Les Matériaux métalliques Diagrammes d’Ellingham page 2/11
2) Construction du diagramme
a) réaction de formation
La comparaison directe, d’un système à l’autre, des conditions de formation des divers oxydes à partir
des corps simples correspondants, nécessite de fixer un paramètre comme référence.
Déf: Par convention, l’équation–bilan de la réaction d’obtention d’un oxyde MxOy à partir d’un corps
simple M s’écrit en faisant intervenir une mole de dioxygène:
2
2
y y
M O M O
G x y
+ =
( )
Cette convention oblige souvent à faire apparaître des coefficients stœchiométriques non entiers dans
les bilans.
La phase des espèces autres que O2 dépend de la température.
b) tracé du diagramme
On trace l’enthalpie libre standard des bilans définis ci–dessus dans l’approximation d’Ellingham
c’est–à–dire que l’on considère que ∆rH° et ∆rS° ne dépendent pas de T (en dehors des tempéra-
ture de changements de phases).
Dans cette approximation, on peut donc écrire
Sur tout intervalle de température où aucun changement de phase ne se produit, ∆rG°(T) est un seg-
ment de droite dont la pente est l’opposé de l’entropie standard de la réaction étudiée.
Remarque: Si le métal et son oxyde sont solides (ou liquide), leur entropie molaire standard est négli-
geable et l’on a donc ∆rS° ≈ –S°(O2) ≈ – 200 J.K–1.mol–1
Dans ce cas, les droites d’Ellingham relatives aux différents couples oxyde/métal sont sensible-
ment parallèles entre elles.
En revanche, lors d’un changement de phase de M ou de MxOy, les grandeurs ∆rH°(T0) et ∆rS°(T0) sont
modifiées ce qui entraîne un changement de pente du segment suivant de la courbe ∆rG°(T). Ce-
pendant, la courbe est continue pour T = TCE.
Exemple 1: Pour l’oxyde MgO, on donne:
∆rH°f(MgO(S)) = – 601,7 kJ.mol–1; S°(Mg(S)) = 32,7 J.K–1.mol–1; S°(O2(G)) = 205,0 J.K–1.mol–1;
S°(MgO(S)) = 26,9 J.K–1.mol–1
Température de fusion de Mg: TF = 649°C; Enthalpie de fusion LF = 9,2 kJ.mol–1.
u pour T < TF, le bilan est 2 Mg(S) + O2(G) = 2 MgO(S) (1)
∆rG°1(T) = 2(–601,7) – T(2.26,9 – 2.32,7 – 205)10–3 = –1203,4 + 0,2166 T en kJ.mol–1.
u pour T > TF, le bilan est 2 Mg(L) + O2(G) = 2 MgO(S) (2); en notant (3) le bilan de fusion Mg(S) = Mg(L),
on constate que (2) = (1) – 2.(3). Or ∆rH°3 = LF et ∆rS°3 =
TF
F
. On obtient
∆rG°2(T) = –1203,4 + 0,2166 T – 2.9,2 + T 2.9,98.10–3 = –1222 + 0,236 T
Exemple 2: Pour l’oxyde ZnO, on donne:
∆rH°f(ZnO(S)) = – 348,3 kJ.mol–1;
S°(Zn(S)) = 41,6 J.K–1.mol–1; S°(O2(G)) = 205,0 J.K–1.mol–1
S°(ZnO(S)) = 43,6 J.K–1.mol–1
Température de fusion de Zn TF = 420°C; Enthalpie de fusion LF = 6,7 kJ.mol–1.
u pour T < TF, le bilan est 2 Zn(S) + O2(G) = 2 ZnO(S) (1)
∆rG°1(T) = 2(–348,3) – T(2.43,6 – 2.41,6 – 205)10–3 = –696,6 + 0,201 T en kJ.mol–1.