pelvi~ périnéologie - sifud-pp

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PELVI~
PÉRINÉOLOGIE
ÉDITORIAL
B O A R D
RÉDACTEUR EN CHEF
G. Amarenco
RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINT
J.-J. Labat
RÉDACTEURS ASSOCIÉS
J.-M. Buzelin, M. Perrigot, B. Jacquetin,
P. Debodinance
SECTION EDITORS
Andrologie-Sexologie : P. Costa
Colo-proctologie : L. Siproudhis, D. Soudan
Infectiologie : J.-M. Bohbot
Neuro-urologie : R. Opsomer, P. Denys
Statique pelvienne : B. Fatton, A. Pigné
Incontinence : Ph. Grise, M. Cosson
Troubles fonctionnels : J.-J. Labat, F. Haab
Basic science : B. Parratte, L. Mazières
Explorations : L. Lenormand
Imagerie : J.-F. Lapray
Sciences paramédicales : G. Valancogne
Revue de la littérature internationale :
B. Deval, J.-F. Hermieu, J.-M. Soler, G. Robain
copyright.qxp
22/05/07
11:04
Page 1
Abonnements
Le volume 2 (4 numéros) paraît en 2007,
PELVI~
PÉRINÉOLOGIE
COPYRIGHT
Pelvi-périnéologie couvre l’ensemble de la pelvi-périnéologie et s’intéresse particulièrement
à l’incontinence urinaire, aux troubles fonctionnels pelvi-périnéaux, aux explorations
urodynamiques et plus généralement, aux explorations périnéales (imagerie, neurophysiologie, etc.), aux troubles ano-rectaux, et aux troubles génito-sexuels.
Cette revue multidisciplinaire comprend des articles originaux faisant part des différentes
avancées dans ces différents domaines et aussi des articles de synthèse, de formation,
d’enseignement et de pratique.
Pelvi-périnéologie est l’organe officiel de la société savante SIFUD PP ; la revue s’adresse en
priorité aux médecins de médecine physique et de réadaptation s’intéressant aux explorations
urodynamiques, aux urologues, gynécologues, chirurgiens viscéraux hysto-pelviens,
coloproctologues, sexologues, infirmières impliquées dans les explorations périnéales,
kinésithérapeutes, sages-femmes, aux gastro-entérologues et à l’industrie pharmaceutique.
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simultanément présentés ailleurs, n’ayant pas déjà été publiés ou n’étant pas en cours
de publication. En présentant un manuscrit, les auteurs s’engagent à déléguer à la maison
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de reproduction photographique, en microforme ou par tout autre moyen, de traductions
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Rédacteur en chef
Gérard Amarenco
Hôpital Rothschild
33, boulevard de Picpus,
75271 Paris cedex 12
Soumission des articles en ligne :
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D.L. 2007 - N° 63862
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CPPAP : 0608T 88082
Imprimé en France
Numéro de revue : 11608
ISSN version papier : 1778-3712
ISSN version électronique : 1778-3720
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PELVI~
PÉRINÉOLOGIE
S O M M A I R E
ISSN 1778-3712
PREMIÈRE PARTIE
ARTICLES
30ème congrès de la SIFUD
Rôle de l’utérus dans l’équilibre de la
statique pelvi-périnéale.
Point anatomo-clinique ..................... S135
B. Parratte et B. Deval
VOLUME 2 • SUPPLÉMENT 3 • JUIN 2007
Rétention urinaire et électrophysiologie
dans les syndromes de la queue
de cheval .......................................... S172
A.-G. Herbaut
Les explorations du système
nerveux autonome au cours
des rétentions d’urine........................ S173
G. Amarenco, K. Hubeaux et P. Raibaut
Rééducation et douleurs
du post-partum ................................. S144
B. Fatton, L. Poumarat, S. Rochet
et G. Valancogne
Chirurgie du prolapsus.
La dyspareunie post-opératoire .......... S177
B. Fatton, M. Cosson, R. De Tarac
et P. Grunberg
Prise en charge des cystites
interstitielles..................................... S147
J.-J Labat et C Saussine
Forum : Sexualité anale :
quelles conséquences ? ..................... S180
Denis Soudan, Guy Valancogne
Les mécanismes de l’incontinence
urinaire récidivée et leur diagnostic.... S152
L. Le Normand
Procréation et grossesse chez la femme
porteuse d’une lésion médullaire ....... S153
B. Perrouin-Verbe
Table ronde : Grossesse et accouchement
chez la patiente neurologique ............ S156
V. Izard
Sclérose en plaques, grossesse
et accouchement............................... S163
E. Roullet
Quelle place réserver aux interventions
minimalistes dans l’incontinence urinaire
d’effort ?........................................... S165
P. Grise, J.-F. Hermieu, F. Sergent
et A. Vidart
Comment je fais, comment je traite ?
Un système d’alarme pour l’énurésie.. S167
L. Le Normand
Coccygodynie.
Comment nous la traitons ................. S169
T. Riant, M. Gerineau, J.-J. Labat
et R. Robert
DEUXIÈME PARTIE : ABSTRACTS
COMMUNICATIONS POSTERS AFFICHÉS 1
Modérateurs : Gérard Amarenco (Paris),
Bruno Bachelard (Perpignan),
François Haab (Paris)
Troubles génito-sexuels chez
l’homme et explorations du système
nerveux autonome ............................. S189
COMMUNICATIONS ORALES 1
Modérateurs : Emmanuel Chartier-Kastler
(Boulogne Billancourt),
Philippe Debodinance (Dunkerque),
Patrick Raibaut (Paris)
La Midodrine (Gutron®) améliore
l’éjaculation et l’orgasme du blessé
médullaire ........................................ S195
COMMUNICATIONS ORALES 2
Modérateurs : Xavier Deffieux (Paris),
Gilles Karsenty (Marseille),
Jacques Kerdraon (Ploemeur)
Le vagin : représentation graphique
de 72 femmes .................................. S199
COMMUNICATIONS ORALES 3
Modérateurs : Véronique Bonniaud
(Dijon), Bernard Jacquetin (ClermontFerrand), Albert Leriche (Lyon),
Michel Perrigot (Paris)
Enregistrements électromyographiques
des muscles intercostaux externes
et du sphincter anal externe chez
des femmes volontaires saines et
des femmes ayant une incontinence
urinaire à l’effort ............................... S204
COMMUNICATIONS POSTERS AFFICHÉS 2
Modérateurs : Béatrice Leriche (Lyon),
Alain Pigne (Paris), Pierre Plante
(Toulouse), Denis Soudan (Paris)
Importance fonctionnelle
des voies cholinergique et purinérgique
dans le réflexe mictionnel chez
la souris femelle anesthesiée ............. S209
POSTER AFFICHES NON COMMUNIQUES
REPAIR : Etude d’observation de la prise
en charge des troubles fonctionnels après
Prostatectomie Radicale - Dysfonction
érectile : Etat des pratiques............... S220
Pelv Perineol (2007) 2
© Springer 2007
Programme
Mercredi 6 juin
13 h 00
13 h 30
16 h 30
17 h 00
19 h 00
20 h 00
Accueil des participants
Mise au point – FMC-SIFUD PP
Modérateur : Richard Villet (Paris)
– Physiologie de l’érection – Pierre Denys (Paris)
– Examen clinique en pelvipérinéologie – Richard Villet (Paris)
– Analyse critique des explorations fonctionnelles coloproctologiques
Anne-Marie Leroi (Rouen)
– Prolapsus utérin – Renaud de Tayrac (Nı̂mes)
– Dérivations urinaires continentes et non continentes : techniques et critères de choix – Philippe
Grise (Rouen)
Pause
Ateliers pratique de FMC
– Rééducation et douleur du post-partum – Brigitte Fatton (Clermont-Ferrand), Lucille Poumarat
(Lempdes), Sophie Rochet, Guy Valancogne (Lyon)
– Prise en charge des cystites interstitielles – Jean-Jacques Labat (Nantes), Christian Saussine
(Strasbourg)
Cocktail
Fin de la première journée
Mercredi 6 juin - Journée parallèle
Journée de rééducation en pelvipérinéologie coordonnée par Guy Valancogne (Lyon)
09 h 30
10 h 00
11 h 15
11 h 30
11 h 45
12 h 30
14 h 00
15 h 45
16 h 30
16 h 40
17 h 00
18 h 00
18 h 30
Accueil des participants
Les exercices du plancher pelvien : modalités, évaluation, efficacité
Intervenants : Els Bakker (Bruxelles, Belgique), Max-Claude Cappelletti (Evry)
Communications libres-discussions
Pause
Dysurie et rééducation
Intervenants : Jean-Yves Demoulin, Anne Derouet-Demoulin (Brest)
Pause déjeuner
Prise en charge multidisciplinaire des pathologies anorectales en pédiatrie
Intervenants : Raymond Reding, Yves Castille, Brigitte Crispin, Nathalie Jodogne (Bruxelles, Belgique)
Débat contradictoire : quelle efficacité de la rééducation dans le cas d’une incontinence anale
sévère. Étude à partir d’un cas clinique
Intervenants : Henri Damon (Lyon), Alain Watier (Sherbrooke, Canada)
Communications libres
Pause
Atelier pratique de FMC (organisé par la SIFUD PP) : rééducation et douleurs du post-partum
Brigitte Fatton (Clermont-Ferrand), Lucille Poumarat (Lempdes), Sophie Rochet, Guy Valancogne
(Lyon)
« HUBER »® : un nouveau dispositif de rééducation en périnéologie ? Société LPG
Symposium
19 h 30
Débat contradictoire : électrodes externes ou sondes ? Organisé avec la collaboration de la société
YSY Médical
Cocktail-Fin de la journée
Jeudi 7 juin
07 h 30
08 h 00
09 h 00
10 h 00
10 h 30
12 h 00
13 h 00
14 h 00
15 h 00
16 h 30
17 h 00
17 h 30
18 h 00
19 h 00
Accueil des participants
Posters communiqués 1
Modérateurs : Gérard Amarenco (Paris), Bruno Bachelard (Perpignan), François Haab (Paris)
Communications orales 1
Modérateurs : Emmanuel Chartier-Kastler (Paris), Philippe Debodinance (Dunkerque), Patrick
Raibaut (Paris)
Pause
Rapport : place de l’utérus dans la statique périnéale
Intervenants : Bruno Deval (Nancy), Bernard Parratte (Besançon)
Symposium
Conduite à tenir devant une incontinence urinaire récidivée après traitement d’une IUE par
bandelette sous-urétrale
Modérateur : François Richard (Paris)
– Quels sont les mécanismes en cause et comment les diagnostiquer ?
Loı¨c Le Normand (Nantes)
– Table Ronde – Quelles sont les solutions thérapeutiques : en cas de défaut de soutien persistant ?
En cas d’insuffisance sphinctérienne ? En cas de dysfonctionnement du détrusor ? – Brigitte Fatton
(Clermont-Ferrand), Pierre Costa (Nı̂mes)
– Quelle est la place des injections endo-urétrales dans l’arsenal thérapeutique ? – François Haab
(Paris)
Déjeuner
Table ronde : grossesse et accouchement chez la patiente neurologique
Modérateur : Brigitte Perrouin-Verbe (Nantes)
Intervenants : Vincent Izard (Paris), Brigitte Perrouin-Verbe (Nantes), Etienne Roullet (Paris),
Delphine Siegrist (Paris)
Communications orales 2
Modérateurs : Xavier Deffieux (Paris), Gilles Karsenty (Marseille), Jacques Kerdraon (Ploemeur)
Pause
Lecture de l’invité de la SIFUD PP : sclérose en plaques. Nouvelles classifications, nouveaux
traitements – Etienne Roullet (Paris)
Océan et recherches biomédicales
Intervenant : Gilles Bœuf (Banyuls-sur-Mer)
Assemblée générale de la SIFUD PP
Fin de la deuxième journée
Vendredi 8 juin
07 h 30
08 h 00
Accueil des participants
Symposium
Critères de décisions thérapeutiques au cours des différents syndromes d’hyperactivité vésicale
Modérateur : Philippe Grise (Rouen)
– Rappel des thérapies existantes
– Résultats de l’enquête SIFUD PP
– Synthèse et propositions
09 h 00
10 h 00
10 h 30
11 h 00
12 h 00
13 h 00
14 h 00
15 h 00
16 h 30
17 h 00
17 h 25
17 h 30
18 h 30
20 h 00
Mise au point – FMC-SIFUD PP
Quelle place réserver aux interventions minimalistes dans l’incontinence urinaire d’effort ?
Modérateur : Philippe Grise (Rouen)
– Définition des interventions minimalistes – Philippe Grise (Rouen)
– Historique des interventions minimalistes – Fabrice Sergent (Rouen)
– Les interventions minimalistes actuelles – Philippe Grise (Rouen), Jean-François Hermieu (Paris),
Adrien Vidart (Versailles)
– Quatre cas cliniques – Jean-François Hermieu (Paris), Fabrice Sergent (Rouen), Adrien Vidart
(Versailles)
Pause
État de l’art : maladie de Lapeyronie
Intervenant : Albert Leriche (Lyon)
Mise au point – FMC-SIFUD PP
Comment je fais, comment je traite ?
– Modérateurs : Xavier Game (Toulouse), Pierre Mares (Nı̂mes)
– Définition et évaluation de l’hypoactivité vésicale Jean-Marc Soler (Cerbère)
– Utilisation pratique des pessaires – Christophe Courtieu (Montpellier)
– Un système d’alarme pour énurésie – Loı¨c Le Normand (Nantes)
– Critères de choix pour un IPDE5 – Reinier Jacques Opsomer (Bruxelles)
– Coccygodynies – Thibault Riant, Michel Guerineau (Nantes)
Symposium
Lésions médullaires, diabète, prostatectomie radicale : quand et comment aborder et traiter la
dysfonction érectile masculine ?
Modérateur : Pierre Denys (Paris)
Lésions médullaires – Jean-Marc Soler (Cerbère)
Diabète – André Guérin (Aix-en-Provence)
Prostatectomie radicale – Olivier Montaigne (Lille)
Déjeuner
Table ronde : rétention d’urine et EMG (club d’électrophysiologie périnéale)
Modérateur : Jean-Jacques Labat (Nantes)
– Syndrome de la queue-de-cheval – Anne-Geneviève Herbaut (Bruxelles, Belgique)
– Syndrome de Fowler – Patrick Raibaut (Paris)
– Dyssynergie vésicosphinctérienne – Jean-Marc Soler (Cerbère)
– Dysautonomie – Gérard Amarenco (Paris)
Communications orales 3 (détails en page 15)
Modérateurs : Véronique Bonniaud (Besançon), Bernard Jacquetin (Clermont-Ferrand), Albert
Leriche (Lyon), Michel Perrigot (Paris)
Pause
Lecture du Président du 30e congrès : le col vésical
Jean-Marc Soler (Cerbère)
Remise des prix de la SIFUD PP
Forum : Dyspareunie postopératoire
Modérateur : Brigitte Fatton (Clermont-Ferrand)
Intervenants : Michel Cosson (Lille), Renaud de Tayrac (Nı̂mes), Brigitte Fatton, Pilar Grunberg
(Clermont-Ferrand)
Fin de la troisième journée
Dı̂ner de Gala à la chapelle Saint-Dominique du XIIIe siècle
Vendredi 8 juin - Journée parallèle
La Journée de l’Infirmière. L’infirmière d’aujourd’hui et la sexualité : les questions qu’on lui pose et
celles qu’on ne lui pose pas
Coordonnée par Pierre Costa (Nı̂mes) et Marie-Agnès Navaux (Cerbère) avec le soutien du laboratoire AstraTech.
08 h 00
Accueil des participants
08 h 45
Introduction
09 h 00
Prise en charge des troubles de la sexualité en 2007 : pourquoi, comment ?
Docteur Mireille Bonierbale (Marseille), Pr Pierre Costa et son équipe (Nı̂mes)
09 h 20
Qu’est-ce que le couple ?
Dr Mireille Bonierbale (Marseille)
09 h 40
L’apport de la formation sexo dans la pratique des infirmières – Marie-Agnès Navaux (Cerbère)
10 h 20
Pause
10 h 40
Quels sont les troubles de la sexualité les plus fréquents chez l’homme ? Quelle prise en charge
aujourd’hui ?
Dr Mireille Bonierbale (Marseille), Pr Pierre Costa et son équipe (Nı̂mes)
11 h 20
Quels sont les troubles de la sexualité les plus fréquents chez la femme ? Quelle prise en charge
aujourd’hui ?
– Dr Mireille Bonierbale (Marseille), Pr Pierre Costa et son équipe (Nı̂mes)
12 h 00
Déjeuner
13 h 00
Sexualité et prostatectomie : comment l’infirmière aborde-t-elle le sujet au cours de la
consultation d’annonce ?
– Pr Pierre Costa et son équipe (Nı̂mes)
13 h 40
Sexualité et handicap :
– Évaluation – Dr Kathleen Charvier et son équipe (Lyon)
– Prise en charge
– Dr Jean-Marc Soler, Marie-Agnès Navaux (Cerbère)
14 h 45
Pause
15 h 00
Sexualité et cancer de l’utérus
– Dr Maryvonne Soulier et son équipe (Montpellier)
15 h 40
Sexualité des adolescents (Spina Bifida)
– Dr Xavier Game et son équipe (Toulouse)
16 h 20
Conclusion
17 h 00
Fin de la journée
Samedi 9 juin
07 h 30
08 h 00
10 h 00
10 h 30
11 h 00
11 h 45
Accueil des participants
Posters communiqués 2
Modérateurs : Béatrice Leriche (Lyon), Alain Pigne (Paris), Pierre Plante (Toulouse), Denis Soudan
(Paris)
Pause
Dix ans après : épisiotomie chez la primipare – Alain Pigne (Paris)
Débat : faut-il faire un temps postérieur systématique dans le traitement des prolapsus génitourinaires ?
Modérateur : Bruno Deval (Nancy)
Intervenants : Michel Cosson (Lille), François Haab (Paris)
Forum : sexualité anale. Quelles conséquences ?
Modérateurs : Denis Soudan (Paris), Guy Valancogne (Lyon)
12 h 45
– La sexualité anale – l’état des lieux : historique, prévalence, évolution des pratiques homo- et
hétérosexuelles
Thierry Puy Montbrun (Paris)
– Les maladies sexuellement transmissibles – Denis Soudan (Paris)
– Les corps étrangers à but sexuel – Bruno Roche (Genève)
– Les lésions anales et rectales – Bruno Roche (Genève)
– Les conséquences de l’abus sexuel – Alain Watier (Sherbrooke, Canada)
– Le point de vue du sexologue – Sophie Rochet (Lyon)
– Table ronde – Les spécificités de la prise en charge. L’avis du chirurgien, du gastroentérologue, du
kinésithérapeute et du sexologue
Fin du congrès
Jeudi 7 juin
08 h 00
Posters communiqués 1
Modérateurs : Gérard Amarenco (Paris), Bruno Bachelard (Perpignan), François Haab (Paris)
1. Troubles génitosexuels chez l’homme et explorations du système nerveux autonome – Ferreira F., Lapeyre E., Raymond S.,
Pailleret C., Lacroix P., Sheik Ismael S., Hubeaux K., Raibaut P., Caillebot M., Amarenco G. (Paris)
2. Modélisation de l’incontinence urinaire d’effort chez la chatte anesthésiée – Denys P. (Garches), Bernabe J., Julia-Guilloteau V.
(Gif-sur-Yvette), Chartier-Kastler E. (Paris), Guiliano F. (Paris, Gif-sur-Yvette)
3. Nouvelle complication des injections périurétrales de Zuidex : pseudokyste périurétral – Loisel C., Rocher-Barrat A., Secco M.,
Grise P. (Rouen)
4. Résultats des bandelettes de soutènement sous-urétral transobturatrices de dedans en dehors (TVT-O®) dans l’insuffisance
sphinctérienne – Triopon G. (Nı̂mes), Fatton B., Amblard J., Jacquetin B. (Clermont-Ferrand)
5. Morbidité et résultats à deux ans de 200 procédures TVT-O® – Accoceberry M., Amblard J., Fatton B., Jacquetin B. (ClermontFerrand)
6. Mobilité cervico-urétrale, élévateurs de l’anus et sphinctérométrie : quelles relations dans l’incontinence urinaire à l’effort
chez la femme ? – Dompeyre P., Adret-Regnier I., Fauconnier A. (Poissy)
7. Toxine botulique A (TBA) dans l’incontinence par hyperactivité détrusorienne neurogène (IHDN) : étude prospective
randomisée comparant l’efficacité de 300 unités de TBA (botox) délivrées en 30 vs 10 sites – Karsenty G., Reitz A., Carsenac A.,
Ledu R., Boy S., Bardot P., Tournebise H., Bladou F., Serment G., Schurch B. (Marseille)
8. Analyse modélisée des modifications de la miction après cure de prolapsus de haut grade par l’association gynemeshtm-TVTO® – Valentini F., Pigne A., Nelson P. (Paris)
9. Sacrocolpopexie infracoccygienne par voie transglutéale pour le traitement de l’étage moyen des prolapsus génitaux : résultats
anatomiques et fonctionnels sur une série de 86 patientes – Deffieux X., Faivre E., Gervaise A., Frydman R., Fernandez H.
(Clamart, Paris)
10. Analyse histologique et ultrastructurale de renforts prothétiques explantés – Mountasser H.Y., Cosson M. (Lille), Gounon P.,
Hammou J.C., Clave H. (Nice)
11. Analyse des critères cliniques et paracliniques d’implantation d’un neuromodulateur des racines sacrées au cours de
l’hyperactivité vésicale réfractaire. À propos de 62 cas – Ferreira F., Pailleret C., Raymond S., Gelly D., Lapeyre E., Hubeaux K.,
Jacq C., Peyrat L., Berlizot P., Lagauche D., Raibaut P., Amarenco G. (Paris)
09 h 00 Communications orales 1
Modérateurs : Emmanuel Chartier-Kastler (Paris), Philippe Debodinance (Dunkerque), Patrick Raibaut (Paris)
La midodrine (Gutron®) améliore l’éjaculation et l’orgasme du blessé médullaire – Prévinaire J.G. (Cerbère, Berk-sur-Mer),
Soler J.-M. (Cerbère), Denys P., Chartier-Kastler E. (Garches)
Sensations éjaculatoires chez l’homme paraplégique et tétraplégique durant la stimulation par vibromassage avec et sans
Gutron® – Charvier K. (Lyon), Courtois F. (Montreal, Canada), Leriche A. (Lyon), Vezina J.G., Cote I. (Québec, Canada),
Raymond D., Jacquemin G., Fournier C. (Montréal, Canada)
L’évaluation des pratiques professionnelles dans le cadre de la certification appliquée au bilan urodynamique – Lagauche D.,
Dupouy V., Facione J., Bertrand L., Chapus J.J. (Metz)
Corrélations cliniques et échographiques des résultats de trois techniques de cure d’incontinence urinaire (TOT, TVT, TVT-O)
– Chene G. (Saint-Étienne), Tardieu A.S., Cotte B., Savary D., Anton-Bousquet M.C., Mansoor A. (Issoire)
Analyse psychométrique par le MMPI du syndrome clinique d’hyperactivité vésicale idiopathique – Ferreira F., Gelly D.,
Lapeyre E., Hubeaux K., Deffieux X., Jacq C., Terrier A., Sheikh Ismael S., Raibaut P., Amarenco G. (Paris)
Étude prospective randomisée comparant la sacropexie infracoccygienne (IVS postérieur) et la sacrospinofixation pour le
traitement chirurgical du prolapsus du dôme vaginal – Mathe M.L., De Tayrac R. (Nı̂mes), bader G. (Poissy), Deffieux X.
(Clamart), Fazel A. (Paris), Hernandez H. (Clamart)
15 h 00 Communications orales 2
Modérateurs : Xavier Deffieux (Paris), Gilles Karsenty (Marseille), Jacques Kerdraon (Ploemeur)
Le vagin : représentation graphique de 72 femmes – Gau M. (Montpellier)
Devenir des communications orales de la SIFUD-PP : étude qualitative et quantitative sur quatre ans des publications indexées
Medline émanant de ces communications – Facione J., Chapus J.J., Lagauche D. (Metz), Amarenco G. (Paris)
L’allongement de la seconde phase du travail est-il un facteur de risque indépendant d’incontinence anale du post-partum ? –
De Tayrac R., Badiou W., Pierrel L., Triopon G., Panel L., Mares P. (Nı̂mes)
Étude instant 2006. Prévalence et prise en charge des patients avec OAB en population générale – Haab F. (Paris), Coloby P.
(Pontoise), Slama A., Gaudin A.F. (Marly-Le-Roi)
Essai randomisé multicentrique comparant la voie rétropubienne (TVT tension-free vaginal tape) et la voie transobturatrice
(TVT-O) dans le traitement de l’incontinence urinaire d’effort de la femme. Deffieux X – (Clamart), Daher N. (Amiens),
Mansoor A. (Issoire), Debodinance P. (Saint-Pol-sur-mer), Deval B. (Nancy), Salet-Lizee D. (Paris), Catala L. (Angers), Hocke
C. (Bordeaux), Fatton B. (Clermont-Ferrand), De Tayrac R. (Nı̂mes), Sergent F. (Rouen), Giacalone P.L. (Montpellier), Leveque
J. (Rennes), Fernandez H. (Clamart)
TVT Secur(tm) : de plus en plus minimal invasif. Étude préliminaire prospective sur 63 cas contrôlés – Debodinance P.
(Dunkerke), Lagrange E., Amblard J. (Clermont-Ferrand), Lenoble C. (Paris), Lucot J.-P. (Lille), Villet R. (Paris), Cosson M.
(Lille), Jacquetin B. (Clermont-Ferrand)
Efficacité de l’injection intradétrusorienne de toxine botulique au cours des hyperactivités vésicales rebelles des scléroses en
plaques. À propos de 43 cas – Ferreira F., Pailleret C., Raymond S., Peyrat L., Ciofu C., Lapeyre E., Hubeaux K., Jacq C., Terrier
A., Raibaut P., Amarenco G.(Paris)
Forme courte de Qualiveen, questionnaire de qualité de vie spécifique des troubles urinaires d’origine neurologique : développement et validation. Bonniaud V. (Besançon), Bryant D., Guyatt G. (Hamilton, Canada), Parratte B. (Besançon)
Validation linguistique en français des versions courtes des questionnaires de symptômes (PFDI-20) et de la qualité de vie
(PFIQ-7) chez les patientes présentant un prolapsus génito-urinaire – De Tayrac R., Mares P. (Nı̂mes), Fernandez H. (Clamart),
Deval B. (Nancy), MAPI Research Institute (Lyon)
Vendredi 8 juin
15 h 00 Communications orales 3
Modérateurs : Véronique Bonniaud (Dijon), Bernard Jacquetin (Clermont-Ferrand), Albert Leriche (Lyon), Michel
Perrigot (Paris)
Enregistrements électromyographiques des muscles intercostaux externes et du sphincter anal externe chez des femmes
volontaires saines et des femmes ayant une incontinence urinaire à l’effort – Deffieux X. (Clamart), Hubeaux K., Porcher R.,
Sheikh-Ismael S., Raibaut P., Amarenco G. (Paris)
Analyse des contractions rectales rythmiques au cours de la cystomanométrie – Valentini F., Marti B., Robain G. (Ivry-surSeine)
Intérêt de la débitmétrie salivaire dans le diagnostic des troubles vésicosphinctériens – Ferreira F., Lapeyre E., Raymond S.,
Pailleret C., Hubeaux K., Deffieux X., Lagauche D., Terrier A., Raibaut P., Caillebot M., Amarenco G. (Paris)
Résultats des 50 premiers patients traités pour incontinence urinaire d’effort (IUE) après prostatectomie radicale (PR) par le
procédé Invance® Male Sling (AMS) – Hetet J.F., Colls P., Pocholle P., Barre C., Chauveau P. (Nantes)
Complications et résultats fonctionnels à moyen terme des ballonnets périurétraux de type Pro-Act dans la prise en charge de
l’incontinence urinaire de la femme – Thelu S., Rigaud J., Labat J.J., Le Normand L. (Nantes)
Étude descriptive des troubles vésicosphinctériens et anorectaux au cours d’un accident vasculaire cérébral – Hennebelle D.,
Petit F., Chenevelle J.M., Valentini F., Derock C., Robain G. (Ivry-sur-Seine)
La prise en charge des patients sous sondage urinaire intermittent par les médecins généralistes (MG) : enquête nationale –
Scheiber-Nogueira M.C. (Lyon), Donze C. (Lille), Meillassoux S. (Paris)
Comparaison entre les élytrocèles avec ou sans hystérectomie : données à partir de 303 défécographies – Maillard E., Henry L.,
Mion F., Barth X., Tissot E., Mellier G., Januel J.M., Damon H. (Lyon)
Myélopathies cervicales et troubles vésicosphinctériens. Une série de 57 cas – Nicolas C., Dumas S., Pichon B. (Paris), Perrin S.
(Mulhouse), Perrigot M. (Paris)
Samedi 9 juin
08 h 00 Posters communiqués 2
Modérateurs : Béatrice Leriche (Lyon), Alain Pigne (Paris), Denis Soudan (Paris)
12. Importance fonctionnelle des voies cholinergique et purinergique dans le réflexe mictionnel chez la souris femelle anesthésiée
– Deba A., Palea S., Lluel P. (Toulouse)
13. Neurostimulation tibiale postérieure dans l’incontinence fécale sévère – Eleouet M., Guillou N., Le Couedic J., Siproudhis L.
