Conseil pour le suivi des cultures

publicité
Conseil pour le suivi des cultures
Un suivi des cultures en cours de végétation est indispensable à une protection ciblée contre les
maladies et les ravageurs de nos plantes cultivées. La surveillance des insectes se fera
généralement plus régulièrement que celle des maladies, les dégâts pouvant évoluer très
rapidement. Les seuils de tolérance pour les insectes sont plus fiables et plus faciles à utiliser
que ceux des maladies.
Ce suivi régulier doit être complété par une visite de parcelle avant récolte afin de faire le bilan
des témoins non traités (désherbage, lutte contre les maladies et les insectes, …) et d'évaluer
l'importance des dégâts provoqués par un parasite. Ce contrôle en fin de végétation donne
aussi une indication sur les risques potentiels pour les cultures à venir (par exemple fusariose
des céréales, sclérotiniose du colza).
Maladies des céréales
 Laisser un témoin non traité
 Contrôle en diagonale ou à différents endroits de la parcelle
 Prendre 40 plantes et observer la base de la plante et les feuilles supérieures
Rappel périodes d'observation et des seuils de tolérance
Maladie
Période
Stade
Partie
Piétin verse du blé avril à mai
31-32
base de la tige
Oïdium du blé
avril à mai (juin) 31-61
feuilles 1-3
Oïdium de l'orge
avril à mai
31-51
feuilles 1-3
Helminthosporiose avril à mai
31-51
feuilles 1-3
et rynchosporiose
de l'orge
Rouille brune (blé, mai à juin
37-61
feuilles 1-3
seigle, triticale)
Septoriose du blé mai à juin
37-51
4ème feuille
Fusariose
des juin
75
épis
céréales
juillet
récolte épis/grains
Seuil/observation
15-20%
30%
30%
15-25%
1 – 5% (variété sensible) à
>10%
20%
pas de seuil/contrôle de l'attaque
prendre des mesures à la récolte
si plus de 10% des épis sont
infectés
Ravageurs et maladies du colza
 Laisser un témoin non traité
 Placer une cuvette jaune à une dizaine de mètres de la bordure de la parcelle, à proximité
d’une parcelle cultivée en colza l’an dernier. Elle est remplie d’eau additionnée de savon
liquide et d’un peu de sel de cuisine. Permet de déterminer le seuil pour le charançon noir
d'hiver et le début du vol pour le charançon de la tige et les méligèthes.
 Contrôle sur 10 x 5 plantes
Rappel périodes d'observation et des seuils de tolérance
Ravageur/Maladie Période
Stade Partie/piège
Charançon
noir octobre
25
Cuvette jaune
d'hiver
Phoma
octobre
25
feuilles
février à mars
31
feuilles
Charançon de la février à mars
31
tige
tige
37
Méligèthe
mars à mai
Sclérotiniose
Phoma
juin
juin
53-57
57-61
75
75
Seuil/observation
10 captures en 3 jours
apparition des taches
apparition des taches
zone à risque:1ères piqûres
autre zone: 10-20% des tiges
piquées
tige
tige 5-20 cm: 40-60% des tiges
piquées
inflorescences 3 méligèthes/plante
inflorescences 5 méligèthes/plante
tige
contrôle de l'attaque
tige
contrôle de l'attaque
Ravageurs et maladies des pois
 Laisser un témoin non traité
 Contrôle sur 10 x 5 plantes, frappage des plantes pour le suivi des pucerons
 Placer un piège à tordeuses à une dizaine de mètres de la bordure de la parcelle, à
proximité d’une parcelle cultivée en pois l’an dernier (commande chez Andermatt Biocontrol
au tel 062 917 50 05; coût : Fr. 22.50)
Rappel périodes d'observation et des seuils de tolérance
Ravageur/Maladie Stade Partie/piège
Seuil
Sitone
11-13
premières
5-10 encoches par foliole
feuilles
Puceron
51-61
inflorescences 80% des plantes colonisées
Tordeuse
72
piège
à > 100 capture jusqu'au stage 2
phéromone
étages de gousses plates
André Zimmermann/SPPGC
Suivi des maladies du blé d'automne en 2008
Le réseau de suivi des maladies du blé est composé de 22 parcelles réparties dans les cantons
de Genève, Vaud et du Jura. Ces parcelles sont suivies toutes les 2 semaines par un conseiller
afin de contrôler la présence de maladies sur les 2ème et 3ème feuilles. La fusariose des épis et le
piétin verse sont contrôlés en fin de saison (stade 75) par un comptage spécifique. Afin de
coordonner le suivi des maladies, les informations sont centralisées par la Station de protection
des plantes.
La septoriose est apparue dès la mi-avril et a fortement évolué en cours de saison. A la mi juin,
le seuil de tolérance a été dépassé dans 21 parcelles sur 22. Près de la moitié des feuilles
contrôlées à cette période présentaient des symptômes de septoriose. L'infection s'est fait
graduellement en fonction de la météo de l'année pour atteindre au final un niveau légèrement
au dessus de la moyenne des années précédentes, semblable à la pression des années 2000 et
2001.
L'oïdium est apparu dès mi avril sur les variétés sensibles (Tapidor, Levis). Les atteintes sont
resté stable sur toute la période de végétation. Le seuil de tolérance est dépassé sur 2
parcelles. En comparaison aux années précédentes, la pression de la maladie se situe à un
niveau nettement inférieur à celle des trois dernières années.
La rouille jaune n'a pas été décelée dans le réseau de parcelles et les symptômes de rouille
brune sont apparus sur 3 parcelles dont 2 d'Arina.
