
Le stress au travail devient une préoccupation majeure à cause de son impact négatif sur
la santé en général, la santé mentale et l’absentéisme au travail. Le stress créé par les
contraintes dans l’exercice de la profession d’infirmière et d’infirmière auxiliaire, le
manque de soutien du supérieur immédiat, le manque de respect des supérieurs et des
collègues et la charge de travail nuisent à la santé des infirmières et des infirmières
auxiliaires. L’absentéisme est en outre très fortement relié aux conditions de travail, tout
particulièrement à la charge de travail (heures supplémentaires, soins directs, souhait non
réalisé de modifier le nombre d’heures de travail, instabilité d’emploi et changements
fréquents de quart de travail). En outre, la surcharge de travail, combinée au statut
précaire de l’infirmière et de l’infirmière auxiliaire, est un facteur prédicteur de
l’épuisement professionnel (burnout) et éventuellement de la dépression.
Les infirmières et les infirmières auxiliaires considèrent que les exigences physiques de
leur travail sont plus prononcées que celles ressenties par l’ensemble des travailleurs
canadiens. L’infirmière et l’infirmière auxiliaire jugent que leur travail est frénétique,
potentiellement source de conflits, exigeant plus de compétences que pour la moyenne
des emplois et nécessitant, de surcroît, l’acquisition de nouvelles compétences. En outre,
l’infirmière auxiliaire considère qu’elle travaille dans un contexte de plus grandes
tensions et de contraintes plus marquées que ne le juge l’infirmière.
L’infirmière et l’infirmière auxiliaire considèrent, dans une plus grande proportion que le
travailleur canadien en général, œuvrer dans un contexte où elles n’ont pas suffisamment
de soutien de la part de leurs supérieurs et de leurs collègues. Cette situation accentue le
stress au travail et nuit à la santé. Le niveau de stress au travail de l’infirmière et de
l’infirmière auxiliaire est plus élevé que celui observé en moyenne chez le travailleur
canadien.
La satisfaction de l’infirmière auxiliaire envers son emploi s’améliore lorsque le nombre
d’heures travaillées augmente. La satisfaction de l’infirmière auxiliaire envers son
emploi diminue lorsqu’elle juge que l’effectif est insuffisant pour le travail qu’il y a à
faire. L’infirmière auxiliaire québécoise juge que son niveau de responsabilisation, c’est-
à dire le contrôle qu’elle a sur son travail, sa pratique professionnelle ainsi que les
ressources qu’elle a pour accomplir son travail, est plus faible que celui perçu par les
infirmières et les infirmières auxiliaires des autres provinces.
Les infirmières auxiliaires ressentent moins de respect de la part de leurs supérieurs et de
leurs collègues de travail que ne le ressentent les infirmières.
Le climat de travail dans une organisation est le reflet de ses valeurs. La qualité du
management (supérieur immédiat en montant vers le haut de la pyramide) est le facteur le
plus sévèrement jugé par les employés des établissements de santé parmi tous les
éléments qui définissent leur emploi et le contexte dans lequel ils l’exercent. Le climat
de travail dans une organisation est relié directement à la satisfaction des employés et
indirectement à la rétention de la main-d’œuvre.
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