accès majoritairement autours des soins médicaux et non psychologiques. Le relai proposé par les
psychologues sur la dimension psychique révélée à l’occasion d’une agression a donc été
favorablement accueilli par ces professionnels.
La question des suivis a également été abordée, beaucoup s’interrogeant sur la durée de nos
interventions auprès des victimes et le cadre que celles-ci supposaient. Souvent interpellés sur cette
question, les psychologues exerçant dans des services d’aide aux victimes doivent être en mesure de
réfléchir en amont sur leurs actions afin que soit établi un cadre d’intervention qui soit suffisamment
lisible pour les patients et les autres professionnels. La question de la durée de la prise en charge est
en effet délicate, la variabilité interindividuelle étant une fois de plus centrale dans les actions qui
sont entreprises. Pour étayer cette variabilité, des exemples ont donc été fournis, tous mettant en
exergue le traumatisme psychique comme point d’encrage de tout entretien clinique et suivi
psychothérapique. La question des orientations s’est donc posée en filigrane, celle-ci s’établissant
dès lors une problématique indirecte à l’agression vient à s’exprimer. Psychiatres, Centres Médico
Psychologiques, psychologues en libérales sont donc parfois activés pour qu’un relai dans la prise en
charge soit assuré.
Outre cette présentation, la question du travail partenarial s’est ensuite posée, les médecins
percevant l’intérêt manifeste d’une collaboration plus effective sur le terrain dans leurs actions
auprès des salariés victimes. Des axes d’interventions conjointes ont ainsi pu être dégagés,
notamment l’activation de nos services lorsqu’une problématique victimaire émerge dans le cadre de
leurs sollicitations. A l’inverse, nous avons jugé qu’un retour systématique au médecin du travail
prescripteur sera réalisé, celui-ci devant avoir un minimum d’information pour adapter sa prise en
charge et sensibiliser l’employeur.
Des thématiques de réflexions communes ont d’ailleurs émergé : le retour au travail, la mise en place
d’horaires aménagés et les mi-temps thérapeutiques. Parce qu’elles se posent constamment lors des
prises en charge d’employés et de commerçants victimes d’agression, elles nécessitent qu’un lien
s’établisse avec le médecin missionné, lui seul ayant la possibilité de rendre effective les
préoccupations alléguées en entretien.
Un travail de sensibilisation auprès des employeurs a également
été proposé par nos services, et ce de manière conjointe avec la
Médecine du travail. Ignorants les aspects cliniques entourant la
problématique victimaire dans son ensemble, les employeurs ont parfois des réactions inadaptées à
la souffrance que vivent leurs salariés, le médecin se retrouvant alors dans un entre-deux parfois
inconfortable dans sa relation au patient. L’appui que peut lui apporter un psychologue dans son
travail de sensibilisation est donc un atout incontestable puisque ce dernier va pouvoir plus
facilement jouir de sa neutralité et de sa spécificité pour informer l’employeur des manifestations
psycho-traumatiques susceptibles d’apparaître lors d’une agression, et insister sur la variabilité
interindividuelle s’y afférant.