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ÉCOLE NATIONALE VÉTÉRINAIRE D’ALFORT
Année 2016
ETHNOPHARMACOGNOSIE VÉTÉRINAIRE EN ÉLEVAGE
AVICOLE, BOVIN, BUBALIN ET PORCIN AU CAMBODGE
THÈSE
Pour le
DOCTORAT VÉTÉRINAIRE
Présentée et soutenue publiquement devant
LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE CRÉTEIL
Le 28 Janvier 2016
par
Victoire France Christine DELESALLE
Née le 20 Novembre 1989 à Roubaix (59)
JURY
Président : Pr.Henry
Professeur à la Faculté de Médecine de CRÉTEIL
Membres
Directeur : Monsieur Sébastien Perrot
Enseignant chercheur Pharmacologie Toxicologie, ENVA
Assesseur : Madame Barbara Dufour
Enseignant chercheur Maladies Contagieuses, ENVA
Membre invité : Monsieur Hervé Petit
Docteur vétérinaire, Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières
ÉCOLE NATIONALE VÉTÉRINAIRE D’ALFORT
Année 2016
ETHNOPHARMACOGNOSIE VÉTÉRINAIRE EN ÉLEVAGE
AVICOLE, BOVIN, BUBALIN ET PORCIN AU CAMBODGE
THÈSE
Pour le
DOCTORAT VÉTÉRINAIRE
Présentée et soutenue publiquement devant
LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE CRÉTEIL
Le 28 Janvier 2016
par
Victoire France Christine DELESALLE
Née le 20 Novembre 1989 à Roubaix (59)
JURY
Président : Pr.Henry
Professeur à la Faculté de Médecine de CRÉTEIL
Membres
Directeur : Monsieur Sébastien Perrot
Enseignant chercheur Pharmacologie Toxicologie, ENVA
Assesseur : Madame Barbara Dufour
Enseignant chercheur Maladies Contagieuses, ENVA
Membre invité : Monsieur Hervé Petit
Docteur vétérinaire, Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières
Mai 2015
LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT
Directeur : M. le Professeur GOGNY Marc
Directeurs honoraires : MM. les Professeurs : COTARD Jean-Pierre, MIALOT Jean-Paul, MORAILLON Robert, PARODI André-Laurent, PILET Charles, TOMA Bernard.
Professeurs honoraires : Mme et MM. : BENET Jean-Jacques, BRUGERE Henri, BRUGERE-PICOUX Jeanne, BUSSIERAS Jean, CERF Olivier, CHERMETTE René, CLERC Bernard,
CRESPEAU François, M. COURREAU Jean-François, DEPUTTE Bertrand, MOUTHON Gilbert, MILHAUD Guy, POUCHELON Jean-Louis, ROZIER Jacques.
DEPARTEMENT D’ELEVAGE ET DE PATHOLOGIE DES EQUIDES ET DES CARNIVORES (DEPEC)
Chef du département : M. GRANDJEAN Dominique, Professeur - Adjoint : M. BLOT Stéphane, Professeur
UNITE DE CARDIOLOGIE
- Mme CHETBOUL Valérie, Professeur *
- Mme GKOUNI Vassiliki, Praticien hospitalier
- Mme SECHI-TREHIOU Emilie, Praticien hospitalier
DISCIPLINE : NUTRITION-ALIMENTATION
- M. PARAGON Bernard, Professeur
DISCIPLINE : OPHTALMOLOGIE
- Mme CHAHORY Sabine, Maître de conférences
UNITE DE CLINIQUE EQUINE
- M. AUDIGIE Fabrice, Professeur
- Mme BERTONI Lélia, Maître de conférences contractuel
- Mme BOURZAC Céline, Maître de conférences contractuel
- M. DENOIX Jean-Marie, Professeur
- Mme GIRAUDET Aude, Praticien hospitalier *
- Mme MESPOULHES-RIVIERE Céline, Praticien hospitalier
- Mme TRACHSEL Dagmar, Praticien hospitalier
UNITE DE PARASITOLOGIE ET MALADIES PARASITAIRES
- M. BLAGA Radu Gheorghe, Maître de conférences (rattaché au DPASP)
- Mme COCHET-FAIVRE Noëlle, Praticien hospitalier
- M. GUILLOT Jacques, Professeur *
- Mme MARIGNAC Geneviève, Maître de conférences
- M. POLACK Bruno, Maître de conférences
- Mme RISCO CASTILLO Véronica, Maître de conférences (rattachée au DSBP)
UNITE DE PATHOLOGIE CHIRURGICALE
- M. FAYOLLE Pascal, Professeur
- M. MAILHAC Jean-Marie, Maître de conférences
- M. MANASSERO Mathieu, Maître de conférences
- M. MOISSONNIER Pierre, Professeur
- Mme VIATEAU-DUVAL Véronique, Professeur *
- M. ZILBERSTEIN Luca, Maître de conférences
UNITE D’IMAGERIE MEDICALE
- Mme PEY Pascaline, Maître de conférences contractuel
- Mme STAMBOULI Fouzia, Praticien hospitalier
UNITE DE MEDECINE
- M. AGUILAR Pablo, Praticien hospitalier
- Mme BENCHEKROUN Ghita, Maître de conférences
- M. BLOT Stéphane, Professeur*
- M. CAMPOS Miguel, Maître de conférences associé
- Mme FREICHE-LEGROS Valérie, Praticien hospitalier
- Mme MAUREY-GUENEC Christelle, Maître de conférences
DISCIPLINE : URGENCE SOINS INTENSIFS
- Mme STEBLAJ Barbara, Praticien Hospitalier
DISCIPLINE : NOUVEAUX ANIMAUX DE COMPAGNIE
- M. PIGNON Charly, Praticien hospitalier
UNITE DE MEDECINE DE L’ELEVAGE ET DU SPORT
- Mme CLERO Delphine, Maître de conférences contractuel
- M. FONTBONNE Alain, Maître de conférences
- M. GRANDJEAN Dominique, Professeur *
- Mme MAENHOUDT Cindy, Praticien hospitalier
- M. NUDELMANN Nicolas, Maître de conférences
DEPARTEMENT DES PRODUCTIONS ANIMALES ET DE LA SANTE PUBLIQUE (DPASP)
Chef du département : M. MILLEMANN Yves, Professeur - Adjoint : Mme DUFOUR Barbara, Professeur
UNITE D’HYGIENE QUALITE ET SECURITE DES ALIMENTS
- M. AUGUSTIN Jean-Christophe, Professeur
- M. BOLNOT François, Maître de conférences *
- M. CARLIER Vincent, Professeur
UNITE DE REPRODUCTION ANIMALE
- Mme CONSTANT Fabienne, Maître de conférences*
- M. DESBOIS Christophe, Maître de conférences (rattaché au DEPEC)
- Mme MASSE-MOREL Gaëlle, Maître de conférences contractuel
- M. MAUFFRE Vincent, Assistant d’enseignement et de recherche contractuel
- Mme EL BAY Sarah, Praticien hospitalier
UNITE DES MALADIES CONTAGIEUSES
- Mme DUFOUR Barbara, Professeur*
- Mme HADDAD/HOANG-XUAN Nadia, Professeur
- Mme PRAUD Anne, Maître de conférences
- Mme RIVIERE Julie, Maître de conférences contractuel
UNITE DE PATHOLOGIE DES ANIMAUX DE PRODUCTION
- M. ADJOU Karim, Maître de conférences *
- M. BELBIS Guillaume, Assistant d’enseignement et de recherche contractuel
- M. MILLEMANN Yves, Professeur
- Mme RAVARY-PLUMIOEN Bérangère, Maître de conférences
- Mme ROUANNE Sophie, Praticien hospitalier
UNITE DE ZOOTECHNIE, ECONOMIE RURALE
- M. ARNE Pascal, Maître de conférences
- M. BOSSE Philippe, Professeur*
- Mme DE PAULA REIS Alline, Maître de conférences contractuel
- Mme GRIMARD-BALLIF Bénédicte, Professeur
- Mme LEROY-BARASSIN Isabelle, Maître de conférences
- M. PONTER Andrew, Professeur
- Mme WOLGUST Valérie, Praticien hospitalier
DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PHARMACEUTIQUES (DSBP)
Chef du département : M. CHATEAU Henry, Professeur - Adjoint : Mme PILOT-STORCK Fanny, Maître de conférences
UNITE D’ANATOMIE DES ANIMAUX DOMESTIQUES
- M. CHATEAU Henry, Professeur*
- Mme CREVIER-DENOIX Nathalie, Professeur
- M. DEGUEURCE Christophe, Professeur
- Mme ROBERT Céline, Maître de conférences
UNITE D’HISTOLOGIE, ANATOMIE PATHOLOGIQUE
- Mme CORDONNIER-LEFORT Nathalie, Maître de conférences*
- M. FONTAINE Jean-Jacques, Professeur
- Mme LALOY Eve, Maître de conférences contractuel
- M. REYES GOMEZ Edouard, Maître de conférences
UNITE DE BACTERIOGOLIE, IMMUNOLOGIE, VIROLOGIE
- M. BOULOUIS Henri-Jean, Professeur*
- Mme LE PODER Sophie, Maître de conférences
- Mme LE ROUX Delphine, Maître de conférences
- Mme QUINTIN-COLONNA Françoise, Professeur
UNITE DE MANAGEMENT, COMMUNICATION, OUTILS SCIENTIFIQUES
- Mme CONAN Muriel, Professeur certifié (Anglais)
- M. DESQUILBET Loïc, Maître de conférences (Biostatistiques, épidémiologie)*
- Mme FOURNEL Christelle, Maître de conférences contractuel (Gestion et
management)
UNITE DE BIOCHIMIE
- M. BELLIER Sylvain, Maître de conférences*
- Mme LAGRANGE Isabelle, Praticien hospitalier
- M. MICHAUX Jean-Michel, Maître de conférences
UNITE DE PHARMACIE ET TOXICOLOGIE
- Mme ENRIQUEZ Brigitte, Professeur
- M. PERROT Sébastien, Maître de conférences
- M. TISSIER Renaud, Professeur*
DISCIPLINE : EDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE
- M. PHILIPS Pascal, Professeur certifié
UNITE DE PHYSIOLOGIE ET THERAPEUTIQUE
- Mme COMBRISSON Hélène, Professeur
- Mme PILOT-STORCK Fanny, Maître de conférences
- M. TIRET Laurent, Professeur *
DISCIPLINE : ETHOLOGIE
- Mme GILBERT Caroline, Maître de conférences
UNITE DE GENETIQUE MEDICALE ET MOLECULAIRE
- Mme ABITBOL Marie, Maître de conférences
- M. PANTHIER Jean-Jacques, Professeur*
* responsable d’ unité
REMERCIEMENTS
À Madame Henry,
Professeur à la faculté de Médecine de CRETEIL,
Pour m’avoir fait l’honneur d’accepter la présidence de mon jury de thèse,
Sincères remerciements.
À Monsieur Perrot,
Enseignant chercheur en Phamacologie Toxicologie à l’ENVA,
Pour avoir accepté de diriger ma thèse, pour son soutien lors de ma décision de
prolonger mon travail sur le terrain, pour sa relecture et ses conseils avisés ainsi que pour
m’avoir accompagné tout au long de cette étude,
Sincères remerciements.
À Madame Dufour,
Enseignant chercheur en Maladies Contagieuses à l’ENVA,
Pour avoir soutenu ce projet du début à la fin, pour son enthousiasme et sa
détermination à faire voyager les étudiants vétérinaires, pour son regard critique, ses
conseils avisés et son implication personnelle et professionnelle dans cette thèse et dans les
projets de développement de manière plus générale,
Sincères remerciements.
À Monsieur Petit,
Docteur vétérinaire à Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières,
Pour avoir été à l’initiative de ce projet, pour m’avoir accompagné dans mes
démarches sur le terrain et après mon retour en France, pour sa compréhension, sa
disponibilité et sa patience et pour avoir accepté de faire partie de mon jury de thèse,
Sincères remerciements.
À Monsieur Min,
Coordinateur national au Cambodge d’Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières,
Pour m’avoir accueilli dans ce magnifique pays, pour m’avoir encadré pendant ce
projet et m’avoir permis de m’intégrer à l’équipe d’AVSF Cambodia,
Sincères remerciements.
À toute l’équipe d’AVSF Cambodia, de Heifer Cambodia et à Nannta,
Pour leur accueil, leur disponibilité, leurs compétences professionnelles et leurs
qualités humaines, pour toutes ces heures de moto, d’entretiens et de traduction, à eux qui
ont fait de ce projet professionnel une expérience humaine inoubliable,
Sincères remerciements.
1
« Only after the last tree has been cut down,
Only after the last river has been poisoned,
Only after the last fish has been caught,
Only then will you find that money cannot be eaten. »
Proverbe Amérindien
À Mon Daddy, ce grand père que tout le monde rêve d’avoir mais qui est le mien,
Qui m’a transmis sa passion pour la faune et la flore,
Que j’admire tant et qui m’inspire jour après jour.
Dans le cadre de cette étude, la totalité des données collectées est propriété exclusive du
peuple khmer, car elle provient directement de l’accumulation des connaissances collectives,
commune, durant des siècles, par ce peuple indigène. Les résultats de cette étude sont la
propriété de l’association Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières.
1
TABLE DES MATIÈRES
Index des figures
Index des tableaux
Index des annexes
Liste des abréviations
Introduction
5
6
8
11
13
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU CONTEXTE DE L'ETUDE
15
1.
Le cambodge
1.1 Géographie
1.1.1
Généralités
1.1.2
Topographie et hydrographie
1.1.3
Climat et végétation
1.2 Population
1.3 Contexte politique et économique
17
17
17
17
18
20
20
2.
Histoire du peuple khmer
2.1. Origine de la civilisation khmer (avant le IXème siècle ap. J-C).
2.2. La puissance du royaume et de la culture khmer (IXème- XIIIème siècle)
2.3. De la chute de l’empire khmer à l’indépendance du Cambodge (1210-1953)
2.4. Le régime de Pol Pot et la période rouge du Cambodge (1968-1979)
2.5. Le Cambodge moderne (de 1979 à nos jours)
21
21
22
22
23
24
3.
Religion et medecine traditionelle au sein du peuple khmer
3.1. Religion
3.2. Superstitions
3.3. La médecine traditionnelle
3.3.1. Importance de la médecine traditionnelle dans la culture khmère.
3.3.2. Causes naturelles et surnaturelles des maladies
3.3.3. Les différentes doctrines
3.3.4. Les tradipraticiens
3.3.5. La démarche diagnostic
24
24
25
25
25
26
26
27
28
4.
Agriculture et élevage au cambodge
4.1. Importance de l’agriculture dans l’économie cambodgienne
4.2. Les productions animales
4.2.1. L’élevage avicole
4.2.2. L’élevage de bovinés
4.2.3. L’élevage porcin
4.3. Enjeux actuels et problématiques de l’élevage au Cambodge
4.3.1. L’agriculture comme moyen de lutte contre la pauvreté
4.3.2. Répondre à une augmentation croissante de la demande
4.3.3. Une mutation et une intensification aux nombreuses limites
28
28
29
29
29
31
32
32
32
32
1
5.
La sante animale au cambodge
5.1. Contexte sanitaire et acteurs de la santé animale
5.2. Le médicament vétérinaire au Cambodge
5.2.1. Cadre légal
5.2.2. Approvisionnement
5.2.3. Qualité du médicament
5.2.4. Usage du médicament
5.2.5. Focus sur l’utilisation des antibiotiques
5.3. La médecine traditionnelle vétérinaire au Cambodge
33
33
33
33
34
34
34
35
36
6.
L’ethnopharmacognosie vétérinaire: une science multidisciplinaire en plein essor
6.1. Définition de l’ethnopharmacognosie
6.2. Historique
6.3. Application à la science vétérinaire
6.3.1. Définition de la science ethnovétérinaire
6.3.2. Histoire et objectifs de la médecine ethnovétérinaire (Cornillet, 2012)
6.4. Démarche d’ethnopharmacognosie véterinaire
36
36
37
37
37
37
38
7. Présentation du projet d’éthnopharmacognosie vétérinaire au Cambodge et des
différents organismes y participant.
7.1. Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (www.avsf.org)
7.1.1. Présentation générale de l’association
7.1.2. Présentation de AVSF Cambodia
7.2. Heifer international (www.heifer.org)
7.2.1. Présentation générale de l’association
7.2.2. Présentation de Heifer Cambodia
7.3. Contexte de l’étude
38
38
38
39
39
39
39
40
DEUXIEME PARTIE : ÉTUDE PERSONNELLE : ETHNOPHARMACOGNOSIE VÉTÉRINAIRE EN
ÉLEVAGE AVICOLE, BOVINÉ ET PORCIN AU CAMBODGE
43
1.
2.
Matériel et méthode
1.1 Objectifs de l’étude, méthodologie générale et résultats attendus
1.2 Travail d’enquête auprès des familles paysannes
1.2.1
Préparation du travail
1.2.2
Choix du cadre de l’enquête
1.2.3
Déroulement des entretiens
1.3 Identification des plantes
1.4 Classement des plantes recensées sur le terrain en fonction de leur potentiel
médicinal et validation de leur utilisation traditionnelle
1.4.1
L’état de conservation
1.4.2
Le fondement culturel
1.4.3
Les propriétés pharmacologiques
1.4.4
Analyse combinatoire et classement des plantes résultant
Résultats
45
45
46
46
46
47
47
48
48
49
49
50
52
2
2.1. Analyse des remèdes recensés sur le terrain
2.1.1. Répartition géographique
2.1.2. Répartition entre espèces concernées
2.1.3. Les différents modes d’administration et préparation des remèdes
2.2. Classement des plantes recensées sur le terrain en fonction de leur potentiel
médicinal
2.3. Maladies rencontrées et remèdes traditionnels associés
2.3.1. Dans les élevages de bovinés
2.3.1.1. La malnutrition
2.3.1.2. La fièvre aphteuse
2.3.1.3. La septicémie hémorragique:
2.3.1.4. Diarrhées
2.3.1.5. Météorisation
2.3.1.6. Parasites externes et autres maladies
2.3.2. Dans les élevages avicoles
2.3.2.1. Maladie de Newcastle
2.3.2.2. Variole aviaire
2.3.2.3. Choléra aviaire
2.3.2.4. Coryza aviaire
2.3.2.5. Autres maladies touchant l’appareil respiratoire
2.3.2.6. Maladies infectieuses diverses
2.3.2.7. Ascaridose
2.3.2.8. Ecto parasites
2.3.3. Dans les élevages porcins
2.3.3.1. Fièvre aphteuse
2.3.3.2. La constipation
2.3.3.3. La diarrhée
2.3.3.4. La fièvre
2.3.3.5. Les parasites internes
3.
52
52
54
54
56
57
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74
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79
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82
83
83
84
85
DISCUSSION
85
3.1. Analyse des résultats
85
3.1.1. Analyse générale
85
3.1.2. Analyse par type d’élevage
87
3.1.2.1. Élevage boviné
87
3.1.2.2. Élevage avicole
88
3.1.2.3. Élevage porcin
89
3.1.3. Analyse comparée
89
3.1.3.1. Des plantes représentatives d’un type d’élevage? Des résultats à analyser avec
précaution.
89
3.1.3.2. Des remèdes en adéquation avec une médecine caractéristique du type
d’élevage
90
3.1.3.3. De l’importance du traitement des maladies infectieuses
90
3.1.3.4. Une valorisation de la médecine traditionnelle avicole par des essais cliniques
sur animaux de production
90
3.1.4. Les raisons de l’usage ou de l’abandon des remèdes traditionnels
91
3
3.2. Limites de la démarche d’ethnopharmacognosie et difficultés rencontrées sur le
terrain
3.2.1. Difficultés temporelles
3.2.2. Difficultés liées à la barrière de la langue
3.2.3. Difficulté du diagnostic précis des affections
3.2.4. Difficultés d’identification des plantes
3.2.5. La validation des remèdes traditionnels: limites et validité de la démarche
3.3. Médecine moderne vs médecine traditionnelle : enjeux actuels en sciences
vétérinaires
3.3.1. Les avantages des pratiques ethnovétérinaires comparées à la médecine
conventionnelle
3.3.2. Les limites de la médecine traditionnelle en comparaison à la médecine
moderne dans les pays en voie de développement
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
91
91
92
93
93
94
95
95
97
99
101
105
4
INDEX DES FIGURES
Figure 1 : Carte générale du Cambodge
17
Figure 2 : Carte topographie et hydrographique du Cambodge
18
Figure 3 : Zonage agro-écologique du Cambodge
20
Figure 4 : Exemple de poulailler traditionnel
29
Figures 5 et 6: : Exemples d’élevage bubalin et bovin
31
Figure 7 : Exemple d’élevage porcin
31
Figure 8 : Classement des plantes en fonction de leur état de conservation
48
Figure 9 : Classement des plantes en fonction du fondement culturel.
49
Figure 10 : Classement des plantes en fonction des propriétés pharmacologiques.
50
Figure 11 : Représentation du classement de valorisation des plantes médicinales
52
Figure 12 : Répartition des entretiens dans les huit provinces concernées par le projet
53
Figure 13 : Répartition des recettes dans les huit provinces concernées par le projet
53
Figure 14 : Exemple de macération aqueuse en élevage avicole
55
Figure 15 : Exemple de teinture mère
55
Figure 16 : Cambodgienne réalisant un cataplasme
55
Figure 17 : Classement des plantes recensées en fonction de leur potentiel médicinal
56
Figures 18 et 19 : Conditions favorables pour le développement d’agents pathogènes dans
les villages Cambodgiens et marché de canards au Cambodge
67
5
INDEX DES TABLEAUX
Tableau 1 : Causes de réforme en élevage bovin et bubalin au Cambodge.
30
Tableau 2 : Répartition des remèdes traditionnels en fonction des espèces de destination. 54
Tableau 3 : Plantes utilisées lors d’amaigrissement des bovinés.
58
Tableau 4 : Recensement des plantes utilisées dans le traitement de la fièvre aphteuse en
fonction de leur fréquence d’utilisation.
59
Tableau 5 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans le traitement de la
fièvre aphteuse.
60
Tableau 6 : Recensement des plantes utilisées dans le traitement de la septicémie
hémorragique en fonction de leur fréquence d’utilisation.
61
Tableau 7 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans le traitement de la
septicémie hémorragique.
62
Tableau 8 : Recensement des plantes utilisées dans le traitement de la diarrhée en fonction
de leur fréquence d’utilisation.
63
Tableau 9 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans le traitement de la
diarrhée.
64
Tableau 10 : Recensement des plantes utilisées dans le traitement de la métorisation en
fonction de leur fréquence d’utilisation.
65
Tableau 11 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans le traitement de
la météorisation.
65
Tableau 12 : Recensement des plantes utilisées dans le traitement des maladies diverses des
bovinés en fonction de leur fréquence d’utilisation.
65
Tableau 13 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans le traitement des
maladies diverses des bovinés.
66
Tableau 14 : Recensement des plantes utilisées dans la prévention de la maladie de
Newcastle en fonction de leur fréquence d’utilisation.
68
Tableau 15 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans la prévention de
la maladie de Newcastle.
68
Tableau 16 : Recensement des plantes utilisées dans la prévention de la variole aviaire en
fonction de leur fréquence d’utilisation.
70
Tableau 17 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans la prévention de
la grippe aviaire.
70
Tableau 18 : Recensement des plantes utilisées dans la prévention du choléra aviaire en
fonction de leur fréquence d’utilisation.
71
Tableau 19 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans la prévention du
choléra aviaire.
72
Tableau 20 : Recensement des plantes utilisées dans la prévention du coryza aviaire en
fonction de leur fréquence d’utilisation.
72
Tableau 21 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans la prévention du
coryza aviaire.
73
Tableau 22 : Recensement des plantes utilisées dans la prévention des maladies respiratoires
en fonction de leur fréquence d’utilisation.
74
Tableau 23 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans la prévention des
maladies respiratoires.
75
6
Tableau 24 : Recensement des plantes utilisées dans la prévention des maladies infectieuses
diverses en fonction de leur fréquence d’utilisation.
75
Tableau 25 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans la prévention des
maladies infectieuses diverses.
76
Tableau 26 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants en tant que vermifuge
en élevage avicole.
79
Tableau 27: Recensement des plantes utilisées en tant que vermifuge en fonction de leur
fréquence d’utilisation.
79
Tableau 28 : Recensement des plantes utilisées en tant qu’anti parasitaire externe et
insecticide en fonction de leur fréquence d’utilisation
80
Tableau 29 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants en tant qu’antiparasitaire externe et insecticide.
80
Tableau 30 : Recensement des plantes utiliséees dans le traitement de la fièvre aphteuse en
fonction de leur fréquence d’utilisation.
81
Tableau 31 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans le traitement de
la fièvre aphteuse.
82
Tableau 32 : Plante utilisée lors de constipation chez les porcins.
83
Tableau 33 : Plante utilisée dans le traitement des diarrhées.
84
Tableau 34 : Remède traditionnel validé lors de diarrhées chez les porcins.
84
Tableau 35 : Plante utilisée en cas de fièvre chez les porcins.
84
Tableau 36 : Remède traditionnel validé en cas de fièvre chez les porcins.
84
Tableau 37 : Plante utilisée en tant que vermifuge en élevage porcin.
85
Tableau 38 : Remède validé en tant que vermifuge en élevage porcin.
86
7
INDEX DES ANNEXES
Annexe 1: Questionnaire type utilisé lors des entretiens
97
Annexe 2: Noms scientifiques, vernaculaires en anglais et français, famille, groupe et
numéro de page des monographies des plantes recensées et identifiées sur le terrain
Annexe 3: Monographies des 72 plantes recensées et identifiées
Plante 1 : AGANONERION POLYMORPHUM Spire
Plante 2 : ALLIUM SATIVUM
Plante 3 : ALOCASIA MACRORRHIZOS (L.) G Don.
Plante 4 : ALPINIA GALANGA (L.) WILLD
Plante 5 : ANACARDIUM OCCIDENTALE L.
Plante 6 : ANTIDESMA GHAESEMBILLA GAERTN
Plante 7 : ARCHIDENDRON CLYPEARIA (JACK) I.C. NIELSEN
Plante 8 : ARECA CATECHU
Plante 9 : AZADIRACHTA INDICA A. JUSS.
Plante 10 : BAMBUSA VULGARIS SCHRAD.
Plante 11 : BARRINGTONIA ACUTANGULA (L.) GAERTH
Plante 12 : BOMBAX CEIBA L.
Plante 13 : BORASSUS FLABELLIFER L.
Plante 14 : BRUCEA JAVANICA L.MERR
Plante 15 : CAESALPINIA SAPPAN LINN.
Plante 16 : CALAMUS SALICIFOLIUS
Plante 17 : CAPSICUM ANNUUM L.
Plante 18 : CAREYA ARBOREA ROXB.
Plante 19 : CARICA PAPAYA L.
Plante 20 : CASSIA FISTULA Linn
Plante 21 : CAYRATIA TRIFOLIA (L.) DOMIN
Plante 22 : CEIBA PENTANDRA (L). GAERTN
Plante 23 : CHEILOCOSTUS SPECIOSUS (J.KÖNIG) C.D. SPECHT
Plante 24 : CITRUS AURANTIIFOLIA (CHRISTM.) SWINGLE
Plante 25 : CLEOME VISCOLA L
Plante 26 : COLEUS AMBOINCIUS LOUR
Plante 27 : CRATOXYLUM COCHINCHINESE
Plante 28 : CYMBOPOGON CITRATUS (DC). STAPF
Plante 29 : DALBERGIA NIGRESCENS KURZ
Plante 30 : DATURA METEL L (SYN DATURA FASTUOSA L)
Plante 31 : DILLENIA OVATA WALL. EX HOOK.F. & THOMSON
Plante 32 : DIALIUM COCHINCHINENSE PIERRE
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103
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188
189
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194
Plante 33 : DIOSCOREA HISPIDA DENNST.
Plante 34 : DIPTEROCARPUS INTRICATUS DYER
Plante 35 : DIPTEROCARPUS OBTUSIFOLIUS TEIJSM. EX MIQ
Plante 36 : EUPHORBIA TIRUCALLI L.
Plante 37 : GMELINA ASIATICA L.
Plante 38 : HYMENODICTYON EXCELSUM (ROXB.)WALL.
Plante 39 : HELIOTROPIUM INDICUM L.
Plante 40 : HOYA KERRII CRAIB
Plante 41 : IPOMOEA AQUATICA FORSSK
Plante 42 : IPOMOEA BATATAS LAM
Plante 43 : JATROPHA CURCAS L
Plante 44 : LEUCAENA LEUCOCEPHALA (LAM.) DE WIT
Plante 45 : LIMNOPHILA GEOFFRAYI BONATI
Plante 46 : LITSEA GLUTINOSA (LOUR) C.B.ROB.
Plante 47 : MANGIFERA DUPERREANA PIERRE
Plante 48 : LUDWIGIA ADSCENDENS (L.) H.HARA
Plante 49 : MARSILEA QUADRIFOLIA L.
Plante 50 : MAZUS JAPONICUS (THUNB.) KUNTZE
Plante 51 : MELALEUCA CAJUPUTI POWELL
Plante 52 : MESUA FERREA L.
Plante 53 : MIMOSA PUDICA L.
Plante 54 : NEPTUNIA OLERACEA LOUR
Plante 55 : MUSA BALBISIANA COLLA
Plante 56 : NICOTIANA TABACUM
Plante 57 : OCINUM GRATISSIMUML.
Plante 58 : OCIMUM TENUIFLORUM L
Plante 59 : OROXYLUM INDICUM L. KURTZ
Plante 60 : PASSIFLORA FOETIDA L.
Plante 61 : PHYLLANTHUS ACIDUS (L.) SKEELS
Plante 62 : PIPER NIGRUM L
Plante 63 : SHOREA OBTUSA WALL.
Plante 64 : PSIDIUM GUAJAVA L
Plante 65 : SINDORA SIAMENSIS MIQ.
Plante 66 : SYZYGIUM CUMINI (L.) SKEELS
Plante 67 : TAMARINDUS INDICA L.
Plante 68 : TERMINALIA CORTICOSA PIERRE EX LANESS
Plante 69 : TINOSPORA CRISPA (L.) HOOK F.& THOMSON
Plante 71 : XYLIA XYLOCARPA (ROXB.) TAUB
Plante 70 : ZIZIPHUS MAURITIANA LAM
Plante 72 : ZINGIBER OFFICINALE ROSCOE
9
195
197
198
199
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289
292
294
298
10
LISTE DES ABRÉVIATIONS
AVSF : Agronomes et Vétérinaires sans Frontières
CICDA: Centre International de Coopération pour le Développement Agricole
CPP : Parti du peuple Cambodgien
DAHP : Département de Santé et Productions animals
FAO: Food and agriculture organization of the United Nations`
FSTA - Food Science and Technology Abstracts
MAFF : Ministère de l’Agriculture de la Sylviculture et de la Pêche
PIB: Produit intérieur brut
UICN: Union Internationale pour la Conservation de la Nature
VAHW :Village Animal Health Workers
11
12
INTRODUCTION
Dans de nombreuses régions de la planète, des hommes et des femmes font appel à leur
savoir traditionnel et ancestral pour soigner leurs animaux. Ces pratiques à base de plantes
médicinales reposent sur des centaines d’anénes de croyances et d’observations et sont
bien antérieures au dévelopement de la médecine vétérinaire moderne dite
conventionnelle. Ces connaissances, ces croyances et ces pratiques concernant la santé
animale sont regroupées sous le terme de médecine ethnovétérinaire. Ce savoir concernant
la médecine vétérinaire traditionnel, l’usage des plantes et leurs propriétés médicinal est
transmis de génération en génération, le plus souvent par voie orale. Cependant, ce savoir a
tendance à disparaitre à cause de l’apparition et de l’adoption de la médecine
conventionnelle considérée parfois comme plus efficace, au détriment de la médecine
traditionnelle. Ce changement, accompagné d’une diminution de la population dans les
zones rurales, est un véritable danger pour la transmission de ces pratiques ancestrales
encore peu documentées.
Depuis les années 1980 pourtant, une attention croissante est portée au savoir et aux
pratiques ethnovétérinaires. Il est de plus en plus reconnu que ces pratiques ont une
véritable valeur thérapeutique et qu’il est nécessaire de les documenter avant qu’elles ne
soient oubliées. De nombreuses études, rapports et ateliers ont été réalisés, soulignant
l’intêret de sauvegarder ce patrimoine, ce potentiel de connaissances alternatives à la
médecine d’élevage conventionnelle issue des pays développés.
En plein coeur de l’Indochine, au Cambodge, de nombreux éleveurs ont encore recours à la
médecine traditionnelle pour soigner leurs animaux. D’un passé culturel complexe et d’une
flore variée résulte une pharmacopée traditionnelle khmère riche et diversifiée, encore
utilisée de nos jours par la majorité des Cambodgiens. Pourtant, ce savoir a souffert pendant
le régime politique des khmers rouges et est de nos jours en compétition avec des
médicaments de synthèse à faible coût en provenance des pays voisins. Par ailleurs,
l’élevage cambodgien, bien que quasi exclusivement familial et paysan, doit aujourd’hui
répondre à une augmentation de la demande en produits d’origine animale et à de
nombreuses mutations liées notamment à la modernisation de l’agriculture et à l’ouverture
du pays sur le marché international.
C’est dans ce contexte que l’association Agronomes et Vétérinaires Sans Frontière présente
au Cambodge depuis 1991, décide de mettre en place une étude visant à revaloriser ces
pratiques traditionnelles vétérinaires. Cette étude a pour but d’éviter la perte de ces
connaissances en recueillant auprès des éleveurs les remèdes traditionnels utilisés et de
classer les remèdes et les plantes en fonction de leur potentiel médicinal pour pouvoir
promouvoir ces pratiques à l’échelle de l’ensemble des familles bénéficiaires de AVSF.
Dans une première partie, nous présenterons le contexte de l’étude: le Cambodge, la
population khmère, ses croyances et sa médecine traditionnelle ainsi que les
caractéristiques de l’élevage et de la santé animale dans ce pays d’Asie du Sud Est. Dans une
deuxième partie, nous détaillerons l’étude personnelle mise en place pendant une durée de
stage totale de 24 semaines. Nous aborderons la méthodologie utilisée puis présenterons les
résultats obtenus. Enfin, nous analyserons ces résultats avant de discuter des limites et de
l’intérêt de l’étude et de la médecine traditionnelle de manière plus globale.
13
14
PREMIÈRE PARTIE: PRÉSENTATION DU
CONTEXTE DE L’ÉTUDE
15
16
1. LE CAMBODGE
1.1 Géographie
1.1.1 Généralités
Le Cambodge est un pays d’Asie du Sud-Est situé dans la péninsule indochinoise. Il est
entouré par la Thaïlande au Nord-Ouest, le Laos au Nord-Est, le Vietnam à l’Est et possède
une ouverture maritime qui donne sur le golfe de Thaïlande au Sud-Ouest. Sa superficie est
de 181 040 km2 et la capitale du pays, Phnom Penh, est située au ud du Cambodge. Le pays
est divisé en 24 provinces administratives depuis décembre 2008, elles-même divisées en
districts et municipalités (Agora, 2012).
Figure 1 : Carte générale du Cambodge
(Source : United Nations maps)
1.1.2 Topographie et hydrographie
Le Cambodge est constitué à 75% d’une plaine centrale de basse altitude. Elle s’articule
autour de deux éléments géographiques majeurs : le Mékong, fleuve qui traverse le
Cambodge du Nord au Sud et qui se termine dans le delta du Mékong à la frontière
vietnamienne, et le Tonlé Sap, lac situé au Nord-Est du pays qui se déverse ou se remplit
dans le Mékong en fonction de la saison. Cette plaine aux reliefs accidentés est délimitée par
plusieurs chaînons montagneux : au nord, le chaîne des monts Dang s’élève de manière
assez abrupte jusqu’à son point culminant à 671 mètres. Au Sud-Ouest, la chaîne des
Cardamones s’élève jusqu’à 1813 mètres et s’étend au sud par la chaîne de l’éléphant qui
17
culmine à 1079 mètres. L’Est est constitué de plateaux et de plaines transitionnelles (altitude
moyenne de 200 mètres), recouverts de forêts tropicales (Agora, 2012).
Figure 2 : Carte topographie et hydrographique du Cambodge
(Source : lexilogos)
1.1.3 Climat et végétation (Leti et al. , 2011)
Le Cambodge a un climat tropical dominé par la mousson qui provoque deux saisons : une
saison sèche, qui dure de novembre à avril, et une saison humide, dite « des pluies », de
mai à octobre. Les températures sont assez constantes sur l’année (25 degrés en moyenne la
journée) mais peuvent chuter jusqu’à 21 degrés en moyenne en janvier. La température
maximale moyenne est de 35 degrés en avril, à la fin de la saison sèche. Les précipitations
moyennes sont comprises entre 100 et 150 cm de pluie par an, dont 80% en saison des
pluies. Elles s’accompagnent alors d’une humidité relative intense (plus de 90% la nuit).
Le Cambodge est divisé en quatre zones agro-écologiques : la plaine du Tonlé Sap, la plaine
du Mékong, les montagnes et plateaux, et la côte (Nang et al., 2014). Ces zones sont
représentées dans la figure trois.
Les plaines sont caractérisées par un paysage rural typique et une forte influence de
l’homme sur le milieu : des immenses étendues de rizières, sur lesquelles se dressent des
palmiers à sucre, constituent le paysage typique du Cambodge rural. Les cultures
maraîchères et fruitières sont aussi très présentes autour des villages (manguiers, jaquiers,
tamariniers, bananiers, papayers, cocotiers). Enfin, des plantes anthropophiles (dont la
dissémination des grains de pollen est soumise à l’action et aux déplacements de l’homme)
sont présentes dans les villages. Ce sont pour la plupart des arbrisseaux et arbustes.
18
La forêt est un élément très important du patrimoine national du Cambodge et occupe plus
de 60% de la superficie du pays.
On en distingue plusieurs types :
- Les forêts claires décidues : ce sont des formations ligneuses ouvertes à feuilles
caduques, c’est-à-dire des forêts constituées de plantes herbacées, mais également
d’arbres et d’arbustes, dont les feuilles tombent chaque année de façon saisonnière
(entre 10 et 40 % de la superficie). Ce sont principalement des forêts de plaine, que
l’on retrouve donc dans diverses régions du Cambodge. Le sous-bois est constitué de
nombreux petits arbres et arbustes. Les plantes à organes souterrains, pouvant vivre
plusieurs années, constituent la grande partie de la flore herbacée de ces forêts.
- Les forêts semi-denses décidues : on les retrouve dans les plaines à faible altitude, où
la saison sèche est marquée. Le sous-bois est assez dense, et on y retrouve des petits
palmiers et des bambous. La flore herbacée y est moins développée.
- Les forêts denses sempervirentes : elles sont situées dans les zones montagneuses,
où le climat est plus froid et plus humide. Elles sont caractérisées par la présence
d’arbres dont le feuillage persiste toute l’année et peut atteindre jusqu’à 30 mètres,
formant l’étage supérieur de la forêt ou canopée. Les nombreuses lianes et fougères
font le lien entre les différents étages de la forêt. Sous la canopée, la flore est très
diverse (palmiers, arbres et arbustes) mais les herbacées sont pauvres, faute de
lumière.
- Forêt inondée du Lac Tonlé Sap : tous les ans, un phénomène hydrologique unique au
monde se produit sur le Tonlé Sap. Durant la saison des pluies, la mousson gonfle les
eaux du Mékong qui vont alors se déverser dans le lac. À l’inverse, durant la saison
sèche, ce sont les eaux du lac qui s’écoulent dans le Mékong. Ce sont ces formations
particulières, capables de vivre dans des zones inondées plusieurs mois par an, que
l’on appelle « forêts inondées ».
Pour finir, le littoral cambodgien constitue une zone agro-écologique à part entière. Il est
constitué de mangroves et de plages sablonneuses. Les mangroves sont des formations
ligneuses caractéristiques des littoraux tropicaux. La flore de la mangrove cambodgienne est
assez pauvre, elle est majoritairement composée d’arbres. Le long des plages, on peut
retrouver plusieurs espèces arbustives et des cocotiers.
La déforestation est l’un des problèmes actuels majeurs du pays. Les terres fertiles, autrefois
recouvertes de forêts, sont aujourd’hui principalement exploitées pour la culture du
caoutchouc (Hevea brasiliensis
ll. Arg.), mais aussi de la noix de cajou (Anacardium
occidentale L.). Le Sud-Est est quant à lui victime des cultures sur brûlis pratiquées par les
populations tribales. En plus de l’agriculture, les Cambodgiens puisent de manière
importante dans leur végétation à des fins alimentaires, médicales et utilitaires (Leti et al,.
2011). Afin de lutter contre le recul de la forêt, à cause des exploitations agricoles et
commerciales, ainsi que des coupes illégales, le gouvernement a introduit des zones
forestières protégées : parcs nationaux, sanctuaires d’animaux et bassins de captage des
eaux protégées.
19
Figure 3 : Zonage agro-écologique du Cambodge (source : Nang et al., 2014)
Légende : En bleu est représentée la côte, en vert la plaine ou delta du Mékong, en jaune la
plaine du Tonlé Sap et en orange les zones de montagnes et plateaux.
1.2 Population
Le Cambodge compte 15,4 millions d’habitants, ce qui fait de lui le 69ème pays le plus peuplé
au monde. La population est assez homogène, avec 90 % d’habitants d’origine khmère
parlant le langage khmer. Il existe cependant quelques minorités : Vietnamiens (5 %),
Chinois (1 %), Cham et une trentaine de tribus des montagnes. Le bouddhisme est la religion
d’Etat, pratiquée par 96 % de la population. Il existe une communauté musulmane (environ
2 %) et chrétienne (environ 1% de la population) (Agora, 2012).
1.3 Contexte politique et économique
Le Cambodge est une monarchie constitutionnelle. Son roi actuel, Norodom Sihamoni, a été
élu chef de l’État par un conseil du trône. Le premier ministre est quant à lui le chef du
20
gouvernement, c’est-à-dire chargé de l’exécutif. Depuis 1985, ce poste est occupé par Hun
Sen, un ancien Khmer rouge désormais vice-président par le CPP, à savoir le parti du peuple
cambodgien (parti nationaliste de gauche et social-démocrate actuellement au pouvoir). En
2013, la dernière élection de Hun Sen s’est déroulée dans un climat politique sous haute
tension, les manifestations des opposants étant violemment réprimées et les résultats des
votes, pour le moins douteux, étant contestés par beaucoup. Depuis la chute du régime des
Khmers rouges en 1979, le Cambodge, théoriquement multipartiste, est dirigé par le CPP,
aujourd’hui accusé de corruption et de non respect de la liberté d’expression. Le principal
parti d’opposition, le parti du sauvetage national du Cambodge, est dirigé par Sam Rainsy.
Après avoir été exilé du pays par Hun Sen à cause de différentes affaires politiques, ce
dernier a été gracié par le roi en 2013 et est revenu au Cambodge pour lutter contre le CPP
en place (Le Monde, 2013). Depuis son retour, le parti en place, et surtout le premier
ministre, sont de plus en plus critiqués, accusés de corruption généralisée et d’avoir la
mainmise sur tous les organes du pouvoir. Selon l’indice de perception de la corruption de
Transparency International, le Cambodge serait classé 157ème sur 176 pays (Cambodia,
Wikipedia).
L’économie cambodgienne est quant à elle en pleine évolution. Encore dépendante de l’aide
internationale, elle est considérée comme ayant la meilleure croissance de l’Asie du Sud-Est
ces dernières années (autour de 7 % d’augmentation en moyenne depuis les années 2000).
Elle repose principalement sur le secteur primaire avec un PIB reposant à environ 33% sur
l’agriculture. La population est essentiellement rurale et l’agriculture emploie 68% de la
population active du Cambodge. Le secteur secondaire est dominé par l’industrie du textile
et la construction. Son augmentation est majoritairement due aux afflux d’investissements
internationaux dans le pays (chinois pour la plupart). Pour finir, le secteur tertiaire est en
plein essor grâce au développement du tourisme. Les temples d’Angkor, classés au
patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1992, représentent la principale attraction du pays.
Cependant, le sursaut économique que connait le pays après le régime des Khmer rouges ne
doit pas faire oublier qu’encore 31 % de la population se situe en dessous du seuil de
pauvreté. Qui plus est, de nombreux Cambodgiens dépendent encore de l’agriculture et de
la pêche. L’économie est par ailleurs encore très ralentie par la corruption, omniprésente au
sein de la classe politique (Agora 2012, Wikipedia Cambodia).
2. Histoire du peuple khmer
2.1 Origine de la civilisation khmère (avant le IXème siècle ap. J-C).
Malgré la présence de différentes minorités au Cambodge, l’étude restera focalisée sur le
peuple khmer, sachant que l’ensemble des personnes interviewées pendant le projet étaient
d’origine khmère.
Le peuplement de l’actuel Cambodge est le reflet d’une origine préhistorique mal connue et
d’une histoire diversifiée. Les premiers occupants seraient arrivés d’Australie il y a plus de 40
000 ans. Une deuxième vague de migration (les Môns), arrivée de la Chine du Sud vers 5000
ans av. J-C, a constitué le premier royaume du Cambodge. Il s’agissait du Fou-nan, situé sur
la plaine du Mékong inférieur. La société était organisée autour du matriarcat et de
l’animisme. Dès le 1er siècle ap. J-C, il semble que des commerçants et des marins, venus
des rives du golfe du Bengale, aient importé la culture indienne. L’écriture sanskrite,
l’hindouisme et surtout la conception indienne de la monarchie (« le concept du dieu roi »)
21
furent adoptés. Les rois Môns s’appelèrent alors les « rois de la montagne ». Le palais était
assimilé à la montagne cosmique, le Mérou, qui servait de relai de communication entre le
ciel et la terre. À partir du Vème siècle, le royaume du Fou-nan a été confronté à la révolte
de l’un de ses vassaux, le royaume de Chenla, peuplé de Khmers et situé au Nord-Est de la
Thaïlande actuelle. Les Khmers sont, au même titre que les Môns, « hindouisés ». Les rois
khmers ont par la suite conquis et dominé le royaume du Fou-nan. Vers le milieu du VIIIème
siècle, le Sud du royaume, qui contenait l’actuel Cambodge, a éclaté en plusieurs
principautés rivales et s’est fait envahir par des pirates malaisiens. Les Khmers ont alors dû
accepter la suzeraineté de Java. (Agora 2012, Localhistories, 2012).
C’est un des princes khmers qui, après avoir reçu une éducation à Java (cette dernière
information étant contestée par certains historiens de nos jours), est revenu se proclamer
roi en 802. Il a réunifié les principautés khmères et réinstauré le culte du dieu roi. Peu
d’informations sont disponibles sur le début de son règne et les premières gravures qui
témoignent de l’expansion du royaume khmer, datent de 1053, soit 250 ans plus tard. La
civilisation khmère, basée sur de gigantesques aménagements hydrauliques (permettant de
cultiver la plaine du Mékong) et des constructions d’édifices à la gloire des dieux et des rois,
prend alors son essor. Elle perdurera jusqu’au XIIIème siècle. (Meyer, 1971).
2.2 La puissance du royaume et de la culture khmère (IXème- XIIIème siècle)
Ces quatre siècles ont été marqués par la domination du royaume khmer sur la péninsule
indochinoise. Politiquement, elle se compose d’une succession de rois khmers, de conflits et
de conspirations, entrecoupés de quelques moments de paix. Les guerres contre les
royaumes voisins des Môns, Viets et Chams ont été incessantes afin d’assurer la sécurité du
royaume et de repousser ses frontières toujours plus loin. Au XIIème siècle, les Khmers
contrôlent un territoire beaucoup plus grand que le Cambodge actuel, à savoir une grande
partie du Laos et de la Thaïlande actuels (Agora 2012).
Le royaume khmer était célèbre pour ses constructions hydrauliques et ses multitudes de
temples et de palais, construits en l’honneur des dieux et des rois. Ces constructions étaient
rendues possibles grâce à la servitude du peuple et au respect du souverain. Les religions s’y
sont également succédé : si l’hindouisme était la religion officielle lors de l’ascension au
trône de Jayavarman II en 802, il fut ensuite remplacé à partir du XIIème siècle par le
bouddhisme mahayana puis theravada. Les dieux hindous étaient fortement respectés, et en
particulier Shiva, symbole de la protection de l’Empire. Les souverains kh mers étaient
considérés comme les incarnations de ce dernier. Le temple le plus connu construit en
l’honneur de divinités hindoues est Angkor Wat, le plus grand monument religieux au
monde. (Agora 2012, AEFEK 2015).
Le bouddhisme mahayana fit une courte apparition au XIIème siècle mais fut vite remplacé
par le bouddhisme theravada, importé du Sri lanka. L’arrivée du bouddhisme serait peut être
due à une lassitude de la population par rapport au culte du dieu roi et à une émancipation
de ces derniers par rapport à une élite hindouiste. À partir du XIVème siècle, le bouddhisme
devint un élément à part entière de la culture khmère. Mais ces religions ne se sont pas
simplement succédé dans le temps, elles se sont mélangées pour en former une unique : un
bouddhisme khmer dans lequel Shiva, dieu hindou, continue d’être adoré ainsi que
d’anciens dieux, issus de l’animisme des premières populations.(Localhistories, 2012)
2.3 De la chute de l’empire khmer à l’indépendance du Cambodge (1210-1953)
22
Après la mort de Jayavarman VII aux alentours de 1210, le royaume khmer entame son
déclin. La cause de sa chute est multifactorielle d’après les historiens. Tout d’abord de
nombreux conflits internes fragilisent le royaume de l’intérieur. La seule véritable
information que l’on ait à ce jour est l’arrêt en 1327 des constructions gigantesques dédiées
aux rois et aux dieux qui nécessitaient la semi-servitude de milliers de gens à cause de
l’ampleur des travaux. La défaillance du réseau hydraulique (qui permettait aux Khmers de
se nourrir) est peut-être l’une des raisons qui ont entraîné la chute de l’empire, laissant la
population à la merci des périodes de sécheresse et d’inondation.L’hypothèse d’une
épidémie de peste noire est aussi actuellement en cours d’étude. Profitant de la faiblesse du
royaume, des royaumes vassaux ont ainsi déclaré leur indépendance, et en 1351, la capitale
Angkor tombe aux mains du royaume du Siam (la Thaïlande actuelle). Si celle-ci est reprise
par les Khmers, le royaume finit tout de même finalement par définitivement tomber sous
l’emprise des Siamois, qui en feront leur vassal. Le Cambodge devient alors un territoire pris
au piège entre les Siamois et les Vietnamiens, deux grandes puissances qui se disputeront le
royaume jusqu’à l’arrivée des Français en 1863.(Agora 2012 ; Cambodian tribunal monitor).
C’est le roi du Cambodge Norodom lui-même qui sollicite la France pour établir un
protectorat de peur de voir son pays divisé entre les deux puissances voisines. Le Cambodge
fait ainsi partie, avec le Vietnam et le Laos, de l’Indochine française. La cohabitation avec les
autorités françaises se déroule pacifiquement durant toute la durée du protectorat, à part
lors d’une courte période où le Cambodge, poussé par le Japon, cherche à obtenir une
indépendance que la France n’est pas prête à lui accorder. Le Cambodge reste en retrait de
la guerre d’Indochine et obtient finalement son indépendance en octobre 1953. S’instaure
alors une monarchie constitutionnelle dirigée par Norodom Sihanouk. Celle-ci est basée sur
une politique de neutralité et de non alignement avec les États-Unis dans la guerre du
Vietnam.
2.4 Le régime de Pol Pot et la période rouge du Cambodge (1968-1979)
La politique de neutralité de Sihanouk ne plait pas à tout le monde et plusieurs opposants
apparaissent : un parti de droite qui désapprouve la non-alliance avec les États-Unis et un
groupement communiste, le Parti révolutionnaire du peuple khmer. Le terme de Khmers
rouges, qui sera utilisé par la suite, n’est pas le nom officiel du parti mais est utilisé pour
désigner le mouvement communiste cambodgien à travers le monde. À la tête du parti
communiste siège Saloth Sâr, alias Pol Pot, un homme d’origine sino-khmère qui vient d’une
famille de notables paysans. Parti en France pour ses études, il a rejoint le cercle du Parti
communiste français avant de rentrer au Cambodge en 1953. Face à leur manque de moyens
politiques, les Khmers rouges prennent le chemin de la guérilla en 1963 et fonde une
organisation des plus secrètes. Janvier 1968 marque le début de l’insurrection des Khmers
rouges qui prennent les armes et recrutent des milliers de villageois ainsi que des recrues
venues d’Hanoï. En mars 1970, le parti de droite, avec à sa tête le général Lon Non, renverse
le gouvernement en place pour instaurer une république qui durera jusqu’en 1975. Le
Cambodge s’engage alors auprès des États-Unis dans la guerre du Vietnam. Pendant ce
temps, grâce à l’aide du peuple nord-vietnamien, le mouvement communiste cambodgien
prend de l’ampleur. En 1973, il contrôle 60% de la superficie du pays et 25% de la
population. Les populations fuient les zones de combat pour se réfugier dans les villes et
l’agriculture ainsi que l’élevage sont décimés. Le 17 avril 1975, après une offensive de 117
23
jours, les Khmers rouges entrent dans Phnom Penh après avoir pris le contrôle de tout le
pays.
Débute alors un régime de terreur contrôlé par l’« organisation suprême » Angkar, dirigée
par le secrétaire général du parti, Pol Pot. Le nom officiel du nouvel État devient le
Kampuchéa Démocratique. Les Khmers rouges ordonnent l’évacuation de toutes les villes, la
destruction de toute trace de civilisation urbaine (industries, hôpitaux, écoles) et force
l’ensemble de la population à un exode vers les campagnes. Chaque citoyen doit vouer
allégeance à l’Angkar et travailler de force dans les champs pour la communauté. La
propriété privée, la monnaie et le calendrier sont abolis. La moindre opposition à l’Angkar
(parfois le simple fait de porter des lunettes, signe d’une éducation supérieure selon les
dirigeants des Khmers rouges) est passible d’une exécution sommaire. Entre ces exécutions,
la malnutrition, les travaux forcés et les maladies, on estime à 1,7 million le nombre de
morts victimes du régime de Pol Pot en trois ans, ce qui équivaut à plus de 20% de la
population cambodgienne de l’époque.(Cambodia tribunal monitor ; Meyer, 1971 ; AEFEK,
2015).
2.5 Le Cambodge moderne (de 1979 à nos jours)
Dès 1975, les hostilités débutent entre les Khmers rouges et leurs voisins vietnamiens. Pol
Pot a en effet des visées sur la province de la Cochinchine au sud du Vietnam, considérée
comme le berceau historique des Cambodgiens. Il faut attendre fin 1978 pour que l’Armée
populaire vietnamienne pénètre au Cambodge pour passer à l’offensive et prendre le
contrôle du pays. Malgré la peur de retomber sous le joug de leur voisin vietnamien,
l’offensive est accueillie avec soulagement par la population et de nombreuses personnes
profitent de l’armée pour se réfugier au Vietnam. Le 11 janvier 1979, la République
populaire du Cambodge est déclarée, avec à sa tête un Comité populaire révolutionnaire.
L’armée vietnamienne restera au Cambodge jusqu’en 1989. En 1985, Hun Sen accède au
poste de premier ministre, poste qu’il occupe toujours actuellement et Norodom Sihanouk
redevient roi du Cambodge. (Agora, 2012 ; Le monde, 2015).
Ces années de guerres incessantes, suivies par le règne sanglant des Khmers rouges,
marquent profondément la société khmère actuelle. La plaie du régime de Pol Pot, dont le
procès des dirigeants est toujours en cours, n’est toujours pas cicatrisée. Résultat,
l’ensemble du peuple cambodgien aspire désormais à la paix et à un avenir serein. Cette
haine de la violence se retrouve d’ailleurs au quotidien, où les comportements violents et
excessifs sont très rapidement mal perçus.
3. Religion et médecine traditionelle au sein du peuple khmer
3.1 Religion
Comme expliqué précédemment, le bouddhisme theravada est la religion officielle du
Cambodge. Pourtant, l’animisme et les pratiques brahmaniques de l’hindouisme n’ont pas
totalement disparu, se retrouvant d’ailleurs dans la pratique du bouddhisme. Contrairement
au bouddhisme qui a une tradition écrite, les pratiques spirituelles et brahmaniques sont
plus localisées et se transmettent de génération en génération par voie orale. La spiritualité
et le respect de l’harmonie du cosmos sont des principes fondamentaux aux yeux des
Khmers. (Agora, 2012).
24
3.2 Superstitions
En plus d’avoir assimilé les différentes religions et croyances ci-dessus à leur vie quotidienne,
les Khmers se montrent particulièrement superstitieux. La superstition est présente dans des
domaines très variés comme le mariage, la grossesse des femmes ou encore les pratiques
alimentaires. Les croyances du peuple khmer étant nombreuses et complexes, cette étude
n’a pas la prétention de toutes les expliquer.
En voici donc l’un des exemples les plus célèbres : la célébration de Pchum Ben.
Pchum Ben est, après le nouvel an, la deuxième fête khmère la plus importante de l’année.
Elle correspond à l’équivalent de la fête des morts chez les catholiques. Les Cambodgiens
croient en la réincarnation de la plupart des créatures terrestres, mais croient aussi que
certaines âmes restent prisonnières du monde des esprits à cause de leur mauvais karma.
Pchum Ben correspond à quinze jours pendant lesquels Yama, le dieu des enfers, libère les
âmes pour qu’elles puissent retrouver leurs parents, méditer et se repentir. Ces quinze jours
de recueillement et de prières permettent d’exprimer gratitude et reconnaissance envers
ses ancêtres. Ils se terminent par une célébration au temple dans laquelle chaque famille
apporte du riz aux esprits, qu’ils bénissent puis offrent aux moines avant de partager les
restes avec tous les croyants (Scheffer, 2014).
3.3 La médecine traditionnelle (Chhem, 2002, Cheng et al., 2007)
3.3.1 Importance de la médecine traditionnelle dans la culture khmère.
Même si aucune enquête quantitative n’a été réalisée au Cambodge, la médecine
traditionnelle est très populaire chez les Cambodgiens. Elle est d’ailleurs encore pratiquée et
utilisée par une part importante de la population. Elle est le reflet d’une acceptation
culturelle de longue date et d’un accès limité aux thérapies occidentales. En effet, entre
1975 et 1979, les Khmers rouges ont exterminé les médecins et fermé les écoles de
médecine. Seulement 45 médecins formés à la médecine occidentale ont survécu au régime.
D’après l’Organisation mondiale de la santé, le Cambodge est l’un des pays au monde avec le
plus faible ratio médecin/patient (1/ 6 250 en 2006). L’accès aux médicaments et aux
équipements médicaux modernes est très limité. De plus, les Cambodgiens évitent les visites
chez le médecin ou dans les hôpitaux pour des raisons financières et techniques
(notamment le temps de transport perdu sur le temps de travail). Beaucoup de
Cambodgiens considèrent l’hôpital comme un endroit où les personnes viennent mourir. La
chirurgie est elle aussi mal perçue car comme nous le décrirons plus tard, les Khmers croient
en une âme divisée et répartie dans le corps. La chirurgie est ainsi considérée comme de la
mutilation ou comme une perturbation de l’intégrité de l’âme. (Richman et al., 2010).
La médecine traditionnelle est un savoir qui se transmet de génération en génération et qui
reflète donc l’Histoire d’un peuple. L’Histoire du peuple khmer étant liée à celles des peuples
de l’Asie du Sud-Est, sa médecine traditionnelle est influencée par celle de ses voisins.
Certaines doctrines et croyances sont d’origine autochtone, mais d’autres proviennent de la
médecine Ayurvédique (venant d’Inde), de la médecine bouddhique ou encore de la
médecine chinoise. De cette histoire résulte une pharmacopée traditionnelle riche et variée
et encore très largement utilisée par les Cambodgiens de nos jours.
25
3.3.2 Causes naturelles et surnaturelles des maladies
L’environnement peut être source de maladie. Le climat, les saisons de l’année et les
impuretés physiques peuvent en effet provoquer naturellement des maladies. Mais les
Khmers conçoivent aussi les maladies comme « une punition à subir à cause d’une action
immorale ou anti sociale ». Cette croyance est courante dans les populations d’Asie du SudEst. Au Cambodge, elle est confortée par les croyances animistes qui confèrent aux ancêtres
et divers esprits le pouvoir magique de provoquer les maladies ou la mort. Les coupables de
délits ou de crimes seront punis par « l’épreuve de la maladie ». Chaque esprit ou ancêtre
possède une façon et une cible particulière pour frapper de sa maladie. Par exemple, le
mday doeum est un esprit qui représente la vie antérieure et qui est donc la rivale de la
mère biologique. Elle provoque des accès de fièvre et des convulsions chez le nourrisson.
Dans les communautés rurales, l’esprit le plus populaire est le neak ta. C’est le génie majeur
du village qui influe sur la vie des tous les villageois. Il est le plus souvent protecteur mais
peut dans certains cas punir les individus qui commettent des actes contraires à sa volonté,
en provoquant par exemple des douleurs abdominales ou de la fièvre. Les guérisseurs
fabriquent des talismans pour protéger les villageois des esprits (notamment les enfants en
bas âge).
3.3.3 Les différentes doctrines