(Rennes)
14. Vésicostomie continente pour vessie rétentionniste acontractile – Secco M., Vanagt S., Loisel C., Pasquier G., Grise P. (Rouen)
15. Bandelette sous-urétrale transobturatrice ARIS dans le traitement de l’incontinence urinaire d’effort de la femme : évaluation
des résultats au-delà d’un an – Grise P. (Rouen), Ballanger P. (Bordeaux), Delmas V. (Paris), Ortuno C. (Le Plessis-Robinson)
et le registre ARIS
16. Traitement de l’incontinence urinaire d’effort après prostatectomie totale par bandelette sous-urétrale à ancrage osseux de type
Invancetm – Saussine C., Castel-Kremer E., Lang H., Jacqmin D. (Strasbourg)
17. La voie sous-pubienne TSP dans la prise en charge de l’incontinence urinaire d’effort de la femme – Daher N., Boulanger J.C.,
Gagneur O., Mention J.E., Merviel P., Gondry J. (Amiens)
18. Traitement de l’incontinence urinaire masculine par sphincter urinaire artificiel avec manchette intracaverneuse – Blah M.,
Caremel R., Bugel H., Pfister C., Grise P. (Rouen)
19. Retentissement de l’incontinence urinaire sur l’état psychologique d’un groupe de patientes suivies au sein de l’observatoire de
l’incontinence anale ORALIA. Januel J.M. (Lyon), Faucheron J.L. (Grenoble), Bonniaud V. (Besançon), Barth B. (Lyon), Fayard
M.O. (Saint-Étienne), Siproudhis L. (Rennes), Abramowitz L. (Paris), Tarrerias A.L. (Beaumont), Schott A.M., Colin C., Mion
F., Damon H. (Lyon)
20. L’incontinence anale chez l’homme : données cliniques, échographiques et manométriques et retentissement sur la qualité de
vie – Leger F., Henry L., Mion F., Roman S., Barth X., Januel J.M., Damon H. (Lyon)
21. Bandelette sous-urétrale I-STOP dans le traitement de l’incontinence urinaire masculine – Grise P. (Rouen), Darcq C.
(Besançon), Geraud M. (Compiègne), Lienhart J., Vautherin R. (Saint-Colombes), Roumier X. (Bourg-de-Péage)
22. Incontinence et mini-prothèse : résultats préliminaires portant sur 112 interventions – Bouffier B. (Besançon)
23. Fréquence des ruptures sphinctériennes dans l’incontinence anale (IA) : une étude échographique prospective chez 510
patientes – Tatagiba T., Henry L., Mion F., Damon H. (Lyon)
24. La neuromodulation des racines sacrées dans le traitement de l’incontinence anale : résultats techniques chez 88 patients –
Voirin D., Faucheron J.-L., Bost R., Bonaz B. (Grenoble)
25. Injections répétées de toxine botulique A pour le traitement de l’hyperactivité détrusorienne neurologique : résultats cliniques
et urodynamiques après cinq injections successives – Denys P. (Garches), Reitz A.(Paris), Even-Schneider A. (Garches),
Chartier-Kastler E. (Paris)
26. Efficacité des injections intradétrusoriennes répétées de toxine A dans l’hyperactivité vésicale d’origine neurologique –
Chernet A., Perrouin-Verbe B., Le Normand L., Labat J.J. (Nantes), Brunel P. (Angers), Lefort M., Mathe J.F. (Nantes)
27. Étude histologique de la paroi vaginale antérieure dans le prolapsus génital récidivé – Badiou W., Granier G., Mares P., De
Tayrac R. (Nı̂mes)
28. Approche anatomique du foramen obturé : étude du risque de lésion vasculaire des cures transvaginales de cystocèles selon la
procédure « Anterior Prolift® » – Bader G., Touboul C., Belot F., Fauconnier A. (Poissy)
29. Les femmes connaissent-elles leur périnée ? – Letouzey V., De Tayrac R., Gentil A., Mares P. (Nı̂mes)
30. Résultats à un an de la technique Prolift® dans le traitement du prolapsus par voie vaginale – Fatton B., Boda C. (ClermontFerrand), Debodinance P. (Dunkerque), Amblard J., Jacquetin B. (Clermont-Ferrand)
31. Traitement chirurgical des complications prothétiques – Campagne S., Amblard J., Fatton B., Jacquetin B. (Clermont-Ferrand)
32. Complications postopératoires précoces après cure de prolapsus par voie vaginale par interposition prothétique de type
Prolift : étude rétrospective multicentrique portant sur 512 cas – Jean-Charles C. (Lille), Garbin O., Rosenthal C.L.
(Schiltigheim), Debodinance P. (Brive-la-Gaillarde), Jacquetin B.(Dunkerque), Cosson M. (Lille)
33. Impact de la descente périnéale mesurée à l’aide d’un Périnéocaliper® sur la fonction périnéale et les signes cliniques de
neuropathie pudendale – Beco J. (Heusy, Belgique)
Posters affiches non communiqués
34. Sexualité des femmes paraplégiques, impact des troubles vésicosphinctériens – Lecourt G., Previnaire J.G. (Berck-sur-Mer)
35. REPAIR : étude d’observation de la prise en charge des troubles fonctionnels après prostatectomie radicale. Dysfonction
érectile : état des pratiques – Giuliano F. (Garches), Montaigne O.(Lille), Chartier-Kastler E., Amar E. (Paris), Chevallier D.
(Nice), Joubert J.-M. (Boulogne-Billancourt), Coulange C. (Marseille)
36. REPAIR : étude d’observation de la prise en charge des troubles fonctionnels après prostatectomie radicale – Incontinence
urinaire et dysfonction érectile : autoquestionnaires patients. Chartier-Kastler E., Amar E. (Paris), Chevallier D. (Nice),
Montaigne O. (Lille), Giuliano F. (Garches), Joubert J.-M. (Boulogne-Billancourt), Coulange C. (Marseille)
37. Utilisation du mélange équimolaire d’oxygène et de protoxyde d’azote pour l’exploration urodynamique chez les enfants.
Efficacité et limite ? – Koubaa S., Ben Salah F.Z., Miri I., Lebib S., Ghorbel S., Dziri C. (La Manouba, Tunisie)
38. Étude comparative de satisfaction des sondes hydrophiles Lofric et Speedicath auprès de patients pratiquant l’autosondage –
Castel-Kremer E. (Strasbourg), Lang P.O. (Genève, Suisse), Simon N., Saussine C. (Strasbourg)
39. Mise au point d’un modèle animal d’infection de prothèses utilisées en chirurgie vaginale et élaboration d’une enduction
d’antibiotique sur des prothèses de PLA94 – Mathe M.L., Lavigne J.-P., Oliva M.C. (Nı̂mes), Garric X. (Montpellier), De Tayrac
R. (Nı̂mes)
40. Paralysie vésicale persistante dans un cas de neurobotulisme – Loiseau K., Scheiber-Nogueira M.C., Saint-Paul B., Tilikete C.,
Vighetto A., Rode G. (Lyon)
41. Association de troubles vésicosphinctériens et troubles anorectaux au cours d’un infarctus cérébral : à propos d’un cas –
Hennebelle D., Vu P., Derock C., Valentini F., Robain G. (Ivry-sur-Seine)
42. Neurovessies non traitées par myéloméningocèle – Maldji Y. (Alger)
43. Étude des corrélations entre les troubles vésicosphinctériens et la gravité de la maladie au cours de la sclérose en plaque –
Ghroubi S., Miladi I., Mefteh S., Kharrat O., Guermazi M., Turki E., Mhiri C., Elleuch M.H. (Sfax, Tunisie)
44. Corrélations entre l’état fonctionnel, les troubles vésicosphinctériens, l’atteinte neurologique et la qualité de vie au cours de la
sclérose en plaque – Ghroubi S., Miladi I., Mefteh S., Kharrat O., Guermazi M., Turki E., Mhiri C., Elleuch M.H. (Sfax, Tunisie)
45. Chirurgie du prolapsus : voie haute ou voie basse ? – Descargues G., Collard P., Grise P. (Rouen)
46. Cure de prolapsus urogénital par voie cœlioscopique sans réparation paravaginale : résultats anatomiques à moyen terme –
Misrai V., Almeras C., Chartier-Kastler E., Richard F. (Paris)
47. Étude instant 2006. Prévalence et impact des troubles du bas appareil urinaire dans la population générale en France. Coloby P.
(Pontoise), Haab F. (Paris), Slama A., Gaudin A.F. (Marly-Le-Roi)
48. Prévention des troubles mictionnels après chirurgie pour endométriose profonde par préservation des branches nerveuses des
plexus hypogastriques. Dubernard G. (Paris, Lyon), Rouzier R., Bazot M., Darai E. (Paris)
49. Relationship between Diet and Urinary Excretion of Sodium, Potassium, Calcium and Magnesium.Fujii T., Sumida K.
(Kurashiki, Japon)
50. Aspects cliniques et épidémiologiques en Europe et Brésil chez des femmes ayant une cystite non compliquée (résultats
préliminaires) – Ber K. (Munich, Allemagne), Schito G., Gualco L. (Genève, Suisse), Botto H. (Suresnes), Palou J. (Barcelone,
Espagne), Mazzei T. (Florence, Italie), groupe d’études ESIU
51. Vessie neurologique non neurogène. Expérience du service MPRF Tunis – Miri I., Ben Salah F.Z., Lebib S., Koubaa S., Dziri C.
(La Manouba, Tunisie)
PELVI~
PÉRINÉOLOGIE
INSTRUCTIONS A U X
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Pelvi-périnéologie est l’organe officiel de la Société interdisciplinaire francophone d’urodynamique et de pelvi-périnéologie (SIFUD PP)
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pour un dossier thématique, des articles originaux, des articles de mises au point, des cas
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Exemple : Ciofu C, Levy P, Leger S, et al. (2006) Pad test court versus pad test ultracourt.
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Pelv Perineol (2007) 2: S135–S142
© Springer 2007
DOI
ORIGINAL ARTICLE / ORIGINAL ARTICLE
Rôle de l’utérus dans l’équilibre de la statique pelvi-périnéale.
Point anatomoclinique
Rapport
B. Parratte 1 , B. Deval 2
1
2
Besançon, France ;
Nancy, France
Introduction
Quel est le rôle de l’utérus dans le maintien de la statique
pelvi-périnéale ? Question détournée de faut-il ou non
conserver l’utérus dans la réparation chirurgicale d’un
trouble de la statique pelvienne ?
Il existe actuellement un« conservatismeutérin »ambiant,
culturel et économique conduisant au respect matriciel. Les
arguments scientifiques sont de qualité inégale et ne nous
permettent que très rarement de conclure en l’une ou l’autre
voie. Toutefois, il faut bien s’appuyer sur des éléments de
science : anatomiques, épidémiologiques et cliniques.
Les éléments anatomiques concernant l’utérus, nous
sont donnés pêle-mêle : son histoire, sa genèse, ses
rapports aux organes pelviens de voisinage ; son équilibre
et son maintien, le rôle des fascias, des ligaments des
structures d’environnement dans le respect de sa statique.
Les données épidémiologiques reviennent sur la fréquence de la lésion retrouvée en termes de symptôme et défect
anatomique, la fréquence de l’hystérectomie est également
rapportée. Il apparaı̂t que la prise en charge du prolapsus de la
femme obéit à une fréquence au moins équivalente à la
cholécystectomie et décrit un coût de 1 000 millions de
dollars/an aux États-Unis. Malheureusement, nous ne
disposons pas de données comparant le coût du traitement
chirurgical du prolapsus avec ou sans hystérectomie.
Il n’existe pas de données avec prolapsus utérin ou
sans, toutefois il nous a semblé important de revenir sur
les études de corrélation du symptôme à la lésion
anatomique, des différentes définitions et de la classification retenue dans l’établissement du diagnostic.
Enfin que faut-il retenir des études cliniques ? Qu’il
n’existe pas d’études prospectives randomisées contrôlées
nous permettant de comparer la chirurgie avec et sans
hystérectomie mais que l’analyse descriptive d’études rétrospectives nous permet d’avoir une idée sur les conséquences
anatomiques et fonctionnelles de la chirurgie du prolapsus
de la femme lorsqu’il est associé à l’hystérectomie ou non.
Puisse la lecture de ce rapport vous donner les
informations utiles de la voie choisie.
Point épidémiologique
Le recueil des données épidémiologiques concernant le
prolapsus génito-urinaire de la femme obéit aux mêmes
contraintes que le recueil des données concernant
l’incontinence urinaire, quelle définition ? Recueil clinique ou postal ? Favoriser le symptôme au signe
clinique ? De plus, il existe en France, un « vide
épidémiologique » concernant la fréquence et les facteurs de risques retrouvés dans notre population. Nos
données actuelles concernent la population scandinave,
selon Samuelson et al., 31 % de la population d’âge entre
20 et 59 ans sont retrouvés porteurs d’un prolapsus dont
2 % atteints l’introitus. Selon Olsen et al. le risque de
chirurgie de reconstruction du plancher pelvien étant,
dans la population scandinave, supérieur à 10 % pour
une femme de plus de 80 ans. Selon Mant et al. la
prévalence d’une chirurgie de prolapsus étant de 1,62 sur
1000 patientes/année. Les chiffres du National Hospital
Discharge Survey (NHD) incluant plus de 3 millions de
procédures de 1979 à 1997 retrouvent une stagnation des
procédures chirurgicales (226 000 en 1979 à 205 000 en
1997). La fréquence de la prise en charge chirurgicale
étant superposable aux gestes de cholécystectomie
(307 000), d’appendicectomie (119 000), de mise en
place de stents coronariens (187 000) ou de greffe rénale
(169 000). Le coût annuel de ces procédures étant de plus
de 1 000 millions de dollars/an. Il existe dans ce rapport
une diminution des procédures pour des femmes de
moins de 50 ans et une augmentation des procédures
pour des femmes de plus 70 ans avec un vieillissement
significatif de la population des opérées. Le nombre de
réparation chirurgicale d’une rectocèle ou d’une cystocèle étant stabilisé à 142 000 procédures, le nombre de
prolapsus du dôme vaginal augmentant significativement
de 1 437 à 22 025 procédures par an de 1979 à 1997.
Du fait des alternatives, le taux d’hystérectomie décroı̂t
de 8/1 000 en 1979, il a été répertorié à 5,6/1 000 en 1997.
Toutefois, l’hystérectomie est un geste usuel au cours de la
chirurgie du prolapsus, que la voie d’abord soit vaginale,
cœlioscopie ou abdominale. Suivant la population étudiée,
7,5 à 14 % des hystérectomies sont réalisées du fait d’un
prolapsus génito-urinaire. Néanmoins, cette pratique, sou-
S136
vent « banalisée » voire systématisée est aujourd’hui
contestée sur la foi notamment d’arguments anatomiques
et physiopathologiques. En France, 60 000 hystérectomies
sont effectuées par an, 600 000 aux États-Unis [1]. Leur
réalisation peut être effectuée par voie abdominale, par voie
cœlioscopie ou par voie vaginale. Toutefois, les chirurgiens
français utilisent encore largement la voie abdominale [2].
L’hystérectomie par voie vaginale décrite pour la première
fois par Récamier en 1815 [3], est actuellement l’objet d’un
net regain d’intérêt, comme en attestent les publications
récentes [4]. L’hystérectomie vaginale est habituellement
réservée aux patientes sans antécédents chirurgicaux, sur
des utérus mobiles et d’une taille inférieure à un utérus de 12
semaines d’aménorrhée, soit inférieur à 280 g [5]. L’apport
des techniques d’évidement sous-séreux, de morcellement
en quartiers d’orange, d’hémisection, de myomectomie
vaginale permet d’élargir les indications de la voie vaginale
aux utérus de poids élevé. Récemment, l’introduction de la
cœlioscopie dans la réalisation de l’hystérectomie a permis
de réduire le taux d’hystérectomies abdominales au profit de
l’hystérectomie cœlio-préparée [6,7].
L’apport de la cœlioscopie permet une adhésiolyse
première, facilite l’accès aux pédicules utérins par une
myomectomie cœlioscopique et permet la réalisation
plus aisée des annexectomies. Cependant, la cœliopréparation complique la procédure et comporte potentiellement une morbidité propre liée à l’acte cœlioscopique
lui-même.
Point anatomique
L’utérus organe de la gestation est un des trois réservoirs
musculeux situés dans le petit bassin. Une des caractéristiques de chacun de ces réservoirs (vessie, utérus, rectum) est
leur compliance, soit la mesure de leur capacité à se laisser
distendre en fonction de leur volume de remplissage. Ils
possèdent leur propre conduit excréteur organisé pour la
vidange, dirigé en bas et vers l’extérieur, mais qui doivent
être aussi performant pour la continence sauf pour l’utérus
où sa filière, le vagin est un tube sans sphincter.
L’utérus a une position centrale dans le petit bassin,
véritable entonnoir inférieur de la ceinture pelvienne, en
dessous du détroit supérieur. Cette partie basse du bassin
enserrant la cavité pelvienne réalise une solide charpente,
rigide et inextensible qui permet à la fois la station debout,
mais aussi, protège et étaye les systèmes qu’elle contient. La
seule issue pour le changement de volume de ces viscères se
trouve dans le grand bassin, partie supérieure du bassin
osseux et, partie la plus basse de la cavité abdominale.
Dans cette situation, sagittalement l’utérus est en
« équilibre » entre deux systèmes fonctionnellement
indépendants, l’un ventral vésico-uréthral, l’autre dorsal
recto-anal. Frontalement il est en équilibre entre les deux
parois solides musculo-ligamentaires et osseuses. Hori-
zontalement, l’équilibre lui est donné par les liens qu’il
contracte avec les systèmes ventral et dorsal car il est le
seul à ne pas être lié directement aux parois antérieure
ou postérieure du petit bassin.
C’est cette situation nécessaire d’équilibre qui résume
la « statique pelvi-périnéale de l’utérus » (statique
pelvienne, statique périnéale) d’autant que les modifications constantes de volume de deux systèmes qui lui sont
contigus, modifient constamment sa stabilité.
Pour admettre ces variations, il ne peut être
totalement fixé et ne possède donc pas de véritables
moyens de fixité, mais des « amarres » le reliant, le
suspendant à la charpente du petit bassin. C’est ce qui lui
permet d’être arrimé afin de supporter les forces
provoquées par le poids des viscères abdominaux susjacents lors de toutes les circonstances quotidiennes
acceptant le décubitus, la station debout, les changements de position et les efforts de poussées abdominales.
Il est ainsi très fréquemment en situation critique.
L’effet de la pesanteur, propre à la station debout, tasse
les trois systèmes en arrière du pubis, entre les parois
pelviennes latérales, contre la double concavité (sagittale et
frontale) sacro-coggygienne et au-dessus du plancher
pelvien principal. Très régulièrement lors du nycthémère,
d’avant en arrière le système vésico-uréthral, pratiquement
fixe mais élastique au niveau de la jonction vésico-uréthrale,
accepte une réplétion par l’élévation de sa face supérieure
qui devient une calotte ou dôme vésical. La réplétion rectale,
moins sollicitante, distend l’ampoule et repousse l’utérus en
avant et en haut. Si la vessie et le rectum sont tous deux à
l’état de réplétion, l’utérus se redresse et s’élève. La jonction
recto-anale est par contre relativement fixée tout en restant
élastique pour le passage des selles. De manière plus
exceptionnelle, lors de la vie génitale, la gestation modifie
progressivement le volume du corps utérin qui se distend et
s’élève dans la cavité abdominale alors que son isthme se
resserre et son col reste solidaire des viscères qui l’entourent.
Si elle est une situation exceptionnelle, elle est une des plus
critiques car à la fin de ce temps, l’utérus atteint alors des
dimensions et une modification de poids qu’aucun autre
organe du corps humain ne peut posséder.
Mobilité et équilibre, pour conserver à l’utérus
sa position centrale dans l’excavation pelvienne,
imposent une organisation rigoureuse pour le fonctionnement adapté de chacun des organes quel que soit leur
degré de remplissage d’autant que le goulet rigide osseux,
dans lequel ils sont contenus, doit aussi permettre le
passage de leurs systèmes vasculaires et nerveux sans que
ceux-ci soient altérés lors des changements de volume
viscéraux.
Pour l’utérus, équilibre, mobilité conditionnée,
conservation d’une trophicité (vascularisation et innervation) semblent possibles et permis par différents
facteurs propres à l’anatomie du petit bassin. Deux
facteurs principaux sont ainsi discutés :
S137
– le diaphragme pelvien principal support indirecte
de l’utérus mais support efficace particulièrement lors
des efforts de poussées abdominales ;
– le tissu conjonctif cellulofibreux de l’espace pelvisous-péritonéal et son organisation.
Le diaphragme pelvien principal
Afin de supporter ces contraintes régulières et pour pouvoir
fonctionner dans leurs objectifs respectifs (continencemiction pour le système vésico-uréthral, continence rectale
et exonération des selles pour le système recto-anal, filière
génitale pour les relations sexuelles et la procréation pour le
système utéro-vaginal), ces systèmes « auto-compliants » et
« compliants » entre eux, sont liés par leurs canaux
« excréteurs » au diaphragme pelvien principal qui ferme
en bas le détroit inférieur du petit bassin et suspend aussi
l’ensemble des parties molles périnéales. Il est constitué à
droite et à gauche des deux muscles élévateurs de l’anus
(levator ani) prolongés en arrière par les deux muscles
coccygiens qui tapissent respectivement la face endopelvienne des ligaments sacro-épineux droit et gauche et
qui fixent transversalement le coccyx.
Les deux muscles élévateurs de l’anus sont les plus
développés et représentent la partie dynamique du
diaphragme pelvien principal. Ils fonctionnent en couple
et ne peuvent être dissociés dans leur fonctionnement. Ils
agissent de façon synergique avec les éléments musculaires du périnée profond (systèmes sphinctériens lisses
et striés annexés à l’urèthre et au canal anal).
Du fait de la station érigée, ils semblent s’être spécialisés
dans le soutien des viscères pelviens (Rieffel H, 1914) et
leurs faisceaux diffèrent dans leur développement de ceux
des quadrupèdes pour qui ce diaphragme n’a pas besoin de
supporter les viscères portés par la paroi abdominale, mais
d’abaisser la queue par un faisceau ilio-coccygien développé et puissant (Winckler G, 1958).
Depuis plus d’un siècle, ils ont fait l’objet de nombreuses
études (Cruveilhier J, 1874 ; Sappey PH, 1876 ; Paulet V, 1877 ;
Dickinson RL, 1889 ; Poirier P, 1895 ; Le Double AF, 1897 ;
Testut L, 1901 ; Thompson P, 1901 ; Halban J, 1907 ; Derry DE,
1907 [23] ; Smith GE, 1908 [24] ; Smith WC, 1923 ; Curtis AH,
1939 ; Winckler G, 1946 et 1958 ; Testut L, 1949 ; Courtney H,
1950 ; Berglas B, 1953 [25] ; Cordier G, 1954 [26] ; Berthoux A,
1962 [27] ; Wilson PM, 1967 ; Milley PS, 1971 ; Wilson PM, 1973 ;
Lawson JO, 1974 ; Shafik A, 1975 ; Ayoub SF, 1979 ; Gosling JA,
1981 ; Huber A, 1987 ; Roberts WH, 1988 ; Bustami FM, 1988 ;
DeLancey JO, 1990 ; Plattner V, 1991 ; Wall LL, 1993 ; Hanzal E,
1993 ; Strohbehn K, 1996 ; Hjartardottir S, 1997 ; Frohlich B,
1997 ; Shafik A, 1999 ; Bo K, 2000 ; Fielding JR, 2000 ; Tunn R,
2001 et 2003 ; Hoyte L, 2001 ; Hoyte L, 2001 ; Fritsch H, 2004 ;
Kearney R, 2004 ; Margulies RU, 2006).
Certaines s’orientent vers un regard plutôt anatomique
descriptif (Cruveilhier J, 1874 ; Sappey PH, 1876 ; Paulet V,
1877 ; Dickinson RL, 1889 ; Poirier P, 1895 ; Le Double AF,
1897 ; Testut L, 1901 ; Thompson P, 1901 ; Derry DE, 1907
[23] ; Smith GE, 1908 [24] ; Smith WC, 1923 ; Testut L, 1949 ;
Wilson PM, 1967 et 1973 ; Lawson JO, 1974 ; Ayoub SF, 1979 ;
Roberts WH, 1988 ; Bustami FM, 1988 ; Wall LL, 1993 ;
Fritsch H, 2004 ; Kearney R, 2004). D’autres recherchent les
liens entre les muscles élévateurs de l’anus et les viscères qu’ils
circonscrivent : l’urèthre en avant, le canal anal en arrière et
le vagin en position intermédiaire. Les objectifs de ces travaux
sont une tentative de compréhension de leur fonctionnement
normal, mais aussi, de leurs dysfonctionnements, éventuellement générateurs de troubles de la statique pelvienne
(Halban J, 1907 ; Curtis AH, 1939 ; Winckler G, 1946 et 1958 ;
Courtney H, 1950 ; Berglas B, 1953 ; Cordier G, 1954 ; Berthoux
A, 1962 [27] ; Milley PS, 1971 ; Shafik A, 1975 ; Huber A, 1987 ;
DeLancey JO, 1990 ; Hanzal E, 1993 ; Hjartardottir S, 1997 ;
Shafik A, 1999 ; DeLancey JO, 2007). L’apport de l’imagerie,
particulièrement IRM, donne un nouvel essor à ces recherches (Plattner V, 1991 ; Strohbehn K, 1996 ; Frohlich B, 1997 ;
Bo K, 2000 ; Fielding JR, 2000 ; Tunn R, 2001 et 2003 ; Hoyte
L, 2001 ; Hoyte L, 2001 ; Margulies RU, 2006).
La structure du muscle élévateur de l’anus n’est pas simple.
C’est ce qui se traduit par les divergences des premières
descriptions (Cruveilhier J, 1874 ; Sappey PH, 1876 ; Paulet V,
1877 ; Dickinson RL, 1889 ; Poirier P, 1895 ; Le Double AF,
1897 ; Testut L, 1901), ce qui rend encore plus complexe l’étude
de sa fonction. En effet, la fonction d’un muscle ne peut
réellement se concevoir que si ses insertions proximales et
distales sont repérées, que si ses faisceaux constitutifs sont bien
définis, que si la structure et l’orientation de ses fibres sont
connues. « Associer la forme et la fonction n’est possible qu’à
la condition d’interroger l’une et l’autre » (Delmas A, 1959).
Le détail de la structure de ce muscle reste encore
maintenant difficile à comprendre, ce que reflètent les
différentes descriptions et terminologies de ses faisceaux.
Le tissu conjonctif cellulofibreux
C’est un tissu situé au-dessus du diaphragme pelvien
principal recouvert par le fascia pelvien pariétal qui
déborde en arrière pour recouvrir la face ventrale du
sacrum et qui se réfléchit sur les viscères pelviens en
donnant à certains, à leur base, une tunique adventitielle.
Il est aussi sous le « bas-fond péritonéal » constitué par
le péritoine pariétal qui recouvre incomplètement les
viscères de la cavité pelvienne et qui constitue ce qui est
communément appelé le ligament large, drapé péritonéal
de recouvrement de la filière utéro-vaginale.
Il « comble » ainsi l’espace entre ces deux « tissus ».
Cet espace, sous le péritoine pariétal pelvien, est le
prolongement de l’espace rétro-péritonéal de l’abdomen
qui conduit de chaque côté les uretères qui recherche la base
de la vessie et les éléments trophiques (vaisseaux et nerfs)
pour les viscères de la « cavité péritonéale », de l’espace
rétro-péritonéal et de l’espace sous-péritonéal. Les uretères et
ces éléments trophiques se glissent ainsi latéralement de part
et d’autres des viscères pelviens pour aller de l’arrière vers
l’avant, respectivement réaliser le remplissage de la vessie, et
S138
vasculariser et innerver chacun des organes du petit bassin.
Cette situation latérale laisse aux viscères, la capacité d’être
soutenu par le diaphragme pelvien et la capacité d’une
modification de volume, sans que soit possible une
éventuelle compression urétérale, vasculaire et nerveuse
néfaste, puisque vaisseaux et nerfs se glissent en dessous de
leur jonction avec leur système « excréteur ». Uretères,
vaisseaux et nerfs se trouvent ainsi « organisés » de l’arrière
vers l’avant et latéralement à ces organes. Comme dans les
autres régions de l’organisme, vaisseaux et nerfs sont ici aussi
engainés ensemble pour assurer la trophicité de chacun des
viscères. Chaque gainage vasculonerveux se place en fonction
de son origine et de sa terminaison.
Toute la vascularisation du petit bassin dépend des circuits
vasculaires iliaques internes droit et gauche. D’une façon
générale, les branches vasculaires artérielles (le plus souvent
accompagnées par leur importante circulation veineuse de
retour) s’organisent en naissant de haut en bas en fonction de
leur destination. De chaque côté, la branche destinée à la
calotte vésicale (artère ombilicale) naı̂t la plus haute et se tend
de l’arrière vers l’avant. En dessous d’elle naı̂t l’artère
génitovésicale de Farabeuf (Farabeuf L, 1907 [28] ; Rieffel H,
1907 [29] ; Bellocq P 1952 [30]). Elle correspond à l’artère
utérine qui surcroise l’uretère par une crosse (point de repère
important) pour remonter dans le hile vasculaire latéral du
corps utérin en adaptant sa morphologie à une éventuelle
gestation et pour se terminer au niveau de la corne utérine en
donnant ses branches terminales annexielles et une branche
collatérale terminale, l’artère du soi-disant ligament rond.
Avant ce croisement, elle donne une artère vésico-vaginale qui
glisse sous l’uretère pour aller fournir des rameaux à la partie
basse de la vessie (jonction vésico-uréthrale) et au vagin dans
sa partie pelvienne. La troisième branche est l’artère vaginale
(longue) qui se détache du tronc iliaque interne en dessous de
l’uretère derrière lequel elle chemine. La dernière artère très
inconstante est pour le rectum. C’est l’artère rectale moyenne
destinée à la jonction recto-anale.
Ainsi de chaque côté, ces vaisseaux « engainés » se placent
dans l’espace latéral aux viscères, organisés en « marche
d’escaliers », de haut en bas, de l’avant vers l’arrière et de
dehors en dedans tout en étant en avant, au-dessus et en dehors
de l’uretère ou, en arrière, en dessous et en dedans de lui. Ainsi,
l’artère ombilicale est la plus haute et la plus antérieure, l’artère
utérine occupe la partie moyenne, ses branches s’organisant
autour de l’uretère et l’artère rectale moyenne est en dessous de
l’uretère, la plus basse et la plus postérieure.
Les nerfs doivent trouver leur chemin. Ils sont neurovégétatifs, s’organisant de chaque côté, en plexus
hypogastrique (inférieur), recevant des efférences sympathiques (nerfs hypogastriques) nées dans l’espace
rétro-péritonéal de la cavité abdominale et des efférences
parasympathiques nerfs pelviens nés des branches
ventrales des nerfs spinaux S2, S3 et S4 avec une grande
prédominance de S3. Ces nerfs pelviens nés dans la
profondeur et très en arrière des viscères doivent pour
arriver dans la cavité pelvienne perforer le fascia pelvien
pariétal. Les afférences du plexus hypogastrique destinées à chaque viscère suivent le trajet des artères.
Ces gainages conjonctifs sont comme les viscères
organisés mais tassés dans le petit bassin et sont
effectivement des « liens » pour chacun des viscères
d’autant qu’ils sont infiltrés, comme dans l’ensemble du
corps, de tissu graisseux plus ou moins abondant.
L’utérus de position centrale dans le petit bassin est donc
« en lien » par sa trophicité et par le tissu conjonctif souspéritonéal avec les autres viscères pelviens (même « alimentations vasculaires et nerveuses» d’origine) et les parois du
petit bassin contre lesquels sont tassés ses différents
systèmes. Ce tissu conjonctif pelvien peut-il être un système
de suspension efficace pour permettre à l’utérus de conserver
son équilibre en toutes circonstances dans le petit bassin ?
C’est l’objet des très nombreux travaux en cours depuis
plus d’un siècle, sources de nombreuses controverses et
encore étayés par des travaux anatomo-histologiques récents
(Farabeuf L, 1907 [28] ; Derry DE, 1907 [23] ; Cameron J,
1908 [31] ; Ovenden GA, 1908 [32] ; Patterson AM, 1908 [33] ;
Smith GE, 1908 [34] ; Cameron J, 1908 [35] ; Ovenden GA,
1908 [36] ; Patterson AM, 1908 [37] ; Smith GE, 1908 [34] ;
Hovelacque A, 1925 [38] ; Goff BH, 1931 [39] ; Kosters H,
1933 [40] ; Curtis AH, 1940 [41] ; Curtis AH, 1942 [42] ;
Uhlenhuth E, 1948 [43] ; Campbell RM, 1950 [44] ; Berglas B,
1953 [25] ; Cordier G, 1954 [26] ; Ezes H, 1959 [45] ; Bethoux A,
1962 [27] ; Range RL, 1964 [46] ; Testart J, 1967 [47] ; Bastide
G, 1973 [48] ; Bastian D, 1982 [49] ; DeBlock S, 1982a [50] ;
DeBlock S, 1982b [51] ; DeBlock S, 1982c [52] ; DeLancey JO,
1986 [53] ; Sato K, 1991 [54]; Fritsch H, 1994 [55] ; Leffler KS,
2001 [56] ; Tamakawa M, 2003 [57] ; Fritsch H, 2004 [58]).
