Informatique théorique 2 Plan du module Systèmes relationnels

Licence 2 Informatique
2005/2006
Frédéric Fürst - bureau 205 - frederic.furst@u-picardie.fr
www.u-picardie.fr/~ff-laria/
1ère partie - Systèmes relationnels
Relations sur un ensemble
Théorie des treillis
2ème partie - Algèbre
Théorie des groupes
Anneaux, corps
3ème partie - Séries
Séries, polynomes formels
Fonctions génératrices
Les systèmes relationnels sous-tendent de nombreux systèmes
informatiques :
Base de données et langages relationnels
Structures ordonnées : arborescence des systèmes de
fichiers, piles, files, arbres, hiérarchies objet,
Bibliographie :
Mathématiques discrètes et informatique, N.H. Xuong,
Masson
Mathématiques pour l’informatique, A. Arnold &
I. Guessarian, Masson
Mathématiques discrètes, S. Lipschutz, Serie Schaum
Ensemble : un ensemble (notion première) est défini quand il
est possible pour tout élément (notion première) de dire s’il
appartient ou pas à cet ensemble
Relation (binaire) : soit E et F deux ensembles. On appelle
relation binaire entre E et F tout sous-ensemble de E F (E F
est le produit cartésien de E et F).
Notes : - une relation peut lier un ensemble à lui-même
- une relation n’est pas forcément binaire
Exemples : - relation de notation entre l’ensemble des étudiants en L2 et
l’ensemble des notes en IT2 [0..20]
- la relation de divisibilité dans N
Relation : soit E1, .. , En n ensembles. On appelle relation
entre les Ei tout sous-ensemble de E1 .. En.
Exemples : - une relation unaire sur un ensemble E est une partie de E (par
ex. l’ensemble des entiers pairs peut être vu comme une
relation unaire sur N).
- 3 ensembles d’identifiants client, d’identifiants produit et de
numéros de facture sont liés par une relation ternaire « achat »
Facture 32fourchetteDupond Facture 23TableDupont Facture 22ChaiseTartempion
Les relations sont des sous-ensembles d’un produit cartésien
d’ensembles => on peut leur appliquer des opérations
ensemblistes, c’est l’algèbre relationnelle des SGBD (BD2)
Inclusion de relation : l’inclusion des relations binaires R et S,
notée R S, est définie par (x,y) R => (x,y) S. On peut
généraliser à des relations n-aires.
Exemple : {(Tartempion,chaise,facture22)} est incluse dans
{(Tartempion,chaise,facture22),(Dupont,table,facture23),(Dupont,fourchette,
facture32)}
Union et intersection de relations : soit R et S deux relations
binaires entre E et F.
R S union de R et S est définie par x (R S) y ssi xRy ou
xSy.
R S intersection de R et S est finie par x (R S) y ssi
xRy et xSy.
On généralise à des relations n-aires
Exemples : - l'union de {(Tartempion,chaise,facture22)} et
{(Tartempion,chaise,facture22), (Dupont,table,facture23),
(Dupont,fourchette, facture32)} est {(Tartempion,chaise,facture22),
(Dupont,table,facture23), (Dupont,fourchette, facture32)}
- l'intersection de {(Tartempion,chaise,facture22)} et
{(Tartempion,chaise,facture22), (Dupont,table,facture23),
(Dupont,fourchette, facture32)} est {(Tartempion,chaise,facture22)}
Inverse d’une relation binaire : soit R relation entre E et F. R-1
inverse de R est définie par x R-1 y ssi yRx.
Complémentaire d’une relation : la relation R’ complémentaire
d’une relation R entre E et F est définie par (e,f) R’ ssi (e,f)
R. On généralise à des relations n-aires.
Relation identité : la relation identité entre E et F, notée IdE×F,
est définie par (e,f) IdE×Fssi e = f
Relation pleine : la relation pleine entre E et F, notée E×F, est
définie par (e,f) E×F, (e,f) ∈ ∏E×F
Composition des relations binaires : soit R une relation entre E
et F et S une relation entre F et G. La relation T binaire
composée de R et S, et notée RoS, est définie par (x,z)
E×G, xTz ⇔ ∃y F tel que xRy et ySz
Symétrie : une relation R est symétrique si pour tout x et y tels
que xRy, alors yRx. Si R est symétrique, R=R-1
Exemple : la relation "à coté de" définie sur Ob Ob où Ob est l'ensemble
des objets matériels est symétrique
Antisymétrie : une relation R est anti-symétrique si pour tout x
et y tels que xRy et yRx, alors x = y
Exemple : la relation "posée sur" définie sur Ob Ob est antisymétrique
Transitivité : une relation R est transitive si pour tout x, y et z
tels que xRy et yRz, alors xRz
Exemple : la relation "à coté de" est transitive
Réflexivité : une relation R est réflexive si pour tout x, alors
xRx
Exemple : la relation "est située au même endroit" définie sur Ob Ob est
réflexive
Antiréflexivité : une relation R est anti-réflexive si pour tout x,
alors xRx est faux
Exemple : la relation "est posée sur" est antiréflexive
Fermeture d’une relation binaire : Soit R une relation binaire
définie sur un ensemble E. On appelle fermeture réflexive, de
R la plus petite (au sens de l’inclusion) relation réflexive définie
sur E contenant R. On note r(R) la fermeture réflexive de R,
t(R) sa fermeture transitive, s(R) sa fermeture symétrique.
