Sommaire I. Introduction ................................................................................................................................3 II. Les failles ...................................................................................................................................4 1. Cas de la variation de la profondeur .........................................................................................4 2. Cas d’une seule couche géologique de forte densité .................................................................4 3. Cas d’une seule couche géologique de faible densité ................................................................5 III. Dipping beds ...........................................................................................................................6 IV. Les synclinaux ........................................................................................................................7 1. Le synclinal .............................................................................................................................7 2. Le graben ................................................................................................................................8 3. Le synclinal faillé ....................................................................................................................9 Les anticlinaux .......................................................................................................................... 10 V. 1. Cas d’un anticlinal faillé ........................................................................................................ 10 2. Cas d’une couche géologique unique de forte densité............................................................. 12 3. Cas d’un horst ....................................................................................................................... 13 4. Cas du coussin de sels ........................................................................................................... 14 VI. Les constructions carbonatées ................................................................................................ 15 VII. Les modèles du socle ............................................................................................................. 16 1. Cas du changement dans la lithologie .................................................................................... 17 2. Cas du changement dans la topographie ................................................................................. 18 VIII. Les intrusifs .......................................................................................................................... 19 1. Les roches intrusives salifères................................................................................................ 19 2. Les roches intrusives argileuses ............................................................................................. 20 3. Les roches basaltiques et ignées ............................................................................................. 20 4. Cas d’un dôme de sels ........................................................................................................... 21 Bibliographie .................................................................................................................................... 23 2 Les signatures gravimétriques des différents modèles géologiques I. Introduction Les caractéristiques de la signature de l’anomalie gravimétrique 1 dépendent de plusieurs paramètres physiques : La géométrie de la source de l’anomalie La densité La vélocité2 La porosité Le magnétisme La profondeur Ces signatures gravimétriques présentent un outil important dans la reconnaissance des modèles structuraux. Corine Prieto a établi des modèles pour différentes structures géologiques et a calculé leurs réponses magnétiques et gravimétriques qui ont été par la suite discutées pour déterminer les caractéristiques des différentes anomalies. Les variations magnétiques et de densité sont basées sur des données provenant de plusieurs zones géographiques suites aux explorations effectuées par la compagnie supérieure d’huile3 et à partir des données de la littérature publiée. Les modèles sont utilisées pour montrer comment la profondeur, la densité et d’autres facteurs physiques peuvent varier les caractéristiques de l’anomalie. 