La doctrine des quatre éléments
C’est un ensemble complexe qui incorpore des éléments de la médecine ayurvédique et
bouddhique. Les quatre éléments sont l’eau, la terre, le feu et le vent. Parfois le chaud et le
froid remplacent le feu et la terre. Comme la plupart des peuples en Asie, les Khmers
perçoivent le vent comme l’élément déclencheur de maladies. Plusieurs classifications
existent ainsi pour décrire les pathologies liées au vent. Certains guérisseurs évoquent
l’existence de quatre vents (plus ou moins agitant et ayant chacun une nature différente) qui
entraineraient des symptômes différents. Alors que d’autres classifient les pathologies liées
au vent en fonction de leur journée d’apparition dans la semaine. Sept familles de vents sont
ainsi identifiées (une pour chaque journée). C’est dans cette théorie que l’on retrouve les
croyances astrologiques du peuple khmer.

La doctrine des trois humeurs
Cette théorie dérive de la médecine ayurvédique et attribue l’origine des maladies à la
perturbation de trois humeurs : le vent, la bile et le mucus. Ici encore, c’est le vent qui
perturbe le premier les deux autres humeurs et qui est à l’origine de la maladie. Ces
humeurs peuvent être dérangées soit par des causes naturelles (saison, changement de
climat) soit par un comportement exagéré d’après la doctrine bouddhique (accès de colère,
activité sexuelle exagérée).

La doctrine des dix-neuf âmes
26
Dans la croyance khmère, contrairement au concept de l’âme unique retrouvée chez les
peuples européens, le corps est habité par dix-neuf âmes ou esprits vitaux. Cette croyance
se retrouve chez de nombreux peuples primitifs dans le monde. Les âmes habitent le corps
mais n’y sont pas confinées, pouvant ainsi s’évader (notamment lors du sommeil ou d’un
voyage loin du village) et du coup être capturées par des sorciers ou des esprits malveillants.
La maladie est ainsi causée par le départ d’une ou plusieurs âmes, sachant que moins il reste
d’âmes dans le corps, plus la maladie est grave. Le départ de la dix-neuvième âme signifiant
la mort de l’individu. La cérémonie « d’appel des esprits vitaux » réalisée par un guérisseur
permet de guérir les maladies, sans faire appel à la médication.
3.3.4 Les tradipraticiens
Il existe trois types de guérisseurs traditionnels :

Les krou khmers
Ce sont les médecins traditionnels au sein des villages. Ils font généralement partie de l’élite
du village et sont respectés par l’ensemble des villageois. Ils sont classés en trois catégories :
le krou meul comgnoeu (en français traduit krou lire la maladie) qui détermine la nature du
mal, le krou mon akum (en français traduit krou récite des formules) qui maîtrise les
formules pour soigner les maladies et le kru thnam (en français traduit krou remèdes) qui
réalise les préparations pour soigner le malade. La pharmacopée khmère, très riche, recourt
à de nombreux produits d’origine animale ou végétale (plantes entières, racines, feuilles,
tiges, sève, scorpions, serpents…). Les préparations sont elles aussi très
nombreuses (décoction, macération, emplâtre et onguent). Les kru thnam sont divisés en
différentes catégories, en fonction de la cause traitée ou de la façon de soigner la maladie.
Ainsi, chaque krou a sa propre spécialité.

Les bonzes des pagodes
Dans la religion bouddhiste, ils occupent la fonction de guides spirituels, d’éducateurs et de
conseillers. Ils utilisent les écritures, les paroles sacrées, les bains d’eau et les bénédictions
pour soulager les malades, leur faisant ainsi prendre conscience qu’ils ont en eux nécessaire
pour pouvoir de surmonter leur maladie.

Les médiums
Appelés roup en khmer, ils utilisent des offrandes et des formules magiques pour
communiquer avec les esprits et délivrer les malades de leurs maux. Les cérémonies
organisées sont des moyens de se réconcilier avec les ancêtres et les esprits contrariés, à
l’origine des maladies.

Les médecins traditionnels chinois
Ils sont plus présents dans le milieu urbain que rural. Ils proviennent de la minorité chinoise
du Cambodge et utilisent la médecine chinoise (et parfois occidentale) pour soigner les
malades.
27
3.3.5 La démarche diagnostique
Pour diagnostiquer une maladie, les guérisseurs effectuent un examen clinique. Si celui-ci
n’a rien donné ou si une maladie liée à une cause surnaturelle est suspectée, des méthodes
de divination ou de prise de possession sont utilisées. Cette étape est réalisée par un
médium. La divination peut alors être pratiquée, en utilisant des grains de riz ou des feuilles
de bétel par exemple. Ces savoirs sont hérités de la culture primitive et ont été transmis de
génération en génération, résistant aux croyances bouddhistes ou hindouistes. En effet, ces
croyances permettent de gérer les maladies de la vie courante, contrairement aux deux
religions qui soulagent sur le long terme (proposant des solutions qui dépassent une vie). Les
villageois khmers aiment aussi beaucoup l’astrologie. Celle-ci dérive de l’astronomie
indienne, à l’origine pratiquée à la cour d’Angkor pour soigner les rois de leurs maladies. Elle
a ensuite été popularisée dans les villages en tant qu’astrologie. La date à laquelle débute la
maladie est alors primordiale, puisqu’elle va déterminer quel esprit est à l’origine de la
maladie.
L’ensemble de ces croyances et médecines traditionnelles ont été transmises, conservées et
remaniées pour répondre aux besoins des villageois au fil des années. Elles forment
aujourd’hui le très riche système de médecine traditionnelle khmère.
4. Agriculture et élevage au cambodge
4.1 Importance de l’agriculture dans l’économie cambodgienne (Knips, 2004 ; Hang,
2009)
Le Cambodge est un pays essentiellement rural avec 85% de la population vivant dans les
communautés rurales et 80% de la population active employée par l’agriculture, la pêche et
les activités forestières. L’agriculture est en majeure partie familiale et chaque foyer possède
en moyenne 1,5 hectare. Elle est peu diversifiée au Cambodge et est basée essentiellement
sur la riziculture qui représente 80% de la production agricole du pays et 85% des surfaces
cultivées. La riziculture est encore dépendante de la mousson et est réalisée à 80 % pendant
la saison des pluies. Les autres cultures concernent le maïs, le manioc, les patates douces, le
haricot mung, les légumes et le sésame. Les cultures commerciales les plus répandues sont
la canne à sucre, le coton et le tabac. L’hévéa est l’une des exportations les plus importantes
au Cambodge.
La pêche contribue à environ 10% du PIB et constitue un des produits majeurs de l’export
du Cambodge. Les ressources halieutiques du pays sont largement exploitées avec de la
pêche en mer, en eau douce et de l’aquaculture. L’élevage représente environ 5% du PIB du
pays et est en constante évolution. Il est marqué par la prédominance de trois types
d’élevage : l’élevage porcin, de volailles et de bovinés (bovins et bubalins). L’élevage est en
grande majorité de type familial mais quelques sociétés privées se sont lancées dans
l’élevage industriel, notamment de porcs et de volailles (ils représentent moins de 1% de
l’élevage total). Les agriculteurs familiaux cambodgiens se caractérisent par une activité dite
« mixte » dans laquelle culture et élevage sont étroitement liés. Ces exploitations
traditionnelles utilisent en effet la force de travail du bétail pour travailler dans les rizières
ainsi que le fumier pour fertiliser les sols. En échange, les résidus de culture et les terres en
28
jachère entre deux cycles de culture fournissent la ration des animaux. Les éleveurs les plus
pauvres font souvent de l’élevage de volailles et possèdent un ou deux porcs, tandis que les
agriculteurs plus riches ont généralement une paire de bovins ou bubalins. On estime
actuellement le nombre de volailles à 23 millions, le cheptel bovin à 2,9 millions, le cheptel
porcin à 2,1 millions et le cheptel bubalin à 0,6 millions de têtes (FAO, 2005). Quelques
élevages ovins et caprins sont répertoriés mais ils restent encore anecdotiques.
4.2 Les productions animals
La production animale est entièrement consommée dans le pays. Le Cambodge exporte
uniquement quelques animaux vivants, surtout des porcs vers le Laos, mais globalement les
échanges restent minimes. En revanche, le pays n’étant pas autosuffisant en production
animale, 78% de la consommation domestique de lait et quelques autres produits animaux
(essentiellement de la volaille) sont importés (FAO, 2005).
4.2.1 L’élevage avicole
L’élevage avicole cambodgien est majoritairement constitué d’élevages de poules et de
canards. Les élevages familiaux comptent en général une à trois poules pondeuses et leur
descendance. Ces volailles sont vendues dans les marchés des villages et consommées
localement (Potter et al., 2007). La production de viande est l’objectif principal de l’élevage
familial de poules. Les œufs sont autoconsommés ou parfois vendus localement. Les
animaux sont élevés de manière extensive, se déplaçant la journée dans le village à la
recherche de nourriture et revenant le soir dans le poulailler (figure 4). Des restes de riz ou
de nourriture commerciale complète sont ajoutés à la ration. À savoir que de nouveaux
élevages intensifs avicoles se développent dans le pays, mais ils ne seront pas pris en compte
dans notre étude.
Figure 4 : Exemple de poulailler traditionnel (source V. Delesalle)
4.2.2 L’élevage de bovinés
Les races locales de vaches sont les vaches Chinese yellow. Par la suite, deux vagues
d’importations ont eu lieu dans le but d’augmenter génétiquement la masse musculaire des
29
animaux : la race Hariana (introduite en 1956) et la race Brahman (introduite en 1985). Ces
deux races, toutes deux venues d’Inde, sont regroupées sous le nom de « types de zébus
importés » (Introduced Bos Indicus type).
Le buffle khmer est un buffle d’eau de variété « buffle des marais ». (Potter et al., 2007). La
possession de bœufs ou de buffles mâles est intimement liée à l’utilisation de leur force de
travail pour labourer les rizières. En 2007, la force de travail animale représentait 2/3 de la
force totale de labour utilisée (Potter et al., 2007). Cette utilisation est toutefois en déclin à
cause de la mécanisation du travail agricole et du manque d’initiatives pour améliorer les
méthodes traditionnelles de labour des rizières. En 2007 toujours, on comptait seulement 7
élevages commerciaux de bovins de Brahman et aucun élevage commercial de buffles. Les
causes de réforme les plus courantes en ce qui concerne les bovins sont répertoriées dans le
tableau 1 (ci-dessous).
Tableau 1 : Causes de réforme en élevage bovin et bubalin au Cambodge
(source : adapté de Potter et al., 2007)
Cause de réforme
Nécessité financière
Vieillesse
Maladie
Changement d’animal
Prix du marché
Total
Bovins
39
28
24
7
2
100
Bubalins
40
30
23
5
2
100
Les buffles sont utilisés pour leur force de traction et sont donc rarement abattus avant l’âge
de 12 ans ou plus. La viande de buffle n’étant pas très prisée des Cambodgiens, elle est
souvent exportée au Vietnam. La force de travail est le premier produit issu de l’élevage
familial de bovins ou bubalins, suivi des bouses, transformées en engrais pour fertiliser les
champs. L’animal est ensuite abattu afin de vendre sa viande. Le lait des femelles n’est pas
commercialisé. Le lait et les produits laitiers ne font en effet pas partie des repas
traditionnels des Cambodgiens (Knips, 2004). La possession de bovinés au Cambodge est un
signe de richesse et comme le montre le tableau 1, les animaux sont aussi élevés dans le but
d’avoir une source d’argent supplémentaire en cas de nécessité ou d’imprévu. Le
rationnement du bétail dépend des saisons : en saison sèche, les animaux pâturent sur des
terres collectives alors qu’en saison humide, l’éleveur récolte des herbes spontanées pour
nourrir ses bêtes. La ration est complétée avec des résidus de culture en fonction de la
saison (pailles de riz, feuilles de maïs) et avec du son de riz en fonction de sa disponibilité.
30
Figures 5 et 6 : Exemples d’élevages bubalin et bovin (source V. Delesalle)
4.2.3 L’élevage porcin
Au Cambodge, l’élevage porcin, le plus souvent saisonnier, dépend de la culture du riz. En
effet, la demande en porcelets est plus importante après la récolte du riz, c’est-à-dire quand
les dettes sont payées et l’argent gagné pour le reste de la saison. Le prix d’achat du porcelet
étant moins élevé, les races locales sont privilégiées par rapport aux races importées. La
viande étant particulièrement appréciée lors des cérémonies, la vente s’articule
principalement autour des mariages et des cérémonies bouddhistes. Le porc est
généralement vendu à un intermédiaire qui le vend ensuite dans des marchés de produits
frais. Les élevages familiaux sont le plus souvent des engraisseurs qui achètent les porcelets
à des fermes commerciales ou à des éleveurs naisseurs plus riches. Les élevages familiaux
acquièrent en moyenne une à trois têtes par an, en fonction de la demande et de la
production de riz. Au Cambodge, le son de riz étant l’aliment de base du porc, sa
disponibilité détermine souvent la taille de l’élevage (Potter et al., 2007).
Figure 7 : Exemple d’un élevage porcin (source V. Delesalle)
31
4.3 Enjeux actuels et problématiques de l’élevage au Cambodge.
4.3.1 L’agriculture comme moyen de lutte contre la pauvreté.
D’après les statistiques, 90 % de la pauvreté serait concentrée dans les zones rurales et 75 %
des pauvres seraient des actifs agricoles (Word Bank, 2010). Le développement du secteur
agricole est donc une priorité pour le gouvernement royal du Cambodge. Augmenter la
productivité, maîtriser les risques sanitaires, améliorer la sécurité alimentaire et sécuriser les
revenus des actifs agricoles sont les objectifs du gouvernement actuel. Ces améliorations ont
pour but final la réduction de la pauvreté sur le plan national. L’élevage fait partie intégrante
de ces projets de développement car il représente en moyenne 20 % des revenus des actifs
agricoles (ACIAR, 2011).
4.3.2 Répondre à une augmentation croissante de la demande.
L’élevage cambodgien doit aujourd’hui répondre à une augmentation de la consommation
en viande et en produits laitiers au niveau national. Cette augmentation de la demande est
tout d’abord due à la croissance de la population mais aussi à un changement de régime
alimentaire : la naissance d’une population de classe moyenne et l’augmentation du pouvoir
d’achat au Cambodge ont entrainé une augmentation de la demande en viande rouge.
De plus, si le Cambodge s’est renfermé sur lui-même à l’époque des Khmers rouges, le pays
souhaite désormais miser sur le marché extérieur. Le gouvernement en place compte
d’ailleurs augmenter les exportations de produits d’origine animale. La croissance
démographique de la Chine est telle, que ses importations de viande augmentent chaque
année. Le gouvernement Cambodgien souhaiterait ainsi concurrencer ses voisins, Thaïlande
et Vietnam, dans le domaine. Dans cette optique, le principal enjeu de l’élevage reste de
réduire le taux de maladies infectieuses (sévissant dans les troupeaux) afin de satisfaire la
demande en viande de pays aux normes sanitaires plus exigeantes. La problématique est
d’autant plus complexe que l’augmentation du nombre d’animaux et la mauvaise maitrise de
leurs flux sont des facteurs de risque de transmission de maladies infectieuses (ACIAR,
2011).
4.3.3 Une mutation et une intensification aux limites nombreuses
L’élevage de bovinés connaît actuellement une mutation importante. L’éleveur cambodgien
essaye de passer de la traditionnelle paire de bœufs ou de buffles mâles, pour travailler dans
les champs et fertiliser ses rizières, à une véritable production de viande pour répondre à la
demande croissante en viande rouge. Ce changement est d’autant plus justifié que la
mécanisation agricole et l’utilisation d’engrais chimiques diminuent l’importance de
l’utilisation du bétail pour la culture du riz. Mais cette transition est lente et difficile à cause
de nombreuses limites : faibles connaissances en matière de zootechnie et d’alimentation,
importance des maladies infectieuses, maillage vétérinaire faible, éducation des éleveurs par
rapport à un nouveau type d’élevage…
Les élevages avicoles et porcins sont eux aussi en train d’évoluer. De même que pour la
viande bovine, la consommation de volailles et de porcs augmente au niveau national et
dans les pays voisins. La tendance va désormais à une intensification des élevages. Cette
intensification se retrouve à deux niveaux :
32
- Un premier niveau commercial, notamment avec la création de poulaillers et de porcheries
industrielles. La plupart des initiatives et des investissements de ce type sont d’ailleurs
conduits par des compagnies étrangères, qui croient au futur potentiel de l’agriculture
cambodgienne.
- Puis un deuxième niveau familial, puisqu’une augmentation du nombre de volailles et de
porcs élevés par chaque famille est aussi constatée.
Les pertes d’animaux, qu’elles soient dues à de forts taux de mortalité lors d’épidémies de
maladies infectieuses ou due à une mauvaise conduite d’élevage (logement, alimentation),
sont un frein important à cette intensification (Potter et al., 2007).
5. La santé animale au Cambodge
5.1 Contexte sanitaire et acteurs de la santé animale
La santé animale est gérée par le département de Santé et Production animale (DAHP) qui
appartient au ministère de l’Agriculture, de la Sylviculture et de la Pêche (MAFF). Cette
autorité est relayée par 24 offices provinciaux et 185 offices de districts. Ces organismes
publics souffrent d’un manque de personnel compétent et d’un budget très limité. (Mob et
al., 2014). Il existe un laboratoire vétérinaire national à Phnom Penh (dépendant de projets
d’aide) et sept autres laboratoires provinciaux « de capacité et de qualité inconstantes » (Le
Minor, 2011). Il n’existe pas de laboratoire vétérinaire privé. Il existe quelques cliniques
vétérinaires mais elles sont situées dans les grosses agglomérations et ne concernent que les
animaux de compagnie.
Certains distributeurs d’aliments ou de médicaments emploient leurs propres vétérinaires
ou para vétérinaires. À part ce cas particulier, les animaux sont soignés par les techniciens
villageois appelés VAHW (Village Animal Health Workers). Ils sont en général payés
partiellement par le secteur public. Ils forment un maillage important dans tout le pays (un
VAHW par village soit près de 10 000). Il n’existe pas de formation de vétérinaire à
proprement parlé. Les personnes ayant un master de santé et production animale ou de
sciences animales (quatre ans dans une université d’agriculture) prennent la nomination de
« vétérinaire ». Les VAHW ont été instaurés il y a vingt ans par l’ONG Agronomes et
Vétérinaires sans Frontières (AVSF) pour lutter contre le manque de vétérinaires dans les
zones rurales. Depuis, la formation est standardisée. Elle est dispensée par les offices des
districts durant un mois et permet ainsi aux VAHW de diagnostiquer, soigner, vacciner et
délivrer des médicaments. Il est important de savoir qu’il n’existe pas d’organe statutaire
pour réguler la profession vétérinaire et qu’aucune compétence particulière est requises
pour être VAHW, à part savoir lire et écrire (Le Minor, 2011). La santé animale est donc
confiée à un ensemble de personnes avec des niveaux de qualification très variables. Le
développement d’un service vétérinaire de qualité, propice à la surveillance et la réduction
des maladies des animaux de production, est l’une des priorités du gouvernement actuel.
(FAO, 2005)
5.2 Le médicament vétérinaire au Cambodge
5.2.1 Cadre légal
Il n’existe pas de liste légale de médicaments vétérinaires, ni de liste officielle de substances
33
interdites en matière de médecine vétérinaire au Cambodge. Il existe bien une procédure
légale d’enregistrement des médicaments pour toute personne voulant en vendre mais elle
est rarement ou partiellement appliquée. Les laboratoires vétérinaires ne sont d’ailleurs pas
en mesure de vérifier l’authenticité et la qualité des médicaments. De même, les procédures
légales d’importation sont souvent contournées. La réglementation pour la vente et la
commercialisation des médicaments n’est pas non plus appliquée. En pratique, n’importe
qui peut ouvrir une pharmacie vétérinaire, les notices et emballages des médicaments sont
en anglais ou en langue thaï mais ne sont pas traduits en khmer, le réfrigérateur obligatoire
pour la conservation de certains vaccins n’est pas non plus toujours présent. Pour résumé,
« le Cambodge souffre d’une insuffisance de dispositions réglementaires sur le médicament
vétérinaire » (Le Minor, 2011).
5.2.2 Approvisionnement
Il est très difficile d’avoir accès à des données précises sur le médicament vétérinaire au
Cambodge, d’une part car son marché est très réduit, puis car la quasi-totalité en est illégale.
On estime néanmoins que 80 à 90 % des médicaments vétérinaires proviendraient des
importations vietnamiennes. On trouve aussi des médicaments d’origine asiatique et
européenne. Comme l’ensemble du pays, le marché du médicament vétérinaire souffre
d’une corruption généralisée (Le Minor, 2011). Les quelques élevages industriels
s’alimentent en médicaments, le plus souvent de marques européennes, chez un fournisseur
d’aliments ou de médicaments. Les élevages familiaux au contraire, se fournissent en
médicaments de marques vietnamiennes car moins onéreuses au détaillant le plus proche,
au marché ou auprès du VAHW (Le Minor, 2011).
5.2.3 Qualité du médicament
Au regard de la corruption et de l’illégalité qui régissent le marché du médicament
vétérinaire, de gros doutes peuvent subvenir quant à la qualité du médicament (même si
aucune étude n’a encore été menée sur le sujet au Cambodge). L’importation des produits
vietnamiens à bas prix reste problématique, sachant que l’éleveur cambodgien privilégie le
faible coût du médicament par rapport à sa qualité.
Le transport des médicaments est également un dilemme à part entière, notamment en ce
qui concerne les vaccins. En effet, pour les vaccins non thermophiles, toute rupture de la
chaine du froid peut altérer la qualité du produit. L’importation par la voie terrestre du
Vietnam au Cambodge est donc une étape problématique. Le stockage des vaccins est tout
aussi compliqué, dans un pays où peu de personnes sont équipées de réfrigérateurs et dans
lequel les coupures d’électricité sont très fréquentes. Même les produits qui doivent se
conserver à température ambiante peuvent être altérés car les températures avoisinent les
trente degrés en saison sèche. En ce qui concerne la contrefaçon, certains VAHW rapportent
des fabrications frauduleuses mais aucune enquête approfondie n’a encore été réalisée. La
contrefaçon englobe la falsification du contenu, de la source mais également de la date
d’expiration ou encore de la fabrication (Le Minor, 2011).
5.2.4 Usage du médicament
Comme il n’existe pas de clinique vétérinaire spécialisée dans la médecine rurale et que, sur
34
le terrain, on retrouve de nombreuses personnes capables de délivrer le médicament
vétérinaire, il est logique de s’interroger sur le bon usage du médicament. Le diagnostic est
basé sur l’anamnèse et la description des symptômes par l’éleveur, le plus souvent ainsi sans
examen clinique. Comment savoir alors si l’espèce ciblée, la pathologie ou le dosage sont
respectés ? Les capacités d’examens complémentaires sont quasiment inexistantes au
Cambodge. Les posologies ne sont pas toujours respectées, soit par soucis d’économie
(surtout sur les animaux mourants pour lesquels les éleveurs hésitent à utiliser les doses
prescrites) soit par manque d’implication ou de connaissances en matière de soins. Le non
respect du dosage est également lié étiquettes, encore trop peu traduites en khmer (Le
Minor, 2011).
Des mauvaises pratiques de vaccination sont aussi très fréquemment rencontrées : des
vaccins de piètre qualité, une chaine du froid affectée, des protocoles non respectés et des
vaccins utilisés pendant les épidémies au lieu d’être utilisés en préventif, sont autant de
raisons pour lesquelles un nombre important d’échecs de vaccination sont rencontrés. Les
éleveurs qui ne sont pas éduqués au principe de vaccination et qui ratent une première
campagne, perdent vite confiance en eux et y deviennent ensuite réticents. Lorsque la
disponibilité en vaccins de qualité et leur bonne utilisation est limitée, les règles de
biosécurité deviennent alors d’une importance capitale. (ACIAR, 2011)
5.2.5 Focus sur l’utilisation des antibiotiques
À l’heure où l’utilisation des antibiotiques en médecine est pointée du doigt dans les pays
développés, il n’est pas encore possible de disposer d’études concernant l’utilisation de ces
derniers dans les pays d’Asie du Sud-Est. En effet, l’illégalité de la vente des antibiotiques et
l’absence d’identification des animaux rendent toute traçabilité impossible. Ce qui est connu
en revanche, c’est la fausse idée que se font les éleveurs de l’utilisation des antibiotiques. En
effet, la plupart des éleveurs familiaux pensent que plus on utilise d’antibiotiques différents,
plus le traitement sera efficace. Il n’est pas rare de voir des éleveurs utiliser plusieurs
antibiotiques, parfois antagonistes et sans respecter les délais de traitement. En l’absence de
contrôle et de réglementation, on peut aussi se poser des questions sur la teneur du taux
d’antibiotiques dans les rations des élevages porcins et avicoles.
Il en est de même pour l’utilisation des bêtas agonistes, interdits pour les animaux de
consommation en Europe. La non-productivité des animaux et l’absence de réglementation
sont les deux principales raisons de leur utilisation. Des études plus approfondies seraient
nécessaires pour faire le point et quantifier le marché ainsi que l’utilisation de ces
substances. Le Cambodge n’a pas encore les moyens nécessaires pour réaliser des tests sur
la potentielle présence de résidus de médicaments vétérinaires dans les denrées animales.
Enfin, le dernier point qui préoccupe actuellement la communauté internationale concerne
le principe d’antibiorésistance. L’antibiorésistance est l’acquisition par les bactéries d’une
capacité à se défendre face aux antibiotiques, mettant à mal les traitements en médecine
vétérinaire et humaine. Elle est favorisée par la mauvaise utilisation des antibiotiques (excès
ou non respect des posologies et des délais de traitement). Si aucune étude sur
l’antibiorésistance n’a encore été réalisée au Cambodge, certaines effectuées chez son
voisin, au Vietnam, peuvent être intéressantes. D’une part, car la majorité des médicaments
utilisés au Cambodge vient du Vietnam et car les pratiques d’élevage se ressemblent
beaucoup. « En 2008, 90 % des isolats de Campylobacter provenant de carcasses de poulets
dans la province de Bac Ninh, se sont avérés résistants aux tétracyclines et 82 % aux
35
fluoroquinolones (Huong, 2010). En 2007, à Hanoi, 89,6 % des isolats d’E. coli identifiés sur
de la viande de porc en vente étaient multirésistants aux antibiotiques (Chu Van Tuat, 2007).
D’autres études ont montré la présence de salmonelles multirésistantes (Van, 2007 ;
Ogasawara, 2008 ; Vo, 2006) » (Le Minor, 2011).
5.3 La médecine traditionnelle vétérinaire au Cambodge
Il est difficile de trouver de la littérature concernant la médecine traditionnelle vétérinaire
khmère. Lors de notre étude, nous avons pourtant pu constater qu’elle était encore très
pratiquée dans les zones rurales. Pourtant, elle connaît le même sort que la médecine
traditionnelle humaine et son savoir se perd au fil des générations. Le faible coût des
médicaments vietnamiens et le désintérêt des nouvelles générations d’éleveurs pour la
médecine ancestrale entrainent une diminution de son utilisation.
6. L’ethnopharmacognosie vétérinaire : une science multidisciplinaire en plein essor
6.1 Définition de l’ethnopharmacognosie
D’après l’Académie nationale de Pharmacie, l’ethnopharmacognosie est un « domaine de
recherche multidisciplinaire qui collecte et étudie les informations issues d’enquêtes et
d’observations sur le terrain, afin de comparer et de vérifier expérimentalement le bienfondé des usages thérapeutiques traditionnels (médecines traditionnelles) en vigueur chez
des populations variées. »
L’ethnopharmacognosie est une branche importante de l’ethnopharmacologie.
L’ethnopharmacolosie définie par la société française d’ethnopharmacologie , « est l’étude
scientifique interdisciplinaire de l’ensemble des matières d’origine végétale, animale ou
minérale, et des savoirs ou des pratiques s’y rattachant, mise en œuvre par les cultures
traditionnelles pour modifier l’état des organismes vivants, à des fins thérapeutiques,
curatives, préventives ou diagnostiques. »
L’ethnopharmacognosie s’intéresse aux emplois traditionnels des matières premières
naturelles, pour les étudier ensuite scientifiquement. L’objectif principal est de valider
scientifiquement l’usage des remèdes traditionnels sans pour autant essayer d’isoler une
molécule active. Cette dernière approche est plutôt celle des industriels qui cherchent à
breveter de nouvelles molécules et principes actifs dans l’espoir d’en faire de nouveaux
médicaments. L’approche d’ethnopharmacognosie permet de conforter l’usage d’un remède
traditionnel et de le valoriser (Coquart, 2013).
Un des principes fondamentaux de cette science repose sur le fait que l’utilisation par des
générations successives d’une plante pour soigner une maladie est une indication de validité
de son usage. Mais cette utilisation collective n’est pas suffisante pour démontrer l’efficacité
d’un remède traditionnel. Des études scientifiques plus poussées sont ensuite nécessaires.
L’ethnopharmacognosie fait donc appel à de nombreuses disciplines pour tenter de
comprendre tous les aspects des usages thérapeutiques traditionnels. Anthropologie,
ethnologie, linguistique, botanique, zoologie, chimie, biochimie et pharmacologie sont
autant d’outils nécessaires à l’éthnopharmacognoste pour mener à bien son étude.
36
6.2 Historique (Bordet, 2010)
L’ethnopharmacognosie est une discipline récente mise au point par Joseph Kerharo dans les
années 1960. C’est durant une affectation au Niger en 1938, que ce pharmacien militaire
parti à la découverte de la brousse, a rencontré des guérisseurs africains. Il se passionne
alors pour l’étude des pharmacopées africaines traditionnelles. Lors d’un deuxième séjour
en Afrique en 1962, Joseph Kerharo collabore avec l’anthropologue Louis Vincent Thomas
pour étudier les rites des guérisseurs sénégalais. Professeur de pharmacognosie à cette
époque, il décide de mettre en avant la dimension sociale de l’acte médical. Il rédige alors
l’ouvrage La médecine et la pharmacopée des Diola de Basse Casamance, qui propose une
nouvelle méthodologie pour analyser les remèdes traditionnels. Les bases de
l’ethnopharmacognosie sont ainsi posées.
6.3 Application à la science vétérinaire
6.3.1 Définition de la science ethnovétérinaire
La médecine ethnovétérinaire a été définie par Mc Corkle en 1995 comme « une étude
globale et interdisciplinaire du savoir local et des compétences associées, des pratiques,
croyances, praticiens et structures sociales relatives à la médecine et à l’élevage des
animaux de rente ou de travail, toujours en vue d’un développement utile ou concret au sein
de la production de bétail et des systèmes de moyen de subsistance, et dans le but ultime
d’augmenter le bien être humain via l’augmentation des bénéfices tirés de l’élevage
(traduction de l’auteur) ». Cornillet, 2012, définit une étude ethnovétérinaire plus
simplement comme « l’étude des pratiques reliées à l’élevage et à la santé animale au sein
d’une société humaine. »
6.3.2 Histoire et objectifs de la médecine ethnovétérinaire (Cornillet, 2012)
C’est à partir des années 1980 que l’intérêt des acteurs de la santé animale se porte vers la
science ethnovétérinaire. Ce sont tout d’abord des équipes scientifiques des pays
développés qui publient sur le sujet, bientôt rejoints par des équipes issues des pays en voie
de développement. L’enjeu est double : recenser les pratiques traditionnelles vétérinaires
pour en laisser une trace écrite et les revaloriser avant qu’elles ne se perdent. En effet, ces
pratiques sont souvent transmises de génération en génération par voie orale et les jeunes
générations se désintéressent de plus en plus de ces savoirs ancestraux. De plus, avec
l’avancée de la médecine moderne, les scientifiques ont pris conscience que le système de
santé conventionnel dans les pays occidentaux n’était peut être pas toujours la solution la
plus durable pour la santé animale dans les pays en voie de développement. La médecine
vétérinaire traditionnelle représente donc une alternative à la médecine moderne dans les
pays en voie de développement, où le maillage vétérinaire et l’accès aux soins des animaux
peuvent être problématiques. Elle est de plus remise au goût du jour dans les pays
développés, où une prise de conscience est en train de s’effectuer, au niveau du
consommateur comme au niveau de l’éleveur. On assiste aujourd’hui à une demande
émergente de produits alimentaires sains et d’un élevage respectueux de l’environnement.
37
6.4 Démarche d’ethnopharmacognosie véterinaire
L’ethnopharmacognosie vétérinaire, bien que n’ayant pas de définition exacte, constitue
donc une part importante de l’étude ethnovétérinaire. On pourrait la définir comme « la
collecte et l’étude des remèdes vétérinaires traditionnels au sein d’une population, dans
l’objectif de valider scientifiquement la pertinence des usages thérapeutiques traditionnels
relatifs à l’élevage ».
Cette approche multidisciplinaire se situe à la croisée de la médecine vétérinaire et de
l’anthropologie. Elle consiste bien sûr en la collecte de remèdes traditionnels vétérinaires
mais également en la compréhension du contexte socioculturel dans lequel ces remèdes
sont utilisés (Coquart, 2013).
Il faut en premier lieu ainsi apprendre à connaître la population étudiée avant de
s’intéresser aux pratiques ethnovétérinaires en tant que telles. C’est-à-dire s’intéresser à
l’histoire du peuple, à sa religion et ses traditions, à son mode de vie et à la relation qu’il
entretient en règle générale avec les animaux et la nature, pour pouvoir se permettre
d’essayer de comprendre par la suite leurs recettes et remèdes traditionnels.
Puis dans un second temps, s’intéresser au contexte de l’élevage dans la zone, à
l’importance de celui-ci pour les populations concernées ainsi que les enjeux et
problématiques auxquels il doit faire face. C’est seulement après avoir effectué les deux
premières étapes qu’il est possible de recueillir les remèdes traditionnels, en ayant un
premier aperçu de leur utilisation au sein de la population. Les deux premières étapes se
poursuivront tout le long de l’étude, en parallèle de la collecte d’informations concernant la
médecine traditionnelle.
L’étape suivante à valider scientifiquement les données recueillies. Il existe plusieurs façons
de valider les recettes traditionnelles : efficacité perçue par les éleveurs, importance de leur
utilisation sur le terrain, recherches bibliographiques, évaluations en laboratoire ou essais
cliniques sur le terrain.
La dernière étape de la démarche d’éthnopharmacognosie vétérinaire consiste à restituer le
travail effectué aux éleveurs et acteurs de la santé animale au sein de la population. Cette
étape de valorisation et d’immersion dans la communauté fait partie intégrante de la
démarche. (Cornillet, 2012)
7. Présentation du projet d’éthnopharmacognosie vétérinaire au Cambodge et des différents
organismes y participant.
7.1. Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (www.avsf.org)
7.1.1 Présentation générale de l’association
Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF) est une association française de solidarité
internationale reconnue d’utilité publique qui agit depuis 1977 pour soutenir l’agriculture
paysanne dans le monde. Elle est issue de la fusion en 2004 du Centre International de
Coopération pour le Développement Agricole (CICDA) et de Vétérinaires Sans Frontières
(VSF). Deux associations de solidarité internationale créées en 1977 et 1983. AVSF est
présent dans vingt pays (en Asie, en Amérique centrale et du Sud, aux Caraïbes et en
38
Afrique) où elle y mène 75 projets de développement et d’aide aux agriculteurs locaux.
L’association emploie 300 salariés, dont 85 % sont issus des pays où sont menés les projets.
Ces projets sont réalisés par des professionnels de l’agriculture, de l’élevage et de la santé
animale. Ils soutiennent les initiatives des communautés paysannes menacées par
l’exclusion et la pauvreté, pour leur permettre d’obtenir de meilleures conditions de vie,
mais aussi de gérer durablement les ressources naturelles dont elles dépendent. En
participant ainsi au développement socio-économique de leur territoire, les familles ne
souffrent plus de la faim et les paysans peuvent vivre de leur terre et de leurs troupeaux,
tout en préservant leurs droits et leur environnement.
Pour plus d’information, il est possible de consulter le site web de l’association.
7.1.2 Présentation de AVSF Cambodia
AVSF est présent au Cambodge depuis 1991. Après un appui technique en élevage à
l’Université Royale de l’Agriculture de Chamkar Dong, AVSF a formé le réseau de VAHW pour
pallier un manque de services vétérinaires dans les villages : plus de 500 auxiliaires
vétérinaires de santé animale ont été formés par AVSF et sont aujourd’hui reconnus par l’
État. Depuis 1997, AVSF Cambodia a diversifié sa coopération en apportant services et
conseils aux familles paysannes génératrices de revenus : réparation des systèmes
d’irrigation, installation de banques villageoises de riz, soutien à la production maraîchère et
diffusion des techniques d’agro-écologie. AVSF soutien aussi le développement
d’associations paysannes pour qu’elles prennent en charge les services utiles à leur village,
comme la gestion autonome des banques de riz par exemple. De nombreuses formations à
l’élevage et à la santé animale sont dispensées au sein des familles paysannes soutenues par
AVSF.
7.2 Heifer international (www.heifer.org)
7.2.1 Présentation générale de l’association
Heifer international est une association américaine de solidarité internationale créée par
Dan West il y a plus de 70 ans. Son objectif est de travailler avec les communautés rurales
pour faire reculer la pauvreté et la faim dans le monde.
Heifer international est présent dans plus de trente pays à travers le monde et travaille en
partenariat avec des associations non gouvernementales locales et internationales. Heifer
responsabilise les familles paysannes en leur confiant des animaux à élever. Ces animaux
représentent un revenu sûr et des produits agricoles (lait, œufs ou miel) qui peuvent être
consommés ou vendus sur le marché. La devise de l’association et le cœur de ses actions
est : « Transmettre le don ». Chaque famille recevant un animal d’élevage doit offrir la
première femelle qui naît à une autre famille. La famille s’engage aussi à partager la
formation d’éleveur qu’elle a reçue avec d’autres familles du village. Le but de ces projets
est d’à terme permettre l’autonomie des éleveurs en leur fournissant les outils et les biens
nécessaires.
7.2.2 Présentation de Heifer Cambodia
39
Par une approche globale de développement rural, Heifer Cambodia encourage les familles
paysannes à s’impliquer dans le développement de leur communauté. Pour commencer, les
familles reçoivent un ensemble de biens agricoles comme une vache laitière ou deux
porcelets, des fourrages, des graines de légumes ou des pieds de manioc. Les familles sont
ensuite formées à l’agriculture et à l’élevage dans le but d’augmenter leur productivité,
d’avoir accès aux marchés et de pouvoir vivre de leurs activités. Des groupes d’entraide ainsi
que des coopératives ont aussi été créées.
7.3 Contexte de l’étude
Les pratiques ethnovétérinaires (ainsi que la médecine traditionnelle) ont toujours fait partie
intégrante de l’élevage au Cambodge. Cependant, ce savoir ancestral a souffert de
l’extermination d’une partie de la population (notamment des savants) et du bétail durant le
régime des Khmers rouges. De plus, l’absence de transmission et le désintérêt des nouvelles
générations d’éleveurs envers la médecine traditionnelle limitent la diffusion de cette
dernière. Enfin, les importations de médicaments de synthèse à faible coût provenant du
Vietnam expliquent également la diminution de l’utilisation des remèdes traditionnels pour
soigner les animaux. Néanmoins, ces médicaments de synthèse, si bon marché soient-ils,
sont souvent d’origine inconnue ou d’une qualité douteuse. Le manque de maillage
vétérinaire d’une part, et la faible qualification de certains professionnels de la santé
animale d’autre part, sont à l’origine d’une mauvaise utilisation de ces médicaments de
synthèse : mauvais résultats sur la santé de l’animal, gestion peu écologique de l’élevage et
risque pour la santé publique, sont autant de risques que court l’éleveur cambodgien
lorsqu’il utilise les médicaments de synthèse à mauvais escient.
L’augmentation de la population au Cambodge et son ouverture sur le marché
internationale entrainent une augmentation de la demande en produits d’origine animale.
Les élevages Cambodgiens répondent à cette demande en intensifiant leurs élevages et en
augmentant le nombre d’animaux. Mais ces changements ne sont pas sans danger. Depuis
une dizaine d’années le Cambodge a d’ailleurs vu de nombreuses épidémies de maladies
infectieuses se propager au sein de ses élevages (grippe aviaire, fièvre aphteuse).
C’est dans ce contexte de perte de savoir ancestral, confronté à une utilisation non
raisonnée des médicaments de synthèse et à un élevage en pleine mutation, que des
associations telles qu’AVSF ou Heifer international s’intéressent à la revalorisation des
pratiques traditionnelles vétérinaires. Ces remèdes ont un véritable potentiel au niveau
préventif, comme au niveau curatif. En effet, ils ont un faible prix de revient et une
disponibilité importante : les produits d’origine végétale sont disponibles directement dans
les jardins, aux abords des villages ou dans les forêts environnantes. De plus, ils sont gratuits
et à la disposition des éleveurs. Ils sont de plus respectueux de l’environnement et de la
santé publique. Cependant l’absence de références sérieuses ou d’études scientifiques à
propos de leur efficacité réelle, freinent les vétérinaires, VAHW ou autres interlocuteurs des
éleveurs (tels que Heifer international ou AVSF) à conseiller ces remèdes.
40
41
42
DEUXIEME PARTIE : ÉTUDE PERSONNELLE :
ETHNOPHARMACOGNOSIE VÉTÉRINAIRE EN ÉLEVAGE
AVICOLE, BOVINÉ ET PORCIN AU CAMBODGE
43
44
1. Matériel et méthode
1.1 Objectifs de l’étude, méthodologie générale et résultats attendus
Les objectifs généraux de cette étude sont doubles : Premièrement éviter la perte de savoir
en recueillant les remèdes traditionnels auprès des éleveurs pour laisser une trace écrite de
ces recettes qui se transmettent généralement oralement de génération en génération. Ce
savoir représente un patrimoine du peuple khmer qu’AVSF, dans une démarche de
développement local et durable, aimerait préserver. Deuxièmement valoriser ce savoir
traditionnel en santé animale pour ensuite le retourner aux éleveurs khmers. La médecine
traditionnelle présente un réel intérêt dans les pays en voie de développement. En plus des
avantages économiques et sanitaires développés plus haut (disponibilité, faible coût, respect
de l’environnement), elle représente une véritable alternative à la médecine moderne dans
un contexte d’élevage moins intensif. En effet, la médecine traditionnelle peut parfaitement
répondre aux besoins d’un élevage aux performances moins productives que ce que nous
pouvons connaître en Europe.
Les objectifs spécifiques de cette étude sont les suivants :
• Recenser les pratiques traditionnelles et les plantes médicinales utilisées en santé
animale auprès des éleveurs khmers.
• Rechercher dans la littérature scientifique les propriétés pharmacologiques des
plantes recensées sur le terrain pour « valider » leur usage et participer au processus
de revalorisation des remèdes traditionnels.
• Classer les plantes en fonction de leur validation scientifique pour pouvoir conseiller
aux éleveurs l’usage de plantes dont l’efficacité est connue et promouvoir les
pratiques les plus intéressantes.
• Diffuser les résultats de l’étude à tous les éleveurs soutenus par AVSF et Heifer
Cambodia intéressés par la médecine traditionnelle vétérinaire.
• Rechercher des pistes de développement pour la réalisation d’essais cliniques pour
étudier l’efficacité de certaines plantes dans les conditions d’élevage du Cambodge.
Les résultats attendus sont :
d’une part la rédaction d’une thèse portant sur l’ethnopharmacognosie vétérinaire dans les
élevages cambodgiens et qui présente le classement des plantes en fonction de leur
potentiel médicinal;
d’autre part la réalisation d’un fascicule de bonne utilisation des plantes médicinales à
l’attention des éleveurs soutenus par AVSF et Heifer Cambodia. Ce fascicule sera traduit en
anglais et en khmer et sera mis à la disposition des éleveurs intéressé ainsi qu’utilisé lors des
formations
des
VAHW.
La méthodologie choisie est celle réalisée lors de toute étude d’ethnopharmacognosie et qui
a été présentée dans la première partie. Cette dernière est toutefois adaptée à l’élevage et à
la médecine vétérinaire et se divise en plusieurs points :
- Le travail d’enquête en lui même qui consiste en la collecte des pratiques traditionnelles
vétérinaires et en l’identification des plantes recensées.
45
- Le travail de recherche bibliographique : tout d’abord recherche dans la bibliographie
khmère puis dans la bibliographie scientifique internationale.
- Le classement des plantes en fonction de leur potentiel médicinal. Cette méthode a été
inspirée de celle développée par Fleuretin et Pelt en 1984.
- La restitution des résultats auprès d’AVSF et Heifer et des éleveurs intéressés.
1.2
Travail d’enquête auprès des familles paysannes
1.2.1 Préparation du travail
Le travail de terrain a été divisé en deux périodes entre juillet 2013 et décembre 2014. Une
première période de trois semaines a été réalisée en juillet 2013 pour permettre de se
familiariser avec les différents participants du projet, de comprendre le contexte de l’élevage
et les problématiques et objectifs de l’étude. La deuxième période a duré cinq mois, de juin
à novembre 2014 et a permis de mettre en place le protocole et de réaliser les interviews,
l’identification des plantes et le travail de recherche bibliographique dans la littérature
khmère.
La préparation du travail d’enquête est une étape primordiale qu’il ne faut pas négliger sous
peine d’entacher la qualité des interviews. Elle consiste en un travail de socialisation du
projet aux éleveurs mais aussi aux partenaires de travail. Après s’être familiarisé avec le
contexte de l’élevage, les relations entre VAHW et éleveurs et s’être rendu compte de la
place de la médecine traditionnelle dans les soins aux animaux, il faut ensuite présenter et
expliquer le projet aux communautés paysannes et aux VAHW. Le but de cette étape de
socialisation est d’adapter le plus possible le projet aux besoins des éleveurs. Il faut garder
en tête que ce sont eux les bénéficiaires premiers de cette étude. Cette étape permet aussi
de gagner la confiance des éleveurs, parfois réticents à délivrer leur savoir ancestral. Il ne
faut pas hésiter à bien prendre le temps d’expliquer les objectifs et limites de l’étude pour
ne pas laisser de doutes quant à l’utilisation des données récoltées. Cette étape de
socialisation a principalement été réalisée par les responsables terrain d’AVSF car il est
préférable qu’elle soit faite par des professionnels présents sur la zone d’étude depuis
longtemps, en qui les éleveurs ont confiance.
1.2.2 Choix du cadre de l’enquête
Les provinces choisies sont celles dans lesquelles AVSF travaille et soutient les familles
paysannes depuis plus de dix ans. Des liens de confiance unissent les éleveurs et les
représentants d’AVSF, facilitant le travail d’enquête. Sur les dix provinces retenues, nous
nous déplacerons dans neuf d’entre elles pour des questions de logistique. En ce qui
concerne le choix des espèces étudiées, nous avons pris la décision d’étudier les quatre
espèces d’intérêt pour AVSF et Heifer international et les plus représentées dans l’élevage
cambodgien : Poules, bubalins, bovins et porcins. Les buffles et les bovins seront regroupés
sous le terme de bovinés. Canards et chèvres ne seront pas étudiés.
La sélection des personnes à rencontrer pour l’enquête a été réalisée par les équipes
représentantes d’AVSF et de Heifer pendant la période entre les deux séjours. En même
temps que le travail de socialisation, les « field officers » ont présélectionné les personnes
utilisant la médecine traditionnelle pour soigner leurs animaux dans le but de réaliser les
futurs entretiens. Il est ressorti de cette pré-étude qu’il n’existait pas de tradipraticien
46
vétérinaire spécialisé et même qu’aucune VAHW interrogée ne conseillait de plantes
médicinales aux éleveurs. Seuls les éleveurs eux-mêmes utilisent la médecine traditionnelle
sur leurs animaux, avant d’appeler le VAHW.
Les équipes d’AVSF et Heifer ont donc présélectionné une trentaine d’éleveurs pratiquant la
médecine traditionnelle dans les villages soutenus par AVSF et Heifer en vue de futurs
entretiens.
1.2.3
Déroulement des entretiens
Les entretiens sont réalisés à l’aide d’un traducteur et d’un représentant d’AVSF ou Heifer. Il
est important d’avoir un représentant pour chaque entretien afin d’être accompagné par
une personne connue de l’éleveur et en qui il a confiance. Les entretiens sont dirigés selon
un mode semi-directif sur la base d’un questionnaire. La discussion est basée sur quelques
questions ouvertes posées par l’interlocuteur, qui laisse ensuite la parole à l’éleveur. Le
questionnaire est présent pour s’assurer qu’aucun point primordial n’ait été oublié pendant
l’entrevue. Quatre points sont abordés durant chaque entretien : fonctionnement général
de l’élevage, type de maladies rencontrées, remèdes traditionnels utilisés et discussion sur
l’utilisation de la médecine traditionnelle.
La première partie est nécessaire pour introduire l’étude et pour s’intéresser à l’élevage
dans sa globalité: élevage plus ou moins intensif, densité d’animaux, interactions entre les
différentes espèces et conduite d’élevage nous permettent de situer celui-ci par rapport à
un contexte sanitaire précis.
La deuxième partie concernant les maladies est primordiale car elle permet de comprendre
les problématiques sanitaires de l’élevage et de savoir contre quels pathogènes les éleveurs
tentent de lutter à l’aide de médecines traditionnelles ou modernes.
En ce qui concerne les remèdes traditionnels utilisés, l’entretien est un peu plus dirigé pour
être sûr de ne rien oublier :
-composition (il est important de savoir si les plantes sont utilisées seules ou en
association),
- origine de la plante (sauvage ou cultivée),
- partie de la plante utilisée (plante entière ou non),
- formulation et conservation,
- indication et posologie,
- Origine du remède c’est-à-dire de qui l’éleveur tient cette recette.
La dernière partie est quant à elle moins directive et permet de comprendre les motivations
de l’éleveur à utiliser des remèdes traditionnels : avantages, inconvénients, critères de choix
entre plantes médicinales ou médicaments de synthèse.
En ce qui concerne la méthode d’interrogation, il est important de poser le plus de questions
possibles et surtout de les reformuler si elles n’ont pas été comprises de la bonne manière.
L’entretien ne doit pas non plus être trop direct et il faut laisser le temps à l’éleveur de
répondre et de réfléchir avant de parler. Le questionnaire type utilisé est représenté en
annexe 1.
1.3 Identification des plantes
À chaque entrevue, un échantillon de la plante décrite par l’éleveur est collecté et pris en
photo. Lorsque cela est possible, nous demandons à voir la plante dans son milieu naturel,
pour permettre une meilleure identification à l’aide d’autres parties de la plante non
47
apportées par l’éleveur (fleurs, fruits ou tronc par exemple).L’identification de la plante est
réalisée en grande majorité directement sur le terrain grâce à deux herbiers: Flore
photographique du Cambodge de LETI M, HUL S, FOUCHÉ J-G et al. et Plantes utilisées au
Cambodge de DY PHON P. Ces ouvrages ont été d’une aide précieuse car ils contiennent la
traduction khmère, anglaise, française et le nom scientifique des plantes rencontrées ainsi
qu’une petite monographie avec photographies. Les quelques plantes non identifiées sur le
terrain ont été rapportées à Phnom Penh pour une identification plus poussée avec l’aide de
l’ensemble des équipes d’AVSF.
1.4 Classement des plantes recensées sur le terrain en fonction de leur potentiel
médicinal et validation de leur utilisation traditionnelle
La méthode de classement des plantes médicinales utilisée dans cette étude est inspirée de
celle de Fleurentin et Pelt rédigée en 1984 (Fleuretin et Pelt, 1984). Cette méthode vise à
classer les plantes dont l’intérêt thérapeutique et économique est important pour le pays.
Elle est ici adaptée à l’intérêt qu’ont les plantes médicinales pour les éleveurs soutenus par
AVSF et Heifer. La méthode présentée dans cette étude est donc personnelle et n’est pas
officielle. Elle résulte des choix de l’auteur pour tenter de classer les plantes recensées sur le
terrain en fonction de leur potentiel médicinal et des différentes valorisations possibles de
celles-ci.
Le classement choisi pour différencier les plantes médicinales repose sur une association de
trois critères : l’état de conservation, le fondement culturel et les propriétés
pharmacologiques des espèces.
1.4.1 L’état de conservation
Pour chaque espèce, son aire de distribution, son écologie et sa répartition géographique
sont recherchées.
1
préoccupation
géobotanique
mineure
Les espèces sont ensuite classées en différentes
catégories en fonction de leur état de
conservation (représentées dans la figure 8)
Groupe 1 : Espèces classées préoccupation mineure.
Groupe 2 : Espèces classées préoccupation majeure.
2
Facteurs de
conservation
Figure 8 : Classement des plantes en fonction de leur
état de conservation
Les plantes du groupe 1 sont des plantes qui peuvent être sauvages ou cultivées mais qui ne
sont ni endémiques du Cambodge ni considérées comme menacées.
Le groupe 2 se construit pas opposition au groupe 1 et est constitué d’espèces présentant
une préoccupation géobotanique soit par leur caractère endémique du Cambodge, soit par
leur état de conservation considéré comme menacé ou quasi-menacé.
48
En effet, une plante endémique du Cambodge est une plante qui a une aire de distribution
limitée à celui-ci. Ce sont donc des plantes spécifiques du pays, ce qui les rend à la fois
spéciales mais aussi plus vulnérables à l’extinction (aquaportail, 2015). Elles peuvent être
conseillées aux éleveurs si elles sont largement répandues dans l’aire de distribution de
l’espèce mais il faut informer l’éleveur du caractère endémique de celle-ci. En revanche, une
espèce protégée ne peut être conseillée aux éleveurs si on veut les aiguiller vers une
utilisation raisonnée et durable de ces plantes. Le statut « espèce menacée ou quasimenacée » est donné par la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la
Nature (UICN). Cette liste est l’inventaire le plus complet de l’état de conservation global des
espèces végétales et animales (www.iucn.com).
Il est donc nécessaire de prendre en compte les informations concernant l’écologie et l’aire
de distribution des espèces dans une étude ethnobotanique responsable car elles peuvent
représenter un frein à leur utilisation.
1.4.2 Le fondement culturel
Pour chaque espèce de plante recensée, on recherche ses utilisations décrites en matière de
médecine traditionnelle. Cette recherche est menée à la fois dans la littérature humaine et
dans la littérature vétérinaire, khmère et internationale. Les espèces qui présentent une
originalité culturelle vétérinaire sont celles dont aucune référence dans les pratiques
traditionnelles vétérinaires n’a été trouvée.
originalité
culturelle
3
Facteurs culturels
4
5
Nous pouvons ainsi classer les espèces en plusieurs
catégories:
Groupe 3 : Espèces dont aucune référence vétérinaire ou
humaine n’a été trouvée.
Groupe 4 : Espèces dont aucune référence vétérinaire n’a
été trouvée mais dont une/des utilisations à visée humaine
ont été recensée(s).
Groupe 5 : Espèces utilisées traditionnellement en
médecine vétérinaire et humaine.
Les espèces du groupe 3 présentent une originalité
culturelle.
Figure 9 : Classement des plantes en fonction du fondement culturel.
1.4.3 Les propriétés pharmacologiques
Un recensement des travaux et publications sur les propriétés pharmacologiques de chaque
espèce a été réalisé. Les recherches bibliographiques ont tout d’abord été réalisées dans la
littérature khmère à l’institut français de Phnom Penh. Elles ont ensuite été menées en
France dans les bases de données suivantes : PUBMED/MEDLINE, Science direct, CAB
Abstracts, eBook Collection, Food Science Source, FSTA - Food Science and Technology
Abstracts et GreenFILE. Par manque de temps, les connaissances chimiques concernant les
plantes (chimiotaxonomie, principes actifs) ne seront pas abordées dans cette étude par
peur de ne pouvoir être exhaustif. Lorsque des revues scientifiques récentes résumant les
49
propriétés pharmacologiques de certaines espèces ont été trouvées, elles ont été utilisées
comme base pour la recherche des ces propriétés. Les propriétés non regroupées dans ces
revues (soit plus récentes que les revues, soit non citées dans celles-ci) sont ensuite
rajoutées à la monographie.On peut par la suite classer les espèces selon leurs propriétés
pharmacologiques démontrées.
6
originalité
pharmacologique
7
8
Facteurs pharmacologiques
Groupe 6 : Espèces dont les propriétés
pharmacologiques n’ont pas encore été étudiées à
ce jour.
Groupe 7 : Espèces dont certaines propriétés
pharmacologiques ont fait l’objet de publications
scientifiques.
Groupe 8 : Espèces du groupe 7 dont certaines
propriétés ont été testées dans des études cliniques
sur les animaux d’élevage. On se focalisera sur les
animaux de production d’intérêt pour cette étude,
c’est-à-dire les bovinés, les volailles et les porcins.
Les espèces du groupe 6 présentent une originalité
pharmacologique.
Figure 10 : Classement des plantes en fonction des propriétés pharmacologiques.
1.4.4 Analyse combinatoire et classement des plantes résultant
L’analyse combinatoire des différentes originalités permet de définir plusieurs groupes de
plantes classées en fonction de leur potentiel médicinal utilisable par les éleveurs
cambodgiens. Ces combinaisons permettent aussi de différencier les groupes selon les
possiblités de valorisation de ces plantes.

