1916 — 2016 100e anniversaire Concert de musique de chambre Samedi 16.01.2016 20:00 Hall du Conservatoire 1re partie Sonate « Le Printemps », op. 24 1er mouvement L. van Beethoven Claire Hallet, violon Gabriella Tessariol, piano Cette sonate fut composée entre 1800 et 1801et et publiée en 1802. Son surnom (Le Printemps), s'il lui est resté attaché, n'est pas de son auteur. Il s'agit de la plus populaire des sonates pour violon de Beethoven et d'une de ses œuvres les plus poétiques. La dédicace alla au comte Moritz von Fries, mécène du compositeur auquel Beethoven dédia également, dix ans plus tard, sa 7e symphonie. Bright Star Casey Rule Gianna Cañete Gallo, soprano Veronika Bejnarowicz, violon Anne‐Claude Dejasse, violon Gontran Karl, violon alto Florence Sauveur, violoncelle Artur Burmistrov, piano Cette composition de 2012 du jeune américain Casey Rule (1990) est basée sur un poème du poète romantique anglais John Keats (17951821), poème écrit pour Fanny Brawne, la fiancée de Keats. Le poème décrit un moment de bonheur pour le poète, un moment tellement parfait qu'il souhaite qu'il se fige et soit éternel comme une étoile, ou bien mourir en ce moment d'extase. Un extrait d'une lettre qu'il a écrit à Fanny Brawne le 3 mai 1818 nous donne quelques indications sur le sens du poème : « Il y a deux gâteries qui appesantissent mes pas : ton amour et l'heure de ma mort. Oh si je pouvais avoir possession des deux en la même minute … À toi pour toujours, belle Étoile. » Ouverture sur des thèmes juifs op. 34 S. Prokofiev Jean Ryckewaert, clarinette Christian Lalune, violon Claire Hallet, violon Pierre Heneaux, violon alto Fabienne Vénien, violoncelle Artur Burmistrov, piano C'est une œuvre de musique de chambre composée en 1919, à partir de thèmes traditionnels juifs, commandée au compositeur par l'ensemble juif Zimro à New-York, où Prokofiev venait d'arriver en 1919. Elle est créée à New-York le 26 janvier 1920 avec Prokofiev lui-même au piano puis à Moscou le 6 mars 1927 et publiée la même année à Leipzig, chez Gutheil. Cette œuvre est un des premiers exemples de la stylisation artistique de la musique klezmer. 2e partie La bonne Chanson Gabriel Fauré Gianna Cañete Gallo, soprano Veronika Bejnarowicz, violon Anne‐Claude Dejasse, violon Gontran Karl, violon alto Florence Sauveur, violoncelle Artur Burmistrov, piano En août 1892, Gabriel Fauré met en chantier la première mélodie d'un nouveau cycle. Cet été-là, à Bougival, le compositeur en vacances a pour voisins le banquier Sigismond Bardac et sa femme Emma Moÿse. Cette dernière est en réalité bien plus qu'une simple voisine et Fauré se prend de passion pour cette « jeune femme d'une trentaine d'années, jolie mondaine élégante », comme la décrit le poète Albert Samain quelque temps plus tard. Pour elle, et même grâce à elle, Fauré composera le cycle La Bonne Chanson, car la « jolie mondaine » est en plus une remarquable chanteuse, faisant preuve d'« un sentiment des nuances et d'une pureté d'expression tout à fait rares ». Tant de qualités ne pouvaient pas laisser indifférent un autre grand musicien : en 1908, Emma deviendra Madame Claude Debussy. Fauré admettra n'avoir jamais écrit aussi spontanément qu'à cette époque. Chaque soir, il montre son travail à Emma, laquelle ne se prive pas de lui faire des suggestions que le compositeur accepte volontiers. Il a trouvé dans le recueil La Bonne Chanson de Paul Verlaine la matière de ses mélodies. Parmi les 21 poèmes du cycle, il en retient neuf et fait des coupures. Terminée en février 1894, La Bonne Chanson est publiée non pas selon l'ordre de composition mais suivant un plan narratif et tonal bien précis auquel Fauré a longuement réfléchi et qui donne aux neuf mélodies leur unité. Il faut souligner l'audace du cycle où l'instabilité harmonique atteint un degré rarement égalé par Fauré lui-‐même ; la tonalité y est littéralement minée de chromatismes tortueux, parfois aux limites de l'atonalité. 3e partie Quatuor op. 96 en Fa Majeur Antonin Dvořák Christian Lalune, violon Claire Hallet, violon Pierre Heneaux, violon alto Fabienne Vénien, violoncelle Ce Quatuor à cordes, écrit pendant les vacances d’été de 1893 à Spillville dans l'Iowa, est l’une des œuvres de musique de chambre les plus connues du compositeur. Comme dans sa 9e symphonie, ce n’est pas seulement l’Amérique qui est évoquée, mais également l’Europe centrale. Les quatre mouvements furent esquissés en moins d’une semaine et la composition de l’ensemble prit à peine quinze jours. Dvořák travailla donc dans un sentiment d’euphorie, sinon de facilité. Comme si les impressions exotiques des espaces américains s’étaient accordées idéalement, pendant ce beau mois de juin 1894, avec son tempérament « slave ». Mais la substance de l’œuvre demeure la nostalgie du pays natal, que souligne la beauté lumineuse des ultimes mesures.