Théorème 1 : Soit R une relation binaire sur un ensemble E.
r(R) = R Id (Id = relation d’identité)
t(R) = Rii=1..(Ri = RoRo .. oR i fois)
s(R) = R R-1
Fonction : une fonction d'un ensemble E vers un ensemble F
est une relation de E vers F pour laquelle tout élément x de E
est en relation avec au plus un élément y de F
on note y = f(x) et on dit que y est l’image de x par f et que x
est l’antécédent de y par f.
l'ensemble des éléments x de E pour lesquels il existe un
élément de F en relation avec x est appelé ensemble de
définition de la fonction f.
Application : une application d'un ensemble E vers un
ensemble F est une relation de E vers F pour laquelle tout
élément de E est en relation avec exactement un élément de
F. C'est une fonction de E vers F dont le domaine de définition
est E.
Injection : une application de E vers F est dite injective lorsque
deux éléments distincts de E ont toujours des images
distinctes dans F.
Surjection : une application de E vers F est dite surjective
lorsque tout élément de F admet au moins un antécédent
dans E.
Bijection : une application de E vers F est dite bijective
lorsqu'elle est à la fois injective et surjective.
Relation d’équivalence : une relation d’équivalence (notée )
est une relation réflexive, transitive et symétrique.
Exemples : - la relation de proximité spatiale "à coté de"
- dans Z, la relation définie par aRb ssi a-b est pair
Classe d’équivalence : la classe d’équivalence d’un élément x
d’un ensemble E relative à une relation d’équivalence est
l ensemble des l ments y de E tels que x y (ou y x)
Th or me 2 : l ensemble des classes d quivalence qu une
relation d quivalence induit sur un ensemble E est une
partition de E. Inversement, toute partition de E induit une
relation d quivalence.
Ensemble quotient : le quotient d’un ensemble E par une
relation d’équivalence est l ensemble dont les l ments sont
les classes d quivalences des l ments de E relativement .
Exemples : - le quotient de l ensemble {Pierre, Paul, Jacques, Marie,
Jeanne} par la relation a même sexe est
{{Pierre,Paul,Jacques}, {Marie,Jeanne}}
- le quotient de N par la relation R d finie par xRy ssi x-y est
multiple de 2 est l ensemble r duit deux l ments,
l ensemble des entiers pairs et l ensemble des entiers impairs
Relation d’ordre : une relation d’ordre partiel (notée ) est une
relation réflexive, transitive et antisymétrique. Une relation
antiréflexive, transitive et antisymétrique est une relation
d’ordre strict (une relation réflexive et transitive est appelée pré-
ordre).
Exemples : - la relation « plus grand que »
- dans N, la relation définie par aRb ssi a divise b
Elément dominant : dans E muni de , un élément x domine
un l ment y si y x et qu il n existe pas d l ment z tel que
y z x. On dit aussi que x est le successeur de y.
Exemples : - dans N muni de la relation de division, 4 domine 2
- dans N muni de la relation « plus grand que », 3 domine 2
Ensemble ordonné (ou partiellement ordonné) : un ensemble E
ordonné est un ensemble muni d’une relation d’ordre . On
note cet ensemble (E, ).
Ensemble totalement ordonné (ou chaine) : un ensemble E est
totalement ordonné si pour tout couple (x,y) d’éléments de E,
x y ou y x
Notes : - un ensemble peut être doté de plusieurs relations d’ordre
- toute relation d’ordre admet une relation duale
- tout ensemble ordonné (E, ) admet un dual (E,
)
Exemples : - l’arborescence d’un système de fichiers est partiellement
ordonnée
- l’ordre lexicographique est un ordre total permettant de trier des
chaînes de caractères
Diagramme de Hasse : sur un ensemble E ordonné
par , pour tout couple d l ments (x,y) tels que x y
et ¬∃ z dans E tel que x z y (y domine x), on cr e
un arc fl ch de x y
Exemple : l’ensemble des parties
de {1,2,3} ordonné par la relation
d’inclusion.
Dans le cas d’un ensemble totalement ordonné, par
transitivité de la relation d’ordre, le diagramme devient
une « chaine »
Soit E un ensemble ordonné. Considérons les sous-ensembles
totalement ordonnés de E.
