La Clinique du Tonkin a relevé un défi qu’aucun autre établissement de santé français n’avait envisagé jusque-là : l’implantation d’une valve aortique en ambulatoire. Une performance à la fois technique et organisationnelle, dont le caractère exceptionnel dépasse d’ailleurs largement le cadre des frontières de l’Hexagone, puisque personne ne l’avait réalisé auparavant. « La mise en œuvre de cette procédure par les docteurs Yves Lienhart et Oualid Zouaghi n’aurait pas été possible si nous n’avions pas disposé d’autorisations plutôt rares dans le privé, précise Catherine Galin, directeur adjoint de l’établissement lyonnais, où exercent 150 praticiens libéraux et 600 salariés. Nous maîtrisons notamment toute la filière cardiaque, y compris la chirurgie, avec près de 900 procédures par an. Par ailleurs, pour réaliser cette technique il faut disposer d’une salle hybride et d’une équipe apte { mettre immédiatement le patient sous CEC (Circulation extracorporelle) en cas de complications, qui restent cependant exceptionnelles ». L’activité d’implantation de valve aortique percutanée à la Clinique du Tonkin est importante et représente 250 implantations en 2016. Pour mener à bien cette intervention, les équipes de cet établissement MCO de 310 lits et places se sont appliquées dans un premier temps à sélectionner très rigoureusement le patient. « Il est essentiel de bien préparer son chemin clinique, en lui expliquant en amont tout ce qui va se passer avant, pendant et après l’intervention », explique Catherine Galin. Pour que le malade soit éligible, la Clinique du Tonkin avait défini au préalable un certain nombre de critères que ce dernier devait absolument remplir, notamment disposer d’un bon entourage à la maison, disposer de fonctions supérieures satisfaisantes et être finalement dans un bon état de santé une fois que l’on avait fait abstraction de son problème de valve aortique. Autant de critères que remplissait le patient de 86 ans qui a été retenu pour cette première. « L’entourage du patient une fois rentré chez lui était primordial car il n’était pas question de mettre en place { la maison un dispositif de surveillance similaire à celui dont on disposerait à la clinique, sinon, on se contenterait de déplacer le problème », poursuit-elle. Sorti 10h après la fin de la procédure, le patient n’a donc bénéficié d’aucune surveillance en continu à domicile par un personnel paramédical. « Dans les 48 heures qui ont suivi, il a reçu deux appels par jour de l’équipe médicale, pour remplir un questionnaire permettant de valider que tous les paramètres étaient au vert », ajoute Catherine Galin. Cette grande première nationale est un succès - deux procédures similaires ont été réalisées - mais la communauté cardiologique s’interroge de plus en plus pour la mise en œuvre du TAVI (remplacement valvulaire aortique par voie percutanée) ambulatoire qui n’a pas vocation à devenir la règle pour l’instant. « Mais cela va nous faire progresser sur la diminution de la durée moyenne de séjour (DMS) des procédures en hospitalisation complète », conclut Catherine Galin. Jusqu’à présent, les DMS de la Clinique du Tonkin s’étendaient de quatre à cinq jours pour ce type d’intervention cardiaque. Grâce à cette avancée, elle pourrait descendre à un ou deux jours.