Sujet 1-sess114

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N.B : Cet énoncé constitue en même temps la feuille de réponse,
Vous devez l’insérer dans la copie qui ne devra pas être utilisée
Pour ajouter des compléments.
N’oubliez pas de noter ci-contre votre numéro de table.
Votre N° de place :
Université des Sciences et Technologies de Lille
FACULTE DES SIENCES ECONOMIQUES ET
SOCIALES
Licence Economie – Gestion - L3 - S6 –
HISTOIRE DE LA PENSEE ECONOMIQUE (HPE2)
R. FOUDI
EXAMEN FINAL MAI 2014 – SESSION 1 DUREE : 2heures
(-Documents, ordinateur et téléphone portable non autorisés -)
CORRIGE DES DISSERTATIONS
L’ensemble du travail est à réaliser dans cette copie agrafée, laquelle devra être
insérée dans la copie administrative habituelle.
Il est demandé de
1- répondre au QCM (19 Questions pages 1 et 2)
Aucune rature n’étant admise, veuillez cocher clairement la (les) réponse(s) choisie(s). Il est rappelé
que : Plusieurs réponses exactes sont parfois possibles. Chaque réponse fausse est sanctionnée par des
points négatifs.
2- répondre à la page 3 (sans supplément) à l’un des
trois sujets au choix ci-dessous sous la forme d’une
dissertation. Vous veillerez à structurer votre réponse
en utilisant la terminologie conceptuelle propre au sujet
choisi.
Sujet 1 : Pourquoi Vanderlint suggère-t’il une « diminution de la
croissance de la rente » ?
Sujet 2 : Les thèses économiques majeures de David Hume
Sujet 3 : Valeur et plus value chez Marx
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L3S6 – SEG – HPE2 - Examen Mai 14 session 1 – CORRIGE des dissertations - Page 1 sur 4
Sujet 1 : Pourquoi Vanderlint suggère-t’il une « diminution de la
croissance de la rente » ?
Introduction
La rente est le revenu des propriétaires fonçiers. Avec les deux autres revenus, le profit et le
salaire perçus respectivement par les fermiers, commerçants et manufacturiers d’une part, et
la main d’œuvre (agricole et urbaine) d’autre part, elle constitue le revenu ou produit du
Royaume. La croissance économique est assimilée à celle de ce produit. Vanderlint écrit
l’essai MALT (« Money answers all things ») en période de crise (chômage urbain,
paupérisation, déséquilibre des échanges extérieurs) en 1734 en Grande Bretagne. Sa
principale proposition est : réduire, d’au moins un tiers, la croissance de la rente pour sortir de
la crise, et assurer le développement tant du marché intérieur, qu’extérieur, du Royaume.
Cette proposition revêt deux dimensions principales qui constituent autant de motifs de
réduction.
1-La dimension économique, celle où l’auteur innove le plus.
Théoricien macroéconomiste de la croissance, Vanderlint définit celle-ci à la fois comme
extensive et intensive. Il démontre que la croissance de la rente ralentit voire entrave les deux.
a)Produit brut et croissance extensive : la production jointe « Terres-Fermes » est
limitée par le monopole du sol. A l’inverse la concurrence favoriserait la croissance
extensive.
b) produit net réel et croissance intensive : La hausse des prix nationaux, démontrée
par la TQM et le concept de « prime cost », révèle « l’illusion monétaire » des
propriétaires fonciers. Elle réduit le PN réel, et en conséquence amoindrit les « gains
de productivité » du travail.
2-La dimension éthique, celle où l’auteur modernise les auteurs antérieurs (Petty, King)
et les Textes bibliques.
Défenseur d’une éthique libérale et puritaine, l’auteur dénonce les effets négatifs de la
croissance de la rente pour des motifs sociaux et moraux.
a) la rente accroît les inégalités sociales : la répartition inégale des richesses le conduit à
promouvoir un « revenu minimum » (« needfull allowance ») pour les classes pauvres.
b) la rente est moralement injustifiée : revenu « contre nature », elle obère le dessein de
la Providence divine : la libre disposition illimitée des hommes sur les ressources de
la nature. La paupérisation, en privant les hommes de leur travail, est donc immorale.
Conclusion :
La proposition vanderlintienne est finalement motivée par le risque
d’infériorisation du Royaume dans la concurrence internationale. L’échange international
sanctionne en effet la hausse du prix d’offre par un solde négatif de la balance. Il s’ensuit
l’instauration d’un taux de change monétaire défavorable, avec des effets paupérisants
(l’auteur appelle ceci le « dreadfull evil »).
Mots clefs : rente, profit, salaire - croissance intensive, extensive – production
jointe - monopole – prime cost - produit brut – produit net – nominal – réel –
TQM et TEABC– illusion monétaire – inégalités -– change monétaire – solde de la
balance commerciale – libre échange.