Ceci suscite encore d’importantes recherches guidées par
les nécessités cliniques (dont l’influence de la grossesse, de
l’accouchement) et le souci thérapeutique (chirurgie pelvienne tumorale, chirurgie des prolapsus) (Yabuki Y, 2000
[59] ; Mauroy B, 2000 [60] ; Swift SE, 2000 [61] ; Kökçü A,
2002 [62] ; Kato T, 2002 [63], Kato T, 2003 [64] ; Diop M,
Parratte B, 2003 [65] ; Possover M, 2003 [66] ; Ercoli A, 2003
[67] ; Ito E, 2005 [68] ; O’Boyle, 2005 [69] ; Silva WA, 2006
[70] ; Siddique SA, 2006 [71]).
L’imagerie donne à nouveau un nouvel essor à ces
recherches, dans la volonté de reconnaı̂tre ses différents
constituants et les éventuels moyens de suspensions de
l’utérus mais aussi de la vessie et du rectum (Vaneuville
G, 1992 [72] ; Foshager MC, 1994 [73] ; Bazot M, 1998
[74], Cortes E, 2004 [75]).
En plus des difficultés engendrées par l’organisation
même de ce tissu, la terminologie de chaque structure
impliquée varie avec « l’usage » et rend compte de toutes
des incertitudes de leur fonction dans l’objectif de leur
capacité de suspensions (Ercoli A, Delmas V, 2005 [76]).
Point clinique
Il existe peu de différences entre la définition rapportée
récemment par l’ACOG (American college of Obstetrics and
S139
Gynecology) « Protrusion of the pelvic organs into or out of
the vaginal canal » et celle de G. Cerbonnet au congrès
français de chirurgie en 1970 « Toute saillie permanente ou à
l’effort, dans la lumière vaginale ou à l’orifice vulvaire ou
hors de celui-ci, de tout ou partie des parois vaginales plus
ou moins doublées de la vessie, du rectum et des culs de sac
péritonéaux adjacents, ainsi que du fond vaginal solidaire du
col utérin ». Tout au plus la classique ligne pubococcygienne
définie antérieurement par A Bethoux, ligne en deçà de
laquelle il était d’usage de définir radiologiquement le
prolapsus génital de la femme, a été récemment supplantée
par une ligne pubo-hyménéale ou médiopubienne permettant de définir le prolapsus génital par toute saillie en deçà
du plan hyménéal et donc de la ligne médiopubienne [8].
Définitions
Les prolapsus de l’é tage anté rieur
La cervicocystoptose est une descente du col en deçà de
la ligne pubo-hyménéale.
La colpocèle antérieure est un déroulement de la face
antérieure du vagin, elle contient une cystocèle.
L’urétrocèle est une descente de l’urèthre en deçà de
la ligne pubo-hyménéale.
La colpocèle antérieure définit un déroulement de la
paroi antérieure du vagin ; elle peut être habitée de la
vessie, du col de la vessie et de l’urèthre. Les colpocèles
antérieures sont le plus souvent hautes, elles intéressent la
partie lisse du vagin, lorsqu’il s’agit d’une portion striée il
s’agit d’un prolapsus du col vésical ou de l’urèthre.
Les prolapsus de l’é tage moyen
Colpocèle ou colpoptose fundique, terme utilisé après
hystérectomie totale pour désigner le retournement du
fond vaginal (synonyme de prolapsus du dôme vaginal).
Hystéroptose : descente de l’ensemble de l’utérus.
Hystérocèle : descente du col utérin à la vulve avec
retournement en doigt de gant du vagin, souvent
accompagné d’un allongement du col utérin.
Trachéloptose : descente du col utérin.
Trachélocèle : extériorisation du col utérin en deçà
du plan vulvaire ou hyménéal.
La chute de l’utérus peut prendre des aspects variables, il
peut s’agir d’un utérus piston lorsque celui-ci vient se placer
dans l’axe du vagin pour s’y précipiter, dans d’autres cas il
s’agit d’un allongement atrophique ou hypertrophique de la
portion supra-vaginale du col, le corps utérin restant
maintenu par des éléments de suspension encore consistants. Dans le cas des allongements hyper-trophiques du col,
il arrive que les suspensions postérieures restent de bonne
qualité alors que les suspensions antérieures soient altérées,
dans ce cas le col prend un aspect tapiroide.
Les prolapsus de l’étage postérieur
Colpocè le posté rieure : dé roulement de la paroi
posté rieure du vagin
Élytrocèle : hernie du péritoine du cul-de-sac de Douglas
dans la cloison rectovaginale, il peut refouler la paroi
vaginale postérieure en avant vers la vulve.
Entérocèle : hernie du péritoine du cul-de-sac de
Douglas dans la cloison rectovaginale contenant une anse
grêle, en fait dans la littérature anglo-saxone il existe
souvent une analogie entre les entérocèles et les élytrocèles.
Sigmoidocèle : hernie du colon sigmoı̈de contenu dans le
cul-de-sac de Douglas prolabé dans la cloison recto-vaginale
refoulant la paroi vaginale postérieure en avant vers la vulve.
Dans une colpocèle postérieure, il existe toujours une
rectocèle mais cette dernière peut être habitée d’une
hernie du cul-de-sac de Douglas ou élytrocèle. Il n’existe
pas de distinction entre les rectocèles sus- et souslévatorienne tout au plus, il convient de distinguer les
rectocèles basses avec un éculement de la fourchette
postérieure de la vulve et les rectocèles hautes
s’exprimant sur un centre tendineux du périnée tonique.
Le diagnostic d’élytrocèle est difficile, il nécessite un
toucher bidigital permettant de rechercher :
– une sensation d’expansion à la toux ;
– une sensation de ressaut ;
– une interposition tissulaire entre les deux doigts
pouvant donner lieu à un bruit aérique signant
l’existence d’une anse intestinale.
Prise en charge clinique
Quels sont les symptômes exprimés ? L’interrogatoire peutil guider l’examen clinique ? Existe-t-il une corrélation entre
la plainte de la patiente et le type de lésion ? Quelle
classification constitue le gold-standard de la prise en charge
du prolapsus de la femme ? Quels sont les facteurs limitants
de la classification POP Q ? Comment définir une cystocèle,
une rectocèle, un prolapsus de l’étage moyen ?
Expression des symptô mes
Par le simple fait que le prolapsus existe depuis de
nombreuses années, il existe une évolution des signes dans
le temps, une patiente dysurique peut avoir été incontinente,
une femme incontinente anale peut avoir été constipée ou
dyschésique. L’activité sexuelle doit être pondérée en
fonction de la libido de la patiente, de la présence et de
l’efficience d’un partenaire, de l’influence du prolapsus
génito-urinaire. Réduire l’apareunie à l’existence du prolapsus est un raccourci inapproprié. Lorsque les rapports
sont présents, il faut établir leur fréquence, il est établi que le
grand âge réduit la fréquence des rapports sexuels, la
dyspareunie peut être le fait du prolapsus mais aussi lié à la
sécheresse des muqueuses.
S140
Corré lations symptô me-examen clinique
Application du POP Q aux différents prolapsus
La variabilité dans la fréquence des symptômes urinaires
(8 à 43 %) est parfois plus expliquée par l’âge des
patientes que par le degré du prolapsus. Il existe une
corrélation entre le symptôme et le degré du prolapsus
[9]. En revanche, il ne semble pas qu’à un type de
symptôme corresponde un certain segment prolabé.
Prolapsus anté rieur ou cystocè le
Scores et é chelles de qualité de vie
Le symptôme va modifier les habitudes de vie avec une
adaptation de la vie aux symptômes. L’exemple des formes
courtes du PFDI (Pelvic Floor Distress Inventory) et du PFIQ
(Pelvic Floor Index Quantification) avec leurs 26 items,
recoupant la symptomatologie du prolapsus, de la vie urinaire
et colorectale, a permis de recouper le symptôme à l’examen
clinique et d’affirmer qu’il n’existait pas de symptôme
spécifique pouvant être rapporté à l’élément prolabé.
Recommandations de l’ICS ou cheminement clinique
menant au POP Q
Le prolapsus génito-urinaire doit être évalué au maximum de poussée abdominale à glotte fermée (épreuve de
Vasalva). Les segments vaginaux sont décrits sans
préjuger de leur contenu, il faut préciser la position
d’examen de la patiente (assise, demi-assise, couchée,
debout), l’outil de mesure des points et leur distribution.
Facteurs d’influence du POP – Q
Silva et al. retrouvent une différence moyenne de 2,3 cm
entre la position de la patiente debout vessie vide et
couchée vessie pleine. Visco et al. rapportent une
influence de la position debout (majorant tous les points
du POP Q), de la mise en place du spéculum (modifiant la
valeur de la longueur totale du vagin) et de la poussée
(majorant les points PB et GH). Cependant, Swift et al.
n’ont pas trouvé de différence de mesures entre la position
couchée, semi-assise et debout. En fait, la difficulté de
lister les points du POP Q en station debout doit conduire
à réserver cette situation lorsqu’il existe une discordance
entre la richesse de la symptomatologie et la pauvreté de
l’examen clinique en position couchée ou semi-assise.
Limites du POP Q
Trophicité vaginale, défect central ou latéral, tonicité des
muscles pubo-rectaux, hypermobilité uréthrale, incidence
de la contraction des muscles élévateurs de l’anus sur la
mobilité uréthrale, cicatrices périnéales, présence ou
disparition des plis radiés de l’anus, prolapsus rectal,
tonus du sphincter externe de l’anus, réalité de l’élytrocèle,
allongement hypertrophique du col sont des éléments
cliniques non pris en charge par les points du POP Q.
La cystocèle est définie par un prolapsus de la paroi
antérieure du vagin. Pour rappel, le point Ba constitue le
point de la paroi vaginale antérieure la plus déclive.
Prolapsus moyen
Prolapsus du dôme vaginal, prolapsus utérin, allongement hypertrophique ou atrophique du col sont les trois
types de prolapsus de l’étage moyen. Pour rappel, le
point C reflète le point le plus distal du col ou correspond
à la cicatrice de fond vaginal en cas d’hystérectomie.
Prolapsus posté rieur
Le point Bp reflète le point le plus déclive de la cloison
rectovaginale.
Point chirurgical
Incidence de la conservation uté rine sur les ré sultats
anatomiques aprè s chirurgie voie haute
Il n’existe pas d’arguments dans la littérature prouvant la
supériorité de la conservation utérine en termes de
résultats sur la statique pelvienne que ce soit pour l’étage
moyen ou pour les étages antérieur et postérieur. Par
contre, l’hystérectomie augmente la morbidité per- et
post-opératoire précoce.
Incidence de la conservation uté rine sur la fré quence des
é rosions aprè s chirurgie voie haute
Un taux moyen d’érosion vaginale après promontofixation
de 3,4 % est retrouvé dans la série de Nygaard et al. [10].
Incidence de la conservation utérine ou de l’hystérectomie
sur les résultats anatomiques après chirurgie voie basse
L’hystérectomie vaginale élève la morbidité peropératoire, elle ne semble pas influencer les résultats à distance
sur la statique pelvienne. De même, la conservation
utérine n’expose pas à un risque de récidive plus
important sur l’étage moyen et ne semble pas non plus
réduire le taux de cystocèle secondaire.
Incidence de la conservation uté rine sur la fré quence des
é rosions vaginales aprè s chirurgie voie basse et
interposition prothé tique
Les taux d’exposition rapportés après chirurgie vaginale
varient de 5 à 30 % en fonction des techniques, du recul et du
matériel utilisé. L’expérience du chirurgien, l’âge de la patiente,
un antécédent d’hystérectomie, génèrent un risque d’érosion
vaginale. La conservation utérine réduit notablement le risque
S141
d’exposition prothétique. Le risque d’exposition est par
ailleurs directement corrélé à l’expérience du chirurgien.
Conservation uté rine ou hysté rectomie : incidence sur la
fré quence des fuites urinaires post-opé ratoires
C’est l’impact urinaire qui a fait l’objet du plus grand
nombre d’évaluations. Si l’on considère l’hystérectomie
seule, la controverse est réelle, l’incidence de l’hystérectomie sur la continence est variable en fonction des
auteurs. Influente [11,12], ou non [13,14], s’il existe des
divergences sur la réalité de son influence, il en existe
également quant au type d’hystérectomie [15], sur un
effectif de 1626 patientes, il existerait bien une fréquence
plus élevée de l’incontinence urinaire par urgence dans le
groupe hystérectomie de femmes de plus de 60 ans,
élévation à mettre au crédit de l’incontinence par
urgences mictionnelles et non à l’effort.
Conservation uté rine ou hysté rectomie : incidence sur la
fré quence des troubles coloproctologiques postopé ratoires
L’implication de la conservation ou de l’ablation utérine
dans la survenue d’une constipation reste anecdotique tant
la responsabilité des gestes associés (myorraphie, exclusion du Douglas, rectopexie...) est prépondérante. Par
ailleurs la population de départ sélectionne déjà des sujets à
risque et les cas de troubles de novo, en l’absence de
procédures conjointes, sont peu fréquents.
Conservation uté rine ou hysté rectomie : incidence sur la
fré quence des troubles sexuels post-opé ratoires
Le rôle du col utérin dans la sexualité est probablement
plus de nature fantasmatique et balistique que réellement
impliqué dans le circuit « orgasmique ». Sa conservation
dans un but sexuel mérite donc d’être abordée au cours
d’un entretien psychologique ciblé et doit être discutée
avec chaque couple individuellement.
Fertilité , conservation uté rine et chirurgie du prolapsus
Plusieurs séries mentionnent des grossesses menées à
terme aussi bien après chirurgie par voie haute que par
voie basse. Le plus souvent, il est fait le choix arbitraire et
raisonnable d’une césarienne prophylactique [16,17].
Néanmoins, quelques cas d’accouchements par les voies
naturelles ont été rapportés avec des taux de récidives en
post-partum variant de 0 à 40 % [18,19].
Cancer, conservation uté rine et chirurgie du prolapsus
On peut estimer l’incidence annuelle du cancer de
l’endomètre à 20/100 000. Des données anciennes estiment
l’incidence de cancer du col dans les dix ans suivant une
hystérectomie subtotale, entre 0,5 et 1 %. Des études plus
récentes rapportent un risque global entre 0,3 à 0,11 %
[20,21]. Le risque actuel dans les pays développés de
présenter un cancer du col pour une femme monogame
justifiant de trois frottis normaux est de 0,005 % [22].
L’hystérectomie systématique, longtemps préconisée
dans la chirurgie du prolapsus, notamment par voie vaginale,
est aujourd’hui remise en question. Depuis plusieurs années
en France, ses indications dans ce contexte se sont
considérablement réduites, de façon plus sensible encore
depuis la généralisation des réparations prothétiques par voie
vaginale et ce pour limiter les risques d’exposition de
matériel. L’interrogation gagne aussi les États-Unis mais
avec davantage de réserve. Pourtant l’histoire nous l’a maintes
fois enseigné, toute pensée dogmatique est à proscrire... nous
privant alors trop souvent d’une interrogation légitime et
garante de la qualité de nos pratiques... À ce jour, rien ne
justifie de débuter la réparation d’un trouble de la statique
pelvienne par un geste d’exérèse. Il serait cependant
dangereux de ne modifier nos pratiques que sur de simples
critères de faisabilité ou de « mode ». La complexité de la
statique pelvienne de la femme, la fragilité de son équilibre,
l’imperfection de nos interventions et l’insuffisance de nos
connaissances méritent de bénéficier d’une vraie expertise
scientifique : nous ne pouvons donc qu’encourager le
développement de travaux rigoureux, prospectifs et randomisés, établis selon des protocoles stricts et soumis à une
analyse statistique de qualité. De tels travaux viendront peutêtre remettre en cause nos réflexions et propositions actuelles.
De même, les évolutions technologiques et le développement,
à n’en point douter, de matériaux plus adaptés, prendront
place dans un débat plus que jamais d’actualité.
Remerciements à B Fatton et R Ramanah.
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© Springer 2007
DOI
ARTICLE ORIGINAL / ORIGINAL ARTICLE
Rééducation et douleurs du post-partum
Formation Mé dicale
Atelier du congrès de la SIFUD-PP, Perpignan 2007
B. Fatton 1 , L. Poumarat 2 , S. Rochet 3 , G. Valancogne 4
1
2
3
4
Clermont-Ferrand, France ;
Lempdes, France ;
Lyon, France ;
Lyon, France
Les algies pelviennes, aiguës ou chroniques sont très
fréquentes et sont responsables d’un grand nombre de
consultations en gynécologie, en neurologie et en urologie.
Pourtant, un très faible pourcentage des femmes
consultent pour ce problème ; par exemple seulement
10 % des femmes présentant aux États-Unis des douleurs
pelviennes chroniques consultent un gynécologue.
Ces douleurs altèrent de façon significative la qualité
de vie, et peuvent entraı̂ner des perturbations de la vie
professionnelle (réduction d’activité, arrêt de travail), de
la vie quotidienne et de l’activité sexuelle.
Dans le post-partum, les douleurs peuvent survenir
dans les suites immédiates, persister dans les semaines
suivant l’accouchement, mais aussi être retrouvées
plusieurs mois ou années plus tard.
Le premier objectif est d’identifier la cause des
douleurs ; car s’il est classique de dire qu’il n’y a pas de
cause identifiée dans plus de la moitié des cas, le cadre vague
des douleurs périnéales « sine materia » devient en réalité
un diagnostic rare si la patiente est convenablement
interrogée et explorée.
De nombreuses causes sont décrites, à commencer
par les douleurs périnéales cicatricielles, les vulvodynies
et les dyspareunies, les douleurs ano-rectales, les
douleurs musculo-aponévrotiques et ostéo-articulaires
et les névralgies périnéales.
L’approche thérapeutique doit donc être pluri- et
transdisciplinaire, et la prise en charge de qualité, tant on
connaı̂t l’importance de la relation thérapeute-malade.
Prise en charge des douleurs du post-partum
par le rééducateur périnéologue
L. Poumarat
Maternité Hôtel-Dieu, Clermont-Ferrand, France
Introduction
En post-partum immédiat et à deux mois de l’accouchement, la rééducation s’attachera à participer au
traitement de la douleur périnéale, pelvienne, abdominale et rachidienne.
C’est le médecin lors de sa consultation post-natale
et/ou le rééducateur lors du bilan kinésithérapique qui,
au vu des symptômes observés, préciseront l’intérêt
d’une prise en charge rééducative.
Il s’agit d’une prise en charge pluridisciplinaire, dans
laquelle chaque partie, médecin, psychologue, rééducateur, sage-femme, sexologue trouve sa place.
L’importance de la relation praticien-malade est
capitale. La prise en charge de ce type de patiente
présentant des douleurs dans le post-partum, requiert du
temps et de la disponibilité.
L’interrogatoire et l’examen clinique sont des phases
essentielles pour évaluer la douleur, son type, son
intensité, sa localisation, ses facteurs déclenchants, et/
ou aggravants, ses facteurs de soulagement et/ou de
rémission.
Évaluation des douleurs
Les outils d’évaluation comprennent essentiellement les
questionnaires des symptômes et de qualité de vie et les
échelles visuelles analogiques (EVA) :
– l’échelle verbale simple permet par un tableau de
quantifier, qualifier et fixer les douleurs sur un schéma
anatomique simple par des repères et des couleurs (le
siège et l’intensité des douleurs, sont notifiés par la
patiente elle-même). Cela permet un repérage rapide et
comparatif dans le temps ;
– les échelles MPQ (MacGill Pain Questionnaire) et
l’adaptation française QDSA ;
– l’échelle visuelle EVA cotée de 0 à 10 (0 pas de gêne,
10 gênes maximum).
Périnée et douleurs à la maternité
Peu d’études ont étudié les douleurs périnéales en postpartum immédiat.
Les plaintes exprimées sont le plus souvent et par
ordre d’intensité :
– les douleurs pé riné ales cicatricielles de l’é pisiotomie, les douleurs ano-rectales, directement liées à
l’accouchement, réveillées par la défécation laborieuse,
les douleurs sus-pubiennes des césariennes, les douleurs
abdomino-pelviennes ;
– les douleurs cicatricielles abdominales aprè s cé sarienne sont traitées en posto-pératoire immédiat par
S145
courants antalgiques TENS. Les résultats vont de aucune
différence à diminution significative (50 à 60 %) des
douleurs et ont permis dans ces derniers cas de diminuer
les antalgiques. (Études. Davies, 1982, Smith, 1996 ;
Reynold, 1997 ; Hollinger, 1986).
Prise en charge des femmes présentant
des douleurs à la maternité
Les séances ont lieu en groupe pour les femmes qui
peuvent se déplacer ; elles sont en position assise
confortable. Pour les patientes qui ne se lèvent pas la
prise en charge se fait à la chambre de la patiente.
– « L’é coute active », l’information, les conseils, font
partie des moyens dont dispose le praticien. Malgré le
peu de moyens techniques, dont nous disposons pour
soulager ces patientes dont les douleurs sont encore
« fraı̂ches » et en tant que praticien qui touche au corps,
c’est la main organe du toucher qui vient à notre secours
dans ces douleurs du post-partum immédiat.
– Enseigner aux femmes les vertus du « toucher », de
« l’auto-toucher ». En effet, là où il y a douleur poser la
main provoque d’emblée une sensation de décrispation,
d’apaisement physique et psychique.
– Enseigner la respiration de type abdominal qui
induit plus facilement un état de relaxation D’ailleurs
toutes les techniques de relaxation utilisent la respiration
abdominale. L’utilisation du ré flexe de Hering-Breuer,
« l’inspiration appelle l’expiration », constitue un excellent exercice, facile à réaliser dans cette période
particulière du post-partum immédiat.
– La relaxation par le training autogène de Schultz
repose sur un principe simple, le sujet se pénètre
mentalement d’une formule fixant le but à atteindre, c’est
une méthode réalisable en post-partum immédiat qui fait
partie des méthodes antalgiques. Nous n’utilisons pas la
relaxation de Jacobson, par souci des difficultés de la
contraction périnéale chez les récentes accouchées, dans
cette période du post-partum immédiat, le périnée ayant
perdu 30 % de sa force initiale après l’accouchement :
les douleurs ano-rectales, le plus souvent lié es à
une dyschésie, feront l’objet d’une éducation de la
posture de défécation, c’est « la leçon exoné ratrice »
permettant une ouverture du détroit inférieur favorisant
l’exonération, sans mettre en danger le système musculoaponévrotique encore fragile de la récente accouchée ;
les douleurs sacro-coccygiennes et dorso-lomboabdomino-pelvi-pé riné ales, sont nettement moins étudiées en post-partum que pendant la grossesse. Elles sont
la conséquence de « l’attitude caracté ristique de la
femme enceinte » dans le post-partum immédiat, retrouvée dans le post-partum à deux mois, épaules enroulées,
hyperlordose lombaire, projection de l’abdomen en
avant, avec, autour tout un cortège de douleurs
accentuant ce repli sur soi.
Les douleurs pelvirachidiennes sont fréquentes dans
le post-partum, avec une diminution progressive de la
prévalence au cours de la 1re année. Elle passe de 47 % à
1 mois de l’accouchement, à 43 % à 6 mois et à 37 % un
an après l’accouchement par comparaison avec les
douleurs dans la population générale (étude de Ostgaard,
1999).
Prise en charge des douleurs du post-partum
à deux mois
Les douleurs du post-partum à deux mois sont en partie
les mêmes que celles constatées en post-partum immédiat avec bien entendu l’entrée dans un processus de
« chronicisation » des symptômes et les conséquences
physiques et psychologiques que cela implique :
– Douleur lié e au nerf pudendal a été remarquablement décrite par Labat et Amarenco, 1993 (syndrome
du canal d’Alcock et névralgie du pudendal) et Robert et
Labat, 1993.
Elle est caractérisée par une douleur périnéale souvent
unilatérale à type de brûlure avec parfois ténesme intrarectal, aggravée en position assise, soulagée en position
debout et qui disparaı̂t en position allongée ; elle est
associée parfois à une dyspareunie orificielle. Encore trop
de femmes n’ont pas repris une sexualité deux mois (voire
davantage) après l’accouchement ce qui n’est pas sans
conséquence pour l’harmonie du couple.
– Douleurs cicatricielles d’é pisiotomie, ou de lâchage
de points, à type de piqués, réveillées par la position
assise et lors des rapports sexuels. Quarante et un à
cinquante trois pour cent des femmes décrivent ces
douleurs à deux mois de l’accouchement (Étude é pidé miologique (Glaener, 1997)).
Réé ducation : Massages et auto-massage type Cyriax,
courants TENS, Gate Control theory, « mode conventionnel » et Théorie Neurochimique Central, Burst,
petites fréquences.
Application par sonde intravaginale, en fonction de
l’état tissulaire, ou par électrodes de surface à distance,
ou appliquées parallèlement à l’incision. On fait appel au
mode « conventionnel », en applications continues.
L’intensité ne doit pas dépasser le seuil de la douleur,
la fréquence à 100 Hz largeur, 65 à 200 ms est un bon
compromis.
– Douleurs au niveau du sphincter anal externe,
lésions et déchirures du sphincter, épisiotomie large,
douleurs à type de piqués, intenses, ponctuelles, réveillées à la défécation et parfois en position assise.
Réé ducation : hygiène comportementale par la
« Leçon exonératrice », chez les femmes porteuses
d’une pathologie hémorroı̈daire, application de courants
TENS, (GCT) application intra-anale ou à distance par
électrodes de surface.
– Douleurs sacro-coccygiennes, traitées par des étirements posturaux ou les mobilisations locales. Mais aussi
S146
par électrothérapie, application de chaleur, ultrasons,
courants TENS avec électrodes de surface à distance ou
sur les points douloureux.
– Douleurs de la sangle abdominale : ce sont ces
douleurs cicatricielles sus-pubiennes des césariennes
liées au mouvement qui sont les plus intenses, mais le
diastasis des Grands-droits persistant pour plus de la
moitié des femmes entraı̂ne une faiblesse des fléchisseurs
du tronc, une incompétence de la sangle abdominale et
des douleurs aux mouvements de la vie quotidienne.
– Douleurs thoracolombopelviennes, elles relèvent
d’un déséquilibre postural. Les femmes ont encore
souvent cette « attitude caracté ristique de la femme
enceinte » qui engendrent tout un cortège de douleurs
rachidiennes et pelviennes.
Il existe une accentuation de la lordose physiologique
dans les premiers mois du post-partum. Des douleurs
lombaires et/ou des douleurs de la ceinture pelvienne,
pubalgies, douleurs pelviennes postérieures sont fréquemment présentes plusieurs mois après l’accouchement.
Rééducation à visée antalgique au niveau
thoraco-abdomino-rachidien
La kinésithérapie s’attachera à établir la compétence
abdomino-périnéale :
– lutter contre les effets de la pesanteur, rétablir l’équilibre
postural, antéro-postérieur, en mettant en jeu l’abdomen,
dans son rôle orthopédique, viscéral et respiratoire ;
– ajustements proprioceptifs, en rééquilibrant le bassin
féminin, le renforcement des abdominaux, particulièrement
et même au début et exclusivement, du transverse de
l’abdomen par les techniques respectant la physiologie, telles
que la méthode abdo-Mg et hypopressives. De même, on ne
muscle pas un périnée douloureux, on traite en premier lieu
les douleurs par les méthodes antalgiques, massages,
relaxation, respiration, et électrostimulation par les courants
TENS, qui sont intégrés dans les séances ;
– é viter de solliciter des structures musculaires ou
ligamentaires qui ont été lésées pendant l’accouchement et
adapter des exercices en fonction de leur retentissement sur
la région périnéo-sphinctérienne et de la sangle abdominale.
Dans son rôle, la sangle abdominale est antagoniste
du diaphragme ; elle est responsable du relâchement
thoraco-diaphragmatique. Les muscles inspirateurs sont
tous thoraciques, diaphragme et muscles sus-diaphragmatiques. Ils sont statiques résistants antigravitaires et
très toniques. Leur devenir pathologique est l’hypertonicité et les rétractions douloureuses.
Les muscles abdominaux sont expirateurs peu toniques
pendant cette phase du post-partum et peu résistants. Leur
devenir est l’hypotonicité et le relâchement.
le premier objectif pour la sangle abdominale n’est
pas de la renforcer mais de la rétablir dans son rôle
protecteur. Ensuite le renforcement doit être effectué
dans les limites permises, du plancher périnéal qui a
perdu 30 % de sa force après l’accouchement.
– le massage et ses diffé rentes techniques, massage
cutané, effleurement, plissé, palpé roulé, transverse profond, technique de Cyriax, pression musculaire ischémique,
(Shiatsu), fasciathérapie. Micromassage : la respiration
abdominale, diaphragmatique, est associée, avec les techniques du réflexe de Hering-Breuer, l’aspiration diaphragmatique. Massages et respiration sont indissociables ;
– le repos par la relaxation, telle la relaxation
progressive de Jacobson qui utilise le contraste entre la
contraction d’un muscle et sa décontraction, le training
autogène de Schultz sont des méthodes antalgiques et de
décompression au niveau du petit bassin, et de l’abdomen ;
– l’é lectrostimulation antalgique par les courants
TENS, avec les indications pour leur effet antalgique
reconnu et les contre-indications classiques de l’électrostimulation telles que la présence d’un pace-maker ou de
pièces métalliques, et les contre-indications d’ordre local
(pathologies vaginales infections, mycoses, vagins irradiés, douleurs inexpliquées).
Principales spécificités de l’électrothérapie antalgique :
« Gate control thé eory ». Melzack et Wall, 1965.
Théorie d’inhibition pré- et post-synaptique et
inhibition descendante supra-médullaire. Le message
douloureux est modulé tout au long de son cheminement
par un contrôle dit segmentaire c’est-à-dire au niveau de
la corne postérieure de la moelle épinière et arrive au
cerveau dans le thalamus.
Facteurs essentiels d’efficacité
– Fré quences et largeurs : 100 à 150 Hz, largeur à
200 ms = recrutement sensitif, courant continu pulsé ;
– intensité faible : à la limite de la douleur ;
– perception : fourmillements, effets antalgiques
immédiats et localisés ;
– application : sonde intracavitaire, ou électrodes de
surface sur ou près des points douloureux ;
– duré e de la sé ance : 10 à 20 minutes, selon la
sensibilité de la patiente.
« Thé orie neurochimique centrale »
Libération des morphinomimétiques endogènes (Travaux de Hughes, Kosterlitz et Reynold).
Facteurs essentiels d’efficacité
– Fré quences et largeurs : très basse : 1 à 10 Hz,
préférentiellement 2 à 5 Hz, largeur d’impulsion à 200 mS ;
– intensité : élevée ;
– perception : battements, tapotements, analgésie
progressive, latence pouvant aller jusqu’à 20 à 30 minutes,
mais diffuse et durable ;
S147
– application : sonde intracavitaire, ou électrodes de
surface sur, ou à distance des points douloureux ;
– duré e de la sé ance : 10, 20 à 30 minutes selon les
perceptions de la patiente.
Ces courants peuvent être couplés dans une même
séance, et modulés à la demande selon l’effet recherché.
L’acronyme TENS par lequel on dé signe ces courants
vient de l’application anglaise de la technique : (Transcuteus Electricl Nerve stimulation).
Deux impé ratifs : ces courants TENS que ce soit
doivent être en mode continu, et il faut toujours avoir à
l’esprit que fré quences et largeurs sont indissociables.
Techniques dé crites et ré sultats
Efficacité sur les douleurs pelviennes :
Efficacité d’un renforcement des muscles diagonaux
du tronc (é tude prospective contrô lé e Mens, 2000).
Efficacité temporaire de diverses techniques :
Étude ré trospective : Mac Lennam, 1997 chez 115 patientes.
Le repos, la relaxation amé liorent 94 % des femmes.
