N°8 Edition Poitou-Charentes 15/03/2016 www.draaf.aquitaine-limousin-poitou-charentes.agriculture.gouv.fr Recevez le Bulletin de votre choix gratuitement en cliquant sur : Formulaire d'abonnement au BSV Ce qu'il faut retenir Colza Animateur filières Khalid KOUBAÏTI FREDON Poitou-Charentes [email protected] Stade : D1 à F1, Charançon de la tige du colza : captures en nette progression, Charançon de la tige du chou : capture unique, Méligèthes : captures et observations en végétation en augmentation. Animateurs délégués Céréales à paille et Maïs Thibaud DESCHAMPS Arvalis Institut du végétal Céréales à paille [email protected] Oléagineux Elodie TOURTON Terres Inovia Stade : épi 1 cm à 1 nœud, Maladies foliaires des blés : surveiller la rouille jaune pour les parcelles ayant franchi le stade épi 1 cm dans les situations à risque et observer les maladies foliaires pour les parcelles les plus précoces qui vont atteindre le stade 2 Nœuds, Piétin-verse : à évaluer dans les situations à risque (BSV GC-PC2016-3), Maladies des orges : observer les maladies foliaires pour les parcelles les plus précoces qui vont atteindre le stade 1 Nœud. [email protected] Directeur de publication Dominique GRACIET, Président de la Chambre Régionale d'Agriculture Aquitaine Limousin Poitou-Charentes Boulevard des Arcades 87060 LIMOGES Cedex 2 [email protected] Supervision DRAAF Service Régional de l'Alimentation Aquitaine– Limousin-Poitou-Charentes 22 Rue des Pénitents Blancs, 87000 LIMOGES Reproduction intégrale de ce bulletin autorisée. Reproduction partielle autorisée avec la mention « extrait du bulletin de santé du végétal Grandes cultures ALPC N°X du J/M/2016 » Pois d’hiver Maladies : Ascochytose signalée dans quelques parcelles (hors réseau). Les abeilles butinent, protégeons les ! Respectez la réglementation « abeilles » et lisez attentivement L’encadré en page 8 et la note nationale sur les abeilles accessible par le lien Nombre de parcelles Colza Blés Orge Protéagineux Créées 50 40 13 0 Observées 29 20 5 0 Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes / Edition Poitou-Charentes Grandes cultures – N°08 du 15 mars 1/8 Colza Stades phénologiques et état des cultures Peu d’évolution en termes de développement des colzas sur la période passée car les stades s’échelonnent toujours entre D1 et F1. Les 2/3 des parcelles du réseau sont au stade E (boutons séparés). La floraison est entamée dans quelques parcelles. Charançon de la tige du colza De nouvelles captures sont enregistrées cette semaine dans 8 parcelles : 4 en Vienne, 2 en Deux-Sèvres et 2 en Charente-Maritime. Ces captures sont variables de 1 à 5 individus par piège. Les conditions climatiques actuelles sont favorables aux vols de charançons, seul le vent pourrait les perturber. Les prévisions de la fin de semaine sont optimales pour la poursuite du vol de ce charançon. L’outil d’aide à la décision proPlant Expert (consultable sur le site de Terres Inovia) indique pour : Cognac : le vol est réalisé à 100 % et des pontes intensives sont possibles aujourd’hui et dans les jours à venir. Niort : le vol a légèrement progressé hier et est évalué à hauteur de 20 % et des pontes sont envisageables dans les jours à venir. Poitiers : un début de vol timide hier entamé à 6 % et les 1ères pontes seraient impossible à court terme d’après l’outil. Période de risque : le risque vis-à-vis du charançon de la tige est avéré quand on conjugue présence de tige tendre et présence de femelles aptes à la ponte. On peut donc considérer qu'au niveau des plantes, le début du stade de risque est atteint, lorsque l'allongement des entrenœuds est engagé. Concernant l’aptitude des femelles à la ponte, celle-ci est fonction des températures. Dans des conditions climatiques normales, on considère qu’elle est acquise dans les 8 à 10 jours qui suivent les premières arrivées significatives d'insectes sur la parcelle. Seuil indicatif du risque : n’est pas déterminé, mais c’est le dépôt des œufs dans les tiges engendrant de graves déformations de ces dernières qui est responsable de la nuisibilité. Evaluation du risque : les captures ont nettement progressé sur la période du 9 au 15 mars et les conditions climatiques évoluent de manières très favorables aux vols de charançons de la tige du colza. Les 1ers piégeages remontent à début février dans les Charentes et une dizaine de jours plus tard dans le Poitou. Cela fait donc 1 mois à 1,5 mois que des captures, plutôt faibles (5 individus maximum), sont enregistrées dans la région. Les dernières femelles arrivées devraient être rapidement aptes à pondre. Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes / Edition Poitou-Charentes Grandes cultures – N°08 du 15 mars 2/8 Globalement, pour les départements 16, 17 et 79 : La vigilance doit être maximale est de rigueur et à renforcer pour les colzas chétifs et handicapés par d’autres facteurs (infestation de larves de grosses altises et « reprise de végétation en dents de scies »)le risque est important. Pour la Vienne et les secteurs plus tardifs (plus frais) des 3 autres départements : actuellement le risque est modéré. Il faut surveiller les captures en cuvettes jaunes et réagir si le risque devenait avéré. S’il est nécessaire de prendre en compte le risque charançon de la tige dans les prochains jours, il faudra être vigilant sur la présence de colza ou d’adventices en fleur et donc l’activité potentielle d’abeilles dans ces parcelles à protéger. Charançon de la tige du chou Un seul individu capturé en Deux-Sèvres. Rappel : ce ravageur n’est pas considéré comme nuisible pour le colza dans nos conditions et il est important de ne pas le confondre avec le charançon de la tige du colza. Ces deux charançons arrivent généralement au même moment. Evaluation du risque : généralement le risque est très faible dans nos conditions de production. Méligèthes Les méligèthes signent leur arrivée dans la région : ils sont piégés en cuvette jaune dans 4 parcelles. Ils ont été dénombrés dans 21 situations : 18 sont indemnes et 3 parcelles portent moins d’un méligèthe par plante. Rappel : c’est le % de plantes porteuses de méligèthes et le nombre moyen d’insectes par plante à un stade donné qui est déterminant pour la prise de décision. Période de risque : de D1 (début allongement de la tige) à F1 (premières fleurs ouvertes). Seuil indicatif du risque : il est déterminé selon l’état et le stade du peuplement, Etat du colza Colza vigoureux (sol profond, bonne vigueur des plantes, peuplement optimal, pas d’autres dégâts) Stade boutons accolés (D1) Stade boutons séparés (E) 3 méligèthes par plante, mais il est aussi possible d’attendre le stade E selon le contexte de croissance de l’année pour réévaluer le risque plus tard. 6 à 9 méligèthes par plante Colza stressés ou peu développés (climat stressant, déficit hydrique, peuplement trop faible ou trop important, vigueur faible des plantes, autres dégâts) 1 méligèthe par plante 2 à 3 méligèthes par plante Evaluation du risque : le risque lié aux méligèthes est très faible en ce moment. Il doit être évalué en fonction du nombre d’insecte par plante. Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes / Edition Poitou-Charentes Grandes cultures – N°08 du 15 mars 3/8 Blés d’hiver Stades phénologiques Les parcelles de blés observées dans le réseau sont entre épi 1 cm et 1 nœud. Maladies foliaires Sur le blé tendre : la septoriose est présente, parfois de façon assez significative sur les feuilles du bas, dans 70% des parcelles de blé tendre du réseau. Ces parcelles se trouvent pour l’instant en dehors de la période de risque des maladies foliaires. les rouilles n’ont pas été observées dans le réseau cette semaine. En revanche, de petits foyers de rouille jaune ont été signalés hors réseau sur blé dur dans le Marais ou sur blé tendre variété sensible (Hywin, Altigo…) dans différentes localités. L’oïdium est observé Ponctuellement Période et seuil indicatif de risque pour les maladies du blé : Rouille Jaune Rouille Brune Septoriose Période de risque A partir de épi 1 cm A partir de 2 nœuds A partir de 2 nœuds Seuil indicatif de risque A épi 1 cm : présence de foyers actifs Présence de pustules sur les 3 derniers étages foliaires Au stade 2 noeuds : 20% des F2 déployées atteintes (50% si variété tolérante) A partir de 1 nœud : en présence des premières pustules Les variétés résistantes (classe de sensibilité 