1 L’anomalie de Bouguer La vitesse et la direction du mouvement 3 Elle a été une compagnie d’huile américaine indépendante (1921-1984), actuellement, elle fait partie de la société pétrolière américaine : ExxonMobil 2 3 II. Les failles 1. Cas de la variation de la profondeur En gravimétrie, la signature standard de la faille est un gradient abrupt, ce gradient devient de plus en plus abrupt (la pente devient importante) lorsque la faille est moins profonde. Le point d’inflexion du gradient correspond au centre de la faille. Lorsque l’anomalie gravimétrique est positive c'est-à-dire que le socle est attaqué par la faille. Le gradient le plus abrupt qui correspond à la faille la moins profonde Le point d’inflexion du gradient correspond au centre de la faille Figure F1 : Modèle gravimétrique d’une faille normale située à différentes profondeurs 2. Cas d’une seule couche géologique de forte densité Un deuxième cas de faille normale est illustré dans la figure 3 ou une couche géologique de grande densité est introduite dans la géométrie, elle produit un gradient gravimétrique comme dans le premier cas, mais ce gradient devient plus important du à l’augmentation du contraste de densité de la couche faillée. La couche de forte densité peut être une formation carbonatée, la couche géologique de faible densité peut être une 4 séquence clastique et dans ce cas le socle est attaqué par la faille et par la suite une anomalie magnétique est générée. Un gradient abrupt plus important que le précédent Génération d’une anomalie magnétique suite à l’attaque du socle par la faille Présence d’une couche de grande densité Le socle granitique est attaqué par la faille normale Figure F3 : Modèle gravimétrique d’une faille normale avec une seule couche géologique de grande densité 3. Cas d’une seule couche géologique de faible densité Le même modèle de faille que celui illustré dans la figure 3 mais avec l’introduction dans la géométrie étudiée d’une couche géologique de faible densité, une anomalie gravimétrique positive apparait. L’anomalie magnétique est la même que celle de la figure 3 puisque la structure du socle n’a pas changé. 5 Une anomalie gravimétrique positive Couche de faible densité Figure F41 : Modèle gravimétrique d’une faille normale avec une seule couche de faible densité Les trois cas géologiques d’une faille normale montrent une même signature gravimétrique, un gradient abrupt, mais l’amplitude de l’anomalie varie en fonction de la profondeur et en fonction du contraste de densité de la structure géologique en question. III. Dipping beds Ils produisent une anomalie gravimétrique similaire à celle de la faille, mais la différence est lorsque le banc est proche de la surface, le gradient de l’anomalie devient moins abrupt, c'est-à-dire que la pente diminue. Le modèle gravimétrique, figure D, utilise les contrastes de densité qui peuvent représenter le chevauchement des couches anciennes sur des couches plus récentes ou l’introduction d’un filon magmatique dans une séquence sédimentaire. 6 de roche Figure D12 : Modèle gravimétrique des dipping beds (Effet de la variation du pendage) Plus l’inclinaison du banc est proche à la verticale plus on observe une symétrie dans l’anomalie gravimétrique. L’amplitude de l’anomalie dépend du contraste de densité et de la profondeur. IV. Les synclinaux 1. Le synclinal Le synclinal produit une fermeture minimale dans la plupart des cartes géophysiques. L’amplitude et les caractéristiques de l’anomalie gravimétrique et magnétique associées aux synclinaux dépendent de : La profondeur Le type du remplissage sédimentaire L’introduction du socle dans la géométrie étudiée Le degré de la déformation sédimentaire Un synclinal qui se caractérise par une augmentation uniforme de la densité avec la profondeur illustré dans la figure S1, produit une anomalie gravimétrique minimale (due à la déformation sédimentaire). 7 Anomalie gravimétrique minimale Figure S1 : Modèle gravimétrique et magnétique du synclinal 2. Le graben Le modèle du bassin illustré dans la figure S2 montre les caractéristiques gravimétriques et magnétiques qui permettent de prévoir la profondeur et l’extension du bassin. L’intégration du socle augmente l’amplitude et la netteté de la signature gravimétrique et génère également une signature magnétique. L’extension latérale du bassin ou du graben peut être déterminée par l’identification de la signature des failles qui délimitent le bassin. 8 Figure S2 : Modèle gravimétrique et magnétique du graben L’anomalie gravimétrique donne déjà une idée première sur la profondeur (Flèche bleue) et l’extension (Flèche rose) du bassin, les cadres rouges représentent les signatures gravimétriques classiques des failles normales 3. Le synclinal faillé Le synclinal attaqué par une faille et illustré dans la figure S3 est un exemple très complexe. Les signatures magnétiques et gravimétriques sont modifiées. Dans les sections sismiques, un synclinal peut présenter des problèmes de diffraction et de vélocité. La signature gravimétrique du synclinal peut être une anomalie minimale 9 Anomalie minimale Figure S3 : Modèle gravimétrique et magnétique d’un synclinal faillé V. Les anticlinaux Un simple anticlinal symétrique produit une anomalie gravimétrique positive et symétrique. L’amplitude et les caractéristiques de l’anomalie gravimétrique et magnétique dépendent de : La profondeur Le degré de la déformation sédimentaire L’intégration du socle dans la géométrie étudiée 1. Cas d’un anticlinal faillé L’anticlinal attaqué par des failles normales illustré dans la figure A1, est une séquence sédimentaire avec des valeurs de densité qui augmentent avec la profondeur et la surrection du socle faillé. Cette structure produit une anomalie gravimétrique maximale. Deux fréquences d’anomalies positives sont générées, La première anomalie est associée à la faille en affleurement et la seconde anomalie est associée au sommet du rollover. La fermeture minimale entre les deux fortes fréquences est due à la faible densité relative du matériel entre la faille et le rollover. 