Roger Pereira Université de Rennes 1 Campus de Beaulieu, Bât. 11D 35042 Rennes Cedex, France Tél : 02.23.23.65.83 [email protected] Conception de cellules unitaires actives pour antennes à réseaux réflecteurs à balayage électronique en bande EHF Contexte et motivations Les opérations militaires en réseau et l’accroissement des besoins résultants en télécommunications, nécessitent des supports de transmission à plus haut débit. Ceci impose de décaler les informations à transmettre vers des fréquences de plus en plus élevées. A bande de fréquence fixée, en utilisant la polarisation du champ électromagnétique, il est également possible de doubler la quantité d’information qu’un dispositif antennaire est capable d’émettre. Enfin la technologie du balayage électronique permet de réaliser des antennes agiles sans nécessiter de déplacement mécanique. Les travaux menés durant la thèse doivent permettre de proposer une cellule unitaire de réseau réflecteur permettant de résoudre ces différents points. Cellules unitaires proposées La cellule proposée est formée de deux dipôles placés au fond d’un guide d’onde métallique (Fig. 1-a). Des éléments de commutation placés sur ces deux dipôles permettent de contrôler la phase du champ réfléchi. Les objectifs que doivent atteindre la cellule unitaire sont une résolution en phase supérieure à 1,75 bit (soit presque 4 états/polarisation), une bande passante de 5% autour de 8,2GHz, une isolation entre polarisation supérieure à 20dB et enfin des pertes d’insertion inférieures à 1dB. Les éléments de commutation utilisés sont des diodes PIN. L’état de la cellule est défini par l’état de ses diodes comme décrit au Tableau 1. La dénomination des états prend la forme Vd1d2d3-Hd1d2d3 où di=0 ou 1 (i=1,2 ou 3) selon que la diode est bloquée ou passante respectivement. V est associé à l’état du dipôle vertical et H à celui du dipôle horizontal. Fig. 1-a Principe de la cellule Fig. 1-b Cellule passive * Seulement 4 états parmi les 16 possible sont donnés dans ce tableau. Dans le cas H000, toutes les diodes du dipôle horizontal sont dans l’état bloqué Fig. 1-c Cellule active Tableau 1 Définition des états des diodes Diodes sur le dipôle vertical Nom des états* d1 d2 d3 V000-H000 0 0 0 V010-H000 1 0 0 V101-H000 0 1 1 V111-H000 1 1 1 Pour valider ces concepts expérimentalement, dix cellules passives ont été réalisées et mesurées (Fig. 1-b). Ces cellules permettent de remonter expérimentalement, grâce aux symétries, aux 16 états de phase de la cellule. Les différents états sont réalisés en insérant des courts-circuits/circuits ouverts en lieu et place des commutateurs. Les mesures sont réalisées en guide d’onde métallique, un jeu de court-circuit étant utilisé pour le calibrage de l’analyseur de réseau vectoriel (Fig. 2). Le coefficient de réflexion Svv de la cellule est mesuré dans le plan de la discontinuité ; il correspond au coefficient de réflexion obtenu pour la polarisation verticale quand la cellule est éclairée selon une polarisation également verticale. On peut remarquer le très bon accord entre les simulations et les mesures aussi bien en amplitude qu’en phase (Fig. 3). La cellule unitaire possède ainsi quatre états de phase distincts autour de 8,2GHz, et ceci sur une bande passante de l’ordre de 5%. Le nombre de bits équivalent atteint 1,97. Les pertes d’insertion restent faibles : elles sont inférieures à 0,3 dB. L’isolation entre les deux polarisations orthogonales est assurée par la symétrie de la cellule. Ces résultats valident nos travaux. Fig. 2 Dispositif expérimental de mesure Fig. 3 Réponse fréquentielle en phase et amplitude de la cellule passive (état du brin horizontal - H000) Travaux en cours Le passage d’une cellule passive à une cellule active impose de modifier en partie la topologie de la cellule (Fig. 1-c). Le problème du croisement des diodes centrales est résolu en insérant un trou métallisé au centre de la cellule ; le nombre de diodes par polarisation est ainsi passé de 3 à 4. Le découplage des tensions de polarisation est assuré par l’ajout d’une coupure sur les patchs triangulaires (Fig. 1-c). Cette coupure – nécessaire en régime continu (DC) – est masquée en HF par l’ajout de motifs triangulaires métalliques situés au-dessous (à 38µm). Enfin, les tensions de polarisation des diodes sont appliquées par l’intermédiaire de lignes fines (100µm) à méandres connectées aux deux angles inférieurs des triangles métalliques. Les méandres permettent d’augmenter la taille électrique de la ligne tout en maintenant une taille physique faible. L’ensemble des paramètres géométriques de cette nouvelle cellule a enfin été optimisé. La réalisation de la maquette active devrait permettre de confirmer les résultats attendus en simulation. Perspectives Pour permettre un balayage de +/- 60° dans les deux plans orthogonaux de l’antenne, la taille de la maille de la cellule unitaire doit être réduite. Ceci peut être réalisé en insérant dans le guide d’onde un diélectrique de permittivité élevée. L’utilisation d’éléments de commutation de type MEMS peut également permettre de réduire les pertes de la cellule unitaire active et également la consommation.