Le groupe A
-
Définition: Il est constitué des espèces ayant l’originalité culturelle et
pharmacologique et dont les espèces ne sont pas menacées. Ce sont donc des
plantes encore complètement inconnues des pratiques ou études de médecine
traditionnelle.
Utilisation dans notre étude: On ne peut rien conclure de leur potentiel médicinal
donc les espèces du groupe A ne seront pour l’instant pas conseillées aux éleveurs.
Possibilité de valorisation ultérieure: Une étude fondamentale pourra être entreprise
ultérieurement, c’est-à-dire des recensements de leur utilisation ainsi que des études
in vitro, in vivo et des essais cliniques sur les propriétés chimiques et
pharmacologiques pourront être menés.
-

Le groupe B :
-
Définition: Il est constitué des espèces non menacées ayant une
originalité pharmacologique ; c’est-à-dire les espèces dont les propriétés
pharmacologiques n’ont pas été étudiées ou peu étudiées (moins de trois études
50
-
-
recensées). En revanche, des références en matière d’utilisation traditionnelle ont
été décrites. La tradition de leur utilisation au sein des communautés est une
validation de leur potentiel médicinal.
Utilisation dans notre étude: Les espèces du groupe B peuvent être conseillées aux
éleveurs si leur utilisation décrite dans la littérature est en adéquation avec celle
retrouvée sur le terrain.
Possibilité de valorisation ultérieure: Des études chimiques et pharmacologiques sur
les espèces de ce groupe pour explorer leurs propriétés pharmacologiques pourront
être menées.

Le groupe C :
-
Définition: Il se compose des plantes non menacées qui n’ont pas d’originalité
culturelle et pharmacologique, c’est-à-dire qui sont déjà utilisées traditionnellement
et dont les propriétés pharmacologiques sont documentées.
Utilisation dans notre étude: Ces espèces peuvent être conseillées aux éleveurs car
de nombreuses études et pratiques traditionnelles valident leur usage.
Possibilité de valorisation ultérieure: Ces espèces pourraient faire l’objet d’un essai
clinique sur les animaux de production d’intérêt (bovinés, porcins et volailles) dans
les conditions d’élevage au Cambodge. Ce genre d’essai clinique permettrait de voir
si les propriétés des plantes démontrées en laboratoire sont retrouvées en
conditions de terrain.
-