10 Génération d’une anomalie magnétique Socle est attaqué par la faille Figure A1 : Modèle gravimétrique d’un anticlinal faillé Le socle est aussi attaqué par la faille, les deux cadres verts représentent les deux fortes fréquences causées respectivement par la partie de la faille en affleurement et par le sommet du rollover L’anomalie magnétique est générée lorsque le socle s’intègre dans la structure. L’anomalie magnétique illustrée dans la figure A1témoigne l’existence d’un anticlinal et d’un socle attaqué par une faille. Pour faire la comparaison, on a établi un calcul d’une anomalie magnétique (la figure A2) dans le cas d’un anticlinal faillé sans l’intégration du socle. 11 Absence d’une anomalie magnétique Socle n’est pas attaqué par la faille Figure A2 : Modèle gravimétrique sans l’intégration du socle 2. Cas d’une couche géologique unique de forte densité L’anticlinal affecté par des failles normales discuté précédemment est compliqué par l’introduction d’une couche géologique de grande densité (Figure A3) ; l’anomalie produite est similaire au modèle précédent (figure A1). L’augmentation du contraste de densité rendre la fréquence de l’anomalie précédemment identifiée plus nette. La couche de grande densité peut être des calcaires, des anhydrites ou une séquence volcanique. 12 Figure A3 : Modèle gravimétrique d’un anticlinal faillé avec l’introduction d’une couche géologique de grande densité dans la géométrie étudiée (colorée en mauve) Le modèle illustré dans la figure A4, montre la complexité des signatures observées et causées par l’introduction de couche géologique de grande densité et peu profonde voire même de surface, comme par exemple, une surface volcanique ou calcaire très solide. Figure A4 : Modèle gravimétrique d’un anticlinal faillé avec un flux thermique d’origine volcanique à la surface (colorée en mauve) 3. Cas d’un horst Les contrastes de densité sont dus : 13 La structure du socle La déformation de toutes les couches géologiques au dessus du socle Figure A5 : Modèle gravimétrique d’un horst (socle) Il montre l’effet de la déformation des couches géologiques au dessus du socle sur l’anomalie gravimétrique avec un trait vert continu et l’absence de cet effet avec un trait vert discontinu 4. Cas du coussin de sels Le coussin de sels (figure A6) est un modèle commun d’anticlinal, il y a un contraste de densité négatif due à l’interface sédiment 4/sels et donne alors une signature minimale. L’amplitude dépend de la profondeur et de l’épaisseur du coussin. 4 C’est l’encaissant 14 Figure A6 : Modèle gravimétrique de coussin de sels VI. Les constructions carbonatées La figure A7 représente un récif carbonaté : calcaire dans une séquence clastique, le récif produit une anomalie gravimétrique positive. L’extension latérale du récif peut être facilement identifiée par l’extension de l’anomalie gravimétrique positive. L’épaisseur du récif peut être modelée par les données gravimétriques. On va parler donc des caractéristiques des anomalies gravimétriques qui sont très dépendantes de la qualité des données gravimétriques sur le récif. L’amplitude et la forme de l’anomalie gravimétrique varient en fonction de la porosité. Le modèle du récif illustré dans la figure A7 est un exemple d’un récif symétrique. Un récif avec une porosité nulle (courbe en bleue) produit une anomalie positive symétrique. 15 Figure A7 : Modèle gravimétrique de coussin de sels Dans le cas d’un récif avec 10% de porosité remplit par des huiles ou de gaz réduit l’amplitude de l’anomalie gravimétrique, mais l’anomalie devient plus aplatie par rapport à celle à porosité nulle. Le caractère de l’anomalie gravimétrique varie et dépend de la position de la zone poreuse. La capacité de distinguer entre un remplissage en huile ou en gaz est difficile à cause des problèmes d’acquisition. VII. Les modèles du socle Les anomalies magnétiques du socle cristallin ne sont pas vraiment générées par la structure du socle, mais plutôt générées par la variation de sa composition interne comment ? Par exemple, s’il y a une force tectonique exercée sur ce socle, les zones de faiblesse sont les plus susceptibles d’être fracturées et faillées, c’est pourquoi la variation dans la composition du socle est généralement corrélée à sa structure. La figure M1illustre un modèle de socle avec une composition différente (variation de densité). La zone de transition est représentée par une limite verticale, la profondeur au socle est égal à 6.1 Km. Les deux anomalies magnétiques et gravimétriques sont générées en réponse à la variation de la composition du socle ‘intrabasement’. 