Du sexe génétique au sexe phénotypique :
Nous avons déjà travaillé sur la reproduction sexuée en étudiant la méiose et la fécondation.
Cette reproduction apparait dès les Eucaryotes unicellulaires. Dans le groupe des vertébrés, chez les
mammifères placentaires, elle se caractérise par l’acquisition de la viviparité. Cependant la
fécondation d’un ovocyte par un spermatozoïde donne une cellule œuf. Cette dernière est à l’origine
au cours du développement embryonnaire de tissus biens différenciés, et en particulier de tissus et
de migrations cellulaires qui élaborent l’appareil uro-génital.
Sachant que le sexe génétique d’un organisme est déterminé par ses chromosomes sexuels.
Nous allons essayer de comprendre chez les mammifères placentaires comment un appareil génital
mâle apparait chez un individu XY et une femelle pour un individu XX. En fait nous étudierons très
simplement les mécanismes responsables du phénotype sexuel à partir du génotype.
Chez les mammifères la structure et la fonctionnalité des appareils sexuels mâles et femelles
sont acquises en 4 étapes au cours du développement :
1er stade phénotypiquement indifférencié : chez un individu génétiquement déterminé se mettent en
place des gonades phénotypiquement indifférenciées et deux types de voies génitales : les canaux de
Wolf et de Muller.
2ème stade : du sexe génétique au sexe gonadique : nous venons de dire que normalement
génétiquement déterminé un mâle est XY et une femelle XX, pourtant il a été mis en évidence des
caryotypes masculins 46XX et des féminins 46XY : ces anomalies peuvent être interprétées par la
translocation d’un court fragment de la région distale du bras court du chromosome Y sur X lors de al
gamétogénèse. En effet sur la partie spécifique de ce chromosome se trouve le gène SRY responsable
du phénotype mâle.
L’expression de ce gène dans les gonades permet la formation d’une protéine TDH (facteur de dev
testiculaire, qui possède un domaine de liaison avec l’ADH). Ce facteur va activer de nombreux gènes
conduisant à la différenciation des gonades en testicules ce qui va provoquer l’acquisition du sexe
gonadique mâle.
3ème stade : du sexe gonadique au sexe phénotypique : Des observation à partir d’animaux « free-
martin » et des expériences ont permis de mettre en évidence une production de testostérone
parles cellules interstitielles et d’hormone antimüllérienne AMH par les cellules de Sertal. Ce sont
ces deux hormones qui contrôlent la masculinisation de l’appareil génital. On observe alors une
involution des canaux de Muller et une différenciation de ceux de Wolf e, épididyme, canal
déférent, et vésicule séminale. A l’inverse les ovaires n’ont pas de rôle dans le développement de
l’appareil génital féminin. C’est en effet l’absence d’hormone testiculaire qui permet l’involution des
canaux de Wolf et la persistance et différenciation de ceux de Muller en oviductes et corne utérines.
Les hormones ovariennes sont par contre responsables de l’acquisition de la fonctionnalité de
l’appareil génital féminin.