4
opprimés et des violences occidentales largement exprimée dans les vidéos de
propagande. Le Salafisme se veut le défenseur de l’ensemble des Musulmans
opprimés et massacrés par les Occidentaux. Il est parvenu ainsi à faire de la
défense de l’Ouma, la nouvelle idéologie tiers-mondiste mobilisatrice de jeunes
à la recherche d’une cause (motivation essentielle des conversions radicales). Il
parle à la génération internet par les moyens les plus modernes (images de
guerre ressemblant à des jeux vidéo, images de massacres, culte du Héros…). Il
est engagé dans une guerre vengeresse planétaire contre l’Occident mais aussi
contre les autres musulmans.
Il s’agit donc d’une pratique totalitaire de l’Islam qui cherche à imposer ses règles, à
rejeter les formes républicaines et légitime au moins intellectuellement l’usage de la
violence qu’il présente comme vengeresse.
LA MOBILISATION SILENCIEUSE DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE
MUSULMANE
Les responsables de la communauté française musulmane, empêtrés dans leurs rivalités
personnelles et nationales, ont longtemps observé une attitude réservée et tolérante voire
complice vis à vis de ces pratiques radicales, aidés en cela par une politique officielle
discrète dont la dimension policière occupait l’espace médiatique.
Les temps ont considérablement changé. L’intégration des élites de la communauté
française musulmane se traduit entre autres par des candidatures en nombre croissant
aux élections (municipales et législatives) sur la totalité du champ politique. Mais aussi
et surtout depuis la vague de départs en Syrie, l’engagement actif contre la radicalisation
se manifeste par une mobilisation collective des élites et non des structures officielles
(CFCM). Ces élites sont la cible première des salafistes (menaces de mort,
dénonciations, refus de suivre la prière guidée par un imam républicain, rupture
familiale d’enfants jihadistes…). Plus de 6 manifestations associatives ont été
organisées depuis Juin de cette année (plus 2 en préparation) et visaient à d’apporter une
aide à la mobilisation officielle. Plus particulièrement dans des domaines comme
l’argumentaire théologique, la mobilisation du réseau d’alerte avancée que constituent
les associations, les gestionnaires de mosquées, les imams, les théologiens…. Ils sont
vus par les Salafistes comme des « collaborateurs de police » et « traitres à l’Islam ».
PROPOSITIONS
Au-delà de la politique publique annoncée depuis le printemps et largement approuvée
par les interlocuteurs rencontrés, il nous est apparu utile de proposer des actions
complémentaires :
A° La relation avec la communauté doit viser à tarir la source du recrutement :
Les Salafistes sont installés dans l’enfermement des idéologies sectaires et paraissent
peu accessibles. Il est difficile de faire redescendre sur terre un transcendant. C’est le
reste de la communauté, réservoir normal du recrutement, qui doit, entre autres, faire
l’objet d’une mobilisation dans le cadre de la politique publique.
a) Le premier acte est la parole publique désignant la cible à savoir le salafisme jihadiste
et non pas le « terrorisme international », formule creuse qui renvoie aux plus mauvais
souvenirs de l’ère GW Bush. Si tous les salafistes ne sont pas des radicaux violents, tout
terroriste violent a d’abord été radicalisé politiquement. Ce ciblage permettrait dans un