Avec un risque climatique faible en automne et élevé au printemps, le contrôle du piétin verse
peu avant la récolte indique une pression élevée, comparable à l'année 2007 et 2002. 2001
reste l'année de référence de forte attaque des derniers 10 ans. Une forte augmentation des
symptômes est apparue entre le stade optimal pour une protection (BBCH 31-32) et la récolte,
probablement à la suite d'infections printanières. Lors des suivis de cultures en fin de saison,
nous n'avons par contre pas constaté d'importants dégâts de verse. Peu avant la récolte, des
symptômes de piétin échaudage sont apparus de manière plus marquée que les années
précédentes.
Une forte pluviométrie lors de la floraison des céréales a favorisé l'infection du blé par la
fusariose et la moisissure des neiges. Dans la moitié des cas, l'infection est très faible (max
5% des épis). Les trois quart des parcelles ont une contamination de moins de 20% des épis.
Pour ¼ des parcelles, plus de 20% des èpis présentaient des épillets desséchés. Cela concerne
principalement les variétés sensibles comme Tapidor ou Caphorn ou des parcelles de blé cultivé
après du maïs. Les facteurs à risque, la présence de maïs comme précédent, le non-labour et
les variétés sensibles (Tapidor, Caphorn), sont confirmés par ces relevés.
SPP/A.Zimmermann/30 juillet 2008
Suivi des insectes du colza en 2008
Le réseau de suivi des ravageurs du colza est composé de 28 parcelles réparties dans les
cantons de Genève, Vaud et du Jura. Ces parcelles sont suivies chaque semaine par un
conseiller ou un agriculteur afin de relever le nombre d'insectes piégés et de déterminer la
présence des insectes sur les plantes. Afin de coordonner la lutte contre ces ravageurs, les
informations sont centralisées par la Station de protection des plantes.
En plaine (en dessous de 600 m), la végétation a démarré dès mi-février avec une croissance
ralentie par le manque de précipitations de février. La colonisation rapide et parfois importante
des gros charançons (vol dès le 28 février) a nécessité une intervention ciblée d'insecticides
contre les charançons dans les parcelles non extenso. Les méligèthes sont apparus un mois
plus tard (20 mars). Le vol s'est étalé sur plusieurs semaines jusqu'à fin avril. La majeur partie
des méligèthes est apparue après le stade sensible du colza. La floraison s'est engagée dès miavril et seule une faible proportion des parcelles de colza de plaine ont nécessité une protection
contre ce ravageur.
En dessus de 600 m, le vol du gros charançon a été retenu par des températures basses et
s'est étalé sur plusieurs semaines avec des pics de vol à fin février et mi mars. Comme les
premiers méligèthes sont apparus à cette même période, les 2 ravageurs se sont côtoyés. Cette
situation a nécessité une lutte combinée afin de ne pas favoriser le développement de
résistance aux insecticides. Les gros charançons des tiges ont fortement piqué les tiges de
colza, avec plus de 30 piqûres par tige dans certaines régions. Le vol des méligèthes s'est aussi
étalé sur plus d'un mois jusqu'à fin avril. La floraison n'intervenant qu'à la fin du mois d'avril, les
colza en dessus de 600 m ont été fortement atteints par les méligèthes et les dégâts sont parfois
très importants.
En comparant 2008 aux années précédentes, nous constatons une recrudescence des dégâts
du gros charançon et une diminution des cas nécessitant un traitement contre les méligèthes.
Cette observation est faite sur un réseau restreint avec des parcelles qui varient d'une année à
l'autre, mais elle est confirmée par les observations de la pratique. Dans les régions à forte
présence de charançon, il s'agira donc de bien surveiller ce ravageur l'année prochaine.
Vu le mode de vie de cet insecte, les insectes qui auront survécu l'hiver repartiront coloniser le
printemps prochain de nouvelles parcelles depuis les parcelles de colza de cette année. Selon
les résultats du monitoring de ACW, les méligèthes ne sont pratiquement plus sensibles aux
pyrétrinoïdes (sauf Talstar et Blocker). Il s'agira donc de bien choisir les produits utilisés en
fonction de la présence conjointe ou non des deux ravageurs. En général, les applications
d'insecticides ont bien contrôlé les ravageurs, la gamme des produits utiles s'étant bien étoffée
ces dernières années.
SPP/A.Zimmermann/13 juin 2008
Suivi de la tordeuse des pois protéagineux en 2008
Le réseau de suivi de la tordeuse du pois est composé de 25 pièges répartis dans les cantons
de Genève, Vaud et Fribourg. Toutes les semaines un conseiller relève les pièges afin de suivre
le vol de la tordeuse sur les parcelles de pois. Afin de coordonner le suivi des insectes, les
informations sont centralisées par la Station de protection des plantes.
Le vol a commencé à mi-mai en plaine (< 500 m) et s'est échelonné jusqu'à fin juin. Au dessus
de 700 m, les premiers adultes ont volé 2 semaines plus tard. Le début du vol de 2008 était plus
tardif que celui de 2007 mais plus précoce que celui de 2004, 2005 et 2006. En comparaison
avec les autres années, l'intensité du vol a été faible. Le seuil de 100 captures a été atteint
uniquement sur 2 parcelles (8 %).
Le moment opportun d'intervention (stade 2 gousses plates) était à fin mai en dessous de 500
m, début juin entre 500 m et 700 m et mi-juin pour les parcelles de pois situées en dessus de
700 m.
Evolution du nombre moyen de captures en fonction de l'altitude
SPP/A.Zimmermann/30 juillet 2008
Téléchargement