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Séances 2 et 3 (11 et 18 septembre 2014)
La communication neurobiologique et les comportements
1er niveau d’organisation (cycle 1)
« La seule raison d’être d’un être, c’est d’être » : nous mobilisons la pensée d’Henri Laborit, 1914-
1995, Français, médecin militaire, chirurgien de la Marine puis chercheur en neurobiologie, découvreur des
neuroleptiques (« tranquillisants »).
La biologie, dans toutes ses dimensions, est un nouveau Graal de la science moderne. En particulier,
elle révèle un continent dissimulé et sous-jacent aux actions que, tous, nous percevons et nous
accomplissons. Au sein de ce vaste champ d’exploration, Henri Laborit a tenu une place de choix par sa
compréhension et son exploitation pharmacologique du système nerveux central (SNC) grâce auquel l’homme
se meut physiquement et émotionnellement. Le SNC est lui-même constitué de sous-systèmes ou
« faisceaux » dont l’un a été révélé par Laborit, le système inhibiteur de l’action (SIA), qui peut figer
partiellement et temporairement l’action de l’homme lors de sa perception d’un danger (un examen scolaire,
par exemple). Laborit a réexaminé les principaux comportements sociaux de l’homme à la lumière de ses
découvertes neurobiologiques. Il montre comment les systèmes de communication nerveux informent nos
comportements, tout en laissant notre conscience dans l’ignorance des motivations sous-jacentes induites par
le fonctionnement neurobiologique. C’est pourquoi Laborit n’hésitait pas à affirmer que la biologie des
comportements révolutionne la perception et les domaines de validité des vieilles catégories morales et
philosophiques auxquelles nous sommes habitués.
• Film et ouvrages de référence :
Alain Resnais, Mon oncle d’Amérique, 1980, 125 min, DVD Warner Home vidéo, distribution MK2.
Henri Laborit, La Légende des comportements, Paris, Flammarion, « La Légende de… », 1994, 318 p.
Henri Laborit, Éloge de la fuite, Paris, Folio-Gallimard, 1985 (1976).
• En complément :
À la découverte du cerveau, hors-série spécial n° 14 du magazine Sciences Humaines, novembre-décembre
2011.
Pour une synthèse sur le personnage Laborit : Christophe Brun, « Un militaire chez les gauchistes », préface à
la réédition d’Henri Laborit, L’Homme et la ville (1971), Paris, Flammarion, « Champs », 2011, XXVII-
217 p., p. I-XXVII.
Henri Laborit, La Nouvelle Grille, Paris, Folio-Gallimard, 1986 (1974).
Henri Laborit, Les Bases biologiques des comportements sociaux, Québec, Musée de la civilisation/Fides,
« Les grandes conférences », 1994, 59 p. ; La Nouvelle Grille, Paris, Gallimard, « Folio », 1986, 346 p.
(1re éd., 1974) ; Éloge de la fuite, Paris, Gallimard, « Folio », 1985, 186 p. (1re éd., 1976).
SIRIC, Communication ou manipulation. La vie quotidienne à la lumière du fonctionnement du cerveau, Saint-
Erme, Empirika, 1983, 346 p.
• En contrepoint :
Heinz von Fœrster, « La construction d’une réalité », dans Paul Watzlawick (dir.), L’Invention de la réalité.
Comment savons-nous ce que nous croyons savoir ? Contributions au constructivisme, Paris, Seuil,
« Points », 1996, 378 p., p. 45-69 (éd. originale en allemand, Munich, 1981 ; la contribution de Fœrster
est issue d’une communication orale en anglais datant de 1973).
Antonio Damasio, L’Autre moi-même. Les nouvelles cartes du cerveau, de la conscience et des émotions,
Paris, Odile Jacob, « Sciences », 2010, 413 p. (éd. originale américaine, Self comes to mind.
Constructing the conscious brain, New York, Pantheon Books, 2010).