Les Dossiers du CSTC – N° 4/2009 – Cahier n° 15 – page 3
CT CHAUFFAGE ET CLIMATISATION
Paru en juin 2010
Tableau 2 Résistance thermique minimum R [m2K/W] de l’isolation sous les tubes chauffants (NBN EN 1264-4).
Température de l’espace sous-jacent non chauffé Plancher sur terre-
plein
Local sous-jacent
chauffé
q < -5 °C -5 °C ≤ q < 0 °C 0 °C ≤ q < 10 °C
2,00 1,50 1,25 1,25 0,75
garantit une meilleure distribution calorifique
à la chape située au-dessus. Une épaisseur de
chape moindre rend possible leur application
à des bâtiments existants (rénovations). Les
complexes planchers peu épais et de faible
résistance thermique (matériaux pierreux
comme les dalles) favorisent l’émission de
chaleur et augmentent les possibilités de ré-
glage du système (donc aussi le confort).
La chaleur diffusée par la tuyauterie s’accu-
mule en premier lieu dans le sol et se transmet
ensuite aux espaces situés de part et d’autre du
plancher. L’émission calorifique d’un chauf-
fage de ce type dépend principalement des
paramètres suivants :
• le type de système et de tuyauterie
• la température de l’eau
• l’écartement entre les tubes
• la résistance thermique des couches qui
jouxtent la tuyauterie.
Pour plus de détails à ce propos, nous vous diri-
geons vers la NIT 170 [10] et la NIT 181 [13].
Les résistances thermiques des couches pré-
sentes de part et d’autres des tubes détermi-
nent, en grande partie, le rendement d’émis-
sion du chauffage au sol. Au-dessus des
tuyaux, la résistance thermique doit être la
plus faible possible. Un tapis ou un parquet
auront une influence négative sur la résistance
thermique. Pour cette raison, la NIT 218 [14]
conseille de limiter l’épaisseur des parquets
en bois feuillus à 22 mm. Dans le cas de bois
résineux, une épaisseur maximale de 15 mm
est indiquée.
En revanche, les couches situées sous la tuyau-
terie doivent montrer la plus grande résistance
thermique possible, ceci afin de limiter les
déperditions vers le bas. Par conséquent, une
couche d’isolation est posée sous les tubes.
Sa résistance thermique minimale [Rmin] varie
suivant la température calculée de l’espace
sous le sol chauffé. Le tableau 2 reprend les
critères concernant la résistance thermique
minimale de l’isolation du sol, comme décrit
dans la norme NBN EN 1264-4. Si le plancher
en question correspond au niveau inférieur du
volume protégé, il devra satisfaire dans son
intégralité aux exigences d’isolation spéci-
fiées dans les réglementations régionales sur
la performance énergétique des bâtiments.
Pour obtenir des températures plus élevées
dans toute la dalle, il est toutefois conseillé
d’équiper les sols chauffés inférieurs d’un
matériau dont les prestations dépassent ces
exigences.
Le chauffage au sol offre plusieurs avantages
importants :
• les corps de chauffe sont invisibles
• du fait que le chauffage fonctionne à basse
température, le rendement total du système
est en principe meilleur qu’un chauffage qui
fonctionne à température plus élevée (radia-
teurs, convecteurs). Ceci est principalement
à mettre sur le compte de pertes de distribu-
tion plus basses et sur le rendement élevé du
générateur de chaleur
• les températures plus hautes au niveau des
pieds et plus basses à la hauteur de la tête
rendent le chauffage au sol extrêmement
confortable, à condition que les critères de
confort relatifs à la température maximale
de surface soient respectés
• grâce à des températures de rayonnement
plus hautes, la température ambiante peut
être plus basse pour un même confort
thermique, ce qui permet en principe une
moindre consommation d’énergie; lorsque
le bâtiment bénéficie d’apports solaires, la
température ambiante augmente, mais la
différence de température avec le sol dimi-
nue et avec elle l’émission de chaleur (effet
autorégulateur)
• si une pompe à chaleur réversible est uti-
lisée comme source d’énergie, le système
peut également, en proportion limitée, faire
office de système de refroidissement.
On peut néanmoins pointer les désavantages
suivants :
• du fait de leur grande inertie thermique due
à la masse thermique du plancher, le chauf-
fage par le sol doit être considéré comme un
système lent; le système de régulation doit
donc garantir un chauffage permanent ou un
ralenti nocturne minimal, afin de limiter le
temps de réchauffage (et la puissance de la
chaudière)
• le système doit être pris en compte dès le stade
de la conception du bâtiment et, après son
installation, plus aucune modification n’est
possible; l’absence de radiateurs classiques
(servant par exemple à sécher les essuies
dans la salle de bains et la cuisine) peut être
considérée comme un manque par certains
• l’émission de chaleur limitée a pour consé-
quence que le système, en tant que chauf-
fage principal, n’est utilisable que dans les
bâtiments bien isolés et étanches à l’air
• l’éventuelle combinaison avec un circuit
de radiateurs et/ou d’un circuit fermé (pour
l’eau chaude sanitaire) qui fonctionnent à
plus hautes températures complique et rend
plus onéreux le réglage de la température et
le dispositif de régulation.
4.2 emission de chAleur d’un chAuffAge
pAr le sol
4.2.1 Emission de chaleur maximale
Pour vérifier si un chauffage au sol peut être
envisagé comme seul système de chauffage
dans un bâtiment, on effectuera le calcul des
déperditions calorifiques d’après les mé-
thodes des normes NBN EN 12831 [6] et/ou
NBN B 62-003 [1]. Il convient que l’émission
de chaleur puisse couvrir au minimum les
pertes thermiques définies pour chaque pièce.
L’émission maximale du système est donc un
paramètre important pour évaluer sa faisabilité.
D’après la norme NBN EN 1264-3 [3], elle
dépend des critères de confort relatifs à la
température superficielle du sol. Dans la par-
tie courante, celle-ci est fixée à 29 °C, alors
qu’elle peut s’élever à 35 °C dans la zone pé-
riphérique avec une augmentation d’émission
de chaleur. En conditions de calcul, l’émission
de chaleur maximale (qF,max, en W/m2) peut
être estimée, en fonction de la température
maximale de la surface du sol (qF,max en °C).
A cet effet, on utilisera la formule simplifiée
suivante :
qF,max = hsi (qF,max - qi) [W/m2]
avec :
• hsi : le coefficient d’échange thermique à la
surface du sol (11 W/m2K)
• qi : la température intérieure [°C]
Les valeurs de qF,max et qF,max pour les zones
courante et périphérique sont données au ta-
bleau 3 (p. 3). Nous attirons l’attention sur le
fait que l’émission de chaleur maximale men-
tionnée ici se rapporte à la surface utile dispo-
nible au sol, cette dernière pouvant être forte-
ment limitée par la présence de nombreuses
pièces d’ameublement dans certains locaux
(cuisine, salle de bains).
4.2.2 Emission de chaleur réelle
L’émission de chaleur réelle des systèmes par
le sol est déterminée au moyen d’essais ou de
calculs (NBN EN 1264-2 [2]). Pour chaque
système testé, une courbe caractéristique
(fonction exponentielle) est dressée d’après
les critères présentés au tableau 3 (p. 3). Elle
permet de déduire, pour chaque différence de
température entre la surface du sol et l’envi-
ronnement, l’émission thermique correspon-
dant au système en question. Des tableaux pra-
tiques et des graphiques basés sur ces courbes
sont joints au manuel technique du système de