FICHE TECHNIQUE Maraîchage en conditions tropicales

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G.D.A
Mana
FICHE TECHNIQUE
Maraîchage en conditions tropicales
Parcelle de choux en association avec des bananiers
Source : GDA
Caroline VARIN
GDA de Mana, 2011
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1. Recommandations pour améliorer la fertilité des sols tropicaux
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Augmenter le pH par apports de chaux éteinte ou calcaire broyé
Apport fréquent de matière organique enfouie à 10-20cm de profondeur et mélangée
au sol
Préparation du sol superficiel, approfondissement progressivement
Travail du sol en planches ou en billons selon la pente pour l’érosion
Engrais verts : Faire des rotations comme suit :
• Légumineuses non enfouies (très riches en azote), céréales puis maraîchage
• Graminées enfouies (riche en azote et matière organique) puis maraîchage
Compost :
• met quelques semaines à 3 mois pour sa décomposition,
• se résigner aux risques de transmission des maladies,
• est constitué de résidus de culture, déchets organiques, fumier, cendres…
• arroser, mélanger et couvrir
Paillage/mulching :
• avantages : diminue l’érosion, la température au sol et l’évaporation de l’eau
• est composé de graminées et feuilles d’arbres riches en tanin
• en fin de culture, l’enfouir
2. Irrigation
Différents types selon leur utilisation :
• A la rigole, terrain en pente légère (1-2%), cas très particuliers, gros investissement et
entretien régulier
• Aspersion, pour les cultures en planches ou en billon mais attention aux pertes d’eau et
aux risques de maladies des plantes
• Goutte à goutte, arrosage au plus près des racines donc peu de perte d’eau, meilleure
méthode mais plus cher que l’aspersion
• Le drainage est déconseillé en milieux tropicaux
3. Lutte contre les maladies et les virus
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Rotation des cultures
Apport de matière organique
Association des cultures
Densité des cultures faible
Eviter les carences et les fumures excessives
Irrigation au pied des cultures ou par aspersion entre 12h et 14h
Désherbage
4. Lutte contre les « animaux »
Nématodes : liste précédente
Acariens : souffre
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Insectes :
• Courtilière (plantes repiqués, jeunes plants, tiges…) appâts empoisonnés de sciure de
bois
• Thrips (nécroses et chutes de fleurs) : laisser se développer les prédateurs naturels
• Punaises (piqûres des fruits : lésions et nécroses)
• Cicadelles (lésions sur feuilles et transmission de maladies)
• Pucerons (vecteurs de virus) : Coccinelles (insectivores, bon prédateur)
• Aleurodes (dégâts sur feuilles et transmission de virus)
• Cochenilles (dégâts sur tiges, racines et tubercules)
• Vers blancs de coléoptères (tubercules) : travail fréquent de la terre
• Chrysomélidés (trous dans les feuilles)
• Bruches (grains frais et secs de légumineuse)
• Charançon (denrées, racines, tubercules et tiges sous terraines)
• Papillons (feuilles), tordeuses, teignes, pyrales, noctuelles, sphinx : écraser
manuellement les chenilles
• Diptères : mouches (feuilles et fruits)
• Fourmis-manioc (feuilles)
Lutte biologique :
• Méthodes culturales : travail fréquent du sol, irrigation par aspersion, récolte précoce,
rotations
• Introduction d’ennemis naturels
• Bacillus thuringiensis sur chenilles
• Phéromones et pièges de couleur
• Lâcher de mâles stériles
Insecticides naturels :
• Pyrèthre (ex : Pyrèthrum cinerariaefolium) fleurs séchées en poudre à diluer au 1/10,
pulvérisation curatives contre diptères, lépidoptères, coléoptères et pucerons
• Roténones (ex : Derris et Lonchocarpus) : poudre de racine à diluer au 1/10.
• Nicotine (attention toxique !) : jus de tabac ou produit purifié contre les pucerons et les
chenilles, ne pas pulvériser en plein soleil et ne pas tremper les mains dans la solution
• Neem (Azidirachta indica) : graines et feuilles sont répulsifs pour les insectes
• Huile essentielle d’ail : pucerons, lépidoptères et coléoptères
5. Les mauvaises herbes
Le potager doit être désherbé en permanence.
Les mauvaises herbes sont des concurrents des plantes cultivées mais elles sont un bon
fourrage pour les animaux, restauratrices de fertilité lors de jachères herbacées et sources de
matière organique.
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Amarantes (nombreuses graines très petites) : arracher avec la racine avant
l’apparition des graines et porter hors du jardin
Pourpier (graines et bouturage) : arracher avec la racine et porter hors du jardin
Cuperus (tubercules) : travail profond du sol
Graminées
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Plantes parasites : orobranches sur les racines de solanacées et légumineuses, cuscutes
suçoirs sur les tiges, striga sur céréales, alectra sur légumineuse ; désherbage
hebdomadaire manuel ou mécanique en éloignant les plantes de la parcelle, brûlis de
bois, paillage au sol avec débris végétaux ou plastique
6. Inconvénients de l’agriculture chimique
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Fatigue du sol (sol de moins en moins fertile) : les racines sont moins efficaces pour
l’absorbsion de nutriments du sol, par conséquent l’agriculteur augmente les doses
d’engrais chimiques, disparition de la matière organique…
Usage intensif de pesticides : prolifération d’insectes, nuit aux organismes non ciblés,
traitement de plus en plus complexes dû au fait de la baisse d’efficacité des produits
par résistance des nuisibles.
7. Alternatives à l’agriculture chimique
Système agraire traditionnel
Occupation maximale de l’espace par les cultures associées et du temps par le chevauchement
des cultures :
• Meilleure exploitation du soleil et du sol
• Diminution du lessivage et de l’érosion
• Diminution des attaques d’insectes par mélange de feuilles et racines non sensibles
aux mêmes parasites (confusion de l’insecte)
Présence d’arbres ou arbustes, en particuliers les légumineuses :
• Eléments fertilisants surtout l’azote
• Matière organique
• Ombre et brise vent
Apport d’éléments fertilisants riches en matière organique et cendre de bois dans les billons
localement :
• Libération progressive d’éléments nutritifs aux racines
• Diminution des mauvaises herbes dans les intervalles
Choix de variétés tardives, photopériodiques, rustiques… :
• Maturité en saison favorable
• Retour de matière organique
• Meilleure adaptabilité au milieu
Agriculture biologique
Fertilisation biologique
• Sources de phosphate : phosphate naturel broyé, roches volcaniques, feldspaths
pulvérisés, calcaires, cendres de bois et d’os
• Sources d’azote : fumier, compost, algues, tourteaux oléagineux, déchets d’abattoir
(os, plumes, cornes, sang séché)
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