Les thé rapies manuelles : 88 %.
La kiné sithé rapie : L’équilibre postural, les ajustements proprioceptifs, « neuromyostatique, posturale », le
travail de renforcement musculaire, au niveau, périnéal,
abdominal, rachidien, améliore les douleurs des différentes régions précitées, à 78 %.
Il est recommandé d’éviter tout exercice provoquant
une protrusion abdominale ou périnéale (Valancogne,
1993 ; De Gasquet, 1997 ; Odile Cotelle, 1989 [4,5,16]).
Aucune étude sur les effets de l’électrostimulation
antalgique appliquée seule sur les douleurs d’épisiotomie, d’algies périnéales, des douleurs coccygiennes, n’a
été retrouvée.
Il semble que l’association des différentes techniques
antalgiques soit supérieure à l’utilisation d’une technique
isolée.
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grossesse et dans le post-partum
Le point de vue du sexologue
S. Rochet
Lyon, France
Il arrive que le sexologue reçoive aussi, en dehors du
gynécologue situé plus en première ligne, une patiente
souffrant de dyspareunie et de douleurs vulvaires.
Les vulvodynies doivent être inventoriées sérieusement et précisément et situées quant à l’antériorité avant
l’accouchement, ou quant à sa postériorité.
Elles vont être jugées d’ordre organique médical, à
composante dermatologique, infectieuse, gynécologique
post-obstétricale, neurologiques, ou d’ordre psychosomatique, ou relationnelles. La relation au mari et la
relation au nouveau-né sont étudiées.
La douleur permet une sexualité ou la rend impossible,
et la consultation dans ce cas se fait en couple quand le
conjoint est dans un état de souffrance lié à la frustration.
Les douleurs sont superficielles ou profondes, primaires
ou secondaires, aiguës ou sourdes. On utilise différentes
échelles qualitatives ou quantitatives, des schémas pour
préciser les zones douloureuses, des conseils de vérification
par l’auto-examen et l’examen clinique médical. On précise
les facteurs d’aggravation ou de soulagement.
L’attitude sera de croire la patiente, prendre en
compte sa douleur locale, et chercher le sens du
symptôme si la douleur reste mystérieuse. Sa prise en
charge intègre plusieurs spécialités d’intervenants.
Pelv Perineol (2007) 2: S148–S151
© Springer 2007
DOI
ARTICLE ORIGINAL / ORIGINAL ARTICLE
Prise en charge des cystites interstitielles
Formation Mé dicale
J.-J. Labat 1 , C. Saussine 2
1
Nantes, France ;
2
Strasbourg, France
Introduction : la cystite interstitielle
La cystite interstitielle est une pathologie douloureuse mal
définie, mal expliquée, invalidante et de traitement difficile.
E´pidé miologie
La prévalence des cystites interstitielles semble être
en augmentation importante depuis quelques années
puisque évaluée à 18,1/100 000 en 1975 puis à 510/100 000
en 1997 avec une estimation allant de 700 000 [1] à plus
de 10 millions de patientes aux États-Unis [2]. L’incidence annuelle de la cystite interstitielle serait de
52/100 000 cas soit une augmentation de plus de 50 %
par rapport aux études précédentes [3]. En Finlande,
la prévalence annuelle est passée de 10/100 000 en
1990 à 450/100 000 en 2002 [4,5]. Aux Pays-Bas, la
prévalence est à peu près identique avec une valeur de
8-16/10 000 personnes [6].
La maladie est plus fréquente chez la femme (85 %).
Elle est plus rare chez les sujets de race noire et plus
fréquente dans les populations juives. Les coûts directs
de la cystite interstitielle ont été estimés à plus de
100 millions de dollars par an [7].
Définitions, classification des syndromes
de vessies douloureuses
Le terme de cystalgie (bladder pain [8,9]) est un terme
général pour définir une douleur ressentie dans la région
sus- ou rétropubienne. La douleur augmente habituellement au fur et à mesure du remplissage vésical et peut
éventuellement persister après la miction. Le terme de
cystalgie ne préjuge pas de sa nature qui peut éventuellement être une lésion infectieuse ou tissulaire.
Le syndrome douloureux vésical (painful bladder
syndrome) est plus restrictif car il concerne une douleur
sus-pubienne majorée lors du remplissage vésical,
associé à une pollakiurie diurne ou nocturne en l’absence
d’infection urinaire ou de pathologie tissulaire vésicale.
C’est dans ce contexte que le terme de cystite interstitielle
est largement utilisé mais avec des frontières assez
floues. Des critères précis ont été proposés par le NIDDK
(National Institue of Diabetes and Digestive and Kidney
Diseases) [10] dans le but essentiel de définir des groupes
homogènes de patients lors des études scientifiques. Le
critère majeur et suffisant est la constatation d’un
classique ulcère sous-muqueux de Huner [11]. Les autres
critères positifs sont la douleur lors du remplissage de la
vessie et son soulagement par la miction ; l’existence de
douleurs sus-pubiennes, pelviennes, uréthrales, vaginales
ou périnéales ; la constatation d’hémorragies sousmuqueuses (glomérulations) lors de la cystoscopie
réalisée avec hydrodistension ; la constatation d’un
défaut de compliance vésicale lors de la cystomanométrie. Deux facteurs positifs sont nécessaires au diagnostic. Les autres critères sont tous des critères
d’exclusions permettant d’éliminer toutes les pathologies
endovésicales. Sont également des facteurs d’exclusion : une fréquence mictionnelle inférieure à cinq par
12 heures, une nycturie inférieure à deux levers, une
capacité vésicale fonctionnelle supérieure à 400 cc. En
fait si ces critères sont généralement acceptés, ils sont un
cadre minimum pour établir formellement le diagnostic
mais ils peuvent aussi être considérés comme trop
restrictifs pour l’usage clinique étant donné le polymorphisme de la maladie. L’application stricte des
critères du NIDDK exclurait du diagnostic 60 % des
patientes reconnus comme ayant la maladie [12].
En fait, il semble exister deux catégories de
patients : ceux qui ont des altérations de la paroi vésicale
et notamment des ulcères de Hunner et ceux qui n’en ont
pas [13]. Les premiers développent une véritable maladie
fibrotique de la paroi vésicale entraı̂nant une réduction
progressive de la capacité vésicale (ce que l’on apprécie
parfaitement sur un carnet mictionnel où les volumes
urinés sont vraiment très constants d’une miction à
l’autre, de jour comme de nuit et diminuent régulièrement lors du suivi longitudinal). Les autres ont une
maladie invalidante mais pas évolutive [14,15]. La
cystoscopie est parfois normale à la phase initiale et en
l’absence d’ulcère de Hunner, la constatation de glomérulations ou de pétéchies n’a pas une grande valeur car
ces anomalies cystoscopiques ne sont pas spécifiques
puisque également retrouvées à la même fréquence chez
des femmes indemnes de toute pathologie vésicale,
S149
consultant pour ligature tubaire [16]. Ces deux soustypes (avec ou sans ulcère) sont différents d’un point de
vue histopathologique, immunologique, neurobiologique
et thérapeutique [7], il pourrait donc s’agir de maladies
différentes. On pourrait donc considérer que la première
catégorie correspond à la véritable cystite interstitielle
ulcéreuse et ne concerne que 20 % des patients, la
deuxième à une simple hypersensibilisation vésicale [17].
Il ne faut pas non plus penser que ces deux expressions
cliniques ne sont pas liées, il existe un continuum entre
ces différentes présentations cliniques.
Hypothèses étiopathogéniques
L’étiologie de la cystite interstitielle n’est pas connue mais
plusieurs théories pathogéniques sont proposées [18].
Modification de la permé abilité urothé liale
La fragilité de la muqueuse vésicale est une constante de
la cystite interstitielle, souvent visualisée par l’hydrodistension avec des lésions d’autant plus importantes que
la forme est ulcéreuse. Un élargissement des jonctions
intercellulaires (tight junctions) et une augmentation de
la perméabilité urothéliale ont été démontrés par les
études en microscopie électronique [19]. La vessie a
normalement une couche hydrophile imperméable. Les
modifications de perméabilité observée dans la cystite
interstitielle seraient dues à l’altération de la couche GAG
(glycosaminoglycan) élément essentiel de cette couche
imperméable. Cette augmentation de la perméabilité
urothéliale permettrait le passage de substances toxiques
venues de la vessie comme le potassium et l’urée
expliquant les aspects de pétéchies et d’ulcères. Une
réaction inflammatoire serait alors déclenchée favorisant
la libération de mastocytes et les réactions autoimmunes, aboutissant dans certains cas à une petite
vessie fibreuse [20-22].
Augmentation de l’activité des cellules mastocytaires
Les cellules mastocytaires sont des cellules multifonctionnelles de l’immunité pouvant contenir de nombreux
médiateurs de l’inflammation comme l’histamine, la sérotonine, les cytokines. Dans la cystite interstitielle classique,
l’œdème, la fibrose et la néovascularisation peuvent être dus
à la libération de ces médiateurs transportés par les cellules
mastocytaires. On retrouve dix fois plus de cellules
mastocytaires dans le tissu vésical des cystites interstitielles
classiques que chez les sujets contrôles ; dans les cystites
interstitielles non ulcéreuses, le taux de mastocytes est
normal ou faiblement augmenté [23,24]. L’activation des
mastocytes est dépendante de la substance P et les études en
microscopie électronique ont montré une augmentation des
terminaisons nerveuses riches en substance P au contact des
mastocytes.
Anomalies auto-immunes
Cinq pour cent des patients porteurs de cystite interstitielle
sont atteints d’une maladie auto-immune : lupus, thyroı̈dite, sclérodermie, polyarthrite, syndrome de GoujerotSjögren. Un certain nombre de travaux argumentent pour
des modifications immunitaires dans la cystite interstitielle
[25,26] (présence d’autoanticorps, anticorps antinucléaires)
permettant d’évoquer une auto-immunité proche de la
sclérodermie. Mais aucune étude n’est concluante et les
modifications des réponses immunitaires ne sont pas
spécifiques et pourraient n’être que secondaires aux
altérations tissulaires vésicales [27]. Lors de l’analyse de la
muqueuse vésicale par immunohistochimie et cytofluorométrie, on retrouve des différences entre la cystite
interstitielle classique où on retrouve des infiltrats intenses
de cellules-T et des nodules de cellules-B et dans la cystite
non ulcéreuse où on ne retrouve que quelques infiltrations
de cellules-T [28].
Hypothè se neurogè ne
On a montré l’existence, dans la cystite interstitielle,
d’une augmentation de l’innervation sympathique et une
activation de la neurotransmission purinergique [29].
Certains tests explorant le système nerveux autonome
sont perturbés évoquant un dysfonctionnement sympathique [30]. L’existence d’une dysautonomie avec une
dysrégulation sympathique a été évoquée [31,32]. L’existence d’une inflammation neurogène locale pourrait être
à l’origine d’une cascade de réactions en chaı̂ne
s’apparentant à une « algodystrophie vésicale » [33].
E´tiologies infectieuses
Les patients victimes de cystite interstitielle ont souvent
des antécédents d’infections urinaires, et 50 % d’entre
eux voient débuter leur maladie dans les suites d’un
épisode infectieux. Cependant, jusqu’à aujourd’hui
aucun facteur infectieux ni bactérien ni viral, n’a pu
être retenu comme étant à l’origine de la maladie et les
traitements anti-infectieux sont inefficaces. La découverte de l’Helicobacter pylori à l’origine de l’ulcère
duodénal incite à ne pas abandonner cette piste.
Aucune de ces étiologies ne peut être admise comme
le facteur étiologique unique de la cystite interstitielle
mais il est possible que l’un ou l’autre de ces facteurs soit
l’élément déclenchant chez un patient donné et surtout
qu’il y ait des implications et des interactions de ces
différents facteurs [34].
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La conduite de l’atelier interactif sera guidé e par un
sché ma clinique concernant la prise en charge
thé rapeutique
Premiè re partie : une pollakiurie douloureuse vue de
première intention : quel bilan ?
– Interrogatoire et examen clinique ;
– le carnet mictionnel :
le carnet mictionnel montre une grande stabilité
des volumes urinés : cystoscopie première ;
le carnet mictionnel montre des volumes urinés
des plus fluctuants avec une capacité vésicale fonctionnelle
parfois normale : exploration urodynamique première.
Deuxiè me partie : la fibroscopie vésicale faite en
consultation est normale, il n’y a pas d’hyperactivité du
détrusor :
– cystoscopie sous AG avec hydrodistension courte
et biopsie, qu’en conclure quand :
elle est normale ;
elle montre un aspect inflammatoire banal ;
elle montre des glomérulations ou un ulcère de
Huner.
– Quand proposer et qu’attendre :
du pentosan polysulfate (Elmiron*) ;
de la cimétidine (Tagamet*) ;
des autres traitements médicaux (antihistaminiques, Singulair*, AINS, anticonvulsivants, antidépresseurs...) ;
S151
de la prise en charge rééducative (quelle type ?
comportementale, relaxation du plancher pelvien).
– Quand proposer et qu’attendre :
de l’hydrodistension prolongée (comment la faire,
peut-on les répéter ?) ;
des instillations endovésicales : DMSO, héparine/
corticoı̈des, bicarbonate/lidocaı̈ne, BCG.
Troisiè me partie : les symptômes persistent
– À qui proposer une prise en charge en centre
antidouleur :
contexte d’hypersensibilisation régionale (association vestibulite, syndrome de l’intestin irritable, douleurs
myofasciales...) ;
contexte « neurologique » : association à un
dérangement intervertébral mineur de la charnière
thoracolombaire ou à une névralgie pudendale ;
contexte d’hypersensibilisation générale : fibromyalgie.
–
Faut-il envisager des traitements « modernes » :
neuromodulation des racines sacrées ;
toxine botulique intradétrusorienne ;
dérivés vanilloı̈des.
– À qui proposer une intervention chirurgicale :
cystectomie supratrigonale ;
Bricker.
Pelv Perineol (2007) 2: S152–S153
© Springer 2007
DOI
ARTICLE ORIGINAL / ORIGINAL ARTICLE
Les mécanismes de l’incontinence urinaire récidivée
et leur diagnostic
Mise au point
L. Le Normand
Service d’Urologie, CHU de Nantes, France
Les résultats du traitement de l’incontinence urinaire
d’effort par la mise en place d’une bandelette sousuréthrale sont globalement bons et se situent dans la
fourchette de 80 à 90 %, ce qui montre bien qu’au moins
une patiente sur dix a un résultat imparfait. De
nombreux mécanismes peuvent expliquer cet échec et
certains d’entre eux peuvent exister avant l’intervention
d’où la nécessité de les dépister afin d’anticiper ou tout
au moins de prévenir la patiente de ces risques éventuels.
– Éliminer les fausses incontinences :
les fistules uréthro-vaginales et vésico-vaginales
sont certes peu fréquentes après ce type de chirurgie [1]
et sont le plus souvent dues à une érosion de la
bandelette qu’il convient de rechercher systématiquement par une endoscopie uréthrale et vésicale ;
les mictions par regorgement liées notamment à
une vessie acontractile et hyposensible qu’il convient de
dépister systématiquement avant ce type de chirurgie. La
mise en évidence d’un globe chronique et d’une dysurie
fait le diagnostic. Les fuites disparaissent sous autosondages.
– L’incontinence par instabilité vésicale :
soit il s’agit d’une instabilité vésicale pré-existante :
l’interrogatoire n’est pas toujours facile pour déterminer
si l’envie pressante précède ou non la fuite. Il peut être
utile de se doter de questionnaires de symptômes. La
présence de fuites à la toux ou à la poussée abdominale
lors de l’examen clinique, essentielle pour juger de
l’indication de la mise en place d’une BSU, n’est pas
garante de l’absence d’instabilité vésicale car près de la
moitié des incontinences urinaires sont mixtes. Enfin,
l’absence d’instabilité du détrusor ne signifie pas l’absence
d’instabilité vésicale qui reste un diagnostic clinique.
Lorsqu’une instabilité vésicale existe en pré-opératoire, il
convient de la traiter en premier si elle est au premier
plan, sinon de prévenir la patiente qu’elle peut ne pas être
traitée voire même être aggravée par la chirurgie.
L’instabilité vésicale peut disparaı̂tre avec le traitement
de l’incontinence urinaire d’effort, mais elle persiste dans
plus de 40 % des cas [2] ;
l’instabilité vésicale de novo est une complication
classique apparaissant dans 7 à 21 % des cas après cure
d’incontinence urinaire d’effort [2]. Sa survenue doit
faire rechercher une obstruction dont la fréquence se
situe entre 5 et 12 % [3] d’où l’intérêt de disposer d’une
cystomanométrie enregistrant la phase mictionnelle et
d’une débitmétrie en pré-opératoire afin de la comparer
aux résultats post-opératoires.
– L’incontinence urinaire d’effort persistante.
Elle relève de deux mécanismes possibles :
une correction insuffisante de l’hyper-mobilité
uréthrale. L’examen clinique révèle une persistance de
fuites à la toux qui disparaı̂t avec la manœuvre de
Bonney ou le soutènement para-uréthrale. L’urèthre
garde par ailleurs une bonne mobilité et une bonne
souplesse ;
une insuffisance sphinctérienne qui dans la grande
majorité des cas existait avant la chirurgie, la bandelette
sous-uréthrale comme toutes les interventions agissant
sur le soutien de l’urèthre ne modifiant pas la pression de
clôture uréthrale. Il est donc indispensable de la mettre
en évidence en pré-opératoire, non pas pour récuser
l’intervention si les tests cliniques sont probants, mais
pour prévenir la patiente du risque de récidive et pour le
thérapeute, de ne pas persévérer dans ce type d’intervention en cas d’échec. Cette incontinence urinaire
récidivée par insuffisance sphinctérienne a des caractéristiques sémiologiques particulières :
l’incontinence est surtout présente aux changements de position voire la nuit alors que la toux et les
efforts peuvent ne pas provoquer de fuite ;
l’examen clinique peut ne pas retrouver de fuite à la
toux, mais constate un urèthre fixé ou peu mobile et des
fuites insensibles lorsque l’on aligne la paroi vésicale
postérieure avec l’urèthre à l’aide d’une valve vaginale.
Les fuites sont souvent plus importantes lors d’une petite
poussée abdominale qu’à la toux ;
la profilométrie uréthrale fait le diagnostic en
montrant une pression de clôture basse. Une « fausse »
bonne pression uréthrale peut être le témoin d’une
S153
rigidité de l’urèthre induite par la bandelette. Dans ce
cas, une dysurie est souvent associée.
Au total, la persistance, la récidive ou l’aggravation d’une
incontinence urinaire après la mise en place d’une
bandelette sous-uréthrale doit conduire à un interrogatoire
et un examen clinique minutieux car les pièges sémiologiques sont nombreux. L’endoscopie, le bilan urodynamique
avec étude de la phase mictionnelle au besoin aidé d’une
cystographie mictionnelle doivent permettre d’identifier les
mécanismes de cette incontinence.
Références
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Prog Urol 13: 459-65
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d’effort de la femme. Prog Urol 14: 360-73
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Prog Urol 13: 144-6
Pelv Perineol (2007) 2: S154–S156
© Springer 2007
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ARTICLE ORIGINAL / ORIGINAL ARTICLE
Procréation et grossesse chez la femme porteuse
d’une lésion médullaire
Table Ronde
B. Perrouin-Verbe
Service de Rééducation fonctionnelle, hôpital Saint-Jacques, CHU de Nantes, F-44095 Nantes, France
Introduction
Aborder le problème de la procréation chez la femme
médullolésée fait appel à trois niveaux de réflexion :
– le premier concerne l’analyse de la littérature,
l’Evidence Based Medecine, avec un constat simple :
cette littérature est pauvre, faite de petites séries, de case
report ou d’avis d’expert. Cette pauvreté de la littérature,
notamment en ce qui concerne la fertilité et les
complications obstétricales, a été récemment soulignée
dans l’Evidence Report de l’Agency of Health Research
and Quality de novembre 2004 [1] ;
– le deuxième niveau de réflexion concerne certaines
questions clefs quant au suivi, à la prise en charge durant
la grossesse, les modalités d’accouchement et le réseau
organisationnel en termes de soins qui doit en découler ;
– enfin le troisième niveau concerne les problèmes
éthiques : il existe toujours aujourd’hui en 2007, une
discrimination en termes de soins vis-à-vis des personnes handicapées, qu’elle soit environnementale ou
surtout, car plus destructrice, comportementale. Ceci
constitue un frein dans la démarche de procréation des
femmes blessées médullaires.
L’analyse de la littérature
La fertilité
L’analyse extensive de la littérature faite par le rapport de
l’AHRQ! objective l’absence d’études sur la fertilité de la
femme blessée médullaire.
En revanche, l’étude de Westgren [2] portant sur
l’ensemble des femmes blessées médullaires ayant accouché
en Suède durant la décennie 1980-1990 objective un taux
moyen de naissance par an dans cette population d’un
dixième du taux attendu dans la population générale.
De la même façon, certaines études de cohortes par
questionnaires permettent d’effectuer une comparaison
pré- et post-traumatique. L’étude de Jackson [3] portant
sur 472 femmes blessées médullaires rapporte qu’avant le
traumatisme, 52 % des femmes ont au moins une
grossesse versus 21 % après, le taux moyen de grossesse
par femme passant de 2,7 à 1,53. Celle de Charlifue [4]
portant 293 femmes objective un taux global de grossesse
post-traumatique de 0,34 par personne versus 1,30 en
prétraumatique. Ainsi, le constat est un taux de
procréation faible dans cette population. Les raisons
peuvent en être une sexualité moins fréquente, le plus
grand nombre de divorces et donc de célibataires.
Surtout Charlifue constate qu’un tiers des femmes disent
ne plus vouloir d’enfants après le traumatisme en raison
de leurs incapacités (taux moyen de grossesse : 0,15 chez
les tétraplégiques), de craintes de complications et d’une
sous-information.
Sur le plan physiologique, seule est retrouvée dans la
littérature, la notion d’aménorrhée post-traumatique classique en moyenne de 4,3 mois (1 semaine 24 mois) dans
l’étude de Jackson, le plus souvent d’un seul cycle. Ceci
souligne la nécessité d’études physiologiques prospectives
portant sur la fertilité des femmes blessées médullaires.
La grossesse
La grossesse chez les femmes blessées médullaires acutise
leurs complications physiologiques potentielles et habituelles : complications urinaires, cutanées, risques thromboemboliques, possibles complications respiratoires chez les
tétraplégiques, majoration de la constipation, anémie. Les
femmes rapportent surtout une plus grande fatigue, des
oedèmes, des douleurs, une recrudescence de leurs
hypertonies et des difficultés situationnelles majorées
notamment lors du troisième trimestre [5].
Ceci impose un suivi conjoint entre l’équipe de MPR
spécialisée et l’équipe d’obstétrique, surtout une consultation et un bilan préconceptionnel par l’équipe de MPR
visant à anticiper ces complications potentielles :
dysfonctionnements notamment neuro-urologiques, à
réévaluer en fonction du niveau et des antécédents
S155
chirurgicaux, faisabilité d’un accouchement par voie
basse et d’une analgésie locorégionale.
Reprenons quelques points clefs :
– qu’en est-il des thérapeutiques médicamenteuses ?
La nécessité d’une polymédication en raison des
déficiences multiples de ces patientes doit être réévaluée
avant la conception. Concernant le baclofène, il n’existe
aucune étude chez l’homme permettant de conclure à un
risque de tératogenèse, la posologie de cette thérapeutique est le plus souvent diminuée et adaptée à la gêne
occasionnée par la spasticité. Un cas de syndrome de
manque avec convulsions du nouveau-né est souligné
dans la littérature. De même, lors de pompe à baclofène il
n’est pas souligné d’effet délétère du baclofène intrathécal
sur le nouveau-né. En revanche, les benzodiazépines
doivent être arrêtées en raison du risque de syndrome
de manque chez le nouveau-né, d’enfants endormis voire
de détresse respiratoire.
Le risque majoré d’infections urinaires et de fuites
pendant la grossesse doit conduire à la poursuite des
anticholinergiques : les anomalies tératogénétiques
observées chez l’animal ne le sont qu’à doses toxiques
et l’expérience montre qu’ils sont bien tolérés.
– Les complications urinaires :
L’infection urinaire symptomatique est une des premières
causes de morbidité dans cette population et doit être traitée.
La bactériurie asymptomatique contemporaine d’un certain
nombre de techniques mictionnelles est classiquement
méprisée hors grossesse. En revanche, étant donné le risque
accru de pyélonéphrite pendant la grossesse, source potentielle de travail prématuré, la grossesse de la femme blessée
médullaire enceinte est considérée comme un facteur de
risque par la conférence de consensus du National Institute on
Disability Rehabilitation Research [6]. Toute bactériurie
asymptomatique doit donc être traitée. Baker recommande
la pratique d’ECBU réguliers et le traitement systématique de
toute bactériurie. L’adoption de protocoles de chimioprophylaxie telle le cycling antibiotique semble une voie intéressante.
La présence d’un électrostimulateur des racines sacrées n’est
en rien une contre-indication à la grossesse. La poursuite de ce
mode mictionnel pendant les deux premiers semestres est
habituelle, le passage aux sondages intermittents semble
préférable lors du troisième trimestre. Les dérivations non
continentes ne posent pas de problème spécifique.
Les cystostomies continentes ne sont pas un problème lorsque l’abouchement se fait en fosse iliaque
droite, en revanche, l’abouchement ombilical peut poser
des problèmes de cathétérisme pouvant conduire à la
mise en place d’une sonde à demeure. Tout antécédent de
chirurgie urologique doit être connu de l’obstétricien.
– Les complications thromboemboliques.
Peu de cas de thromboses et d’embolie pulmonaire
sont rapportés dans la littérature durant la grossesse. Le
port de contention, des périodes de repos pour lutter
contre les œdèmes sont nécessaires. En revanche, une
prophylaxie systématique par héparines à bas poids
moléculaire ne paraı̂t pas nécessaire en l’absence
d’antécédents thrombotiques notables. Lors d’antécédents de thromboses avec séquelles pariétales sur des
troncs collecteurs cette prophylaxie s’impose.
– Les complications respiratoires :
La capacité respiratoire est à surveiller chez les
tétraplégiques de haut niveau, une ventilation non
invasive peut s’imposer lorsque la capacité vitale devient
inférieure à 15 ml/kg.
– Les autres complications :
Escarres, constipation majorée, fatigue sont gérés par
une plus grande vigilance et les mesures préventives et
éducatives habituelles.
Le troisième trimestre, le prépartum, l’accouchement
et le post-partum :
– Les données physiopathologiques : elles sont rappelées par Vincent Izard. Rappelons les niveaux clefs
d’un point de vue neurologique :
une lésion au-dessus de T6 expose au syndrome
d’hyperréflexie autonome d’autant plus que la lésion est
complète ;
au-dessus de T10 (limite supérieure de l’innervation utérine), les contractions utérines risquent de ne
pas être perçues. Les lésions sacrées (syndrome du cône
et de la queue-de-cheval) font que le passage de la filière
n’est pas perçu.
– Le risque de travail non perçu et d’accouchement
prématuré :
le risque de travail non perçu est classique dans les
niveaux hauts, en fait la plupart des femmes perçoivent
des sensations indirectes ;
l’ensemble des séries de la littérature rapportent un
risque d’accouchement prématuré relatif évalué de 18 à 22 %
le plus souvent entre 35 et 37 semaines d’aménorrhée ;
les mesures préventives sont un examen cervical
hebdomadaire dès la 28e semaine, chez les femmes de
niveau haut un monitorage des contractions à domicile,
une hospitalisation lors de menace d’accouchement
prématuré et chez les femmes de niveau haut une
hospitalisation systématique à 36 semaines.
– Le risque d’hyperréflexie autonome (HRA) :
il est majeur dans les niveaux hauts liés aux
contractions utérines vécues comme une stimulation
nociceptive. Cette réponse sympathique massive met la
femme en danger de mort ;
rappelons ici ses critères diagnostiques [7] : une
élévation de la pression artérielle systolique (PAS) de 20 %
associée à au moins un des signes cliniques habituels i.e.
sueurs, frissons, céphalées, cutis anserina, flush suslésionnel. Ceci objective bien le caractère relatif de
l’élévation tensionnelle chez des femmes dont la PAS de
base est de l’ordre de 90 à 100 mmHg. Une PAS à 120 mmHg
considérée comme normale est déjà le signe clef du
phénomène dysréflectif chez la femme blessée médullaire ;
la prévention de syndrome passe par l’utilisation de
topiques anesthésiques lors des examens gynécologiques,
S156
et lors de l’accouchement, la mise en place d’une
analgésie péridurale [8] dès le début du travail lorsqu’un
accouchement par voie basse est envisagé.
– Les modalités d’accouchement :
la physiologie du travail n’est pas modifiée, avec
une durée moyenne de travail de 4,6 heures ;
le taux de césarienne dans la littérature varie de 25-38
à 68 % dans la série de Westgren. Ce taux élevé semble
expliqué par l’inexpérience des équipes obstétricales ;
les modalités d’accouchement doivent être précisées
dès le début de la grossesse afin de lever toute angoisse chez
la parturiente. Classiquement il n’existe pas d’indication
neurologique de césarienne chez ces femmes. Cependant, il
existe deux contre-indications à l’accouchement par voie
basse l’une absolue, la syringomyélie post-traumatique
même opérée, l’autre plus relative, l’existence d’un périnée
dénervé. D’autres facteurs telle une arachnoı̈dite basse
(antécédents de chirurgie du cône) rendant impossible la
mise en place d’une péridurale chez une femme susceptible
de déclencher une HRA contre-indiquent l’accouchement
par voie basse. En dehors de ce problème d’arachnoı̈dite
basse, rappelons que la présence d’un matériel d’ostéosynthèse n’est en rien une contre-indication à une anesthésie
locorégionale (rachianesthésie, péridurale). Reste toutefois
la difficulté d’appréciation de l’efficacité de cette anesthésie
en territoire sous-lésionnel chez une femme présentant une
lésion complète ;
enfin dernier point, si la plupart du temps, les
enfants sont de petits poids, il ne semble pas exister de
risque malformatif majoré.
Les problèmes éthiques, de citoyenneté,
d’accès aux soins
La décision de procréation appartient au couple que l’un
ou l’autre (voire les deux) soit en situation de handicap
et ne doit en aucun être freiné par un regard normatif
négatif de la part des soignants. Dans le cadre des lésions
médullaires, les patientes sont évidemment parfaitement
conscientes de leurs incapacités et difficultés gestuelles
potentielles. À nous de développer des programmes
d’ergothérapie centrés sur la prise charge du nourrisson
et du petit enfant afin de les aider et de pointer les
situations où elles auront besoin d’aides afin d’évaluer
précisément les aides à domicile. La loi du 11 février 2005
« pour l’égalité des droits et des chances, la participation,
la citoyenneté des personnes handicapées stipule le
nécessaire accès aux soins des personnes handicapées ».
Nombre de maternités qu’elles soient publiques ou
privées ne répondent pas aux normes d’accessibilité
afin de permettre aux femmes parturientes d’exprimer
leur autonomie. Enfin, il convient de former les équipes
obstétricales à la problématique du handicap que ce soit
d’un point de vue physiologique ou comportemental.
Un dernier point
Le concept d’enfant de para- ou tétraplégiques n’existe
pas. Les enfants dont les mères sont porteuses de lésion
médullaire ne sont affectés en rien dans leur construction
individuelle et dans leur ajustement social.
Références
Quel réseau organisationnel ?
