Protocole surveillance des ano-rectites à C. trachomatis VERSION

1
Protocole de Surveillance Epidémiologique
Surveillance des ano-rectites à Chlamydia trachomatis (CT)
Centre National de Référence des infections à chlamydiae (CNR)
Laboratoire de Bactériologie EA 3671
Université Victor Segalen Bordeaux 2 - Zone 2B - 2ème étage
146 rue Léo Saignat - Case 39
33076 BORDEAUX CEDEX
Institut de Veille sanitaire (InVS)
Département des maladies infectieuses - Unité VIH Sida/IST
12 rue du Val d’Osne
94415 SAINT-MAURICE CEDEX
Responsable du projet : Bertille de Barbeyrac (CNR)
Co-responsable du Projet : Christiane Bébéar (CNR)
Collaborateurs : - Laure Manuella Imounga (CNR)
- Anne Gallay - Véronique Goulet (InVS)
Comité de pilotage
Dr Bertille de Barbeyrac - Centre National de Référence des infections à chlamydiae – Bordeaux
Mme Laure Manuella Imounga - Centre National de Référence des infections à chlamydiae - Bordeaux
Pr Christiane Bébéar - Centre National de Référence des infections à chlamydiae – Bordeaux
Pr Cécile Bébéar - Centre National de Référence des infections à chlamydiae – Bordeaux
Dr Anne Gallay - Institut de Veille Sanitaire - Paris
Dr Véronique Goulet - Institut de Veille Sanitaire - Paris
Mme Alice Bouyssou Michel - Institut de Veille Sanitaire - Paris
Dr Georges Kreplak - Centre Biologique du Chemin Vert - Paris
Dr Catherine Scieux - Service de Bactériologie - Hôpital Saint Louis – Paris
Dr Patrice Sednaoui - Institut Alfred Fournier - Paris
Dr Sébastien Fouéré – Centre Clinique et Biologique des MST – Hôpital Saint Louis – Paris
Dr Frédéric Juguet - Service de Gastro-entérologie – Hôpital Saint-André - Bordeaux
Dr Nicolas Lemarchand - Institut de Proctologie L. Bellan – Paris Saint Joseph
Pr Nicolas Dupin – Service Dermatologie et Vénérologie Pavillon Tarnier – Hôpital Cochin – Paris
Version
validée par le comité de
pilotage le 02/02/2010.
2
SOMMAIRE
TABLE DES MATIERES ………………………………………………………………………………………... 2
1. INTRODUCTION ……………………………………………………………………………………………. 4
2. OBJECTIFS DE L’ETUDE …………………………………………………………………………………. 5
2.1. OBJECTIF
PRINCIPAL
……………………………………………………………………………………………………..
5
2.2. OBJECTIFS
SECONDAIRES
…………………………………………………………………………………………….
.
5
3. METHODOLOGIE …………………………………………………………………………………………... 5
3.1. TYPE
D’ENQUETE
…………………………………………………………………………………………………………
5
3.2. ORGANISATION
DE
LA
SURVEILLANCE
………………………………………………………………………………
5
3.2.1. Population …………………………………………………………………………………………………………….
5
3.2.2. Sélection des laboratoires d’analyse médicale
……………………………………………………… 6
3.2.3. Sélection des cliniciens …………………………………………………………………………………………….
6
3.2.4. Nombre de prélèvements rectaux positifs attendu……………………………………………………………….
7
4. DEROULEMENT DE LA SURVEILLANCE ……………………………………………………………… 7
4.1. DONNEES
A
RECUEILLIR
…………………………………………………………………………………………………
7
4.2. INVESTIGATION
BACTERIOLOGIQUE
………………………………………………………………………………….
7
4.2.1. Au niveau des laboratoires d’analyse médicale ……………………………………………………………….
7
4.2.2. Au niveau du Centre National de Référence des infections à chlamydiae (CNR) ……………………………
8
4.3. SURVEILLANCE
ET
PRISE
EN
CHARGE
PAR
LE
CLINICIEN………………………………………………………..
