 6. Quels sont les impacts des et sur les autorités gouvernementales, les ONG, le secteur privé, les voisins et tout autre protagoniste extérieur ? 7. Quel est l’impact sur le développement en général ? 8. (si la situation s’y prête) Quelle est la contribution probable de l’entreprise à la conservation ? L’analyse des intervenants Ils peuvent être locaux ou extérieurs. Les résidents peuvent être différenciés selon leur degré d’investissement dans l’activité touristique [NB : il peut être nul], leur type d’investissement, leur rôle dans la prise de décision, leur influence dans l’entreprise, leur statut socio-économique, leur emplacement et leur sexe. L’analyse des intervenants [NDT : à ce sujet voir « Évaluation d’impact et analyse des intervenants », Tertia Gavin et Caroline Pinder, 2001, texte présenté dans la troisième édition de cette publication en décembre 2002] est essentielle car sans elle, l’impact des entreprises ne pourrait être évalué que sur les bénéficiaires du projet, ce qui ne serait pas objectif et ne montrerait pas l’impact véritable des actions menées. Comme il est toutefois impossible de mesurer l’impact sur absolument toute la population, il importe d’identifier les principales catégories à prendre en compte, ce qui se fait en trois étapes. Étape I : Identifier les principaux groupes de protagonistes et leurs intérêts ● Cette étape constitue une enquête de base. Pour ce faire, une littérature addi- tionnelle sur l’économie, la réduction de la pauvreté ou le tourisme peut être utile, ainsi que des données brutes (nombre de visiteurs, recettes du tourisme, taille des entreprises de ce secteur), des notes sur des projets (études de faisabilité, rapports), des informateurs clés nationaux ou locaux, des observations sur le capital naturel, physique, humain et social, des discussions informelles et des consultations de la population. L’analyse des protagonistes peut aussi être le premier pas vers la création d’une institution appropriée. ● Étape II : Identifier quelles personnes appartiennent à ces groupes Il est particulièrement important de distinguer celles qui déclarent tirer profit d’une entreprise : sont-elles le propriétaire, un employé, un actionnaire ? Sontelles riches ou pauvres ? Les outils d’analyse sont les réunions pour des groupes spécifiques, l’auto-catégorisation des acteurs et des enquêtes, questionnaires et observations de base. De plus, le classement des acteurs selon leur richesse peut s’avérer pertinent car il permet de savoir à quels critères répond la richesse ou la pauvreté. ● Etape III : Analyse et interprétation Une fois que les groupes ont été identifiés, ils sont maintenant utilisables pour analyser leurs différences. Voilà pourquoi il est important de faire cette analyse avant la mesure d’impact complète. Il existe des méthodes qui classent les acteurs en termes d’influence et d’importance, à l’aide d’une matrice. Ceci permet de voir les partenariats entre les groupes. L’évaluation d’impact sur les moyens de subsistance L’objectif est de mesurer les impacts négatifs et positifs que les différentes formes de tourisme peuvent avoir sur les biens des gens, les diverses activités, leur influence sur les organisations extérieures, les échanges. Ces impacts doivent ensuite être comparés. Il est toutefois nécessaire de dépasser la mesure classique de création d’emploi et de revenus financiers et de se pencher sur les biens matériels et financiers, les ressources humaines et naturelles, le capital social « L’actualité des services aux entreprises » n° 6 ● septembre 2003 ● 46 ainsi que sur les thèmes en relation avec la subsistance. Des différences d’impact ont pu être notées selon les régions, les revenus et le sexe des gens ainsi que selon le type d’entreprise. Les indicateurs de développement des entreprises Ils peuvent être définis par les groupes d’acteurs qui peuvent se regrouper en « associations ». Les comités directeurs des projets ont aussi leur mot à dire quant au choix de ces indicateurs car ils comprennent des membres locaux et des organisateurs. Les indicateurs de développement des entreprises sont définis à partir : du profil socio-économique actuel (types de