La danse ne se développe, ne vit,
presque exclusivement, qu’en musique. Le
danseur se nourrit de la musique, du son, de
son rythme, de son énergie, afin de déployer
tout son art. Le danseur travaille en
musique, les élèves danseurs apprennent en
musique les mouvements chorégraphiques,
et l’étude de la musique leur est presque
devenue indispensable.
Le théâtre ne vit que par le son, la voix, et le
mouvement, le corps. Le théâtre se nourrit
des richesses du sonore et du mouvement
pour mettre en vie un texte, une scène.
Aussi, l’acteur interroge sans cesse le
placement de sa voix, aborde le chant pour
développer la puissance et l’expressivité de
celle-ci, mais aussi le travail corporel,
l’étude du mouvement, de son corps en tant
qu’objet expressif et libre.
La musique, elle est tout à la fois ; elle
est mouvement par son tempo, par sa
temporalité. Elle est son aussi, bien sûr et
avant toute chose ! La musique sort du corps
du musicien par les gestes qu’il exécute
méticuleusement, de l’instrument de
musique, elle s’inscrit dans le temps par un
assemblage de sons qui se suivent, se
succèdent, se juxtaposent ; on ne peut
entendre deux fois la même chose, ce qui est
passé est éteint et laisse place à un autre
événement : art de l’éphémère et art du
temps tout à la fois. Le musicien, donc, se
nourrit… de la musique, de son étude
théorique, de sa pratique en ensembles,
petits et grands, du duo à l’orchestre
symphonique. Le musicien vit avec et pour
les autres musiciens, ou pour lui-même,
mais également pour les autres, le public,
son auditoire. Théâtre et danse n’ont pas
lieu d’être dans le cursus de l’apprenti-
musicien.