La grossesse de la femme blessée médullaire est une
grossesse modérément à risque si elle est bien gérée. Ceci
impose un bilan avant la conception par l’équipe
référente de suivi spécialisée dans la prise en charge
des lésions médullaires. Ce bilan préconceptionnel doit
être exhaustif, doit permettre d’anticiper tous les
problèmes potentiels notamment neuro-urologiques, et
doit permettre de répondre à toutes les interrogations de
l’équipe obstétricale et d’anesthésie. Le suivi doit se faire
conjointement avec les deux équipes. À partir de ces
données, faut-il choisir une maternité de proximité ou de
recours ? Dans les lésions basses, où les risques
physiologiques sont moins importants, peut se discuter
le recours à une maternité de proximité à condition d’un
suivi conjoint et d’échanges interdisciplinaires tels qu’ils
viennent d’être énoncés. Dans les lésions plus hautes et
notamment au-dessus de T10, la nécessité d’une équipe
de recours à proximité du centre de référence des lésions
médullaires nous semble indispensable.
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Novembre
2. Westgren N, Hultling C, Levi R, Westgren M (1993)
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5. Baker ER, Cardenas DD, Benedetti TJ (1992) Risks
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7. Karlsson AK (1999) Autonomic dysreflexia. Spinal Cord 37:
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© Springer 2007
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ARTICLE ORIGINAL / ORIGINAL ARTICLE
Grossesse et accouchement
Table ronde
V. Izard
CHU Bicêtre, APHP, institut mutualiste Montsouris FEHAP, France
Préambule
Dans le cas de la patiente neurologique, il n’y a souvent
pas de modification de la fertilité, notamment après le
délai d’aménorrhée post-traumatique en cas de lésion
médullaire. Bon nombre de mémoires de fins d’études
des élèves sages-femmes sont consacrés aux femmes en
situation de handicap neurologique moteur qui abordent
la grossesse et la maternité au voisinage de leur lieu de
villégiature. Un guide « Architecture et handicap » est
paru il y a sept ans sous l’égide de la Mission Handicaps
de l’APHP à l’usage les professionnels de la conception,
de l’aménagement et de l’architecture des hôpitaux.
Philippe Denormandie et l’architecte Hélène Fortin se
sont appuyés sur les réflexions d’un groupe de travail
composé de Eva Bellini, Maryvonne Bitaud, Patrick
Donzel, Robert Ducarme, André Gatto, Brigitte Gautron,
Michèle Mantsinen, Louis Omnès, Pierre Paris, Philippe
Picard, Bernard Schwob, Françoise Vayrac, Marie
Vignale, Olivier Vilain, Pascal De Wilde, avec des avis
pris auprès de Guy Bernfeld, Daniel Cayzac, Philippe
Faucard, Patrick Join, Christian Lebard, Geneviève
Marchalot, Colette Marsan, Brigitte Massicot, Alain
Niquet, Daniel Puzin, Pierre Souvent, Philippe Thibault,
Serge Verdier. L’ouvrage bénéficie de la collaboration des
associations : ADEP (Association d’aide et d’entraide des
personnes handicapées), AFM (Association française
contre la myopathie), APAJH (Association pour adultes
et jeunes handicapés), APF (Association des paralysés de
France, Association Valentin Haüy pour le bien des
aveugles, Autisme France, Bucodes (Bureau de coordination des associations de devenus sourds et malentendants), CESAP (Comité d’études et de soins aux
polyhandicapés), CNRH (Comité national français de
liaison pour la réadaptation des handicapés), GIHP
(Groupement pour l’insertion des personnes handicapées physiques), LADAPT (Ligue pour l’adaptation du
diminué physique au travail), UNAFTC (Union nationale
des associations de familles de traumatisés crâniens),
UNAPEI (Union nationale des associations de parents et
amis des personnes handicapées mentales), UNPF
(Union nationale des paralysés de France). Ce guide
centré sur le handicap moteur et l’accessibilité concerne
les soumissionnaires d’appels d’offres et fait large
référence à l’article R 111-19-1 du Code de la construction
et de l’habitation. Dans la législation en vigueur, les
handicapés visuels font partie des personnes à mobilité
ré duite (PMR). La seconde édition du guide « Architecture et handicap » s’enrichit en 2004 de recommandations concernant la prise en charge des personnes
malvoyantes, mal entendantes et des personnes handicapées mentales.
L’état des lieux
Le principe d’accessibilité est considéré parmi les règles
générales de construction au même titre que la sécurité et
l’hygiène: « Tout établissement ou installation visé à
l’article R. 111-19 doit être accessible aux personnes
handicapées. Est réputé accessible aux personnes handicapées tout établissement ou installation offrant à ces
personnes, notamment à celles qui se déplacent en
fauteuil roulant, la possibilité, dans des conditions
normales de fonctionnement, de pénétrer dans l’établissement, d’y circuler, d’en sortir et de bénéficier de
toutes les prestations offertes au public en vue desquelles
cet établissement a été conçu ». Le plan d’accès au site de
l’hôpital prend en compte la présence de bus à plancher
bas, à palettes, d’une ligne de tramway. À la largeur de la
place de stationnement du véhicule automobile classique
(2,50 m), doit s’ajouter une bande de 0,80 m de large,
libre, protégée de la circulation, reliée par un chemin
praticable à l’entrée. Prévoir au moins une place
aménagée par tranche de 50 places. L’arrêt momentané
du véhicule est prévu devant l’entrée sans entraver la
circulation. Le cheminement jusqu’au bâtiment est
horizontal, évite les dévers de 2 % et plus, avec des
aires de dégagements quand sa largeur n’excède pas 1,40 m,
avec un sol non meuble, non glissant, sans obstacle
à la roue ou à la canne, sans bornes ou poteaux
inopportuns, sans ressaut au sol ou fente de plus de
2 cm de large. Dans le bâtiment, il faut songer que la
hauteur des yeux et du regard d’une personne en fauteuil
située entre 1,10 et 1,25 m va déterminer l’emplacement de
S158
l’écran visuel des bornes d’information, distributeurs de
monnaie, caisses automatiques. La face supérieure du
guichet, de la table, de la tablette ne dépasse pas 0,80 m et
le bord inférieur est situé à au moins 0,70 m du sol. Les
boutons, interrupteurs de cabines d’ascenseur, poignées,
distributeurs de denrées alimentaires, et systèmes de
commandes (digicodes, verrouillages de vestiaire), se
trouvent dans une zone de préhension située entre 0,40
et 1,30 m du sol : c’est ce que l’on nomme la zone de
pré hension d’usage. Un emplacement de dimensions
minimales : 0,80 m 1,30 m, libre de tout obstacle,
situé devant ou à côté de chacun de ces aménagements
doit être accessible par un cheminement praticable (arrêté
du 31 mai 1994). Il faut prévoir des mains courantes à
hauteur standardisée, préhensibles, détachées d’au moins
5 cm de la paroi, susceptibles de supporter des charges et
de favoriser réellement la déambulation. Il faut prévoir
des points d’appui pour faire une halte et des espaces de
repos à proximité des fonctions d’accueil avec possibilité
de s’asseoir ou de s’arrêter en fauteuil. Des sièges à
hauteur de 0,70 m permettent une position « assisedebout » qui autorise le repos pour ceux qui ont du mal à
se relever. Dans les circulations horizontales au sein d’un
hôpital, la recommandation prône une largeur minimale
de 0,90 m pour les portes ou les espaces de circulation
(commerce, zones de restauration, garde-corps de type
self-service...) pour assurer une marge de manœuvre . Un
palier horizontal est nécessaire devant toutes les portes, et
la longueur minimale du sas est de 1,40 m, hors
débattements de portes éventuelles. Dans les couloirs, la
largeur minimale du cheminement est de 1,40 m. Compter
1,60 m comme largeur minimum pour le croisement de
deux fauteuils ou d’une personne debout et d’un fauteuil.
La largeur minimum pour le croisement d’un fauteuil et
d’un lit médicalisé est de 1,80 m. Lorsque les circulations
mesurent moins de 1,50 m de large, il faut prévoir des
espaces latéraux de dégagement, des aires de rotation d’un
diamètre de 1,70 m. Sur les portes, un dispositif vitré
descendant bas favorise la sécurité des usagers. « Un
ascenseur est regardé comme praticable par des personnes
handicapées lorsque ses caractéristiques permettent
notamment son utilisation par une personne handicapée
en fauteuil roulant ». Les temps d’ouverture des portes
coulissantes doivent être suffisants. Les commandes
sensitives sont parfois difficiles à manier avec le coude
ou le poignet. La cabine est équipée d’un système
d’isonivelage et la largeur de la fente au sol ne dépasse
pas 2 cm. La largeur minimale de passage en cabine est de
0,80 m avec des dimensions minimales intérieures de 1 m
de large et de 1,30 m de profondeur. « Chaque étage,
chaque niveau accessible, lorsque des cabinets d’aisances
(WC) y sont prévus pour le public, doit comporter au
moins un cabinet d’aisances aménagé pour les personnes
handicapées circulant en fauteuil roulant. Les cabinets
d’aisance aménagés doivent être installés au même
emplacement que les autres cabinets d’aisance, lorsque
ceux-ci sont regroupés ». Prévoir la signalétique sur les
portes. La saillie des commandes de portes doit être
ergonomique (bec de canne). L’espace minimal dans le
cabinet d’aisances, hors obstacle et hors débattement de
porte est de 0,80 m 1,30 m. La hauteur d’assise de
cuvette, lunette abattante comprise, est située entre 0,46 et
0,50 m. Le transfert du fauteuil est possible si la distance
entre l’axe de la cuvette et le mur sur lequel se
positionnent les sanitaires est de 0,50 m. La partie
horizontale de la barre d’appui latérale est située entre
0,70 et 0,80 m de hauteur. La commande de chasse d’eau
est accessible et facile à manœuvrer. Un lave-mains au
moins par groupe de lavabos doit être accessible ainsi que
les divers aménagements : miroir toute hauteur, distributeur de savon, sèche-mains. La robinetterie positionnée à
0,40 m au maximum de la façade de la vasque sur console
permet une atteinte pleine paume (fascicule AFNOR
D11-201). La vasque a une face inférieure à 0,70 m
minimum du sol et une profondeur horizontale minimum
au mur de 0,60 m afin de permettre le passage des jambes
et cale-pieds. Isoler les systèmes d’approvisionnement et
d’évacuation de l’eau afin d’éliminer les risques de brûlure
des genoux. Pour les cabines de dé shabillage (dans le
département d’imagerie par exemple), au moins une
cabine pour chaque sexe doit être aménagée et accessible
par un cheminement praticable et comporter un espace
libre minimal : 0,80 m 1,30 m. Les dimensions entre
murs ne peuvent être inférieures à 0,80 m 1,60 m. La
hauteur de zone d’assise est comprise entre 0,46 et 0,50 m.
La portion horizontale de la barre d’appui est située entre
0,70 et 0,80 m de hauteur. Il suffit parfois d’aménager la
salle d’examen avec une cloison à mi-hauteur, un siège,
une patère à 1,30 m de hauteur... Dans les zones d’attente
et de repos, il faut éviter la constitution d’obstacles
potentiels et prévoir des sièges fixes qui ne pourront pas
être déplacés et entraver la circulation. Le matériel
circulant dans les unités d’hospitalisation peut gêner les
flux. Un lit médicalisé mesure en général 2,05 m 0,90 m.
Deux lits ne peuvent se croiser dans une circulation de
moins de 2,00 m de large. La chambre amé nagé e doit
comporter un cheminement libre de tout obstacle de 0,90 m
de largeur permettant de circuler autour du mobilier et
d’accéder aux équipements. Une aire de 1,50 m de diamètre
permet la rotation en dehors de l’emplacement du mobilier
(arrêté du 31 mai 1994). Dans la zone d’usage, les poignées de
l’armoire sont faciles à saisir et la profondeur du rangement
n’excède pas 0,60 m. L’aire d’accès à la salle d’eau permet de
manœuvrer sans problème un fauteuil. Le diamètre de
rotation de 1,50 m en vigueur rend difficile l’intervention
d’une tierce personne : prévoir une aire de rotation de
1,70 m. Il faut pouvoir positionner le brancard le long du lit
pour effectuer facilement un transfert. Penser à réserver la
potence avec perroquet si nécessaire, à se procurer le
matelas anti-escarre. Lève-malade ou chariot-douche peuvent s’avérer utile. La salle d’eau attenante à la chambre
comprend une douche, un W-C, une vasque sur plan de
S159
toilette avec un robinet de type mitigeur équipé d’un levier et
un écoulement décentré vers l’arrière. La douche est munie
d’une douchette amovible avec flexible préhensible depuis la
position assise réglable de la hauteur. Un siège de douche,
souvent amovible en plastique, peut être utilisé. Multiplier
les barres d’appui et prévoir des carrelages à petits carreaux,
rendus moins glissants par la présence de nombreux joints.
Lors de la balné othé rapie, les personnes à mobilité réduite
doivent pouvoir être mises à l’eau et retirées du ou des
bassins accessibles par les moyens propres à l’établissement.
« Dans les piscines, un bassin au moins doit être accessible
par un cheminement praticable ».
Le projet obstétrical, projet d’autonomie
d’une femme gravide « qui s’embarrasse »
progressivement
Les départements mère-enfant actuels sont conçus pour
le séjour éphémère de femmes jeunes, valides, en âge de
procréer. Le concept architectural du lieu vise à satisfaire
la parturiente et son compagnon, qui sont volontiers
friands de l’intimité d’une « chambre seule », fût-elle un
peu exiguë. Le court séjour postnatal accueille les
visiteurs et amis venus nombreux en famille au chevet
de l’enfant nouveau-né et doit ménager des temps de
repos pour la mère et son enfant.
Il faut répondre ici au projet d’autonomie et penser à
concevoir une ou deux chambres spacieuses pour assurer
l’accessibilité la circulation, l’espace de giration d’une
maman avec son propre fauteuil dans une maternité déjà
surchargée. Il faut que la mère puisse prendre elle-même
son enfant si elle en a la capacité physique, il faut qu’elle
puisse bénéficier d’une sonnette accessible à tout
moment pour pouvoir assurer la surveillance et appeler
le personnel, au moment où elle le jugera nécessaire,
lorsqu’elle n’aura pas ou n’aura plus la capacité physique
suffisante pour prendre l’enfant.
Un guide gynécologique et obstétrical a été élaboré par
le groupe de travail de la Mission Handicaps sous la
direction de Philippe Denormandie, constitué par Virginie Ansel, Emmanuelle Antonetti-N’Diaye, Françoise
Arrachea, Liliane Barle-Gillmann, Jeanine Calvi, Henri
Cohen, Daniel Cramet, Francine Dauphin, Sylvie Delahaye, Pierre Denys, Anne Elicery, Samia Enjelvin, Noël
F r a n ç o i s , H e r v é F e r n a n d e z , B é a t r i c e I d i a r d Chamois, Vincent Izard, Marie Ladret, Antoine Lagneau,
Virginie Luce, Dominique Mahieu-Caputo, Anne Mauceri, Frédéric Mercier, Evelyne Mothé, Anne-Marie
Moussu, Nadège Renaux, Carole Salawi, Marie-Victoire
Sénat, Delphine Siegrist. Ce livret à l’usage des professionnels a pu être édité grâce au soutien d’un
laboratoire de l’industrie pharmaceutique impliqué dans
la contraception et diffusé le Vendredi 7 mars 2003 lors du
premier colloque « Vie de femme et handicap moteur –
Sexualité et maternité » au génocentre d’Evry.
Dans le cadre de la blessée médullaire, l’analyse
métamérique lésionnelle oriente le suivi obstétrical et les
décisions :
– en cas de lésion supérieure à T6, lésion à risque de
dysautonomie : vasoconstriction réflexe splanchnique
résultant d’un stimulus sous-lésionnel (rapport sexuel,
rétention ou infection urinaire, constipation, contraction
utérine, blessure, escarre, incarnation unguéale), le
syndrome d’hyper-réfléxie autonome (HRA) engendre
céphalées, hypersudation, pilo-érection, vasoconstriction
sous-lésionnelle, hypertension artérielle sévère et souvent bradycardie réflexe majeure. La femme tétraplégique a appris à en reconnaı̂tre les premiers signes ;
– en cas de lésion T6 complète : Paralysie complète
des muscles abdominaux et anesthésie en dessous de la
xiphoı̈de ;
– en cas de lésion T10 complète, niveau de la
sensibilité utérine : paralysie complète des muscles
abdominaux inférieurs et anesthésie en dessous de
l’ombilic ;
– en cas de lésion sacrée : la sensibilité périnéale est
intégrée dans la moelle sacrée. On observe une anesthésie
de la zone fessière et de la région péri-anale à partir du
niveau métamérique S3.
Pour la préparation à la naissance, l’équipe aura
récupéré les comptes-rendus des lésions traumatiques
(CRO, CRH, imageries du rachis et du bassin) ou bien les
courriers référents de la pathologie médicale (dossier
anténatal...).
Il faut déterminer les spécificités liées au handicap
pour prendre les décisions thérapeutiques, y compris
dans la prophylaxie de la pathologie thrombo-embolique. La préparation détecte les syndromes douloureux
tels que pyrosis, lombalgie ou dorsalgie. La relaxation est
choisie en fonction des capacités et des perceptions
sensitives, proprioceptives, nociceptives. La constipation
fait l’objet d’un interrogatoire spécifique à chaque
consultation. La mobilisation générale, le maintien ou
l’instauration des exercices aériens ou aquatiques permettent de mobiliser la sangle abdominale.
Il faut faire un recueil des besoins, recenser les droits,
mettre en œuvre un réseau de soins autour du séjour
d’hospitalisation et pour le retour au domicile avec
l’enfant. Il faut prévoir l’aide efficace d’une tierce
personne à domicile, présente dès le premier jour du
retour mère-enfant. Il faut former l’entourage familial,
former les aides à domicile ou les tierces personnes au
positionnement du nouveau-né. L’objectif sera d’obtenir
le plus rapidement possible l’autonomie de la femme ou
de son groupe d’accompagnement au domicile.
La vessie neurologique : les troubles mictionnels sont
fréquents et les fuites engendrent macération, escarres,
infections périnéales :
– en cas de lésion cérébrale, on observe une
hyperactivité vésicale sans dyssynergie vésicosphinctérienne ;
S160
– une lésion traumatique de la moelle épinière, une
sclérose en plaques se manifestent par une impériosité et
une pollakiurie sans rétention, avec hyperactivité vésicale et dyssynergie vésicosphinctérienne au décours de la
phase aiguë, sources de pollakiurie, rétention, incontinence, infections, dégradation du haut appareil, motivant
autosondages et parasympathicolytiques ;
– dans le syndrome de la queue-de-cheval, la vessie
acontractile requiert des autosondages ou des mictions
par poussée.
La pratique des autosondages : la patiente a consulté son
praticien référent spécialisé avec un bilan (échographie du
haut et du bas appareil urinaire, cystographie rétrograde,
exploration urodynamique et clairance de la créatinine). La
pratique des autosondages engendre bactériuries et leucocyturies dans 80 % des cas. Préconiser une bonne hydratation pour une diurèse de 1,5 l et au moins cinq sondages
répartis sur 24 heures pour des vidanges ne dépassant pas
400 ml. Un ECBU de dépistage mensuel est prescrit et le
traitement est adapté au contexte. Au troisième trimestre, la
baisse d’efficacité des manœuvres de percussion, de poussée
peut ménager un résidu post-mictionnel, facteur de risque
d’infection urinaire.
La spasticité : chez la femme paraplégique spastique
enceinte, les contractures musculaires ne sont pas majorées, en dehors des cas d’infection intercurrente, en
particulier urinaire. La spasticité devient un signe sentinelle
de stimulus sous-lésionnel (escarre débutante, infection
urinaire, trouble du transit intestinal, contraction utérine).
Les traitements myorelaxants (benzodiazépines) sont proscrits au troisième trimestre de la grossesse.
Les troubles orthopédiques : le traumatisme neurologique central, crânien ou médullaire, peut entraı̂ner des
rétractions musculotendineuses ou des paraostéoarthropathies. On peut observer des instabilités ou des
luxations postérieures de hanche. Le déséquilibre de la
statique du bassin peut entraı̂ner une dystocie ou
majorer le risque d’escarre. Le risque d’escarre est
majoré même en dehors des paraplégies flasques. Le
bilan neuro-orthopédique réalisé avant la grossesse
évalue le génie évolutif des lésions et permet de choisir
une chirurgie appropriée (ténotomie, neurotomie ou
chirurgie osseuse d’ablation d’ostéome).
La menace d’accouchement prématuré est réelle et la
perception de mise en route du travail varie selon le
niveau de lésion :
– la patiente présentant une lésion supérieure à T10
peut méconnaı̂tre le début du travail ou saura l’évoquer
sur des gaz et ballonnements, une tension, une augmentation de spasticité, des difficultés respiratoires, une
poussée d’HRA. La femme saura s’alerter devant « tout
changement qui se manifeste de manière rythmée dans le
temps » ;
– la patiente présentant une lésion médullaire
inférieure à T10 conservera la perception des contractions.
La menace d’accouchement prématuré incite certes à
limiter les manœuvres de vidange. Proscrire la solution
de la sonde à demeure. Un monitorage échographique du
bas appareil urinaire chiffre le résidu, quitte à instaurer
la pratique de l’autosondage, qui ne devient certes pas
aisée en fin de grossesse.
Le mode d’accouchement : les indications de césariennes sont obstétricales. La pelvimétrie est demandée si
un traumatisme du bassin était associé à l’accident ou
lors de paraplégies congénitales ou acquises dans
l’enfance en raison de possibles dysmorphismes pelviens.
Une instabilité sphinctérienne anale et/ou vésicale
préexistant à l’accouchement mérite de rediscuter la
voie d’accouchement. La patiente qui a bénéficié d’une
chirurgie vésicale préalable à la grossesse (entérocystoplastie, implantation d’un sphincter artificiel...) pourra
motiver un geste en double équipe quand la chirurgie
césarienne est nécessaire.
La naissance
Les positions pendant le travail : il convient de proposer des
positions de décubitus latéral. Il faut prévoir du matériel
pour le couchage pendant le travail, une potence avec un
perroquet pour la femme ayant l’usage de ses membres
supérieurs. La prophylaxie veineuse thromboembolique est
capitale, particulièrement en cas d’antécédents de phlébite
fémoro-iliaque en surveillant la pose adéquate et le
remplacement de bas de contention adaptés, enfilés avec
l’aide de l’équipe dès l’entrée en salle de naissance.
Les attitudes d’accouchement par voie basse : la mise
en position gynécologique est normalement possible,
quand il n’existe pas de problème orthopédique qui ferait
préférer d’autres positions. Il faut protéger la peau,
installer la patiente au dernier moment et prévoir du
personnel disponible en salle de naissance pour aider à la
mise en position, inspecter épisodiquement les points
d’appui lorsque les membres inférieurs sont placés
durablement sur les appuis et les étriers ou lorsque des
difficultés d’expulsion requièrent une extraction instrumentale. Pendant l’expulsion, une respiration soufflée
accompagne la contraction utérine. Le périnée n’oppose
que peu de résistance en dehors des cas de contracture et
l’analgésie péridurale favorise le relâchement.
Dans le cas de la patiente tétraplégique avec un
niveau lésionnel supérieur à T6, la prise en charge
anesthésique au cours du travail pose deux problèmes
majeurs : l’insuffisance respiratoire et l’HRA.
L’insuffisance respiratoire est redoutée, sachant que
la fonction respiratoire doit être soigneusement évaluée
en fin de grossesse par des épreuves fonctionnelles
respiratoires et la mesure des gaz du sang ; l’oxygénothérapie peut s’avérer nécessaire et une ventilation
mécanique peut devenir indispensable.
La poussée d’HRA, complication la plus grave, peut
conduire au décès maternel ou à un accident vasculaire
S161
cérébral avec séquelles. La pression artérielle systolique
peut atteindre 300 mmHg et la fréquence cardiaque
descendre sous 30 battements par minute. Il faut
supprimer l’épine irritative, due à des gestes de l’équipe
soignante de la salle de naissance (touchers vaginaux,
sondages urinaires itératifs, massage périnéal inopportun) dans 85 % des cas. Il faut surélever doucement la
tête du lit, placer les membres inférieurs en position
déclive, mettre en place une sonde vésicale à ballonnet,
surveiller la tachymétrie sous scope et la pression
artérielle au brassard automatique. Mise en place dès le
début du travail, l’anesthésie péridurale est le moyen le
plus efficace pour supprimer les stimuli lors du travail et
lors de l’accouchement, mais l’évaluation du niveau
d’anesthésie est difficile avec un risque majoré d’hypotension artérielle avec tachycardie lors des changements
de position et lors d’effort des membres supérieurs
(habituellement la patiente sait pratiquer ces types
d’efforts avec une glotte maintenue ouverte...).
En l’absence d’analgésie péridurale, il est possible de tirer
bénéfice d’une infiltration anesthésique locale des nerfs
honteux qui minimise la stimulation lors de l’expulsion.
Les antihypertenseurs sont moins efficaces que
l’anesthésie péridurale et ne doivent constituer qu’une
solution provisoire.
Lors d’une anesthésie générale, de fortes doses
d’agents anesthésiques sont requises pour contrôler le
syndrome dysautonomique. La succinylcholine est
contre-indiquée en raison du risque d’hyperkaliémie.
Les risques d’inhalation de liquide gastrique à
l’induction anesthésique et de difficulté d’intubation
sont majorés.
Dans le cas de la patiente paraplégique, la sensibilité
utérine peut être abolie (lésions situées entre T6 et T10)
ou préservée (lésions sous-jacentes à T10). L’analyse
neurologique du niveau lésionnel permet de décider du
choix de la technique anesthésique. Le risque dysautonomique est faible.
Dans le cas des autres handicaps moteurs, l’éventuelle
indication d’une analgésie péridurale et la prise en
charge anesthésique seront déterminées au cas par cas.
Aucun handicap ne constitue a priori une contreindication à l’anesthésie périmédullaire.
Période de surveillance en salle de naissance : rien ne
s’oppose au choix d’un allaitement maternel accompagné, selon les capacités physiques de la femme, selon la
composition de l’ordonnancier et dans le respect des
contre-indications. Après l’accouchement (ou la césarienne), on aura favorisé la mise au sein en salle de
naissance (ou en salle de réveil), aidé dans l’installation
de la mère et du nouveau-né si la mère n’avait pas la
capacité physique de le faire seule.
Avant le passage en chambre de la mère et de son
enfant, la sage-femme fait l’inventaire au terme de la
période de surveillance. Il faut faire l’inspection éclairée des
zones d’appui du revêtement cutané et apporter un soin
diligent particulier à la toilette pour restaurer l’intégrité
tégumentaire, effacer toute trace de produit désinfectant.
La période des suites de couches : l’association des
facteurs fréquemment retrouvés en post-partum, à savoir
l’anémie, la fatigue, les troubles du sommeil, le spleen du
post-partum, les centres d’intérêt tournés vers l’enfant,
ont un retentissement sur l’état de paraplégie de la mère
principalement au niveau cutané, urinaire, intestinal
(constipation), et sur le plan de la spasticité.
Les soins du périnée visent notamment à limiter les
risques infectieux urinaires. L’expression variée des sensations algiques renforce la place de l’inspection : les soins
d’épisiotomie sont effectués avec un examen visuel soigneux. Il faut préconiser des changements de position
réguliers, toutes les trois heures la nuit, en particulier en cas
de tétraplégie ou de chirurgie césarienne. Il faut respecter les
positions habituelles de la patiente et penser à se procurer les
coussins, arceaux, potence et perroquet adéquats. Il faut
effectuer des massages et soins de prévention lors de chaque
toilette périnéale et à chaque changement de position
nocturne. En cas d’escarre constituée malgré le matelas
adéquat, un régime hyperprotidique est instauré et les soins
locaux et mesures posturales sont adaptés.
Les rythmes de sommeil sont ceux de toute mère à
l’affût des demandes de son enfant. Les perturbations du
sommeil sont majorées par les efforts d’autonomisation
dans la prise en charge de l’enfant, et le combat vigilant visà-vis de la position trop interventionniste de personnels
bienveillants à l’excès. La nuit, il faut éviter de séparer mère
et enfant et épauler pour l’allaitement pendant les tétées
nocturnes, effectuer la toilette et les soins de prévention des
escarres, aider à effectuer les changements de position à
périodicité régulière en respectant un environnement
sonore et lumineux minimum.
Conclusion
Au travers des efforts investis dans l’accessibilité, nous
devons optimaliser l’utilisation des lieux et des équipements afin d’améliorer le confort d’usage et d’accroı̂tre
l’autonomie de ceux d’entre nous qui se trouvent placés en
situation de handicap. Une meilleure connaissance des
spécificités de chaque situation de handicap, transmise
hors du champ des centres de rééducation, permet de
mieux définir et faire valoir cette activité, dans le dessein
d’améliorer la qualité de vie de femmes et de couples qui
oseront épanouir leur sexualité, planifier leurs projets et
remplir pleinement leur rôle auprès de leur enfant. Il s’agit
bien ici d’aider les femmes à oser être mères.
Pour en savoir plus
1. Architecture et handicap. Concevoir l’hôpital pour tous.
Sous la direction de Philippe Denormandie et Hélène
Fortin. Sous la coordination de la Mission Handicaps et de
la Direction du Patrimoine et de la Logistique. Seconde
S162
édition. Les guides de l’APHP. 2004. Assistance publiqueHôpitaux de Paris / Doin Éditeurs – Éditions Lamarre.
80 pages. ISBN: 2-85030-845-5
2. Vie de femme et Handicap moteur. Guide gynécologique et
obstétrical. Sous la coordination de la Mission Handicaps. Les
guides de l’APHP. 2003. Secteur édition, Direction de la
communication. Assistance publique-Hôpitaux de Paris. 46
pages. ISBN: 2-912248-41-8. ouvrage à té lé charger sur www.
aphp.fr
3. Oser être mère. Maternité et handicap moteur. Delphine
Siegrist. Collection l’Assistance Publique – Hôpitaux
de Paris vous informe. 2003. Assistance Publique-Hôpitaux de Paris / Doin Éditeurs. 168 pages. ISBN: 2-70401141-9
4. Handicap moteur et grossesse : prise en charge et adaptation
des salles de naissance. Vincent Izard. CERC. XXXIIIes
Assises nationales des sages-femmes. XVIe Session européenne. Palais des congrès. Brest, 25-27 mai 2005.
Pelv Perineol (2007) 2: S163–S164
© Springer 2007
DOI
ARTICLE ORIGINAL / ORIGINAL ARTICLE
Sclérose en plaques, grossesse et accouchement
Table ronde
E. Roullet
CiteSEP (Centre d’investigation, de traitement et d’expertise de la SEP), hôpital Tenon (APHP) et faculté de médecine
Pierre-et-Marie-Curie, Paris, France
La prépondérance féminine nette de la Sclérose en plaques
(sex-ratio de 1,2 à 2,5) et son âge de début, inférieur à 30 ans
dans la moitié des cas, rendent aisément compte de la
fréquence des interactions possibles avec la grossesse. Les
deux questions essentielles, peut-on autoriser une grossesse ? et quand ? sont souvent l’occasion d’une prise de
conscience, ou d’une formulation explicite, du pronostic de
la maladie neurologique, et à ce titre une étape importante
pour le couple. La plupart des patientes reçoivent un
traitement de fond, visant à faire disparaı̂tre les poussées,
traitements incompatibles avec la grossesse, et source de
difficultés supplémentaires. La SEP elle-même n’a pas de
retentissement sur le déroulement de la grossesse ni sur celui
de l’accouchement. Les données de la littérature sont
cependant nombreuses et suffisamment précises pour
faciliter la décision qui, en fin de compte, revient au couple.
