P
REFECTURE DE LA SEINE
-
INFERIEURE
(1940-1946)
- 4 -
Le travail de classement n’a été engagé qu’à partir de 1992. Un examen complet des articles a
permis alors de s’apercevoir du caractère hétérogène de l’ensemble. Ce sont en réalité trois
fonds différents qui se trouvaient mélangés : le cabinet du préfet de la Seine-Inférieure, le
cabinet du préfet de la région de Rouen et le cabinet du commissaire régional de la
République de Rouen. Il a donc fallu analyser chaque dossier, puis les reprendre pour tenter de
reconstituer les fonds d’origine. La cote 51 W a été réservée à la préfecture de Seine-
Inférieure, 40 W à la préfecture de région et 52 W au commissariat régional de la République.
Cette première étape passée, les archives provenant de la préfecture de la Seine-Inférieure ont
été reclassées selon l’organigramme de 1942. Le choix du plan de classement s’est porté sur
cet organigramme car il est le plus complet de tous ceux retrouvés. La répartition des missions
entre les quatre premières sections du cabinet a, semble t-il, très peu changé de 1940 à 1946,
une cinquième section ayant été créée à la fin de 1944 [Annexe 1].
Lors de ce travail, il est apparu nécessaire d’isoler, du fonds des archives du cabinet lui-même,
de nombreux dossiers provenant en fait des divisions de la préfecture et du secrétariat général.
Ceux-ci ont été regroupés sous la cote 271 W. Longtemps imbriquées avec le fonds du cabinet
et en lien direct avec lui, ces archives ont été intégrées dans le présent répertoire à la suite de
celles du cabinet et le tout (542 articles pour 51 W et 290 pour 271 W) a fait l’objet d’un
index commun. L’ensemble occupe 62,40 mètres linéaires.
Pendant toutes les années consacrées au reclassement de ces fonds, les archives sont restées
accessibles aux chercheurs. Dès qu’un ensemble était isolé, les articles étaient reconstitués
rapidement, une cote provisoire leur était attribuée et un instrument de recherche provisoire
était mis à la disposition du public. Une table de concordance des cotes d’origine, des cotes
provisoires et des cotes définitives est à la disposition des chercheurs sur demande.
L’administration préfectorale,
entre Occupation et Libération
Lorsque les troupes allemandes entrent dans Rouen le dimanche 9 juin 1940, la ville, son
agglomération et beaucoup de cités de la Seine-Inférieure ont déjà subi de nombreuses
destructions par fait de bombardements. Les haut-normands voient défiler depuis déjà
plusieurs semaines un flot incessant de réfugiés du nord de la France et de Belgique. En ce
premier jour d’occupation de Rouen, Roger Verlomme, préfet de la Seine-Inférieure depuis
avril 1938, constate que les fonctionnaires de la Préfecture sont à leur poste. Décidant de se
rendre compte par lui-même de l’avancée des allemands dans le département, il part le long de
la Seine jusqu’à Bolbec et au Havre. De retour dans l’agglomération rouennaise au bout de 4
jours, il est bloqué par les Allemands sur la rive gauche à Saint-Etienne-du-Rouvray et n’est
autorisé à traverser la Seine que le 22 juin.
Dans ce laps de temps, une nouvelle municipalité s’est installée à Rouen. Le maire, Georges
Métayer, étant absent, le premier commandant allemand entré dans l’hôtel de ville désigne
Maurice Poissant, adjoint, pour occuper ce poste. Il devient le maire de l’agglomération de
Rouen, car les villes « liées économiquement et géographiquement avec Rouen sont rattachées