Le groupe D :
-
Définition: Ce sont des plantes qui sont classées menacées ou quasi-menacées.
Utilisation dans notre étude: Même si elles font l’objet de publications
pharmacologiques ou qu’elles sont depuis longtemps utilisées pour le soin des
animaux, nous ne les recommanderons pas aux éleveurs. En effet, le travail de
valorisation de cette étude repose aussi sur le respect de la biodiversité. L’utilisation
durable des plantes médicinales ne doit pas altérer la représentativité des espèces.
Possibilité de valorisation ultérieure: Il est possible de rechercher des plantes du
même genre ou de la même famille qui pourraient avoir les mêmes propriétés
pharmacologiques utilisables en médecine traditionnelle mais qui ne sont pas
menacées.
-
La figure 11 résume les différents groupes et leur combinaison.
51
Figure 11 : Représentation du classement de valorisation des plantes médicinales
2. Résultats
2.1 Analyse des remèdes recensés sur le terrain
Trente-six entretiens ont été réalisés avec des éleveurs dans huit provinces du Cambodge.
Dans ces entretiens, nous avons recensé 113 remèdes traditionnels vétérinaires utilisés dans
le traitement et la prévention des maladies des volailles, bovinés et porcs. Ces remèdes sont
composés de 80 plantes différentes, de six animaux (scorpion, serpent, centipède, fourmis,
poissons et crabe) et de quelques autres produits divers (charbon, oeuf, plastique et
fourmilière).
2.1.1 Répartition géographique
La répartition des entretiens et des remèdes recensés en fonction des provinces est
représentée dans les figures ci-dessous.
52
Figure 12: Répartition des entretiens dans les huit provinces concernées par le projet
Figure 13 : Répartition des recettes dans les huit provinces concernées par le projet
On peut remarquer que la province de Preah Vihear, au Nord du pays, est celle dans laquelle
nous avons recensé le plus de remèdes traditionnels vétérinaires (30% du total des
remèdes). À cette interrogation, les équipes terrain d’AVSF répondent que Preah Vihear est
une province reculée, dont les voies de communication et de transport encore peu
développées limitent l’accès aux villages. Y vivent donc des éleveurs moins sensibles au
développement du marché du médicament vétérinaire et qui se reposent encore beaucoup
sur la médecine traditionnelle pour soigner leurs animaux.
53
2.1.2 Répartition entre espèces concernées
La répartition des remèdes en fonction des espèces de destination (poules, porcins et
bovinés) est représentée dans le tableau suivant.
Tableau 2: Répartition des remèdes traditionnels en fonction des espèces de destination
Espèces
Nombre de recettes
% des recettes
Volailles (élevage poules mixtes)
57
50,4
Bovinés
46
40,7
Porcs
10
8,9
Total
113
100
On remarque que plus de la moitié des recettes traditionnelles sont utilisées en élevage
avicole. Les éleveurs justifient ces pratiques par le coût du médicament vétérinaire: s’il peut
être justifié pour un animal de valeur comme une vache ou un buffle de travail, il l’est moins
pour une volaille. Ils préfèrent utiliser des plantes médicinales voire perdre des animaux
plutôt que de se procurer des médicaments de synthèse qu’ils trouvent souvent onéreux. En
ce qui concerne l’élevage de bovinés, il faut remarquer que sur les 46 recettes recensées,
93% d’entres elles sont à destination des bovins, contre 7% pour les buffles. D’après les
éleveurs, les buffles sont des animaux rustiques et moins sensibles aux maladies que les
bovins. Pour finir, si la médecine traditionnelle semble moins présente en élevage porcin,
c’est aussi le cas de la médecine moderne. En effet, lors des visites d’élevages porcins, la
plupart des éleveurs décrivaient des animaux en bonne santé, qu’ils ne traitaient
qu’occasionnellement.
2.1.3 Les différents modes d’administration et préparation des remèdes
• La distribution de plantes fraîches dans la nourriture
Elle est utilisée essentiellement en élevage avicole et en élevage porcin. La distribution est
hebdomadaire et il faut s’assurer que les plantes soient bien fraîches.
• Disposition des plantes fraîches dans le poulailler
Ce mode d’administration est utilisé pour les plantes ayant un effet anti-parasitaire externe
et insecticide. Les plantes doivent être cueillies bien fraîches et sont changées tous les
quinze jours.
 Le sirop
Le sirop est un mode de préparation dans lequel les plantes fraiches sont broyées puis
laissées à macérer dans une grande quantité de sucre de palme. Ce sucre, à forte
concentration, permet une meilleure conservation du remède. Le sirop est ensuite donné
oralement ou mélangé dans l’eau de boisson des animaux.
54
•
La macération aqueuse
Il s’agit de découper en petits morceaux les parties de la plante
voulues puis de les laisser macérer dans de l’eau froide (extraction
aqueuse des principes actifs). En élevage avicole, la macération
aqueuse est le mode d’administration le plus utilisé. Elle est réalisée
directement dans l’abreuvoir avec l’eau de boisson des animaux.
Dans ce cas-là, les plantes sont changées régulièrement, entre tous
les deux à 15 jours. La macération aqueuse peut aussi être utilisée
pour obtenir un jus que l’on peut appliquer sur les lésions cutanées.
Elle est alors laissée une dizaine de jours à l’ombre à macérer avant
d’être utilisée.
Figure 14 : Exemple de macération aqueuse en élevage avicole
•
La teinture mère
Les plantes fraîches sont découpées, puis placées dans de
l’alcool de riz e laissées à macérer pendant 3 semaines à
l’ombre (extraction alcoolique des principes actifs). Après avoir
été filtrée, la teinture peut ensuite être utilisée pendant 2 à 3
mois. Ce mode de préparation est très souvent utilisé dans
tous les types d’élevage. Elle est ensuite administrée
oralement ou localement.
Figure 15 : Exemple de teinture mère
•
Le jus de plantes broyées
Les plantes sont broyées ensemble dans de l’eau, puis le jus est extrait. Il est ensuite utilisé
par voie orale ou locale. Il ne se conserve pas et doit être utilisé directement après
préparation.
•
Application locale et cataplasme
Elle permet de soigner les blessures et les inflammations
externes. Les plantes sont broyées puis appliquées
localement sur les zones enflammées ou irritées. Elles
peuvent être fixées pour en faire un cataplasme.
Figure 16: Cambodgienne réalisant un cataplasme
55
• L’infusion
Les plantes fraîches sont découpées en petits morceaux puis placées dans de l’eau bouillante
pendant 5 à 6 minutes (extraction aqueuse). Le mélange est ensuite filtré et donné
oralement. L’infusion ne se conserve pas et est utilisée directement après avoir été
préparée.
• La décoction
Les plantes fraîches sont découpées, placées dans de l’eau froide, puis bouillies pendant 10 à
15 minutes (extraction aqueuse). Le mélange est ensuite filtré et utilisé par voie orale. C’est
une méthode très souvent utilisée qui diffère de l’infusion car elle permet d’extraire des
principes actifs contenus dans les écorces et les racines. En revanche, comme l’infusion elle
ne peut pas être conservée et doit être utilisée directement après avoir été préparée.
2.2 Classement des plantes recensées sur le terrain en fonction de leur potentiel médicinal
Sur les 80 plantes recensées, 72 ont fait l’objet d’une identification précise. Les huit plantes
restantes n’ont pas pu être correctement identifiées et il a été décidé de ne pas les inclure
dans l’étude. Chaque plante a ensuite fait l’objet d’une recherche bibliographique
concernant les trois facteurs pris en compte pour le classement (facteur de conservation,
culturel et pharmacologique). L’ensemble des 72 plantes identifiées, leur nom scientifique,
noms d’usage en anglais et en français, ainsi que leur famille et leur groupe (A, B, C ou D),
sont consultables en annexe 2. Le classement des plantes en fonction de leur groupe est
représenté dans la figure ci-dessous.
Figure 17: Classement des plantes recensées en fonction de leur potentiel médicinal
Nombre de plantes dans chaque groupe
56
2.3 Maladies rencontrées et remèdes traditionnels associés
Lors de la présentation d’une étude d’éthnopharmacognosie, l’auteur peut proposer ses
résultats par l’abord des maladies ou par l’abord des plantes. En effet, il est possible soit de
présenter chaque plante une par une en décrivant toutes ses propriétés ainsi que les
affections pour lesquelles elle est utilisée, soit de décrire les maladies rencontrées sur le
terrain et d’y associer chaque plante utilisée dans leur traitement. C’est cette dernière
option qui est choisie dans notre étude. Elle nous permet ainsi de présenter succinctement
les maladies d’importance dans les élevages cambodgiens et de valider, pour chaque
maladie, les remèdes associés. Néanmoins, quiconque serait intéressé par l’ensemble des
propriétés médicinales d’une plante peut se reporter en annexe 4 pour consulter les
monographies.
Cette partie a été réalisée avec l’aide de Monsieur Yves Froelick qui a mis à disposition de
l’étude l’ensemble des documents concernant les principales maladies rencontrées en
élevages avicole, boviné et porcin au Cambodge. Ces documents ont pu compléter les
données récupérées lors des entretiens avec les éleveurs. Les maladies seront
succinctement expliquées et présentées par ordre d’importance, mais le but de cette partie
est plutôt de mettre en avant les spécificités de ces dernières liées aux élevages
cambodgiens. Ne seront détaillées uniquement les maladies d’intérêt dans notre étude,
c’est-à-dire celles décrites par les éleveurs lors des entrevues. À chaque maladie, seront
associés deux tableaux. Le premier classe les plantes utilisées par les éleveurs pour traiter la
maladie en fonction de leur fréquence d’utilisation. Le deuxième est une sélection des
remèdes les plus intéressants validés par l’étude. Pour chaque plante validée par l’étude, la
justification de sa validation est donnée. Lorsque la justification est en gras, cela signifie que
la propriété pharmacologique a été démontrée non seulement en laboratoire mais aussi lors
d’un essai clinique concernant l’espèce d’intêret.
2.3.1 Dans les élevages de bovinés
2.3.1.1 La malnutrition
La nutrition a été identifiée comme la première contrainte à l’élevage de bovinés au
Cambodge. En effet, pendant la saison des pluies, les rizières occupent toutes les terres de
pâturage et les animaux sont réduits à pâturer des herbes spontanées sur le bord des routes,
à valeur nutritive très faible. Lors de la saison de pâturage, les animaux se nourrissent
essentiellement de chaume de riz (résidus de culture dans les rizières) et doivent parcourir
de longue distance pour s’alimenter, dépensant parfois plus d’énergie que n’en apporte la
chaume. De même pour la paille de riz conservée après la récolte qui a une digestibilité et un
apport énergétique faibles (Mob et al., 2014 ; Potter et al., 2007). Les animaux sont sousnourris tout au long de l’année, amaigris et ont un système immunitaire affaibli. Le niveau
de production, ainsi que les performances en matière de reproduction sont donc faibles. En
matière de santé animale, la malnutrition accroit la sensibilité aux pathogènes environnants.
C’est dans ce contexte particulier que les parasitoses digestives s’expriment ou que les
épidémies de maladies infectieuses éclatent. D’après les éleveurs, la prévalence des
maladies est plus importante en saison sèche. D’après Mob (2014), cette différence entre
saison sèche et saison humide peut être expliquée en partie par le rôle du pâturage collectif
dans la transmission des maladies infectieuses.
57
Le signe clinique principal de la malnutrition est le mauvais état corporel des animaux. Les
éleveurs utilisent des plantes pour lutter contre l’amaigrissement des animaux. Le tableau 3
résumant les plantes utilisées lors de l’amaigrissement des animaux, sera donc placé dans ce
paragraphe sur la malnutrition même si l’amaigrissement est souvent multifactoriel et peut
être dû à une malnutrition, à des infections parasitaires ou des maladies infectieuses
occurrentes.
Tableau 3 : Plantes utilisées lors d’amaigrissement des bovinés
Groupe
Nom binomial
C
C
D
C
Borassus flabellifer
Linn
Caesalpinia sappan
Linn
Calamus salicifolius
Careya arborea roxb
Nombre de fois
nommée
3
1
1
1
Il n’y a pas de remèdes traditionnels validés par l’étude permettant de pallier la malnutrition
des animaux.
2.3.1.2 La fièvre aphteuse
La fièvre aphteuse est causée par un virus du genre Aphtovirus et de la famille des
Picornaviridae. Elle affecte tous les animaux à doigts pairs (artiodactyles), sauvages comme
domestiques. Les bovins et les bubalins y sont donc sensibles. Les animaux atteints
présentent une hyperthermie, une anorexie et une salivation. Les deux derniers symptômes
sont l’expression clinique des lésions de la fièvre aphteuse : des aphtes qui se transforment
par la suite en ulcères au niveau de la bouche (lèvres, gencives et langue). Les ulcères
peuvent aussi se retrouver sur les pieds, au niveau du bourrelet coronaire et de l’espace
interdigital à l’origine de boiteries. Les trayons sont aussi le siège de vésicules. C’est une
maladie à contagiosité extrême et incubation courte de quelques jours. Elle se transmet par
contact direct, mais surtout indirect par transmission aérienne ou par l’intermédiaire des
hommes (véhicules, chaussures…)
Au Cambodge, la fièvre aphteuse est répandue et enzootique. Cette maladie,
non réglementée dans le pays, est problématique à deux niveaux : Pour les échanges et le
commerce des animaux vivants car sa contagiosité est intense, mais aussi à l’échelle de
l’élevage lorsque les lésions situées sur les pieds empêchent l’animal de travailler dans les
champs (Knips, 2004). Les impacts de la fièvre aphteuse, sa morbidité et sa mortalité sont
souvent sous-estimés par les éleveurs Cambodgiens. Il y a les conséquences à court terme
(impossibilité de travailler dans les champs) mais aussi à long terme avec un animal qui a des
difficultés à manger et qui met du temps à regagner son poids pré-fièvre aphteuse. La
vaccination n’est pas subventionnée par le gouvernement ni obligatoire et beaucoup
d’éleveurs n’ont pas les moyens ou refusent de vacciner leurs animaux si les vaccins ne sont
pas payés par un projet de développement ou de recherche. Le taux de vaccination sur
l’ensemble du territoire était de 2,1% en 2011 (ACIAR, 2011). En raison de cette réticence,
58
les VAHW essaient d’insister sur les règles de biosécurité à appliquer lors d’une flambée de
fièvre aphteuse : limitation des mouvements du bétail mais aussi des éleveurs, solutions
alternatives au pâturage sur des terres communes, isolement des animaux malades, gestion
lors d’abattage d’animaux infectés (vêtements à usage unique, isolement de l’abattage,
brûler les produits issus de l’abattage non consommables par l’humain et ne pas les donner
en nourriture aux cochons).
Les tableaux 4 et 5 résument les plantes utilisées pour le traitement de la fièvre aphteuse
classées en fonction de la fréquence de leur utilisation et les remèdes sélectionnés après
validation par l’étude.
Tableau 4 : Recensement des plantes utilisées dans le traitement de la fièvre aphteuse en
fonction de leur fréquence d’utilisation
Groupe
Nombre de fois
nommée
Nom binomial
C
Careya arborea roxb
3
B
Antidesma ghaesembilla Gaertn
2
B
Ccratoxylan cochinchinense
2
C
Ipomoeae batatas L Lam
2
C
Alocasia macrorrhizos (L). G don
1
C
Cassia fistula
1
C
Cayratia trifolia (L.) Domin
1
A
Dalbergia nigrescens Kurz
1
D
Dialium cochinchinese Pierre
1
B
Dioscorea hipsida Dennts
1
C
Ipomoea aquatica Forssk
1
C
Litsea glutinosa (Lour) C.B. Rob.
1
C
Melaleuca cajuputi powell
1
C
Mesua Ferrera L.
1
A
Musa balbisiana colla
1
C
Nicotiana tabacum L
1
C
Passiflora foetida L
1
C
Plectranthus amboinicus (Lour.) Spreng
1
B
Shorea obtusa Wall
1
59
Groupe
Nombre de fois
nommée
Nom binomial
A
Sindora siamensis Miq
1
C
Tamarindus indica L.
1
A
Terminalia corticosa pierre
2
Tableau5 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans le traitement de la
fièvre aphteuse
Nom de la plante
Partie utilisée
Nicotiana tabacum L
Feuille
Cassia fistula
Feuille
Préparation
Administration
Posologie
Cataplasme
analgésique
une à deux fois
Application
par jour jusqu’à anti inflammatoire,
locale sur les
cicatrisante, anti
guérison des
lésions des pieds
ulcère,
lésions
antipyrétique
analgésique
anti inflammatoire,
immunostimulant
Careya arborea roxb
Ecorce
Décoction
trois fois par
Application
jour jusqu’à
locale sur les
guérison des
lésions des pieds
lésions
Melaleuca cajuputi
powell
Ecorce
Décoction
Orale
Tubercule
Jus de
plantes
broyées
Ipomoeae batatas L
Lam
Plectranthus
amboinicus (Lour.)
Spreng
Orale
Trois fois par
jour jusqu’à
guérison des
lésions
cicatrisante,
immunostimulante,
anti inflammatoire,
anti virale, anti
ulcère
anti inflammatoire,
immunostimulante
plante entière
Litsea glutinosa (Lour)
Feuille
C.B. Rob.
Validation
Jus de
plantes
broyées
Orale
une fois par
jour jusqu’à
guérison des
lésions
ant inflammatoire,
analgésique,
antipyrétique
Passiflora foetida L
plante entière
Ipomoea aquatica
Forssk
plante entière
anti inflammatoire,
anti ulcère
Musa balbisiana colla
Racine
anti ulcère et
cicatrisant
Tamarindus indica L.
Fruit
Alocasia macrorrhizos
(L). G don
Feuille
Cayratia trifolia (L.)
Domin
Feuille
Jus de
plantes
broyées
Orale
deux fois par
jour jusqu’à
guérison des
lésions
analgésique
analgésique et anti
pyrétique
anti inflammatoire
Jus de
plantes
broyées
Orale
60
Trois fois par
jour jusqu’à
guérison des
lésions
anti viral, anti
inflammatoire, anti
ulcère
Nom de la plante
Mesua Ferrera L.
Partie utilisée
Feuille
Préparation
Teinture
Administration
Posologie
Validation
Orale
Trois fois par
jour jusqu’à
guérison des
lésions
anti ulcère, anti
inflammatoire,
analgésique
2.3.1.3 La septicémie hémorragique:
La septicémie hémorragique est causée par une bactérie, Pasteurella Multocida (de type B:2
au Cambodge) qui affecte les bovins et les buffles. Elle se caractérise par une hyperthermie
intense, une détresse respiratoire avec jetage nasal qui évolue rapidement et presque
toujours vers la mort (en moins de quelques jours). On peut aussi remarquer un œdème
sous-cutané qui s’étend de la mâchoire inférieure à la poitrine, caractéristique de la maladie.
Les buffles sont plus sensibles que les bovins et montrent des signes cliniques plus
prononcés. Les taux de mortalité sont très élevés : 97% chez les bovins et 98% chez les
bubalins (ACIAR, 2011). Les éleveurs sont familiers avec cette maladie car la forte humidité
et les températures élevées du climat tropical cambodgien sont favorables au
développement de Pasteurella Multocida. Au Cambodge où la maladie est endémique, il
existe des porteurs sains qui rejettent des petites quantités d’agents pathogènes dans les
écoulements nasaux. La maladie se déclare alors souvent en début de saison des pluies
lorsque la charge de travail des animaux dans les champs est la plus importante et que l’état
général des animaux est moins bon. Les animaux réceptifs sont contaminés par contact
direct avec les porteurs sains ou par contamination de l’environnement. Ils excrètent ensuite
de nombreux bacilles dans les écoulements nasaux, les excréments et la salive (Hunter,
2006). La morbidité est donc importante et la contagion rapide. La vaccination est
subventionnée par le gouvernement à cause du taux de mortalité élevé de la maladie. Elle
est recommandée tous les six mois. Le taux de vaccination sur l’ensemble du territoire était
de 41% en 2011 et permet de diminuer la présence de la maladie sur le territoire (ACIAR,
2011).
Les tableaux 6 et 7 recensent les plantes utilisées et les remèdes sélectionnés dans le
traitement de la septicémie hémorragique. Comme la maladie est le plus souvent mortelle
pour les animaux, les éleveurs ne souhaitent pas acheter des médicaments de synthèse
qu’ils trouvent le plus souvent onéreux et préfèrent essayer de traiter et de soulager leurs
bovinés à l’aide de la médecine traditionelle.
Tableau 6 : Recensement des plantes utilisées dans le traitement de la septicémie
hémorragique en fonction de leur fréquence d’utilisation.
Groupe
Nombre de fois
nommée
Nom binomial
A
Aganonerion polymmorphum
1
C
Alocasia macrorrhizos (L). G don
1
C
Alpinia galanga (L.) Willd
1
61
Groupe
Nombre de fois
nommée
Nom binomial
C
Azadirachta indica Juss
1
C
Bambusa vulgaris
1
C
Cheilocostus speciosus (J.König)
C.D.specht
1
C
Cymbopogon cirtatus (DC). Stapf
1
C
Datura metel L.
1
Tableau7 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans le traitement de la
septicémie hémorragique
Nom de la plante
Partie
utilisée
Datura metel L.
Fruit
Alocasia macrorrhizos
(L). G don
Racine
Cheilocostus speciosus
(J.König) C.D.specht
Racine
Bambusa vulgaris
Pousse
Azadirachta indica A
Juss
Feuille
Cymbopogon cirtatus
(DC). Stapf
Plante
entière
Alpinia galanga (L.)
Willd
Préparation Administration Posologie
Validation
Anti bactérien et
anti inflammatoire
Jus de
plantes
broyées
Orale
Deux fois par jour
jusqu’à guérison
ou mort de
l’animal
Anti inflammatoire
et diurétique
anti bactérien, anti
inflammatoire ,
anti pyrétique et
immunostimulant
Anti bactérien et
anti inflammatoire
Jus de
plantes
broyées
Jus de
plantes
broyées
Orale
Orale
Feuille
Trois fois par jour
jusqu’à guérison
ou mort de
l’animal
Deux fois par jour
jusqu’à guérison
ou mort de
l’animal
Anti bactérien et
anti inflammatoire
anti inflammatoire,
analgésique, anti
bactérien et
diurétique
Anti
inflammatoire,
analgésique et anti
bactérien
2.3.1.4 Diarrhées
Elles peuvent avoir des étiologies variées et prendre différentes formes mais c’est un signe
clinique souvent décrit par les éleveurs. Les causes les plus fréquentes de diarrhée bovine au
Cambodge sont:
- les parasites gastro-intestinaux
Les nématodes gastro-intestinaux et les trématodes sont fréquents au Cambodge car le
climat tropical favorise leur développement (ACIAR, 2011). Les bovins et bubalins y sont
sensibles. Les signes cliniques et la transmission dépendent du type de parasites. Fasciola
Hepatica, autrement appelée grande douve du foie, est responsable de la fasciolose. Les
62
signes cliniques varient en fonction du nombre de douves présentes dans le foie.
L’infestation peut donc être aigue, sub-aigue ou chronique mais la forme chronique est la
plus connue. Elle entraine un amaigrissement, une anémie, un œdème de l’auge et une
diarrhée chronique (Hunter, 2006). De la même façon, les nématodes gastro-intestinaux
peuvent provoquer des infestations sub-aigues à chroniques. Ils entrainent un
amaigrissement, un poil hirsute, des diarrhées chroniques profuses. La transmission est oro
fécale : les animaux sont infestés en ingérant les larves présentes dans les rizières lors du
pâturage. Les vers adultes pondent des œufs qui sont rejetés dans la bouse, soit directement
dans les zones de pâturage, soit dans le fumier qui est ensuite répandu dans les rizières qui
re-servent ensuite de zones de pâturage. Les œufs éclosent et les larves se développent et
sont ensuite ingérées. Les parasitoses digestives sont responsables d’un manque à gagner et
d’une diminution de la production. Pourtant, il y a peu de sensibilisation et de connaissances
des éleveurs aux parasites car les signes cliniques ne sont pas aussi spécifiques que les
maladies infectieuses précédemment citées. Les infections sont souvent sub-cliniques et
difficiles à identifier pour l’éleveur, même quand une perte de poids est notée. Dans un
environnement comme le Cambodge, Young et al. (2008) ont démontrés que l’ensemble du
troupeau pouvait être affecté, et pas uniquement les jeunes animaux.
- Les diarrhées infectieuses non parasitaire (salmonelles chez les animaux de tous âge,
Escherichia Coli chez les nouveaux nés notamment).
- Les diarrhées occasionnelles d’origine alimentaire (changement brutal de ration, début de
saison des pluies ou mauvaise conservation des aliments).
Les tableaux 8 et 9 présentent les plantes utilisées dans le traitement de la diarrhée des
bovinés et une sélection des remèdes validés par l’étude. Dans la plupart des cas, elle est
traitée par les éleveurs de manière symptomatique sans en connaître la cause.
Tableau 8: Recensement des plantes utilisées dans le traitement de la diarrhée en fonction de
leur fréquence d’utilisation.
Groupe
Nombre
de fois
nommée
Nom binomial
B
Archidendron clypearia (Jack) I.C.
Nielsen
1
C
Barringtonia acutangula (L). gaerth
1
C
Borassus flabellifer Linn
1
C
Careya arborea roxb
1
C
Datura metel L.
1
A
Dipterocarpus intricatus Dyer
1
A
Dipterocarpus obtufsifolius Teijsm. ex
Miq
1
A
Mangifeia dupereana
1
B
Shorea obtusa Wall
1
C
Syzygium cumini L skeels
1
C
Tamarindus indica L.
1
63
Tableau 9 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans le traitement de la
diarrhée.
Nom de la plante
Partie
utilisée
Careya arborea roxb
Ecorce
Préparation Administration Posologie
Validation
Anti bactérien, anti
parasitaire, anti diarrhéique
Décoction
Orale
Deux fois par
jour jusqu’à
diminution
Anti bactérien, anti
de la diarrhée parasitaire, anti diarrhéique
et anti viral
Psidium guavaja L.
Ecorce
Datura metel L.
Fruit
Brûler le
fruit
Orale
Deux fois par
jour
Anti bactérien et anti
spasmodique
Borassus flabellifer
Linn
Ecorce
Décoction
Orale
Deux fois par
jour
Anti bactérien et anti
parasitaire
Barringtonia
acutangula (L).
gaerth
Ecorce
Orale
Trois fois par
jour pendant
un ou deux
jours
Décoction
Syzygium cumini L
skeels
Ecorce
anti bactérien et anti
diarrhéique
anti viral, anti bactérien, anti
diarrhéique
Anti bactérien et anti
parasitaire
Tamarindus indica L. Ecorce
2.3.1.5 Météorisation
La météorisation peut avoir plusieurs causes: elle peut survenir lors de pâturage sur une
herbe trop jeune au début de la saison des pluies, à cause d’un corps étranger coincé dans
l’oesophage (notamment épis de maïs ou fruit) ou d’un empoisonnement à l’urée si l’éleveur
dépose l’urée directement sur la paille de riz. Elle entraine une distention abdominale du
côté gauche de la vache par défaut d’évacuation des gazs produits par le rumen, un arrêt de
la rumination et des difficultés respiratoires pouvant entrainer la mort de l’animal par
pression des organes thoraciques du rumen sur le diaphragme.
Les tableaux 10 et 11 présentent les plantes utilisées par les éleveurs dans le traitement de
la métorisation et les remèdes validés par l’étude. Il faut savoir que les éleveurs considèrent
la météorisation comme un arrêt du transit digestif et utilisent donc des plantes avec une
activité laxative plutôt que carminative.
64
Tableau 10 : Recensement des plantes utilisées dans le traitement de la métorisation en
fonction de leur fréquence d’utilisation.
Groupe
Nom binomial
Nombre de fois
nommée
C
Capsicum annuum L.
1
C
Carica papaya L.
1
C
Ocimum tenuiflorum L
1
C
Tamarindus indica L.
1
C
Zingiber officinale
Roscoe
1
C
Ziziphus mauritiana
Lam
1
Tableau 11 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans le traitement de la
météorisation.
Nom de la plante
Partie
utilisée
Rhizome
Préparation
Administration Posologie
Rhizome broyé Orale
Trois fois par jour Utilisé
pendant un à trois traditionnellement
jours
comme carminatif
Fruit
Jus de plantes
broyées
Une fois par jour
Utilisé
pendant un à deux traditionnellement
jours
comme carminatif
Zingiber officinale
Roscoe
Orale
Capsicum annuum L.
Validation
2.3.1.6 Parasites externes et autres maladies
Les parasites externes les plus fréquents des bovinés sont les mouches, les moustiques, les
tiques et les mites. D’autres maladies plus anecdotiques ont été décrites par les éleveurs et
sont traitées dans cette partie, sans être plus détaillées.
Tableau 12 : Recensement des plantes utilisées dans le traitement des maladies diverses des
bovinés en fonction de leur fréquence d’utilisation.
Maladie
Fièvre
Groupe
Nom binomial
Nombre de
fois
nommée
C
Azadirachta indica A Juss
1
C
Bombax ceiba L.
1
C
Ceiba pentandra (L.) gaertn
65
1
Maladie
Fièvre
Ecto
parasites
Affections
oculaires
Intoxication
Groupe
Nombre de
fois
nommée
Nom binomial
C
Cheilocostus speciosus (J.König)
C.D.specht
1
C
Gmelina asiatica L
1
A
Hymenodictyon excelsum (Roxb.) Wall
1
B
Antidesma ghaesembilla Gaertn
1
A
Hoya kerii Craib
1
C
Bambusa vulgaris
1
C
Mimosa pudica Linn
1
C
Borassus flabellifer Linn
1
Tableau 13 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans le traitement des
maladies diverses des bovinés.
Maladie
Nom de la plante
Partie
utilisée
Fièvre
Bombax ceiba L.
Ecorce
anti pyrétique
Azadirachta indica
Ecorce
A Juss
anti pyrétique
Ceiba pentandra
(L.) gaertn
Ecorce
Préparation Administration Posologie
Décoction
Orale
Une fois
Cheilocostus
speciosus (J.König) Ecorce
C.D.specht
Gmelina asiatica L Feuille
Affections
oculaires
Bambusa vulgaris
Mimosa pudica
Linn
Borassus
Intoxication
flabellifer Linn
Validation
Anti
inflammatoire
anti pyrétique
Jus de
plantes
broyées
Orale
Trois fois par
jour jusqu’à
réduction de la
fièvre
anti pyrétique
Anti
inflammatoire,
anti bactérien,
anti parasitaire
Pousse
Macération Locale sur
aqueuse
l’oeil lésé
Une fois par
jour pendant 5
jours
Bourgeon
Jus de
plantes
broyées
Locale sur
l’oeil lésé
Plusieurs fois
par jour jusqu’à
réduction des
lésions
Analgésique, anti
inflammatoire,
anti bactérien,
cicatrisant, anti
ulcère
Orale
Deux fois par
jour jusqu’à
guérison
Utilisation
traditionnelle
pour les
intoxications
Sucre
Teinture
66
2.3.2 Dans les élevages avicoles
Les élevages avicoles familiaux sont victimes d’épidémies de maladies infectieuses : maladie
de Newcastle, cholera et influenza aviaires déciment les élevages avec des taux de
mortalités compris entre 70 et 80 % (Knips, 2004). Les conditions d’élevage au Cambodge
favorisent le développement de ces maladies : les poules se promènent librement dans le
village, cherchent de la nourriture dans des déchets où l’humidité favorise le développement
et la persistance des agents pathogènes. La transmission des maladies infectieuses est
ensuite en grande partie liée aux mouvements non contrôlés de poules par l’intermédiaire
du marchand qui les emmènent au marché en faisant le tour des villages, disséminant ainsi
les agents pathogènes. En ce qui concerne les pratiques traditionnelles concernant l’élevage
avicole, nous avons recensé uniquement des remèdes utilisés en prévention des maladies ou
parasites et aucun traitement (ce qui est souvent le cas aussi en médecine conventionnelle
avicole).
Figure 18 et 19 : Conditions favorables pour le développement d’agents pathogènes dans les
villages Cambodgiens et marché de canards au Cambodge
2.3.2.1 Maladie de Newcastle
La maladie est due à un paramyxovirus. Elle affecte les oiseaux domestiques. La
symptomatologie est très diverse : les virus hautement virulents entrainent une morte
subite et se propagent rapidement dans l’élevage. Les animaux peuvent présenter avant la
mort un plumage ébouriffé, une diminution de l’appétit et une diarrhée verdâtre. Les
souches moins virulentes entrainent des signes respiratoires et neurologiques :
éternuement, dyspnée, écoulement nasal et toux puis torticolis, tétanie, tourné en rond.
Une chute de production est aussi un des signes de la maladie de Newcastle mais moins
observé par les éleveurs cambodgiens. La transmission se fait de manière direct par les
écoulements nasals et les fèces mais aussi de manière indirect par l’homme. Au Cambodge,
le marché d’animaux vivants représente l’endroit le plus à risque pour la transmission de
maladies d’élevage à élevage. En effet, l’introduction d’animaux venant du marché de
produit frais, encore en incubation de la maladie, (et qui paraissent donc sains lors de la
vente) est un risque majeur de transmission ainsi que les éleveurs ou marchands allant au
marché pour vendre leurs poules et revenant ensuite dans le village. La vaccination est
fortement suggérée. Au Cambodge, elle permet de faire tomber la mortalité de 80 % à 30 %
dans les élevages vaccinés.
67
Les tableaux 14 et 15 résument les plantes utilisées ainsi que les remèdes validés par l’étude
dans la prévention de la maladie de Newcastle.
Tableau 14 : Recensement des plantes utilisées dans la prévention de la maladie de
Newcastle en fonction de leur fréquence d’utilisation.
Nom binomial
Nombre de
fois
nommée
C
Allium sativum
5
C
Leucaena leucocephala Lam de
wit
2
C
Zingiber officinale Roscoe
2
C
Alpinia galanga (L.) Willd
1
C
Azadirachta indica A Juss
1
C
Capsicum annuum L.
1
C
Ceiba pentandra (L.) gaertn
1
C
Cymbopogon cirtatus (DC). stapf
1
Groupe
Tableau 15 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans la prévention de la
maladie de Newcastle.
Nom de la plante
Allium sativum
Partie
utilisée
Gousse
Préparation
Administration Posologie
Zingiber officinale
Roscoe
Rhizome
Sirop à garder
deux semaines à
l’ombre avant
utilisation
Allium sativum
Gousse
Sirop
Allium sativum
Gousse
Zingiber officinale
Roscoe
Rhizome
Capsicum annuum L.
Fruit
Alpinia galanga (L.)
Willd
Feuille
Teinture à garder
trois semaines
avant utilisation
Orale dans
l’eau de
boisson
Tous les
jours, soit
uniquement
pendant la
saison sèche
soit toute
l’année
Orale dans la
nourriture
Tous les
jours
Orale
Une goutte
lorsque le
poulet a 2
jours, trois
gouttes
lorsque le
poulet
atteint 1 kilo
Validation
Antiviral, anti
inflammatoire,
immunostimulant
antiviral, anti
inflammatoire,
immunostimulant
Antiviral, anti
inflammatoire,
immunostimulant
Antiviral, anti
inflammatoire,
immunostimulant
antiviral, anti
inflammatoire,
immunostimulant
anti viral, anti
inflammatoire,
immunostimulant
anti inflammatoire
68
Nom de la plante
Partie
utilisée
Préparation
Administration Posologie
Validation
Baie
anti pyrétique, anti
inflammatoire,
immunostimulant
Alpinia galanga (L.)
Willd
Feuille
anti inflammatoire
Allium sativum
Gousse
Antiviral, anti
inflammatoire,
immunostimulant
Plante
entière
anti
inflammatoire,
utilisée
traditionnellement
lors d’infections
Piper nigrum L
Cymbopogon cirtatus
(DC). Stapf
Orale dans
l’eau de
boisson
Ecorce
immunostimulant,
anti viral, anti
inflammatoire,
utilisée
traditionnellement
lors d’infections
Ecorce
anti
inflammatoire,
utilisée
traditionnellement
lors d’infections
Macération
aqueuse
Azadirachta indica A
Juss
Ceiba pentandra (L.)
gaertn
Tous les
jours
2.3.2.2 Variole aviaire
Elle est causée par un virus du genre Avipoxvirus. Elle affecte les poules et les dindes. Elle
peut se transmettre directement ou par l’intermédiaire du moustique. La contagiosité au
sein de l’élevage est très lente. Il y a deux formes cliniques de variole : La forme humide
entraine l’apparition de membranes nécrotiques sur les muqueuses de la cavité buccale, du
larynx, de l’œsophage et de la trachée qui entraine une diminution de l’appétit et un
amaigrissement. La forme sèche qui se caractérise par l’apparition de nodules de petites
tailles ou des verrues sur la peau de la crête, des barbillons et des zones glabres. La
vaccination des poussins d’un jour est recommandée.
Les tableaux 16 et 17 représentent les plantes utilisées et les remèdes sélectionnés par
l’étude dans la prévention de la variole aviaire.
69
Tableau 16: Recensement des plantes utilisées dans la prévention de la variole aviaire en
fonction de leur fréquence d’utilisation.
Nom binomial
Nombre de
fois
nommée
C
Allium sativum
1
C
Alpinia galanga (L.) Willd
1
C
Azadirachta indica A Juss
1
C
Capsicum annuum L.
1
C
Ceiba pentandra (L.) gaertn
1
C
Piper nigrum L
1
C
Tinospora crispa Linn Miers ex
hook
1
C
Zingiber officinale Roscoe
1
Groupe
Tableau17 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans la prévention de la
variole aviaire.
Nom de la plante
Partie utilisée Préparation Administration Posologie
Validation
Allium sativum
Gousse
Antiviral, anti
inflammatoire,
immunostimulant
Rhizome
immunostimulant ,
antiviral, anti
inflammatoire,
utilisé
traditionnellement
contre la variole
Zingiber officinale
Roscoe
Capsicum annuum L.
Fruit
Teinture à
garder trois
semaines
Orale
avant
utilisation
Une goutte
lorsque le
poulet a 2
jours, trois
gouttes
lorsque le
poulet atteint
1 kilo
anti viral, anti
inflammatoire,
immunostimulant,
utilisé
traditionnellement
contre la variole
Piper nigrum L
Baie
Immunostimulant,
anti pyrétique, anti
inflammatoire,
utilisé
traditionnellement
lors de catarrhe et
de problèmes
cutanés
Alpinia galanga (L.)
Willd
Feuille
anti inflammatoire
70
Nom de la plante
Azadirachta indica A
Juss
Partie utilisée Préparation Administration Posologie
Validation
Ecorce
Immunostimulant,
anti viral, anti
inflammatoire,
utilisé
traditionnellement
contre la variole
Orale dans
Macération
l’eau de
aqueuse
boisson
Tous les jours
pendant la
saison sèche
Ceiba pentandra (L.)
gaertn
Ecorce
anti inflammatoire,
utilisée
traditionnellement
lors d’infections
Tinospora crispa Linn
Miers ex hook
Tige
Immunostimulant
2.3.2.3 Choléra aviaire
Le choléra aviaire, ou pasteurellose aviaire, est causée par la bactérie Pasteurella Multocida.
Elle touche tous les oiseaux. Elle est responsable de septicémies aiguës contagieuses. La
mortalité est importante, surtout chez les canards. Les symptômes sont similaires à ceux de
l’influenza aviaire avec des morts subites, des diarrhées aigues blanches puis vertes, des
barbillons et crêtes cyanosés avant la mort. Dans la forme chronique, on retrouve des
abcès des barbillons, des arthrites et une atteinte respiratoire. Au Cambodge, le traitement
antibiotique est recommandé pendant trois semaines car les pasteurelles résistent très bien
dans les environnements humides et obscurs, conditions souvent retrouvées aux abords de
village.
Les tableaux 18 et 19 présentent les plantes utilisées ainsi que les remèdes validés par
l’étude dans la prévention de la variole aviaire.
Tableau 18 : Recensement des plantes utilisées dans la prévention du choléra aviaire en
fonction de leur fréquence d’utilisation.
Nom binomial
Nombre de fois
nommée
C
Allium sativum
1
C
Oroxylum indicum linn
Kurz
1
C
Zingiber officinale Roscoe
1
Groupe
71
Tableau 19 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans la prévention du
choléra aviaire.
Nom de la plante
Partie utilisée Préparation
Allium sativum
Gousse
Anti bactérien,
immunostimulant,
anti inflammatoire
Zingiber officinale
Roscoe
Rhizome
Anti bactérien,
immunostimulant,
anti inflammatoire
Orale dans
l’eau de
boisson
Sirop
Oroxylum indicum linn
Kurz
Administration
Posologie
Validation
Tous les
jours
Anti bactérien,
immunostimulant,
anti
inflammatoire,
utilisé
traditionnellement
lors de choléra
Tige
2.3.2.4 Coryza aviaire
Le coryza est causé par Avibacterium paragallinarum. Il affecte plusieurs espèces d’oiseaux
mais principalement la poule. Il entraine une attaque de l’appareil respiratoire supérieur. Les
animaux présentent un écoulement nasal, une tête enflée, de la conjonctivite, des râles
respiratoires. Des diarrhées et une chute de ponte peuvent aussi être observées. La maladie
peut durer deux à trois semaines mais sans complications respiratoires ultérieures. Le
traitement antibiotique est long (au moins deux semaines) mais efficace.
Les tableaux 20 et 21 présentent les plantes utilisées ainsi que les rémèdes validés par
l’étude dans la prévention du coryza aviaire.
Tableau 20 : Recensement des plantes utilisées dans la prévention du coryza aviaire en
fonction de leur fréquence d’utilisation.
Groupe
Nombre de fois
nommée
Nom binomial
C
Allium sativum
3
C
Zingiber officinale Roscoe
2
C
Azadirachta indica A Juss
1
C
Alpinia galanga (L.) Willd
1
C
Capsicum annuum L.
1
C
Tinospora crispa Linn Miers ex hook
1
72
Tableau 21 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans la prévention du
coryza aviaire.
Nom de la plante
Partie
utilisée
Azadirachta indica
A Juss
Ecorce
Tinospora crispa
Linn Miers ex hook
Tige
Préparation
Administration Posologie
Anti bactérien, anti
inflammatoire,
immunostimulant
Macération
aqueuse
Orale dans
l’eau de
boisson
Alpinia galanga (L.) Plante
Willd
entière
Allium sativum
Anti bactérien,
Tous les jours immunostimant
pendant la
saison sèche
Anti inflammatoire, anti
bactérien, utilisé
traditionnellement lors
de troubles respiratoires
Anti bactérien,
immunostimulant, anti
inflammatoire,, utilisé
traditionnellement lors
de troubles respiratoires
Gousse
Sirop
Zingiber officinale
Roscoe
Validation
Orale dans
l’eau de
boisson
Rhizome
Tous les jours Anti
bactérien,immunostimul
ant, anti inflammatoire,
utilisé traditionnellement
lors de troubles
respiratoires
Alpinia galanga (L.) Plante
Willd
entière
Anti inflammatoire, anti
bactérien
Allium sativum
Anti bactérien,
immunostimulant, anti
inflammatoire,, utilisé
traditionnellement lors
de troubles respiratoires
Gousse
Teinture
Capsicum annuum
L.
Orale
Fruit
73
Une goutte à
5 jours, une
goutte à 21
jours, deux
gouttes à 30
jours et deux
gouttes à 60
jours
Immunostimulant, anti
bactérien, anti
inflammatoire, utilisé
traditionnellement lors
de troubles respiratoires
2.3.2.5 Autres maladies touchant l’appareil respiratoire
Sans examens complémentaires, il est difficile pour les éleveurs peu éduqués de différencier
cliniquement les principales maladies responsables de troubles respiratoires. À part le coryza
qu’ils savent fréquemment reconnaitre et la maladie de Newcastle dont l’expression clinique
n’est pas uniquement respiratoire, les éleveurs regroupent les maladies fréquentes à
tropisme respiratoire sous le nom de « maladies respiratoires » (traduction de l’auteur). Ce
syndrome regroupe notamment la bronchite infectieuse aviaire (due à un coronavirus), la
maladie respiratoire chronique aviaire (due à Mycoplasma Gallisepticum), le coryza aviaire,
la forme respiratoire du choléra aviaire et la grippe aviaire. Ces maladies sont donc
prévenues à l’aide des mêmes plantes, sans que l’éleveur ne connaisse vraiment l’étiologie.
Il utilise alors des plantes « dans la prévention des maladies respiratoires ». Ces plantes ainsi
que les remèdes validés par l’étude sont présentés dans les tableaux 22 et 23.
Remarque : Focus sur la grippe aviaire au Cambodge :
Elle est causée par un virus appelé H5N1. Elle affecte les oiseaux sauvages et domestiques et
est transmissible à l’homme. Les canards sont porteurs mais ne déclarent pas de signes
cliniques. Le virus est résistant dans le milieu extérieur, notamment dans l’eau. La
transmission est la même que pour la maladie de Newcastle. Il est très difficile de
différencier cliniquement la maladie de Newcastle de la grippe aviaire mais cette dernière
doit être suspectée dans les élevages mixtes (canards et poules) lors de morts subites ou
atteintes cliniques chez les poules sans signes cliniques chez les canards. La vaccination est
interdite au Cambodge (contrairement au Vietnam dont le gouvernement offre le vaccin,
Hruby, 2014). Lorsque la maladie est suspectée, l’éleveur doit appeler le vétérinaire du
district pour faire des prélèvements et confirmer la suspicion. Si la grippe aviaire est
confirmée, l’ensemble des poules et canards du village sont abattus. La situation concernant
la grippe aviaire est préoccupante au Cambodge : Des épidémies surviennent tous les ans et
déciment les élevages (par mort naturelle ou par abattement). La première épidémie a
débuté en décembre 2003 et depuis, tous les ans, en moyenne quatre ou cinq cas humains
sont déclarés (jusqu’à 26 dont 12 morts en 2013). Sur les 56 cas déclarés, seuls 19 ont
survécu (Hruby, 2014).
Il n’existe pas de remèdes traditionnels spécifiquement utilisés contre la grippe aviaire car
cette maladie est assez récente et les éleveurs ne la connaissent pas bien. De plus, comme il
est très difficile de la différencier de la maladie de Newcastle, il est possible que certains
remèdes utilisés pour la maladie de Newcastle le soient aussi pour la grippe aviaire.
Néanmoins, lors de suspicion de grippe aviaire, les éleveurs ont tendance à appeler
directement le VAHW comme il leur a été demandé lors des formations.
Tableau 22: Recensement des plantes utilisées dans la prévention des maladies respiratoires
en fonction de leur fréquence d’utilisation.
Nom binomial
Nombre de fois
nommée
C
Allium sativum
1
C
Zingiber officinale
Roscoe
1
Groupe
74
Tableau 23 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans la prévention des
maladies respiratoires.
Nom de la
plante
Allium
sativum
Partie
utilisée
Préparation
Administration Posologie
Antiviral,immunostimulant,
Anti bactérien, anti
inflammatoire, anti
parasitaire,utilisé
traditionnellement lors de
troubles respiratoires
Gousse
Sirop
Zingiber
officinale
Roscoe
Validation
Orale
Une goutte par
semaine et par
animal
immunostimulant, Anti
bactérien,immunostimulant,
anti inflammatoire,anti viral,
anti parasitaire, utilisé
traditionnellement lors de
troubles respiratoires
Rhizome
2.3.2.6 Maladies infectieuses diverses
Tout comme nous venons de le voir pour les maladies de l’appareil respiratoire, les éleveurs
ne sont pas toujours capables d’identifier les pathogènes qui sévissent dans leurs élevages.
C’est pourquoi lors des entretiens, nous avons retrouvé de nombreuses fois l’utilisation de
plantes « en prévention de maladies infectieuses diverses ». Ce sont des plantes qui sont le
plus souvent administrées dans l’eau de boisson des animaux, soit toute l’année soit
seulement durant la période sèche lorsque les poulets sont plus sensibles au stress
thermique, et qui protègent les animaux. Elles sont nombreuses et servent d’anti-stress,
d’immunostimulant et d’antimicrobien à large spectre. Elles sont regroupées dans le tableau
24, tout comme les remèdes issus de ces plantes qui ont été sélectionnés dans le tableau 25.
Tableau 24 : Recensement des plantes utilisées dans la prévention des maladies infectieuses
diverses en fonction de leur fréquence d’utilisation.
Groupe
Nombre de fois
nommée
Nom binomial
C
Azadirachta indica A Juss
17
C
Cymbopogon cirtatus (DC). Stapf
12
C
Tinospora crispa Linn Miers ex hook
10
C
Ceiba pentandra (L.) gaertn
9
C
Allium sativum
7
75
Groupe
Nombre de fois
nommée
Nom binomial
C
Zingiber officinale Roscoe
6
C
Anacardium occidentale L
2
C
Capsicum annuum L.
2
C
Careya arborea roxb
2
C
Jatropha curcas L
2
A
Mazus japonicus
2
C
Piper nigrum L
2
C
Alpinia galanga (L.) Willd
1
C
Brucea javanica L Merr
1
C
Citrus aurantiifolia (Christm.) Swingle
1
C
Heliotropium indicum L
1
A
Hymenodictyon excelsum (Roxb.) Wall
1
C
Piper nigrum L
1
B
Xylia xylocarpa (Roxb.) Taub
1
Tableau 25 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans la prévention des
maladies infectieuses diverses.
Nom de la
plante
Allium sativum
Zingiber
officinale
Roscoe
Citrus
aurantiifolia
(Christm.)
Swingle
Capsicum
annuum L.
Piper nigrum L
Partie
utilisée
Préparation
Gousse
Teinture à
conserver 15
Rhizome
jours avant
utilisation
Administration Posologie
Anti inflammatoire, anti
bactérien, anti viral, anti
parasitaire, immuno
stimulant
Mettre dans la
Orale dans la
Anti inflammatoire, anti
nourriture deux
nourriture des
bactérien, anti parasitaire,
à trois jours par
animaux
immunostimulant
semaine
Jus
Fruit
Validation
Anti bactérien
Macération
aqueuse à
conserver un
mois avant
utilisation
Orale
Baie
76
Anti inflammatoire, anti
viral, anti bactérien, anti
Une goutte par
parasitaire,
semaine
immunostimulant,
jusqu’à un mois
utilisation traditionnelle
d’âge, deux
dans la prévention des
gouttes par
maladies infectieuses
semaine
aviaires
jusqu’à deux
Anti inflammatoire, anti
mois
bactérien, anti parasitaire,
immunostimulant
Allium sativum
Zingiber
officinale
Roscoe
Nom de la
plante
Gousse
Rhizome
Partie
utilisée
Hymenodictyon
excelsum
Ecorce
(Roxb.) Wall
Allium sativum
Zingiber
officinale
Roscoe
Anti inflammatoire, anti
bactérien, anti viral, anti
parasitaire, immuno
stimulant
Anti inflammatoire, anti
bactérien, anti parasitaire,
immunostimulant
Préparation
Macération
aqueuse
Sirop
conservé une
semaine
avant
Rhizome
utilisation
Gousse
Azadirachta
indica A Juss
Ecorce
Anacardium
occidentale L
Ecorce
Plantes
séchée au
feux puis
macération
aqueuse
Administration Posologie
Orale dans
l’eau de
boisson des
animaux
Orale dans
l’eau de
boisson des
animaux
Orale dans
l’eau de
boisson des
animaux
Validation
Changer l’eau
de boisson et
Anti bactérien
les plantes tous
les jours
Anti inflammatoire, anti
bactérien, anti viral, anti
Deux fois par parasitaire, immuno
semaine toute stimulant
l’année
Anti inflammatoire, anti
bactérien, anti parasitaire,
immunostimulant
Immunostimulant, anti
inflammatoire, anti
bactérien, anti viral, anti
parasitaire, insecticide,
utilisation traditionnelle en
Changer l'eau prévention des
de boisson
endoparasites et des
toutes les deux maladies infectieuses et
semaines
stimuler l’immunité
Anti bactérien, anti
parasitaire, anti viral, anti
inflammatoire, utilisation
traditionnelle lors de coryza
infectieux
Toutes les plantes suivantes sont à faire macérer dans l’eau de boisson et sont à utiliser en fonction de
leur disponibilité
Heliotropium
indicum L
Ecorce
Jatropha
curcas L
Feuille
Brucea
Ecorce
javanica L Merr
Cymbopogon
cirtatus (DC).
Stapf
Azadirachta
indica A Juss
Plante
entière
Macération
aqueuse
Orale dans
l’eau de
boisson des
animaux
Feuille
77
Soit toute
l’année, soit
pendant la saisin
sèche
uniquement,
changer les
plantes tous les 3
à 5 jours
Anti bactérien, anti
inflammatoire, utilisé
traditionnellement lors
d’influenza aviaire
Anti inflammatoire, anti
bactérien, anti viral, anti
parasitaire
ant inflammatoire, anti
bactérien, anti viral, anti
parasitaire et utilisation
traditionnelle anti
parasitaire forte
Anti inflammatoire, anti
bactérien, anti parasitaire
Immunostimulant, anti
inflammatoire, anti
bactérien, anti viral, anti
parasitaire, insecticide,
utilisation traditionnelle
en prévention des
endoparasites
Tinospora
crispa Linn
Miers ex hook
Plante
entière
Ceiba
pentandra (L.)
gaertn
Ecorce
Allium sativum
Gousse
Anti bactérien, anti
parasitaire,
immunostimulant
Anti inflammatoire, anti
parasitaire, anti
bactérien, utilisé
traditionnellement dans
le traitement des
infections diverses et des
parasitoses digestives
Anti inflammatoire, anti
bactérien, anti viral, anti
parasitaire, immuno
stimulant
Alpinia
galanga (L.)
Racine
Willd
Careya arborea
Ecorce
roxb
Zingiber
officinale
Roscoe
Rhizome
Piper nigrum L
Baie
Capsicum
annuum L.
Fruit
Anacardium
occidentale L
Ecorce
Nom de la
plante
Partie
utilisée
anti inflammatoire, anti
bactérien, anti parasitaire
Anti bactérien, anti
parasitaire
Anti inflammatoire, anti
bactérien, anti
parasitaire,
immunostimulant
Anti inflammatoire, anti
bactérien, anti
parasitaire,
immunostimulant
Anti inflammatoire, anti
viral, anti bactérien, anti
parasitaire,
immunostimulant,
utilisation traditionnelle
dans la prévention des
maladies infectieuses
aviaires
Anti bactérien, anti
parasitaire, anti viral,
anti inflammatoire,
utilisation traditionnelle
lors de coryza infectieux
Préparation
Administration Posologie
Validation
2.3.2.7 Ascaridose
Le parasitisme par les vers ronds est assez fréquent dans les élevages familiaux et le
nématode le plus souvent rencontré est Ascaris. Si l’infestation est minime, elle est sans
importance. Si le nombre de vers devient important, il peut avoir un effet néfaste sur la
croissance, la production d’œufs, la santé en général et entrainer de la diarrhée. Les éleveurs
78
s’en préoccupent généralement s’ils voient les vers dans les fientes, signe d’une infestation
massive.
Les tableaux 26 et 27 représentent les plantes utilisées et les remèdes validés par l’étude
dans la prévention des parasites internes en élevage avicole.
Tableau 26 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants en tant que vermifuge.
Nom binomial
Nombre de
fois
nommée
C
Areca catechu L
1
C
Leucaena leucocephala Lam de
wit
1
Groupe
Tableau 27 : Recensement des plantes utilisées en tant que vermifuge en fonction de leur
fréquence d’utilisation.
Nom de la
plante
Areca
catechu L
Partie
Préparation
utilisée
Graine
Leucaena
leucocephala Feuille
Lam de wit
Graines coupées
Plante fraiche
Administration
Posologie
Validation
Orale
une fois, si pas
d’amélioration
refaire le
traitement une
semaine après
Très largement utilisé
traditionnellement
comme vermifuge
Déposer dans le nid
Anti parasitaire,
graine utilisée
traditionnellement
comme vermifuge
2.3.2.8 Ecto parasites
Les parasites externes sont fréquents dans les élevages familiaux de poules au Cambodge et
le parasite le plus souvent retrouvé est le pou (Dermanyssus gallinae). Les insectes sont aussi
présents dans les poulailliers et sont responsables de la transmission de maladies comme la
variole aviaire. Les éleveurs connaissent le plus souvent ses transmissions et utilisent des
plantes en tant qu’anti-parasitaire externe et insecticide.
Les tableaux 28 et 29 présentent les plantes utilisées ainsi que les remèdes sélectionnés par
l’étude en prévention des ectoparasites et des insectes.
79
Tableau 28 : Recensement des plantes utilisées en tant qu’anti parasitaire externe et
insecticide en fonction de leur fréquence d’utilisation.
Groupe
Nombre de
fois nommée
Nom binomial
C
Nicotiana tabacumL
3
C
Passiflora foetida L
3
C
Azadirachta indica A Juss
2
C
Cymbopogon cirtatus (DC).
Stapf
1
C
Cleome viscosa L
1
B
Dioscorea hipsida Dennts
1
C
Ocimum tenuiflorum L
1
Tableau 29 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants en tant qu’antiparasitaire externe et insecticide.
Nom de la plante
Partie
utilisée
Préparation
Administration Posologie
Anti parasitaire, utilisé
comme répulsif des
moustiques
Cymbopogon
Plante
cirtatus (DC). Stapf entière
Nicotiana
tabacumL
Feuille
Plantes
fraiches
Déposer dans
le nid
Feuille
Anti parasitaire,
A changer inseciticide, utilisé
toutes les traditionnellement comme
semaines insecticide
Utilisé traditionnellement
lors de problèmes cutanés
et de démangeaisons
Passiflora foetida L Feuille
Cleome viscosa L
Validation
Plantes
fraiches
Déposer dans
le nid
Activité insecticide
Activité anti parasitaire,
insecticide, utilisé
traditionnellement comme
anti parasitaire et
insecticide
Azadirachta indica
A Juss
Feuille
Plantes
fraiches
Déposer dans
le nid
Ocimum
tenuiflorum L
Feuille
Plantes
fraiches
Déposer dans
le nid
80
A changer
Activité anti parasitaire,
tous les 3
insecticide
jours
Nom de la plante
Partie
utilisée
Nicotiana
tabacumL
Feuille
Dioscorea hipsida
Dennts
Racine
Préparation
Administration Posologie
Cataplasme
Topique sur
tout le corps
du poulet
Cataplasme
Nicotiana
tabacumL
Topique sur
tout le corps
du poulet
Validation
Anti parasitaire,
inseciticide, utilisé
traditionnellement comme
insecticide
une fois
Insecticide, utilisé
traditionnellement pour
guérir les plaies cutanées
une fois
Anti parasitaire,
inseciticide, utilisé
traditionnellement comme
insecticide
Feuille
2.3.3 Dans les élevages porcins
Peu de maladies seront décrites dans cette partie car peu d’élevages porcins ont été étudiés
et la plupart des éleveurs décrivaient des animaux en bonne santé.
2.3.3.1 Fièvre aphteuse
La transmission et les symptômes sont les mêmes que chez les bovinés mais les lésions sont
parfois plus sévères chez les porcins et sont très douloureuses. Les porcs peuvent ne plus
marcher, ne plus s’alimenter et crier pendant de longues heures. La vaccination est moins
efficace que chez les bovinés et dois être faite deux fois par an puis une troisième fois lors
d’épidémie.
Les tableaux 30 et 31 présentent les plantes utilisées ainsi que les remèdes validés par
l’étude dans le traitement de la fièvre aphteuse.
Tableau30 : Recensement des plantes utiliséees dans le traitement de la fièvre aphteuse en
fonction de leur fréquence d’utilisation.
Groupe
Nom binomial
Nombre de
fois nommée
B
Antidesma ghaesembilla
Gaertn
2
B
Ludwigia adescendens (L.) H.
Hara
2
C
Euphorbia tirucalli L
1
C
Ipomoeae batatas L Lam
1
A
Limnophila geoffrayi
1
C
Marsilea quadrifolia L.
2
C
Neptunia oleraceae Lour
1
C
Phyllanthus acidus (L). skeels
1
81
Tableau31 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans le traitement de la
fièvre aphteuse
Nom de la plante
Partie
utilisée
Ludwigia
adescendens (L.) H.
Hara
Fleur
Marsilea quadrifolia Plante
L.
entière
Préparation
Administration Posologie
Validation
anti inflammatoire, utilisé
traditionnellement lors
d’ulcère
Jus de
plantes
broyées
Orale
Euphorbia tirucalli L Feuille
Deux à trois
fois par jour
Analgésique
pendant 3 à
4 jours
Anti inflammatoire et
cicatrisant, utilisé
traditionnellement lors
d’ulcère
Anti inflammatoire et
analgésique, utilisé
Deux à trois
traditionnellement lors
fois par jour
d’éruptions cutanées
pendant 3 à
4 jours
Phyllanthus acidus
(L). skeels
Feuille
Neptunia oleraceae
Lour
Plante
entière
Anti inflammatoire et
analgésique
Feuille
Anti inflammatoire,
antipyrétique, analgésique,
utilisé traditionnellement
comme cicatrisant
Ocinum
gratissimum L.
Ipomoeae batatas L
tubercule
Lam
Jus de
plantes
broyées
Jus de
plantes
broyées
Oral ou dans
l’alimentation
Orale
Deux fois
par jour
jusqu’à
guérison
des lésions
Anti inflammatoire, anti
ulcère, cicatrisante
Coleus amboinicus
Lour
Feuille
anti inflammatoire et
immunostimulante
Musa balbisiana
colla
Racine
Anti ulcère et cicatrisant
Alocasia
macrorrhizos (L). G
don
Racine
Tamarindus indica
L.
Fruit
Careya arborea roxb Ecorce
Jus de
plantes
broyées
Orale
Deux fois
par jour
jusqu’à
guérison
des lésions
anti inflammatoire, utilisé
traditionnellement comme
anti douleur
Anti pyrétique et
analgésique
Macération
aqueuse
Faire tremper
les pieds des
cochons dans
la solution
82
Deux fois
par jour
pendant 5
jours
Analgésique, utilisé
traditionnellement lors
d’ulcère
2.3.3.2 La constipation
La constipation peut avoir des étiologies diverses. Les truies gestantes sont plus sensibles
aux stress quelques semaines avant la mise bas. Tout facteur de stress à cette période-là
(changement de logement ou transition alimentaire) peut stresser la truie qui mange alors
moins et se constipe. Certains éleveurs cambodgiens diminuent la quantité de nourriture
quelques semaines avant la mise-bas pour éviter d’avoir des truies trop grasses pour la mise
bas. Cette attitude est à bannir car elle favorise le développement d’une constipation. Elle
peut entrainer des mises-bas plus longues et plus difficiles. La diminution du transit
alimentaire est aussi favorable à la multiplication de bactéries de type e-coli et de toxines
qui pourront ensuite passer dans le lait et dans le sang. Enfin, la constipation diminue la
production lactée et donc la prise de poids des porcelets (Provimikliba, 2012). En dehors de
cette situation particulière, n’importe quelle maladie, dès lors qu’elle est à l’origine de
fièvre, peut entrainer une constipation par diminution de la prise alimentaire. La ration
alimentaire joue aussi un rôle important dans les problèmes de constipation au Cambodge.
En effet, le son de riz est l’élément fibreux de la ration qui limite la constipation. Or, ce son
est distribué en fonction de sa disponibilité par rapport à la culture du riz ou de l’argent
disponible de l’éleveur pour en acheter.
Le tableau 32 présente la plante utilisée dans le traitement de la constipation en élevage
porcin.
Tableau 32 : Plante utilisée lors de constipation chez les porcins
Groupe
Nom binomial
C
Azadirachta indica A
Juss
Nombre de fois
nommée
1
La plante utilisée lors de constipation n’a pas été validée par l’étude.
2.3.3.4 La diarrhée
La diarrhée est un signe clinique souvent décrit par les éleveurs cambodgiens. Les causes de
diarrhée sont diverses et peuvent être distinguées en fonction de l’âge de l’animal.
- Chez le porcelet de moins de 5 jours, la colibacillose (due à Escherichia Coli) est la cause de
diarrhée la plus fréquente.
- De 7 à 21 jours, c’est plutôt la coccidiose (due à Isospora suis) qui est incriminée.
- Les colibacilloses sont de nouveau fréquemment retrouvées autour du sevrage.
- Les diarrhées dues à Clostridium de type A peuvent se développer à tout âge. Elles sont
encore mal connues. Clostridium de type C atteint les jeunes porcelets en début de vie chez
qui elle entraine une diarrhée malodorante et hémorragique rapidement mortelle.
- Salmonelloses (due à Salmonella tiphymurium) et syndrome de diarrhée grise (plusieurs
agents pathogènes impliqués dont Brachyspira pilosicoli et Lawsonia intracellularis) sont
présents chez les porcs en engraissement et les truies.
Les tableaux 33 et 34 présentent les plantes utilisées ainsi que les remèdes validés par
l’étude dans le traitement de la diarrhée en élevage porcin.
83
Tableau 33 : Plante utilisée dans le traitement des diarrhées
Nombre
de fois
nommée
Groupe Nom binomial
Dillenia ovata Wall. ex Hook.f. &
Thomson
B
1
Tableau 34 : Remède traditionnel validé lors de diarrhées chez les porcins
Nom de la plante
Dillenia ovata Wall. ex
Hook.f. & Thomson
Partie
utilisée
Préparation Administration
Écorce
Macération Orale dans l’eau
aqueuse
de boisson
Posologie
Validation
anti bactérienne,
Pendant trois utilisé
jours
traditionnellement
lors de diarrhée
2.3.3.5 La fièvre
Cette affection est décrite telle quelle, c’est à dire lorsqu’aucun autre signe clinique n’est
détecté à part une hyperthermie (plus de 40°C) et une diminution ou un refus de
s’alimenter. Elle peut avoir plusieurs étiologies: septicémie (multiplication de bactéries dans
le sang), rétention de porcelets morts ou toute autre maladie comportant de la fièvre mais
dont les symptômes ne se sont pas encore déclarés. Lors de la déclaration d’une
hyperthermie dans un élevage, le VAHW se doit de revenir quelques jours plus tard ou au
moins de prendre des nouvelles pour savoir si l’animal se porte mieux ou si d’autres signes
cliniques se sont déclarés chez lui ou chez ses congénères.
Les tableaux 35 et 36 présentent les plantes utilisées ainsi que les remèdes validés par
l’étude dans le traitement de la fièvre en élevage porcin.
Tableau35 : Plante utilisée en cas de fièvre chez les porcins
Groupe
Nom binomial
C
Nombre de fois
nommée
Azadirachta indica A
Juss
1
Tableau 36 : Remède traditionnel validé en cas de fièvre chez les porcins
Nom de la plante
Azadirachta indica
A Juss
Partie
utilisée
Feuille
Préparation
Cataplasme
Administration
Posologie
Validation
Locale
Une fois par
jour jusqu’à
disparition de
la fièvre
Anti inflammatoire, anti
pyrétique, utilisation
traditionnelle contre la
fièvre
84
2.3.3.6 Les parasites internes
Deux types de vers sont communément retrouvés chez le porc au Cambodge :
Un nématode, l’Ascaris dont les œufs sont excrétés dans les fèces. Lorsque les animaux sont
trop infestés, les vers adultes peuvent aussi être excrétés dans les fèces. Le cycle est le
même que chez les bovinés. Le réservoir d’Ascaris au Cambodge est la truie car les œufs
excrétés peuvent se retrouver sur la mamelle et être ingérés par les porcelets.
Un plathelminthe, Taenia Solium dont le porc est un hôte intermédiaire. Les hôtes définitifs
sont le chien et l’homme. Le porc se contamine en buvant de l’eau ou en mangeant de
l’herbe contaminée mélangée à la ration. Les œufs peuvent résister des mois dans le milieu
extérieur. Les larves migrent ensuite dans le muscle, le foie et le cerveau puis sont ingérées
par les chiens ou les hommes qui mangent de la viande contaminée.
Les tableaux 37 et 38 présentent les plantes utilisées ainsi que les remèdes validés par
l’étude en tant que vermifuge.
Tableau37 : Plante utilisée en tant que vermifuge en élevage porcin
Groupe
C
Nombre de
fois
nommée
Nom binomial
Leucaena leucocephala Lam de
wit
1
Tableau 38: Remède validé en tant que vermifuge en élevage porcin
Nom de la
plante
Partie utilisée
Préparation
Leucaena
leucocephala
Lam de wit
Feuille et
écorce
Plante fraiche
dans
l’alimentation
Administration Posologie
Orale
Deux à trois
jours
Validation
anti parasitaire et
utilisé
traditionnellement
lors de parasitoses
3. Discussion
3.1 Analyse des résultats
3.1.1 Analyse générale
Dans ce sondage, 80 plantes sont utilisées dans la prévention et le traitement de divers
pathologies regroupées en 22 affections chez quatre espèces animales (bovins, bubalins,
porcins et poules). 72 espèces de plantes ont été identifiées, appartenant à 41 familles
différentes. En terme de nombre d’espèces utilisées, la famille des Fabaceae est la plus
représentée avec onze espèces, suivie par les Euphorbiaceae et les Lamiaceae (4 espèces
chacune), les Dipterocarpaceae, Myrtaceae et Solanaceae (3 espèces chacune) et les
Anacardiaceae, Apocynaceae, Arecaceae, Convolvulaceae, Lecythidaceae, Malvaceae,
Poaceae, Scrophulariaceae et Zingiberaceae (2 espèces chacune). Ce sont des familles que
l’ont retrouve fréquemment dans les sondages d’éthnopharmacologies car elles sont
largement répandues dans le monde entier et sont connues pour leur teneur en principes
85
actifs. La famille des Euphorbiaceae elle est connue pour contenir une grande variétés de
phytotoxines, notamment des alcaloïdes, des diterpènes et des hétérosides. Les Lamiaceae
quand à eux, sont connus pour leur huile essentielle riche en monoterpènes (Akerreta et al.,
2010 ; Abe et Ohtani, 2013). De plus, il n’est pas étonnant de retrouver de nombreuses
espèces de la famille des Fabaceae car c’est une des plus grandes familles de plantes,
comptant plus de 18 000 espèces. Les 26 familles restantes ne sont représentées que par
une seule espèce.
En terme de fréquence d’utilisation, l’espèce la plus représentée est le margousier ou
Azadirachta indica (nommé 26 fois), suivie de l’ail commun ou Allium sativum (nommé 18
fois), de la citronnelle ou Cymbopogon citratus (15), du gingembre ou Zingiber officinale
Roscoe (14), du Kapokier ou Ceiba pentandra et de la liane quinine ou Tinospora crispa (12).
Ce n’est pas surprenant car toutes ces espèces sont reconnues pour avoir des propriétés
médicinales et sont utilisées en médecine humaine et vétérinaire dans de nombreux
systèmes de médecine traditionnelle. De plus, si l’usage fréquent d’une plante est souvent
corrélée avec la présence d’une substance active dans celle-ci, il est aussi reconnu que plus
une plante est commune dans une région, plus elle est susceptible d’être utilisée en
médecine traditionnelle (Akerreta et al., 2010). Or les plantes les plus utilisées citées ci
dessus sont soit très largement répandues au Cambodge (margousier, citronnelle, kapokier,
liane quinine) soit facilement cultivables par les éleveurs ou répandues dans les marchés (ail
et gingembre). Les autres espèces sont nommées moins de dix fois. Pour finir, il est
intéressant de noter que la moitié des espèces ne sont citées q’une seule fois et que les 72
plantes sont utilisées pour un nombre assez restreint d’affections (22 au total), ce qui
témoigne de la grande diversité de la pharmacopée traditionnelle vétérinaire khmère
recensée dans cette étude.
En ce qui concerne le classement des plantes et la validation des remèdes, plusieurs
remarques peuvent être faites. Tout d’abord, on remarque que 69% des plantes
appartiennent au groupe C et 11% des plantes appartiennent au groupe B ce qui signifie que
80 % des plantes sont soit utilisées de manière traditionnelle, soit utilisées et étudiées
pharmacologiquement, ce qui montre la validité de la médecine vétérinaire traditionnelle
khmère. De plus, en ce qui concerne les usages traditionnels, on retrouve de nombreuses
similitudes entre les plantes utilisées en médecine humaine et vétérinaire Cambodgienne. En
effet, les Cambodgiens ont largement recours à la médecine traditionnelle pour se soigner et
utilisent souvent les mêmes traitements sur leurs animaux qui font partie intégrante de leur
vie de tous les jours (Akerreta et al., 2010). Les plantes du groupe C sont d’autant plus
intéressantes qu’elles possèdent en général de nombreuses propriétés qui pourraient être
exploitées en élevage. Les 20 % restants sont des espèces méconnues des recensements
ethnologiques et encore peu étudiées scientifiquement ce qui signifie qu’elles ont un
potentiel médicinal qu’il pourrait être intéressant d’évaluer. Enfin, seulement une plante
quasi menacée est utilisée ce qui corrobore l’hypothèse selon laquelle plus une plante est
commune plus elle a des chances d’être utilisée par l’homme mais ce qui pose aussi les
limites de cette médecine traditionnelle.
86
3.1.2 Analyse par type d’élevage
Pour chaque type d’élevage, nous analyserons les espèces ainsi que les familles les plus
rencontrées. Nous discuterons ensuite des modes de préparations et d’administration des
remèdes puis des affections traitées. Pour finir, une discussion sera portée sur la validation
des remèdes.
3.1.2.1 Élevage boviné
Concernant les bovinés, 46 remèdes à base de 51 plantes ont été recensés dans le
traitement de divers maladies regroupées en neuf affections. Les familles les plus
représentées sont les Fabaceae (8 espèces), les Lamiaceae (4 espèces), les Myrtaceae et
Solanaceae (3 espèces). En terme de fréquence d’utilisation, les deux espèces les plus
nommées sont le Rônier ou Borassus flabellifer et Careya arborea, utilisées cinq fois pour
trois affections différentes, suivies par le Tamarinier ou Tamarindus indica (utilisée trois fois
dans trois affections différentes) et Antidesma ghaesembilla (utilisée trois fois dans deux
affections différentes).
Concernant le mode de préparation et d’administration des remèdes, plus de la moitié des
recettes consiste en des jus de plantes broyées administrés oralement aux animaux. Le
deuxième mode de préparation le plus rencontré est ensuite la décoction (15% des
remèdes) suivi par la macération aqueuse (9%). La quasi totalité des remèdes sont des
préparations extemporanées et les éleveurs ne les utilisent qu’une fois l’animal malade, et
ce pendant une certaine durée mais ils ne les conservent pas. A part pour certains remèdes
contre la fièvre aphteuse et ceux contre les parasites externes qui sont appliqués
localement, l’ensemble des traitements est donné par voie orale.
Sur les 46 remèdes répertoriés, nous avons recensé 16 remèdes utilisés dans le traitement
de la fièvre aphteuse, 7 remèdes pour la météorisation, 6 remèdes pour la diarrhée et pour
la fièvre, 4 pour l’amaigrissement, 3 pour la septicémie hémorragique et moins de trois
remèdes sont utilisés dans le traitement des intoxications, des parasites internes et des
affections oculaires. La fièvre aphteuse est prédominante dans ce classement pour plusieurs
raisons: Tout d’abord parce que c’est une affection très présente sur le terrain et que les
éleveurs doivent faire face à de nombreuses épidémies. De plus, c’est une maladie qui
affecte le travail du bétail car les boiteries causées par la maladie empêchent les animaux de
travailler dans les champs. C’est pourquoi les éleveurs ont tendance à soigner eux même
leurs animaux, sans attendre qu’un VAHW ne vienne délivrer des médicaments. Enfin, la
plupart des plantes utilisées dans le traitement de la fièvre aphteuse ont des propriétés anti
ulcère, anti inflammatoire ou cicatrisante reconnues et qui ont un effet directement visible
par l’éleveur: la diminution des lésions et des signes cliniques (hypersalivation et boiterie).
Enfin, il est intéressant de noter que la totalité des remèdes est utilisée de manière curative
lorsque l’éleveur détecte un animal malade. Aucun remède n’est utilisé en prévention. Les
éleveurs justifient ce choix par rapport à la quantité de plantes nécessaires pour soigner un
bovin. En effet, il est difficile d’envisager une distribution quotidienne de plantes fraiches
dans la nourriture ou dans l’eau de boisson des bovins car cela représenterait trop de
plantes et un temps de cueillette trop important pour l’éleveur.
87
Pour finir, deux tiers des plantes utilisées appartiennent au groupe C, 20% au groupe A, 10%
au groupe B et 4% au groupe D, c’est à dire que la grande majorité des plantes utilisées en
élevage bovin s’appuie sur des données scientifiquement reconnues. En revanche,
l’utilisation des plantes dans le traitement de la météorisation et des intoxications n’est
validée que par leurs usages traditionnels décrits.
3.1.2.2 Élevage avicole
En élevage avicole, nous avons recensé 57 recettes à base de 26 plantes utilisées dans la
prévention de divers maladies regroupées en huit affections. Les familles les plus
représentées sont les Fabaceae, les Solanaceae et les Zingiberaceae (2 espèces chacune). En
terme de fréquence d’utilisation, les espèces les plus nommées sont le margousier ou
Azadirachta indica, nommé 22 fois dans cinq affections différentes et l’ail commun ou Allium
sativum, nommé 18 fois dans six affections différentes. Suivent la citronnelle ou
Cymbopogon citratus (14 fois pour trois affections), le gingembre ou Zingiber officinale (13
fois pour 6 affections), la liane quinine ou Tinospora crispa (12 fois pour 3 affections) et le
kapokier ou Ceiba pentandra (11 fois pour trois affections). Les autres espèces sont
nommées moins de 10 fois. En élevage avicole, nous avons donc des plantes qui sont
communément utilisées par les éleveurs (si on prend l’exemple du margousier, il entre dans
la composition de presque 40% des remèdes).
Concernant le mode de préparation et l’administration des remèdes, 42% des remèdes sont
des macérations dans l’eau de boisson des animaux. C’est une technique très répandue en
élevage avicole où la médecine collective prévaut sur la médecine individuelle. L’autre
moitié des recettes est composée à pourcentage égal de plantes fraiches déposées dans le
nid des animaux, de teintures distribuées oralement et de sirop distribués oralement ou
dans l’eau de boisson des animaux.
80% des remèdes sont utilisés dans la prévention des maladies infectieuses diverses dont
11% spécifiquement ciblés contre la maladie de Newcastle, 11% contre le coryza infectieux
et les maladies respiratoires, 4% contre la variole et 4% contre le choléra. Les autres
remèdes servent à prévenir des parasites externes (16% des remèdes) et internes (4%).
L’ensemble de ces remèdes sont utilisés à titre préventif soit toute l’année soit lors de la
saison sèche et il n’y a pas de remèdes curatifs. Cette médecine collective et préventive, que
l’on retrouve aussi en médecine conventionnelle dans les élevages avicoles, se justifie par le
prix de l’animal à l’unité et par le gain de temps obtenu lorsque l’on traite tous les animaux
par le biais de l’eau de boisson, de la nourriture ou des nids.
Dernièrement, il est intéressant de noter que 24 des 26 plantes utilisées en élevage avicole
appartiennent au groupe C. L’usage de la quasi totalité des plantes utilisées s’appuie sur des
données scientifiques ainsi que sur leurs usages traditionnels. De plus, plusieurs essais
cliniques réalisés sur des poulets viennent consolider ces utilisations, notamment pour le
caractère anti microbien et immunostimulant des plantes utilisées en prévention des
maladies infectieuses ainsi que pour le caractère anti parasitaire de certaines plantes
utilisées comme insecticide et anti parasitaire externe.
88
3.1.2.3 Élevage porcin
En élevage porcin, nous avons recensé 10 remèdes à base de 18 plantes utilisés dans le
traitement de diverses maladies regroupées en 5 affections. Les familles les plus
représentées sont les Euphorbiaceae et les Fabaceae avec 3 espèces recensées, suivi par les
Lamiaceae avec deux espèces. Les autres familles sont ensuite représentées par une seule
espèce. En terme de fréquence d’utilisation, les espèces les plus nommées sont le
margousier ou Azadirachta indica, nommé deux fois dans deux affections différentes, ainsi
qu’Antidesma ghaesembilla et Ludwigia adescendens nommées toutes les deux dans deux
remèdes. Les autres espèces ne sont citées qu’une seule fois chacune.
40% des remèdes sont des jus de plantes broyées donnés oralement aux animaux. Les 6
autres remèdes sont assez divers: cataplasme, macération aqueuse dans l’eau de boisson ou
appliquée localement et plantes fraiches distribuées dans la nourriture ou par voie rectale.
La moitié des remèdes est utilisée dans le traitement de la fièvre aphteuse et l’autre moitié
sert dans des maladies diverses: fièvre, constipation, diarrhée et parasites internes. La fièvre
aphteuse apparait donc comme la maladie d’intérêt principale des éleveurs. 90% des
remèdes sont utilisés à titre curatif, lorsque l’éleveur s’aperçoit que l’animal présente des
signes cliniques. Les 10% restants sont des plantes à effet vermifuge qui sont distribuées
dans la nourriture des animaux en prévention des parasitoses digestives. Ce choix de
médecine individuelle et curative se justifie de la même manière qu’en élevage boviné.
Pour finir, en ce qui concerne le classement des plantes, deux tiers des espèces
appartiennent au groupe C, 22% au groupe B et 12% au groupe A. Globalement, les usages
des plantes sont validés à la fois scientifiquement et de manière traditionnelle. En revanche,
nous n’avons pas de plantes validées par l’étude en cas de constipation: il semblerait que
l’utilisation du margousier en tant que laxatif relève de la pure tradition des éleveurs
cambodgiens.
Il faut toutefois prendre avec précaution ses analyses sur la médecine traditionnelle porcine
car le nombre de plantes recensées lors de cette étude est assez restreint (18 plantes pour
10 remèdes).
3.1.3 Analyse comparée
3.1.3.1 Des plantes représentatives d’un type d’élevage? Des résultats à analyser avec
précaution.
En comparant les plantes utilisées élevage, il est difficile de conclure à des utilisations
spécifiques d’un type d’élevage. Certes, il existe des espèces utilisées uniquement dans un
type d’élevage, d’autres communes à deux élevages mais ces chiffres sont biaisés par le fait
que nous avons recensé trois fois plus de plantes en élevage boviné qu’en élevage porcin et
deux fois plus qu’en élevage avicole. Cela peut donc tout simplement expliquer pourquoi les
plantes utilisées en élevage boviné se retrouvent en élevage avicole ou porcin. On peut tout
de même noter que sur l’ensemble des 72 plantes, seulement trois espèces sont utilisées
dans les trois élevages: le margousier ou Azadirachta indica, plante phare de cette étude
89
(nommée 26 fois), Careya arborea (nommée 8 fois) et Dioscorea Hipsida Dennts (nommée 3
fois, une fois dans chaque type d’élevage). Ce qui est intéressant en revanche, c’est qu’en
élevage avicole, on recense deux fois moins de plantes qu’en élevage boviné pour un même
nombre de recettes décrites. Ce n’est pas que les remèdes soient composés de moins de
plantes mais que chaque plante est citée un plus grand nombre de fois par les éleveurs. En
effet sur le terrain, la médecine traditionnelle des poules semblait être plus connue que celle
des bovins. L’utilisation de plantes fraiches dans l’eau de boisson par exemple semble être
une utilisation unanime chez les éleveurs de poules et commence même à être promulgée
par le gouvernement ou les organisations d’aides aux éleveurs. Au contraire pour les
bovinés, il semblerait que chaque éleveur applique ses propres recettes de manière
ancestrale, ce qui amène à une diversité de plantes plus importante qu’en élevage avicole
pour un même nombre de recettes.
3.1.3.2 Des remèdes en adéquation avec une médecine caractéristique du type d’élevage
Les modes de préparation et de distribution des remèdes diffèrent aussi en fonction des
élevages. En élevage avicole, 100% des remèdes sont donnés à titre préventif et la plupart
d’entre eux à titre collectif. C’est pourquoi on retrouve surtout des macérations aqueuses
dans l’eau de boisson ou des plantes fraiches distribuées dans la nourriture ou dans le nid.
Au contraire, en élevage boviné et porcin, les remèdes sont curatifs et individuels et sont
plutôt constitué de teintures, de jus de plantes broyés, de décoction ou de sirop distribués
oralement ou en application locale et en cataplasme.
3.1.3.3 De l’importance du traitement des maladies infectieuses
En ce qui concerne les affections traitées, il est important de noter que dans tous les types
d’élevage, une part importante des plantes est utilisée pour lutter contre les maladies
infectieuses. Chez les bovins et porcins, c’est la fièvre aphteuse qui semble la plus
préoccupante, qui occupe entre 35 et 50% des remèdes. Les lésions et la contagion de la
fièvre aphteuse sont caractéristiques et ont des répercussions directes sur les animaux:
diminution des performances de travail des bovinés et perte de poids des porcs qui ne
s’alimentent plus à cause de la douleur engendrées par les lésions. C’est donc une maladie
bien identifiée par les éleveurs et vite prise en charge. Au contraire, en élevage avicole, de
nombreuses maladies infectieuses ont une symptomatologie large et peuvent facilement
être confondues par des éleveurs peu éduqués. C’est une des raisons pour lesquelles les
éleveurs appliquent une médecine traditionnelle préventive et « à large spectre ».
3.1.3.4 Une valorisation de la médecine traditionnelle avicole par des essais cliniques sur
animaux de production
Les remèdes utilisés dans les différents élevages sont globalement validés de la même
manière: une majorité d’entre eux sont composés de plantes du groupe C ou B et sont
validés par l’étude et une minorité relève de la pure tradition vétérinaire cambodgienne et
demanderaient à être étudiés scientifiquement pour pouvoir être conseillés aux éleveurs. La
seule différence majeure entre les élevages consiste en la validation par essai clinique sur les
animaux de production d’intêret (espèces appartenant au groupe 8). En effet, l’usage des
plantes médicinales en médecine vétérinaire est un domain en plein expansion et de
90
nombreux essais en condition de terrain parraissent chaque année. Pourtant, la majorité de
ces études concernent actuellement les volailles. C’est pourquoi l’usage de certaines plantes
utilisées en élevage avicole sont d’autant plus valorisés car les propriétés pharmacologiques
des plantes ont été démontrées en laboratoire mais aussi lors d essai s cliniques sur les
poules.
3.1.4 Les raisons de l’usage ou de l’abandon des remèdes traditionnels
A la fin de chaque entretien, il a été demandé à l’éleveur les raisons pour lesquelles il
continuait à utiliser les remèdes traditionnels mais aussi pourquoi parfois il préférait choisir
les médicaments de synthèse. Ces questions sont importantes si l’ont veut promouvoir les
pratiques traditionnelles dans le but d’aider les éleveurs.
Les éleveurs qui préparent et utilisent leurs remèdes traditionnels le justifie le plus souvent
de manière économique. En effet, ce sont des petits élevages familiaux avec peu de moyens
et ils considèrent les médicaments de synthèse comme onéreux. Mais les raisons citées sont
aussi culturelles et il est facile de sentir que ces éleveurs sont attachés à ce savoir
traditionnel transmis de génération en génération. La médecine traditionnelle fait partie
intégrante de la vie des cambodgiens depuis longtemps et les éleveurs disent ne pas avoir
attendu les médicaments de synthèse pour soigner leur animaux.
Pourtant d’autres éleveurs nous ont dit préférer la médecine conventionnelle et avoir arrêté
l’utilisation des plantes médicinales. La raison principale à ce changement est le manque
d’efficacité des plantes ou plutôt la différence d’efficacité comparée aux médicaments de
synthèse. Mais à la question : Aimeriez vous être formé à la médecine traditionnelle?
L’ensemble des éleveurs ont répondu par l’affirmatif. En effet, les éleveurs qui soulignent un
manque d’efficacité des remèdes traditionnels disent souvent ne pas connaître les
posologies exactes ou bien les affections précises qui sont traitées par les plantes et utilisent
ces remèdes de manière automatique. Il est donc important que les résultats de cette étude
soient rendus aux éleveurs et soient utilisés lors des formations organisées par Heifer et
AVSF.
Enfin, on peut souligner que de nombreux éleveurs utilisent à la fois médecine traditionnelle
et conventionnelle. Dans ce cas là, les plantes sont souvent utilisées à des fins préventives
ou lors de maladies bénignes mais si l’éleveur s’inquiète pour le devenir de son animal ou
que la contagiosité devient trop forte, il a plutôt tendance à appeler le VAHW. Les éleveurs
ont une connaissance des médicaments de synthèse très limitée et font donc entièrement
confiance en leur VAHW. Lorsqu’on leur demande quel traitement a été réalisé, ils
répondent qu’il y a eu « une injection » ou « une piqûre » mais ne connaissent pas les
produits utilisés.
3.2 Limites de la démarche d’ethnopharmacognosie et difficultés rencontrées sur le terrain
3.2.1 Difficultés temporelles
Le travail présenté dans cette étude est un aperçu du temps passé à réaliser les enquêtes et
est dépendant de notre temps de présence sur le terrain. Il n’est donc pas exhaustif. Une
étude d’ethnopharmacognosie peut durer des années et notre durée de présence
91
relativement courte sur le terrain a limité le nombre d’entretiens. Ce travail ne cherche donc
pas à définir la médecine vétérinaire traditionnelle au Cambodge, il est seulement le reflet
de celle-ci au travers d’un échantillonnage d’éleveurs bénéficiaires d’AVSF et de Heifer.
D’autre part, nos enquêtes ont permis de montrer que le savoir en matière de plantes
médicinales des éleveurs est sous-estimé. Il est arrivé plusieurs fois qu’un éleveur interrogé
dise ne pas utiliser de médecine traditionnelle puis, au fil de la discussion et en trouvant les
bonnes questions, se mette à décrire des remèdes. C’était par exemple le cas des éleveurs
qui omettent de parler d’une recette car ils la font automatiquement ou parce qu’il ne la
pense pas assez intéressante pour l’étude (comme l’ajout de plantes fraiches dans l’eau de
boisson ou dans le nid des poules). C’est en visitant les poulaillers et les élevages que l’ont
peut se rendre compte des ces oublis. Avec plus de temps, il aurait été possible de rendre
visite à des éleveurs qui n’ont pas été sélectionnés pour le projet ou qui ne se sentaient pas
concernés par celui-ci mais qui auraient pu avoir des connaissances en matière de médecine
vétérinaire traditionnelle.
Par ailleurs, nous avons eu la chance d’être toujours accompagné d’un traducteur et d’une
personne représentante d’AVSF ou d’Heifer pour chaque entretien ce qui a été primordial
pour mettre l’éleveur en confiance. Cependant, cette organisation de travail peut s'avérer
parfois complexe et chronophage car elle nécessite la disponibilité de tous les intervenants.
Nous étions en plus présents sur le terrain pendant la saison des pluies pendant laquelle les
éleveurs travaillent souvent dans les rizières et sont parfois moins disponibles pour les
entretiens.
De plus, nous avons décidé de ne pas limiter le travail d’enquête à une seule ou plusieurs
provinces mais de le réaliser à l’échelle nationale (dans toutes les provinces où les ONG sont
présentes). Cela nous a permis de réaliser plus d’entretiens mais a aussi énormément
rallongé nos temps de parcours et les distances entre les entretiens. Nous n’avons par
exemple pas pu aller dans la province du Ratanakiri située dans le Nord-Est du pays par
manque de temps.
Enfin, cette limite temporelle justifie le fait que cette étude soit focalisée sur les plantes
médicinales plus que sur la médecine traditionnelle de manière générale. Même si les
plantes sont à la base de la médecine traditionnelle, il y a plusieurs aspects de celle-ci que
nous n’aurons pas le temps d’aborder: justification des préparations et des modes
d’extractions choisis, toxicité des remèdes, utilisation d’animaux venimeux en association
avec les plantes etc. Ce travail sert donc de base pour l'étude de la médecine vétérinaire
khmère. Il faut toutefois souligner que la masse d’informations récoltées est assez
importante en comparaison du nombre de personnes interrogées et qu’il aurait été difficile
de travailler en si peu de temps sur un plus grand nombre d’espèces ou sur d'autres aspects
de la médecine ethnovétérinaire.
3.2.2 Difficultés liées à la barrière de la langue
La barrière de la langue est une limite importante de cette étude. En effet, même en ayant
appris les bases du khmer, il était impossible de réaliser une enquête sans l’aide d’un
traducteur. Les difficultés de compréhension arrivent surtout au début de l’étude car il faut
du temps pour que le traducteur comprenne les enjeux de l’étude et la finalité des
entretiens. Nous avons eu la chance d’avoir le même traducteur tout au long de l’étude ce
qui a permis de créer des liens forts et de pouvoir avoir confiance en la traduction. Dans le
nord du pays, les habitants parlent un dialecte légèrement différent du khmer et il a donc
92
fallu demander l’aide du représentant AVSF pour passer du dialecte du Nord au khmer ce qui
a multiplié les risques de confusion lors des traductions.
La barrière de la langue est d’autant plus importante que le français et le khmer sont deux
langues grammaticalement éloignées. En effet, le français est une langue latine dont le
vocabulaire est très diversifié contrairement au khmer qui est une langue par association
d’idées. Par exemple, le lait se dit en khmer « l’eau qui sort de la vache». Cette différence de
vocabulaire a été problématique pour avoir un diagnostic précis des affections car là où en
français il existe une différence claire entre « abcès » et « blessure » par exemple, il n’en
existe pas en khmer. Après s’être rendu compte de ces différences, nous avons pris la
décision de prendre des atlas de pathologie animale directement avec nous pendant les
entretiens pour éviter toute confusion.
3.2.3 Difficulté du diagnostic précis des affections
En plus des problèmes liés à la barrière de la langue cités précédemment et que nous avons
pu résoudre grâce aux atlas, il n’a pas toujours été évident d’identifier précisément les
affections dont souffraient les animaux. En effet, nous avons observé très peu d’animaux
malades et nous avons rencontré uniquement un ou deux VAHW donc le diagnostic des
affections repose uniquement sur les dires des éleveurs. Il faut alors multiplier et reformuler
les questions pour essayer d’être le plus précis possible. On peut néanmoins se fier aux
éleveurs car ce sont des éleveurs qui ont l’appui d’une organisation de solidarité, qui
bénéficient de formations et de groupes de discussions et qui ont accès à l’information sur le
soin des animaux et à un VAHW qui est présent dans le village. Par ailleurs, certaines
affections ne peuvent se différencier cliniquement sans examens complémentaires, ce qui
est surtout le cas en élevage avicole. C’est pourquoi certaines plantes sont décrites pour une
affection précise quand cela est possible, d’autres pour un groupe d’affections et d’autres
pour un symptôme quand les éleveurs traitent de manière symptomatologique sans
connaître l’étiologie.
3.2.4 Difficultés d’identification des plantes
L’étape d’identification des plantes est une des étapes les plus problématiques de l’étude. La
première difficulté apparait pendant les enquêtes lors des confusions possibles par rapport
au nom vernaculaire (nom d’usage) des plantes. En effet, il est possible que deux plantes
différentes aient le même nom vernaculaire ou au contraire que deux noms différents soient
donnés pour la même plante dans des provinces différentes. Des confusions sont donc
possibles lorsqu’un échantillon de chaque plante n’est pas demandé systématiquement.
D’autre part, il est arrivé qu’il soit impossible d’avoir un exemplaire d’une plante, soit parce
qu’elle pousse dans la jungle et que l’éleveur ne peut nous y emmener, soit parce que ce
n’est pas la bonne saison (beaucoup de traitement en élevage avicole sont réalisés pendant
la saison sèche, lorsque les poulets sont soumis au stress thermique et sont plus sensibles
aux pathogènes de l’environnement). C’est pourquoi les flores photographiques ont toujours
été emmenées sur le terrain mais sans échantillon pour comparer, il reste tout de même une
incertitude sur l’espèce.
Il aurait été préférable de trouver des partenaires compétents en botanique pour ces
identifications mais leur recherche a été infructueuse. Le centre de médecine traditionnelle
khmère de Phnom Penh étant indisponible, nous avons essayé de joindre d’autres
93
organismes habilités dans l’identification des plantes médicinales mais sans succès. Il n’était
de plus pas envisageable de rentrer en France avec les échantillons pour l’identification car il
n’est pas possible de sortir des plantes du territoires (et encore moins des plantes
endémiques) sans une autorisation particulière.
Cette étape appréhendée s’est pourtant bien déroulée grâce aux connaissances importantes
en botanique des éleveurs et des représentants AVSF et Heifer. En effet, beaucoup de
plantes utilisées pour le soin des animaux le sont aussi pour les soins humains et sont ainsi
bien connues des Cambodgiens. Lorsque les plantes n’ont pas pu être identifiées lors de
l’entretien, les échantillons ont été rapportés pour une identification plus poussée à Phnom
Penh avec les équipes d’AVSF.
De ces difficultés résultent huit plantes qui n’ont pas pu être identifiées correctement et qui
n’ont donc pas été étudiées par la suite (toutes ces plantes n’ayant été citées qu’une seule
fois chacune).
3.2.5 La validation des remèdes traditionnels: limites et validité de la démarche
Il existe plusieurs façons de valider les informations concernant des remèdes traditionnels.
Dans cette étude, il a été décidé de réaliser une analyse combinatoire de ces différentes
façons pour multiplier et diversifier les validations.
• La fréquence d’utilisation (ou facteurs culturels)
«Il est largement reconnu que l’usage prolongé et continu dans le temps d’une plante
médicinale est corrélé avec la présence d’une substance active dans celle-ci» (Cornillet,
2012). Ainsi, la pérennité de l’utilisation d’un remède est une validation possible de celui-ci.
Pour autant, il est vrai que cette méthode de validation ne repose pas sur des expériences
ou des faits scientifiques et pourrait être critiquée pour son manque de rigueur. Par ailleurs,
elle ne permet pas de conclure que les remèdes plus anecdotiques ne sont pas efficaces. Elle
fait pourtant partie intégrante d’une étude d’ethnopharmacognosie et il est bon de rappeler
qu’on considère actuellement que près de 60% des médicaments chimiques présents sur le
marché ont été découverts en s’intéressant à leurs usages éthnomédicaux
(ethnopharmacologica, 2014).
• Les références chimiques et pharmacologiques (ou facteurs pharmacologiques)
Le travail de recherche bibliographique a lui aussi ses limites. En effet, la médecine
traditionnelle connait un renouveau dans les pays en voie de développement et de
nombreuses études de pharmacologie sont publiées chaque année. De nouvelles plantes
sont étudiées et les propriétés des espèces déjà connues sont de plus en plus approfondies.
Nous avons donc défini le cadre des recherches bibliographiques et posé des limites : Les
études concernant uniquement l’isolement de principes actifs ou la chimiotaxonomie des
plantes ne seront pas répertoriées et les monographies seront réalisées dans l’objectif de
pouvoir classer les plantes par rapport à leur potentiel médicinal. Cette approche est
critiquable car non exhaustive mais se justifie par manque de temps mais aussi par rapport à
l’objectif final de l’étude. En effet, il question dans cette étude de valider un usage
traditionnel vétérinaire d’une plante et non pas de faire la monographie la plus détaillée et
la plus précise de chaque plante recensée car avec l’avancée des connaissances en plantes
médicinales de nos jours, chaque espèce pourrait faire l’objet d’une thèse à elle toute seule.
Il faut pour finir être conscient des limites d’une telle validation. En effet, ce n’est pas parce
94
qu’un extrait de plante possède une propriété pharmacologique en laboratoire (in vitro ou
démontré sur un animal de laboratoire) que cette dernière sera efficace sur le terrain. En
effet, de nombreux autres critères doivent être pris en compte comme le mode d’extraction
choisi par l’éleveur, les différences de concentration en principes actifs en fonction des sous
variétés ou des zones de cultivation des plantes, l’utilisation de la plante et la conservation
du remède, son association avec d’autres plantes dans un remède et l’espèce destinée à être
guérie.
C’est pourquoi il a été décidé dans cette étude de ne pas se limiter aux propriétés
pharmacologiques démontrées en laboratoire et de rechercher aussi les essais cliniques
menés sur les animaux de production d’intérêt.
• Mesurer l’efficacité clinique par des essais sur le terrain
Mener un essai clinique sur les espèces animales à destination des remèdes est une dernière
façon de valider l’usage ethnovétérinaire d’une plante. Ces essais sont généralement réalisés
après les études en laboratoire et permettent de confirmer les utilisations traditionnelles
directement sur les animaux d’intérêt et en condition d’élevage. Il ne faut toutefois pas
oublier qu’il existe encore un écart entre un essai clinique et la réalité. En effet, même si ces
essais permettent d’exclure les conditions de laboratoire, ils sont réalisés dans d’autres pays
que le Cambodge, c’est-à-dire dans un autre contexte d’élevage, avec d’autres races
d’animaux que les races locales cambodgiennes et avec une conduite d’élevage différente
(alimentation notamment).
Il serait intéressant dans notre cas de mettre en place ces essais cliniques directement sur le
territoire d’étude, avec les éleveurs, les animaux et les pratiques traditionnelles concernées.
Il est prévu de démarrer des essais à petite échelle avec quelques remèdes sélectionnés
comme étant les plus intéressants avec des éleveurs volontaires mais il faut être très
précautionneux dans leur mise en place. En effet, de nombreux biais peuvent être à l’origine
de faux résultats et il faudrait être sur place pour superviser ces essais.
La deuxième difficulté réside dans l’interprétation des résultats à cause des moyens
techniques faibles disponibles sur place. En effet, lors de notre séjour sur place, nous avons
tenté de mettre en place un essai clinique en élevage avicole concernant une plante
immunostimulante. Cet essai avait pour but de comparer les taux d’anticorps post vaccinaux
contre le virus de la maladie de Newcastle des animaux recevant la plante
immunostimulante et des animaux témoins. Malheureusement, le laboratoire vétérinaire de
Phnom Penh n’a pas répondu à notre demande d’analyse des prises de sang. Il faudrait donc
essayer de mettre en place des essais cliniques faisant appel à des critères d’évaluation
observables par les éleveurs ou les VAHW mais là encore, le niveau d’éducation de ces
derniers pourrait être un frein à leur réalisation et à leur conclusion.
3.3 Médecine moderne vs médecine traditionnelle : enjeux actuels en sciences vétérinaires
Il n’est pas question dans cette partie de rejeter la médecine moderne au profit de la
médecine traditionnelle mais bien de donner les avantages et les inconvénients de cette
dernière en mettant l’accent sur son utilisation et ses conséquences dans les pays en voie de
développement.
3.3.1 Les avantages des pratiques ethnovétérinaires comparées à la médecine
conventionnelle
95
Lorsque l’on parle de médecine traditionnelle en élevage, le premier argument qui vient à
l’esprit est celui de l’intérêt économique. En effet, les plantes médicinales ont un faible coût
voir un coût nul comparé aux médicaments chimiques. Cet argument économique est
d’autant plus valable dans les pays en voie de développement comme au Cambodge où le
revenu mensuel moyen par habitant s’élève à 73 dollars d’après les données de la banque
mondiale en 2012 (JDN, 2015).
Un autre atout majeur des pratiques ethnovétérinaires est le fait qu’elles soient adaptées au
contexte d’élevage de la région. En effet, les éleveurs d’une région connaissent les maladies,
les plantes et les remèdes qui marchent depuis des générations pour soigner leurs animaux.
Les objectifs et conduites d’élevage sont différents et souvent moins intensifs que dans les
pays développés et les pratiques vétérinaires issues du monde occidental ne sont pas
toujours applicables et extrapolables aux pays en voie de développement. C’est pourquoi
l’usage des plantes médicinales peut donc être pertinent surtout en prévention ou en cas de
maladie qui ne mettent pas la vie de l’animal en danger.
De plus, dans un pays comme le Cambodge qui souffre d’un maillage vétérinaire et d’une
disponibilité en médicaments de synthèse faibles, l’usage de plantes médicinales paraît
avantageux car elles sont directement disponibles pour l’éleveur, soit dans la jungle, soit
dans leur jardin ou au marché.
Il ne faut pas non plus oublier que les pratiques ethnovétérinaires ont un véritable intérêt en
santé publique. En effet, au Cambodge il n’existe pas de temps d’attente (temps à respecter
entre la dernière administration du médicament à usage vétérinaire et la collecte des
denrées alimentaires (afmps, 2015) donc les denrées alimentaires consommées peuvent
contenir des résidus de médicaments administrés aux animaux et peuvent avoir des effets
nocifs sur la santé du consommateur. De plus, la réglementation du médicament vétérinaire
au Cambodge est faible ; citons par exemple l’absence de réglementation concernant les
antibiotiques facteurs de croissance, interdits depuis plus de dix ans dans l’Union
Européenne ou encore les problèmes d’antibiorésistances dus à une utilisation non
raisonnée des antibiotiques de synthèse. Dans ce contexte, soigner les animaux à l’aide de
plantes peut avoir un véritable impact sur la santé du consommateur. Par exemple, de
nombreuses plantes possèdent des effets anti-microbiens et ont déjà prouvé leur efficacité
dans le remplacement des antibiotiques.
En plus de son impact sur la santé humaine, l’utilisation de plantes médicinales n’a sans
doute pas un impact environnemental aussi important que celui des résidus de certains
médicaments de synthèse. C’est surtout le cas pour les anthelmintiques et les antiparasitaires externes. En effet, les résidus de ces médicaments se retrouvent dans les
déjections des animaux et affectent le développement et la survie des organismes vivants
dans les prés et dans les écosystèmes marins et ont un impact sur les communautés
d’insectes, les écosystèmes et la fertilité de la pâture (Bérard, 2015). Il existe de nos jours de
nombreuses plantes aux propriétés anti-parasitaires démontrées et aussi actives que les
anthelmintiques de synthèse. De manière plus globale, l’utilisation de plantes médicinales en
élevage semble être une solution intéressante face à l’éventuel problème d’indisponibilité
des médicaments de synthèse issus de la chimie pétrolière.
Depuis quelques années, la communauté scientifique se penche sur les effets négatifs liés à
une sur-médicalisation. Dans le domaine vétérinaire par exemple, de plus en plus d’études
indiquent que l’usage excessif et non raisonné des vermifuges a un impact négatif sur
l’immunité des animaux et sélectionne des parasites résistants à ces vermifuges. L’utilisation
96
de plantes médicinales moins « drastiques » peut permettre à l’animal de créer une
immunité minimale aux contact des parasites intestinaux et de garder l’infestation à un
niveau assez bas pour ne pas causer de pathologies (Cornillet 2012; Tourtoulou et al., 2014).
Ces arguments concernant la santé publique, l’impact environnemental, le développement
de résistances aux médicaments de synthèse et le manque d’immunité des animaux sont
d’autant plus valables dans les pays en voie de développement comme au Cambodge dans
lesquels de nombreuses questions se posent concernant la traçabilité, la qualité et
l’utilisation du médicament vétérinaire de synthèse.
3.3.2 Les limites de la médecine traditionnelle en comparaison à la médecine moderne
dans les pays en voie de développement
Les sceptiques de la médecine traditionnelle le diront tous : « Les plantes sont moins
efficaces que les médicaments de synthèse ». Au niveau pharmacologique, il est certain que
pour certaines affections engageant le pronostic vital de l’animal ou pour des situations
d’urgence, les médicaments de synthèse feront preuve d’une plus grande rapidité d’action
et d’une meilleure puissance pharmacologique que les plantes médicinales.
L’intérêt économique de la médecine traditionnelle peut lui aussi être remis en cause. En
effet, si on étudie de manière plus générale l’impact économique de ces pratiques, le coût
faible des plantes médicinales pourrait être contrebalancé par une baisse de la productivité
de l’élevage.
L’inconvénient majeur de la médecine traditionnelle est sûrement le fait qu’elle soit trop peu
connue et étudiée scientifiquement. En effet, les remèdes traditionnels ne sont souvent pas
validés et leur toxicité potentielle n’est pas évaluée. De plus, leurs dosages sont souvent
imprécis et il est ainsi difficile de conclure à une posologie précise pour une efficacité
maximale. Cette efficacité dépend pour finir entièrement du mode de préparation des
remèdes, de l’extraction choisie des principes actifs et de la conservation de ceux-ci,
informations qui ne sont pas toujours disponibles.
Pour finir, l’utilisation fréquente de plantes médicinales peut poser problème au niveau de la
disponibilité et de la surexploitation des ressources naturelles. Cette surexploitation peut se
voir à plusieurs niveaux, soit au niveau du jardin de l’éleveur, soit à une échelle plus large, au
niveau national si un remède est commercialisé dans les marchés et recherché par de
nombreuses personnes. Elle touche surtout les plantes dont les racines sont utilisées à des
fins médicinales car elles ne peuvent plus se reproduire par la suite. Ce problème est
d’autant plus important dans les pays en voie de développement comme au Cambodge où
plus de 80 % de la population se soigne à l’aide de plantes médicinales (Ashwell et Walston,
2008).
Pour conclure, il existe de nombreuses raisons qui justifient le fait de vouloir sauvegarder et
utiliser la médecine traditionnelle mais d’autres arguments plaident en la faveur de la
médecine conventionnelle. Il ne s’agit donc pas de préférer l’une ou l’autre mais plutôt de
choisir la plus adaptée en fonction du contexte. Il existe un équilibre à trouver entre ces
deux médecines qui ne sont pas antagonistes mais qui peuvent être au contraire
complémentaires. Cet équilibre est d’ailleurs démontré dans certains essais cliniques comme
lorsqu’une plante a un effet immunostimulant et qu’elle permet une meilleure réponse
vaccinale des animaux ou alors lorsqu’une plante potentialise les effets anti-microbiens d’un
médicament de synthèse.
97
98
CONCLUSION
Les khmers sont réputés pour leur médecine traditionnelle riche, mêlant médecine chinoise,
ayurvédique et autochtone, qu’ils utilisent pour soigner les membres de leur famille mais
aussi leurs animaux de production. Pourtant, dans un pays qui s’occidentalise et qui se
tourne vers l’international, ces pratiques traditionnelles sont menacées et il est important
de mettre par écrit ces pratiques afin de les préserver.
Au travers de cette étude, nous avons mis en évidence la grande diversité de la
pharmacopée traditionnelle vétérinaire khmère. 80 plantes ont été recensées dans la
prévention et le traitement de 22 situations d’intêret en élevage avicole, bovin, bubalin et
porcin. Ces pratiques traditionnelles, loin d’être oubliées des éleveurs, et encore très
présente dans les campagnes cambodgiennes. De nombreux remèdes sont validés par
l’étude et la majorité des pratiques recensées se justifie scientifiquement.
Elle ne conclut pas pour autant sur la médecine traditionnelle vétérinaire khmère dans sa
globalité. En effet, aucune autre étude connue de ce type n’a été menée dans ce pays. Cette
étude est donc une première vision des pratiques éthnovétérinaire. Elle sera suivie d’un
effort de promotion des remèdes jugés les plus intéressants auprès des familles
bénéficiaires d’AVSF et de Heifer. Cette diffusion sera permise grâce à la réalisation d’un
livret concernant les bonnes pratiques de l’usage des plantes médicinales. Ce livret sera
distribué à l’ensemble des éleveurs et pourra être utilisé lors de formations à la médecine
traditionnelle. Les résultats de cette étude théorique pourront aussi être testés sur le terrain
à l’initiative des représentants d’AVSF et de Heifer comme par exemple lors de la mise en
place d’un essai clinique avec des éleveurs volontaires.
Il est bon de rappeler pour finir que cette étude a pour but de revaloriser les pratiques
traditionnelles mais pas de dévaloriser la médecine conventionnelle. Pour permettre une
bonne gestion sanitaire des élevages, il sera important de concilier ses deux médecines et
d’apporter une attention particulière à l’usage des médicaments de synthèse et des vaccins
qui ont eux aussi une part importante à jouer dans la santé des animaux de production.
99
100
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03/07/2014)). [http://dictionnaire.acadpharm.org/w/Ethnopharmacognosie] (Consulté le
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103
104
ANNEXES
105
Annexe 1 : Questionnaire type utilisé lors des entretiens
Agronomes et vétérinaires sans frontières
Date :
Heifer international
Traditional medicine questionnaire
I. BACKGROUND INFORMATION
Province, district, commune, village :
Name of the farmer and contact :
Kind of cluster:
Altitude : Low, high and medium :
Type and number of animals raised:
Type of animal and breeds
Chicken
Duck
Pig
Fish
Number animal owned
Age of the animals :
Housing and runs :
Feeding and scavenging feed resource base :
Others
II. TRADITIONAL RECIPES
Recipe number
Composition
Part of the plant /quantity
Formulation
Conservation
Dosage and frequency
Indication
Learnt from
Others
106
Buffalo
Cow
Other :......
III. DISEASES
In order of prevalence
Poultry
Non-ruminant (Pig)
Ruminant
Disease
Animal affected
Age
Breed
Sex
Seasonality
Epidemiology (how many animals,
contagious or not ?)
Symptoms and lesions
Traditional treatment (cf II)
Modern treatment (what, origin,
conservation, efficiency ?)
Prevention
Evolution (with and without treatment)
IV.DISCUSSION




