intervient également. L’opéra met en scène les puissances démoniaques, le mal, des événements
fantastiques et surnaturels. Il faut également une belle histoire d’amour où les héros sont épris l’un
de l’autre. Le dernier élément : il confronte le héro à l’ordre social hérité de la féodalité. Par
exemple, Max va contourner l’ordre social, va se rebeller contre lui en faisant appel au diable, au
démon, aux balles magiques, pour pouvoir épouser Agathe. Il y a un aspect profondément
romantique de l’individu qui s’affirme contre la société. Ici, c’est la révolte. C’est utiliser tous les
moyens pour conquérir son espace amoureux et individuel.
II) Le rôle dramatique de la musique.
1) La conception de l’ouverture et des thèmes.
Le début de l’opéra est une ouverture qui va, beaucoup plus que d’autres par le passé, incarner toute
l’histoire. On a une ouverture de forme sonate, qui va raconter toute l’histoire et présenter les
thèmes de l’opéra.
On a ici une forme musicale instrumentale, la forme sonate qui présente tous les thèmes de l’opéra.
Dans l’opéra, ce qui est fondamental est que la musique n’est pas un accompagnement, elle fait
partie de l’action, elle est l’action. C’est une mise en action de l’expression dramatique. On a une
dimension purement musicale mais une action se produit.
L’ouverture de l’opéra Italien servait à prévenir les gens qu’il allait se passer quelque chose.
2) La structure de l’air à numéro et le mélodrame.
Un opéra comme le Freischütz est un opéra appelé à numéro. Si on prend la partition pour orchestre,
pour piano, on a des scènes et des actes, comme au théâtre, mais aussi pour la musique des airs qui
sont numérotés. Ces numéros sont structurants, ils indiquent les numéros des airs, chantés par des
solistes, duos, trios…. La structure veut qu’à la fin d’un acte il y ait un final qui regroupe plusieurs
personnages. On va structurer les actes en fonction des finals. Un opéra se divise en trois actes, des
scènes. A l’intérieur de la structure, il y a des parties chantées, coupées par des dialogues. Mais on
découvre aussi le mélodrame : l’utilisation de la voix parlée sur un fond musical.
Écoute du début de la scène de la Gorge-aux-Loups, acte II, numéro 10. Kaspar et Samiel apparaissent
et s’expriment en mélodrame. Ici, on a l’utilisation de la voix parlée à propos du diable. Il ne change
pas, est en décalage avec l’ordre humain. Il est hors-norme, hors du chant. C’est la voix parlée
insérée par Weber qui va lui donner plus de force. Cette présence de la voix parlée rend compte
d’une certaine modernité.
Jusqu’à la fin du XIXe, l’habitude veut qu’il y ait, dans l’opéra, une division en actes et en scènes. Mais
le découpage de la musique n’est pas le même que celui du livret. Les compositeurs réalisent d’abord
des airs qui sont numérotés. Entre les airs, il y a des dialogues parlés ou des récitatifs. Donc, la
structure musicale est fondée sur l’expression lyrique, liée au développement dramatique.
3) Le rôle des tonalités.
Quand on a un opéra a composé, le problème de la structure se pose. Nous avons deux moyens :
- Les thèmes, qui reviennent périodiquement, ont été exposé dans l’ouverture et donne une
cohérence à l’ensemble, unifie une grande forme artistique ;
- Les tonalités : les relations entre les degrés (I – IV – V – IV – I), les relations entre le majeur et le
mineur & les relations spéciales/particulières (scène 5/6, acte II, de do à fa#, on a un intervalle de
quarte augmentée). La quarte augmentée depuis le Moyen-âge représente le diable. On part au
début de l’opéra en Do majeur. On évolue dans l’acte II, l’acte le plus dramatique, celui de la nuit, au
mineur, non seulement le fa#. A la fin de l’acte III, on revient en Do majeur. On va rétablir l’équilibre.
Depuis le XVIIIe, il y a des codes des tonalités, on ne les utilise pas n’importe comment.
En principe, un acte doit finir sur un final. Ici, ce n’est pas le cas. L’acte II finit sur Kaspar seul.
Le numéro 14, le Volkslied, est un chant populaire allemand.
4) La scène de la Gorge-aux-Loups (acte II), cœur de l’œuvre.