8
4.4. GESTION
DES
DONNEES
…………………………………………………………………………………………………
8
4.4.1. Enregistrement des données ……………………………………………………………………………………..
8
4.4.2. Qualité des données ………………………………………………………………………………………………..
9
4.4.3. Analyse des données ……………………………………………………………………………………………….
9
4.4.4. Utilisation des données de surveillance ……………………………………………………………………….. .....
9
5. CONSIDERATIONS ETHIQUES ET LEGALES ……………………………………………………….. 10
5.1. OBLIGATIONS
LEGALES-
COMMISSION
NATIONALE
DE
L’INFORMATIQUE
ET
DES
LIBERTES
(CNIL)…
10
3
5.2. INFORMATION
DES
PATIENTS
ET
CONSENTEMENT
ECLAIRE
…………………………………………………
10
5.3. PROTECTION
DES
DONNEES
PERSONNELLES …………………………………………………………………
10
5.4. ANONYMAT
ET
CONFIDENTIALITE
…………………………………………………………………………………….
10
6. FINANCEMENT ……………………………………………………………………………………………..10
7. CALENDRIER ……………………………………………………………………………………………… 11
8. REFERENCES .………………………………………………………………………………………….….11
9. ANNEXES ………………………………………………………………………………………………… 11
SCHEMA
DU
CIRCUIT
DES
DONNEES
DE
SURVEILLANCE
DES
ANO-RECTITES
A
CT
………………….
12
FICHE
DE
RECUEIL
DES
RESULTATS
DE
LABORATOIRE
……………………………………………………
13
DEMANDE
D’ENLEVEMENT
TSE
(N
ON DIFFUSEE SUR SITE WEB DU
CNR)
FICHE
DE
RECUEIL
DES
DONNEES
CLINIQUES
………………………………………………………………
14
NOTE
D’INFORMATION
AU
PATIENT
……………………………………………………………………………...
15
FORMULAIRE
DE
CONSENTEMENT
ECLAIRE
…………………………………………………………………
16
4
1. INTRODUCTION
La maladie de Nicolas et Favre ou Lymphogranulomatose Vénérienne (LGV) est une maladie
sexuellement transmissible due aux sérovars invasifs, L1, L2 ou L3 de
Chlamydia trachomatis, bact
érie à
développement intracellulaire responsable de nombreuses infections génitales. Cette maladie sévit
dans certaines régions d’Asie, d’Afrique, d’Amérique du Sud et dans les Caraïbes sous une forme
génitale.
En 2003, une forme de LGV rectale due à C.
trachomatis,
se caractérisant par des rectites ulcérées
avec un écoulement purulent ou hémorragique, a émergé en France, en Europe, en Australie et aux
USA dans la population homosexuelle masculine, notamment chez les patients séropositifs pour le VIH.
Cette bouffée épidémique a commencé à Rotterdam les 15 premiers cas furent diagnostiqués entre
avril et novembre 2003. Il s’agissait de 15 homosexuels masculins âgés de 26 à 48 ans et dont 13
étaient séropositifs pour le VIH. Ces patients ont fait état de rapports sexuels non protégés avec des
partenaires de rencontre dans différents pays européens dont la France. Toutes les souches de C.
trachomatis isolées chez ces patients appartenaient au sérovar L2.
Très vite une alerte européenne émanant de l’European Surveillance System for STI (ESSTI) est
donnée le 14 Janvier 2004. Suite à cette alerte, l’InVS a informé de l’émergence de cette pathologie en
Europe les correspondants habituels chargés de la surveillance des IST en France ainsi que les plus
importants laboratoires de biologie parisiens. Tous les prélèvements rectaux positifs à C.
trachomatis
depuis 2003 retrouvés dans 3 laboratoires de microbiologie parisiens et dans celui de l’hôpital Pellegrin
de Bordeaux ont été envoyés au Centre National de Référence (CNR) des infections à chlamydiae à
Bordeaux pour génotypage par PCR. Une analyse rétrospective des 14 premiers cas montrent que les
patients sont des homosexuels masculins dont l’âge moyen est 40 ans (31-52), résidant à Paris (n=11)
ou à Bordeaux (n=3). Parmi eux, 8 (57%) sont séropositifs pour le VIH et 9 (69%) étaient co-infectés par
un autre germe responsable d’IST. Aucun voyage en zone endémique tropicale n’a ésignalé par ces
patients.