Hauteur : la hauteur d’un élément xde E est le maximum, s’il
existe, de la longueur des chaînes admettant xcomme élément
maximum
Profondeur : la profondeur d’un élément xde E est le
maximum, s’il existe, des longueurs des chnes admettant x
comme élément minimum
Exemples : - dans N muni de la relation aRb ssi a divise b, les nombres
premiers ont pour hauteur 1
- dans l’ensemble des parties de {1,2,3} muni de l’inclusion, la
profondeur de {3} est 2
Extension : si un ensemble E est ordonné par <, tout ordre «
sur E tel que x < y ==> x « y est appelé une extension de <.
Extension linéaire : en particulier si « est un ordre total il est
appelé une extension linéaire de <.
Exemple : - la relation d’ordre aRb ssi a divise b ordonne N. La relation
d’ordre usuelle sur N est une extension linéaire de la
précédente.
Note : - dans le cas des ensembles finis ou dénombrables, une extension
linéaire « d'un ordre < permet d'énumérer les éléments selon l'ordre
croissant (pour «), cette énumération étant compatible avec l'ordre
d'origine <.
Tout ordre partiel peut être étendu à un ordre total. Il n'y a pas en général
unicité de l'extension et l'une de ces extensions peut être obtenue à l'aide du
tri topologique.
Algorithme du tri topologique : on l'applique au graphe sans boucle d'un
ordre partiel.
La liste obtenue est la linéarisation de l'ordre initial. On en déduit un ordre
total compatible avec l'ordre partiel de départ. Un tri topologique d’un
ensemble E est une numérotation des éléments de E, c’est-à-dire une
injection de E dans N respectant l’ordre naturel sur N.
é
Dans un ensemble E muni d’une relation d’ordre :
x est un minorant (resp. majorant) de y si x y (resp. y x)
x est la borne supérieure de E (notée sup(E)) s’il est le plus
petit des majorants de E
x est la borne inférieure de E (notée inf(E)) s’il est le plus
grand des minorants de E
Exemple : b est la borne sup de [a,b] sur (R, ) et aussi celle de [a,b[
Note : un majorant ou minorant, et donc une borne supérieure ou
inférieure n’existe par toujours ([0,+
[ n’a pas de majorant)
x E est maximal (resp. minimal) s’il n’a pas d’autre
majorant dans E (resp. minorant) que lui-même
x E est le maximum (ou universel) de E si y E, y x
x E est le minimum (ou élément nul) de E si y E, x y
Exemples : - dans l’ensemble des sous-ensembles d’un ensemble E, E est
le maximum et
le minimum
- dans N muni de la relation de divisibilité, 1 est minimum, il n’y a
pas de maximum
Notes : - un maximum ou un minimum n’existe pas toujours (N muni de la
relation de divisibilité n’a pas de maximum)
- un maximal ou un minimal n’existe pas toujours (l’intervalle réel
[a,b[ n’a pas de maximal, mais il a un majorant)
- dans le cas où un maximum (resp. minimum) existe, il est le seul
élément maximal (resp. minimal) de E
- dans le cas d’un ordre total, les notions de minimum (resp.
maximum) et de minimal (resp. maximal) sont confondues
Différence entre maximum et maximal :
E, C et D sont maximaux mais pas maximums
Dans l'ensemble ordonné de la figure :
Le sous-ensemble {D,E,F} possède 4 majorants A,
B, C, D et une borne inf D. D est maximal et
maximum. E et F sont minimaux (mais pas
minimums).
Le sous-ensemble {D,E,F,G} ne possède ni
majorant ni minorant
Le sous-ensemble {A,B,C,D} ne possède aucun
majorant, 3 minorants E, D et F et une borne inf D.
B et C sont maximaux mais non maximums et D
est minimal et minimum.
Th or me 3 : Soit Aune partie finie non vide d un ensemble
ordonn (E,). Pour tout xde A, il existe dans Aun minimal m
et un maximal stels que mxs.
Preuve : par induction sur |A|. Vrai pour |A|=1. Supposons la
propriété vraie pour |A|=n-1. Soit xde Atel que |A|=net B=A\{y}
yx. Bcontient donc un maximal set un minimal mtels que
mxs. 3 cas se pr sentent :
sy: posons s= y et m = m
ym: posons s= set m = y
my s: posons m= m et s= s
Dans les 3 cas, s et m sont les maximal et minimal cherch s.
Corollaire : Tout ensemble ordonn fini admet un maximal et un
minimal. En particulier, toute cha ne finie admet un maximum et
un minimum.
Ordre bien fondé : un ordre sur un ensemble E est dit bien
fondé (ou noethérien) si toute partie non vide de E admet un
élément minimal.
Exemple : - une arborescence de fichiers muni de l’ordre « est sous-arbre
de » est bien fondée
Théorème 4 : dans un ordre bien fondé, tout élément non
maximal admet un dominant.
Preuve : soit x un élément non maximal de (E,) bien fond et
F={yE, x y}. F n est pas vide puisque x n est pas maximal,
donc F admet un minimal qui est clairement un dominant de x.
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