communauté, taille de la population, infrastructures, ONG, principales activités, revenu moyen journalier, obstacles au développement, principaux besoins, projets de développement) ; ➤ de l’analyse des opportunités et des contraintes commerciales (taille du marché national, investissements) ; ➤ d’une enquête touristique (type de visiteurs, moyen de transport, durée du séjour, activités, services, contraintes, priorités pour le développement touristique, emploi et revenus) ; ➤ ➤ d’une enquête de communauté, où chaque communauté est analysée en termes de contexte historique, d’opportunités et de contraintes commerciales, de problèmes socio-économiques principaux et d’actions sur le court et le long terme. Afin de savoir si les objectifs sont atteints, des indicateurs SMART ont été mis au point : Spécifiques, Mesurables, Ambitieux mais Réalistes et Temporaires. De même, une analyse des opportunités, des groupes d’action et des projets peut compléter cette enquête basique. Le cycle du programme Cette section résume les problèmes principaux de la mesure de l’impact des interventions dans le tourisme. Les interventions proposées sont « notées » par le conseiller en développement d’entreprise par le biais de différent systèmes. Il faut Un produit d’information de la DGCID (MAE) Comment évaluer l’impact des interventions de développement des entreprises dans le tourisme ainsi savoir jusqu’où les projets sont censés agir et quels en sont les objectifs car il importe de dépasser les catégories et les actions qui font la promotion des moyens durables de subsistance pour choisir des actions plus susceptibles de s’appliquer au développement des entreprises. Il est de plus important de connaître la manière dont l’élimination de la pauvreté est envisagée et quel cadre d’activité est mis en place (logique, consensuel). Le cycle de programme d’EDIAIS identifie les questions qui doivent être posées pour une soumission de projet qui contiendra les « meilleures » conditions requises pour la mesure d’impact. Lors des évaluations, une approche multidisciplinaire est essentielle : environnement, économie, sciences sociales, expertise, méthodologie. Toutefois, comme l’intervention touristique est un nouvel outil pour la croissance économique en faveur des pauvres, il est nécessaire de faire plus d’analyses pour approfondir la compréhension et améliorer la pratique. Les stratégies de réduction de la pauvreté sont largement concentrées sur les pays pauvres très endettés (PPTE) et les pays en transition vers l’économie de marché. Les SNDD ont émergé au sommet de la Terre à Rio. Le comité d’aide au développement de l’OCDE a demandé à ce que tous les pays mettent en place des SNDD d’ici 2005 pour qu’en 2015 le processus de perte de ressources environnementales soit inversé à l’échelle mondiale comme nationale. Pourtant, dans les pays en développement où le tourisme est un secteur phare ou qui gagne de l’importance, et où l’accès au marché et aux bénéfices du tourisme est entravé par des institutions locales et nationales incapables, l’intégration des stratégies touristiques pour l’intervention des entreprises dans le programme national est essentielle. LA PERTINENCE DE L’INTERVENTION AUPRÈS D’ENTREPRISES DANS LE TOURISME DANS LE CONTEXTE DU DÉVELOPPEMENT Les stratégies nationales pour le développement durable (SNDD) et le développement du tourisme durable sont pressentis pour faire partie des stratégies de lutte contre la pauvreté des pays en développement, ainsi que des stratégies nationales mais dirigées à l’échelle mondiale. Une SNDD est un procédé stratégique et participatif d’analyse, de débat, de renforcement des capacités, de projet et d’action en faveur du développement durable. Elle n’est pas nouvelle ou isolée des projets existants, c’est pourquoi il faut réviser les stratégies de manière tactique afin que les différents projets puissent être intégrés et coordonnés. Actuellement, les SNDD ont tout particulièrement pour objectif la Bolivie, la Thaïlande, le Népal, le Burkina Faso, le Sahel, le Ghana et la Tanzanie. « L’actualité des services aux entreprises » n° 6 ● septembre 2003 ● Un produit d’information de la DGCID (MAE) 47