16 Zone de transition Figure M1 : Modèle gravimétrique et magnétique du socle (Variation de la composition interne) 1. Cas du changement dans la lithologie Une anomalie gravimétrique est générée suite à la variation seulement dans la lithologie du socle et illustrée dans la figure M3. Figure M3 : Modèle gravimétrique du socle (variation de la lithologie) 17 2. Cas du changement dans la topographie Le contrôle de l’effet du changement dans la topographie du socle sur la génération des anomalies magnétiques et gravimétriques se fait en fixant sa lithologie. A la structure précédente, on a ajouté deux autres blocs d’une topographie différente et qui montrent un contraste de densité avec les sédiments5 égal à 0.25g/cc, les amplitudes des deux anomalies (gravimétrique et magnétique) montrent une augmentation de la fréquence. La figure M5montre cette réponse gravimétrique. Figure M5 : Modèle gravimétrique du socle (Variation dans la topographie et dans la lithologie) L’amplitude et la fréquence de l’anomalie gravimétrique dues à la variation dans la lithologie du socle deviennent plus importantes par l’ajout de l’anomalie due à la variation dans la structure du socle. La différence principale entre la variation dans la lithologie et dans la structure, c’est que le premier a une faible fréquence et une grande amplitude que le dernier. Dans plusieurs cas, lorsqu’on essaye de corréler les anomalies liées à la variation dans la lithologie à celles liées à la variation dans la structure, généralement, la structure 5 C’est l’encaissant 18 générée par le logiciel n’a pas une véritable signification géologique et par la suite, la solution exige d’autres données géophysiques. VIII. Les intrusifs Les intrusifs peuvent être de différentes tailles et compositions et peuvent être présents dans plusieurs provinces géologiques. A cause de plusieurs problèmes de diffraction, les sections sismiques révèlent l’existence des intrusifs par la zone de nonréflexion qu’ils génèrent. Les informations sur la vélocité peuvent être utilisées pour déterminer la composition des roches intrusives. Il existe trois types de roches intrusives : Les roches salifères : la figure I1 Les argiles : la figure I2 Les roches basaltiques et ignées : La figure I3 Dans nos exemples, toutes les variables sont constantes à l’exception de la densité des roches intrusives. Il s’agit d’une intrusion de roche intrusive dans une séquence sédimentaire typique ou la densité augmente avec la profondeur. Les signatures gravimétriques dues aux roches intrusives sont très différentes. 1. Les roches intrusives salifères Les roches salifères produisent une anomalie gravimétrique négative et une anomalie magnétique minimale. Figure I1 : Modèle gravimétrique d’une roche intrusive salifère 19 2. Les roches intrusives argileuses Les argiles produisent une anomalie gravimétrique minimale avec l’absence d’une anomalie magnétique. Figure I2 : Modèle gravimétrique d’une roche intrusive argileuse 3. Les roches basaltiques et ignées Les basaltes ou les roches ignées et mafiques produisent une anomalie magnétique et gravimétrique positive. La fréquence des anomalies due aux roches salifères et basaltiques augmente quand la profondeur diminue ou lorsque la circonférence de l’intrusif diminue. 20 Figure I3 : Modèle gravimétrique et magnétique des roches intrusives ignées 4. Cas d’un dôme de sels Le modèle de la figure I4 illustre l’anomalie gravimétrique produite par un dôme de sel à différentes profondeurs. La colonne de sel la plus profonde produit l’anomalie négative la plus large, représentée ici à une profondeur de 3.66 Km. Quand la profondeur de dôme de sels diminue et devient moins profonde, l’amplitude et la fréquence de l’anomalie augmentent. 21 Anomalie gravimétrique positive au dessus de la zone de Crossover Anomalie négative la plus large La zone Crossover Anomalie gravimétrique négative au dessous de la zone de crossover Figure I4 : Modèle gravimétrique d’un dôme de sel (Effet de la variation de la profondeur) Cette zone de Crossover ou appelée également Nil, représente l’aire ou la densité des sédiments6 et des sels est égale (2.2 g/cc) et donc avec un contraste de densité nul. La zone de Crossover illustrée dans la figure I4 est de 2.500 feet d’épaisseur, en générale cette zone est de quelques milliers de feet d’épaisseur. Au dessus de cette zone, les sels produisent une anomalie gravimétrique positive et qui peut être superposée à l’anomalie négative la plus large à cause de l’important contraste de densité. La présence d’un ‘caprock’ génère aussi une anomalie gravimétrique positive. Les intrusifs ignés produisent différentes signatures avec des caractéristiques qui dépendent de l’inclinaison magnétique et la géométrie. 6 C’est l’encaissant 22 Bibliographie Bolt, Bruce, Bernie Adler, Manuel Rotenburg et Sydney Ferbach. Methods in Computational of Physics. New York: Academic Press, 1973. Flavelle, A. J. et W. Anfiloff. ‘Non –Standard Gravity Anomalies Over Sedimentary Structures,’ Australian Petroleum Exploration Association Journal, Vol. 16, 1976, Grant, F. S. et G. F. West. Interpretation Theory in Applied Geophysics. New York: McGraw-Hill Book Company, 1965. Talwani, Manik, J. Larmar Worzel, et Mark Landsiman. ‘Rapid Gravity Computations for Two-Dimensional Bodies with Application to the Mendocino Submarine Fracture Zone’. Journal of Geophysical Research, Vol. 64, No. 1, 1959, pp. 49-59. 23