Use of traditional medecine vs modern one ? By choice or habit ? Efficiency ? Beliefs ?
Any problems in the farm ? (vaccination…)
Interest in a clinical trial to demonstrate the efficiency of the traditional medicine ?
Taboo of using traditional medicine associated with poultry, pig and cattle ?
Conclusion
107
Annexe 2: Noms binomiaux, vernaculaires en anglais et français, famille, groupe et numéro
de page des monographies des plantes recensées et identifiées sur le terrain
Plantes du groupe A
Nom binomial
Nom anglais
Aganonerion
polymmorphum
Ceylon spinach/
Indian spinach
Dalbergia nigrescens Kurz
Dipterocarpus intricatus
Dyer
Dipterocarpus obtufsifolius
Teijsm. ex Miq
Nom français
Famille
112
Apocynaceae
Fabaceae
197
206
Dipterocarpaceae
207
Two wingsed fruit
Dipterocarpaceae
Hoya des
amoureux
219
Hoya kerii Craib
Hymenodictyon excelsum
(Roxb.) Wall
Lucky heart
Bridal couch tree
Rubiaceae
Limnophila geoffrayi
Aromatic mudword
Scrophulariaceae
Apocynaceae
214
Mangifeia dupereana
Mazus japonicus
page
Anacardiaceae
Bitter leave
Scrophulariaceae
bananier
farineux
Musa balbisiana colla
Sindora siamensis Miq
Terminalia corticosa Pierre
ex Laness
235
240
245
257
Musaceae
Fabaceae
289
297
Combretaceae
Plantes du groupe B
Nom binomial
Nom anglais
Nom
français
Famille
Antidesma ghaesembilla
Gaertn
square leaf china
laurel
Euphorbiaceae
Archidendron clypearia (Jack)
I.C. Nielsen
Monked pod
Fabaceae
Page
130
132
Cratoxylan cochinchinense
Hypericaceae
191
Dillenia ovata Wall. ex Hook.f.
& Thomson
Elephant apple
Dillénia
Dilleniaceae
201
Dioscorea hipsida Dennts
Asiatic bitter yam/
Intoxicating yam
Igname
amère
Discoreaceae
Ludwigia adescendens (L.) H.
Hara
Primrose villo
Onagraceae
Shorea obtusa Wall
Mosa/ Burma sal
Dipterocarpaceae
284
Xylia xylocarpa (Roxb.) Taub
Burmese ironwood
Fabaceae
301
204
241
108
Plantes du groupe C
Nom binomial
Nom anglais
Nom français
Allium sativum
Garlic
Ail
Liliaceae
Alocasie/ Snoge caraïbe/
Alocasie à grandes
racines/ Taro géant/
Oreille d'éléphant
Araceae
Alocasia
macrorrhizos (L). G
don
Alpinia galanga (L.)
Willd
Anacardium
occidentale L
Giant taro/ Giant
Alocasia
Greater galanga/
siamese ginger/
galangal
Bombax ceiba L.
Borassus flabellifer
Linn
Brucea javanica L
Merr
Caesalpinia sappan
Linn
cashew tree
Green betel nut/
areca nut
common bamboo
119
122
Anacardier
Aréquier/ Palmier à
betel/ noix d'arec
Anacardiaceae
Margousier
Meliaceae
Bambou commun
Poaceae
133
Arecaceae
136
142
144
Fresh water
mangnone
Indian Kapok/ Red
cotton tree/ red silk
cotton tree
Toddy palm
False sumuc/ java
brucea/ macassar
kernels
Lecythidaceae
faux kapokier/ kapokier
du Malabar/ kapokier
rouge
Malvaceae
Borasse/Rônier/ palmier
de palmyre
Arecaceae
147
150
153
Simaroubaceae
156
Papaya
golden shower/
pudding pipe tree
Cassia fistula
Cayratia trifolia (L.)
Domin
Ceiba pentandra (L.)
gaertn
silk cotton tree
Cheilocostus
speciosus (J.König) Crepe ginger/ wild
C.D.specht
ginger/ cane reed
Citrus aurantiifolia
113
Galanga de l'inde/ Grand
galanga
Zingiberaceae
Sapaan wood
Fabaceae
Bed Pepper/ Chili
Piment/ Poivron/ piment
pepper/ garden
annuel/ Piment de
Capsicum annuum L. pepper/ green pepper cayenn
Solanaceace
wild guava/ ceylon
Careya arborea roxb oak/ Patana oak
Lecythidaceae
Carica papaya L.
P
125
Areca catechu L
Azadirachta indica A
Juss
Magosa tree/ neem
Bambusa vulgaris
Barringtonia
acutangula (L).
gaerth
Famille
Lime
Papayer
Caricaceae
canéficier/ casse en
bâton/ cassier/ faux séné Fabaceae
159
162
165
170
173
Vitaceae
Capoc/ Kapokier/ arbre à
kapok
Malvaceae
175
178
Costaceae
Limettier
109
Rutaceae
182
(Christm.) Swingle
Cleome viscosa L
Coleus amboinicus
Lour
Cymbopogon
cirtatus (DC). stapf
Datura metel L.
Yellow spider flower
Indian borage/
country borage
Capparidaceae
185
188
Lamiaceae
193
Lemongrass
Downy salt apple/
white darure
Citronelle
Poaceae
198
Metel
Solanaceae
Euphorbia tirucalli L
Euphorbiacaea
Gmelina asiatica L.
Heliotropium
indicum L
Ipomoea aquatica
Forssk
Ipomoeae batatas L
Lam
Lamiaceae
208
211
216
Indian heliotrop
water spinach/ water
convolvulus
Liseron d'eau
Boraginaceae
sweet potato
physic nut/ purging
nut
Horse tamarind/
Jumbie Bean/ Lead
tree/ white Popinac
convolvulaceae
220
Convolvulaceae
223
Jatropha curcas L
Leucaena
leucocephala Lam
de wit
Litsea glutinosa
(Lour) C.B. Rob.
Pond spice
Marsilea quadrifolia
L.
Quadrifolia
Melaleuca cajuputi
powell
Cajupat tree
Patate douce
227
Pourghère
Euphorbiaceae
231
Faux mimosa
Fabaceae
237
Lauraceae
243
Marsileaceae
246
Mesua Ferrera L.
Ironwood
cajeput/ cajeputier
arbre dragon, bois de
fer, bois d'amis
Myrtaceae
Mimosa pudica L.
Neptunia oleraceae
Lour
sensitive plant
Sensitive
Fabaceae
water mimosa
Néptunie potagère
Fabaceae
Nicotiana tabacumL Tobacco
Clove basil/ African
Ocinum gratissimum basil
Ocinum tenuiflorum Holy Basil/ Shrubby
L.
basil/ tulasi
Oroxylum indicum
linn Kurz
indian trompet flower
Leenh rambutan/
stinking passion
Passiflora foetida L flower
Phyllanthus acidus Gooseberry tree/ Star
(L). skeels
gooseberry
Tabac
Solanaceae
Piper nigrum L
Psidium guavaja L.
249
Calophyllaceae
252
255
259
263
Basilic de ceylan
Basilic des moines/
Basilic sacré/ Tulsi
Lamiaceae
266
Lamiaceae
Bignoniaceae
Passiflore foetide
Passifloraceae
Girembellier
Euphorbiaceae
Pepper
Poivre commun
Piperaceae
guava/ Lemon guava
Goyavier
Myrtaceae
272
275
277
110
280
285
Syzygium cumini L
skeels
Tamarindus indica L.
Tinospora crispa
Linn Miers ex hook
Ziziphus mauritiana
Lam
Zingiber officinale
Roscoe
Jambolanier/
Jamélongue
Myrtaceae
Tamarind
Heart leeved
moonseed
Common jujube/
chinese date
Tamarinier
Fabaceae
Ginger
Gingembre
Java plum/ Jambolan
290
293
298
Liane quinine
Menispermaceae
Jujube de Chine/ Jujubier
de Chine
Rhamnaceae
307
Zingiberaceae
Plantes du groupe D
Nome binomial
303
Nom anglais
Nom français
Calamus salicifolius
Dialium cochinchinese
Pierre
Famille
Palmae
Page
158
203
Fabaceae
111
Annexe 3 : Monographies des 72 plantes recensées et identifiées
Aganonerion polymorphum spire

GROUPE A
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Aganonerion Polymorphum est une liane de la famille des Apocynaceae. Elle est la seule
représentative connue du genre Aganonerion. Elle est endémique d’Indochine (Thaïlande,
Laos, Cambodge et Vietnam) (EOL,2013). On la retrouve au Cambodge dans la zone des
montagnes et plateaux. Son statut de conservation n’est pas menacé (Sakou, 2011).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 3
En médecine traditionnelle humaine khmère, la plante entière, tonifiante, est parfois
prescrite pour récupérer après une crise de paludisme. (Leti et al., 2013)
Dans notre étude, les feuilles sont utilisées dans le traitement de la septicémie
hémorragique des bovinés.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 6
Une seule étude est trouvée sur les propriétés pharmacologiques d’Aganonerion
Polymorphum : En 1994, Chungsamarnyar et al. démontrent une activité acaricide de
l’extrait cru d’Aganonerion Polymorphum contre les tiques Boophilus micropus en
association avec d’autres plantes. Utilisé seul, l’activité acaricide n’a pas été démontrée.
IV
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112
Allium sativum

