Circulation d`un liquide visqueux dans une conduite. Oscillations

ANNEE 2003
CONCOURS D’ADMISSION
A
L’ECOLE DE L’AIR
CONCOURS PC/PSI
COMPOSITION
DE
SCIENCES PHYSIQUES
Durée : 4 heures
Coefficient : 13
L’attention des candidats est attirée sur le fait
que la notation tiendra compte du soin et de la
rigueur apportés dans le travail.
Nota : Si un candidat est amené à repérer ce qui peut lui sembler
une erreur d’énoncé, il le signalera sur sa copie et devra
poursuivre sa composition en expliquant les raisons des
initiatives qu’il a été amené à prendre.
T.S.V.P.
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Des problèmes d’eau.
L’épreuve qui suit est constituée de trois parties indépendantes. Elles ont toutes les trois en commun
de traiter de questions en rapport avec l’eau : circulation dans un tuyau, oscillation dans un tube en U et
propagation d’ondes de surface. Dans toute l’épreuve, on attend du candidat qu’il soit attentif à l’aspect
physique des choses, qu’il prenne soin de rédiger correctement ses réponses, de les argumenter de manière
concise en soignant la présentation et l’expression. Un nombre important de points sont attribués sur la
qualité de rédaction et de présentation de la copie. On attend des applications numériques dès qu’elles sont
possibles et des commentaires lorsque c’est approprié.
Partie I - Circulation de l’eau dans une conduite.
On considère un tuyau cylindrique, de rayon R, de longueur L, horizontal et parcouru par un fluide
de viscosiη. La pression sur laxe du cylindre est P1 à lentrée et P2 à la sortie. On rappelle que η
intervient dans la force surfacique qu’exerce une partie d’un fluide sur une autre de vitesse différente. Si
lécoulement se fait suivant un axe x et la vitesse dépend de y (voir figure 1), cette force surfacique exercée
par la partie de y le plus grand sur celle de y le plus petit est :
fv
ye
s x
=
η
y
x
x
Figure 1
Les flèches symbolisent les vitesses à x
donné pour différentes valeurs de y.
1) Nombre de Reynolds.
Pour savoir si lécoulement est turbulent ou laminaire, on considère un nombre sans dimension
d’autant plus grand que lécoulement est plus turbulent : ce nombre est le nombre de Reynolds que lon
notera Re. Il utilise les grandeurs physiques η, µ, la masse volumique du fluide, v, la vitesse caractéristique
de lécoulement et , une longueur, elle aussi caractéristique de lécoulement.
a) Dans le problème qui nous occupe, prend-on pour le rayon R ou la longueur L? Expliquer
pourquoi.
b) En faisant une analyse dimensionnelle de αvβηγµδ, avec δ = ±1, déterminer les valeurs possibles
des coefficients α, β et γ pour former un nombre sans dimension. Choisir alors leur signe par un argument
physique pour former le nombre de Reynolds.
2) Débit dans un tuyau.
On va considérer les coordonnées cylindriques axées sur le tuyau (voir figure 2). Un point M est
repéré soit par ses coordonnées cartésiennes (x,y,z), soit par ses cordonnées cylindriques (r,θ,x). Le point
m est le projeté de M sur le plan Oyz, H est le projeté de M sur Ox, r et θ sont les coordones polaires de
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m dans ce plan où Oy est laxe polaire. L’axe Ox est laxe du tuyau et le point O est à son entrée (la
pression y est donc P1).
z
m
r θ y M
0
H x
Figure 2.
On va considérer un écoulement laminaire permanent suivant laxe du tuyau. La pesanteur sera
gligée. On supposera que la vitesse est de la forme : x
ervMv )()( =.
a) Indiquer qualitativement comment la pesanteur intervient dans ce problème et pourquoi on la
glige.
b) Faire un bilan de force sur un volume élémentaire cylindrique de fluide autour de M de
coordonnées (r,θ,x). Montrer que, dans ces conditions, la pression ne dépend pas de θ.
c) Déduire du bilan précédent les variations de P suivant r et suivant x.
d) Montrer que la pression ne dépend pas de r.
e) Montrer que dP/dx est indépendant de x. En duire sa valeur en fonction de P1, P2 et L. puis la
valeur de dv/dr.
f) Déterminer v(r) et en déduire la vitesse moyenne vm et le débit volumique DV dans le cylindre.
g) Rappeler la signification physique d’une impédance (ou d’une résistance). finir alors K, la
résistance hydraulique du tuyau, en dégageant la signification physique des deux paramètres physiques que
lon utilise (on illustrera la définition générale). En déduire son expression en fonction des caractéristiques
du tuyau et du liquide.
h) On considère leau se trouvant à linstant t dans le tuyau élémentaire horizontal de longueur L et
d’épaisseur dr. Déterminer le travail élémentaire des forces de pression qui s’exercent sur ce système entre
t et t + dt. En déduire PP, la puissance des forces pressantes qui sexercent sur le liquide contenu dans
lensemble du tuyau et PV, la puissance dissipée par viscosité.
Ecrire PV en fonction de K et du débit volumique DV.
3) Application : distribution d’eau.