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Sujet 2 : Les thèses économiques majeures de David Hume
Introduction
Les Essais proprement économiques de Hume sont les « Essais moraux, politiques et
littéraires » de 1758, qui comprennent « of commerce » et « of money » (ainsi que « of
interest »). Ils appartiennent à une pensée encyclopédique, exposée au sein du courant des
« Lumières écossaises », et étendue à la philosophie et à l’histoire. Les thèses développées
dans les deux Essais (« Commerce » et « argent ») ont fait de Hume un auteur de transition
entre «mercantilisme » et « clacissisme », aussi important que le furent Quesnay et la
Physiocratie. S’il innove en refondant ces thèses dans le cadre d’une anthropologie
économique, celle du marché et du libre échange, il emprunte cependant à Vanderlint et à J.
Massie (sur l’intérêt) leurs fondements analytiques. Hume réinterprète donc ces thèses.
Les trois thèses sont celles : du « fonds de travail disponible » (ou FTD), de la théorie
quantitative de la monnaie (ou TQM), et de l’équilibre automatique de la balance des comptes
(ou TEABC).
1- Le FTD
2- La TQM
3- La TEABC
(Il suffit pour chacune de ces thèses de reprendre les éléments essentiels donnés en cours)
Conclusion : La transition humienne vers le clacissisme (de Smith et Ricardo) connaît des
limites. L’une des plus importantes est l’absence dans les Essais d’une « théorie de la
valeur », à fortiori de la « valeur travail ». En omettant la fonction de réserve de la monnaie,
Hume admet que la valeur d’un bien est subjective et déterminée par « les sentiments et les
passions de chaque personne ». C’est donc bien l’anthropologie naturaliste (hédonisme,
utilitarisme et « harmonie des intérêts ») et libérale qui constitue le cœur de la transition
humienne.
Mots clefs : FTD, TQM, TEABC – Manufactures de subsistance, de luxe –
puissance du Royaume – bien être des sujets – Monnaie signe – inflation période intermédiaire – intérêt monétaire, intérêt réel - prospérité et
décadence – corps productif - artefact -
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Sujet 3 : Valeur et plus value chez Marx
La « critique de l’économie politique » par Marx, révèle l’impossible explication du profit, le
revenu du capital, par les auteurs classiques (Smith et Ricardo). La démonstration entreprise
dans « Le Capital » (1867 – Livre 1) conduit Marx à refonder la « théorie de la valeur
travail » en une « théorie de la valeur » créée par la force de travail. Cette démonstration
repose sur « le cycle du capital industriel ». Résultat d’un « partage » inexplicable de la
valeur chez les classiques, le profit devient la forme phénoménale (ou monétaire, ou
apparente) de la plus value extorquée par les capitalistes. La plus value est un surtravail non
rémunéré. L’ensemble des revenus de la société (profits, intérêts, rentes et salaires) a pour
source ce surtravail.
1- Les métamorphoses de la valeur dans le cycle du capital industriel.
a) valeur et excédent dans le cycle du capital commercial : A-M-A’
b) valeur et excédent dans le cycle du capital industriel : A-M-M’-A’. la valeur produite
par le capital social A, s’écrit sous la forme de l’équation : M = c + v + pl. le surtravail
ou plus value (pl), apparaît dans le procès de production (M-M’,) et s’exprime sur le
marché, par l’excédent monétaire, ou produit net, ou profit (A’>A). L’ensemble
constitue le procès de valorisation du capital (A). Cependant son appropriation par
chaque branche de l’économie dépend de la composition organique du capital de la
branche ( Cok = (c/v), et principe de la détermination du profit moyen par
péréquation).
2- La valeur de la force de travail et la valeur créée par la force de travail
a) la marchandise force de travail : valeur d’usage (travail ) et valeur d’échange (salaire,
ou travail nécessaire ou capital variable dans le cycle)
b) La valeur créee par la force de travail dépend de la durée et de la productivité du
travail : les formes de la plus value (absolue, relative).
Conclusion : Contrairement aux classiques Marx explique donc les anticipations
d’investissement et de profit (ou d’accumulation à l’échelle macroéconomique), par
l’espérance d’une valeur additionnelle, la plus value.
Son raisonnement met en évidence le rapport de force établi entre les producteurs
immédiats (travailleurs salariés) et propriétaires des moyens de production (capitalistes).
L’histoire de la pensée verra toutefois naître des conceptions de l’investissement
alternatives, dont celle de Böhm-Bawerk, qui réfutent le bien fondé d’un tel rapport.
Mots clefs : Valeur (TWSN, travail concret, travail abstrait) - Plus value et
profit – cycle du capital – procès de production – procès de valorisation capital constant – capital variable – composition organique - accumulation produit brut – produit net - force de travail – travail nécessaire – surtravail exploitation – durée et productivité du travail – plus value absolue – plus
value relative -
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