Retentissement de la grossesse sur la SEP
La fréquence des poussées est soit stable, soit le plus
souvent diminuée pendant la grossesse. L’étude PRIMS*,
la plus importante réalisée, a montré une diminution
significative de la fréquence des poussées au cours du
troisième trimestre. Dans les trois mois qui suivent
l’accouchement, on observe une augmentation significative, constante dans toutes les études, de la fréquence des
poussées, multipliée par 2 ou 3 par rapport à celle de la
période précédant la grossesse. La fréquence moyenne
des poussées dans la SEP (de 0,5/an), et leur régression
habituellement complète à ce stade de l’évolution de la
maladie, expliquent que les grossesses ne paraissent pas
modifier le handicap permanent qui peut résulter de la
SEP, que ce soit à court ou à long terme.
Retentissement de la SEP sur la grossesse
Les études n’ont montré aucune conséquence de la SEP
sur la fertilité, sur le taux d’avortements spontanés, de
prématurité, ni sur le déroulement de l’accouchement.
Contrairement à une croyance encore répandue, l’analgésie péridurale est possible chez la patiente atteinte de
SEP, et sa pratique ne s’accompagne pas d’une fréquence
accrue de poussée. Le taux de malformations, le poids de
naissance, la mortalité infantile ne sont pas différents de
ceux de la population générale. L’évolution « naturelle »
de la SEP (la moitié des patients perdent leur autonomie
de marche en 15 ans) explique la rareté des données sur
les grossesses et l’accouchement des patientes ayant un
handicap important. L’allaitement est possible, et ne
paraı̂t pas augmenter le risque de poussée.
La place croissante des traitements
de fond dans la décision
Un traitement immunomodulateur (interféron , acétate
de glatiramère) est habituellement prescrit après la
deuxième et parfois dès la première poussée. Ce sont
des traitements au long cours, modérément actifs, et leur
interruption s’accompagne d’un risque de reprise de
l’évolution. Ils sont contre-indiqués pendant la grossesse.
La décision d’initier un tel traitement doit prendre en
compte le désir de grossesse et la programmation
éventuelle de celle-ci. En cas d’échec des immunomodulateurs, des traitements immunosuppresseurs (mitoxantrone, cyclophosphamide, tout récemment natalizumab)
peuvent être proposés ; leur retentissement sur la
fécondité (non encore connu pour le natalizumab) d’un
côté, le risque évolutif de la SEP de l’autre, rend alors la
décision particulièrement difficile.
Prise de décision et déroulement
de la grossesse chez la patiente atteinte de SEP
Les informations sont données par le neurologue, habituellement en plusieurs consultations où la présence des
deux membres du couple est nécessaire. Elles portent sur
les risques d’évolution de la SEP au cours et au décours
immédiat de la grossesse mentionnés plus haut, et aussi sur
l’histoire naturelle de la SEP, et les effets des traitements.
En pratique, la perception du risque de handicap à
long terme, fréquent dans la SEP après 10 à 15 ans
d’évolution, paraı̂t rarement intervenir dans la décision,
S164
hormis chez les femmes qui ont déjà mené à bien une ou
plusieurs grossesses. On a pu ainsi dire que la résultante
des interactions entre grossesse et évolution de la SEP
étant nulle, les décisions pouvaient ainsi être prises
indépendamment de celles-ci. En dehors de rares cas où
l’évolution de la SEP est manifestement menaçante à
court terme, il est toujours possible, médicalement,
d’autoriser la grossesse chez une femme atteinte de SEP.
La surveillance de la grossesse ne pose pas de problème
particulier. En cas de poussée sévère, un traitement
corticoı̈de peut être proposé avec les précautions habituelles.
Après l’accouchement, le traitement immunomodulateur
doit être repris dès que possible (contre-indiquant alors
l’allaitement). Bien que reposant sur des études de faible
niveau de preuve, un traitement corticoı̈de (méthylprednisolone à forte dose) visant à prévenir une éventuelle poussée
du post-partum, est parfois proposé.
Référence
1. Confavreux C, Hutchinson m, Hours MM et al. (1998) The
Pregnancy in Multiple Sclerosis Group: rate of pregnancyrelated relapse in multiple sclerosis. N Engl J Med 339:
285-91
Pelv Perineol (2007) 2: S165–S166
© Springer 2007
DOI
ARTICLE ORIGINAL / ORIGINAL ARTICLE
Quelle place réserver aux interventions minimalistes dans
l’incontinence urinaire d’effort ?
Formation mé dicale
P. Grise, J.-F. Hermieu, F. Sergent, A. Vidart
La définition d’interventions minimalistes repose sur le
concept d’une agression moindre que la chirurgie incisionnelle traditionnelle avec ses conséquences sur la douleur, la
durée d’hospitalisation et le délai de retour à une activité
professionnelle. De nombreux avantages sont mis en avant,
pour l’individu dans sa qualité de vie mais aussi des
avantages économiques et financiers pour la société,
toutefois les évaluations médico-économiques restent difficiles et il faut tenir compte d’un matériel souvent onéreux,
des réinterventions éventuelles pour dégradation du résultat
ou complication. L’objectif minimaliste est obtenu grâce à
un procédé et matériel innovant qui permet une ouverture
cutanée absente ou minime, une réalisation rapide, une
durée de séjour courte.
Ils viennent compléter ou supplanter les interventions
incisionnelles pour incontinence urinaire d’effort que
sont la colposuspension type Burch, la fronde sousurétro-cervicale type Goebel Stoeckel, le sphincter
artificiel. Celles-ci n’ont pour autant pas disparu.
L’intervention de Burch reste la référence en particulier
aux États-Unis en raison de ses résultats bien étudiés, de
sa sécurité et de son recul connu à long terme. Des
indications spécifiques rendent leur recours nécessaire,
comme un déficit sphinctérien majeur dans le cas du
sphincter artificiel.
Le début du concept d’interventions mini-invasives est
apparu avec les ponctions-suspensions rétropubiennes
visant à amarrer le tissu péri-uréthral et/ou la paroi vaginale
de proximité afin de réaliser une colposuspension sans
ouverture cutanée. Ce furent les procédés de Pereyra (1959),
Gittes, Stamey (1973), Raz. Si les bons résultas à court terme
dépassaient 80 %, ils se dégradaient rapidement au cours
des premières années, ainsi le taux de continence était de
60 % à un an, et proche de 45 % à dix ans.
L’application de la théorie intégrale de Papa Petros et
celle du hamac de De Lancey, ainsi que l’évolution des
biomatériaux avec la mise au point du polypropylène
tricoté monofilament à larges mailles ont permis le
développement et le succès du TVT rétro-pubien. Avec
un taux de guérison à sept ans supérieur à 80 % et
d’amélioration supérieur à 15 %, plus d’un million de
femmes ont été opérées à ce jour dans le monde avec le
succès que l’on connaı̂t. L’abord rétro-pubien a conduit
néanmoins aux inconvénients de l’abord de la cavité
abdominale et en particulier de plaie vésicale ou
d’exceptionnelles plaies digestives ou vasculaires. Cette
morbidité peropératoire a amené à proposer la voie
transobturatrice afin d’éviter toute complication abdominale. Cette voie d’abord trans-obturatrice a entraı̂né
de nombreux affrontements entre les partisans de la voie
de dehors en dedans ou de dedans en dehors avec de
multiples arguments anatomiques :
– en défaveur de la voie de dehors en dedans : nécessité de dissection plus large avec risque de dénervation uréthrale ou de déplacement de la prothèse, risque
de plaie des culs-de-sac vaginaux, risque vésical, risque
de saignement par plaie de veines vaginales ;
– en défaveur de la voie de dedans en dehors : risque
de plaie du pédicule obturateur, pudendal externe
inférieur ou de branche de l’artère fémorale profonde.
En termes de résultats, la voie obturatrice conduit à
des résultats aussi bons que la voie rétropubienne avec
l’objectif atteint d’une morbidité peropératoire moins
élevée. En dépit des arguments anatomiques avancés, les
voies trans-obturatrices de dedans en dehors ou de dehors
en dedans apportent des résultats similaires et avec une
morbidité, dans des mains expérimentées, identique.
Certains facteurs pronostiques des bandelettes sousuréthrales ont pu être établis : si l’âge et l’obésité ne
conduisent pas à une différence significative en termes de
résultats, ils entraı̂nent une fréquence accrue d’impériosités
de novo et de complications peropératoires. L’incontinence
urinaire mixte conduit à une diminution significative des
résultats subjectifs et objectifs. Plus que l’insuffisance
sphinctérienne, le degré d’hypermobilité uréthrale paraı̂t
un paramètre pronostique très important. La négativité des
manœuvres de Bonney et de Ulmsten conduisant à une
réduction significative du taux de succès. La courbe
d’apprentissage influe sur les résultats et la morbidité. Le
type d’anesthésie ne semble pas avoir d’influence. La
réalisation de gestes associés (hystérectomie ou cure de
prolapsus) ne conduit pas à une différence significative en
terme de résultats mais augmente significativement la
morbidité (dysurie, plaie vésicale).
S166
Concernant la sexualité, la mise en place de bandelettes sous-uréthrales ne paraı̂t pas avoir de conséquences délétères.
Les évolutions récentes en termes de bandelette sousuréthrale se font vers une mini-bandelette avec l’objectif de
réaliser un abord moins invasif comportant une seule incision
vaginale sans abord de l’espace de Retzius, sans abord du trou
obturateur pouvant être implantée sous anesthésie locale pure
avec moins de douleurs post-opératoires. Le futur dira si cette
mini-bandelette est effectivement mini-invasive et si ce
caractère mini-invasif ne se fait pas aux dépens d’une
dégradation des résultats avec le temps.
L’implantation de ballons ACT est une nouvelle
technique faiblement invasive et réversible. Le système
ACT comprend deux ballons qui sont implantés de part et
d’autre du col vésical par mini-incision vaginale et ponction
avec guidage radiologique. Il est possible de pouvoir adapter
la taille des ballons par simple ponction percutanée, en
fonction de l’efficacité clinique. Les bons résultats atteignent
80 % dans certaines séries mais en incluant les injections
multiples et avec un recul maximum de deux ans. Cette
technique, encore en évaluation, est utile dans les incontinences d’effort rebelles aux traitements classiques.
L’injection dans la paroi uréthrale de substance ayant
une consistance de gel est une technique décrite depuis
plus de dix ans mais restée marginale. L’avantage de cette
technique est la réalisation simple, rapide, en externe ou
en ambulatoire, sous anesthésie locale, la possibilité de
refaire une injection ultérieure. L’inconvénient est un
taux de succès nettement inférieur aux bandelettes, de
l’ordre de 60 %, et une dégradation avec le temps.
Plusieurs substances ont été utilisées (collagène, silicone,
graisse autologue...), actuellement c’est préférentiellement le Dextrananomère-acide hyaluronique qui est
utilisé en France avec pour avantage de ne pas présenter
de migration des particules, un matériel spécifique
d’injection, des bons résultats proche de 75 % à un an.
Toutefois, avec ce produit, il est possible d’observer des
rétentions d’urine transitoires dans 20 % des cas, plus
rarement des pseudokystes ont été décrits. D’autres
procédés sont en évaluation comme la radiofréquence
trans-uréthrale dont l’objectif est une réduction de
l’hypermobilité par dénaturation des protéines de la
sous-muqueuse uréthrale.
Cette liste des interventions minimalistes n’est pas close et
s’enrichira dans les prochaines années, mais il est important
que ces procédés soient correctement évalués avant leur mise
sur le marché, que les patients soient informés, que les résultats
soient suivis dans le temps par un registre.
L’illustration des indications potentielles et des
limites des interventions mini-invasives est présentée
au travers de quatre cas cliniques qui seront discutés.
Pelv Perineol (2007) 2: S167–S168
© Springer 2007
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ARTICLE ORIGINAL / ORIGINAL ARTICLE
Comment je fais, comment je traite : système d’alarme
pour énurésie
Formation mé dicale
L. Le Normand
Service d’Urologie CHU de Nantes, France
L’alarme nocturne fait partie depuis longtemps de
l’arsenal thérapeutique pour le traitement de l’énurésie.
Cet arsenal est assez pauvre puisqu’il se résume à : la
desmopressine, les antidépresseurs tricycliques (imipramine, clomipramine) et les systèmes d’alarme.
Son principe est simple et consiste à capter une
humidité périnéale et avertir immédiatement le patient
par une alarme sonore visant à le réveiller et contrôler sa
continence. Il s’agit en fait d’un traitement comportemental. L’Anaes en 2003 [1] a élaboré une évaluation de
ces systèmes d’alarme. Les conclusions en termes
d’efficacité et de tolérance étaient les suivantes :
– À court terme :
la desmopressine serait plus rapidement efficace
que les alarmes ;
il n’a pas été possible de mettre en évidence de
différence d’efficacité entre alarme et desmopressine à l’issue
des traitements, quelle que soit la durée de ces derniers ;
l’association de l’alarme et de la desmopressine
serait plus efficace qu’un traitement par alarme seule.
– À distance de la fin du traitement, ce qui est le plus
pertinent cliniquement, l’alarme serait plus efficace que la
desmopressine. L’intérêt de l’association alarme + desmopressine n’a pas été évalué à distance de la fin du traitement.
Sur le plan économique, le traitement par alarme
nocturne reste à la charge entière des familles, mais le
coût est comparable à celui des couches.
L’intérêt des alarmes réside dans le fait qu’il s’agitir
d’une thérapeutique non agressive pour une pathologie
fonctionnelle dont le taux de guérison spontanée est de
10 à 15 % par an. De plus, en termes d’efficacité, les
différentes études montent que le risque relatif versus
placebo est de 13,3 (5,6-31) et que le taux de rechute est
neuf fois plus faible qu’avec la desmopressine. Cependant, l’obtention du résultat est plus longue qu’avec la
desmopressine. Le taux de rechute variait de 29 à 69 %
selon les séries. L’observance du traitement est médiocre
et le taux d’abandon peut être de 50 %.
Trois appareils sont le plus souvent commercialisés
en France. On trouve beaucoup de modèles différents à
l’étranger :
– le PIPI-STOP®, système le plus ancien, est fabriqué
par le Laboratoire Bourgeois et loué en pharmacie.
L’appareil comporte une mallette qui contient la pile
électrique, le système de sonnerie et une alèse, entourant
la sonde électrique. Cette couche est sensible à l’humidité
et reliée à la mallette par un fil suffisamment long pour
permettre les mouvements de l’enfant pendant son
sommeil ;
– le système WETSTOP® (société Sega Électronique)
doit être commandé au distributeur. Il comporte une
pièce de tissu que l’on fixe au slip par un Velcro. Un
contacteur est glissé à l’intérieur et déclenche un signal
sonore (adapté au sommeil habituellement profond de
l’enfant) fixé par un autre Velcro sur l’épaule du pyjama
ou d’un T-shirt, ainsi proche de l’oreille. Les deux
éléments sont reliés par un fil suffisamment long pour
permettre les mouvements de l’enfant pendant son
sommeil. La sonnerie ne s’interrompt que lorsque
l’enfant débranche l’appareil ;
– le système HALTUR® (société Nemara-ActionSCAD) doit être commandé au distributeur. Il utilise le
même principe (sonnerie déclenchée par les premières
gouttes d’urine). La sonde est entourée d’une pochette en
papier-filtre, elle est de petite taille et d’entretien facile.
On change la pochette au lieu de laver la couche, mais il
faut sécher la sonde pour arrêter la sonnerie. Le boı̂tier
contient pile et sonnerie ; un écouteur souple y est
branché, l’autre extrémité se fixe sur l’oreille. La sonnerie
est uniquement perçue par l’enfant.
Tous les produits ont été recensés par le travail de
l’Anaes et le tableau des différents produits et prix (en
2002) est restitué (voir page survante).
Mais beaucoup de ces produits sont actuellement
difficiles à trouver. D’autres sont accessibles actuellement :
S168
Nom
Haltur
®
Pipi-Stop®
Distributeur
Prix (1997)
Caracté ristiques
Société NemaraAction-Scad,
Meudon-La-Forêt
(France)
Laboratoire
Bourgeois, Le
Quesnoy (France)
76 e (+ 10,3 e)
Sonde entourée d’un papier
filtre, placée dans le slip et
reliée à un boı̂tier sonore avec
écouteur souple
Couche de tissu placée dans le
slip ou sous le siège de l’enfant,
reliée à un (consommables)
avertisseur sonore placé à côté
du lit
Contact dans une pochette de
feutre placée dans le slip, reliée
à une source sonore située sur
l’épaule de l’enfant
Contact dans une alèse reliée à
une source sonore disposée à
côté du lit Accompagnement
téléphonique
Absence de fil reliant capteur et
sonnerie d’éveil; inclusion d’un
vibreur en alternative à la
sonnerie
Système d’alarme par impulsion électrique sous forme de
bague de doigt
Capteur d’humidité en plastique fixé par un clip aux sousvêtements et relié à une alarme
sonore sélective pour les artéfacts (transpiration)
Petit matelas ou mini-serviette
absorbante, relié à un boı̂tier
pouvant délivrer une ou plusieurs tonalités
Contacteur fixé au slip relié à
une Source sonore miniaturisée
au niveau de l’épaule du
pyjama
Tissu-contact fixé au slip et
relié à une source sonore sur
l’épaule du pyjama
14 e/mois (location)
+ 10 e (consommables)
Wet-Stop®
Laboratoire Sega,
Paris (France)
104 e
Énurésie-Système®
Énurésie-Système,
Paris (France)
549 e
Rodger®
Société ABS,
Saint-Michel-surMeurthe (France)
120 à 130 e
+ 25 à 30 e (consommables)
Enuresis Alarm®
Astrid Leisuer,
Royaume-Uni
69 e
Malem Enuresis Alarm®
Enuresis Resource
and Information
Centre,
Royaume-Uni
Medical Products
Inc, États-Unis
71 e
Enureflex®
Nytone®
Rapido-Sec®
Karl Bachmann
AG, Suisse
-
131 e location possible
Ledoux Système : un système sans fil à 272,30 euros !
(Canada)
Easydry : 39 euros (Danemark)
Méthode Stop Enurésie Enghien-les-Bains ou Urinoarrêt (Canada)...
En pratique :
Je ne prescris un traitement par alarme :
– qu’après avoir expliqué en détail à l’enfant et aux
parents ce qu’est une énurésie, les différents traitements... la consultation est longue ;
– qu’après avoir vérifié que l’enfant était motivé pour
ce traitement (on ne doit pas lui imposer) ;
– il faut expliquer que le résultat n’est pas immédiat
et il faut persévérer ;
– qu’il faut une période d’au moins deux semaines
pour arrêter le traitement et ne pas hésiter à le reprendre
en cas de récidive.
Référence
1. Corbillon E, Poullie A-I, Devaud C, et al. (2004) Évaluation
des systèmes d’alarme dans le traitement de l’énurésie
nocturne primaire monosymptomatique. Mars 2003. Arch
Pediatr 11: 474-9
Pelv Perineol (2007) 2: S169–S171
© Springer 2007
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ARTICLE ORIGINAL / ORIGINAL ARTICLE
Comment je fais, comment je traite : une coccygodynie
Formation mé dicale
T. Riant 1,2 , M. Guérinéau 1,3 , J.-J. Labat 1,4 , R. Robert 1,5
1
Centre fédératif des troubles fonctionnels de la sphère pelvipérinéale, CHU de Nantes, place Amélie-Ricordeau,
F-44093 Nantes cedex 01, France
2
UETD M.-Bensignor, centre Catherine-de-Sienne, 2, rue Tabarly, F-44202, Nantes cedex
3
17, allée du commandant Charcot, F-44000 Nantes, France
4
Service d’Urologie, CHU de Nantes, place Amélie-Ricordeau, F-44093 Nantes, cedex 01, France
5
Service de Neurotraumatologie, CHU de Nantes, place Amélie-Ricordeau, F-44093 Nantes, cedex 01, France
Introduction
Le diagnostic
La coccygodynie commune est une entité exclusivement
clinique définie selon Maigne par une douleur de la
région coccygienne se majorant en position assise et à la
pression du coccyx (externe et/ou interne). L’examen
clinique ne doit pas retrouver de déficit neurologique
pouvant faire évoquer une autre étiologie aux douleurs,
que les examens complémentaires ne mettent pas en
évidence d’autres pathologies pouvant expliquer les
troubles (hors luxation, hyper-mobilité des pièces
coccygiennes, ou épine coccygienne cf. infra).
Sa fréquence exacte est mal connue, son pronostic
« naturel » est lui-même peu étudié. Néanmoins,
l’intensité de la douleur, son caractère fortement
invalidant, interdisant la position assise, pouvant être à
l’origine d’une impossibilité de travailler, pouvant être
parfois être responsable dyspareunie, impose le plus
souvent une prise en charge.
Plusieurs types de traitement ont été proposés soit à
visée générale (antalgiques, antidépresseurs, anti-épileptiques) soit à visée plus spécifique (physiothérapie,
infiltrations, voire chirurgie).
Sans nier l’indispensable apport des traitements plus
« globaux », nous focaliserons notre propos sur les
traitements plus spécifiques. Au premier rang desquels
se trouve la confirmation du diagnostic.
En effet, comme pour toute douleur, particulièrement
chronique, pouvant s’intégrer dans une histoire de vie
parfois complexe, ne s’accompagnant pas de signe
objectif, la tentation est grande d’attribuer à la tête du
malade ce que la tête des médecins ne sait pas (encore)
parfaitement expliquer.
Ainsi donner un nom, relocaliser l’origine de la douleur
au lieu douloureux est une étape Thé rapeutique indispensable qui permet en outre de proposer beaucoup plus
facilement des traitements adjuvants de type adaptatif.
La clinique premiè re é tape du diagnostic
et du traitement
Dans sa forme typique et isolée, la coccygodynie est de
diagnostic relativement aisé : une douleur localisée au
coccyx, fortement positionnelle, se majorant en position
assise surtout en arrière, pouvant se majorer de façon
instantanée lors du relevé (évoquant dans ce cas une
hyper-mobilité coccygienne), disparaissant en position
debout, en décubitus. Au toucher rectal on retrouve une
douleur à la palpation du coccyx avec souvent une
hypertonie douloureuse des releveurs de l’anus. On
retrouve en outre une notion de chute violente sur les
fesses dans un passé plus ou moins ancien.
Malheureusement, la situation est parfois beaucoup
plus complexe.
Le coccyx des patients ou du moins ce qu’ils
imaginent être le coccyx n’est parfois pas localisé là où
l’anatomie le voudrait :
La coccygodynie peut être responsable d’une véritable
allodynie sacrococcygienne rendant le décubitus dorsal
douloureux et l’examen clinique peu aisé.
Les douleurs peuvent s’étendre à l’ensemble du
périnée en antérieur pouvant en imposer pour une
névralgie pudendale voire une névralgie clunéale inférieure. Elles peuvent aussi concerner la région sacrée et
la région glutéale.
La notion de traumatisme antérieur (chute, accouchement) peut-être absente.
C’est dire toute l’importance d’un interrogatoire des
plus soigneux, nécessairement long. Pour notre part nous
proposons volontiers au patient, après avoir bien défini
les zones en cause, d’évaluer quelles sont les principales
zones douloureuses au moyen d’une échelle visuelle
analogique. Cet outil permet de mettre en évidence des
S170
douleurs situées par exemple pour 70 % au niveau du
coccyx, 20 % au niveau de l’anus, 15 % au niveau de la
verge. Cet outil permet d’orienter un peu le diagnostic
dans les cas difficiles, sans qu’il soit parfois possible de
trancher formellement.
Examens complémentaires
Outre les examens permettant d’exclure une pathologie
organique sous-jacente (IRM, scanner, bilan coloproctologique, voire urinaire), l’examen indispensable à réaliser
est celui d’une radio simple du coccyx de profil [1].
Mais radio simple en position de contrainte c’est-àdire douloureuse et donc en position assise d’inconfort
(en arrière, durant un temps suffisamment long).
Radio qu’il faudra comparer à un cliché en position
debout (pendant au moins dix minutes) afin de mettre en
évidence :
– soit mobilité de plus de 25 et présente dans 25 %
des cas de coccygodynies environ ;
– soit une luxation postérieure (que l’on constate
chez environ 25 % des cas environ) ;
– soit une « épine » coccygienne (environ 15 % des cas) ;
– soit une absence de toute lésion que l’on retrouve
dans environ 40 % des cas de coccygodynies communes.
Comment nous traitons ?
Physiothérapie
Le traitement par physiothérapie est celui que nous
proposons en première intention. Il est d’autant plus
intéressant que les symptômes sont récents, qu’il existe
une notion de syndrome myofacial (releveur de l’anus et
transverse profond principalement).
Elle fait appel à des techniques de lever des tensions
musculaires, de décontraction des muscles considérés
par mouvements appuyés de très faibles amplitudes dans
le sens physiologique : « raccourcissement »
Pour notre part, nous n’utilisons occasionnellement les
techniques préconisées par Maigne avec un doigt intrarectal
(repositionnement du coccyx). En effet, l’allodynie fréquente
de la région, le caractère intrusif de la manœuvre nous rend
prudent quant à son utilisation.
Infiltrations
Infiltrations des disques sacrococcygiens
Réalisées sous scopie, avec un taux de succès avoisinant les
70 % [2], une incidence basse de complications infectieuses,
il s’agit de la technique de référence.
Infiltration du ganglion impar [3]
Le ganglion Impar ou de Walther est le dernier ganglion
des chaı̂nes sympathiques lombaires qu’il réunit en avant
de l’articulation sacrococcygienne. Son infiltration a été
proposée dans le cadre des douleurs anales chroniques,
et dans le cadre des douleurs périnéales en rapport avec
des cancers pelvipérinéaux.
Réalisée soit sous scanner, soit sous scopie. Elle peut
être soit transacrococcygienne (réalisant donc une
infiltration sacrococcygienne au passage) soit sous
sacrococcygienne si un abord latéral est choisi.
Elle offre la possibilité, en cas de succès uniquement
transitoire de proposer éventuellement et prudemment
soit une radiofréquence, soit une phénolisation.
Infiltration sous-cutanée continue
Nous la réservons aux formes avec allodynie. Le principe
est d’introduire un cathéter en sous-cutané dont l’orifice
terminal se retrouvera en regard de l’articulation
sacrococcygien dans le but de bloquer les nerfs de
Trolard. On débute alors une perfusion continue d’anesthésiques locaux pendant quelques jours.
Infiltration des ligaments sacroépineux [4].
De façon plus récente, nous avons proposé, dans le
cadre de douleurs coccygoanales avec douleurs coccygiennes prépondérantes, avec inconfort maximal en
position assise en arrière, la réalisation d’infiltrations
au niveau des ligaments sacroépineux comme cela est
réalisé dans le cadre des névralgies pudendales.
Au moins à court terme, nous avons obtenu un bloc
complet des douleurs chez sept des dix patients qui ont
été infiltrés.
Bien que fort récents, bien qu’insuffisamment
étudiés les résultats préliminaires laissent à penser
que certaines coccygodynies pourraient être en
rapport avec une pathologie ligamentaire. Cela expliquerait les douleurs périnéales associées et pourrait ultérieurement faire proposer en cas d’échec des traitements
infiltratifs, une chirurgie au niveau des ligaments
sacroépineux. L’avantage est que la section des LSE a
prouvé son innocuité dans le traitement des névralgies
pudendales.
Chirurgie
L’ensemble de la littérature s’accorde pour donner une
place à la chirurgie dans le traitement des coccygodynies,
en particulier lorsqu’elles sont d’origine post-traumatique, rebelles aux traitements médicaux (y compris
infiltratifs) et qu’il existe une instabilité dynamique. Soit
coccygienne, soit plus communément coccygectomie
partielle. Les résultats publiés sont globalement bons
avec une amélioration constatée chez plus de 70 % des
patients [5,6].
Pour notre part, hasard ou biais de recrutement, nous
avons été confrontés à des échecs de la chirurgie, voire
selon les dires des patients (mais nous n’avions pas
l’évaluation initiale) à des aggravations majeures.
S171
Toujours est-il que nous ne proposons pas actuellement de coccygectomie.
Conclusions
La prise en charge des coccygodynies n’est pas encore
complètement formalisée. La place de chaque type de
traitement est encore à définir.
Il demeure la place essentielle de l’étape diagnostique
qui constitue en elle-même un début de traitement en ce
sens qu’elle relocalise le problème (quand on a mal au
coccyx, l’origine n’est a priori pas psychiatrique) et que
d’autre part, elle présuppose l’établissement d’un contrat
informel (objectifs réalisables, limites à respecter,
traitement de type tentative treatment, suivi).
En effet, la prise en charge ne saurait se résumer à un
catalogue de techniques plus ou moins élaborées et le
docteur en médecine doit savoir redevenir médecin.
Références
1. Maigne JY Guedj S, Fautrel B (1992) Coccygodynia: value
of dynamic lateral x-ray films in sitting position. Rev
Rhum Mal Osteoartic 59(11): 728-31
2. Maigne JY (2003) Coccygodynie. Juil.aout.sept. numéro
IV, 67-72
3. Riant T, Ramée F, Pauvreau O, Labat J-J, Robert R,
Guérineau M (2007) Techniques anesthésio-algologiques
dans le cadre des douleurs cancéreuses abdominopelviennes. Doul. et Analg 1: 1-11
4. Riant T, Labat JJ, Robert R, Guérineau M (2007) Blocs
anesthésiques pudendaux dans le cadre de la névralgie
pudendale par entrapment : indications, techniques,
interprétation. Pelv perineol 1: 78-85
5. Maigne JY, Lagauche D, Doursounian L (2000) Instability of
the coccyx in coccydynia. J Bone Joint Surg Br 82(7): 1038-41
6. Mouhsine E, Garofalo R, Chevalley F, et al. (2006)
Posttraumatic coccygeal instability. Spine J. 6(5): 544-9.
Epub 2006 Jul 26
Pelv Perineol (2007) 2: S172
© Springer 2007
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ARTICLE ORIGINAL / ORIGINAL ARTICLE
Rétention urinaire et électrophysiologie
dans les syndromes de la queue-de-cheval
Mise au point : Club d’é lectrophysiologie
A.-G. Herbaut
Club d’électrophysiologie périnéale (CEP), Service de Neurologie, ULB hôpital Erasme, 1070 Bruxelles, Belgique
Les syndromes de la queue-de-cheval sont bien
connus des neurologues et des neurochirurgiens. Cependant, ils peuvent se manifester par un trouble urinaire ou
sexuel relativement isolé et en imposer pour un problème
urologique.
Le but de cet exposé est, dans une première partie,
d’apprécier la fréquence et l’importance des troubles
urinaires de type dysurie-rétention en fonction des
différentes étiologies de syndrome de la queue-de-cheval,
qu’ils soient congénitaux, discaux, dégénératifs, tumoraux, traumatiques ou encore viraux.
Dans une seconde partie, nous verrons l’intérêt de
l’électrophysiologie périnéale comme aide au diagnostic,
mais également comme aide peropératoire pour le
chirurgien et enfin, comme aide pronostique dans
l’évaluation des séquelles neuro-urologiques.