On va appliquer les relations précédentes à plusieurs cas physiques. On donne g = 10 m.s-2,
laccélération de pesanteur, ηeau = 10-3 Pl et µeau = 1000 kg/m3. Dans cette application, on considère un
réseau de distribution d’eau domestique. Ce type de circuit est alimenté par des châteaux d’eau qui
assurent la mise en pression du réseau.
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a) Quel est lordre de grandeur de la pression qui peut être attendue dans une canalisation au pied
d’un château d’eau de 25 m de haut. On supposera que le débit d’eau dans la canalisation est suffisamment
faible pour ne pas perturber le champ de pression dans le château d’eau.
b) Soit une conduite d’eau de 100 m de longueur et de section 1 cm2 partant du pied de ce château
d’eau. Lautre extrémité de la canalisation est à lair libre. Quel débit peut-on attendre en sortie en
supposant que la relation précédemment établie s’applique bien? Quelle est la vitesse maximale atteinte
dans la canalisation?
c) Quelle est la puissance dissipée par viscosité ? Sachant que pour leau, la capacité thermique vaut
ceau = 4,18 J.K-1.g-1, estimer lélévation de température produite si leau récupère toute lénergie dissipée.
Conclure.
d) Que vaut le nombre de Reynolds pour cette écoulement? Conclure.
e) Dans une maison, on souhaite obtenir des débits assez important, par exemple pour remplir une
baignoire. Cependant, dans certaines installations anciennes, on n’obtient pas forcément satisfaction. On dit
parfois qu’on « manque de pression » Qu’est-il préférable de faire d’un point de vue technique pour
assurer une alimentation plus rapide? Sur quel paramètre physique vaut-il mieux jouer. Qu’est-ce qui peut
altérer à la longue la qualité des canalisations en terme de débit?
4) Circulation sanguine.
Le corps des animaux est pourvu de quantités de « tuyaux ». On va se pencher ici sur le cas des
artères. Elles seront supposées posséder les qualités des tuyaux précédents et les résultats généraux établis
plus hauts seront appliqués.
a) Quelle qualité importante des artères est omise ici?
b) Le réseau de distribution du sang se compose d’artères de tailles très différentes, de laorte à de
minuscules vaisseaux. On va donner ici des données moyennes. Le cœur qui alimente ce circuit impose un
débit D0 = 5 L/min. On utilise ici un modèle simpliste : Les différents types d’artères se suivent et on passe
par division d’un diatre au suivant (voir figure 3).
Artère de type i Artères de type i+1
Figure 3.
Données non exhaustives : ηsang = 4 10-3 Pl ; µsang µeau.
Type de vaisseau Diamètre di (mm) Nombre ni
Aorte 10 1
Branches secondaires 0,6 1800
Branches terminales 0,03 13.106
Capillaires 0,008 1,2.109
Déterminer la résistance linéique de ces quatre types d’artère (pour lensemble de ces vaisseaux en
parallèle), la puissance linéique qui y est dissipée par viscosité, la vitesse moyenne et le nombre de
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Reynolds associés à lécoulement dans ce type d’artère. Les résultats numériques seront regroupés sous
forme de tableau.
c) La ration alimentaire moyenne est d’environ 10 MJ par jour. Que peut-on en conclure au vu des
chiffres précédents ?
Partie II – Oscillations dans un tube en U.
On considère de leau placée dans un tube en U de section s constante. La pression atmosphérique au
dessus du liquide est de 1 bar. Lorsqu’on crée une surpression temporaire dans lun des tubes puis qu’on la
relâche, le liquide se met à osciller de manière amortie. Dans cette partie, on va envisager plusieurs
modèles pour retrouver le comportement du système constitde leau du tube, d’abord sans considérer
de termes dissipatifs, puis en les faisant intervenir. Le tube est occupé par une longueur = 80 cm de
liquide, de masse volumique µ = 1000 kg/m3. L’accélération de pesanteur est g = 9,8 m.s-2.
1) Oscillation non amortie.
On va utiliser un modèle de fluide idéal, sans dissipation visqueuse. On paramètre le problème avec la
cote z de leau dans la partie gauche du tube.
a) Donner lénergie cinétique du fluide lors de son mouvement.
b) On considère que lénergie potentielle de pesanteur du système liquide est nulle à léquilibre. Que
vaut-elle alors que le liquide est à la hauteur z algébrique au dessus de la hauteur d’équilibre ?
c) Donner alors lénergie mécanique totale du fluide et en déduire léquation différentielle
d’évolution de z en fonction du temps.
d) Déterminer la période d’oscillation T0 du fluide dans le tube.
e) Le théorème du centre de masse permet-il d’obtenir le même résultat ? Une réponse argumentée
est attendue.
f) Retrouver léquation différentielle du c) en utilisant les théorèmes de la mécanique des fluides.
2) Prise en compte de l’amortissement.
Comme on s’en rend compte en faisant lexpérience, les oscillations sont amorties. On va modéliser
la dissipation par un effet global du premier ordre et exploiter les résultats d’un montage expérimental pour
estimer limportance de la dissipation.
a) On considère que la puissance dissipée lors du mouvement est 2
dt
dz
s
αµ
α est un coefficient
positif. Utiliser les résultats du 1) pour établir un bilan de puissance durant le mouvement.
Trouver la nouvelle équation différentielle régissant lévolution de z.
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