précède le sexe car le genre crée le sexe anatomique en transformant en distinction
pertinente pour la société une différence anatomique dépourvus d’implications sociales.
Entrons plus dans le détail : On peut objecter qu’affirmer que si le genre précède et
détermine le sexe, qu’en est-il du corps physique et de sa matérialité biologique ? Nous
avons tous un corps, certes, il s’agit d’une réalité insurmontable. Mais identifier le sexe
de quelqu’un n’est pas toujours si évident et l’on peut même dire que les critères pour
expertiser/identifier le sexe varie selon les cultures et l’histoire (hormones, anatomie,
ADN, gonades…). La question est pertinente pour les individus qui sont sexuellement
indéterminés (intersexes). Lorsqu’un médecin doit définir le sexe d’un enfant intersexe
ou qu’il doit pratiquer une opération chirurgicale, le choix du sexe est souvent
déterminé par plusieurs critères liés à la nécessité sociale de distinguer les hommes et
les femmes. (capacité à uriner, tailles des organes génitaux, capacité à avoir des
enfants…). On peut donc conclure que le sexe, jusque dans sa matérialité est construit
par le genre. En effet le sexe est un ensemble de données et ne se limite pas à un seul
élément. Il existe donc plusieurs données dont la matérialité biologique est
incontestable mais qui ne suffisent pas à déterminer le sexe en tant que tel. Le sexe est
donc quelque chose de complexe car si les éléments qui le composent sont d’ordre
biologique, le travail par lequel ces éléments sont reliés est social. Le sexe est donc un
ensemble de données hétérogènes qui sont unifiées et réduite à une seule donnée elle-
même transformée en réalité binaire (homme-femme). Les différences anatomiques
homme – femme indépendantes l’une de l’autre sont constituée en réalité pertinente et
appréhendable par le genre.
Le genre divise donc l’humanité en deux groupes distincts (hommes et femmes) etla
différence des sexes peut ainsi être définie comme un phénomène « biosocial ».
3°/ Déconstruction du genre
Le problème est que lorsque l’on parle de sexe, on ne se limite pas à la réalité
anatomique mais nous identifions ou nous faisons correspondre un groupe de
personnes à leurs attributs génitaux (groupe des femmes / groupes des hommes).
Ce qui est socialement construit, c’est l’obligation sociale de se voir assigner un sexe à la
naissance. Pour être cohérent, la société nous impose de posséder un sexe stable
exprimé parun genre stable. De même, ce qui est socialement construitc’est de faire
correspondre un sexe donné à des stéréotypes de genre : il n’y a pas là de nécessité
biologique à cette correspondance mais une obligation sociale. Sexe et genre sont donc
liés par une convention sociale.C’est ce qu’on appelle le continuum physico-social.
Appartenir à l’humanité signifie donc appartenir à l’une des deux classes d’être naturels
qui la composent : les hommes ou les femmes. Nous définir comme homme ou femme,
implique donc de nous classer dans l’humanité. La question est de savoir quel est le
statut de toute une série d’individus tels les transsexuels, les transgenres, les intersexes,