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LA SOCIÉTÉ PROVANCHER D’HISTOIRE NATURELLE DU CANADA
MUSÉOLOGIE SCIENTIFIQUE
, plutôt que leur grand nombre, permet aux usagers
avertis de véri er assez facilement leurs identi cations en les
comparant à celles des spécimens bien identi és. d) Dans
le cas des usagers peu avertis et sans expérience, l’aide d’un
taxonomiste ou d’un parataxonomiste qui connaît la collec-
tion et sait comment la protéger – souvent le conservateur
lui-même – est le plus souvent nécessaire, d’où l’importance
personnel scienti que stable
rattaché en permanence à la
collection. Les collections taxonomiques ont une propriété
additionnelle qu’elles partagent avec les collections phylo-
génétiques ou biogéographiques : e) Des
des spécimens sont suf santes.
Une sixième propriété est que f) pour une même espèce, un
des deux sexes et de différents
stades de maturité est également suf sant, comme pour les
collections phylogénétiques.
Tout comme ces dernières, et en raison également
des efforts d’exploration des habitats nouveaux à l’intérieur
du territoire désigné ou prometteurs d’espèces nouvelles
dans le taxon d’élection, les collections taxonomiques sont
susceptibles de contenir nombre de
légale élevée en matière de nomenclature. On notera toute-
fois qu’une collection taxonomique axée sur un taxon donné,
dans un territoire donné de dimensions trop régionales, ne
peut pas à elle seule remplir ef cacement de fonction phy-
logénétique : en prêtant ses spécimens intéressants aux
chercheurs mieux pourvus, elle concourt alors au succès et à
l’excellence des recherches accomplies ailleurs.
Dans le cas de très nombreuses
qu’elles soient édi ées par des amateurs ou par des bio-
logistes en poste dans des institutions d’enseignement ou
laboratoires gouvernementaux de recherche qui ne leur ont
donné aucun mandat à cet effet, on peut supposer que les
« services d’identi cation » de leur collection servent d’abord
à eux-mêmes et à leurs étudiants, assistants de recherche,
techniciens ou collègues amateurs. Ce n’est généralement
que lorsque l’implication de ces individus disparaît (décès,
maladie, retraite, changement de poste, etc.) et que pour cette
même raison le service d’identi cation n’est plus accessible
à personne, et que la qualité de la collection est jugée assez
bonne par les pairs, qu’on peut décider de la verser dans le
, de façon à offrir son « service » à une collec-
tivité plus vaste. Une collection taxonomique de service est
Reference Centre, af lié au ministère canadien des Pêches et
des Océans, à St. Andrews, N.-B.).
Collections à fonctions biogéographiques
C’est par une fonction explicitement biogéogra-
phique (ou plus généralement,
qu’une collection de recherche en sciences naturelles voit
nécessairement augmenter considérablement le nombre de
spécimens qu’elle doit conserver. Cette croissance dépend
essentiellement de l’étendue du
territoire qu’elle a le mandat territoire
d’étudier, pour répondre aux types de questions suivantes :
répartition géographique de telle ou telle espèce répartition géographique
présente sur ce territoire ? Quelle en est la fréquence, c’est-à-
dire est-elle rare ou commune ? La trouve-t-on partout dans
ce territoire, ou seulement dans une partie de celui-ci ? Quelle
est sa répartition en altitude, ou en profondeur dans les lacs
ou dans la mer ? On cherche donc à conserver des spécimens
provenant d’un nombre suffisamment grand de localités
représentant la plupart des secteurs de ce territoire pour
pouvoir cartographier la distribution de chaque espèce avec
assez de con ance statistique. Ces spécimens constituent
la preuve de la présence de l’espèce à chaque endroit à une
époque donnée. Tout changement survenu plus tard dans la
répartition d’une espèce peut ensuite être comparé à celle
du passé, telle que révélée par la collection biogéographique.
Et tout progrès dans les connaissances taxonomiques d’une
espèce, de même que toute erreur lors de l’identi cation pre-
mière de cette espèce, peuvent être véri és sur les spécimens
en collection, et la carte de distribution géographique de l’es-
pèce – « produit » typique de cette sorte de collection – peut
être corrigée en conséquence.
Ces données descriptives de base, souvent quali ées
de données oristiques ou faunistiques, servent à la
des distributions spatiales observées,
raison de l’échelle des recherches), situées dans le présent ou
, situées dans le passé loin-
tain, géologique et paléontologique (e. g. glaciations, dérive
des continents). Ces données permettent aussi de documen-
(pollution, changements climatiques,
destruction des habitats, etc.) de certains changements dans
la répartition des espèces, ainsi que de diagnostiquer et de
repérer les espèces en danger d’extinction dans les
. Ce sont les collections à fonctions biogéographiques
qui produisent les renseignements les plus recherchés par
les environnementalistes et activistes verts, par les mou-
vements de conservation de la nature, par les ministères
gouvernementaux chargés de l’exploitation des ressources
renouvelables ou de la protection des écosystèmes, ainsi que
par de nombreux écologistes chercheurs. C’est donc ce type
de collection qu’on trouve dans la majorité des musées de
Les caractéristiques suivantes des collections biogéo-
graphiques découlent des fonctions décrites ci-dessus : 1)
Le territoire étudié occupe généralement une
: monde entier, continent, mer ou plus souvent
géographique : monde entier, continent, mer ou plus souvent géographique
pays, état ou province. 2) Elles contiennent des
considérables d’échantillons
, en perpétuelle augmentation à
mesure que se développent les expéditions d’exploration sur
le territoire, les acquisitions de
venant de régions nouvelles dans ce territoire, et les échanges
de spécimens avec d’autres collections toujours actives. 3)
méthodes de prélèvement en nature sont méthodes de prélèvement
non comparables ni quantitatives
d’un échantillon à l’autre,
puisqu’on ne cherche à estimer que la présence ou l’absence
de chaque espèce en chaque point du territoire étudié.