Une première information des médecins et des biologistes est effectuée en Avril- Mai 2004 et une
surveillance sentinelle des cas de LGV basée sur les données microbiologiques de génotypage de C.
trachomatis par le CNR des infections à chlamydiae et le recueil de renseignements succincts (sexe,
âge, date des signes cliniques, date du prélèvement) est mise en place. En 2004, ce système de
surveillance sentinelle a permis de dénombrer 104 cas de LGV rectales en France, dont certains sont
rétrospectifs. Le cas le plus ancien a été diagnostiqué en Juillet 2002.
Le nombre de diagnostics de LGV rectale pour lesquels un prélèvement a été envoyé au CNR
augmente de façon régulière depuis 2002 (22 en 2002- 2003, 102 en 2004, 117 en 2005, 140 en 2006,
170 en 2007 et 174 en 2008). Tous ces cas sont des LGV de type L2. Parallèlement, le nombre de
chlamydioses rectales non LGV croît également (7 en 2002- 2003, 26 en 2004, 54 en 2005, 70 en
2006, 76 en 2007 et 83 en 2008).
Fin 2008, la France comptait en tout 725 cas, essentiellement répartis en région parisienne, et la courbe
épidémiologique ne cesse de croître.
Devant l’ampleur de la bouffée épidémique, afin de mieux caractériser l’épidémiologie de cette infection
et de mieux comprendre les modes de transmission de l’agent pathogène, un Réseau de surveillance
des ano-rectites à Chlamydia trachomatis, basé sur le recueil des données microbiologiques et
cliniques, est mis en place. L’analyse descriptive de ces données permettra d’adapter les messages de
prévention et de cibler plus précisément les personnes à risque de cette infection.
5
2. OBJECTIFS DE L’ETUDE
2.1. Objectif principal
o Suivre l’évolution épidémiologique des ano-rectites à Chlamydia trachomatis en France
o Décrire les caractéristiques cliniques et épidémiologiques des patients atteints de LGV
2.2. Objectifs secondaires
o Comparer les populations infectées par des souches L responsables de la LGV et celles
infectées par des souches non L responsables de rectites dues à des souches oculo-
génitales de C. trachomatis (sérovars D à K)
o Améliorer la prise en charge des patients atteints de LGV
3. METHODOLOGIE
3.1. Type d’enquête
Il s’agit d’une surveillance épidémiologique sentinelle pérenne qui sera renforcée en janvier 2010, avec
recueil des données sociodémographiques, cliniques et biologiques concernant les patients, hommes et
femmes, dont le prélèvement ano-rectal est positif pour Chlamydia trachomatis (PCR CT positive)
et /ou la sérologie CT est positive.
Ces patients CT+ auront reçu auparavant une ordonnance pour réalisation d’une sérologie Chlamydia
trachomatis (conformément aux recommandations). Un prélèvement ano-rectal pour recherche de C.
trachomatis par amplification génique (PCR) dans un laboratoire d’analyse médicale aura été effectué :
- soit directement au laboratoire avec la sérologie C. trachomatis sur ordonnance médicale.
- soit par le médecin qui aura confié ensuite au patient ce prélèvement avec l’ordonnance pour la
sérologie C. trachomatis à réaliser au laboratoire avec les autres sérodiagnostics si nécessaire.
Les prélèvements rectaux positifs seront acheminés au CNR des infections à chlamydiae pour bilan
complémentaire (génotypage des souches de C. trachomatis) permettant d’identifier les souches L de
C. trachomatis et de poser un diagnostic de certitude. (Cf. Schéma du circuit des données en annexe).
3.2. Organisation du réseau de surveillance
3.2.1. Population
o Critères d’inclusion
Seront inclus dans la surveillance tous les patients Chlamydia trachomatis positifs (Cas CT+), c’est –à-
dire tous les patients dont le prélèvement ano-rectal est positif pour Chlamydia trachomatis (PCR CT
positive) et /ou la sérologie CT est positive.
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