Pelv Perineol (2007) 2: S173–S176
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ARTICLE ORIGINAL / ORIGINAL ARTICLE
Les explorations du système nerveux autonome
au cours des rétentions d’urine
Mise au point : Club d’é lectrophysiologie
G. Amarenco, K. Hubeaux, P. Raibaut
Service de Rééducation Neurologique et d’Explorations périnéales, hôpital Rothschild, Assistance publique-Hôpitaux de Paris,
Unité Inserm U731 UPMC
Introduction
Le contrôle neurologique de l’appareil vésico-sphinctérien est
sous étroite dépendance du système nerveux autonome
(SNA). L’équilibre vésico-sphinctérien est ainsi le fait d’une
balance harmonieuse entre le système nerveux sympathique et
le système nerveux parasympathique. La rupture de cet
équilibre dans le cadre d’une lésion spécifique du SNA peut
conduire à l’apparition de troubles vésico-sphinctériens et
tout particulièrement de dysurie voire de rétention d’urines.
Ces pathologies touchent en règle non seulement le contingent
autonome à destinée périnéale mais aussi les différentes fibres
involontaires et automatiques régissant le fonctionnement
viscéral et tout particulièrement cardio-vasculaire. Ces
dérèglements peuvent être primaires (maladies neurologiques
avec atteinte du SNA comme les atrophies multisystématisées)
ou secondaires (diabète, amylose, certains syndromes paranéoplasiques...). Il existe même des dysfonctionnements a
minima du SNA, n’ayant qu’une traduction vésicale isolée en
termes de symptomatologie clinique (dysurie de la femme,
certains syndromes cliniques d’hyperactivité vésicale...). Ces
dysautonomies primaires à expression vésicale pure, peuvent
s’investiguer par les tests cardio-vasculaires de la fonction
autonome (TCVFA), la régulation du rythme cardiaque en
conditions expérimentales représentant une fenêtre privilégiée d’observation du SNA et de sa modulation.
C’est ainsi qu’à côté de l’analyse des symptômes
cliniques, différents tests d’exploration cardio-vasculaire
du SNA, initialement décrits par Ewing [1] sont utilisés.
Ces tests, basés sur l’étude des variations spontanées et
provoquées de la fréquence cardiaque et de la pression
artérielle (PA) ont bénéficié de la mise au point de
méthodes d’enregistrement continu non invasives [2].
Pour préciser les différents mécanismes et modalités de
régulation cardiovasculaire du SNA, on dispose désormais d’outils mathématiques puissants permettant
l’analyse de la variabilité de la fréquence cardiaque et
de la pression artérielle [3,4]. Enfin, les réponses
cutanées végétatives permettent une autre approche,
peu invasive, du contingent sympathique à destinée
périnéale.
Les réponses cutanées sympathiques
Les potentiels évoqués cutanés sympathiques (PECS) sont
le fait d’une variation de résistance des tissus cutanés
induite par la stimulation des glandes sudoripares,
secondaire à l’activation des fibres non myélinisées de
type C des nerfs sympathiques efférents qui innervent ces
glandes. S’ils sont depuis quelques années utilisés dans
l’enquête étiologique des troubles génitosexuels [5,6], leur
utilisation dans l’expertise diagnostique des autres troubles
neuropérinéaux (vésicosphinctériens) est plus récente. Les
réponses cutanées enregistrées, (potentiels évoqués cutanés
sympathiques : PECS) dont la terminologie a varié selon les
époques et les auteurs sont induits par des stimuli
« éveillant » divers telles les stimulations sonores et
électriques. Les PECS permettent l’étude du système
nerveux végétatif sympathique. Habituellement altérés
dans les lésions axonales sévères, les PECS sont conservés
au cours des neuropathies périphériques de type démyélinisant. Ils sont ainsi perturbés (absence de réponse) en
cas de neuropathie diabétique, tout particulièrement en cas
de dysrégulation végétative, sans que l’on puisse effectuer
de corrélations avec un symptôme donné de dysautonomie.
Il semble que seule l’abolition de la réponse soit un bon
élément. En effet, même si la valeur des différentes latences
est similaire selon les auteurs et parfaitement reproductible
il semble que la décharge des glandes sudoripares réponde
à la loi du « tout ou rien ». En revanche, l’amplitude de la
réponse a un intérêt potentiel. Si la latence mesure
l’ensemble de la boucle réflexe (voie afférente des fibres
myélinisées à conduction rapide, voie efférente des fibres
non myélinisées à conduction lente), l’amplitude serait le
reflet de la densité des glandes sudoripares activables et
donc permettrait une bonne appréciation de l’activité
périphérique sympathique. Cependant, nous avons vu
l’extrême variabilité de l’amplitude de la réponse chez les
S174
sujets normaux ( 50), ne permettant pas ainsi son
utilisation en clinique. Seule l’abolition de la réponse peut
donc être retenue en faveur d’une atteinte du système
nerveux sympathique, tout en sachant que la présence
d’une réponse ne préjuge pas de son intégrité.
Les tests cardio-vasculaires d’exploration du SNA
Ces tests, initialement décrits par Ewing [1], ont pour
objectif d’apprécier la régulation cardio-vasculaire par le
SNA. Ils sont basés sur l’analyse d’enregistrements en
continu de la fréquence cardiaque et de la pression
artérielle digitale de façon non invasive par méthode
photopléthymographique [2,3,4,7,8,9].
Les modalité s d’enregistrement des donné es
Un état de stabilité parfait du SNA doit être obtenu avant la
réalisation de tout test cardio-vasculaire. Les sujets doivent
être au repos depuis au moins 20 minutes dans une pièce
sombre, sans bruit. Les patients ne doivent pas être
sous imprégnation médicamenteuse susceptible d’interférer
avec l’enregistrement des paramètres végétatifs : anticholinergique, antidépresseur tricyclique, cholinomimétique,
bêtabloqueur, alphastimulant, alpha 1 bloqueur, alpha 2
agoniste (clonidine, prasozine, yohimbine).
La recherche d’une hypotension orthostatique
Le premier des tests végétatifs utilisé est une recherche
d’hypotension orthostatique définie par une chute de la
tension artérielle systolique d’au moins 20 mmHg et ou
de la diastolique d’au moins 10 mmHg à une, trois et cinq
minutes après le lever du patient.
L’épreuve d’orthostatisme actif induit d’abord une
accélération de la FC dans les premières secondes suivant
le passage à la position debout, pour atteindre un maximum
vers la 15e seconde, qui laisse place secondairement à un
ralentissement, maximal vers la 30e seconde. Le résultat est
exprimé par le rapport de la FC maximale à la FC minimale.
L’hypotension orthostatique, strictement d’origine autonomique, est en relation avec une atteinte sympathique,
ainsi qu’en témoigne une baisse des taux plasmatiques de
noradrénaline. Au contraire, la variété hyperadrénergique
de l’hypotension orthostatique est associée à une hypovolémie ou à une anémie, et non à une neuropathie
autonome cardiovasculaire (NAC). Enfin, l’hypotension
orthostatique ne peut être rattachée à la dysautonomie
qu’après avoir écarté des facteurs iatrogènes, comme des
diurétiques, des vasodilatateurs, des dérivés nitrés, des
antidépresseurs tricycliques ou des phénothiazines.
Le test au froid (cold pressor test)
Il explore également le système nerveux sympathique. Il
consiste à plonger la main du sujet pendant une minute dans
une eau à 4 C et à observer les réponses tensionnelles sur le
bras controlatéral. En situation physiologique, il y a mis en
jeu du système nerveux sympathique et réponse vasopressive. L’absence d’augmentation de la tension artérielle
systolique sur le bras controlatéral, après une minute
d’immersion de la main dans l’eau froide, est considérée
comme anormale. La réponse s’effectue par les voies des
fibres afférentes thermoalgiques et des fibres efférentes
sympathiques vasoconstrictives.
L’é preuve de Valsalva
Chez le sujet normal, la manœuvre de Valsalva induit
une modification tensionnelle et de la fréquence cardiaque qui peut être absente en cas de neuropathie
végétative.
Le rapport de Valsalva étudie les modifications du
rythme cardiaque et reflète l’intégrité vagale et des
barorécepteurs. Au cours de la mesure, l’augmentation
de la pression intrathoracique s’associe à une tachycardie
due à une inhibition vagale induite par la baisse de la
pression artérielle. Après l’arrêt de l’effort, il se produit
une bradycardie réflexe par stimulation vagale.
La variabilité de l’espace RR est étudiée par enregistrement électrocardiographique continu au décours
d’une manœuvre de Valsalva pour laquelle on demande
au patient, en position assise, d’exsuffler dans une
seringue reliée à un sphygmomanomètre. L’exsuflation
doit être suffisamment importante pour que l’aiguille du
sphygmomanomètre soit bloquée sur la valeur de
40 mmHg. Pendant 15 secondes. L’enregistrement
électrocardiographique continue, permet de déterminer
la fréquence cardiaque et la valeur des espaces RR
pendant toute la manœuvre. Le ratio Valsalva (RR le plus
long avant la manœuvre sur RR le plus court après la
manœuvre) doit être supérieur à 1,10.
Au cours de la phase active se produit une accélération cardiaque. Lorsque le Valsalva est relâché, la FC
ralentit. Le rapport de Valsalva est égal au rapport FC
maximale/FC minimale. Il est préférable de répéter le test
trois fois et d’établir la moyenne des trois résultats. Il
faut rappeler que cette épreuve ne doit pas être réalisée
chez les patients ayant une rétinopathie diabétique
sévère, car il existe un risque potentiel d’induire une
hémorragie rétinienne.
Il est à noter que cette technique est dépendante de
nombreuses variables : âge, sexe, position du sujet,
diverses médications, durée de l’effort, pression expiratoire, volume inspiratoire.
L’é preuve de ventilations amples dirigé es
Une arythmie sinusale d’origine respiratoire est physiologique et dépend de l’activité vagale : celle-ci diminue
lors de la stimulation des récepteurs pulmonaires par
l’étirement.
S175
La variabilité de l’espace RR est étudiée par enregistrement électrocardiographique continu au décours d’une
manœuvre de ventilations amples dirigées, pour laquelle on
demande à la patiente de réaliser une succession d’inspirations et d’expirations profondes de cinq secondes
chacune et ce pendant une minute. Le patient doit être
assis, détendu. L’enregistrement électrocardiographique
permet de déterminer les variations de fréquence cardiaque
et l’espace RR avec un ratio RR (moyenne des espaces RR
expiratoires sur moyenne des espaces RR inspiratoires) qui
doit être supérieur à 1,2 (la variation du pouls doit être
supérieure à 15 battements/minute). Une valeur moyenne est
établie à partir de trois cycles respiratoires.
L’absence de ces variations physiologiques de la
fréquence cardiaque lors des mouvements respiratoires,
est le témoin d’une atteinte du système parasympathique.
L’épreuve de respiration profonde doit être effectuée
en demandant au patient de s’adapter préalablement à ce
type de respiration. Le sujet doit réaliser en décubitus six
cycles respiratoires profonds en une minute. La fréquence cardiaque (FC) maximale est atteinte en inspiration (I) et la FC minimale en expiration (E). Le résultat
est exprimé par le rapport I/E.
Il est à noter que cette technique est dépendante de
nombreuses variables : âge, fréquence respiratoire,
méthodes d’analyse, hypocapnie, activité sympathique,
position du sujet, salicylates et autres médications,
profondeur de la respiration, obésité.
Contraction isomé trique de l’avant-bras (Hand grip)
La réponse pressive (sous dépendance sympathique) est
étudiée lors d’une épreuve de contraction isométrique de
l’avant-bras à 30 % de la force maximale (dynamomètre
maintenu dans la main) et ce pendant cinq minutes. Sont
calculées les variations des pressions artérielles systolique et diastolique en fin de test. Cette contraction
soutenue entraı̂ne une augmentation de la pression
artérielle et de la fréquence cardiaque. Chez le sujet
normal, la pression artérielle diastolique doit augmenter
de 10 mmHg. Ce test permet d’explorer les fibres de petit
calibre de la voie efférente sympathique de l’arc réflexe.
Ré ponse cardiaque à l’orthostatisme (rapport 30/15)
Lors du passage en orthostatisme, la PA systolique n’est
pas modifiée (chute inférieure) à 10 mmHg) alors que la
diastolique augmente. L’activité vagale diminue mais
l’activité parasympathique est accrue dans les muscles.
Les résistances périphériques et le tonus veineux augmentent. Chez le sujet normal, la mise en orthostatisme
détermine une tachycardie maximale vers le 15e battement
puis une bradycardie vers le 30e battement. La tachycardie
réflexe, d’origine vagale, est abolie par l’atropine et non
influencée par les bêtabloquants. Cette manœuvre étudie
le rapport 30/15 (rapport de l’intervalle RR pris aux
environs du 30e battement après un lever actif sur celui
pris aux environs du 15e battement). L’augmentation du
pouls varie selon l’âge de 11 à 29 battements/minute et le
rapport 30/15 doit être supérieur à 1,04. En cas d’atteinte
parasympathique, la fréquence cardiaque augmente peu
ou pas en orthostatisme.
Selon les critères d’Ewing on retient le diagnostic de
dysautonomie si deux tests au moins sont perturbés [1].
Analyse de la variabilité à court terme
de la fréquence cardiaque et de la pression
artérielle [10,11]
Même au repos les signaux de FC et de PA varient en
permanence sous l’influence modulatrice du SNA. Les
variations de FC et de PA peuvent être simultanées et
variées soit dans le même sens principalement sous l’effet
d’une activation sympathique, soit le plus souvent en sens
inverse suggérant la mise en jeu du baroréflexe. FC et PA
présentent des variations en fonction de l’activité, de la
posture et des émotions. Ainsi, sur des enregistrements de
quelques minutes en conditions stationnaires, la fréquence
cardiaque et la pression artérielle décrivent des oscillations
de périodes et de déterminismes différents.
Différents types d’analyses mathématiques du signal
peuvent être utilisées pour apprécier cette variabilité de la PA
et de la FC. Les analyses dans le domaine temporel se basent
sur l’analyse statistique des variations de l’intervalle RR
(écart-type, variance). Associées à des représentations
géométriques au cours du temps sur des enregistrements
ECG de courte ou de longue durée (Holter ECG sur 24
heures), elles permettent le calcul d’indices divers sous
dominance ortho- ou parasympathique. Les techniques
d’analyses fréquentielles permettent de détecter les différentes oscillations périodiques composant un tracé de FC ou de
PA et qui interviennent chacun à une fréquence différente.
On utilise principalement la Transformée de Fourier Rapide
(Fast Fourier Transform ou FFT). Dans l’analyse spectrale, les
signaux de fréquence cardiaque et de pression sanguine
artérielle peuvent être décomposés en une bande de basses
fréquences (40-150 mHz), et une bande de hautes fréquences
(150-400 mHz). Pour la fréquence cardiaque, les basses
fréquences dépendent à la fois de la modulation sympathique
et parasympathique alors que les hautes fréquences sont
représentatives de l’activité vagale. Pour la pression artérielle,
la bande de basses fréquences reflète l’influence orthosympathique et la bande de hautes fréquences dépend essentiellement des variations d’origine mécanique liées aux
fluctuations de la pression intrathoracique.
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Pelv Perineol (2007) 2: S177–S179
© Springer 2007
DOI
ARTICLE ORIGINAL / ORIGINAL ARTICLE
Chirurgie du prolapsus. La dyspareunie post-opératoire
Table Ronde
B. Fatton 1 , M. Cosson 2 , R. de Tarac 3 , P. Grunberg 1
1
2
3
Unité d’Urogynécologie CHU de Clermont-Ferrand, France
Hôpital Jeanne-de-Flandre, CHU de Lille, France
Hôpital Carémeau CHU de Nı̂mes, France
La question du retentissement des troubles de la statique
pelvienne et de leur traitement sur la sexualité a toujours été
d’importance mais devient plus que jamais d’actualité avec
la diffusion rapide des techniques de renforcements
prothétiques par voie vaginale. Nous disposons à ce jour
de plusieurs outils de mesure spécifiques de la sexualité mais
peu sont ciblés sur les troubles de la statique pelvienne. Le
PISQ dans ses formes courtes ou longues reste à ce jour le
plus fréquemment utilisé pour les évaluations pré- et postopératoires mais délivre des informations parfois incomplètes notamment pour les contrôles après chirurgie
prothétique. À cette faiblesse, s’ajoute aussi le problème de
sa validation en langue française qui fait actuellement l’objet
de travaux. La mise au point d’un outil tout spécifiquement
dévolu à l’évaluation du résultat sexuel des interventions
pour prolapsus (avec ou sans prothèses) apparaı̂t plus que
jamais justifiée et retient l’attention des sociétés savantes qui
devraient très prochainement porter ce projet.
Ce forum sera l’occasion de présenter une synthèse des
résultats sexuels rapportés après chirurgie du prolapsus par
voie « haute » et par voie « basse » avec ou sans utilisation
de prothèses. Il s’attachera aussi à évaluer nos pratiques
pour préciser l’impact sexuel de nos interventions et de
définir le degré d’acceptabilité et le taux de réponses des
patientes face à l’utilisation de tes questionnaires.
Dyspareunies post-opératoires après chirurgie voie haute ?
M. Cosson, M. Boukerrou, J.-P. Lucot, P. Collinet
Pôle de gynécologie, hôpital Jeanne-de-Flandres, faculté
de médecine de Lille-II, CHRU de Lille, France
Ce sujet présente plusieurs intérêts :
Il s’agit indéniablement d’un sujet d’actualité, et même
d’actualité brûlante puisqu’on attend dans les prochains
jours ou semaines la publication du rapport de la HAS sur ce
thème avec des conclusions temporaires qui ne sont pas en
faveur des techniques de mise en place d’implants prothétiques par voie vaginale. La plupart des reproches
concernant le défaut d’évaluation de ces techniques portent
sur le risque de rétraction prothétique secondaire et donc de
dyspareunies post-opératoires après mise en place de ces
matériaux par voie vaginale.
La mise en place de prothèses par voie haute, c’est-àdire au cours des promontofixations, ou plus précisément des ligamentopexies postérieures est considérée
par de nombreux médecins comme la technique de
référence alors qu’elle n’a jamais fait l’objet d’évaluation
précise en particulier dans ce domaine.
La technique opératoire des promontofixations est
variable d’un opérateur à l’autre dans le nombre de
prothèse mise en place, les gestes associés et même pour
la mise en place des prothèses, variable par leur taille,
leur mode de suspension et leur lieu de suspension,
toutes modifications responsables de risques variables de
dyspareunie post-opératoire dans notre expérience.
L’étude de la littérature ne retrouve pas de publication
récente majeure concernant les ligamentopexies postérieures par laparotomie et la grande majorité des publications
concernent les voies cœlioscopiques et sont rétrospectives
ou n’évaluent pas la sexualité post-opératoire...
Un travail sur ce sujet est donc nécessairement
frustrant étant donné le très petit nombre de publications portant sur le sujet et l’absence presque complète
d’études prospectives...
Nous nous sommes appuyés dans cette courte étude
de la littérature sur les publications et le plan de la
Cochrane data base auquel nous avons rajouté la revue
de littérature concernant les ligamentopexies par laparotomies publiée par Nygaard en 2004.
E´tude de la litté rature
L’étude de Benson [2], a comparé le traitement chirurgical
d’un prolapsus du mur vaginal antérieur de grade II selon la
classification de Baden et Walker. Deux groupes ont été
constitués : le premier groupe de patientes a été opéré par
sacro-spinofixation vaginale (42) ; le deuxième a eu une
promontofixation par laparotomie (38). Le principal critère
de jugement était la récidive clinique. L’âge moyen des
S178
patientes était de 64,5 ans. Le suivi moyen était de 2,5 ans. On
notait un taux d’efficacité du traitement significativement
plus important pour les patientes opérées par voie abdominale (58/29 %). De plus, le taux de réintervention pour
insatisfaction était plus important dans le groupe vaginal
(33/16 %) mais cela concernait avant tout les incontinences
urinaires secondaires. Il n’est pas noté dans cette étude de cas
de dyspareunies post-opératoire après voie haute.
L’étude de Maher [4] a comparé, sur 95 patientes, avec
un suivi de 24 mois, les résultats cliniques concernant des
prolapsus vaginaux post-hystérectomie traitées soit par
sacrocolpopexie abdominale avec pose de prothèse de
Polypropylène (47 patientes), soit par sacrospinofixation
vaginale avec du fil de PDS (48 patientes). L’âge moyen des
patientes était de 63,13 ans. Maher et al. n’ont pas mis en
évidence de différence significative en termes de succès
thérapeutique, de récidive clinique entre les deux groupes.
L’étude de Nygaard note parmi des études majoritairement rétrospectives un taux de réintervention secondaire pour prolapsus récidivant avec six mois à trois ans
de recul d’environ 5 %. Le taux d’exposition de prothèse
secondaire est d’environ 3,4 %. On note en passant un
taux de réintervention pour occlusion de 1,1 %...
Cet auteur note un défaut majeur d’évaluation de la
sexualité pré- et post-opératoire et des limites méthodologiques importantes dans les rares études rapportant
des résultats. La plupart des dyspareunies rapportées
semblent liées à des gestes associés notamment à un type
de périnéorraphie ou de geste urinaire associé.
De nombreux auteurs ne rapportent aucun cas de
troubles sexuels post-opératoires.
Baessler en 2001 rapporte deux dyspareunies postopératoires parmi 23 femmes sexuellement actives (8,7 %),
ces dyspareunies étant attribuées à la suspension prévertébrale.
Virtanen en 1994 rapporte sept dyspareunies postopératoires parmi 16 patientes sexuellement actives dont
plus du tiers ont été augmentées par l’intervention.
Conclusion
La voie abdominale (sacropexie avec prothè se) semble
supé rieure à la voie vaginale classique (sans prothè se) en
termes de dyspareunies post-opé ratoires é galement.
Les deux études randomisées ont montré la supériorité
de la voie abdominale sur la voie vaginale en termes de
récidive du prolapsus plus faible (RR : 0,23 avec IC
(0,18-0,86). On retrouve plus de patientes satisfaites par
voie abdominale (RR : 0,29 avec IC (0,09-0,97)) [3]. Enfin,
on note, pour ce qui nous intéresse, moins de dyspareunies
(RR : 0,39 avec IC (0,18-0,86)) après voie haute abdominale.
Les dyspareunies post-opératoires
Doivent être évaluées prospectivement au moyen de
questionnaires validés.
Il n’y a pas de doute que les prolapsus génitaux sont
responsables d’un retentissement sur la sexualité de nos
patientes et leur guérison améliore significativement un
grand nombre de nos patientes.
Il n’y a pas de doute que la chirurgie quelle que soit sa
voie d’abord peut entraı̂ner des problèmes de dyspareunies
secondaires rares mais nécessitant parfois une réintervention dont les patientes doivent être informées du risque.
L’étude de la littérature est donc a priori rassurante
mais en l’état actuel ne permet pas d’énoncer de
conclusion scientifiquement fiable sur ce sujet. Il est
donc essentiel d’inciter à la réalisation de ces études
prospectives qui nous manquent.
Résultats sexologiques de la chirurgie vaginale
avec ou sans prothèse
R. de Tayrac
Service de Gynécologie-obstétrique, CHU Carémeau, Nı̂mes, France
Introduction
Avant la chirurgie, les prolapsus génito-urinaires n’ont
pas de retentissement significatif sur la sexualité [1].
Longtemps, l’évaluation des différentes techniques de
réparation des troubles de la statique pelvienne ne s’est
intéressée qu’aux résultats anatomiques. La chirurgie par
voie vaginale n’a pas échappé à cette règle. Fort
heureusement, depuis quelques années, de nombreuses
publications font état de l’intérêt croissant que les
auteurs portent aux résultats fonctionnels, en particulier
sexologiques. En France, si les résultats sexologiques des
interventions pratiquées sont actuellement au centre des
préoccupations, les outils d’évaluation ne sont pas
encore correctement définis et il n’existe aucun questionnaire spécifique validé. Compte tenu du vieillissement de la population féminine et de l’accroissement de
la proportion de femmes âgées sexuellement actives, ce
sujet va devenir primordial dans notre spécialité.
Sexualité après hystérectomie vaginale
Sur le plan expérimental, il a été mis en évidence des pertes
de sensation au chaud, au froid et aux vibrations à court
terme après hystérectomie, et l’absence de modification des
sensations clitoridiennes [2]. Pourtant, les études cliniques
n’ont pas révélé d’altération de la sexualité après hystérectomie vaginale [3]. Des études contre hystérectomie
abdominale ou résection endométriale (traitement des
ménométrorragies fonctionnelles avec conservation utérine)
l’ont démontré. Il n’y a pas non plus de bénéfice à la
conservation du col utérin (hystérectomie totale contre
subtotale) pour la préservation de la sexualité. La discordance clinico-expérimentale peut s’expliquer par la part
relativement plus importante de la sexualité clitoridienne
par rapport à la sexualité vaginale [2].
S179
Sexualité après chirurgie du prolapsus
par voie vaginale sans prothèse
L’intervention de référence de la correction des troubles de
la statique pelvienne par voie vaginale sans prothèse est la
sacrospinofixation (intervention de Richter). Une étude à
long terme (deux à sept ans) chez 305 patientes ayant
bénéficié d’une sacrospinofixation a retrouvé une conservation de l’activité sexuelle chez toutes les patientes sexuellement actives et une amélioration de la fonction sexuelle chez
43 % d’entre elles [4]. Une étude randomisée ayant comparé
la promontofixation abdominale (n = 38) et la sacrospinofixation (n = 42), chez des femmes âgées de plus de 60 ans,
active sexuellement dans 50 % des cas et avec un recul
moyen de 2,5 ans, n’a pas retrouvé de différence significative
sur le taux de dyspareunie [5]. La comparaison des résultats
sexologiques de l’hystérectomie vaginale simple et de la
sacrospinofixation, dans une étude prospective chez des
femmes de moins de 50 ans sexuellement actives, n’a pas
non plus montré de différence significative [6].
En revanche, la myorraphie des releveurs, parfois
indiquée en complément de la sacrospinofixation pour le
traitement des rectocèles basses, des béances vulvaires ou
des périnées « éculés » semble bien détériorer la fonction
sexuelle [3]. Le mécanisme invoqué est le rétrécissement de
l’introitus. A contrario, le raccourcissement de la longueur
vaginale n’est généralement pas associé à l’apparition d’une
dysfonction sexuelle [7]. Enfin, l’altération de la sexualité
semble indépendante de l’âge et du statut hormonal [8].
Sexualité après chirurgie du prolapsus
par voie vaginale avec prothèse
Dix ans après la première publication sur la mise en place
d’une prothèse synthétique par voie vaginale pour la
correction des prolapsus génito-urinaires, il apparaı̂t
aujourd’hui que ces techniques sont relativement bien
codifiées, ont une place réelle, ont des résultats anatomiques et fonctionnels à moyen terme très encourageants,
mais induisent un risque de dyspareunie pouvant aller
jusqu’à 38 % [9]. Ce chiffre, très inquiétant, est à relativiser
en fonction de l’expérience de l’opérateur, du type de
matériel prothétique utilisé (polypropylène à fort (~ 100 gr/
m2) ou faible grammage (~ 40 gr/m2), polypropylène
enduit de collagène) et du type d’intervention (prothèse
sous-vésicale, prérectale ou totale). Néanmoins, il n’est
actuellement pas recommandé de proposer ces interventions en routine à des femmes jeunes (< 50 ans) et/ou ayant
une sexualité active. En revanche, l’utilisation des prothèses
biologiques pour le traitement des rectocèles n’expose pas à
ce risque de dyspareunie [10].
Conclusion
Les interventions vaginales de référence (hystérectomie,
sacrospinofixation) n’altèrent généralement pas la sexualité des patientes. La myorraphie des releveurs et
l’utilisation des prothèses synthétiques entraı̂nent des
taux important de dyspareunie et devraient être abandonnées chez les femmes sexuellement actives. L’utilisation des prothèses biologiques pour le traitement des
rectocèles n’expose pas à ce risque de dyspareunie.
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(in press)
Pelv Perineol (2007) 2: S180–S188
© Springer 2007
DOI
ARTICLE ORIGINAL / ORIGINAL ARTICLE
Forum : Sexualité anale : quelles conséquences ?
Modérateurs : Denis SOUDAN 1 , Guy VALANCOGNE 2
1
Paris, France ; 2 Lyon, France
Epidémiologie, modalités et impact proctologique en dehors
des IST
Thierry Puy-Montbrun
Paris, France
La sexualité anale occupe une place à part dans le champ de
la sexualité comme le confirme la dernière enquête sur le
comportement sexuel des français parue en mars 2007 (1).
Chez les hétérosexuels, la sodomie reste une pratique plus
occasionnelle que régulière, alors que la sexualité orale
s’est largement développée. Nous ne détaillerons pas, ici,
les fondements de l’érotisme anal que ce soit dans sa
phase pré-génitale ou dans le devenir des motions
pulsionnelles qui lui sont liées, une fois établie de façon
définitive la vie génitale (2, 3). Chacun va gérer, par le
biais des mécanismes de refoulement ou de sublimation
qui lui sont propres, sa modalité d’être vis-à-vis de
l’« analité ».
La sexualité anale fait en premier lieu référence à la
sodomie qui, toutefois, n’en résume pas la pratique
qu’élargissent l’usage de corps étrangers ou de manœuvres particulières, comme la « fist fornication ». Cette
sexualité « non pénienne » sera traitée dans une autre
communication.
Le rapport anal s’observe chez les homosexuels mâles
et les hétérosexuels. En France, les comportements
sexuels ont été étudiés dans l’enquête de Pierre Simon
en 1970 (4) et dans celle coordonnée par Alfred Spira (5)
en 1991-92 (enquête ACSF, « Analyse des Comportements
Sexuels en France »). La fréquence des relations homosexuelles masculines était restée stable entre ces deux
périodes : 4 % des hommes avaient déclaré des relations
homosexuelles dans l’enquête ACSF contre 5 % dans
l’enquête Simon. Des résultats identiques ont été
observés à l’étranger, en particulier chez les britanniques. Dans les couples hétérosexuels la pénétration anale
progressait entre les deux enquêtes comme la fellation et
le cunnilingus mais restait, à l’inverse de ces derniers,
une activité rare : elle n’était pratiquée au moins une fois
que par 30 % des hommes et 24 % des femmes (ACSF)
versus respectivement 19 % et 14 % en 1970. Dans le
détail, seuls 3 % des hommes et des femmes disaient
l’avoir pratiquée souvent, 12 % et 10 % respectivement,
parfois. Les hommes de 25 à 44 ans étaient les plus
nombreux à l’avoir essayée. Elle n’était inconnue dans
aucune génération. Pour les rapporteurs de l’ACSF cette
fréquence plus élevée traduisait « non seulement une
augmentation réelle des pratiques, mais aussi sans doute
un contexte social plus tolérant qui facilite la déclaration ».
Dans une étude américaine plus ancienne (1975)
Travis et Sadd retrouvaient que sur 100 000 femmes
mariées, 43 % avaient pratiqué le rapport anal au moins
une fois (22 % une fois, 19 % occasionnellement, 2 %
souvent). Pour Bolling (1972) sur 526 femmes interrogées
lors d’une consultation gynécologique de routine, 25 %
avaient essayé la sodomie et 8 % d’entre elles la
pratiquaient régulièrement avec satisfaction. Pour expliquer cette satisfaction, Jeremy Agnew, dans une revue
générale (6) évoquait, outre l’innervation de la marge et
du canal anal, les contractions du sphincter externe et
des muscles périnéaux ainsi que la pression à travers le
rectum des organes de voisinages (prostate chez
l’homme, mur postérieur du vagin, utérus chez la
femme).
