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2.3. Quelles sont les limites liées à la gestion des biens publics mondiaux ?
Le protocole de Kyoto est-il bon à jeter ?
Le principe était de ne faire peser l'effort que sur les pays industrialisés ou en transition, soit une
quarantaine, qui devaient réduire leurs émissions de GES de 5,2% entre 2008 et 2012, par rapport à
1990. Mais la donne économique s'est profondément modifiée. La part des pays industrialisés dans
les émissions de GES a régulièrement baissé, alors que celle des économies émergentes explosait. La
Chine est aujourd'hui le premier pollueur... Et la portée de Kyoto a été encore amoindrie avec le
désistement des Etats-Unis, aujourd'hui deuxième pollueur (17%), qui ne l'ont pas ratifié.
Résultat: les émissions de GES ont augmenté de 50% depuis 1990…. Concernant le protocole de
Kyoto, les pays engagés ont globalement atteint l'objectif, avec des échecs néanmoins d'Etats comme
l'Italie, l'Autriche, le Japon et le Canada, qui a été le premier à quitter le protocole en 2011 pour ne
pas verser de pénalités.
Responsabilité commune
Le caractère «légalement contraignant» de ce mécanisme repose essentiellement sur le fait que «les
pays ne veulent pas apparaître comme ceux qui ne respectent pas leurs engagements».
Kyoto a inventé le principe de l'échange des quotas d'émissions, qui a donné naissance aux marchés
carbone, et créé les «mécanismes de développement propre» qui permettent à un pays du nord de
réaliser une part de ses objectifs en finançant un projet dans un pays du sud. Il y en a aujourd'hui
5.000. «Par ailleurs, Kyoto a instauré des règles pour réaliser les inventaires des émissions qui
pourront servir de base à un nouveau système», relève un négociateur européen.
Pour la directrice de l'ONG Global Campaign for Climate Action, Kelly Rigg, «il faut les règles
contraignantes du protocole de Kyoto pour inspirer le nouveau traité». «Des actions sur une base
uniquement volontaire ne suffiront tout simplement pas», juge-t-elle. Et c'est bien sur le niveau de
contrainte du futur texte, et la répartition «équitable» de l'effort entre les Etats, que les négociations
s'annoncent houleuses. Les pays en développement ont exigé un acte II, négocié à la conférence de
l'ONU à Doha, au nom de la «responsabilité commune, mais différenciée» entre pays du nord et du
sud dans le dérèglement climatique, un point central de la Convention sur le climat de l'ONU.
Accepteront ils d'être soumis aux mêmes règles dans un nouveau cadre? Et les Etats-Unis, qui
préfèrent de loin les engagements volontaires, accepteront ils de se lier les mains dans un système
multilatéral?
20minute.fr
Q13- Quelles sont les raisons de l’échec du protocole de Kyoto ?
L’accord conclu à l’issue du sommet de Copenhague en décembre 2009 prévoit la création d’un fond
vert visant à lever 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 pour aider les pays en développement à
réduire leur émission de GES et à s’adapter aux changements climatiques.
les négociations entre États doivent-elles privilégier l’efficacité au détriment du respect des choix de
chaque État ou doivent-elles favoriser le respect de la souveraineté nationale au détriment de
l’efficacité de la gestion des biens publics mondiaux ?
Les Etats-Unis, avec 3 milliards de dollars, se positionnent comme les premiers contributeurs, suivis
du Japon (1,5 milliard de dollars), du Royaume-Uni (1,1 milliard), de la France et de l'Allemagne (1
milliard chacun). Parmi les pays du Sud, le Mexique apportera 10 millions de dollars, le Panama, 1
million et la Mongolie, une modeste mais symbolique somme de 50 000 dollars. Ces montants seront
accordés sous forme de dons ou de prêts sur une période de quatre ans (2015-2018). Le Canada et
l'Australie ont en revanche décidé de ne pas ouvrir leur porte-monnaie.
20-11-2014 Laurence Caramel _ Lemonde.fr
Q14- Expliquez pourquoi le financement des biens publics mondiaux est un enjeu important.