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Allium sativum, ou plus communément appelé ail cultivé ou ail commun est une plante de la
famille des Liliaceae et du genre Allium. L’ail commun est originaire d’Asie centrale mais sa
culture est de nos jours répandue dans de nombreuses régions tempérées et tropicales du
monde entier. Ce n’est pas une espèce menacée (Royal botanic garden, 2013).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
En plus de son utilisation en tant qu’aliment et aromatisant, l’utilisation de l’ail commun en
médecine traditionnelle humaine est répandue dans le monde entier. Le bulbe est utilisé
comme aphrodisiaque dans de nombreuses régions. En Inde, il est utilisé lors de toux, de
fièvre ou en application locale pour limiter l’eczéma ou traiter les abcès. L’utilisation du jus
d’ail est aussi préconisé lors de maux d’oreilles ou de surdité. L’inhalation d’ail séché est
aussi utilisée pour réguler les menstruations ou entrainer un avortement. De nombreuses
autres utilisations peuvent être citées : lutte contre la coqueluche chez les jeunes enfants,
traitement de la paralysie, des douleurs abdominales, des ulcères gastriques, du diabète et
des problèmes cardiaques. Enfin, l’ail commun est utilisé dans le traitement des parasites,
notamment en médecine chinoise : Il est utilisé contre les ankylostomes, les vers à tête
d’épingles. En application externe on l’utilise dans le cas de gale et de vers annelés sur la
tête. (Royal botanic garden, 2013 ; Reid, 1989 ; Bhandari, 2012).
En médecine traditionnelle khmère, l’ail a la réputation d’être hypotenseur. Ses feuilles,
réduites en poudre, puis absorbées seraient efficaces contre l’asthénie. Les bulbes seraient
aussi antiseptiques intestinaux et stimulants. En application externe, les bulbes écrasés
seraient susceptibles de guérir les piqûres de scorpion (Dy Phon, 2000).
En médecine traditionnelle vétérinaire, l’ail commun est aussi largement utilisé. En Inde, il
sert dans le traitement des rhumes, toux et indigestion chez les buffles et les bovins (Mallik
et al, 2012). En Europe, l’ail commun est utilisé dans le traitement des troubles respiratoires,
des otites et des diarrhées chez le chien et le chat (Akerreta et al, 2010). Dans notre étude,
la gousse est utilisée en élevage avicole dans la prévention des maladies infectieuses telles
que la maladie de Newcastle, la variole aviaire, le choléra et coryza aviaire.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 8
L’ail commun est une des plantes dont les propriétés médicinales sont les plus documentées
au monde. Deux revues scientifiques récentes regroupent les conclusions des multiples
travaux réalisés sur les propriétés pharmacologiques de l’ail commun (Hyung-Mun et al.,
2014 ; Mikaili et al., 2013)
Activité anti inflammatoire
Démontrée in vitro et in vivo à partir d’extraits de gousse d’ail.
Activité immunomodulatrice
Démontrée in vitro à partir de la gousse d’ail grâce aux composés organosulfurés. L’ail âgé
semble posséder des propriétés immunomodulatrice plus importantes que l’ail cru.
113
Activité antibactérienne
Démontrée in vitro et in vivo sur un spectre large de bactéries Gram positif et Gram négatif
dont Staphylococcus, Salmonelles, mycobactéries, Vibrio spp, Proteus, Eschericha Coli à
partir des extraits aqueux, éthanoliques et métanoliques des gousses. (Reuter, 1995 ; Mikaili
et al., 2013 ; Hyung-Mun et al., 2014).
Activité antivirale
Démontrée in vivo et in vitro à partir des gousses contre Cytomegalovirus humain (HCMV),
virus de l’influenza B, virus de l’herpes simplex de type 1 et 2, vaccinia virus et virus de la
stomatite vésiculaire. Dans une étude in vivo, l’administration d’ail protège des souris vis à
vis des virus influenza et améliore la production d’anticorps lors de l’administration du
vaccin. (Reuter, 1995 ; Mikaili et al., 2013 ; Hyung-Mun et al., 2014).
Activité anti parasitaire
Activité anti protozoaire démontrée à partir des extraits de la gousse contre de nombreux
protozoaires (Plasmodium spp, Trypanosoma spp, Leishmania spp, Giardia spp),
Activité anthelminthique démontrée in vitro contre les larves d’Haemonchus contortus du
mouton à partir de plusieurs extraits de la plante. Les extraits éthanoliques seraient les plus
efficaces. Activité paralytique de l’huile essentielle d’ail démontrée contre Fasciola Hepatica.
Activité anti arthropode démontrée contre plusieurs moustiques et contre les larves de
tiques de type Rhipicephalus microplus.
Activité anti fongique
Démontrée in vitro et in vivo contre les espèces de levures (Candida albicans et Candida
Tropicalis), de saccharomyces et d’Aspergillus. L’ail potentialise de plus l’action des anti
fongiques de synthèse (Polymyxine B et Amphotéricine B).
Effet sur le système cardio-vasculaire
Activité hypotensive anti ischémique démontrée lors d’essais cliniques sur humains ainsi que
lors d’études in vitro et in vivo. De plus, une étude et des essais cliniques ont montré que l’ail
commun a des effets anti athérosclérotique et permet d’inhiber l’agrégation plaquettaire.
De manière générale, les composants d’Allium Sativum ont donc un effet bénéfique sur
l’ensemble du système cardio-vasculaire.
Activité antidiabétique
Propriétés antihyperglycémiantes et anti hyperlipidémiantes démontrées dans une vingtaine
d’études in vivo et in vitro.
Activité anti allergique
Propriétés anti histaminiques démontrées in vitro à partir de la gousse.
Activités lors de troubles neurologiques
Par son activité anti ischémiante, anti oxydative, anti inflammatoire et neuroprotective, de
récentes études ont montrés in vivo et in vitro les effets bénéfiques de l’ail commun sur des
maladies dégénératives telles que Parkinson, Alzheimer et les attaques cardiovasculaires.
Activité anti tumorale
Démontrée par des essais in vitro et in vivo et lors d’ essais cliniques.
Activité anti oxydante
Démontrée dans de nombreuses études in vitro et in vivo à partir des gousses.
IV
ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D INTÉRÊT
IV.1 Élevage avicole
Effets sur les performances de croissance
114
De nombreux essais cliniques ont été réalisés sur les poulets de chair et poules pondeuses et
mettent en évidence les effets bénéfiques d’ajout d’ail dans la ration ou l’eau de boisson des
animaux pour augmenter leur performance de croissance. Cet apport diminue aussi le taux
de cholestérol et de triglycérides sanguins (Wang et al., 2014 ; Stanac’ev et al., 2010) et
permet d’augmenter le poids total de l’animal avant abattage (Kharde, Soujanya, 2014). En
revanche les paramètres hématologiques tel que taux d’hémoglobine et leucocytes totaux
ne semblent pas significativement affectés par l’ajout d’ail. (Prasad et al., 2009).
Activité immunostimulatrice
En 2014, Khan et al,. démontrent que l’ajout de poudre d’ail séché dans la ration augmente
les titres en anticorps post vaccinaux dirigés contre le virus de Newcastle, de la bronchite
infectieuse et de la maladie de Gumboro. Dans une deuxième étude, seuls les anticorps anti
Newcastle sont augmentés (Omolade, Hauwa, 2011). De plus, une étude in vitro informe que
l’ajout de composés dérivés d’Allium sativum est pertinent pour améliorer le statut
immunitaire de l’animal et lutter contre la coccidiose aviaire (Kim et al., 2013).
Activité anti microbienne
En ce qui concerne le potentiel antimicrobien de l’ail, une étude in vitro démontre
qu’Escherichia Coli isolée à partir de poulet de chair est sensible à l’extrait aqueux d’ail
(Ziarlarimi et al., 2011). Lors d’une étude clinique cependant, Rahimi et al., (2011)
démontrent que l’ajout d’ail à une dose de 0,1% de la ration ne diminue pas la population
d’Escherichia Coli dans la flore digestive de la poule. Une autre étude réalisée sur des poulets
expérimentalement infectés par le virus de Newcastle montre que l’ajout de poudre d’ail
séché dans la ration dès le premier jour de vie diminue les effets pathologiques de la
maladie de Newcastle (Al-Hamadany, Rahem, 2009). D’après Dar et al., (2009), les
altérations biochimiques liées à une coccidiose peuvent être diminuées en prévention par
l’ajout d’ail dans la ration. Enfin, une étude in vivo sur 120 poulets de chair conclut que
l’apport d’ail à une dose comprise entre 1 et 1,5g/kg de poid vif par jour prévient les
entérites nécrotiques subcliniques à Clostridium perfringes (Jimoh et al., 2013). Wang et al.,
démontrent que l’ajout d’allicine à une dose de 100mg/kg pendant 42 jours améliore les
capacités anti oxydatives des poules pondeuses.
IV.2 Élevage porcin
Effet sur la croissance des animaux
Omojola et al. (2009) démontrent qu l'ajout d'ail séché dans l'alimentation des porcelets
diminue le taux de choléstérol sanguin de ces derniers. Cet ajout chez les porcs sevrés
permet aussi d'améliorer les performances de croissance des animaux comme le gain moyen
quotidien, la prise alimentaire quotidienne et le poids vif final. (Onyimonyi et Omeje, 2013).
D'autres études confortent ces résultats mais il semble que l'effet améliorateur de
performances de croissance de l'ail soit plus important chez le porc adulte que chez le
porcelet. (Yang et al., 2012 ; Grela et Klebaniuk, 2007)
Activité antimicrobienne
Les propriétés antibiotiques de l'ail ont été démontrées lors d'une étude in vivo sur des
porcelets au sevrage: Utilisé en association avec des extraits d'Origanum vulgaris pendant
six semaines, les extraits d'ail commun sont efficaces dans le traitement des enthéropathies
prolifératives. En effet, ils réduisent la prévalence de Lawsonia intracellularis, bactérie
responsable des enthéropathies et diminue le score de diarrhée des porcelets (Papatsiros et
al., 2009). En 2013, Liu et al.ont mené deux études ayant pour but de démontrer les
propriétés antimicrobiennes de l'ail commun dans la ration des porcs sevrés: La première,
115
menée sur des porcs adultes expérimentalement infectés par le virus reproducteur et
respiratoire porcin (SRRP), indique que l'ail est efficace dans le traitement de la maladie (
diminution de la fièvre et de la charge virale) grâce à une stimulation du système
immunitaire, notamment une activatin des lymphocytes B et lymphocytes CD8. Des résultats
comparables sont donnés dans une deuxième étude menée sur des porcs infectés
expérimentalement par Escherichia Coli: l'ajout d'ail dans la ration permet de diminuer
l'inflammation et les diarrhées consécutives à l'infection.
On peut finalement mentionner que l'effet antiparasitaire de l'ail démontré in vitro contre
les nématodes Hemonchus contortus a été confirmé in vivo chez les moutons (Ahmed et al.,
2013)
V
BIBLIOGRAPHIE
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118
Alocasia macrorrhizos (l.) G don.
Groupe C
I. DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe 1
Alocasia macrorrhizos, ou plus communément appelé Taro géant ou oreilles d'éléphant, est
une plante de la famille des Araceae et du genre Alocasia. Elle est originaire d'Asie tropicale
(Malaisie, Birmanie, Cambodge, Thaïlande, Est de l'Inde) et est de nos jours présente dans
toutes les régions tropicales. On la retrouve dans les forêts tropicales humides mais le plus
souvent autour des villages et dans les fossés qui entourent les rizières (Peter, 2008). Elle est
aussi cultivée pour être utilisée comme plante d’ornement ou pour ses rhizomes comestibles
après avoir été bouillis. Son état de conservation est de préoccupation mineure (Royal
botanics ,2014 ; Plantes Botaniques, 2015).
II. USAGES TRADITIONNELS
Groupe 5
À Hawaï, les feuilles et les racines sont utilisées pour traiter les maux de ventre par voie
orale et les brûlures en application locale. Aux Philippines, les tiges sont utilisées pour
soigner les maux de dents et à Java, les racines et feuilles servent d'anti douleur et limitent
les rougeurs cutanées. Au Laos, la plante est utilisée pour lutter contre le paludisme et
l'asthme (Royal botanics, 2014).
En médecine traditionnelle khmère, la tige est utilisée en usage externe comme anti
inflammatoire. La racine et les jeunes feuilles sont utilisées en cas d’abcès, de morsures de
serpents, de paludisme et de rhumatismes (Leti et al., 2013 ; Provendier, 1998). Les
tubercules sont utilisés pour le traitement des parasites internes ou externes, les adénites et
les furoncles (Dy Phon, 2000).
En médecine traditionnelle vétérinaire en Inde, les tiges sont utilisées en application externe
contre les gorges enflées des vaches (Bikram et al., 2012) et les feuilles et rhizomes servent
dans le traitement des maladies respiratoires des bovins (Kumar et Bharati, 2013). Dans
notre étude, les racines sont utilisées pour lutter contre la fièvre aphteuse en élevage boviné
et porcin ainsi que dans le traitement de la septicémie hémorragique des bovinés.
III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe 7
Activité anti inflammatoire
Démontrée in vivo à partir des extraits de la plante (Singh et al., 2014).
Activité anti fongique
Démontrée à partir d’une protéine extraite du rhizome contre les champignons de type
Penicillum et Geotrychum. (Wang, 2003 et Qiu etal., 2008).
Activité anti parasitaire
Démontrée in vivo à partir des extraits méthanoliques de la plante contre la mouche Musca
domestica Linnaeus (Dong et al., 2011).
Activité anti diurétique
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits hydro alcooliques des feuilles (Acharya
et al., 2014).
Activité anti tumorale
119
Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux de taro géant (Fang et al., 2012).
Activités diverses
Activités anti hyperglycémiante et anti oxydante démontrée in vivo sur souris à partir des
extraits méthanoliques de la plante (Rahman et al., 2012)
IV. ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
Effet sur la croissance des animaux
Aucune étude sur les propriétés médicinales d'Alocasia marcrorrhizos concernant les
animaux d'élevage n'a été trouvée, en revanche les feuilles du Taro géant sont comestibles
et ont une valeur nutritive intéressante en élevage. Chez les poulets de chair, la
consommation de feuilles de Taro géant est une alternative économique intéressante car
elle augmente la prise alimentaire et le gain de poids des animaux (Lopez et al., 2012). En
élevage porcin, le remplacement partiel du tourteau de soja par des feuilles bouillies
d'Alocasia macrorrhizos n'entraine pas de conséquences économiques majeures à part un
léger retard concernant le retour en chaleur de la truie et un poids de portée au sevrage
diminué de 3.5% (Hoang, 2010). Des résultats similaires ont été notés lors de l'utilisation de
ces feuilles chez des adultes sevrés (pas de différences majeures par rapport à l'utilisation de
tourteau de soja) (Rodriguez et al., 2006).
V. BIBLIOGRAPHIE
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Alpinia Galanga (L.) Willd
Groupe C
I. DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe 1
Alpinia galanga ou plus communément appelé le grand galanga est une espèce de la famille
des Zingiberaceae et du genre Alpinia. Elle est native de l'Asie du Sud et de l'Indonésie et est
aujourd'hui cultivée et largement répandue dans toutes les régions tropicales d'Asie. Elle
pousse dans les forêts humides d'altitude (entre 1000 et 1300 mètres), dans les ravins entre
les taillis et les touffes herbeuses. Ce n'est pas une espèce menacée. (School of Chinese
Medecine, 2007).
II. USAGES TRADITIONNELS
Groupe 4
La plante est considérée comme carminative, aphrodisiaque, abortive, anti inflammatoire et
antispasmodique et est utilisée dans le traitement des bronchites, maladies cardiaques,
entérites chroniques, calculs rénaux, diabète et rhumatisme. Les fruits d'Alpinia galanga sont
utilisés en médecine traditionnelle chinoise et thaïlandaise pour les douleurs abdominales,
les vomissements et les diarrhées. (Dhirender et al., 2011). En application externe, la plante
permet de soulager les démangeaisons cutanées, les morsures de serpents, insectes et
scorpions et diminue les engourdissements des membres. Elle est aussi cuisinée pour ses
propriétés aphrodisiaques (School of Chinese Medecine, 2007). En médecine ayurvédique, la
racine est utilisée pour traiter de nombreuses affections dont le diabète (Dhirender
et al., 2011).
Dans notre étude, les racines sont utilisées dans le traitement de la septicémie
hémorragique des bovinés et dans la prévention des maladies infectieuses diverses et du
coryza chez les poulets.
III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe 8
Activité anti inflammatoire et analgésique
Démontrées in vivo et dans des essais cliniques sur patients à partir des extraits de la plante
(Dhirender et al., 2011).
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir des extraits de la plante contre Staphylococcus aureus.
Démontrée in vitro à partir des extraits de fleurs contre Micrococcus luteus.
Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de la plante contre Bacillus subtilis,
Enterobacter aerogene, Enterobacter cloacae, Enterococcus faecalis, E.Coli, Klebsiella
pneumoniae, Pseudomonas aeruginosa, Salmonella typhimurium, S.aureus et Streptococcus
epidermis.
Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques de la plante contre S.aureus et Listeria
monocytogenes
Démontrée in vitro à partir des extraits de la plante contre Mycobacterium tuberculosis
(Pooja et al., 2014)
Activité anti parasitaire
Démontrée in vitro à partir des extraits de la plante contre les amibes Entamoeba histolytica
et contre les protozoaires de type Giardia intestinalis (Dhirender et al., 2011).
122
Activité anti fongique
Démontrée à partir des extraits de rhizome contre Aspergillus niger et contre les
dermatophytes zoonotiques Trichophyton mentagrophytes, Microsporum gypseum et les
levures Candida albicans. (Dhirender et al., 2011).
Activité sur le système nerveux central
Activité stimulatrice du système nerveux central démontrée à partir des extraits de rhizome
(Saha et al.,2013)
Activité anti tumorale
Démontrée in vitro à partir des extraits de la plante (Dhirender et al.,2011 ; Samarghandian
et al., 2014).
Effet anti obésité
Activités hypolypidémique et antioxydante démontrées in vivo sur rats à partir de la
galangine, principe actif isolé des rhizomes (Kumar, 2013).
Activités diverses
Activité anti leshmaniale contre Leishmania donovani démontrée à partir des extraits du
rhizome.
Activité anti oxydante démontrée in vitro à partir des fleurs, feuilles et différents extraits de
rhizome (Dhirender et al., 2011).
IV. ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
Une étude in vivo évalue les capacités antibactériennes des extraits d’Alpinia galanga contre
des pathogènes d’intérêt en élevage porcin: Les résultats montrent une activité
antibactérienne contre Escherichia coli, Staphilococcus aureus, Salmonella typhimurium,
Salmonella enteritidis et Pasteurella multocida (Yamsakul et al., 2009)
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Thailand
124
Anacardium occidentale L.
Groupe C
I. DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe 1
Anacardium occidentale ou plus communément appelé anacardier est une plante de la
famille des Anacardiaceae et du genre Anacardium. Elle est originaire des Caraïbes et du
nord est du Brésil mais est de nos jours cultivée dans toutes les zones tropicales pour ses
noix et pommes de cajou comestibles. Elle n’est pas menacée (ethnoplants, 2013).
II. USAGES TRADITIONNELS
Groupe 5
En Afrique, la pomme de cajou est utilisée comme insecticide contre les moustiques. À
Madagascar, les feuilles sont utilisées pour traiter les crises d’hémorroïdes (ethnoplants,
2013).En Inde, l'écorce est utilisé en tisane contre les rhumes, l'asthme, les congestions et en
application locale contre les morsures de serpent (Mahadevappa et al., 2011). Le jus de
pomme de Cajou est utilisé dans le traitement de la syphilis, les racines en infusion comme
purgatif et l’huile est appliquée sur les pieds abimés des villageois. La pomme de cajou est
aussi utilisée lors de troubles rénaux ou dans le traitement du choléra. L’écorce est efficace
dans le traitement des ulcères. La coque de la noix de cajou est aussi utilisée dans les
affections citées précédemment ainsi que lors de diabète. Le noyau est indiqué lors de
diarrhée. Les feuilles et tiges sont quand à elles utilisées lors d’affection cutanée. Enfin, la
résine des graines est utilisée lors de palpitation cardiaque, de perte de mémoire ou
d’affection neurologique et de rhumatisme. (Orwa et al., 2009 ; Mahadevappa et al., 2011).
En médecine traditionnelle khmère, la chair du fruit mûr est considérée diurétique et
sudorifique. L’écorce est utilisée en cas d’ulcérations de la bouche (Leti et al., 2013).
En médecine traditionnelle vétérinaire, au Bénin, l’écorce d’Anacardium occidentale est
utilisé dans le traitement du coryza infectieux, des mycoplasmoses et helminthoses des
animaux de production (Dassou et al., 2015). Dans notre étude, l’écorce est utilisée dans la
préparation d’une macération aqueuse qui prévient les maladies infectieuses diverses en
élevage avicole.
III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe 8
Activité anti inflammatoire
Démontrée in vitro et in vivo à partir des dérivés de l'acide anacardique, principe actif
contenu dans la coque de la noix de cajou (Mahadevappa et al., 2011) et des extraits
d’écorce (Mota et al., 1985).
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir du liquide contenu dans la coque de la noix de cajou contre des
bactéries gram négatif et gram positif dont Staphylococcus aureus, Corynebacterium xerosis,
Helicobacter pylori et Bacillus subtilis. En revanche, il semble inactif contre Escherichia Coli. Il
est aussi actif contre les mycobactéries: Mycobacterium tuberculosis et Mycobacterium
smegmatis (Mahadevappa et al., 2011).
Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques des parties aériennes sur les
bactéries gram positif (activité modérée sur les gram négatif) (Madureira et al., 2011).
125
Il semblerait que les feuilles soient plus concentrées en principes actifs anti bactériens que
l'écorce (Chaitra et al., 2013).
Activité anti virale
Démontrée in vitro à partir des extraits de feuille d'anacardier contre les rotavirus simiens
responsables de diarrhée. En revanche, dans l'étude menée, ils ne sont pas actif contre les
rotavirus humains (Gonzalves et al., 2005).
Activité anti parasitaire
Démontrée à partir de l'acide anacardique contre Trypanosoma cruzi, Trypanosoma brucei et
Leishmania.
Démontrée à partir de l'huile de cajou contre la mouche Aedes aegytpi, vecteur potentiel de
la dengue et de la fièvre jaune (De Mendoza et al.,2005).
Activité anti fongique
Démontrée à partir des extraits méthanoliques fortement contre Candida glabrata et plus
modérement contre Candida albicans (Kolackowski 2009) ainsi que contre Cryptococcus
neoformans (Schmourlo et al., 2004).
Activité anti diarrhéique
Démontrée in vivo sur la souris à partir des extraits méthanoliques de la plante (Ezeigbo
et al., 2012)
Activité anti venin de serpent
Ushanandini et al. (2009) ont démontré que les extraits d'écorce d'Anacardium occidentale
ont la capacité de neutraliser les réactions enzymatiques ainsi que les effets
pharmacologiques induits lors d'une morsure de serpent venimeuse à Vipera russelii.
Activité anti tumorale
Les effets anti cancer du liquide de la coque de noix de cajou ont été longuement explorés in
vitro et in vivo. (Mahadevappa et al., 2011).
Activités diverses
Activité anti oxydante démontrée in vitro par plusieurs études à partir de l’acide anacardique
(Mahadevappa et al., 2011).
IV. ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
IV.1 Élevage avicole
Effets sur la croissance des animaux et sur les organes de l’immunité
L’intérêt économique de l’anacardier ainsi que son effet sur les performances de croissance
des animaux ont été largement étudiés: Martinez et al. (2012) indiquent que l’ajout de
pousses et de feuilles d’anacardier dans la ration des poules pondeuses augmentent les
indicateurs de productivité (poids final et consommation ingérée totale) ainsi que le poids
des organes de l’immunité (thymus et bourse de Fabricius). D’autres études montrent que
l’ajout de différentes parties d’Anacardium occidentale (liquide contenu dans la coque, noix,
écorce) n’ont pas d’effets délétères sur la croissance, voir même ont un effet bénéfique
similaire à un facteur de croissance (Lopez et al., 2012), tout en étant économiquement
rentable pour l’éleveur (Oddoye et al., 2013 ; Mandal et al., 2009 ; Lopes et al., 2005).
Activité antibactérienne
Une étude in vivo sur des poulets de chair démontre que l’ajout de liquide contenu dans la
coque de la noix de cajou diminue la population d’Escherichia Coli intestinale (Lopez
et al., 2012).
Activité anti parasitaire
126
L’ajout d’acide anacardique dans la ration pendant 10 jours permet de diminuer les lésions
caecales causées par une infection expérimentale d’Eimeria tenailla, responsable de la
coccidiose. En revanche, cet ajout ne diminue pas la production d’oocystes caecales
(Toyomizu et al., 2003). Varghese et al. (1971) démontrent dans une étude clinique sur des
poulets de chair l’efficacité de l’apport d’huile de noix de cajou dans le traitement des
ascaridoses aviaires.
IV.2 Élevage porcin
Effet sur la croissance des animaux
Les auteurs ayant étudié l’ajout d’Anacardium occidentale dans la ration des porcs en post
sevrage s’accordent à dire qu’il n’y a pas de conséquences positives ou négatives sur la
croissance des animaux. En revanche, cet ajout présente un fort intérêt économique pour
l’éleveur car il peut utiliser les déchets de l’industrie de noix de cajou (Yao et al., 2013
; Oddoye et al., 2011 ; Fanimo et al., 2004). Dans une récente étude cependant, Acero
et al. (2013) indiquent qu’en plus de baisser les coûts de production, l’ajout de pomme de
cajou dans la ration des porcs augmente le poids final des animaux.
IV.3 Élevage bovin
Effet sur la croissance des animaux
De la même manière que pour les deux élevages précédents, Anacardium occidentale peut
être utilisé dans la ration des bovins, comme source locale de concentré, par exemple pour
remplacer le maïs ou le tourteau de soja. Oddoye et al. (2008) indiquent que la pulpe séchée
de noix de cajou peut être utilisé lors des saisons sèches et augmente le taux de croissance
des animaux. Il faut toutefois faire attention au taux d’incorporation de noix de cajou dans la
ration car une étude présente des intoxications de bovins (non létales et réversibles)
à Anacardium occidentale (Ribeiro Filho et Soto-Blanco, 2012).
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129
Antidesma ghaesembilla gaertn
I.
Groupe B
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe 1
Antidesma ghaesembilla Gaertn est une plante tropicale et sub-tropicale de la famille des
Euphorbiaceae et du genre Antidesma. On peut la retrouver en Asie et dans le nord de
l’Australie. C’est un arbre qui peut atteindre seize mètres de haut et qui pousse dans les
forêts de plaine au Cambodge. Son état n’est pas menacé (Poonam et al., 2013).
II.
USAGES TRADITIONNELS
Groupe 4
Les feuilles d’Antidesma ghaesembilla sont utilisées en médecine traditionnelle lors de
maux de tête ou pour stimuler la production de lait chez la femme qui allaite. La tige sert
pour stimuler les menstruations et les fruits sont consommés comme purgatif (Poonam
et al., 2013).
En médecine traditionnelle khmère, toutes les parties de la plante sont utilisées. Les feuilles
sont utilisées contre les céphalées (Leti et al., 3013) et notamment chez les enfants: pilées
au mortier puis appliquées sur la fontanelle du nouveau né ou sur la tête des jeunes enfants,
elles les préserveraient du rhume du cerveau (Dy Phon, 2000 ; Heang et al.,2013). Le fruit est
purgatif (Leti et al., 2013) et est aussi utilisé pour soigner la toux et les pneumonies (Heang
et al.,2013). Les tiges sont emménagogues (Leti et al., 2013), anti diarrhéiques et tonifiantes
(Heang et al., 2013). Les jeunes rameaux, mélangés aux racines de papayer, sont absorbés
pour régulariser les règles. L’écorce, mêlée au tabac, sert à guérir certaines blessures (Dy
Phon, 2000), est bouillie pour les femmes en post partum (Heang et al.,2013) et sert comme
tonique (Provendier, 1998). Pour finir, La fleur est utilisée dans le traitement de l’arthrite
(Heang et al.,2013).
Dans notre étude, les feuilles sont utilisées dans le traitement de la fièvre aphteuse des
porcins par voie orale ou locale et l’écorce sert dans le traitement des ectoparasites des
bovinés.
III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe 6
Activité anti oxydante
Démontrée in vitro à partir des fruits (Valvi et al., 2011 ; Worasakungiat et al., 2012).
Activités anti anxiolytique et sédative
Démontrées in vivo sur des souris à partir des extraits méthanoliques et de chloroforme des
fruits (Habib et al.,2012).
IV. BIBLIOGRAPHIE
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131
Archidendron clypearia (Jack) I.C. Nielsen
I.
Groupe B
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe 1
Archidendron clypearia est une plante de la famille des Fabaceae et du genre Archidendron.
C’est une espèce d’Asie tropicale que l’on retrouve d’Inde jusqu’en Chine du Sud et Nouvelle
Guinée. Cet arbuste ou petit arbre se rencontre dans les forêts tropicales, sur les côtes et
dans les mangroves. On le retrouve aussi sur les flancs et crêtes de montagnes jusqu’à 1850
mètres d’altitude. Son état de conservation n’est pas menacé (asianplant).
II.
USAGES TRADITIONNELS
Groupe 4
Au Laos, l’écorce est utilisée en décoction pour réaliser des cataplasmes pour traiter les
abcès (UsefulTropicalPlants, 2015). En médecine traditionnelle chinoise, les feuilles sont
utilisées dans le traitement des affections respiratoires (Kang et al., 2014).
En médecine traditionnelle khmère, les feuilles séchées et pulvérisées servent à soigner les
plaies (Dy Phon, 2000).
Dans notre étude, l’écorce bouillie est utilisée dans le traitement des diarrhées des bovinés.
III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe 7
Activité anti virale
Démontrée in vitro à partir de quatre flavonoïdes isolés de la plante contre le virus influenza
H1N1 et l’herpes virus simplex.
Activité anti inflammatoire
Démontrée in vitro à partir de l’extrait méthanolique de la plante (Yang et al., 2013).
IV. BIBLIOGRAPHIE
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132
Areca catechu
I.
Groupe C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe 1
Areca catechu est une espèce appartenant à la famille des Arecaceae et au genre Areca. Elle
est plus communément appelée palmier à bétel ou aréquier. Son habitat est la forêt
tropicale humide, en sous bois mais elle est maintenant cultivée dans de nombreuses
régions tropicales pour sa noix, consommée en Asie dans une préparation à mâcher avec de
la feuille de bétel. De par sa culture intensive, il est difficile de connaitre l’origine précise
d’ Areca catechu mais on pense qu’il serait natif d’Inde ou de Malaisie. Son état de
conservation n’est pas préoccupant (entheology, 2015).
I.
USAGES TRADITIONNELS
Groupe 5
La noix d’arec (plus communément appelée noix de bétel) est utilisée depuis des milliers
d’années comme narcotique (entheology, 2015). Les racines, les feuilles et les fruits sont
utilisés dans la médecine malaise traditionnelle. La graine en poudre sert de vermifuge pour
les chiens (Chan et Invernizzi, 1999). En médecine ayurvédique, la noix de bétel est utilisée
comme diurétique, anthelminthique, digestif, astringent et cardiotonique (entheology,
2015). En médecine traditionnelle chinoise, elle est utilisée lors d’infestation par tous types
de vers intestinaux et lors d’accumulation d’aliments non digérés pour ses effets digestifs.
Elle a aussi un effet diurétique et est utilisée lors de gonflements des pieds et des jambes.
Elle est parfois utilisée dans le traitement contre le paludisme (Reid, 1989).
En médecine traditionnelle khmère, la noix d’arec est utilisée comme masticatoire, comme
stimulant de l’appareil digestif et pour fortifier les gencives (Provendier, 1998). Les feuilles,
les fruits et les racines s’emploient pour le traitement de la diarrhée, des bronchites et des
maladies du foie. (Dy Phon, 2000). Les racines entrent dans la préparation d’un médicament
pour le soin des hémorroïdes (Martin, 1971), on utilise l’écorce contre le paludisme et les
graines pour leur action anti parasitaire (Provendier, 1998).
En médecine ethnovétérinaire, les noix d’arec sont utilisées pour débarrasser le chien de ses
tenias (Dy Phon, 2000) et les bovins de leur nématodes (Rajkumari et al., 2014). Aux
Philippines, les graines sont utilisées dans le traitement des fascioloses des chèvres et une
décoction de racines sert lors de diminution de la production laitière des vaches (FAO, 1992).
Au Pakistan, les graines sont utilisées lors de prolapsus utérin chez les bovins ( Syed et al.,
2008). Dans notre étude, les graines sont utilisées oralement en tant que vermifuge en
élevage avicole.
I.
PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe 7
Dans une revue, Amudhan et al. (2012), résument les propriétés pharmacologiques
démontrées de la noix d’Areca catechu.
Activité anti inflammatoire et analgésique
Activité anti inflammatoire démontrée in vivo sur souris à partir de la noix d’arec.
Activité analgésique démontrée in vivo à partir des extraits de la plante (Lee et al., 2014 ;
Khan et al., 2011).
133
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir des tanins hydrosolubles contenus dans la noix de bétel contre
Streptococcus mutans et salivarus, Staphyloccocus aureus et Fusobacterium nucleatum.
Activité anti virale
Démontrée in vitro à partir des procyanidines contenus dans la noix de bétel contre le virus
du VIH.
Activité cicatrisante
Potentiel de la noix de bétel dans le processus de guérison des brûlures et des ulcères grâce
à plusieurs alcaloïdes et polyphénols.
Effets sur le système cardio vasculaire
Activité anti hypertensive démontrée in vivo et in vitro à partir de la noix d’arec.
Vaso relaxation démontrée ex vivo sur des aortes de rats et sur des artère et veine
ombilicales humaines à partir de l’arécoline.
Activité hypoglycémiante et hypolipidémiante
Activité hypoglycémique démontrée in vitro à partir de l’arécoline.
Activité hypolipidémiante démontrée à partir de la noix de bétel.
Activité anti aggregation plaquettaire
Démontrée in vivo à partir de l’extrait cru de la plante.
Activités d’ordre neurologique
Stimulation du système nerveux central démontrée à partir de la noix d’arec.
Activité anti dépressive démontrée in vitro et in vivo à partir de l’extrait de dichlorométhane
de la noix.
Activité anti convulsivante
Démontrée in vivo à partir de deux composés isolés de la plante, l’arecaïdine et la guacine.
Activités diverses
Activité anti allergique démontrée in vivo à partir des extraits de la plante.
Activité anti oxdyante démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques de la noix.
IV. BIBLIOGRAPHIE
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135
Azadirachta indica a. Juss.
I.
Groupe
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
C
Groupe 1
Azadirachta indica, plus communément appelé margousier, est une plante de la famille des
Meliaceae et du genre Azadirachta. Cet arbre originaire d’Inde et du sub-continent indien
(Bangladesh, Sri Lanka, Népal et Pakistan) est de nos jours cultivé dans de nombreuses
régions tropicales à sub-tropicales. A l’état sauvage, on le retrouve plutôt dans les forêts de
plaine. Son état de conservation n’est pas préoccupant et le margousier est parfois même
considéré comme indésirable (Orwa et al., 2009).
II.
USAGES TRADITIONNELS
Groupe 5
Le margousier est utilisé depuis plus de deux mille ans pour ses propriétés médicinales et
est considéré par les nations unis comme « l’arbre du 21ème siècle ». Il est un des
composants majeurs de la pharmacopée traditionnelle indienne, connu sous le nom de
« dispensaire » dans les villages.Toutes les parties de la plante sont utilisées. Ces feuilles
ingérées sont utilisées dans le traitement de nombreuses maladies infectieuses telles que la
variole, le paludisme et les maladies fongiques. Elles servent aussi pour traiter les douleurs
musculaires, stimuler l’immunité et déposées dans les armoires elles servent pour éloigner
les insectes. L’huile de margousier est utilisée pour guérir les maladies hépatiques, détoxifier
le sang, réguler le taux de sucre dans le sang, lors de lèpre, de syphilis et d’ulcères
chroniques. Les branches sont utilisées en tant que brosse à dent et dentifrice (Orwa et al.,
2009). Le tourteau de graines est reconnu comme étant l’insecticide naturel le plus efficace
de nos jours par le national research council. L’écorce et la racine sont utilisées dans le
traitement des maladies de la peau (eczema, psoriasis, acné), du diabète, des tumeurs, du
VIH, des problèmes cardiaques, de l’herpes, des allergies, des ulcères et des hépatites. La
fleur séchée et le fruit sont utilisés lors de blessures et dans le traitement de la lèpre.
L’infusion de fleur est donnée lors de faiblesse généralisée et de dyspepsie (Hashmat et
al.,2012).
En médecine traditionnelle khmère, les feuilles âgées et les graines sont utilisées comme
insecticides (Dy Phon, 2000). L’écorce et les feuilles sont considérées comme antipaludiques.
Les feuilles, en mélange avec d’autres organes végétaux servent à préparer une boisson
antifébrile et aussi à tuer les crabes des rizières (Martin, 1971). Les graines séchées entrent
dans la préparation d’une crème spermicide en préparation contraceptive d’application
locale (Dy Phon, 2000). Les jeunes fruits et les racines sont anthelminthiques (Provendier,
1998). Les feuilles pilées sont utilisées dans le traitement des morsures de serpents, des
abcès et de l’eczema. La fleur séchée est tonifiante et détoxifiante (Heang et al., 2006)
Tout comme en médecine traditionnelle humaine, Azadirachta indica est une des plantes
phares de la pharmacopée traditionnelle vétérinaire. Toutes les parties de la plante sont
utilisées dans le traitement de nombreuses affections. L’écorce est utilisée chez le bétail
pour traiter les vomissements, la fatigue, la fièvre, la soif, les ulcères, les rhumes, les
désordres sanguins et les troubles urinaires. Les feuille sont utilisées en application locale
pour soigner le bétail lors d’affections cutanées (Orwa et al., 2009), comme répulsif contre
les insectes, pour traiter les affections oculaires, les abcès, les inflammations de la mamelle
ou encore pour soulager après une castration. Par voie orale, elles sont utilisées lors
136
d’inflammation, de fièvre ou d’ulcères. Les fruits sont utilisés lors de troubles urinaires et de
problèmes cutanés ou de maux de dents. Les graines servent de répulsifs contre les tiques
du bétail (Wynn et Fougère, 2007). En élevage avicole, le margousier sert en application
locale pour traiter les blessures et repousser les insectes et par voie orale il permet de lutter
contre la diarrhée (Wynn et Fougère, 2007). Au Sénégal, les éleveurs de poules ajoutent des
écorces de margousier dans l’eau de boisson des animaux pour les protéger des
endoparasites (Akingboye, 1997). Dans notre étude, les feuilles sont données oralement aux
bovinés lors de septicémie hémorragique et utilisées lors de fièvre. L’écorce est placée dans
l’eau de boisson des poules pour lutter contre les maladies infectieuses diverses dont
Newcastle, coryza et variole. Les feuilles et les tiges placées dans le nid des poules servent
comme insecticide. En élevage porcin, les feuilles sont utilisées comme anti pyrétique et
mélangées à de l’amidon de riz, elles sont utilisées par voie anale pour lutter contre la
constipation.
III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe 8
Azadirachta indica, considérée comme une des plantes mères de la médecine traditionnelle,
est étudiée depuis de nombreuses années. Trois revues scientifiques récentes (Nishan et
Subramanian, 2014; Ruchi et al., 2014 ; Koriem, 2013) seront ici utilisées pour résumer le
plus succinctement possible les nombreuses propriétés démontrées du margousier.
Activité immunomodulatrice
Démontrée in vitro et in vivo à partir des extraits de margousier qui stimulent l’immunité
cellulaire et humorale. Ils sont aussi efficaces dans le traitement des réactions allergiques en
limitant les réactions anaphylactiques et en désensibilisant l’individu.
Activité anti inflammatoire, anti pyrétique et analgésique
Activité anti inflammatoire démontrée in vitro à partir de la nimbidine, premier extrait cru
obtenu grâce à l’huile de margousier.
Activité anti pyrétique démontrée in vivo chez les rats à partir des extraits méthanoliques
des feuilles.
Activité analgésique démontrée in vivo à partir de l’huile de graine de margousier (activité
comparable à celle de la morphine).
Activité antibactérienne
Démontrée contre Mycobacterium tuberculosis à partir des extraits d’écorce et de l’huile de
margousier.
Démontrée in vitro à partir des préparations à base d’huile contre de nombreuses bactéries,
gram positif et gram négatif dont S.aureus, B.cerus, B.pumilis, E.coli, P.vulgaris, S.typhi,
K.pneumoniae, S.dysenterae, Enteroccocus faecalis,Streptoccocus mutans, salivarius, sanguis
et mitis. Les extraits inhibent aussi la croissance des biofilms crées par Pseudomonas
aeruginosa.
Activité anti virale
Démontrée in vitro à partir des extraits de margousier contre plusieurs virus dont le
virus herpes simplex, Coxsackie virus B, Vaccinia virus, Variola virus, Chikungunia virus, le
virus de la dengue, Poliovirus, le virus de la variole aviaire et de Newcastle.
Activité anti parasitaire
Démontrée in vitro à partir des extraits de margousier contre un large spectre de parasites
dont Tripanosoma, Leishmania, Plasmodium et nématodes.
137
Activité anti filaire démontrée in vitro à partir des extraits alcooliques des fleurs
contre Setaria cervi qui affecte principalement les buffles d’eau.
Activité insecticide
Démontrée in vitro et in vivo à partir de nombreux extraits de la plante. Il existe plus de 400
insectes sensibles à l’action des azadirachtines (principe actif isolé de la plante) dont les
mouches, poux, araignées, moustiques, cafards, scarabées, tiques, puces et anophèles
(vecteur du paludisme) (Sevenet, Tortora, 1994).
Potentiel acaricide modéré contre les tiques du bétail, Rhipicephalus boophilus (Shima
et al., 2014).
Activité fongicide
De nombreux champions sont sensibles à Azadirachta indica. Les exemples les plus
communs sont C.albicans, A.fumigatus, A.flavus, A.niger, M.gypseum, M.canis,
T.mentagrophytes, T.rubrum et Cladosporium sp.
Activité anti dermatophytique démontrée à partir des extraits de feuilles.
Activité anti ulcère
Démontrée in vivo chez le rat à partir de la nimbidine isolée de la plante et lors d’un essai
clinique sur patients humains à partir des extraits de l’écorce.
Activité anti venin de serpent
Démontrée in vitro à partir des extraits de feuilles.
Activité anti diabétique
Démontrée in vivo sur rats diabétiques à partir de la plante entière.
Activité hypoglycémiante démontrée in vivo sur des lapins à jeun à partir de la nimbidine
extraite de l’huile.
Activité anti hypertensive et anti hyperholesterolémique
Activité anti hypertensive démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux de la
plante.
Activité anti hypercholéstérolémique démontrée in vivo sur rats à partir des extraits de
feuilles matures.
Activité anti tumorale
Plusieurs principes actifs contenus dans l’écorce, les feuilles, les graines et l’huile de graine
réduisent tumeurs et cancers sans provoquer d’autres effets secondaires grâce à des
propriétés immunomodulatrices et apoptotiques.
Activités diverses
Propriétés contraceptives démontrées à partir de l’huile (action spermicide, inhibitrice du
développement embryonnaire et blocage partiel de l’ovulation).
Activité anti oxydante démontrée in vitro à partir des extraits de jeunes fleurs et de feuilles.
IV. ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
IV.1 Élevage avicole
Activité immunomodulatrice
Les feuilles d’Azadirachta indica ont des propriétés immunostimulatrices qui améliorent la
réponse immunitaire des animaux aux vaccins de Newcastle et de Gumboro. En effet, dans
les études effectuées sur les poulets de chair et poules pondeuses, l’ajout de feuilles de
margousier dans l’eau de boisson augmentent les titres en anticorps post vaccinaux des
animaux tout en augmentant les performances générales de croissance (Ruchi et al., 2014 ;
138
Sarker et al. 2014). Dans une autre étude, Nnenna et Okey (2013) indiquent que l’ajout
d’extrait de feuilles dans la ration n’a pas d’effets délétères sur la santé des animaux.
Activité anti virale
L’activité anti virale des extraits de margousier contre le virus de l’entérite virale du canard a
été démontré in vivo (Ruchi et al., 2014).
Activité anti parasitaire
Le tourteau de margousier, en plus de son goût appétant, a des propriétés vermifuges
démontrées chez le poulet (Nishan et Subramanian, 2014). De plus, Sarker et al. (2009)
démontrent que l’administration unique par voie orale d’Azadirachta indica à la dose de
1mg/kg est efficace dans le traitement des Ascaridoses (absence de parasites visibles à
l’autopsie).
Activité diverses
L’huile d’Azadirachta indica est efficace dans la prévention de la contamination de l’aliment
par Aspergillus flavus (Nishan et Subramanian, 2014). Pour finir, Latheef et al. (2013)
démontrent que l’ajout d’extrait pur de margousier dans la ration des poules permet de
combattre la dépression hématologique engendrée par l’infection par le virus de l’anémie
infectieuse du poulet.
IV.2 Élevage porcin
Effet sur la croissance des animaux
Une étude réalisée par Sastry et Agrawal (1992) indique que le tourteau de graines de
margousier peut être ajouté dans la nourriture des porcs sans effets délétères sur les
animaux. Au contraire, il augmenterait les performances de croissance en stimulant la prise
alimentaire.
Activité anti parasitaire
Un deuxième essai clinique sur porcs étudie l’efficacité d’une mixture de plantes
médicinales, dont Azadirachta indica dans le traitement de la gale. Cette mixture améliore
l’état de la peau et permet un meilleur rétablissement des porcs après infestation
par Sarcoptes scabei. Néanmoins cette protection est limitée dans le temps (95 jours)
(Barriyar et Prasad, 2005).
IV.3 Élevage boviné
Effet sur la croissance des animaux
Une étude met en évidence la possibilité d’utiliser les feuilles de margousier dans
l’alimentation du bétail. Elle augmenterait le gain moyen quotidien et limiterait les
infestations parasitaires des animaux (Kukde et al., 1999).
Activité cicatrisante
Une étude réalisée sur des veaux et des chèvres met en évidence l’efficacité de l’utilisation
d’une pommade à base d’Azadirachta indica dans le traitement des lésions cutanées du
bétail (Rahman et al.,2009).
Activité anti acaricide
Plusieurs études ont été menées pour déterminer le pouvoir acaricide du margousier sur les
tiques du bétail. Les résultats ne sont pas très concluants, allant de l’inefficacité totale de la
plante (Ramzan et al., 2008) à une efficacité modérée mais moins importante que
l’ivermectine, antiparasitaire de synthèse (Web et David, 2002).
139
Remarque: L’activité anti nématode a été mise en évidence lors d’un essai clinique sur des
moutons pendant la saison humide (efficacité moins importante en saison sèche) (Ruchi
et al., 2014). Une deuxième étude montre l’efficacité du margousier contre Haemonchus
contortus chez le mouton et la chèvre (Nishan et Subramanian, 2014).
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141
Bambusa vulgaris Schrad.
I.
Groupe C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe 1
Bambusa vulgaris ou plus communément appelé bambou commun est une plante de la
famille des Poaceae et du genre Bambusa. Il est originaire d’Indochine et du sud de Chine.
Aujourd’hui il est cultivé dans de nombreuses régions tropicales et sub-tropicales et est une
des espèces les plus représentées des bambous. Il pousse mieux dans les régions de basse
altitude (moins de 1000 mètres). Son statut de conservation n’est pas préoccupant (National
tropical botanical garden, 2015 ; Louppe, 2008).
II.
USAGES TRADITIONNELS
Groupe 5
Au Nigéria, la macération des feuilles de bambou est utilisée comme préparation abortive et
lors de maladies vénériennes. Au Congo, les feuilles sont utilisées dans une préparation pour
traiter la rougeole (Grubben 2004).
En médecine traditionnelle khmère, les eaux de cuisson des pousses sont réputées efficaces
pour guérir les hépatites (Dy Phon, 2000). Les tiges et les racines sont utilisées pour le soin
des hémorroïdes et des maladies vénériennes (Martin, 1971). Les nœuds de la tige et les
feuilles sont diurétiques et fébrifuges (Provendier, 1998).
En médecine vétérinaire, les jeunes feuilles sont très appréciées du bétail elles sont utilisées
lors de rétention placentaire (Martin, 1971) ou dans le traitement des ectoparasites chez les
bovins (Ogni et al., 2014). A Trinidad et Tobago, les éleveurs utilisent les feuilles de bambou
pour traiter les diarrhées et les ectoparasites des chiens (National tropical botanical garden,
2015). Dans notre étude, les pousses de bambou sont appliquées localement lors
d’affections oculaires des bovinés. Les feuilles sont elles utilisées oralement dans le
traitement de la septicémie hémorragique.
III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe 7
Activité anti inflammatoire
Démontrée in vivo sur rats et souris à partir de l’extrait méthanolique de Bambusa vulgaris.
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux et éthanoliques du Bambou commun contre
Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae, Proteus mirabilis, Salmonella typhi et Shigella
dysentriae (Ogu et al., 2011).
Activité anti parasitaire
Activité anti paludique forte démontrée in vitro à partir des extraits hydroalcooliques de la
plante entière (Fernandez-Calienes et al.,2010).
Activité anthelmintique démontrée in vitro à partir des extraits de feuilles contre le
vers Eudrilus eugeniae (Ikechukwuogu, 2012).
Activité anti diabétique
Démontrée in vivo sur des rats expérimentalement diabétiques à partir des extraits des
feuilles (Sethilkumar et al., 2011).
Activité abortive
Démontrée in vivo sur lapins à partir des extraits aqueux des feuilles (Musa et al., 2009).
142
IV. BIBLIOGRAPHIE
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143
Barringtonia Acutangula (L.) Gaerth
I.
Groupe C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe 1
Barringtonia acutangula est une plante de la famille des Lecythidaceae et du genre
Barringtonia. Elle est native des côtes du Sud de l’Asie et du Nord de l’Australie (Dharamaraj
et al., 2011). Ce petit arbre pousse près des rivières, dans les plaines inondées, les marais et
les mangroves. Son statut n’est pas préoccupant (asianplant, 2015).
II.
USAGES TRADITIONNELS
Groupe 5
Barringtonia acutangula est utilisé en médecine traditionnelle dans le traitement de
l’arthrite, des douleurs thoraciques, du diabète, des troubles des menstruations, des
hémorroïdes, de la diarrhée, du rhume, de la dyspnée et aussi lors de désordres
psychologiques ou d’empoisonnement (Imam et al., 2012 ; Dharamaraj et al., 2011). En
Malaisie, l’écorce est utilisée pour faire des cataplasmes pour les ulcères et les feuilles,
racines et écorces sont appliquées lors de démangeaisons. Aux Philippines, l’écorce est
donnée en décoction contre les douleurs de l’estomac et en application externe pour
soigner les blessures. En Birmanie, la graine est utilisée pour traiter les ophtalmies et les
feuilles la diarrhée. En Indochine, l’écorce est un remède contre la diarrhée, le paludisme et
est utilisé en application externe pour les plaies. Pour finir, en Thaïlande, les racines sont
considérées comme laxatives (asianplant, 2015).
En médecine traditionnelle khmère, les racines s’emploient contre diverses maladies : fièvre,
diarrhée, paludisme, blennorragie et maux d’estomac (Heang et al. 2006). Le fruit torréfié et
réduit en poudre sert à fortifier les gencives (Dy Phon, 2000). Le cœur de l’arbre, en mélange
avec d’autres produits végétaux, est utilisé en magie pour conjurer les maléfices (Martin,
1971).
En médecine traditionnelle vétérinaire indienne, les jeunes fruits et l’écorce sont appliquées
sur les plaies des bovins infestées par les vers (Mitra et Mukherjee, 2007) et les graines sont
utilisées lors de troubles hépatiques (Jain et Srivatava, 2003). Aux Philippines et en Inde, la
plante est utilisée comme poison contre les poissons (asianplant, 2015). Dans notre étude,
l’écorce est utilisée dans le traitement des diarrhées des bovinés.
III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe 7
Activité anti diarrhéique et anti nociceptive
Démontrées in vivo sur souris à partir des extraits méthanoliques des feuilles et graines
(Iman et al., 2012).
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir des extraits de la plante contre Helicobacter pylori.
Activité anti diabétique
Démontrée in vivo sur rats diabétiques à partir des extraits éthanoliques et aqueux des
feuilles(Gregory et al.2014).
Activité hépatoprotectrice
144
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux, méthanoliques et éthanoliques de la
racine (Rashmi et al. 2012).
Activité anti arthritique
Démontrée in vivo à partir de l’extrait de chloroforme des feuilles (Thirumal et al. 2013).
Effet sur le système nerveux central
Une activité anti dépressive sur le système nerveux central a été mise en évidence in vivo sur
des souris (Iman et al., 2012).
Activité anti oxydante
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux, méthanoliques et éthanoliques de la
racine (Rashmi et al. 2012).
IV. BIBLIOGRAPHIE
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146
Bombax Ceiba L.
I.
Groupe C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe 1
Bombax ceiba est une plante de la famille des Malvaceae et du genre Bombax. Cet arbre
plus communément appelé Kapokier rouge est originaire d’Asie tropicale et d’Océanie et est
répandu en Asie tempérée et tropicale, en Afrique et en Australie (Vartika et Verma, 2014). Il
peut être cultivé dans les jardins méditerranéens et son état de conservation n’est pas
préoccupant (Hodel et Weissich, 2012).
II.
USAGES TRADITIONNELS
Groupe 5
Bombax ceiba est utilisé en médecine traditionnelle pour traiter de multiples affections.
Pour citer les plus courantes, les sondages recensent l’utilisation de la plante dans les
maladies gastro intestinales, les problèmes cutanés, les affections gynécologiques et urogénitales et le diabète. Les différentes parties de la plante servent aussi d’anti inflammatoire
lors de fracture, rhumatisme, asthme, ulcères buccaux et morsure de serpent et d’anti
douleur dans de nombreuses affections. Le fruit est utilisé plus particulièrement lors de
calculs urinaires. En médecine auyrvédique, l’écorce est utilisée comme tonique pour le
coeur et pour le cerveau (Vartika et Verma, 2014).
En médecine traditionnelle khmère, l’écorce est diurétique et hémostatique, la feuille, la
sève ou la gomme sont employées en cas de dysurie, pyurie et d’oligurie (Leti et al. 2013;
Provendier, 1998). L’infusion des fleurs préalablement grillées est utilisée en cas de
dysenterie. Pour les fractures qui se refusent de cicatriser, des pansements sont fabriqués
avec les écorces. L’infusion d’écorce, réputée hémostatique, est utilisée lors de rage de dent
(Dy Phon, 2000). Les racines sont diurétiques et entrent dans la préparation d’un traitement
pour le soin des ovaires (Martin, 1971).
En médecine traditionnelle vétérinaire indienne, l’écorce est utilisée pour fabriquer des
pansements lors de fractures sur les bovins (Bikram et al., 2012) et l’écorce de la tige pour
aider les vaches lors de vêlages difficiles notamment lors d’hémorragies (Vartika et Verma,
2014). Dans notre étude, l’écorce est utilisée dans le traitement de la fièvre des bovinés.
III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe 7
Les propriétés pharmacologiques reconnues de Bombax ceiba sont regroupées dans deux
revues scientifiques récentes (Vartika et Verma, 2014 ; Pankaj et Somshekhar, 2012).
Activité anti inflammatoire, analgésique et antipyrétique
Activité anti inflammatoire démontrée in vivo sur rats à partir des extraits de racine et
d’écorce et des extraits alcooliques de fleur.
Activité analgésique démontrée in vivo sur rats à partir de la gomme, des extraits
méthanoliques des feuilles et des fleurs.
Activité antipyrétique démontrée in vivo sur des rats à partir des extraits méthanoliques des
feuilles.
Activité antibactérienne
147
Démontrée in vitro à partir de la mangiférine, principe actif isolé des extraits éthanoliques et
méthanoliques des feuilles contre un spectre large de bactéries gram positif et négatif. Les
exemples les plus communs sont Listeria monocytogenes, Bacillus subtilis, Streptococcus
pyogenes, Shigella sonnei et Shigella flexneri, Salmonella typhi, Enterobacter
cloacae et Pseudomonas aeruginosa.
Démontrée in vitro à partir de l’extrait méthanolique des feuilles contre Klebsiella
pneumoniae.
Démontrée in vitro à partir des extraits d’écorce contre des souches de Salmonella
typhi antibiorésistantes.
Démontrée in vitro à partir des extraits de racine contre un grand nombre de bactéries
dont Helicobacter pylori, Bacillus cereus et Bacillus megaterium, Sarcina lutte, Escherichia
coli, Staphyloccocus aureus, Klebsiella pneumoniae et Pseudomonas aeruginosa.
Démontrée in vitro à partir de la gomme contre Escherichia coli et Shigella dysenteriae.
Activité anti parasitaire
Démontrée à partir de l’extrait méthanolique des feuilles contre les trématodes de
type Paramphistomum explanatum récoltés sur des buffles (Hossain et al., 2012).
Activité anti fongique
Démontré in vitro à partir de la mangiférine contre Candida albicans, à partir de l’extrait
aqueux des feuilles contre Epidermophyton flocosum, Trichophyton mentagrophytes et
Microsporum gypseum et à partir de l’extrait d’écorce contre Aspergillus niger et Candida
albicans.
Effets sur l’appareil urinaire
Les extraits éthanoliques et méthanoliques des fleurs diminuent les oxalates urinaires et ont
un effet diurétique démontré in vivo.
Effet sur le système cardio vasculaire
Plusieurs études in vivo et in vitro ont indiqué le potentiel anti angiogénique de la racine
de Bombax ceiba ainsi que les propriétés hypotensives des extraits de feuille.
Activité anti diabétique
Démontrée in vivo à partir des tiges, des fleurs et de la racine.
Activité hépatoprotectrice
Démontré à partir des extraits de tige, fleur, écorce et feuille.
Activités diverses
Activité anti oxydante démontrée à partir de l’ extrait méthanolique de la plante entière, des
feuilles, de la gomme et tous les extraits des fleurs. Les propriétés anti oxydantes de la
racine entière ont aussi été mises en évidence, in vitro et lors d’un essai sur des patients
humains sains et atteint d’ischémie cardiaque.
Les racines sont aussi connues pour être utilisées dans le traitement des asthénies,
utilisation qui a été validée par les propriétés anabolisantes démontrées lors d’essais
cliniques.
V. BIBLIOGRAPHIE
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149
Borassus Flabellifer L.
I.
Groupe C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe 1
Borassus flabellifer, ou plus communément appelé palmier de palmyre ou rônier, est une
espèce appartenant à la famille des Arecaceae et au genre Borassus. Cet arbre est originaire
de l’Inde du Sud et de l’Asie du Sud Est et est aujourd’hui présent en Afrique et Asie tropicale
et est largement cultivé pour sa sève, ses fruits, ses feuilles et son bois. Son état de
conservation n’est pas préoccupant (Morton, 1988).
II.
USAGES TRADITIONNELS
Groupe 5
Toutes les parties du palmier rônier sont utilisées en médecine traditionnelle. En Inde, la
sève fraiche est donnée à boire pour les patients anémiques et les fleurs mâles sont utilisées
dans les cas de dysurie. Les jeunes racines sont réputées pour être diurétiques et
anthelmintiques et une décoction est donnée lors de certains troubles respiratoires. L’écorce
mélangée à du sel est un désinfectant pour la bouche et le charbon est utilisé comme
dentifrice. Les fleurs sont utilisées comme toniques, diurétiques, stimulants et laxatifs. Le
sucre fait à partir de la sève est décrit comme anti poison et est prescrit lors d’atteinte
hépatique. Lorsqu’il est confit, c’est un remède contre le rhume et les pneumonies. Le vin de
palme frais est utilisée dans le traitement des ulcères. La pulpe du fruit mature soulage lors
de dermatites (Morton, 1988).
En médecine traditionnelle khmère, les racines séchées sont utilisées après les avoir fumées
pour guérir des affections nasales (Dy Phon, 2000) et entrent aussi dans la préparation de
médicaments contre les hémorroïdes et pour fortifier les gencives (Martin, 1971). Le vin de
palme et les racines sont considérés comme diurétiques ( Provendier, 1998).
En médecine traditionnelle vétérinaire indienne, les inflorescences mâles sont données
oralement aux bovins pour lutter contre la dysenterie (Kiruba, Dhas, 2005), le sucre est
utilisé dans la lutte de la bronchite. Le rônier est aussi utilisé lors de faiblesse, de rétention
placentaire ou en post vêlage pour nettoyer l’utérus. Aux Philipines et en Thaïlande, le sucre
de palme est donnée aux porcs qui ont une baisse d’appétit. (Ganesan et al., 2006). Dans
notre étude, les fleurs et les fruits sont utilisées lors d’amaigrissement chez les bovinés et
l’écorce dans le traitement des diarrhées des bovins.
III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe 8
Activité anti inflammatoire
Démontrée in vivo sur rongeurs à partir des des extraits éthanoliques des inflorescences
mâles (Paschapur et al., 2009 et 2009).
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro contre Pseudomonas aeruginosa, Bacillus subtilis et Escherichia
coli (Saravanan et al., 2012).
Activité anti parasitaire
Démontrée in vivo à partir des extraits méthanoliques de feuilles contre le vers de
terre Pheretima posthuma (Jamkhande et al.,2014).
150
Activité anti fongique
Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de la plante contre Aspergillus
brasiliensis (Alamelumangai et al. ,2014).
Activité anti ulcère
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux des fruits (Mohite et al., 2012).
Activité hypoglycémiante
Démontrée in vivo sur des rats à partir des extraits alcooliques de la plante (Debnath
et al., 2013).
Activité diverses
Activité anti oxydante forte démontrée in vitro à partir des extraits alcooliques de la plante
(Lina et al., 2013). Résultats similaires pour les extraits méthanoliques des feuilles et des
racines (Sudhakar et al., 2011) et pour les fruits ( Pramod et al., 2008).
IV. ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
Effet sur les performances des animaux
Un travail de recherche bibliographique discute des possibilités d’ajouter du sucre de palme
dans la ration des porcs à la place du sucre de canne contenu dans les mélasses. Le sucre de
palme aurait un effet bénéfique sur la croissance et un avantage économique indéniable car
il fait partie des ressources naturelles disponible pour l’éleveur (Khieu et al., 1997). Au
contraire, une étude clinique sur vaches laitières conclut que l’ajout de tourteau de sucre de
palme diminue la production laitière (sans en compromettre sa composition) et la masse
corporelle des animaux (Cunha et al., 2012).
IV. BIBLIOGRAPHIE
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152
Brucea Javanica L.Merr
I.
Groupe C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe 1
Brucea javanica est une plante de la famille des Simaroubaceae et du genre Brucea. Elle
pousse naturellement du Sri Lanka en Inde et Chine, Indonésie, Malaisie, Nouvelle Guinée et
Australie. On la retrouve dans les espaces ouverts, les forêts secondaires et parfois dans les
dunes de sable. Son état n’est pas menacé (Chen et al.,2013).
II.
USAGES TRADITIONNELS
Groupe 4
En médecine chinoise, Brucea javanica est considéré comme antipyrétique et détoxifiant et
est largement utilisé dans le traitement du cancer des poumons, de la prostate et des
cancers gastro intestinaux (Chen et al.,2013). Elle est d’ailleurs réputée dans de nombreuses
pharmacopées traditionnelles pour être la plante médicinale anti cancer par excellence. La
graine est aussi utilisée dans le traitement du diabète. Les fruits ont des effets antipyrétique,
anti dysentérique et anthelminthique. Ils sont utilisés contre les dysenteries amibiennes
chroniques et intermittentes et dans le traitement du paludisme. Ce fruit est réputé pour
avoir une puissante action antiseptique contre les amibes et les parasites du paludisme, les
parasites intestinaux et les infections vaginales (Tang et Eisenbrand, 1992 ; Reid, 1989).
En
médecine
traditionnelle
khmère,
le
fruit
est
considéré
comme
analgésique, antipyrétique, et hémostatique. Les écorce et graines sont antipaludiques et
fébrifuges (Leti et al.,2013). Les feuilles sont utilisées pour le soin des gencives (Martin,
1971), dans le traitement de la diarrhée, du paludisme et en tant que vermifuge. Les feuilles
pilées sont utilisées pour le traitement des abcès et des morsures de serpents. Les racines
sont antipyrétiques, anti diarrhéiques, anti tussives et utilisées dans le traitement des
courbatures. Les tiges sont antipyrétiques et servent dans le traitement du paludisme
(Heang et al., 2013).
Dans notre étude, la plante est utilisée dans une macération permettant de prévenir les
maladies infectieuses des poules.
III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe 7
Activité anti inflammatoire
Démontrée in vitro et in vivo sur des rongeurs (Chen et al.,2013).
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir d’ un peptide du fruit, la brucine, contre Streptoccocus pyogenes
(Sornwatana et al.,2013).
Activité anti virale
Démontrée à partir des extraits de la plante contre un certain nombres de virus notamment
les papillomavirus responsables de tumeurs bénignes (Chen et al.,2013).
Activité anti parasitaire
Démontrée in vitro à partir de la brucine isolée des fruits séchés in vitro contre Babesio
gibsoni responsable de la babésiose canine (Nakao et al., 2009).
Démontrée in vitro à partir de principes actifs de la famille des composés quassinoïdes isolés
du fruit contre Trypanosoma evansi (Bawm et al., 2008).
153
Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de feuilles, branches et graines
contre le puceron vert Myzus persicae. (XianKun et al.,2008).
Activité antifongique
Démontrée in vitro contre sept souches de Candida dont Candida albicans (Mohd-al-Faisal
et al., 2013).
Activité anti paludique
Démontrée dans plusieurs études à partir des extraits de la plante (Chen et al.,2013).
Activité anti cancer
Elle a été démontrée in vitro sur les cancers des poumons, du foie, des ovaires et des
cervicales. Les principes actifs à l’origine de cette activité anti tumorale sont l’acide oléique,
l’acide linoléique et les triterpènes tétracycliques. L’utilisation de Brucea javanica dans les
traitements des cancers permet aussi de réduire les immunodépressions liées à l’utilisation
des anticancéreux chimiques (Chen et al.,2013).
IV. BIBLIOGRAPHIE
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154
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155
Caesalpinia Sappan Linn.
I.
Groupe C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe 1
Caesalpinia sappan Linn. est une plante de la famille des Fabaceae et du genre Caesalpinia.
Elle est originaire de l’archipel Malais et de l’Asie du Sud Est. On la retrouve de nos jours à
l’état sauvage dans des régions vallonnées mais aussi à l’état cultivé. Son statut n’est pas
menacé (worldagroforestry, 2009).
II.
USAGES TRADITIONNELS
Groupe 5
Caesalpinia sappan est une plante médicinale originale dans le sens où la grande majorité
de ses usages traditionnels concerne une seule partie de la plante: le bois. Il est utilisé dans
de nombreuses affections et par de multiples communautés. En Inde, il est considéré
comme astringent, hémostatique et ayant des propriétés cicatrisantes. Il est utilisé comme
dentifrice et dans le traitement des ulcères et des aphtes mais aussi des problèmes cutanés,
des diarrhées, dysentéries, des épilepsies et convulsions, du diabète et dans les troubles
sanguins (hémoptysie, menstruations irrégulières). Au Brésil, en Chine et en Malaisie, il est
utilisé en décoction pour ses propriétés emménagogues. En Malaisie il est utilisé dans le
traitement du paludisme, aux Philippines en tant qu’anti anémique et en Corée du Sud
comme abortif. La médecine orientale le considère en règle générale comme hémostatique,
analgésique et anti inflammatoire (Shrishailappa et al., 2004).
En médecine traditionnelle khmère, le bois est employé contre les courbatures, les maladies
du sang et de la peau, les diarrhées et hémorragies (Dy Phon, 2000; Vidal 1997 ;
Martin,1971).
En médecine traditionnelle vétérinaire au Laos, le bois est utilisé comme tonique et lors de
dysenteries (David et al., 2010). Dans notre étude, la racine est utilisée lors
d’amaigrissement des bovinés.
III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe 7
Les propriétés pharmacologiques démontrées à ce jour sont regroupées dans une revue
scientifique (Shrishailappa et al., 2004).
Activité immunostimulante
Démontrée in vitro et in vivo à partir de la Braziline, principe actif contenu dans le bois.
Activité anti inflammatoire
Démontrée in vitro et in vivo sur lapins à partir des extraits méthanoliques du bois.
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques et aqueux du bois et de l’huile
essentielle issue des feuilles contre un large spectre de bactéries dont notamment
différentes espèces de Staphyloccocus, Corynebacterium et Salmonella ainsi que sur Bacillus
subtilis, Escherichia coli, Mycobacterium smegmatis et Shigella dysenteriae.
Activité anti virale
Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux d’écorce séchée contre le virus Herpes
simplex 1 (confirmé in vivo sur des rongeurs) , le poliovirus 1 et les virus de l’hépatite.
156
Démontrée in vitro à partir de deux composés présents dans le bois contre le virus de
l’influenza H3N2.
Activité anti parasitaire
Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques et aqueux du bois contre le vers de
terre Pheritima posthuma (Rasheed et al., 2010).
Activité anti fongique
Les mêmes extraits que précédemment sont aussi actifs contre Candida albicans, Curvularia
lunata et plusieurs espèces d’Aspergillus.
Activité hypoglycémiante
Démontrée in vivo sur rats diabétiques à partir de la braziline.
Activité hépatoprotectrice
Démontrée in vitro à partir de la Braziline sur des hépatocytes de rat.
Activité anti convulsion
Démontrée in vivo à partir des extraits méthanoliques du bois.
Effets sur le système cardiovasculaire
Activité vasodilatatrice démontrée in vitro à partir des extraits de bois.
Activité anti coagulante démontrée in vivo chez la souris à partir d’extraits aqueux de bois.
Activité anti tumorale
Démontrée in vitro et in vivo à partir des extraits méthanoliques et aqueux des parties
aériennes de la plante.
IV. BIBLIOGRAPHIE
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[http://www.worldagroforestry.org/treedb/AFTPDFS/Caesalpinia_sappan.PDF] (Consulté le
25/09/15).
157
Calamus Salicifolius
I.
Groupe D
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe 2
Calamus salicifolius est une espèce de la famille des Palmae et du genre Calamus. Elle est
endémique de la partie basse du Mékong, en partant du bassin du Tonlé sap au Cambodge
jusqu’au sud du Vietnam. Au Cambodge elle est répandue dans les plaines centrales et plus
spécialement autour du lac du Tonlé Sap et dans le Sud Est du pays. Bien que cette espèce
ait une aire de distribution relativement réduite, elle est très commune dans cette région et
est donc considérée comme non menacée d’extinction (liste rouge IUCN, 2011).
II.
USAGES TRADITIONNELS
Groupe 3
En médecine traditionnelle khmère, les racices sont utilisées comme purgatives et
hypotensives (Dy Phon, 2000).
Dans notre étude, la racine est utilisée lors d’amaigrissement des bovinés.
III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe 6
Aucune publication n’a été trouvée à ce jour.
IV. BIBLIOGRAPHIE
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Thim, 916p.
IUCN.
Red
List.
[en
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(Mise
à
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[http://www.iucnredlist.org/details/199686/0] (Consulté le 25/09/2015)
158
en
2011).
Capsicum Annuum L.
Groupe C
Remarque: Il existe entre 25 et 30 espèces de piments et poivrons, regroupés sous le
genre Capsicum. L’espèce la plus identifiée sur le terrain est Capsicum annuum L. Il a donc
été décidé de réaliser les recherches bibliographiques à partir de cette espèce mais il n’est
pas impossible que certains éleveurs utilisent d’autres espèces ou sous espèces du genre
dans leurs remèdes.
I.
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe 1
Capsicum annuum L, ou plus communément appelé piment ou poivron rouge, est une plante
de la famille des Solanaceae et du genre Capsicum. Il est originaire de la Colombie jusqu’au
sud des Etats Unis mais est intensément cultivé dans de nombreuses régions du monde. Il
n’est pas menacé d’extinction (Farhan et al., 2014).
II.
USAGES TRADITIONNELS
Groupe 5
Les fruits séchés de Capsicum annuum L. sont utilisés dans le monde entier pour leur
propriété de stimulant circulatoire (lors de cholesterol, de caillots sanguins, de maladie
cardiaque ou de mauvaise circulation sanguine). Le piment est aussi utilisé oralement et
localement pour réduire les douleurs lors des arthrites rhumatoïdes et des inflammations. Il
sert de plus lors de désordres digestifs comme les flatulences, les diarrhées, les crampes et
douleurs abdominales. Il est appliqué localement sur la peau lors de névralgies, de maux de
dos, pour soulager des spasmes musculaires, lors de laryngite, sinusite, migraine et comme
insecticide. Enfin, il est utilisé pour réduire les maux de dents, le paludisme et la fièvre
(Farhan et al., 2014).
En médecine traditionnelle khmère, les fruits, feuilles et racines sont utilisées en cas de crise
de paludisme et en application locale en cas de morsure de serpent (Provendier, 1998).
En médecine éthnovétérinaire au Nigéria, Tanzanie et Sénégal, le piment est utilisé en
élevage avicole pour prévenir la maladie de Newcastle, les maladies respiratoires, la variole,
les diarrhées et les endoparasites (Guèye, 1999). Au Pakistan, le piment est utilisé comme
antiparasitaire interne du bétail (Zahid, 2008) et dans le traitement des mammites des
vaches et des buflesses ( Dilshad et al., 2010). Dans notre étude, il est utilisé lors de
météorisation chez les bovinés et en prévention des maladies infectieuses aviaires telles que
la maladie de Newcastle, la variole et le coryza aviaire.
III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe 8
Les propriétés pharmacologiques de Capsicum anuum L. démontrées à ce jour sont
regroupées dans une revue scientifique récente (Farhan et al., 2014).
Activité anti inflammatoire et analgésique
Démontrées in vitro et in vivo sur rats à partir des extraits de piment.
Activité anti virale
Démontrée lors d’études in vitro, in vivo puis lors d’essais cliniques sur humains contre le
HSV (herpes simplex virus).
Activité anti bactérienne
159
Démontrée in vitro contre plusieurs espèces de bactéries dont Proteus mirabilis,
Pseudomonas aeruginosa, Staphylococcus aureus et Escherichia coli.
Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques contre Vibrio cholera.
Activité anti parasitaire
Démontrée in vitro à partir des extraits du piment contre Schistosoma mansoni.
Activité anti fongique
Démontrée in vitro contre les espèces de Candida et Saccaromyces.
Activité anti tumorale
Démontrée in vitro et in vivo à partir de composés isolés du piment (capsaïcine et
caroténoïdes)
Activité diverses
Activité anti oxydante forte démontrée à partir des caroténoïdes présents dans le piment.
Activité anti allergique, anti diabétique et anti hypertensive du piment mises en évidence
lors d’étude in vitro (Lei et YougHwa, 2014).
IV. ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
IV.1 Élevage avicole
Effets sur la croissance des animaux
Dans une étude menée sur poulets de chair, El-Deek et al. (2012) montrent qu’il est possible
d’ajouter du piment chaud dans la ration des poulets jusqu’à 1,5g/kg sans avoir d’effets
délétères sur la carcasse ou sur la productivité des animaux.
Activité immunostimulante et anti stress
Une étude réalisée sur 120 poulets de chair placés en condition de stress thermique (28°-3528°C) révèle le potentiel de Capsicum annum L dans la gestion du stress dû à la chaleur chez
le poulet. En effet, l’ajout d’extrait de fruit dans l’eau de boisson des animaux augmente
significativement le poids des animaux, leur consommation de nourriture, diminue le taux de
glucose sanguin tout en augmentant le nombre de lymphocytes et diminue la température
corporelle des animaux (Ibrahim, Butrus, 2009). Une deuxième étude conforte ces résultats
sans conditions de stress thermique: une inclusion de 5% de poudre de piment a des effets
positifs sur la croissance des poulets de chair (Atapattu, Belpagodagamage, 2010).
Activité anti bactérienne
L’ajout de capsicaïne dans la ration augmente la résistance des animaux à la colonisation
par Salmonella gallinarum en diminuant le pH caecal (Hernandez et al., 1996).
V.
BIBLIOGRAPHIE
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161
Careya Arborea Roxb.
I.
Groupe C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe 1
Careya arborea roxb. est une plante de la famille des Lecythidaceae et du genre Careya. Sa
distribution recouvre toute l’Asie tropicale. On la retrouve dans les forêts humides jusqu’à
1600 mètres d’altitude. Son état de conservation n’est pas préoccupant (Satish et al., 2010).
II.
USAGES TRADITIONNELS
Groupe 5
L’écorce est utilisée dans de nombreuses affections pour ses propriétés astringente,
émolliente, anti pyrétique et anthelmintique. On l’utilise pour lutter contre les tumeurs, les
bronchites, les affections cutanées, les morsures de serpent et la diarrhée. Les feuilles
servent à faire des pansements contre les ulcères et les fruits, émollients et astringents,
facilitent la digestion (Satish et al., 2010).
En médecine traditionnelle khmère, l’écorce est antidysenterique, antitussive, astringente,
émolliente. La fleur est antitussive et tonique du post partum (Leti et al., 2013). La teinture
noire que donne l’écorce est utilisée en usage externe pour le lavage et le pansement des
plaies ulcérées et en usage interne contre la diarrhée (Dy Phon, 2000). Les graines sont
utilisées en traitement des morsures de serpents et les feuilles pour soigner les blessures
(Heang et al., 2013).
En médecine éthnovétérinaire en Inde, l’écorce écrasée avec du yaourt est donnée
oralement aux vaches pour lutter contre l’asthénie (Murthy et al.,2007) et le jus d’écorce
mélangé à du lait est utilisé localement pour lutter contre les opacités cornéennes
(Rajakumar et al., 2012). Les fruits et l’écorce sont données oralement aux vaches atteintes
de diarrhées (Yadav et Rajput, 2015). Dans notre étude, l’écorce est utilisée pour soulager
les porcins et les bovinés lors de fièvre aphteuse et lors d’amaigrissement chez les bovinés.
En élevage avicole, elle est mise dans l’eau de boisson en prévention des maladies
infectieuses diverses.
III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe 7
Activité analgésique
Démontrée in vivo chez la souris à partir de l’écorce de Careya arborea Roxb. Analgésie
centrale et périphérique (Sambathkumar et al., 2005).
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro contre un large spectre de bactéries gram positif et négatif à partir des
extraits méthanoliques de l’écorce.
Démontrée in vitro à partir des extraits de fruits contre Escherichia coli, Salmonella
typhimurium, Listeria monocytogenes, Staphyloccocus aureus et epidermis (Manjima et al.,
2014).
Activité anti parasitaire
Démontrée in vitro à partir des triterprénoïdes isolés des feuilles contre le
parasite Leishmania donovani (Satish et al., 2010).
Activité anti diarrhéique
162
Démontrée in vivo sur souris à partir des extraits méthanoliques de l’écorce (Satish et al.,
2010).
Activité gastro-protectrice
Démontrée in vivo sur des rats à partir des extraits éthanoliques des feuilles (Gupta et Rao
2014).
Activité anticoagulante
Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de l’écorce (Satish et al., 2010).
Effet dépresseur sur le système nerveux central
Démontrée in vivo sur des rongeurs à partir des extraits méthanoliques de l’écorce (Satish et
al., 2010).
Activité hépatoprotectrice
Démontrée in vivo sur des rats à partir des extraits de la plante (Satish et al., 2010).
Activité anti convulsion
Démontrée in vivo à partir des extraits de la plante (Shinde et al., 2013)
Activité anti tumorale
Démontrée in vitro à partir de composés contenus dans les extraits de chloroforme et
d’ethyl acétate d’écorce.
Démontrée in vivo sur des souris à partir des extraits méthanoliques d’écorce (Satish et al.,
2010).
Activité anti oxydante
Démontrée à partir de différents extraits de la plante (Satish et al., 2010).
IV. BIBLIOGRAPHIE
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163
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164
Carica papaya L.
Groupe C
I. DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe 1
Carica papaya L., ou plus communément appelé papayer, est une plante de la famille des
Caricaceae et du genre Carica. Il trouve ses origines dans le sud du Mexique et au Costa Rica
puis a été introduit en tant que plantation dans toutes les zones tropicales et sub-tropicales
du monde. Il est cultivé de manière commerciale ou personnelle dans les jardins. Son état de
conservation n’est pas préoccupant (Krishna et al., 2008).
II. USAGES TRADITIONNELS
Groupe 5
La papaye est utilisée depuis des milliers d’années en médecine traditionnelle. De
nombreuses affections sont traitées grâce à elle et toutes les parties de la plante sont
utilisées. Ne seront donc cité ci dessous que les exemples les plus connus de son usage
traditionnel. Le latex est utilisé lors de diarrhée, en application locale contre les brûlures,
lors de dyspepsie, de rhume et en tant qu’anthelmintique. Les fruits non pelés sont
considérés comme laxatifs, diurétiques, abortifs et sont utilisés lors de morsures de serpent.
Les fruits pelés sont utilisés lors de diarrhées et de dysenteries. Les graines sont considérées
comme emmenagogues, vermifuges et anti fertiles. Les feuilles sont utilisées lors de
problèmes du tractus urinaire ou d’asthme. Les fleurs servent au traitement des jaunisses
(tout comme les écorces) et sont fébrifuges et emmenagogues (Krishna et al., 2008).
En médecine traditionnelle khmère, le latex est caustique, vermifuge et le fruit mûr est
laxatif (Leti et al., 2000). Les infusions de fleurs et les jeunes fruits cuits dans l’eau sont
efficaces contre les intoxications alimentaires et comme contre poison (Dy Phon, 2000 ;
Provendier, 1998). Les racines sont utilisées dans le traitement des maladies vénériennes
(Martin, 1971) ou en cas de dysurie (Provendier, 1998).
En médecine ethnovétérinaire en Afrique, les feuilles sont utilisées dans le traitement des
ectoparasites des volailles (Adedeji et al., 2013). A Trinidad et Tobago, les feuilles bouillies
sont données aux truies (Lans et al., 2007). Dans notre étude, le fruit est utilisé par voie
rectale lors de météorisation des bovinés.
III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe 8
Les propriétés pharmacologiques démontrées de Carica Papaya sont recensées dans trois
revues scientifiques récentes (Krishna et al., 2008 ; Jaiswal et al.,2010 ; Arvavind et al, 2013).
Activité immunomodulatrice et anti inflammatoire
Activité immunomodulatrice démontrée sur la papaye fermentée et le jus de papaye.
Activité immunomodulatrice et anti inflammatoire démontrées à partir des extraits de
graine et le jus de feuilles.
Activité anti parasitaire
Démontrée contre Trichomonas vaginalis à partir des graines.
165
Démontrée in vitro et in vivo à partir des extraits de graines contre Ichthyophthirius
multifiliis, un protozoaire de poissons et notamment du poisson rouge.
Activité anthelminthique démontrée in vitro et in vivo à partir de la graine séchée grâce à la
présence de Benzylisothiocyanate, pour le latex contre Heligmosomoides polygyrus in vivo et
pour les extraits de plante contre Trichostrongylus colubriformis et Heamonchus contortus.
Activité insecticide et larvicide démontrée pour la papaïne présente dans le latex,
notamment contre les insectes herbivores.
Activité antipaludique démontrée à partir de l’extrait alcoolique d’écorce de papaye.
Activité anti bactérienne
Démontrée à partir de la pulpe et de la graine in vitro contre plusieurs bactéries notamment
Bacillus sutbtilis, Enterobacter cloacae, Escherichia coli, Salmonella typhi, Staphylococcus
aureus, Proteus vulgaris, Pseudomonoas aeruginosa et Klebsiella pneumoniae.
Extraits purifiés de fruits actifs contre S.aureus, Bacillus cereus, E.coli, P.aeruginosa et
Shigella flexneri.
En revanche, pas d’effet antibactérien pour les extraits aqueux, acétonique et éthanoliques
des feuilles.
Activité cicatrisante
Démontrée in vivo sur rat pour les extraits aqueux de fruit.
Les préparations phytothérapeutiques à base de papaye accélèrent le processus de
cicatrisation des brûlures et des ulcères chez les humains.
Activité anti fongique
Action synergique du latex et du Fluconazole sur l’inhibition de la croissance de Candida
albicans.
Activité diurétique
Démontrée in vivo sur rongeurs à partir des extraits aqueux de racine.
Activité laxative
Démontrée in vivo à partir du fruit pelé.
Activité hépatoprotectrice
Démontrée à partir des extraits aqueux et éthanoliques de la papaye.
Action sur les muscles lisses
Inhibition des contractions jéjunales démontrée in vivo chez le lapin à partir de l’extrait
éthanolique de graines.
Relaxation artérielle démontrée ex vivo sur carotide de chien à partir de l’extrait de graine.
Les extraits de jus de papaye contiennent probablement des agents anti hypertenseurs.
Activité utérotonique des extraits crus de latex et des extraits éthanoliques des graines
démontrée in vivo sur rates gestantes et non gestantes.
Effet anti coagulant
Démontré in vivo sur chiens à partir d’extrait de papaïne.
Troubles de la fertilité
Effets démontrés in vivo chez le rat mâle à partir des extraits de graines et des extraits
aqueux d’écorce.
Effet abortif démontré in vivo sur rates à partir des extraits aqueux de graines et anti
ovulatoire démontré in vivo sur des lapines à partir des extraits alcooliques et aqueux de
graine.
Activité anti tumorale
Démontrée in vitro à partir des extraits de feuilles.
Activité diverses
166
Activité anti amibienne démontrée contre Entamoeba histolytica à partir des extraits aqueux
de papaye mûr.
Activité hypoglycémique démontrée in vivo sur des rats diabétiques à partir des graines.
IV. ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
IV.1 Élevage avicole
Effet sur la croissance des animaux
La peau de papaye séchée est un ingrédient potentiel pour la ration des poulets de chair. Elle
peut être utilisée jusqu’à une dose de 120g/kg de poids vif sans effet délétères sur la
croissance des animaux. Des résultats similaires ont été démontrés par Widjastuti et al.
(2012) pour les feuilles de papayer et par Bolu et al. (2009) pour les graines.
Effet anti parasitaire
L’effet anti parasitaire a été démontré lors de plusieurs essais cliniques. Il mettent en
évidence l’efficacité de la graine de papaye contre Ascaridia galli (Dougnon et al., 2012 ;
Mpoame et al.,2008).
L’efficacité de l’ajout des feuilles de papayer dans la ration des poulets de chair pour la
prévention de la coccidiose aviaire due à Eimeria tenella a été mise en évidence par
Odeyinka et al. (2007) puis confortée par Santosh et Gupta (2011).
IV. 2 Élevage porcin
Effet sur la croissance des animaux
BaoMing et al.(2012) indiquent que la papaïne extraite de Carica papaya peut être ajoutée à
la ration alimentaire des porcelets et diminue l’incidence de diarrhée de ces derniers.
Effet anti parasitaire
Le latex de papaye est actif à 100% contre Ascaris suum lorsqu’il est distribué à une dose de
8g/kg de poids vif (Krishna et al.,2008). Des résultats similaires ont été démontrés pour la
poudre de graine de papaye (Ardana et al., 2011). Une deuxième étude met en évidence
l’efficacité des protéinases issues de la papaye dans le traitement des infections des porcs à
Trichuris suis (Levecke et al., 2014).
IV.3 Élevage de bovinés
Les extraits de pulpe verte et jaune de Carica papaya diminuent la mobilité des
spermatozoïdes cryopréservés de bovins (Alfonso et al., 2010).
V. BIBLIOGRAPHIE
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Cassia Fistula Linn
I.
Groupe C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe 1
Cassia fistula Linn, ou plus communément appelé canéficier, appartient à la famile des
Fabaceae et au genre Cassia. Cet arbre de taille moyenne est retrouvé dans de nombreux
pays asiatiques (Asie du Sud, Pakistan jusqu’en Inde et Birmanie) et est aussi largement
cultivé en tant que plante ornementale des les zones tropicales et sub-tropicales. Son état
n’est pas menacé (worldagroforestry).
II.
USAGES TRADITIONNELS
Groupe 5
Cassia fistula est utilisé par de nombreux peuples indigènes pour ses propriétés laxatives. Il
est aussi utilisé dans des remèdes contre les tumeurs de l’abdomen, du foie, de l’estomac et
de la gorge, pour les brûlures, les convulsions, la dysurie, l’épilepsie, l’hématurie et l’acné. En
médecine ayurvédique, Cassia fistula est connu sous le nom de « tueur de maladies ». La
pulpe de son fruit est utilisée comme laxatif doux pour les enfants et les femmes enceintes,
ainsi que pour les problèmes d’estomac comme les reflux gastriques. Les fleurs sont utilisées
contre la fièvre et les racines comme diurétique ou lors de sensations de brûlures, de syphilis
ou de problèmes de peau. L’écorce et les feuilles sont utiles dans le traitement des
affections cutanées. Les graines sont reconnues comme laxatives et carminatives. Les
feuilles sont employées dans le traitement du paludisme, des rhumatismes et des ulcères et
les bourgeons servent lors de constipation, de fièvre et de lèpre (Ali, 2014).
En médecine traditionnelle khmère, l’écorce est employée en friction contre les morsures de
scorpions et de serpents. Les graines sont purgatives (Dy Phon, 2000) et laxatives ( Leti et al.,
2013).
En médecine éthnovétérinaire en Inde, la plante est utilisée pour traiter les
empoisonnements alimentaire du bétail (Pande et al., 2007) et les bourgeons servent lors de
constipation (Phondani et al., 2010). L’écorce de la tige mélangée à du poivre est utilisée
pour traiter la fièvre chez les bovins et les caprins (Selvaraju et al., 2011). Le fruit pelé et
chauffé est placé sur la gorge des animaux qui souffre du froid (Bikram et al., 2012). Dans
notre étude, la plante est utilisée localement pour soulager les bovinés des lésions causées
par la fièvre aphteuse.
III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe 7
Les propriétés pharmacologiquesde Cassia fistula sont regroupées dans une revue récente
(Ali, 2014).
Activité antipyrétique et anti-inflammatoire
Activité antipyrétique démontrée sur rats à partir de l’extrait méthanolique des bourgeons.
Activité anti-inflammatoire démontrée à partir des extraits aqueux des feuilles et des fruits.
Activité anti parasitaire
170
Activité larvicide et ovicide démontrées pour l’extrait méthanolique de feuille contre Culex
quinquefasciatus et Anopheles stephensi.
Activité anti protozoaire démontrée contre Leishmania L.chagasi à partir de la fraction
d’hexane des fruits.
Activité anti tussive
Démontrée in vivo sur des rats à partir de l’extrait méthanolique.
Activité cicatrisante
Mise en évidence in vivo chez le rat à partir des extraits méthanoliques de feuilles.
Activité antidiabétique et hypolipidémique
Activité antidiabétique des extraits alcooliques et de la fraction d’éthyl acétate de l’écorce
démontrée in vivo sur des rats diabétiques.
Activité hypoglycémiante des graines démontrée sur des rats normaux mais pas sur des rats
dont le diabète est provoqué expérimentalement.
Activité hypolipidémique démontré à partir de l’extrait éthanolique de la plante.
Activité anti ulcère
Démontrée in vitro à partir de l’extrait éthanolique de feuille.
Activités diverses
Effet depresseur du système nerveux central mis en évidence sur des rats à partir de l’extrait
méthanolique des graines.
Effet hépatoprotecteur démontré in vivo sur des rongeurs à partir de l’extrait éthanolique de
la graine. Ce même effet a été démontré aussi pour les extraits de fruits.
Activité anti oxydante démontrée pour les extraits aqueux et méthanoliques de la plante
ainsi que pour les fleurs et la pulpe de fruit.
IV. BIBLIOGRAPHIE
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le
2/11/15).
172
Cayratia trifolia (L.) Domin

