32 Le régime variable
Cette équation exprime le fait que l’intégrale curviligne de ~
Bsur une boucle fermée est
égale à µ0fois le courant total qui traverse une surface quelconque limitée par la boucle
fermée Γ. On peut calculer le champ magnétique en Men utilisant successivement deux
surfaces différentes Set S0s’appuyant sur le contour Γet en appliquant pour chacune
d’entre elles le théorème d’Ampère sous sa forme intégrale.
– Cas de la surface S: Le courant total traversant Sest bien égal au courant Iet on
obtient :
B=µ0I
2πr (4.10)
– Cas de la surface S0: Cette surface passant entre les plaques du condensateur n’est
traversée par aucun courant puisque les charges électriques ne se déplacent pas entre
les plaques du condensateur. Si on utilise le théorème d’Ampère, on obtient :
IΓ
~
B·d~
`= 0 (4.11)
Le résultat de ce calcul serait alors ~
B=~
0. Ce qui est en contradiction avec le résultat
obtenu avec la surface S. Pour lever cette ambiguïté, il faut modifier le théorème
d’Ampère.
Dans le condensateur, il n’y a pas de charges mobiles, donc pas de courant de
conduction. Par contre il y a un champ électrique variable durant la charge du
condensateur et qui est égal à :
E=σ
ε0
(4.12)
σétant la densité superficielle de charges électriques sur les plaques du condensateur.
La charge totale portée par une armature du condensateur de surface Σest : q=σΣ.
Le courant de conduction Ià l’extérieur du condensateur est lié à la charge du
condensateur par I=dq
dt , d’où :
I=dq
dt =d(σΣ)
dt =d(ε0E)
dt Σ = ε0
dE
dt Σ = dD
dt Σ(4.13)
où D=ε0Eest le vecteur excitation électrique entre les armatures du condensateur.
Entre les armatures du condensateur, le courant ne correspond pas à un mouvement
de charges électriques mais il est lié au champ électrique variable entre les armatures
du condensateur. Il est appelé courant de déplacement et nous le noterons ID. Ainsi
si on suppose que le courant entre les plaques du condensateurs est ID. Le courant
total traversant la surface S0est IDet si on utilise le théorème d’Ampère en prenant
en compte le courant de déplacement, on obtient le même résultat que celui qui a
été obtenu en utilisant la surface S.
L’introduction du courant de déplacement va permettre de généraliser aux régimes
variables le théorème d’Ampère dans lequel on devra considérer le courant total,
somme du courant de conduction correspondant à des charges électriques mobiles,
et du courant de déplacement correspondant à un champ électrique variable dans le
temps.
4.3.2 Le vecteur densité de courant de déplacement
Le courant lié au mouvement des charges électriques sera noté dans la suite Iet le
courant de déplacement qui correspond à un champ électrique variable sera noté ID. On
H. Djelouah