8 et 9) ne justifient pas de protection Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes / Edition Poitou-Charentes Grandes cultures – N°08 du 15 mars 4/8 Evaluation du risque : • Rouille Jaune : le modèle épidémiologique (Yello) montre une progression de l’indice de risque qui devient élevé, de même niveau que 2015, pour les variétés sensibles (semis d’octobre). Les parcelles ont franchi le stade épi 1 cm, le risque lié à cette maladie devient important. Ceci incite à la vigilance notamment pour les variétés sensibles de blé dur et de blé tendre, une observation de vos parcelles plus particulièrement de cette maladie est nécessaire. • Pour la septoriose et la rouille brune, c’est à partir du stade 2 nœuds que les observations permettent de mesurer le risque en cas de développement précoce des maladies. Les parcelles de blés du réseau se trouvent pour l’instant en dehors de la période de risque des maladies foliaires mais s’y approchent. Pour les parcelles les plus précoces, ce stade sera atteint prochainement : les observations doivent s’intensifier à partir de la semaine prochaine. Pour la rouille brune, l’indice de risque prédit par le modèle épidémiologique (SPIROUIL) donne un risque assez élevé, souvent proche de l’année de référence haute comme 2007, mais qui a peu évolué depuis début mars. Le temps sec actuel est peu favorable aux contaminations par la septoriose mais les températures plus douces sont favorables aux maladies. Piétin verse Du piétin verse a été noté sur 3 parcelles (dont 2 parcelles très significativement) sur 12 observées cette semaine. Evaluation du risque : le risque pour cette maladie est globalement faible. A surveiller seulement dans les situations à risque favorables (déterminées à l’aide de la grille de risque cf. BSV-GC-PC-2016-3). Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes / Edition Poitou-Charentes Grandes cultures – N°08 du 15 mars 5/8 Orge d’hiver Stades phénologiques Les parcelles d’orges d’hiver sont entre fin tallage et 1 nœud. Maladies foliaires Helminthosporiose et rhynchosporiose sont toujours observées sur les feuilles du bas. Une parcelle au stade 1 N présente de l’helminthosporiose de façon significative uniquement sur F3. Période et seuil indicatif du risque pour les maladies : Helminthosporiose Période de risque Seuil indicatif de risque Rhynchosporiose Rouille Naine A partir de 1 Noeud A partir de 1 Noeud A partir de 1 nœuds Variétés sensibles : Plus de 10% des feuilles atteintes Variétés sensibles : plus de 10% des feuilles atteintes et plus de 5 jours avec pluies > 1mm depuis le stade « 1 nœud » Variétés sensibles : Plus de 10% des feuilles atteintes Variétés moyennement et peu sensibles : Plus de 25% des feuilles atteintes. Variétés moyennement et peu sensibles : plus de 10% des feuilles atteintes et plus de 7 jours avec pluies > 1mm depuis le stade « 1 nœud » Variétés moyennement et peu sensibles : Plus de 50% des feuilles atteintes. Comptabiliser ensemble les tâches de Rynchosporiose et d’Helminthosporiose dès le stade « 1 nœud » : Si la somme des feuilles atteintes par l’une ou l’autre des maladies dépasse 10 ou 25% (selon la sensibilité variétale), le seuil est atteint Evaluation du risque : les parcelles les plus précoces approchant 1 nœuds doivent être observées : c’est un stade clé pour mesurer le risque maladies. Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes / Edition Poitou-Charentes Grandes cultures – N°08 du 15 mars 6/8 Pois protéagineux L’ascochytose du pois (anciennement anthracnose) Cette maladie est signalée dans quelques parcelles de pois d’hiver en Deux-Sèvres et Vienne (hors réseau BSV). L’Ascochytose est la maladie fongique aérienne la plus préjudiciable sur pois, en particulier sur pois d’hiver du fait de son cycle plus long. Elle est dû à trois agents, qui peuvent être présents simultanément ou individuellement : Dydimella pinodes Phoma medicaginis var pinodella Ascochyta pisi La maladie progresse du bas vers le haut de la plante, affectant tous les organes. On observe des nécroses brun violacées sur tige ainsi que des ponctuations noires sur feuilles et gousses. Ce champignon peut progresser rapidement en cas de pluies