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décideurs & dealmakers
insider
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Direction de publication : Pierre-Étienne Lorenceau
Rédaction : Firmin Sylla, Aurélien Florin, Hania Aït Taleb, Aurore Mariette, Vincent Paes, Richard Trainini, Alexis Valero
Maquette & Graphisme : Morgane Tudal et Caterina Leone
Partenariats & Publicité : Mathieu Meffre
Diffusion : Magdalena Ciemielewska
Une publication du groupe Leaders League - n° RCS Paris : B422 584 532
Décideurs. Voyez-vous l’interprofessionnalité, si décriée par
de nombreux notaires, comme une opportunité pour votre
profession ?
Arlette Darmon. L’interprofessionnalité nous est imposée ; il
faudra donc compter avec. Le notariat est à un carrefour de
son histoire. La loi Macron le bouscule dans ses habitudes,
ses certitudes, remet en cause son modèle économique
avec de nouvelles dispositions sur la liberté d’installation,
sur nos politiques tarifaires ainsi que sur nos relations avec
les autres professions réglementées. Pourtant, aujourd’hui
comme hier, notre objectif reste d’apporter un service de
qualité, global, à nos clients. Nous pratiquons donc tous, à
des échelles forcément différentes,
une forme d’interprofessionnalité.
Décideurs. Avez-vous déjà été
contacté dans l’éventualité d’un rap-
prochement ?
A. D. Bien entendu. Depuis quelque
temps déjà. Tout autant par des
cabinets d’avocats, français ou
internationaux, que par de grands cabinets d’audit. Nous
avons répondu à plusieurs sollicitations de rendez- vous,
avons réfléchi entre nous aux différentes opportunités, mais
notre vision est plus active que passive et nous préférons
nous positionner comme acquéreur que comme une cible.
Décideurs. C’est pourquoi vous venez de créer une société
de participations financières de professions libérales
(SPFPL) ? An de vous associer avec d’autres professions
réglementées ?
A. D. Cela vient en seconde position dans le choix de mettre
en place cette structure. Tout d’abord, avant d’envisager
des projets de rapprochement avec d’autres professions,
cette SPFPL nous offre l’opportunité de simplifier l’organi-
sation capitalistique de notre groupe. Depuis plus de vingt
ans, nous appuyons notre développement sur un modèle
de « monoprofessionnalité » : nos vingt-sept études étaient
toutes différentes et indépendantes tout en partageant un
même corpus de valeurs, normes de travail et objectifs.
Nous souhaitions depuis plusieurs années aller au-delà
d’un modèle bâti historiquement autour du concept « d’in-
dépendance dans l’interdépendance » et matérialiser ainsi
une vision entrepreneuriale commune.
Décideurs. Quelles seront donc les prochaines étapes ?
A. D. Cette structure nous servira donc à améliorer notre
maillage régional en participant à l’installation de certains
de nos collaborateurs, mais aussi à prendre des positions
capitalistiques chez certains partenaires complémentaires.
Le notariat doit appartenir à son temps et, comme tout chef
d’entreprise qui se respecte, nous sommes particulière-
ment attentifs aux opportunités
de croissance. Cette réforme
peut nous permettre d’améliorer
notre gamme de services et de
répondre aux attentes de nos
clients. Nous n’irons pas concur-
rencer nos partenaires, que ce
soit en M&A ou en immobilier.
Il pourrait être intéressant par
contre d’accompagner des professionnels en droit de la
propriété intellectuelle ou en fiscalité.
Décideurs. Notaires et avocats peuvent-ils être sur la même
longueur d’onde ?
A. D. Le notaire est l’homme du contrat quand l’avocat est
le conseil d’une partie. Sans perdre de vue ce que nous
sommes, à savoir des officiers ministériels, nous ne pou-
vons borner notre action à la rédaction d’actes. En prenant
la main sur le processus de rapprochements, nous pour-
rons veiller à faire respecter notre manière de faire, nos
bonnes pratiques.
«Nous préférons être
acquéreur que cible »
Arlette Darmon
Présidente, Groupe Monassier
«
Nous n’irons pas concurrencer
nos partenaires en M&A
ou en immobilier
»