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Cayratia trifolia est une espèce de la famille des Vitaceae et du genre Cayratia. On la
retrouve dans les zones tropicales et sub-tropicales d’Asie, d’Afrique, d’Australie et dans les
îles de l’océan Pacifique. Son état de conservation n’est pas préoccupant (Kumar et al.,
2011).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
La plante entière est utilisée comme diurétique et dans le traitement des tumeurs,
névralgies, splénopathies et leucorrhées. Les feuilles, racines et graines sont utilisées comme
cataplasmes pour les ulcères. La décoction de feuilles et de racines est recommandée lors de
fièvre intense. Les brindilles et le jus des feuilles sont utilisés comme aphrodisiaques. La
racine est utilisée pour lutter contre les anémies, les désordres gastriques, les fractures et
lors de morsures de serpent. Les infusions de graines sont données oralement pour les
patients diabétiques. Les feuilles sont utilisées pour stopper les saignements lors de
blessures. La pate de Cayratia trifolia est appliquée localement pour guérir les blessures et
les oedèmes. Pour finir, l’écorce réduit les douleurs musculaires (Kumar et al., 2011).
En médecine traditionnelle khmère, la plante entière, desséchée sur le feu puis bouillie
donne une décoction antifébrile, utilisée en cas de rougeole. Elle est aussi utilisée en cas de
constipation chronique, d’ intoxication alimentaire et de piqûres d’insectes. Les infusions de
racines seraient diurétiques et sont utilisées pour le traitement de la leucorrhée. La tige est
également utilisée comme laxatif (Dy phon ,2000 ; Let et al.,2013 ; Martin, 2000 ;
Provendier, 1998).
En médecine traditionnelle vétérinaire, des cataplasmes de feuilles sont appliqués pour les
douleurs des boeufs liées à l’attelage et aussi dans le traitement des enflures, blessures et
infections, notamment les blessures surinfectées par les vers. La plante est entourée autour
du cou des boeufs lors de l’attelage (Kumar et al., 2011). Dans notre étude, la plante est
utilisée dans le traitement de la fièvre aphteuse chez les bovinés.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe :
Les propriétés pharmacologiques de Cayratia trifolia sont regroupées dans une revue
scientifique (Dinesh et al., 2011).
Activité anti inflammatoire
Démontrée in vivo sur le rat à partir du resvératrol, principe actif isolé de la feuille.
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir des extraits crus de plante contre Escherchia coli, Bacillus subtilis,
Micrococcus luteus et P.oxalium.
Activité anti virale
Démontrée in vitro et in vivo contre le virus herpes simplex, le virus de la varicelle, le
cytomegalovirus humain et certaines souches d’influenza à partir du resvératrol isolé de la
feuille. Le resvératrol améliore de plus l’activité anti VIH de plusieurs médicaments anti VIH.
173
Activité anti parasitaire
Démontrée in vivo à partir de l’extrait aqueux de feuilles contre les larves de Culex
quinquefasciatus (Sumanta et al., 2013).
Activité anti ulcère
Démontrée in vivo à partir des extraits de feuilles (Jyoti et al., 2012).
Activité anti diabétique
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits de la plante.
Effet sur le système cardiovasculaire
Cayratia trifolia inhibe l’aggregation plaquettaire.
Effet sur le système nerveux
La supplémentation alimentaire en resvératrol réduit la formation de plaque dans les
cerveaux des animaux, une des composantes de la maladie d’Alzheimer et d’autres maladies
neurodégénératives.
Activités diverses
Activité anti oxydante démontrée in vitro à partir de l’extrait cru de la plante.
Activité anti tumorale mise en évidence in vitro et in vivo sur des cancers de l’oesophage
chez le rat pour la delphidine et cyanidine, deux principes actifs isolés de la plante. L’extrait
méthanolique semble avoir plus d’effet anti tumoral que l’extrait aqueux.
Activité anti implantation du foetus démontrée à partir d’extraits d’éther de feuilles sur des
rates gestantes.
IV BIBLIOGRAPHIE
DINESH K, SUNIL K, JYOTI G, RENU A, ANKIT G. (2011). A review on chemical and biological
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174
Ceiba pentandra (L). gaertn

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe :1
Ceiba pentandra, ou plus communément appelé fromager ou kapokier, est une espèce de la
famille des Malvaceae et du genre Ceiba. Cet arbre est originaire d’Amérique du Sud et
centrale et des Antilles mais est maintenant devenu pantropical et est même considéré
comme invasif dans certaines îles du pacifique. Son état n’est pas menacé. (Elumalai et al.,
2012).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
Le fromager est largement utilisé dans la médecine traditionnelle africaine. Plusieurs parties
de la plante sont réputées pour être efficaces de le traitement du diabète, de l’hypertension,
des maux de tête, de la constipation, des désordres mentales, de la fièvre, des ulcères et de
la lèpre. Au Nigéria, l’écorce est utilisée dans le traitement des infections et en Afrique de
l’Ouest, la plante entière est utilisée dans le traitement des diarrhées. En Inde et en Malaisie,
l’écorce réputée astringente est utilisée lors de maux d’intestins (Elumalai et al., 2012).
En médecine traditionnelle khmère, la feuille sert à préparer des shampoings. La graine est
employée contre les problèmes urinaires et l’écorce comme diurétique, hémostatique,
antidiarrhéique (Dy Phnon, 2000) et dégrisant. Le bois est utilisé dans le traitement des
hépatites. (Leti et al.,2013 ; Provendier 1998). La résine du tronc est réputée tonifiante et
antifébrile. Les jeunes feuilles pilées avec des grains de rix, gluant ou non, s’utilisent comme
cataplasme sur le front des malades (Dy Phnon, 2000).
En médecine ethnovétérinaire au Burkina Faso, les racines sont utilisées dans le traitement
des parasitoses digestives des petits ruminants (Kabore et al., 2007). En Inde, les feuilles et
l’écorce en décoction servent dans le soin des trypanosomiases du bétail (Narayana et
Narasimharao, 2015), une infusion d’écorce est donnée aux vaches en post partum pour
aider à l’expulsion du placenta (Varshneya, 2014) et un cataplasme d’écorce et de jus de tige
est utilisé sur les blessures des animaux ( Ramesh et al., 2015). Dans notre étude, l’écorce
est laissée à macérer dans l’eau de boisson des poules pour prévenir la fièvre ou les maladies
infectieuses telles que la maladie de Newcastle et la variole. L’écorce est utilisée pour traiter
la fièvre chez les bovinés.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 8
Les propriétés pharmacologiques de Ceiba pentandra sont regroupées dans une revue
scientifique récente (Elumalai et al., 2012).
Activité anti inflammatoire
Démontrée in vitro à partir de trois principes actifs isolés de l’écorce.
Activité anti parasitaire
175
Activité anthelminthique mise en évidence à partir des extraits éthanoliques de feuilles,
racines et écorces contre Haemonchus contortus.
Activité antibactérienne
Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de l’écorce contre quatre espèces de
mycobactéries (Lawal et al., 2014).
Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de la plante contre un certain
nombre de bactéries gram positif. Moindre activité pour les bactéries gram négatif. L’extrait
ethanolique à une activité importante contre Escherichia coli et Bacillus subtilis (Anosike et
al., 2012).
Activité anti fongique
Démontrée in vitro à partir des extraits alcooliques et aqueux contre Epidermophyton
flocosum, Microsporum canis, Trichophyton rubrum et Candida albicans.
Activité anti diarrhéique
Démontrée in vivo sur rat à partir des extraits méthanoliques de l’écorce.
Activité anti ulcère
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits méthanoliques de racines.
Activité hépatoprotectrice
Démontrée in vivo sur rats à partir de la fraction d’éthyl acétate et de l’extrait méthanolique
d’écorce.
Activité antidiabétique
Activité hypoglycémique démontrée in vivo sur rats normaux et rats diabétiques à partir
d’extrait de racine.
Activité hypolipidémique reportée in vivo à partir d’une préparation de nourriture à base de
feuilles pour rats diabétiques.
IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
Effet sur la croissance des animaux
En élevage avicole, une étude réalisée sur des poulets de chair indique que l’incorporation
de graines de fromager dans la nourriture des animaux n’a pas d’effets bénéfiques ni
délétères sur la croissance des animaux (Narahari, Rajini, 2003). Au contraire, dans une
deuxième étude réalisée sur des poussins, Kadirvel et al. (1986) indiquent que l’inclusion
d’huile extraite de la graine de Ceiba petandra ou de tourteaux de fromager est soit délétère
pour la croissance des poussins à faible dose, soit toxique à haute dose. Des résultats
comparables on été trouvés pour l’alimentation de poulets de chair à base de graines de
fromager (Thanu et al., 1983 ; Siriwardene et Manamperi, 1979). En élevage porcin,
l’utilisation de tourteau de graine de fromager semble donner des résultats comparables aux
autres tourteaux comme celui de lin, de sésame ou de tournesol en ce qui concerne les
performances de croissance des animaux (Mashingo et al., 1994). Pour l’alimentation des
bovins, l’inclusion de graine de fromager semble avoir un léger effet positif sur la prise de
poids des animaux (Winugrobo et al., 1988).
V BIBLIOGRAPHIE
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177
Cheilocostus speciosus (J.König) C.D. specht

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe :1
Cheilocostus speciosus est une espèce de la famille des Costaceae et du genre Costus. Il est
répandu dans les zones tropicales et sub tropicales d’Asie et de l’Océanie, dans les zones
basses des forêts humides jusqu’à une altitude de 1200 mètres et dans les fossés routiers.
Elle est parfois aussi cultivée comme plante ornementale et pour ses propriétés médicinales.
Elle n’est pas menacée (Shruti et al., 2011).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
Les rhizomes et les racines sont décrits comme astringents, aphrodisiaques, purgatifs,
anthelmintiques, rafraichissants, fébrifuges, expectorants, toniques et stimulants de la
digestion. Le jus des rhizomes est appliqué sur la tête pour faire baisser la température
corporelle et soulager des maux de tête. Le rhizome est utilisé dans le soin des pneumonies,
des rhumatismes, des affections urinaires, des jaunisses et les feuilles lors de désordre
mental. Ces dernières sont aussi utilisées en cas de fièvre. Les décoction d’écorce sont
utilisées en cas de dysenteries ou de fièvre. Les infusions de feuilles sont utilisées comme
sudorifiques ou lors d’un bain pour les patients atteints de forte fièvre. Le jus de rhizome est
donné par voie orale avec du sucre pour traiter la lèpre et lutter contre les insectes. Lors
d’usage interne, la plante sert dans le traitement des infections des yeux et des oreilles, des
diarrhées (surtout les tiges et les bourgeons), du rhume, de la fièvre catarrhale, de la
dyspepsie, des affections cutanées et des morsures de serpents. En Malaise le rhizome est
utilisé dans le traitement de la variole (Shruti et al., 2011).
En médecine traditionnelle khmère, le rhizome est anti prurigineux, aphrodisiaque,
contraceptif, diurétique et fébrifuge. La tige est employée pour le lavage des cheveux (Leti
et al.,2013). Le fruit est réputé antitussif, digestif, expectorant et sédatif (Provendier, 1998).
Le rhizome est toxique donc doit être consommé cuit et en petite quantité pour éviter les
troubles digestifs tels que la diarrhée et les vomissements. La racine est vermifuge, anti
expectorante, anti tussive et utilisée lors d’affections de la peau (Heang et al., 2013). Les
infusions de rhizomes facliteraient les accouchements. Ils entrent aussi dans la composition
d’un remède contre la variole et la rougeole (Dy Phon, 2000).
En médecine ethnovétérinaire indienne, la poudre de rhizome est donnée aux bovins lors de
fièvre et pour traiter les contusions et les blessures (Kumar et Sharma, 2012). Dans notre
étude, les racines sont utilisées en tant qu’anti pyrétique et dans le traitement de la
septicémie hémorragique des bovinés.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 7
Les propriétés pharmacologiques de Cheilocostus speciosus sont regroupées dans une revue
scientifique (Shruti et al., 2011).
Activité anti inflammatoire, anti pyrétique et analgésique
Démontrée in vivo sur rats à partir d’extraits méthanoliques des parties aériennes de la
plante (Shruti et al., 2013).
178
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits éthanoliques de rhizome pour l’effet anti
inflammatoire et anti pyrétique.
Activité anti nociceptive démontrée in vivo sur rats à partir d’extraits aqueux et éthanoliques
du rhizome (activité périphérique pour les deux extraits mais activité centrale uniquement
pour l’extrait éthanolique) (Sanjib et Upendra, 2010).
Activité anti bactérienne
Extraits méthanoliques et d’hexane des feuilles et des rhizomes actifs contre Shigella,
Staphyloccocus aureus, Escherichia coli, Klbessiella pneumoniae, Pseudomonas, Bacillus
subtilis et Salmonella).
Activité anti parasitaire
Démontrée sur les larves d’Aedes aegypti à partir d’extraits aqueux des feuilles. Les tiges et
rhizomes semblent avoir une activité moindre (Muniyandi et al., 2013).
Activité anti fongique
Démontrée à partir de principes actifs isolés de Cheilocostus speciosus in vitro. Actifs contre
Botrytis cinerea, Alternaria sp, A.tenuissima et Fusarium lini.
Démontrée in vitro à partir de principes actifs isolées d’extraits d’hexane de la plante. Actifs
contre Trichophyton mentagrophytes, T.simii, T.rubrum, Epidermophyton floccosum,
Scopulariopsis sp, Aspergillus niger, Curvulari lunata, Magnaporthe grisea (Veeramuthu et
al.,2012).
Activité spasmolytique
Démontrée ex vivo sur des iléons de cobaye à partir d’extraits de la plante. L’activité semble
néanmoins faible.
Activité diurétique
Démontrée in vivo sur rats à partir d’extraits aqueux éthanoliques de feuilles (Prabhu et al.,
2014).
Activité contraceptive
Démontrée in vivo sur rats à partir de saponins isolés du rhizome (activité anti fertilité).
Activité anti diabétique et hypolipidémique
Démontrée pour des extraits de rhizome in vivo sur des rats dont le diabète a été induit
expérimentalement.
Activité anti oxydante démontrée in vivo sur rats à partir d’extrait éthanolique de la racine et
d’extrait de chloroforme des feuilles.
Activité hépatoprotectrice
Démontrée in vivo sur rats à partir d’extrait éthanolique de rhizome
Activité anti stress
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits alcooliques des rhizomes et des feuilles.
Activité anti arthritique
Démontrée in vivo sur rats à partir d’extraits méthanoliques des parties aériennes de la
plante (Shruti et al., 2012).
IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
Une seule étude sur les animaux de production d’intérêt a été menée sur Cheilocostus
speciosus. Elle concerne l’ajout de poudre de racine dans la ration de bufflesses égyptiennes.
Les résultats indiquent une diminution du glucose et du cholestérol sanguin et une
augmentation des protéines totales, de l’albumine, des globulines et des lymphocytes lors
179
d’un ajout de 5kg de racine par ration de génisse. Une amélioration du statut anti oxydant a
aussi été démontré (El-Far, Abou-Ghanema, 2013).
V BIBLIOGRAPHIE
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180
PROVENDIER D. (1998). Contribution à l’étude ethnobotanique des plantes médicinales du
Cambodge, 60p.
181
Citrus aurantiifolia (Christm.) Swingle

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe :1
Citrus aurantiifolia, ou plus communément appelé limettier, est une espèce de la famille
Rutaceae et du genre Citrus. Il est originaire d’Inde ou de Malaisie et est aujourd’hui cultivé
pour ses fruits, les citrons verts. L’espèce n’est pas menacée (Dongmo et al., 2013).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
Le fruit calme les anxiétés et les nervosités. La plante calme les affections liées au stress
comme les insomnies ou les désordres digestifs d’origine nerveuse. Le jus de citron vert est
utilisé en tant qu’antispasmodique, anticoagulant, lors de fièvre, de maux de tête ou de
rhume (Dongmo et al., 2013).
En médecine traditionnelle khmère, l’écorce est utilisée en inhalation comme analgésique
(Martin, 1971).
En médecine ethnovétérinaire en Afrique sub saharienne, le citron vert est utilisé dans un
traitement contre la Brucellose bovine (Ngeh et al., 2007) et en tant que vermifuge des
volailles (Adedeji et al., 2013). Dans notre étude, il est pressé dans la nourriture des poulets
en prévention des maladies infectieuses.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 8
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir des extraits purs de jus du fruit. Actif contre escherichia coli,
Baciluus subtilis, Proteus vulgaris et Staphylococcus aureus (Gutierrez et al., 2013)
Démontrée in vitro à partir d’extrait de peau du fruit. Actif contre E.coli, Shigella sppet
Salmonella (Naren et al., 2013).
Démontrée in vitro et avec un modèle « peau de poulet » à partir d’extrait de la plante pour
Campylobacter spp ( Valtierra-Rodriguez et al., 2010).
Activité anti fongique
Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques du fruit contre Cryptococcus
neoformans (Adonu et al., 2013).
Activité spasmolytique
Démontrée ex vivo sur des jéjunums, aortes et utérus de lapins à partir d’huile essentielle
des fruits (Spadaro et al., 2012).
Activité anti ostéoporose
Démontrée in vivo sur rates overiectomisées à partir d’extrait de plante (Shalaby et al.,
2011).
Activité hépatoprotectrice
Démontrée in vitro pour à partir d’extraits de Citrus aurantiifolia (Gokulakrishnan et al.,
2009).
Activité anti hypertensive
Démontrée ex vivo sur des coeur et aortes isolés à partir d’extrait aqueux de la plante
Activité anti paludique
182
Démontrée in vitro à partir d’extrait de feuille (Dabo et al., 2013).
Diminution de la douleur osseuse lors des crises de paludisme et augmentation de
l’hématocrite lors de paludisme mis en évidence dans un essai clinique réalisé sur des
enfants atteints de drépanocytose, maladie souvent déclenchée par la fièvre et la
déshydratation causée par le paludisme ( Adegoke et al., 2013).
Activité anti oxydante
Activité anti radicalaire et anti oxydante mise en évidence in vitro à partir d’huile essentielle
des feuilles (Dongmo et al., 2013).
IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
IV.1 Élevage avicole
Dans une étude menée sur des poulets de chair, Nobakht (2013) indique que l’ajout de
pulpe de citron vert séchée jusqu’à 4,5% de la ration des jeunes poussins est possible sans
effet délétères mais ces mêmes dosages dans la période de croissance augmentent le ratio
prise alimentaire quotidienne/prise de poids. Jusqu’à 1,5% d’inclusion dans la ration, la
pulpe diminue le gras abdominal des poulets (visible lors de l’abattage) et les lipoprotéines
de faible densité.
V BIBLIOGRAPHIE
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184
Cleome viscola L

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Cleome viscosa, ou plus communément appelé la moutarde sauvage, est une espèce de la
famille des Capparidaceae et du genre Cleome. Elle est retrouvée d’un bout à l’autre des
tropiques. Cette herbe commune pousse dans les plaines et son état n’est pas menacé (Mali,
2010).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
En médecine ayurvédique, la moutarde sauvage est considérée comme rafraichissante,
laxative, diurétique et anthelminthique. Elle est utilisée dans le traitement du paludisme, de
la fièvre, des maladies cutanées, de la lèpre, des malades du sang et des douleurs utérines.
Dans le système de médecine perso-arabe, les graines sont considérées comme
anthelmintiques et détergentes et sont utilisées dans le traitement de la fièvre et de la
diarrhée. Le jus des feuilles sert lors de paludisme, de maux d’oreilles et de lumbago. Les
feuilles sont utilisées dans le traitement des furonculoses, des maux d’oreilles et de tête, des
ulcères et des blessures. Ses graines sont reconnues comme anthelmintiques, anti
convulsivantes et sont utilisées dans le traitement du paludisme, de la fièvre, des affections
cutanées et de la diarrhée. Au Sri Lanka, les racines et les graines sont considérées comme
cardio stimulantes et sont données lors de morsures de serpents. En Israel, la plante est
utilisée dans le traitement du diabète (Mali, 2010).
En médecine traditionnelle khmère, la plante est utilisée lors de maux d’estomac, de
diarrhée, dans le traitement des abcès et des maladies de la peau, des inflammations des
oreilles et des maux de tête. Le fruit est vermifuge et anti viral. La racine aide à lutter contre
les saignements, la tuberculose et entre dans la composition de certains remèdes pour les
femmes en post partum (Heang et al., 2013).
En médecine ethnovétérinaire indienne, une décoction de feuille est appliquée sur les
blessures infestées par les vers des animaux et la poudre de graines sert dans le traitement
des epilepsies (Patil et Deshmukh, 2014). La pâte faite à partir des feuilles permet de stopper
les hémorragies lors écornages ou des blessures liées à l’attelage des boeufs (Narayana et
Narasimharao, 2015). Dans notre étude, les feuilles entières sont placées dans le nid des
poules comme insecticides.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 7
Les propriétés pharmacologiques de Cleome viscosa sont résumées dans une revue
scientifique (Mali, 2010).
Activité anti pyrétique, anti inflammatoire et analgésique
Démontrée in vivo sur rats à partir d’extraits méthanoliques.
Activité analgésique démontrée in vivo sur rats à partir d’extraits méthanoliques de la plante
dans une première étude puis des extraits aqueux de la graine dans une deuxième étude.
185
Activité anti inflammatoire démontrée dans une étude in vivo sur rats à partir d’extraits
méthanoliques de la plante
Activité immunomodulatoire
Démontrée in vivo sur rats à partir d’extraits aqueux et éthanoliques des parties aériennes
de la plante. Les deux extraits montrent une activité immunosupressive.
Des principies actifs isolés de la plante ont montré in vivo une activité immunomodulatrice.
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques des feuilles et des fleurs contre Proteus
vulgaris, Escherichia coli et Pseudomonas aeruginosa.
Démontrée in vitro à partir de la fraction d’hexane des feuilles et des tiges contre Bacillus
subtilis et Pseudomonas fluorescens.
Démontrée in vitro contre Helicobacter pylori à partir des extraits méthanoliques de plante
entière.
Démontrée in vitro contre Aeromonas hydrophila et Bacillus cereus à partir des extraits
aqueux des parties aériennes de la plante.
Démontrée in vitro contre Pseudomonas aeurginosa et Staphylococcus aureus à partir de
principes actifs isolés de la racine ( JAna et Biswas, 2011).
Activité anti parasitaire
Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques des feuilles et des fleurs contre l’adulte
Cylas formicarius (activité insecticide) et contre Meloidgyne incognita (activité
anthelmintique).
Activité anthelmintique démontrée in vitro contre Pheretima posthuma et Ascarida galli à
partir d’extraits alcooliques et aqueux des graines.
Activité anti fongique
Démontrée in vitro à partir d’extraits aqueux de feuilles contre Epidermophyton floccosum,
Trichophyton mentagrophytes et Microsporum gypseum.
Activité anti diarrhéique
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits méthanoliques de plante entière.
Activité cicatrisante
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits méthanoliques de la plante (Upadhyay et al.,
2014).
Activités psychopharmacologiques
Les extraits de méthanol de la plante entière entrainent une réduction de l’activité
spontannée, une diminution du comportement d’exploration, une diminution de la
relaxation musculaire et une réduction de la température corporelle dans un essai in vivo sur
les rats.
Activité anti paludisme
Activité anti larvicide démontrée in vitro à partir d’extraits éthanoliques de feuilles contre les
larves d’Anopheles stephensi, un des vecteurs de paludisme.
Démontrée in vivo sur rats à partir d’extraits aqueux des graines.
IV BIBLIOGRAPHIE
HEANG P. MI S. KHAM L et al. (2013). Traditional medecine in Cambodia part one,. Phnom
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187
Coleus amboincius Lour
(syn Plectranthus amboinicus (Lour.) Spreng Coleus aromaticus Benth )
GROUPE C

DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Plectranthus amboinicus est une espèce de la famille des Lamiaceae et du genre
Plectranthus. Elle est originaire d’Afrique orientale et méridionale mais est largement
cultivée et naturalisée sous les tropiques (Royalbotanicgarden). Cette espèce n’est pas
menacée.

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
En Indonésie, la plante est utilisée comme stimulant pour les femmes qui allaitent. Le jus
obtenu des feuilles est utilisé dans le traitement des constipations et des problèmes digestifs
comme l’indigestion et les douleurs abdominales. Il est aussi utilisé dans le traitement des
tumeurs. Les feuilles servent dans le traitement des bronchites, asthmes, rhumes, toux
chroniques et épilepsies. En Inde, on les utilise plus particulièrement lors de diarrhée. Aux
Philippines, la plante entière soulage les maux de tête, les coliques, les flatulences, les
rhumatismes et les otites. A Cuba, elle entre dans la préparation d’un remède pour les
infections catarrhales. Une application locale des feuilles pour soulager les brûlures est aussi
répertoriée. Diverses autres utilisations sont recensées dans les médecines traditionnelles:
expulsion de calculs urinaires, réduction de la fièvre, traitement de l’infertilité, traitement de
la diphtérie ou du tétanos (pour les racines notamment) (Khare et al., 2011).
En médecine traditionnelle khmère, la feuille est antiasthmatique, antidiarrhéique,
antigrippale (Leti et al., 2013) et est utilisée en usage externe pour être appliquée sur les
lèvres. Le jus des feuilles, sucré, est donné aux enfants pour les protéger des rhumes (Dy
Phon, 2000).
En médecine ethnovétérinaire au Brésil, les feuilles sont utilisées pour soigner les toux des
animaux (Katerere et Luseba, 2010). Dans notre étude, la plante est utilisées dans le
traitement de la fièvre aphteuse chez les bovinés.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 7
Les propriétés pharmacologiques sont recensées dans une revue scientifique (Khare et al.,
2011).
Activité anti inflammatoire
Démontrée à partir des extraits hydroalcooliques et aqueux de la plante.
Activité immunomodulatrice
Activité immunostimulante démontrée à partir des extraits hydroalcooliques et aqueux de la
plante.
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro contre Pneumococcus sp et Staphylococcus sp.
188
Deux flavonoïdes isolés de la plante sont modérément actifs contre Pseudomonas
aeruginosa, Bacillus subtilis, E.coli et Staphyloccocus aureus.
Démontrée in vitro contre Streptococcus mutans, Proteus mirabilis, Enterococcus feacalis,
Klebsiella pneumoniae et Neiseri à partir des feuilles fraiches.
Activité anti parasitaire
Activité insecticide démontrée in vitro contre le scarabée Callosobruchus maculatus F.
Activité anti protozoaire démontrée in vitro à partir des extraits aqueux de la plante contre
Plasmodiul berghei yoelii et à partir des extraits méthanoliques de la plante contre
Leishmania chagasi et Leishmania amazonensis.
Activité anthelminthique démontrée in vitro à partir d’extraits de racines contre le vers de
terre adulte (Arshad et al., 2012).
Activité anti fongique
Démontrée in vitro à partir d’huile essentielle contre plusieurs espèces d’Aspergillus flavus,
contre Fusarium sp et Sacharomyces cerevisiae et contre des espèces de Penicillium et de
Candida.
Démontrée in vitro à partir de deux flavonoïdes isolés de la plante contre Candida albicans,
Tricophyton mentagrophytes et Aspergillus niger.
Activité diurétique
Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques de la plante.
Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux de la plante.
Activité néphroprotectrice
Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques de la plante.
Activité anti urolithiases
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits hydroalcoliques de feuilles (Venkatesh et al.,
2010).
Effet sur le système cardiovasculaire
Activité inotrope positif démontrée ex vitro sur des coeurs de grenouilles isolés à partir
d’extraits aqueux de feuilles fraiches.
Activité anti coagulante
Démontrée in vitro à partir de polysaccarides extraits de la plante séchée.
Activité anti diabétique
Démontrée in vitro à partir des extraits acétoniques et éthanoliques des feuilles (Shivaji et
al., 2014).
Activité anti tumorale
Démontrée in vitro et in vivo sur des rats à partir des extraits hydroalcooliques de la plante.
Activité anti oxydante
Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques, hydroalcooliques et méthanoliques de
la plante.
Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de graine.
IV BIBLIOGRAPHIE
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190
Cratoxylum cochinchinese

GROUPE B
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Cratoxylum cochinchinese est une espèce de la famille des Hypericaceae et du genre
Cratoxylum. Elle est native de Chine, Indonésie, Malaisie, Birmanie, Philippine, Singapour,
Brunei, Thaïlande et Vietnam et est de nos jours retrouvée du sud de la Chine jusqu’à
Bornéo. Cet arbre pousse dans les forêts primaires et secondaires, dans les prairies et le long
des rivières ainsi que dans les tourbières. Il n’est pas menacée (asianplant).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 4
La racine, l’écorce et la tige sont utilisées en médecine traditionnelle pour le soin des
rhumes et des diarrhées (asianplant). En médecine traditionnelle chinoise, la plante est
utilisée dans le traitement des pathologies hépatiques (Zheng et al., 2013).
Il est dit que le fruit est utilisé en médecine populaire khmère mais aucune indication précise
n’a été recensée (Martin, 1971).
Dans notre étude, l’écorce est utilisée localement pour soulager des lésions dues à la fièvre
aphteuse chez les bovinés.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 6
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro contre Pseudomonas aeruginosa pour certains principes actifs isolés de
la résine et du fruit vert (Boonak et al., 2009).
Activité anti oxydante
Démontrée in vitro à partir de huit principes actifs isolés de la tige (Udomchotphruet et ial.,
2012).
Activité cytotoxique
Démontrée in vitro contre des cellules de carcinome épidermoïde humain et de cellules du
cancer du sein humain à partir d’un principe actif isolé de la tige (Rattanaburi et al., 2014).