répétées sur les étages supérieurs (effet splashing). En cas de forte pression, la maladie a un impact à la fois sur le nombre grains/m² (réduction du nombre d’étages mis en place) et sur le PMG (jusqu’à 20%de pertes). Période de risque : les symptômes doivent être surveillés : • Sur le pois d’hiver, de la levée jusqu’à la fin du stade limite d’avortement • Sur le pois de printemps, du stade 9 feuilles jusqu’à la fin du stade limite d’avortement. Evaluation du risque : il est très courant d’observer de l’ascochytose sur les pois en sortie d’hiver ; l’hiver doux et humide que nous avons connu est propice à l’installation précoce de maladies. Le temps doux et humide est favorable à la progression de la maladie du bas vers le haut de la plante. Les parcelles de pois d’hiver doivent faire l’objet d’une surveillance attentive de l’évolution de la maladie, en particulier en cas de retour de températures douces. Photos : A.MOUSSART – Terres Inovia Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes / Edition Poitou-Charentes Grandes cultures – N°08 du 15 mars 7/8 Les abeilles butinent, protégeons les ! Respectez la réglementation « abeilles » et lisez attentivement la note nationale abeilles accessible par le lien ci-dessous. http://draaf.aquitaine-limousin-poitou-charentes.agriculture.gouv.fr/Les-notes 1. Dans les situations proches de la floraison, sur colza, féverole, luzerne, en pleine floraison ou en période de production d’exsudats, utiliser un insecticide ou acaricide portant la mention « abeille », autorisé « pendant la floraison mais toujours en dehors de la présence d’abeilles » et intervenir le soir par température <13°C (et jamais le matin) lorsque les ouvrières sont dans la ruche ou lorsque les conditions climatiques ne sont pas favorables à l'activité des abeilles, ceci afin de les préserver ainsi que les autres auxiliaires des cultures potentiellement exposés. 2. Attention, la mention « abeille » sur un insecticide ou acaricide ne signifie pas que le produit est inoffensif pour les abeilles. Cette mention « abeille » rappelle que, appliqué dans certaines conditions, le produit a une toxicité moindre pour les abeilles mais reste potentiellement dangereux. 3. Il est formellement interdit de mélanger pyréthrinoïdes et triazoles ou imidazoles. Si elles sont utilisées, ces familles de matières actives doivent être appliquées à 24 heures d’intervalle en appliquant l’insecticide pyréthrinoïde en premier. 4. N’intervenir sur les cultures que si nécessaire et veiller à respecter scrupuleusement les conditions d’emploi associées à l’usage du produit, qui sont mentionnées sur la brochure technique (ou l’étiquette) livrée avec l’emballage du produit. 5. Afin d’assurer la pollinisation, de nombreuses ruches sont en place dans les parcelles de multiplication de semences. Les traitements fongicides et insecticides qui sont appliqués sur ces parcelles, mais aussi dans les parcelles voisines, peuvent avoir un effet toxique pour les abeilles. Limiter la dérive lors des traitements. Veiller à informer le voisinage de la présence de ruches. Bulletin co-rédigé par : FREDON Poitou-Charentes, Terres Inovia et ARVALIS-Institut du végétal. Partenaires observateurs des réseaux : Agriculteurs, Agri Distri Services, ARVALIS Institut du végétal, Bellanné SA, CA17, CA79, CA86, CAVAC Villejésus, Coop La Tricherie, Coop Matha, Coop Matha, Ets FERRU, Ets LAMY, Ets PIVETEAU, FDCETA 17, FREDON Poitou-Charentes, Lycée Xavier BERNARD, NEOLIS, SCA Sèvre et Belle, OCEALIA, Soufflet Atlantique, Terre Atlantique, Terres Inovia, Terrena Poitou, VSN Négoce. Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des parcelles. La Chambre Régionale d'Agriculture Aquitaine- Limousin – Poitou-Charentes dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures. Celle-ci se décide sur la base des observations que chacun réalise sur ses parcelles et s'appuie le cas échéant sur les préconisations issues de bulletins techniques (la traçabilité des observations est nécessaire). " Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto ". Bulletin de Santé du Végétal Aquitaine - Limousin - Poitou-Charentes / Edition Poitou-Charentes Grandes cultures – N°08 du 15 mars 8/8