
SCIENCES ECONOMIQUES ET SOCIALES 
D.S. nº 4 (noté sur 30) 
Introduction à la sociologie 
 
L’HOMME EST UN ETRE SOCIAL  
Document 1 : Inné et acquis  
Texte a : La mise au point d’un grand généticien français 
Pour  la  personne  humaine,  l'une  des  dimensions de ce  destin  biologique réside  précisément  dans  le  processus 
d'humanisation ; le siège de ce processus est un organe particulier, le cerveau, dont la malléabilité est génétiquement 
déterminée. Il faut insister sur ce point  : c'est cette malléabilité qui est génétiquement déterminée, c'est-à-dire la 
possibilité d'humaniser ce cerveau. Son humanisation, elle, n'est pas génétiquement déterminée. 
L'histoire ne manque pas d'exemples pour illustrer cette affirmation. Le plus connu est celui de deux fillettes bengali. 
[...] Suite à la mort de leurs parents ou à un abandon, elles avaient été recueillies et élevées par une meute de loups. 
Lorsqu'on les a retrouvées, l'une était âgée de huit ans, l'autre d'un an. La première ne s'est jamais redressée, elle 
marchait à quatre pattes, lapait sa boisson, avait peur de la lumière. La petite fille d'un an n'a fait que des progrès très 
limités ; elle n'a pas appris à parler et n'a jamais su réellement vivre parmi les siens. Néanmoins, génétiquement, leur 
cerveau était parfaitement humanisable. Mais il n'a pas été humanisé. Bien qu'appartenant à l'espèce humaine, elles 
ne sont pas devenues des jeunes filles comme les autres, du point de vue de leur développement cérébral. 
Ce qui fait l'être profond d'une personne humaine n'est pas déterminé par ses gènes, mais par un ensemble extérieur 
aux gènes et à l'individu lui-même : l'ensemble des connaissances, des valeurs, des traditions, accumulées au cours 
de l'histoire par les générations précédentes, qui impriment son cerveau et le façonnent par l'éducation, par l'échange, 
par le contact avec l'extérieur. 
En ce sens, la personne humaine ne peut être considérée isolément, en dehors de toute société. Toute personne 
humaine, pour être humanisée, a besoin des autres, dont l'action humanisante s'appuie sur la malléabilité génétique 
déterminée de son cerveau. Par conséquent, le grand livre de la vie que constituerait le génome, quand bien même 
on saurait le déchiffrer, dirait beaucoup plus de l'animalité de l'homme que de son humanité. 
 Axel Kahn (généticien français), La Médecine du 21ème siècle, Bayard 1996. 
 
Texte b : Des comportements naturels ou culturels ? 
« Avant la rencontre d’autrui, et du groupe, l’homme n’est rien que des virtualités aussi légères qu’une transparente 
vapeur. Toute condensation suppose un milieu, c’est-à-dire le monde des autres. »  
« La vérité que proclame en définitive tout ceci c’est que l’homme, avant l’éducation, n’est qu’une simple éventualité, 
c’est-à-dire moins, même, qu’une espérance ». 
Lucien Malson, Les Enfants Sauvages, 1964, collection « 10/18 »   
 
Questions 
1) Qu'est-ce que la socialisation ? (1 pt) 
2) Que nous apprend le cas des ‘’enfants sauvages" sur le poids respectif des gènes et de la socialisation dans les 
comportements humains ? (3 pts) 
 Document 2 : Ainsi parle Robinson 
Je sais maintenant que chaque homme porte en lui, et comme au-dessus de lui, 
un fragile et complexe échafaudage d’habitudes, réponses, réflexes, mécanismes, 
préoccupations, rêves et implications qui s’est formé et continue à se transformer 
par les attouchements perpétuels de ses semblables. Autrui, pièce maîtresse de 
mon  univers...  Je  mesure  chaque  jour  ce  que  je  lui  devais  en  enregistrant  de 
nouvelles fissures dans mon édifice personnel. Je sais ce  que je risquerais  en 
perdant  l’usage  de  la  parole,  et  je  combats  de  toute  l’ardeur  de  mon  angoisse 
cette suprême déchéance. Mais mes relations avec les choses se trouvent elles-
mêmes dénaturées par ma solitude. Lorsqu’un peintre ou un graveur introduit des 
personnages  dans  un paysage ou à proximité d’un  monument, ce n’est pas par 
goût  de  l’accessoire.  Les  personnages  donnent  l’échelle  et,  ce  qui  importe 
davantage encore, ils constituent des points de vue possibles qui ajoutent au point 
de vue réel de l’observateur d’indispensables virtualités. 
 M. Tournier, Vendredi ou les limbes du Pacifique, Folio, Gallimard, 1977.  
 
Question 
3) A l’aide de la phrase en italiques, expliquez la crainte de Robinson (1,5 pt).