La mission multi-satellite MMS
Le lancement de la mission MMS (Magnetospheric Multi-Scale) par une fusée Atlas
V est prévu le 12 mars prochain, à Cape Canaveral, en Floride. Il s’agit d’un
ensemble de quatre satellites, équipés d’instruments identiques, qui effectueront des
mesures des particules chargées et des champs électromagnétiques dans
l’environnement lié au champ magnétique de la Terre, la magnétosphère. L’objectif
principal de la mission est l’étude de la reconnexion magnétique, un processus
fondamental qui permet de transférer l’énergie magnétique aux particules chargées
sous forme de chauffage et d’accélération.
Cadre de réalisation
MMS est une mission financée par la NASA qui a sélectionné l’équipe SMART
(Solving Magnetospheric Acceleration Reconnection, and Turbulence) conduite par
le Southwest Research Institute (SWRI) de San Antonio (Texas) pour la mettre en
œuvre. Les quatre satellites ont été construits, intégrés et testés au Goddard Space
Flight Center (GSFC) de la NASA situé à Greenbelt (Maryland). Ce centre a aussi la
responsabilité des manœuvres des satellites. La planification des campagnes
scientifiques et les commandes des instruments seront assurées par le centre
opérationnel scientifique de la mission (SOC) géré par le Laboratory of Atmospheric
and Space Physics (LASP) de l’université du Colorado à Boulder.
L’équipe de la mission MMS est composée de nombreux laboratoires américains
ainsi que de partenaires européens et japonais. Les laboratoires contribuant à la
mesure des champs électrique et magnétique sont regroupés au sein d’un
consortium « Fields » piloté par l’institute for the study of Earth, Oceans and Space
de l’université du New Hampshire. Au sein de ce consortium, le Laboratoire de
Physique des Plasmas (LPP, UMR7648), laboratoire mixte de recherche CNRS /
Ecole Polytechnique / Sorbonne Universités UPMC / Univ. Paris Sud / Observatoire
de Paris, fourni les antennes magnétiques appelées SCM (search-coil
magnetometer) destinées à mesurer les champs magnétiques fluctuants, ainsi que
leur logiciel de calibration.
L’Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie (IRAP, UMR 5277) de
Toulouse, laboratoire mixte CNRS / Univ. Paul Sabatier, a lui participé à la réalisation
d’un des instruments servant à la détection des particules chargées. Le LPP et
l’IRAP participeront activement à l’analyse scientifique des résultats et à leur
interprétation.
Un industriel français (3D plus, Buc) a réalisé les préamplificateurs associés aux
antennes magnétiques conçus au LPP. Les participations françaises ont bénéficié du
soutien du CNES
Objectifs scientifiques
Le phénomène de reconnexion magnétique est considéré comme étant présent à
différentes échelles au sein de l’univers (noyau actif de galaxie, pulsar, disque
d’accrétion stellaire, éruption solaire, magnétosphère planétaire, ...). Il est un des