
•Lieu: Poste de Dialyse n°7; Service d’Hémodialyse du CHLS
•Date: 18 septembre 2013, 9h30
•Acteurs: Infirmière, Stagiaire Infirmier, la patiente Mme M.
•Situation: Nous sommes dans le service d’hémodialyse du Centre Hospitalier de
Lyon Sud, qui comprend 10 postes de dialyse. Les patients venant régulièrement
en service sont pour la plupart des insuffisants rénaux chroniques ayant souvent
souffert entre autres de complications de diabète, d’hyper-tensions, de
polykystoses rénales, de traumatismes ou encore de cancers.
Certains des patients qui sont les plus autonomes et dont l’état de santé est jugé
satisfaisant se voient proposer de continuer leurs séances de dialyse dans un centre
moins médicalisé et «moins lourd» en dehors de l’hôpital, afin de libérer des lits
pour des patients qui nécessiteraient un suivi et du matériel plus pointus. Les
patients viennent faire leurs séances de dialyse à raison de 3 fois 4 heures
hebdomadaires pour la grande majorité.
Vers 9h30, nous avons donc fini le branchement de tous les patients et faisons le
tour des médicaments à administrer au pousse-seringue ou en IVD pendant la
dialyse. Nous nous dirigeons alors vers la chambre de Mme M avec sa seringue de
Venofer®. Après avoir redemandé à la patiente comment elle allait, celle-ci confie
ses angoisses: elle «ne pense pas passer l’année» et elle a encore plein de choses à
faire dans sa vie pour préparer son départ.
Mme M, 43 ans, atteinte de mucoviscidose avait bénéficié d’une greffe pulmonaire
bilatérale. Le traitement anti-rejet pour cette greffe a eu comme effets indésirables
une dégradation de sa fonction rénale ainsi que d’intenses douleurs abdominales
accompagnées de nausées et vomissements. Mme M s’est très vite retrouvée
dénutrie et en insuffisance rénale. Elle avait alors commencé il y a quelques années
ses séances hebdomadaires de dialyse. Enfin récemment, suite à des examens
d’imagerie, son médecin lui a annoncé qu’elle avait une tumeur maligne sur l’un de
ses poumons greffés. Une chimiothérapie a donc été mise en place.
Cette patiente étant connue depuis longtemps du service, et ayant une histoire
assez dure, l’infirmière se met alors à pleurer derrière son masque, tout en
continuant ses surveillances. Je suis alors très mal à l’aise. Ne sachant pas
comment réagir, je fais un maximum de soins et de surveillances en me
concentrant sur le côté technique pour permettre à l’infirmière et moi-même de
sortir de la chambre plus vite.
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ANALYSE DE PRATIQUE
Stage 5A
Benjamin BeaugéDate: vendredi 20 septembre 2013