La dernière étude épidémiologique française est celle
dirigée par Nathalie Bajos et Michel Bozon (1) dont les
premiers résultats ont été publiés en mars 2007. Cette
enquête téléphonique a porté sur 12 364 personnes de 18 à
69 ans et s’est déroulée entre septembre 2005 et mars
2006. L’analyse des pratiques sexuelles montre que si la
fellation et le cunnilingus poursuivent leur diffusion et
tendent à se généraliser, il n’en est pas de même pour la
pénétration anale. Même si les personnes qui déclarent
l’avoir pratiquée au moins une fois dans leur vie sont
plus nombreuses qu’elles ne l’étaient dans l’enquête
de 92, elles restent une minorité (37 % des femmes et
45 % des hommes en 2006, versus 24 % et 30 % en 92).
Qu’en est-il des conséquences en termes de risque ?
Les travaux convergent pour montrer que le rapport
pénien consenti n’est pas délétère pour ce qui est de la
fonction sphinctérienne. Dans le rapport anal consenti,
les complications demeurent très rares. Plusieurs travaux
se sont intéressés à apprécier son retentissement sur
l’appareil sphinctérien et la continence chez les homosexuels masculins dont le nombre de rapports et de
partenaires peut être élevé. Mis à part le travail de Miles
S181
A J G et al. (7) dont la méthodologie a été critiquée, il
semble bien que la sodomie en tant que telle ne
s’accompagne ni d’anomalies sphinctériennes ni de
troubles de la continence. Dans la série de Chun A B
et al. (8) on peut, certes, observer une diminution de la
pression de repos par rapport au groupe témoin, mais les
pressions à la contraction ne sont pas modifiées, les
pressions totales demeurent normales et aucun trouble
de la continence n’est noté. Il reste qu’on peut être amené
à recevoir des patients(-tes) pour des symptômes postsodomie et ce en dehors de tout contexte agressif. Il s’agit
essentiellement de phénomènes cutanéo-muqueux à type
de raghades ou d’irritation qui sont transitoires. Plus
rarement il peut se produire une « réaction » hémorroı̈daire pouvant aller jusqu’au prolapsus extériorisé. Ces
complications relèvent essentiellement d’une pénétration
dans un anus contracté mais elles peuvent aussi traduire
un manque de compliance qui peut rendre la sodomie
impossible. D’une façon générale toute dilatation rétrograde trop brusque de l’anus est génératrice de
complications. Des signes d’irritation rectale avec sécrétion de mucus et aspect érythémateux de la face
antérieure du rectum sont l’apanage des rapports
multiples. Enfin il faut savoir que la protection apportée
par le préservatif est plus aléatoire en cas de rapport
anal.
A ce propos, la littérature se fait l’écho de l’utilisation
du préservatif féminin lors des rapports homosexuels
masculins. Une étude publiée dans Positively aware, 1998,
rapporte que, sur 2 200 homosexuels, 55 % préféraient le préservatif féminin. Gibson et al. (Experience
of 100 men who have sex with men using the Realityregistered trade mark condom for anal sex, AIDS Education
and Prevention) montrent que sur 100 patients homosexuels 54 % avaient une préférence pour le préservatif
féminin. Parmi les raisons avancées par ceux qui ne
voulaient pas l’utiliser on notait : difficultés d’insertion
(33 %), irritation (17 %), mauvaise adhésion (12 %),
contact désagréable (10 %), bruit (9 %) Il n’en demeure
pas moins que pour ces auteurs le préservatif féminin
représente une « wellcome alternative ».
La littérature proctologique précise encore que la
sexualité anale ne saurait se résumer à la seule sodomie.
Katchandourian et al. (Fundamentals of human sexuality, 1972) relèvent la fréquence de la masturbation anale
pratiquée en tant que préliminaire ou pour elle-même,
avec ou sans introduction digitale. Jay K. et Young A.
(The gay report, 1979) rapportent, dans une étude portant
sur 962 femmes, que la stimulation anale était considérée
comme un préliminaire de qualité par 25 % d’entre elles.
Nous ne parlerons pas de la question des objets insérés
dans le rectum puisque ce n’est pas notre sujet. Signalons
toutefois, de par sa situation intermédiaire, la pratique
des lavements à but érotique. Ils semblent constituer une
pratique non exceptionnelle. Agnew J. (Klismaphilia,
Venereology, 2000) les considère comme un équivalent
masturbatoire ou les intègre dans le cadre de pratiques
sadomasochistes. Il peut s’agir de simples lavements à
l’eau ou de lavements utilisant des drogues, de l’alcool,
de la bière, de l’eau gazeuse, du vinaigre... GreenbergEnglander S. et al. (Signifiance of frequent enemas,
Medical aspect of human sexuality, 1981) estiment que la
satisfaction érotique peut être le fait de la dilatation
colique ou de la contraction recto-colique lors de
l’évacuation.
Toute différente est la situation du viol anal où les
risques traumatiques sont majeurs : déchirure de la
marge et/ou du canal, perforation rectale, incontinence
par rupture sphinctérienne, syndrome infectieux, sans
compter les séquelles psychologiques et fonctionnelles.
Références
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INED, ANRS, direction : Nathalie Bajos et Michel Bozon.
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homosexual males engaging in anoreceptive intercourse.
AJG 1997 ; 92 : 465-68.
Sexualité anale et infections sexuellement
transmissibles (IST)
Denis Soudan
Hôpital Leopold Bellan Paris, France
La multiplicité des partenaires chez les homo (HSM) ou
bisexuels masculins est responsable d’une prévalence
élevée des IST dans ces populations. Le relâchement des
précautions à partir de 1998 a été suivi d’une résurgence
de maladies – et de leurs localisations ano rectales qui
avaient presque disparu comme la gonococcie et la
syphilis et de l’émergence de la lympho granulomatose
vénérienne en 2004. Depuis la disparition de la déclaration obligatoire, l’étude épidémiologique de ces affections repose en France sur des systèmes de surveillance
volontaire.
La Gonococcie
Le réseau de surveillance RENAGO regroupe 219
laboratoires depuis 1986. Il a permis le diagnostic de
1 206 souches chez 1 075 hommes et 131 femmes en
S182
2004-2005. Chez la femme, plus de 90 % des localisations
sont cervicales utérines. Chez l’homme, la représentation
des HSM pour la gonococcie est passée de 10 et 70 %
entre 1986 et 2004. Dans 20 % des cas existe une
coinfection VIH, et la fellation représente 50 % des
pratiques contaminantes. Les infections urétrales et
pharyngées sont dominantes en fréquence (environ
90 % dont 13 % de double localisation simultanée
urétrale et pharyngée). La localisation rectale représente
environ 11 % des localisations chez l’homme et n’est
jamais notée chez la femme. Les symptômes de la
gonococcie rectale sont modérés, réalisant un syndrome
rectal peu intense. Parfois c’est simplement la présence
de quelques filaments de pus sur une muqueuse normale
qui fait réaliser un prélèvement. Plus rarement il s’agit
d’un abcès aigu à gonocoque. Cette résurgence des
gonococcies s’accompagne d’un taux global de résistance
à la tétracycline ou à la pénicilline, stable de l’ordre de
30 %. L’émergence de souches résistantes à la ciprofloxacine (environ 10 %), fait proposer un traitement par
céphlosporine de 3è génération (ceftriaxone 125 MG IM
monodose par exemple).
La syphilis
Après la quasi-disparition de la Syphilis (S), une
épidémie de S précoce était notée dès 1998. Entre 2002
et 2004, 1 267 cas ont été signalés. L’évolution pendant
cette période fait apparaı̂tre une diminution relative des
cas signalés en Ile de France (75 % en 2002 et 59 % en
2004) . Les ventes d’extencilline sont restées stables en Ile
de France en 2003 et 2004, en baisse pendant la même
période de 37 % au sein de l’AP-HP, en hausse de 5 % en
régions. Les personnes atteintes de syphilis sont surtout
des hommes (96 %). Douze pour cent des hommes sont
hétérosexuels, 51 % des HSM atteints de syphilis étaient
également porteurs du VIH, et il s’agissait d’une recontamination syphilitique pour 21 % d’entre eux. Le
nombre médian de partenaires est de 10 dans les douze
derniers mois. La fellation est à l’origine de la contamination dans 51 % des cas chez les homo/bisexuels, elle est
pratiquée sans protection dans 34 % des cas. Depuis
2002, pour 2 235 cas de S, le chancre a été localisé 696 fois
(31 % des cas). La localisation anale (108 cas) représentait 4 % des S et 15 % des chancres. Le tableau clinique
du chancre est une ulcération marginale ayant l’allure
d’une fissure. Son caractère indolore et l’adénopathie
inguinale satellite doivent attirer l’attention. La réalisation deux fois par an d’un bilan sérologique de la S est
recommandé chez les HSM à partenaires multiples, et
bien entendu en présence de signes cliniques (ulcération
génitale, éruption d’allure virale, atteinte oculaire,
neurologique...). Actuellement, l’augmentation du taux
de S primaire indique le maintien de la transmission et la
diminution du taux de S secondaire indique un meilleur
dépistage précoce grâce aux campagnes d’information.
La Lympho Granulomatose Venerienne (LGV)
La LGV ou maladie de Nicolas Favre, infection à
Chlamidia trachomatis L1, L2 ou L3 avait disparu en
France depuis plus de 20 ans. En décembre 2003, une
alerte européenne faisait état de 15 cas de LGV rectale
serovar L2 diagnostiqués à Rotterdam. En mars 2004 une
campagne d’information était initiée en France après la
découverte rétrospective de 37 cas de LGV rectale. Un
seul était asymptomatique (dépistage de partenaire
infecté). Le tableau clinique est celui d’un rectite
symptomatique avec endoscopiquement un aspect
pseudo Crohnien (ulcération, écoulement, rectorragies).
L’âge moyen des patients est de 35 ans, 77 % sont
co-infectés par le VIH et 35 % ont une autre IST au
moment du diagnostic de LGV. Quatre-vingt deux pour
cent des contaminations survenaient après un rapport
avec un partenaire anonyme, deux fois sur trois dans un
bar. La contamination se faisant par des rapports anaux,
par fist fucking ou par lavement. Son traitement fait
appel à la Doxycycline : 200 mg/jr pendant 21 j, sans
résistance connue.
Ces trois infections font partie de celles auxquelles
les proctologues peuvent être confrontés dans leur
exercice quotidien. Même si ces données épidémiologiques ne sont pas exhaustives, elles donnent une idée
de la tendance évolutive des maladies liées à la pratique
du sexe anal. Leur épidémiologie parallèle à celle du
VIH, traduit une multiplication des pratiques à risque
dans la communauté homosexuelle (62 % des HSM
séropositif pour le VIH et 26 % des séronégatifs
déclarent avoir eu une relation anale non protégée
dans l’année) et invite à intensifier les actions de
dépistage et/ou d’information pour les populations les
plus exposées.
A part, car de diagnostic beaucoup plus fréquent, et de
transmission non exclusivement sexuelle, deux affections
virales, à expression anale et/ou rectale : on peut citer les
infections à herpes (HSV) et Human Papilloma Virus (HPV)
L’infection à Herpès Virus
Première cause d’ulcération anale, HSV 2 est responsable
d’environ 70 % des lésions ano rectales herpétiques. La
primo infection survient une semaine après le contage et
réalise un tableau bruyant associant lésions érosives (la
vésicule est rare au niveau anal) et des signes
neurologiques (paresthésies, douleur de la racine des
cuisses, rétention d’urine). Ce tableau clinique typique
est cependant rare. La pratique de l’immuno-fluorescence sur simple prélèvement histologique confirme le
diagnostic, tout comme le test thérapeutique en pratique
quotidienne. Le traitement fait appel à l’acyclovir. Les
formes chroniques ou récidivantes, favorisées par un
déficit immunitaire peuvent nécessiter un traitement
préventif.
S183
L’infection à HPV
Une étude prospective française retrouvait au niveau anal la
présence de lésions induites par HPV chez 50 % des
patients infectés par le VIH (hommes ou femmes). Le rôle
de HPV dans la genèse du cancer de l’anus est maintenant
bien établi. Le cancer de l’anus est le cancer dont
l’incidence a le plus augmenté dans la population HSM
de San Francisco (x30). Le dépistage annuel par un examen
proctologique avec anuscopie, le traitement des lésions
macroscopiques (destruction physique, chimique, ou
immunomodulation), et la surveillance prolongée devrait
permettre de prevenir le cancer de l’anus ou de faire un
diagnostic précoce afin d’en améliorer le pronostic.
Remerciements aux Docteurs Anne Galay et Alice
Bouyssou-Michel du département des maladies infectieuses unité VIH-SIDA-IST de l’Institut National de
Veille Sanitaire pour leur aide.
Pathologies ano-rectales et sexualité
B. Roche, Karel Skala, Joan Robert-Yap
Unité de Proctologie Hôpital Universitaire de Genève, Suisse
Résumé : La sexualité et la proctologie sont forcées de
cohabiter puisqu’une des zone principale d’expression de
la sexualité est le périnée. Le proctologue se voit
confronté à 5 groupes d’affections en relation avec la
sexualité :
– Les maladies sexuellement transmissibles
– Les lésions de l’ano-rectum
– Les corps étrangers
– Les lésions sphinctériennes générées par l’accouchement
– Les lésions de la chirurgie colorectale
Si le traitement des lésions proctologiques en relation
à la sexualité est le plus souvent possible, il est rendu
difficile par le silence qui entoure cette partie cachée de
notre corps : le périnée.
La prise en charge de ces patients doit être
multidisciplinaire. Une large place devrait être laissée à
l’approche et à l’aide psychologique afin que les
cicatrices psychiques des lésions du plancher pelvien
ne se transforment pas en lésions irréversibles.
Abstract: Sexuality and proctology are often intertwined
together because of their close anatomic relationship in
the perineum. Five major proctological diseases are
connected with sexuality:
– sexually transmitted diseases
– anorectal injuries
– foreign bodies
– post obstetrical sphincter ruptures
– colorectal sexual injuries
Most of the time patients affected by these lesions
remain silent or deny the problem. They are suffering
emotionally and physically. Although treatment is
possible in a majority of cases, it is difficult to begin
due to the reluctance of the patient to speak about this
hidden and private part of the body. The management of
these lesions has to be multidisciplinary. A psychological
approach is mandatory as the long-term effects of the
lesions may be irreversible.
Key words: Sexuality – Proctology – Sexually Transmitted
Diseases – Anal incontinence rectal foreign bodies
Introduction
La proctologie regroupe les pathologies intéressant
l’anus et le rectum. Il est de bon ton de dire que la
pathologie de l’anus est la plus fréquente après les
affections dentaires. Comme ces dernières, du fait de la
prévention, sont en constante diminution, on peut
supposer que très prochainement les maladies de l’anus
deviendront les affections plus fréquentes.
La proctologie est une discipline qui s’est développée
dès l’antiquité. Depuis la nuit des temps, l’Homme
souffre de son anus. Le code d’Hammourabi qui date de
2500 avant J.-C. parle déjà de la maladie hémorroı̈daire.
L’Égypte antique développe les soins des maladies de
l’anus au travers des Papyrus d’Ebert et Chester Beatty,
ils sont évalués à 1500 avant J.-C. L’ancien testament,
dans le livre de Samuel (5 : 12) parle de la malédiction
des hémorroı̈des de même que St Luc (8) décrit la
guérison miraculeuse par Jésus d’un patient souffrant
d’hémorroı̈des.
Le sexologue et le proctologue sont amenés à
collaborer, de par le fait qu’une des zone principale
d’expression de la sexualité est le périnée.
Le proctologue se voit confronté à 5 groupes
d’affections en relation avec la sexualité :
– Les maladies sexuellement transmissibles
– Les lésions de l’ano-rectum
– Les corps étrangers
– Les lésions sphinctériennes générées par l’accouchement
– Les lésions de la chirurgie colorectale
Nous développerons successivement les chapitres
marqués.
A. Les lésions de l’anorectum
Les lésions de l’anorectum d’origine sexuelle sont rares
ou cachées. Elles sont plus fréquentes chez les patients de
sexe masculin. Chez la femme, elles sont la conséquence
de viols, de manipulations érotiques dépassant le but
recherché. Le plus souvent elles sont niées. Les patients
se présentent avec des explications scabreuses, donnent
S184
une fausse identité tant la honte et la gêne face à cet acte
sont importantes. Le thérapeute n’est pas dupe mais sa
propre gêne face à un comportement sexuel réprimé par
la société l’empêche de discuter librement et ouvertement avec le patient. Ce n’est qu’après la mise en
confiance du patient qu’on pourra connaı̂tre le type de
traumatisme. Ceci permettra un diagnostic plus précis et
une prise en charge des lésions plus efficace.
A
antérieur
droit
Lésion du sphincter interne
Les lé sions de l’anorectum peuvent ê tre
– de simples plaies superficielles qui guérissent avec
des soins locaux sous forme de douches, d’application de
topiques protecteurs et cicatrisants.
– des lésions plus profondes qui intéressent
l’appareil sphinctérien. Responsable d’une incontinence,
elles doivent être reconnues. L’anus perd alors sa forme
de « soleil » (figure 1). L’échographie visualise la lésion
d’un ou des deux sphincters anaux.
– Dans l’exemple, le sphincter interne, cercle noir sur
la photo montre des interruptions qui signent les lésions
du muscle (figure 2a, 2b). Si ces lésions entraı̂nent des
troubles fonctionnels handicapants tels qu’une incontinence fécale, elles feront l’objet d’une reconstruction
chirurgicale.
– les perforations rectales constituent une urgence
chirurgicale traitées par laparotomie elles nécessitent
souvent la confection d’une colostomie temporaire.
La prise en charge immédiate de ces patients est faite
par le proctologue. Le suivi psychologique ne devra
B
antérieur
droit
1.Interface sonde muqueuse anale
2.Muqueuse anale
3.Sous muqueuse
4 Sphincter interne
5 Muscle longitudinal
6 Sphincter externe
Fig. 2A. Image échographique d’une lésions du muscle sphincter interne
de 1-2 heures et 6-8 heures
jamais être négligé de peur de voir se développer des
troubles fonctionnels secondaires du plancher pelvien,
comme nous le rencontrons trop souvent dans notre
consultation.
B. Les corps étrangers à but sexuel
Il est de bon ton dans les salles de garde de plaisanter sur
les objets divers et variés que l’on peut trouver dans un
rectum le plus souvent masculin. Il faut se souvenir que
ces objets dont la forme, et la taille dépassent souvent
l’entendement, ont la particularité de ne pas comporter
d’arrêt (figure 3, 4). Pour cette raison, ils peuvent
échapper à la main du patient ou du partenaire et glisser
dans le rectum se bloquer dans la concavité sacrée. Bien
souvent toutes les tentatives du patient pour retirer
Fig. 1. Rupture complète des sphincters et de la sangle puborectale après
pénétration d’un avant bras au cours d’une « cocaı̈ne party »
Fig. 3. Biolisbos. extrait d’un rectum
S185
C. Les lésions sphinctériennes générées par
l’accouchement
Fig. 4 Corps étranger du rectum vue radiographique
Fig. 5. Corps étranger (pierre) retiré du rectum à l’aide de forceps
l’objet s’avèrent inefficaces. C’est contraint qu’il se
présente parfois plusieurs jours après l’événement en
salle d’urgence.
Dans la plupart des cas, l’objet peut être retiré
en anesthésie locale ou générale. Le thérapeute doit
faire preuve de douceur pour ne pas générer des
lésions sphinctérienne et d’imagination (figure 5)
surtout lorsqu’il s’agit d’objets fragiles en verre qui,
s’ils se brisent, peuvent aboutir à un drame chirurgical.
Nous sommes parfois contraint malheureusement à
pratiquer une laparotomie pour retirer des objets
comme une volumineuse pierre lisse ou des boules de
pétanque (1).
Les lésions post partum du périnée peuvent avoir un lien
direct avec la sexualité. On se rappellera que le muscle
pubo-rectal, responsable de l’orgasme chez la femme et de
la continence aux selles solides peut être lésé partiellement ou totalement au cours de l’accouchement. Il nous a
semblé important de les mentionner tant elles sont
fréquentes, méconnues des thérapeutes et invalidantes
psychiquement et physiquement pour les patientes.
Longtemps considérée comme un symptôme lié au
vieillissement et à prédominance féminine, l’incontinence anale (IA) a été très peu étudiée jusqu’à ces
dernières années. Quatre facteurs ont concouru à sortir
l’IA de sa confidentialité :
1) La prise en compte croissante dans la pratique
médicale de la notion de handicap et de qualité de vie
2) L’importance des données économiques dans la
politique de santé
3) La mise en évidence de deux mécanismes physiopathologiques, la neuropathie d’étirement (2), et les
ruptures occultes d’un ou des deux sphincters anaux
(3) ont permis à l’IA de perdre son label « idiopathique ».
4) Les progrès des techniques d’exploration qui
permettent d’effectuer un bilan lésionnel satisfaisant et
l’essor de nouvelles méthodes thérapeutiques médicochirurgicales dont l’efficacité est croissante.
Ces quatre facteurs ont conduit à mener des études
épidémiologiques au cours de la dernière décennie afin
de mieux appréhender les besoins en termes de santé
publique.
L’IA peut se traduire par une fuite involontaire de
gaz, de selles liquides ou solides. La fréquence peut être
occasionnelle, mensuelle, hebdomadaire ou quotidienne,
diurne ou nocturne. De ce fait, les résultats des études de
prévalence dépendent de la définition qui est retenue
pour considérer une IA.
Cinq études ont étudié la prévalence de l’IA dans la
population générale (4, 5, 6, 7, 8), à partir d’échantillons
représentatifs de 500 a 6 569 personnes vivant à domicile.
La prévalence de l’IA quelle que soit sa nature et sa
fréquence était comprise entre 2,2 (4) et 19,6 % (7). Une
IA sévère (selon les études définies comme IA pour les
selles solides ou IA au moins une fois par semaine) était
comprise entre 0,7 % (6) et 4,8 % (8, 9).
Si l’on tient compte des malades consultant pour IA,
la prévalence est considérablement sousestimée puisque
le pourcentage de malades incontinents consultants est
très faible (4, 5, 10). Moins du quart des patients
incontinents (22,5 %) signalent leur problème à un
médecin. L’IA est souvent associée à l’incontinence
urinaire, elle est retrouvée dans 20 à 30 % des cas, que
les patientes consultent pour incontinence urinaire ou
pour un prolapsus génital ce dernier occasionnant
généralement une gène lors de l’acte sexuel (10, 11). Ceci
S186
doit nous inciter à envisager une prise en charge
« périnéale » et sexologique, non limitée aux seuls
symptômes motivant la consultation. L’anamnèse périnéale portera sur les 3 compartiments du périnée sans
oublier de poser les questions spécifiques des troubles
sexuels comme l’impuissance chez l’homme ou des
dyspareunies ou l’anorgasmie chez la femme.
La ménopause est une période au cours de laquelle le
dépistage de troubles de la sexualité et d’une IA est
importante : 12,5 % des patientes ménopausées souffrent
d’IA. Donnelly et al (12) ont montré dans une étude non
randomisée la réduction des accidents d’IA après
traitement hormonal substitutif.
L’IA est un symptôme très fréquent, très rarement
rapporté par les malades, très souvent méconnu de ce
fait de leurs médecins, et poly-disciplinaire puisqu’elle
concerne les différentes spécialités intéressées à la
pathologie périnéale. Une sous-estimation de la prévalence de l’IA est fréquente en raison de la difficulté des
patients à déclarer ou réaliser leur incontinence (9, 13).
Les lésions anatomiques, rupture post partum du muscle
pubo rectal, prolapsus génitaux engendrent des troubles
sexuels qui sont associés fréquemment à une IA. Ces
derniers pourraient être traités par la correction des
lésions anatomiques.
Sexualité et proctologie sont liées dans 5 grands groupes
d’affection. Le proctologue est souvent confronté au
silence et au dénie des patients. Le traitement des lésions
proctologiques liées à la sexualité est le plus souvent
possible il est rendu difficile par le silence qui entoure
cette partie cachée de notre corps. Il est important de
faire une anamnèse systématique sur la sexualité des
patients en cas d’incontinence anale d’origine post
obstétricale ou après chirurgie du pelvis.
La prise en charge de ces patients doit être
multidisciplinaire. Une large place devrait être laissée à
l’approche et à l’aide psychologique afin que les
cicatrices psychiques des lésions du plancher pelvien
ne se transforment pas en lésions irréversibles.
D. Les lésions de la chirurgie colorectale
Pour en savoir plus
C’est certainement le chapitre le plus difficile à aborder.
Le patient ne joue aucun rôle dans la genèse de ces
lésions. Le chirurgien, génère ces lésions pour une « juste
cause ». Dans la plupart des cas elles surviennent au
cours de la chirurgie du rectum pour cancer. Le patient
souvent jeune et actif se voit confronté à la dualité d’une
guérison au prix de lésions neurologiques handicapantes
(14, 15). Ces lésions touchent l’homme sous forme de
difficulté voir d’impossibilité à obtenir une érection.
Dans ce cas des traitements locaux comme l’injection de
vasodilatateurs à la base du penis avant l’acte sexuel ou
de prise de Viagra® peuvent être efficaces. L’érection
peut être possible mais l’éjaculation rétrograde, se
répandra dans la vessie. Dans ce cas la sensation du
plaisir est préservée, seules la satisfaction d’aboutir à
l’éjaculation ou la possibilité de procréer activement sont
amputées (16). Un suivi psychologique est à notre avis,
dans ces cas de troubles sexuels post opératoires, de la
plus haute importance.
Dernier point et non des moindres où proctologie et
sexualité se rencontrent, les interventions délabrantes
d’exentération et d’amputations ano rectales. Le terme
d’amputation est fort mais juste puisque le patient se
retrouve, pour des motifs carcinologiques ou pour des
maladies inflammatoires du colon comme la maladie de
Crohn amputé de son rectum et de son anus. Le périnée
est fermé et l’évacuation des selles dérivée par une
colostomie abdominale définitive.
L’incontinence fécale et urinaire actualités proctologiques genevoises vol. 1 Médecine et Hygiène.
Dans une étude de qualité de vie après amputation du
rectum menée dans notre service nous avions remarqué
que si les patients gèrent remarquablement bien le
handicap de la colostomie dans leur vie courante, c’est
leur sexualité qui est le plus perturbée (83 % des cas). Là
encore une approche multidisciplinaire de prise en
charge nous semble trop peu souvent entreprise et
pourtant très importante.
Conclusion
Références bibliographiques
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Les conséquences des abus sexuels
Alain Watier MD LMCC FRCP FMSQ
Professeur titulaire de Gastroentérologie Chef médical du Service
de Pelvi-Périnéologie Faculté de Médecine et des Sciences de la
Santé Université de Sherbrooke
Il n’y a que très peu de publications qui discutent de l’impact
des relations anales (volontaires ou involontaires) sur la
physiologie ano-rectale.
La révision d’une bonne partie de la littérature sur la
fréquence des traumatismes anaux lors d’abus sexuels ne
relève que très peu d’éléments qui pourraient changer
notre pratique.
Quant aux conséquences pelvi-périnéales des abus
sexuels, je me permettrais humblement de vous donner
un compte rendu de l’une de mes publications mais
surtout de résumer une série de publications récemment
parues dans la revue Pelvi-périnéologie, revue officielle
de la SIFUD-PP.
J. Loriau et A. Soussy ont discuté des notions légales
utiles à connaı̂tre par le médecin généraliste et spécialiste
lors de la prise en charge d’une victime d’agression
sexuelle. Ils ont détaillé les éléments pratiques de
l’accueil, de l’examen et du traitement de la victime de
violences sexuelles.
T. Riant, J.-J. Labat et J. Rigaud ont très bien décrit
toute la dynamique des abus, nous ont sensibilisé à la
notion très importante de syndrome post-traumatique et
nous ont présenté les séquelles pelvi-périnéales douloureuses secondaires aux abus sexuels en nous expliquant
les variations d’incidence pour les douleurs pelviennes
comparativement aux douleurs périnéales.
A.-M. Leroi nous a présenté les troubles fonctionnels
ano-rectaux des abus sexuels en soulevant l’hypothèse
d’un marqueur physiologique de la mémoire corporelle
de l’abus : l’asynchronisme recto-anal (anisme).
Les troubles vésico-sphinctériens associés aux abus,
quoique moins spécifiques, ont été révisés. Les auteurs
nous ont sensibilisés à l’importance d’être vigilant, de
surveiller l’attitude du patient et de rester aguerri quant à
la présence d’un abus lors d’une histoire clinique
inhabituelle. Leur notion de syndrome de fermeture ou
d’extériorisation est très intéressante et devrait être
réévaluée en relation avec le phénomène de dyssynergie
anorectale.
B. Audrain-Sévillat dans son papier est revenue sur
l’importance de la notion de stress post-traumatique
chez les abusées et a insisté sur le phénomène de
dévalorisation que vivent ces patientes. Elle nous a parlé
des problèmes de comportements sexuels anormaux chez
les victimes d’abus mais aussi des comportements autoagressifs (anorexie, boulimie, automutilation) que pouvaient adopter certaines de ces patientes.
L’approche globale est importante chez ces patientes.
Il est très important de sécuriser le temps présent. Il
nous faut reconnaı̂tre certes le statut de victime de
la patiente mais nous devons réaliser que la patiente
vient initialement consulter pour un problème de
douleur. Cette plainte initiale doit toujours être au
centre du débat. La patiente demeure la seule maı̂tre du
moment de la révélation et de l’acceptation du
traitement surtout de nature psychologique. Le biofeedback pourrait à ce stade jouer un rôle de psychothérapie
instrumentale.
L’approche multidisciplinaire est de mise chez ces
patientes. Il faut leur offrir un «tout thérapeutique». Il
apparaı̂t illusoire et peut-être même dangereux de penser
qu’un seul individu puisse assumer le diagnostic et les
traitements optimaux (somatiques et psychiques). Le
manque de ressources demeure malheureusement problématique.
Références
1. Loriau J, Soussy A. (2006) Aspects médico-légaux de la
prise en charge d’une victime d’agression sexuelle. Pelv.
Périnéol. 1 : 265-271
2. Riant T, Labat J.-J., Rigaud J. (2006) Douleurs pelvipérinéales chroniques et antécédents d’agression(s)
sexuelle(s). Quelles conséquences thérapeutiques?
3. Pelv. Périnéol. 1 : 272-280
4. Leroi A.-M. (2006) Les troubles fonctionnels ano-rectaux
après abus sexuel. Pelv. Périnéol. 1 : 281-284
5. Le Fort M, Labat J.-J., Rigaud J. (2006) Troubles vésicosphinctériens et abus sexuel. Pelv. Périnéol. 1 : 285-289
6. Audrain-Servillat B. (2006) Après un abus sexuel, quelle
sexualité ? Pelv. Périnéol. 1 : 290-293
7. Watier A, Katz D, Tabisel RL et al. (2002) Implications à
long terme des abus physiques/sexuels sur la sphère pelvipérinéale. Acta Endoscopica 32 : 251-261
S188
Le point de vue du sexologue :
S.Rochet
Lyon, France
Il s’agira ici de développer en tant que sexologue, la
compréhension des pratiques anales au sein des couples.
Alors que la sexualité anale est une pratique courante
dans l’homosexualité mais pas toujours existante comme
on pourrait le croire, la sexualité anale semble plus
courante, et plus demandée ou parlée chez les couples
hétérosexuels. Comment peut-on comprendre et situer
cette demande et pratique quant aux autres pratiques du
couple dans la sexualité, comment se font les négociations entre l’homme et la femme, et dans quels sens,
quels sont les vécus de part et d’autres ?
Quels sont les conseils techniques, psychologiques,
sexologiques que l’on peut apporter à cette pratique ?
Par ailleurs nous nous poserons la question de l’état
périnéal antérieur et postérieur quand aux choix de cette
pratique.
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