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Préface  
Henri Loyrette, président-directeur du musée du Louvre 
Vingt ans après le grand chantier de la pyramide, la création du nouveau département des Arts de l’Islam au 
sein du musée du Louvre représente une étape décisive dans l’histoire architecturale du palais et du musée, un 
palais en constant devenir et qui porte dans ses gènes, depuis huit siècles, la volonté d’aller de l’avant sans 
cesse. 
 
Le projet de fonder ce huitième département patrimonial est né d’une constatation que j’avais faite dès mon 
arrivée au Louvre, en 2001 : notre musée possédait l’une des plus belles collections au monde dans le domaine 
des arts de l’Islam, mais un dixième seulement des œuvres étaient présentées et, faute de place, nous ne 
pouvions ni remonter les grands éléments d’architecture, ni déployer notre exceptionnelle collection de tapis. Il 
était indispensable qu’une civilisation si importante, si intimement liée à l’ensemble des domaines couverts par 
le Louvre, touchant tant de siècles et de pays, ait enfin droit à des espaces dignes en qualité et en surface.  
 
C’est en 2003 qu’a germé cette belle idée, ce rêve aujourd’hui devenu réalité. Ce rêve, il prend ses racines dans 
la vocation même du Louvre, conçu dès son origine, au XVIIIe siècle, comme un musée universel, un lieu où, par 
le truchement des œuvres d’art, les époques et les civilisations dialoguent entre elles. Après le Grand Louvre 
cher à François Mitterrand, ce chantier est rapidement devenu un projet présidentiel voulu et soutenu par les 
différents chefs de l’État qui lui ont succédé. Dès le 1er août 2003, le président de la République Jacques Chirac 
a annoncé la création de ce huitième département patrimonial du Louvre. Le 16 juillet 2008, lors de la pose de 
la première pierre, le président Nicolas Sarkozy a souligné l’importance de ce projet dans le cadre du dialogue 
entre les cultures et les peuples. Et c’est sous les auspices du président François Hollande que ce grand projet, à 
la fois artistique et politique dans le sens le plus noble du terme, voit le jour. 
 
Les œuvres exposées dans ces nouveaux espaces réunissent deux collections : celle issue du Louvre, à laquelle 
s’ajoute celle, substantielle, de la collection du musée des Arts décoratifs. Ces deux collections réunies couvrent 
avec éclat l’ensemble du champ culturel de la civilisation islamique, de l’Espagne à l’Inde, et dans toute son 
envergure chronologique, du VIIe au XIXe siècle. 
 
Une autre caractéristique de ce projet touche à son architecture. Dès le départ, notre parti pris a été de ne pas 
remodeler des salles existantes, mais de construire de nouveaux espaces. Et de le faire à la fois dans l’esprit des 
lieux et en nous efforçant de capter ce qui se faisait de plus beau et de plus novateur dans le domaine de 
l’architecture, ce que le palais du Louvre s’est toujours attaché à faire, à chaque époque, tout au long de son 
histoire presque millénaire.  
 
La création et l’intégration de ces nouveaux espaces ont constitué un véritable défi architectural et même 
technique, dans cette cour Visconti, lieu chargé d’histoire, situé au cœur même du palais du Louvre. Pour 
répondre à ce défi, les architectes Mario Bellini et Rudy Ricciotti ont su trouver un subtil et élégant équilibre 
entre le classicisme de la cour du XVIIIe siècle et l’évocation des arts de l’Islam à travers une verrière ondulante, 
remarquablement novatrice, alliant le verre et le métal, qui prolonge l’aplomb des façades existantes de la cour 
Visconti. 
 
Ce chantier a été également l’occasion d’ajouter un nouveau chapitre au projet du Grand Louvre en 
aménageant, au voisinage immédiat des Arts de l’Islam, les salles consacrées à l’Orient méditerranéen à