BIBLIOGRAPHIE
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192
Cymbopogon citratus (DC). Stapf

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe :1
Cymbopogon citratus, plus communément appelé citronelle, est une espèce de la famille des
Poaceae et du genre Cymbopogon. Cette plante aromatique est native du Sud de l’Inde et du
Sri Lanka et est de nos jours largement cultivée dans les pays tropicaux d’Amérique et d’Asie
(Karkala et Bhushan, 2014). On peut la retrouver à l’état sauvage dans de nombreux pays du
monde entier, et plus notamment dans les pays tropicaux et subtropicaux (Olorunnisola et
al.,2014). La citronnelle n’est pas menacée.

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
La citronnelle est largement employée en médecine ayurvédique. La plante est utilisée dans
le traitement des toux, grippes, gingivites, maux de tête, lèpre, paludisme, problèmes
ophtalmiques, pneumonies et pathologies vasculaires. Elle est reconnue pour ses propriétés
détoxifiantes du foie, pancréas, rein, vessie et tractus digestif. Elle est aussi utilisée pour les
problèmes cutanés comme l’acné (Karkala et Bhushan, 2014). Le thé produit à partir des
feuilles est largement utilisé en Amérique du Sud, en Asie et en Afrique de l’Ouest comme
antiseptique, antipyrétique, antidyspeptique, carminatif et anti inflammatoire. D’autres
populations l’utilisent comme analgésique, diurétique, tranquilisant, spasmolytique et
fébrifuge. La racine est mâchée comme désinfectant pour la bouche (Olorunnisola et
al.,2014).
En médecine traditionnelle khmère, la feuille connue comme répulsive des moustiques, est
utilisée comme huile de massage, parfum et shampoing. Elle est antirhumatismale, digestive
(Provendier, 1998), diurétique et antipyrétique (Leti et al., 2013). La plante est utilisée dans
le traitement des affections de la vessie, du paludisme, des hépatites (Heang et al.,2013),
des crachements de sang et pour soigner les blessures causées par un instrument tranchant
(Dy Phon, 2000). Utilisée en inhalation, elle donne force et beau teint aux jeunes mères
(Martin, 1971).
En médecine ethnovétérinaire au Brésil, les feuilles sont utilisées dans le traitement des
coliques, diarrhées, vomissements et parasitisme interne des chiens et chats (Ritter et al.,
2012). Aux Philippines, la citronnelle est utilisée comme diurétique et au Vietnam comme
tonique, carminatif, fébrifuge et antifongique dans le soin des animaux (Katerere et Luseba,
2010). Dans notre étude, la plante est utilisée dans le traitement de la septicémie
hémorragique des bovinés. En élevage avicole, elle est soit laissée à macérer dans l’eau de
boisson pour prévenir des maladies infectieuses telles que la maladie de Newcastle, soit
placée dans le nid des poules en tant qu’insecticide.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 8
Les propriétés pharmacologiques de Cymbopogon citratus sont résumées dans deux revues
scientifiques (Olorunnisola et al.,2014 ; Karkala et Bhushan, 2014).
193
Activité anti inflammatoire et analgésique
Activité anti inflammatoire démontrée in vitro à partir d’une infusion de feuilles, d’extraits
aqueux et éthanoliques de la plante et d’huile essentielle et in vivo à partir de principes
actifs isolés de la plante (monoterpènes).
Activité analgésique démontrée dans plusieurs études in vivo sur rongeurs, notamment à
partir de thé de citronnelle. Analgésie centrale et périphérique.
Activité antibactérienne
Démontrée in vitro contre Staphylococcus aureus à partir des extraits éthanoliques des
feuilles
Démontrée in vitro contre un large spectre de bactéries Gram positif et Gram négatif à partir
d’huile essentielle.
Activité anti parasitaire
Activité anti protozoaire démontrée in vitro contre Crithidia deanei à partir d’extraits huile
essentielle.
Activité acaricide partielle démontrée in vitro sur les tiques des bovins Rhipicephalus
microplus à partir d’huile essentielle (Santos et Vogel, 2012).
Activité anti paludique démontrée in vivo sur souris à partir d’huile essentielle contre
Plasmodium berghei.
Activité anti fongique
Démontrée in vitro contre Candida albicans spp à partir des extraits d’huile essentielle.
Démontrée in vitro contre un large spectre de champignons filamenteux à partir de fraction
d’huile essentielle.
Activité anti diarrhéique
Démontrée in vivo à partir d’extrait aqueux des feuilles et d’un principe actif majeur, le
citrale, isolé de la plante (Tangpu et Yadav,2006).
Activité diurétique
Démontrée lors d’un essai clinique humain à partir d’infusion de feuilles
Activité anti hypertensive et anti obésité
Activité hypolipidémique démontrée in vitro à partir de thé de citronnelle.
Activité anti hypertensive due à la présence de flavonoïdes et alcaloïdes dans l’extrait
aqueux de la plante.
Activité anxiolytique
Démontrée in vivo à partir de décoction et d’infusion de citronnelle.
Activité hépatoprotectrice
Démontrée in vivo sur rats à partir d’extraits aqueux de feuilles.
Activités diverses
Activité hypoglycémique démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux de la plante.
Activité anti oxydante démontrée in vitro à partir des acides phénoliques isolés de la plante,
d’infusion de citronnelle, d’extraits aqueux et éthanoliques et d’huile essentielle.
IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
IV.1 Élevage avicole
Effet sur la croissance des animaux
Mmereole (2010) indique lors d’un essai clinique sur poulets de chair que l’inclusion de
feuilles de citronnelle peut être considérée comme une bonne alternative à l’utilisation de
194
facteurs de croissance antibiotiques car elle augmente les performances de croissance des
animaux (diminution du taux de mortalité, augmentation du poids final des animaux). Cette
étude est conforté par un deuxième essai clinique mené sur des poussins avec de l’huile de
citronnelle (Mukhtar et al., 2013).
IV.3 Élevage bovin
Activité acaricide
Deux études menées sur des vaches prim holstein confirme le pouvoir acaricide partiel des
extraits alcooliques de citronnelle contre les tiques Rhipicephalus microplus (Heimerdinger
et al., 2006 et 2009).
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196
Dalbergia nigrescens kurz
(syn Dalbergia lanceolaria subsp. paniculata (Roxb.) Thoth)
GROUPE A

DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Dalbergia nigrescens kurz est une espèce de la famille des Fabaceae et du genre Dalbergia.
Cet arbre de taille moyenne se retrouve dans les forêts sèches et humides. Il est originaire
d’Inde et de Birmanie (indiabiodiversity). Elle n’est pas menacée.

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 3
En médecine traditionnelle khmère, l’écorce sert à préparer une décoction absorbée pour le
traitement des maladies de l’appareil digestif. La plante sert dans le traitement du paludisme
(Martin, 1971).
En médecine vétérinaire khmère, les feuilles pilées avec du sel servent à soigner les plaies
des bœufs (plaies causées par le joug) (Dy Phon, 2000). Dans notre étude, les feuilles sont
utilisées dans le traitement de la fièvre aphteuse des bovinés.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
IV
BIBLIOGRAPHIE
Groupe :6
Rien
DY PHON P. Plantes utilisées au Cambodge, Imprimerie Olympique Hor Thim, Phnom Penh,
2000, 916p
Indiabiodiversity. Dalbergia lanceolata paniculata. [en ligne]. (Mise à jour le 17/01/14)
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MARTIN M. Introduction à l’ethnobotanique du Cambodge, Editions du centre national de la
recherche scientifique, Paris, 1971, 257p.
197
Datura metel L (syn Datura fastuosa L)

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Datura metel L est une espèce de la famille des Solanaceae et du genre Datura. Son origine
est problématique car elle est cultivée et sélectionnée par l’homme depuis très longtemps.
Elle est de nos jours naturalisée dans de nombreux pays ainsi que cultivée comme plante
ornementale. Elle pousse dans les terres en friches, sur les bords de routes et dans les
broussailles des jungles. Son état de conservation n’est pas préoccupant
(entheology/plants).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
En médecine traditionnelle chinoise, les fleurs sont utilisées comme antitussif, sédatif de
l’asthme et analgésique. On les utilise pour lutter contre les dyspnées, l’asthme, les ardeurs
d’estomac et les essoufflements. La plante est toxique. Les feuilles séchées sont fumées à la
pipe pour apaiser les crises d’asthme sans glaires. Cette drogue fut employée comme
anesthésique local avant l’intervention chirurgicale. Les feuilles et les graines sont également
utilisées comme anesthésiques (Reid, 1989). En médecine ayurvédique, la plante entière est
utilisée dans le traitement de l’épilepsie, de l’hystérie, de la démence, des maladies
cardiaques et de la fièvre. Les racines, les feuilles séchées et les sommités fleuries sont
utilisées pour leurs propriétés narcotiques et antispasmodiques. Les jus des feuilles fraiches,
ou un cataplasme de feuilles, est utilisé pour soulager les otites douloureuses. Les feuilles
fraiches sont utilisées dans le traitement des aménorrhées. Une mixture de feuilles
mélangée à du citron vert permet de traiter la gale. Les graines et les racines sont utilisées
dans le traitement de la démence et de la fièvre. Les graines servent lors de problèmes
cutanés, d’ulcères, de bronchite, jaunisse et d’hémorroïdes. Pour finir, la poudre de racines
est données aux femmes pour les rendre stériles (Dhiman et Lal, 2011).
En médecine traditionnelle khmère, toute la plante est toxique. La feuille est réputée
analgésique. Le fleur est réputée antiasthmatique, antispasmodique (Vidal, 1997)
antitussive, expectorante, hypnotique et sédative (Leti et al., 2013). Les feuilles sont utilisées
pour combattre certaines maladies telles que la toux et l’asthme. Les fleurs servent à
fabriquer des médicaments contre les maladies nerveuses, notamment la maladie de
Parkinson (Dy Phon, 2000).
En médecine ethnovétérinaire indienne, la poudre de racine est utilisée pour limiter les
saignements lors de plaies infestées d’asticots (Nigam et Sharma, 2010) et un cataplasme à
base des feuilles appliquées sur les trayons et la mamelle des vaches lors de mammite ( Al
Mamun et al., 2015). Le fruit préparé est donné aux bovinés pour stimuler l’appétit
(Ramachandra et al., 2012). Dans notre étude, le fruit préparé est utilisé dans le traitement
de la diarrhée des bovinés.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 7
Les propriétés pharmacologiques démontrées de Datura metel sont regroupées dans une
revue scientifique (Dhiman et Lal, 2011).
198
Activité anti inflammatoire
Démontrée in vitro à partir de principes actifs isolés des feuilles (Yang et al., 2014).
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir d’extraits d’acétate et méthanoliques de la plante contre
Pseudomonas aeruginosa, Klebsiella pneumoniae, Escherichia coli, Staphylococcus aureus et
Salmonella typhi.i
Activité fongicide
Démontrée in vitro contre Aspergillus niger, A.fumigatus, A.tropicalis, A.flavus et Candida
albicans à partir d’extrait de chloroforme de la plante.
Démontrée in vitro contre trois formes de Fusarium oxysporum à partir des extraits de
feuilles et de fleurs (Rinez et al.,2013).
Démontrée in vitro contre Ascochyta rabiei à partir d’extrait aqueux et méthanoliques de
pousses. Activité médiocre pour les extraits de racine.
Activité sur le système nerveux central
Une toxicité est reconnue pour Datural metel et des doses trop importantes sont
hallucinogènes et peuvent endommager le système nerveux central. La dose la mieux
tolérée est 50ppm. Toutes les parties de la plante sont toxiques dû à la présence de
scopalamine, un alcaloïde qui affecte le système nerveux central. Une intoxication à Datura
metel peut entrainer de la fièvre, des confusions, de la tachycardie, des pupilles dilatées, de
la rétention urinaire, des hallucinations, des maux de tête, du délire, des convulsions et le
coma.
Activité antispasmodique
Démontrée ex vivo sur des muscles lisses isolés à partir des extraits de feuilles.
Activité spasmogénique démontrée pour les extraits de racine.
Activité hypoglycémique
Démontrée in vivo sur rats à partir des graines.
Activité antioxydante
Démontrée in vitro à partir de la fraction d’hexane de l’extrait cru de la plante
Activité anti tumorale
Activité anti proliférative démontrée in vitro contre les cellules de carcinome colorectal à
partir de composés isolés de l’extrait méthanolique des parties aériennes de la plante.
IV BIBLIOGRAPHIE
AL MAMUN A, TUMPA SI, HOSSAIN I, ISHIKA T. (2015). Plant resources used for traditional
ethnoveterinary phytotherapy in Jessore District, Bangladesh. J. Pharmacogn. Phytochem.,
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metel.
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YANG BY, GUO R , LI T, WU JJ, ZHANG J, ZHANG J, LIU Y et al. (2014). New anti-inflammatory
withanolides from the leaves of Datura metel L. Steroids, 87, 26-34.
200
GROUPE B
Dillenia ovata Wall. ex Hook.f. & Thomson

DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Dillenia ovata est une espèce de la famille des Dilleniaceae et du genre Dillenia. Elle est
native de l’Asie du Sud Est et est aujourd’hui largement distribuée de l’Indochine à la
péninsule malaisienne. On la retrouve dans les forêts secondaires, préférentiellement dans
les forêts humides et marécageuses ainsi que près des fleuves mais parfois aussi dans des
zones sèches sur des sols sableux (asianplant). Son état n’est pas menacé.

USAGES TRADITIONNELS
Groupe :4
Au Vietnam, l’écorce réputée astringente est utilisé dans le traitement des diarrhées
(usefultropicalplants). En Thailande, la racine est utilisé dans le traitement des infections
chez le nouveau né (Wongsatit et al., 2002).
En médecine traditionnelle khmère, l’écorce astringeante est absorbée en décoction pour
combattre la diarrhée et la dysenterie (Dy Phon, 2000) Le fruit est utilisé contre la polydipsie
et la racine est réputée fortifiante ( Heang et al., 2013 ; Vidal, 1997).
Dans notre étude, l’écorce bouillie sert dans le traitement de la diarrhée dans les élevages
porcins.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe :6
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro contre Bacillus subtilis, Staphylococcus epidermidis, S.aureus,
S.saprophyticus, Pseudomonas aeruginosa, Klebsiella pneumoniae, Proteus vulgaris et
Enterobacteriaeaerogenes à partir des extraits d’hexane de feuille et d’écorce (Lim et
al.,2013)
IV
ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
V
BIBLIOGRAPHIE
Asianplant.
Dillenia
ovata.
[en
ligne].
[http://www.asianplant.net/Dilleniaceae/Dillenia_ovata.htm] (Consulté le 13/10/15).
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Penh, National center of traditional medecine, 152p.
201
LIM SHE, POON PM, NG SL, OH CP, SIN WJ, NG SY et al. (2013). Evaluation of four extracts
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Useful
tropical
plants.
Dillenia
ovata.
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à
jour
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le
le
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WONGSATIT C, PROMJIT S, AMPOL B. (2002). Medicinal plants used in the Kutchum
District,Yasothon Province, Thailand. Thai J. Phytopharmacy, 9(1).
202
Dialium cochinchinense Pierre

GROUPE D
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe :2
Dialium cochinchinense Pierre est une espèce de la famille des Fabaceae et du genre
Dialium. C’est un arbre d’une vingtaine de mètres de hauteur endémique du Sud du
Vietnam, Thailande, Cambodge, Birmanie et Malaisie. Il est classé comme espèce quasi
menacée à cause de la surexploitation de son bois (IUCN, 2015). Au Cambodge, il a
quasiment disparu et on le retrouve uniquement dans une aire protégée du Mondolkiri
(Savajol et al.,2011).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 3
En médecine traditionnelle khmère et plus particulièrement dans la province du Mondolkiri,
l’écorce est utilisée comme renforçant de l’état général,en post partum et post paludisme,
pour les diarrhées, la dysenterie et les vertiges (Savajol et al.,2011). Elle est aussi
antidiarrhéique grâce à ses tanins et est utilisée dans le traitement des hémorroïdes (Heang
et al., 2006).
Dans notre étude, l’écorce est utilisée dans le traitement de la fièvre aphteuse chez les
bovinés.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
IV
BIBLIOGRAPHIE
Groupe : 6
HEANG P and al. (2006). Cambodia medicinal plants. Phnom Penh, National center of
traditional medecine, 300 p.
IUCN.
Red
list.
[en
ligne].(Mise
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jour
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SAVAJOL N, TOUN V, SAM J. (2011). Traditional therapeutic knowledge of the Bunong people
in North-eastern Cambodia : Healers, their practices and medicinal plants. NOMAD RSI,.
203
Dioscorea hispida Dennst.

GROUPE B
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Dioscorea hispida est une espèce de la famille des Dioscoreaceae et du genre Dioscorea. Elle
est retrouvée en Asie du Sud Est, en Indonésie, Papouasie Nouvelle Guinée, aux Philippines
et en Inde. Elle est rarement cultivée et pousse dans les fourrés et forêts de basse à
moyenne altitude (Nashriyah et al., 2012). Son état de conservation n’est pas préoccupant.

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
Le bulbe est utilisé en infusion pour faire diminuer le taux de glucose sanguin. Les feuilles
sont utilisées pour guérir les plaies et blessures. La décoction des feuilles sert lors de
gerçures sur les pieds. En Malaisie, les feuilles écrasées sont utilisées en tant que vermifuge,
pour traiter les ballonnements d’estomac ou encore l’asthme. Le tubercule est utilisé en cas
de douleur lors de crises d’arthrite (Nashriyah et al., 2012).Les tubercules farineux
contiennent des alcaloïdes qui est un poison violent. Mal préparés, ils provoquent des
empoisonnements mortels.
En médecine traditionnelle khmère, on utilise les tubercules en application locale en cas de
furoncle ou en cas de fièvre (Provendier, 1998).
En médecine vétérinaire, les tubercules, réduits en pâte, servent à guérir certaines maladies
du bétail. Autrefois pour la destruction des tigres, on leur faisait manger du gibier mélangé à
ces tubercules (Dy Phon, 2000). Dans notre étude, la racine est est appliquée sur la peau des
poulets en tant qu’insecticide et est donnée par voir orale aux cochons pour soigner la fièvre
aphteuse.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 3
Activité hypoglycémique
Démontrée in vivo sur des rats à partir de biscuits supplémentés en polysaccarides isolés des
extraits aqueux de tubercules crus (Harijono et al., 2013).
Activité insecticide
Démontrée à partir de composés extraits du rhizome contre les larves de Plutella xylostella
et Psudoletia saparata (Banaag et al., 2005).
IV
BIBLIOGRAPHIE
BANAAG AB, NAGATA K, HONDA H. (2005). Two isoquinuclidine alkaloids of a tropical yam,
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DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor
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204
HARIJONO, ESTIASIH T, SUNARHARUM WB, HARTONO MD. (2013). Hypoglycemic effect of
biscuits containing water-soluble polysaccharides from wild yam (Dioscorea hispida Dennts)
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PROVENDIER D. (1998). Contribution à l’étude ethnobotanique des plantes médicinales du
Cambodge, 60p.
205
Dipterocarpus intricatus Dyer

GROUPE A
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Dipterocarpus intricatus est une espèce de la famille des Dipterocarpaceae et du genre
Dipterocarpus. Elle est native du Vietnam, du Laos, de la Thaïlande et du Cambodge. Cet
arbre décidual est retrouvé dans les forêts denses ou ouvertes jusqu’à 1300 mètres
d’altitude et occasionnellement dans les plaines inondées. Son bois est recherché pour son
oléorésine mais sont statut de conservation n’est pour l’instant pas préoccupant
(digitalspecies).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 3
Dans notre étude, les jeunes pousses sont données oralement aux bovinés lors de diarrhée.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 6
Activité insecticide
Démontrée à partir de composés issus de la résine contre des termites du genre Neoterme
(Messer et al., 1990).
IV
BIBLIOGRAPHIE
Digitalspecies.
Dipterocarpus
intricatus.
[en
ligne].
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206
Dipterocarpus obtusifolius Teijsm. ex Miq

GROUPE A
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Dipterocarpus obtusifolius est une espèce de la famille des Dipterocarpaceae et du genre
Dipterocarpus. Elle est native du Brunei, Cambodge, Laos, Malaisie, Birmanie, Thailande et
Vietnam. Cet arbre d’une dizaine de mètres de hauteur est largement distribué dans les
forêts claires de basse altitude des régions tropicales. Son statut n’est pas menacé (Piseth et
al., 2012).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 3
La résine est utilisée pur soulager les douleurs abdominales en Thailande, au Vietnam et au
Cambodge (Piseth et al., 2012).
Dans notre étude, les jeunes pousses sont données oralement aux bovinés lors de diarrhée.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 6
Activité cytotoxique
Démontrée in vitro à partir de deux composés (terpènes) isolés de la tige (Piseth et al.,
2012).
Activité neuroprotectrice
Activité neuroprotectrice démontrée in vitro à partir d’extraits éthanoliques d’aubier (bois
situé juste en dessous de l’écorce) (Keo et al., 2012).
IV
BIBLIOGRAPHIE
IUCN.
Red
list.
[en
ligne].(Mise
à
jour
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Cambodia. Chem. Pharm. Bull., 60(8), 955–961.
207
Euphorbia tirucalli L.

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Euphorbia tirucalli L. est une espèce de la famille des Euphorbiaceae et du genre Euphorbia.
Cet arbre originaire de l’Afrique de l’Est est aujourd’hui largement distribué dans les zones
tropicales. Il est souvent planté comme haie ou plante ornementale en Europe du sud, Asie
et Amérique. Son habitat est varié et les seules véritables limites à sa survie sont les
températures basses. Son état n’est pas menacé (Ankita et al., 2013).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
Les emplois des Euphorbiaceae sont très diverses en médecine traditionnelle car ils
présentent un large panel de métabolites secondaires inhabituels qui rendent la plupart des
plantes de la famille toxiques. Au Brésil, le latex d’Euphorbia tirucalli est utilisé comme
antimicrobien, laxatif, vermifuge, pour traiter l’asthme, les rhumes, les otites, les
rhumatismes, les verrues, les tumeurs et la syphilis. En Afrique de l’Est, le latex est utilisé
contre l’infertilité, les verrues, l’épilepsie, les maux de dents, les hémorroïdes, les morsures
de serpents et les parasites externes. En Malaisie, un cataplasme de racines ou de tiges est
appliqué sur les ulcérations du nez, les hémorroïdes et les enflures. En Inde, Euphorbia
tirucalli est aussi très largement utilisé, notamment comme remède contre les
augmentations spléniques, l’asthme, la lèpre, la leucorrhée, la dyspepsie, la jaunisse, les
coliques, les tumeurs et les calculs vésicaux. Le latex est considéré comme émétique à haute
dose et purgatif à faible dose et est utilisé lors de maux de dents, d’otite, de rhumatisme, de
verrues, toux, névralgie et morsure de scorpion. En Indonésie, un cataplasme de racines et
de feuilles est utilisé pour traiter les ulcères du nez, les hémorroïdes et extraire les épines. A
Java, le latex est utilisé dans les affections de la peau et pour réduire les fractures (Ankita et
al., 2013).
En médecine traditionnelle khmère, le latex très toxique peut causer la cécité, est purgatif à
faible dose per os et antirhumatismal en usage externe (Dy Phon, 2000 ; Leti et al., 2013). Le
latex irritant est utilisé pour détruire les crabes dans les rizières. On utilise la tige de cette
plante pour préparer une pâte appliquée sur les furoncles (Provendier, 1998).
En médecine ethnovétérinaire en Inde, le latex est appliqué en usage externe lors
d’oedèmes du cou chez les moutons et les cochons (Panda et Dhal, 2014). En élevage
avicole, les feuilles sont utilisées dans le traitement de la maladie de Newcastle (Wynn et
Fougère, 2007). Dans notre étude, les feuilles sont utilisées dans le traitement de la fièvre
aphteuse dans les élevages porcins.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 7
Les propriétés pharmacologiques d’Euphorbia tirucalli sont regroupées dans une revue
scientifique (Ankita et al., 2013).
Activité anti bactérienne
208
Démontrée in vitro à partir d’extraits acétoniques de tige contre un large spectre de
bactéries dont Escherichia coli.
Démontrée in vitro à partir d’extraits de chloroforme de tige contre Bacillus subtilis, E.coli,
P.vulgaris et S.aureus. L’extrait éthnanolique inhibe de plus la croissance de E.faecalis.
Activité anti virale
Démontrée in vitro contre herpes simplex virus de type 2 à partir des extraits aqueux et
méthanoliques des feuilles et des tiges.
Activité anti fongique
Démontrée in vitro à partir d’extraits acétoniques de tige contre Candida albicans,
Aspergillus niger et A.fumigatus.
Démontrée in vitro à partir d’extraits de chloroforme de tige contre A.niger et C.albicans.
Activité immunomodulatrice
Démontrée in vivo sur des rats porteurs de tumeurs à partir d’extraits de plante. Le
traitement à partir des extraits restaure les modifications induites par la tumeur sur le
système immunitaire.
Activité cicatrisante
Démontrée in vivo sur des souris à partir de l’extrait hydroalcoolique de la plante (Sauaia et
al., 2013).
Activité hépatoprotectrice
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux de la plante
Activité ocytocique
Démontré ex vivo sur des utérus de rate isolés à partir du latex.
Activité anti arthritique
Démontrée in vitro et in vivo à partir de la fraction bio polymérique de la plante.
Activité molluscicide
Démontré sur Biomphalaria glabrata à partir d’une solution aqueuse de latex.
Activité anti oxydante
Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux de la plante
Activité co-carcinogénique
Démontrée in vivo sur des rats pour lesquels les papillomes et autres tumeurs malignes ont
été provoquées par un traitement à base d’extraits acétoniques de la plante.
IV BIBLIOGRAPHIE
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210
Gmelina asiatica L.

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Gmelina asiatica est une espèce de la famille des Lamiaceae et du genre Gmelina. Son aire
de distribution est vaste en Asie (Inde, Bangladesh, Chine, Indonésie, Malaisie, Asie du Sud
Est) et des les îles d’Océanie. Cet arbuste est retrouvé dans les forêts déciduales et les
jungles des plaines jusqu’à 500mètres d’altitude. Il pousse aussi dans les terres en friches et
le long des routes (Kannan et al., 2012). Son état n’est pas menacé.

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 4
En médecine ayurvédique, les racines et les parties aériennes sont utilisées dans le
traitement des jaunisses, des autres affections hépatiques,du diabète ou de la fièvre et les
feuilles entrent dans la composition d’un shampoing (Kannan et al., 2012).
En médecine traditionnelle khmère, l’écorce et les racines sont émollientes, les feuille sont
purgatives et anti inflammatoires (Let et al., 2013) et sont utilisés contre les abcès, les vers
et la fièvre. Les feuilles et rameaux riches en mucilages visqueux sont utilisés, après leur
macération dans l’eau, comme émolliente pour calmer les douleurs de la miction dans le cas
de blennorrragie. La racine sert à traiter l’incontinence urinaire et sont utilisées lors
d’arthrites et de dépression nerveuses après êtres bouillies (Dy Phon, 2000). Les tiges sont
utilisées dans les remèdes contre la jaunisse et contre le venin (Heang et al., 2006).
Dans notre étude, la plante est utilisée comme anti pyrétique dans les élevages de bovinés.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 7
Activité anti pyrétique et anti inflammatoire
Activité anti pyrétique démontrée in vivo à partir des extraits hexane et aqueux de racines
(Ikram et al., 1987).
Activité anti inflammatoire démontrée in vivo sur rats à partir des extraits éthanoliques des
parties aériennes (Merlin et al., 2009).
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques de racines. Actifs contre Escherichia
coli, Proteus vulgaris et Pseudomonas aeruginosa (Sadhakar et al., 2005).
Démontrée in vivo à partir des extraits de tige, racine et feuille. Actifs contre Bacillus subtilis,
Micrococcus luteus, Staphylococcus aureus, Streptococcus pneumoniae, Klebsiella
pneumoniae, Pesudomonas aeruginosa, Proteus mirabilis et Escherichia coli (Shibu et al.,
2012).
Démontrée in vitro à partir des extraits des parties aériennes. Actifs contre Bacillus subtilis,
Staphylococcus aureus, Micrococcus luteus, Escherichia coli, Salmonella typhi et
Pseudomonas aeruginosa (Merlin et al., 2009).
Activité anti fongique
Démontrée in vitro à partir des extraits des parties aériennes contre Candida albicans et
Aspergillus niger. (Merlin et al., 2009).
211
Activité hépatoprotectrice
Démontré in vivo sur rats à partir d’extrait éthanoliques et de chloroforme des parties
aériennes (Merlin et Parthasarathy, 2011).
Activité anti diabète
Activité hypoglycémique et antihyperglycémique démontrée in vivo sur rats normaux et
diabétiques à partir des extraits alcooliques des racines (Kasiviswanath et al., 2005).
Activité anti tumorale
Démontrée in vitro sur des cellules de cancer du sein à partir d’extraits d’éthyl acétate de
racine (Balijepalli et al., 2010).
Démontrée in vivo sur une souris présentant un lymphome induit à partir d’extrait de
chloroforme des parties aériennes (Merlin et Parthasarathy, 2010).
Activité anti oxydante
Démontré in vitro à partir d’extrait éthanoliques et de chloroforme des parties aériennes
(Merlin et Parthasarathy, 2011).
IV
BIBLIOGRAPHIE
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apoptosis in estrogen receptor-positive and negative human breast carcinoma cell lines by
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213
Hymenodictyon excelsum (Roxb.)Wall.
(syn Hymenodictyon orixense (Roxb.) Mabb)

GROUPE A
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Hymenodictyon excelsum est une espèce de la famille des Rubiaceae et du genre
Hymenodictyon. Cet arbre moyen se retrouve sur le subcontinent Indien et en Asie de l’Est.
On le retrouve dans les forêts secondaires de basses et moyennes altitudes et sur les rochers
près de la mer. Cette espèce n’est pas menacée. (usefultropicalplants, 2015).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 3
En Inde, l’écorce amère est réputée astringente et fébrifuge (usefultropicalplants).
En médecine traditionnelle khmère, la plante est utilisée contre les maux d’estomacs et en
tant que vermifuge, anti pyrétique. La racine est utilisée dans les remèdes pour les femmes
en post partum (Heang et al.,2006). Pulvérisé en poudre, le bois s’utilise pour soigner les
dartres. L’écorce est réputée fébrifuge (Dy Phnon, 2000).
Dans notre étude, l’écorce est utilisée comme antipyrétique dans les élevages de bovinés.
L’écorce et la racine servent à prévenir des maladies infectieuses diverses dans les élevages
avicoles.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 6
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro contre Staphylococcus aureus à partir des extraits méthanoliques de
l’écorce (Chea et al., 2007).
Activité anti tumorale
Activité cytotoxique démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de l’écorce (
Kalathil et Dhananjayan, 2014).
IV
BIBLIOGRAPHIE
CHEA A, JONVILLE MC, BUN S, LAGET M, ELIAS R, DUMENIL G. (2007). In vitro antimicrobial
activity of plants used in Cambodian traditional medicine. American J. Chinese Med., 35 (5),
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activity of Hymenodictyon excelsum (Roxb) Wall in Dalton's lymphoma ascites (DLA) and lung
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214
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28/11/2015). [http://tropical.theferns.info/viewtropical.php?id=Hymenodictyon+orixense]
(Consulté le 14/10/15).
215
Heliotropium indicum L.

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Heliotropium indicum Linn est une espèce de la famille des Boraginaceae et du genre
Heliotropium. Cette herbe commune native d’Asie est largement distribuée dans toutes les
zones tropicales et subtropicales du monde. On la retrouve dans les terrains en friche et
dans les lieux habités par l’homme. Son état de conservation n’est pas préoccupant (Cabi,
2015).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
Heliotropium indicum est utilisée en tant que plante médicinale dans de nombreux systèmes
de médecine traditionnelle. En Inde, la plante est utilisée pour traiter les problèmes cutanés,
les douleurs abdominales, les désordres nerveux et les morsures d’animaux venimeux. En
Afrique, elle est utilisée dans le traitement du paludisme, des douleurs abdominales et des
dermatites. En Jamaïque, la décoction de plante entière est administrée oralement pour le
traitement des fièvres incurables, des ulcères, des maladies vénériennes et des gorges
irritées. En application vaginale, elle induit l’avortement chez les femmes enceintes et par
voie rectale elle soigne les irritations du colon. Au Sénégal et aux Philippines, elle est utilisée
comme diurétique dans le traitement des calculs urinaires. A Rodrigues, l’infusion de fleurs
est utilisée par voie externe pour traiter les herpès et la pate de feuilles fraiches soignent les
blessures et les ulcères. Au Nicaragua, la décoction des feuilles et des racines est utilisé dans
le traitement de la coqueluche chez les enfants en bas âge. En Amazonie, la pate faite à base
de racines et de feuilles est appliquée localement lors de morsure de scorpion ou d’insecte.
En Malaisie, la pate réalisée à partir de la plante permet de lutter contre la putréfaction, de
traiter les pyodermites et la teigne. Aux Philippines, les graines sont utilisées dans le
traitement du choléra, du paludisme et pour soigner les blessures (Dash et Abdullah, 2013).
En médecine traditionnelle khmère, la plante est utilisée dans le traitement des
pneumonies, des abcès pulmonaires et des ulcères buccaux. Les racines sont utilisées pour le
traitement des rhumes, de la toux et des difficultés respiratoires. Les feuilles pilées sont
utilisées pour le traitement des morsures de serpents et les abcès (Heang et al., 2013). En
tisane, les feuilles et les jeunes pousses sont absorbées pour combattre l’urticaire. Les
tisanes de fleurs absorbées à petite dose régularisent la menstruation, à grande dose elles
seraient abortives. La décoction de feuilles seules serait abortive (Dy Phon, 2000).
En médecine éthnovétérinaire en Inde, les feuilles sont utilisées pour traiter les problèmes
digestifs des animaux (Mondal, 2012), les inflorescences servent à diminuer la fièvre du
bétail (Saha et al., 2014) et le jus des feuilles est appliqué sur les démangeaisons
(Rahmatullah et al.,2010). En élevage avicole, la plante est utilisée dans le traitement de
l’influenza aviaire (Wynn et Fougère, 2007). En Côte d’Ivoire, les feuilles servent lors de
diarrhée aigue ou de toux des bovins (Kamanzi et Traoré, 2008). Dans notre étude, les
feuilles entrent dans la préparation d’une macération préventive des maladies infectieuses
des volailles.
216

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 7
Les propriétés pharmacologiques d’Heliotropium indicum sont recensées dans une revue
scientifique récente (Dash et Abdullah, 2013).
Activité anti inflammatoire et analgésique
Activité anti inflammatoire démontrée in vitro et in vivo pour différents extraits de la plante.
L’extrait méthanolique des racines séchées possède également une activité antinociceptive.
Activité analgésique démontrée in vivo à partir des extraits éthanoliques et aqueux mais
toxicité cumulative sur les reins, le coeur, le foie et les poumons.
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro contre Mycobacterium tuberculosis à partir de l’huile volatile des parties
aériennes de la plante.
Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques des feuilles fraiches contre Klebsiella
spp., P. mirabilis, P. aeruginosa, S. aureus, B. subtilis et E. coli.
Démontré in vitro à partir des extraits méthanoliqes des parties aériennes de la plante
contre S.aureus, S.pyogenes, S.pneumoniae, K.pneumoniae, E.coli et Shigella dysenteriae.
Activité anti fongique
Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux des feuilles fraiches contre Fusarium
oxyparum.
Activité cicatrisante
Démontrée in vitro et in vivo à partir des extraits alcooliques de la plante.
Activité gastroprotectrice
Démontrée ex vivo sur des muqueuses gastriques à partir d’extraits aqueux de feuilles
séchées.
Activité diurétique
Démontrée in vitro à partir d’extrait méthanolique de racines séchées.
Activité anti anaphylactique
Démontrée in vivo sur rats et cobaye à partir d’extrait alcooliques de feuilles (Ashoka et
Shashidbar, 2011).
Activité anti hyperglycémique et hypotensive
Activité hyperglycémique démontrée in vivo sur rats diabétiques à partir des extraits
méthanoliques des racines (Aqheel et al.,2013).
Activité hypotensive démontrée ex vivo sur des coeur de lapin et de grenouille à partir
d’extraits aqueux de la plante (Koffuor et al., 2012).
Activité sur les muscles lisses
Activité stimulante démontrée in vivo sur des utérus de rate à partir d’extraits aqueux et
éthanoliques de racine.
Activité myorelaxante modérée démontrée ex vivo sur des iléum de cobaye et des
duodénums de lapins à partir d’extraits éthanoliques de racines.
Activité anti fertilité
Démontrée in vivo sur rat à partir des extraits éthanoliques et de pétrole de la plante
entière. Activité avortive et effets modérés sur l’implantation et la mobilité des
spermatozoïdes démontrés.
Activité anti tumorale
Démontrée dans plusieurs études in vitro, in vivo et lors d’un essai clinique sur patients
humains. Cependant l’hépatotoxicité des alcaloïdes présents dans la plante entraine de
217
nombreux effets secondaires qui ne justifient pas l’utilisation de la plante comme anti
tumoral dans les protocoles de traitement des cancers humains.
IV
BIBLIOGRAPHIE
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methanolic extract of root of Heliotropium indicum in streptozotocin and alloxan induced
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à
jour
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WYNN SG, FOUGERE B. (2007). Veterinary Herbal Medicine. Elsevier Health Sciences, 714 p.
218
Hoya kerrii craib

GROUPE A
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Hoya kerrii Craib est une espèce de la famille des Apocynaceae et du genre Hoya. Son aire de
distribution inclut la Chine du Sud, le Vietnam, le Laos, le Cambdoge, la Thailande et l’île de
Java. Cette plante grimpante est aussi commercialisée comme plante d’ornement. Elle n’est
pas menacée (myhoyas).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe :3
En médecine traditionnelle khmère, le latex sert à cicatriser les coupures dues aux armes
tranchantes et la plante est utilisée dans le traitement du paludisme (Dy Phon, 2000 ; Leti et
al., 2013 ; Martin, 1971).
Dans notre étude, la plante est utilisée en tant qu’anti parasitaire externe chez les bovinés.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
IV
BIBLIOGRAPHIE
Groupe : 6
DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor
Thim, 916p.
LETI M, HUL S, FOUCHÉ J-G et al., (2013). Flore photographique du Cambodge. Toulouse, Ed.
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MARTIN M. (1971). Introduction à l’ethnobotanique du Cambodge. Paris, Editions du centre
national de la recherche scientifique, 257p.
Myhoyas. Hoya Kerii craib. [en ligne]. (Mise à jour
[http://www.myhoyas.com/K/kerrii/eng.htm] (Consulté le 14/10/15).
219
le
15/10/13)
Ipomoea aquatica Forssk

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe :1
Ipomoea aquatica Forssk, ou plus communément appelé Liseron d’eau, est une espèce de la
famille des Convolvulaceae et du genre Ipomoea. Cette herbe est supposée native de Chine.
On la retrouve communément en Inde, Sri Lanka, Asie tropicale, Afrique et Australie et peut
être cultivée pour être commercialisée en Asie du Sud Est. Elle n’est pas menacée (Manvar
et Desai, 2013).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
Ipomoea aquatica est traditionnellement utilisée en tant que carminatif et antipyrétique.
Elle est utilisée dans le soin des jaunisses, des bronchites, des douleurs hépatiques et de la
fièvre en médecine arabe. En Inde, elle est utilisée dans le traitement des désordres nerveux
et de la démence. Le jus séché a des propriétés purgatives et est utilisé comme émétique en
cas d’empoisonnement. Il peut aussi être utilisé lors d’hémorroïdes, de lèpre et en tant
qu’anthelminthique. Il sert enfin lors de saignements du nez ou d’hypertension. Au Sri Lanka,
il est connu pour posséder des propriétés hypoglycémiques (Manvar et Desai, 2013).
En médecine traditionnelle khmère, la tige et la feuille sont utilisées contre les délires liés
aux fortes fièvres (Leti et al., 2013). Les bourgeons associés à ceux de Heliotropium indicum
servent, en cataplasme, à guérir les plaies du zona (Dy Phon, 2000).
En médecine ethnovétérinaire, les feuilles et les jeunes tiges sont utilisées dans le traitement
de l’hématurie des bovins en Inde (Satapathy 2010). Dans notre étude, les feuilles servent
dans le traitement de la fièvre aphteuse et lors d’amaigrissement des bovinés.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 8
Les propriétés pharmacologique d’Ipomoea aquatica sont recensées dans une revue
scientifique récente (Manvar et Desai, 2013).
Activité anti inflammatoire
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits méthanoliques des feuilles.
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro contre un large spectre de bactéries gram positif et gram négatif à partir
des extraits méthanoliques et aqueux des feuilles.
Activité anti ulcère
Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques de la plante.
Activité anti arthritique
Démontrée in vivo à partir des extraits méthanoliques des feuilles.
Activité sur le système nerveux central et anti épileptique
Activité dépressive du système nerveux central mise en évidence in vivo sur souris à partir
des extraits méthanoliques des feuilles.
220
Activité anti épileptique démontrée in vivo sur souris à partir d’extraits méthanoliques de
feuilles.
Activité anxiolitique
Démontrée in vivo à partir des extraits d’acétone et méthanoliques des feuilles.
Activité diurétique
Démontrée in vivo sur souris à partir des extraits méthanoliques de la plante.
Activité antidote de venin de scorpion
Démontrée in vitro à partir des extraits de la plante.
Activité anti diabétique
Démontrée in vivo à partir d’extraits aqueux (activité modérée) et méthanoliques (activité
importante) de la plante.
Démontrée à partir d’extraits totaux bouillis de la plante.
Démontrée à partir des extraits méthanoliques de feuilles.
Activité hypolipidémique démontrée in vivo sur rats à partir des extraits méthanoliques de
feuilles.
Activité anti oxidant
Démontré in vitro à partir des extraits méthanoliques et éthanoliques des tiges et des
feuilles et des extraits méthanoliques de fleurs.
Démontrée in vivo sur rats à partir d’extrait aqueux de plante entière.
Activité anti tumorale
Activité cytotoxique démontrée in vitro à partir d’extrait méthanoliques de feuilles.
Activité anti proliférative démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques et aqueux des
tiges et des feuilles.
IV
ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
IV.1 Élevage porcin
Effet sur la croissance et la reproduction des animaux
Ipomoea aquatica peut être inclu dans la nourriture des animaux en tant que source de
protéine sans effets délétères sur la croissance ou la reproduction des animaux jusqu’à un
certain niveau (60% des concentrés) (Luu et al.,2002 ; Le Thi et al., 2010 ; Phiny et al., 2007 ;
Preston 2006)
V
BIBLIOGRAPHIE
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221
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222
Ipomoea batatas Lam

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Ipomoea batatas Lam est une espèce de la famille des Convolvulaceae et du genre Ipomoea.,
Elle est originaire d’Amérique centrale mais est aujourd’hui largement cultivée dans les pays
tropicaux et subtropicaux pour la commercialisation de son tubercule, la patate douce. Elle
n’est pas menacée (Vandana, Madhav, 2012).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
Les racines bouillies sont utilisées lors de diarrhée et les feuilles écrasées dans le traitement
de l’acné et des furoncles (Vandana, Madhav, 2012).
En médecine traditionnelle khmère, les tubercules mangés crus peuvent combattre le mal de
mer. Les bouillies de patate douce sont recommandées aux convalescents et aux enfants du
premier âge. Le somment des tiges de la variété rouge est donné à manger aux diabétiques
(Dy Phon, 2000 ; Leti et al., 2013).
En médecine traditionnelle vétérinaire indienne, les feuilles de patate douce sont ajoutées à
la ration des bovins pour augmenter le poids et la production laitière des animaux (Sunder et
al., 2014). Dans notre étude, le tubercule sert dans le traitement de la fièvre aphteuse chez
les bovinés et les cochons.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 8
Les propriétés pharmacologiques d’Ipomoea batatas sont regroupées dans une revue
scientifique (Vandana, Madhav, 2012).
Activité anti inflammatoire
Démontrée in vitro à partir des glycosides isolés des parties aériennes séchées de la plante.
Activité immunomodulatrice
Activité immunostimulante démontrée in vivo sur rats à partir de polysaccharides isolés des
racines.
Activité cicatrisante
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux, alcooliques et de pétrole des
tubercules.
Activité anti ulcère
Démontrée in vivo sur rats à partir d’une fraction du tubercule.
Activité anti virale
Les dérivés de l’acide chlorogénique sont responsable de cette activité.
Activité anti fongique
Démontrée in vitro à partir de principes actifs d’extraits acétoniques de peau et et de chaire
de tubercules contre Rhizopus stolonifer Vuill, un champignon invasif des patates douces
Activité gastro protectrice
L’activité gastro protectrice est due à la présence de triterpènes dans le tubercule.
223
Activité hépatoprotectrice
Démontrée in vivo sur souris et rats à partir des anthocyanes isolées des tubercules
Activité anti athérosclérotique
L’activité anti athérosclérotique est due à la présence de triterpènes dans le tubercule.
Activité anti diabétique
Activité hypoglycémique démontrée in vivo sur rats et lors d’un essai clinique sur humain à
partir des extraits de peau blanche de tubercule.
Activité sur le système cardio vasculaire
Activité relaxante mise en évidence ex vivo sur des aortes de rats isolées à partir d’extrait de
tubercule.
Activité anti tumorale
Activité anti proliférative démontrée in vitro sur des cellules de lymphome humain à partir
des tubercules.
Activité anti oxydant
Démontrée dans de nombreuses études grâce à ses composés phénoliques et la vitamine E
isolés des tubercules ou des feuilles.
IV
ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
IV.1 Élevage avicole
Effets sur la croissance des animaux
Un étude menée sur des poulets de chair indique que l’ajout de patates douces comme
source d’énergie est possible sans effets délétères sur la croissance jusqu’à 20% de la ration
(Afolayan et a., 2013). Cette étude est confortée par une deuxième étude réalisée à partir de
feuilles séchées d’Ipomoea batatas. Dans ce cas ci, l’inclusion optimale est de 100 à 150g/kg
de matière sèche (Berhan et Wude, 2010). Une troisième étude démontre que la patate
douce peut remplacer jusqu’à 50% du maïs sans diminuer l’appétence ni la consommation
de la nourriture dans un élevage de poulet de chair (Ayuk, 2004). L’ajout de patates douces a
aussi été testé sur les capacités reproductrices des coqs et Etchu et al.(2013) concluent que
la patate douce peut être utilisée comme un bon substitut au maïs dans l’alimentation des
coqs sans conséquences significatives pour un élevage tropical sur les capacités de
reproduction. De la même manière, les paramètres hématologiques des poulets ne semblent
pas affectés de manière significative par le remplacement du maïs par la patate douce (Ayuk
et Essien, 2009).
Activité immunostimulante
Un étude menée sur des poulets de chair indique que l’inclusion de patates douces violettes
(une variété d’Ipomoea batatas) améliore l’immunité post vaccinale des poulets après une
vaccination contre le virus de Newcastle (Hanieh et al.,2010).
IV.2 Élevage bovin
Il semblerait qu’il faille faire attention à la conservation des patates douces si elles font
partie du rationnement des vaches laitières car plusieurs cas de pneumonies associées à
l’ingestion de patates douces présentant des moisissures (Fusarium spp le plus souvent
isolé) ont été recensés dans la littérature ( Meideros et al., 2001 ; Fighera et al., 2003 ;
Mawhinney et al., 2009). En revanche, cette inclusion est tout de même une bonne source
de supplément alimentaire qui résulte en une augmentation de la digestibilité apparente, de
la fermentation ruminale et de la production laitière (Phesatcha et Wanapat, 2013) et une
224
alternative économique et nutritionnelle intéressante (Thibodeau et al., 2002). Etela et al.
(2008) notent cependant une baisse de la production laitière possible.
IV.3 Élevage porcin
Comme pour l’élevage avicole et bovin, la patate douce constitue une alternative
économique interessante pour l’éleveur en tant que source d’énergie disponible pour les
animaux (Dominguez et al., 2012 ; 2011 ; 2011) et les feuilles d’Ipomoea batatas comme
source de protéine en remplacement partiel du soja ( Dominguez et al., 2011 ; An et al.,
2005 ; Nguyen, 2012).
V
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226
Jatropha curcas L

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Jatropha curcas L. est une espèce de la famille des Euphorbiaceae et du genre Jatropha. Ce
petit arbre est originaire du Nord Est de l’Amérique du Sud et du Mexique et est de nos jours
largement cultivé dans de nombreux pays tropicaux et subtropicaux d’Afrique et d’Asie
comme plante ornementale. Il n’est pas menacée (Abdelgadir et al., 2013)

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
Jatropha curcas est une plante très largement utilisée en médecine traditionnelle et plus
d’une centaine d’utilisations est recensée dans la littéraire. Toutes les parties de la plante
sont utilisées. Ne seront donné ici que les utilisations les plus communément retrouvées. La
plante sert en général à soigner les problèmes gastriques, inflammatoires, sexuels, les
jaunisses et le diabète, la dysenterie, la fièvre et les affections cutanées. En Afrique, la
feuille, la tige ou la poudre de feuilles séchées sont utilisées comme hémostatique lors de
blessures. En côte d’Ivoire les feuilles grillées et broyées sont appliquées sur les blessures et
les abcès. La sève extraite des brindilles est donnée par voie orale aux nouveaux nés atteints
de tétanos. Les graines sont utilisées pour traiter les ascites, la paralysie, les affections
cutanées et en tant que purgatif, abortif et vermifuge et parfois comme laxatif. L’huile des
graines est utilisée dans le traitement des rhumatismes. En Afrique le fruit est utilisé lors de
constipation, de dysenterie, de douleur abdominale et de rhumatismes alors qu’en Inde il
sert dans le traitement du diabète lorsqu’il est brulé. En médecine ayurvédique, l’écorce sert
lors de douleurs musculaires, de diarrhée, de diabète ou encore de gale (Abdelgadir et al.,
2013).
En médecine traditionnelle khmère, l’écorce soigne les problèmes cutanés. L’huile de la
graine est un purgatif violent (Leti et al., 2013). Le latex est appliqué sur les blessures pour
hâter leur guérison. Les feuilles entrent dans la composition d’un remède antiparasitaire et
contre la gale. Elles sont employées, en frictions, contre les rhumatismes. Pour les femmes
enceintes, l’huile serait abortive (Dy Phon, 2000). Les feuilles et les racines sont utilisées en
décoction comme laxatif et en cas de rhumatismes (Provendier, 1998).
En médecine vétérinaire traditionnelle, les graines servent dans les infestations parasitaires
des chèvres à Strongyloides papillosus. En Afrique du Sud, elles servent dans le traitement de
la constipation des chèvres et des bovins (Luseba et Van der Merwe, 2006). Au Brésil, les
graines brûlées sont utilisées lors d’endo ou d’ecto parasitisme et le jus des feuilles sert pour
guérir les blessures des animaux (Monteiro et al., 2011). Dans notre étude, les graines
entrent dans la préparation d’une macération en prévention des maladies infectieuses des
poules.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
227
Groupe : 8
Les propriétés pharmacologiques de Jatropha curcas sont regroupées dans deux revues
scientifiques Abdelgadir et al., 2013 ; Laxane et al., 2013).
Activité anti inflammatoire et analgésique
Activité anti inflammatoire démontrée in vitro et in vivo dans plusieurs études à partir des
extraits méthanoliques, aqueux et d’éthyl acétate de la feuille, de la racine, des extraits
alcooliques de feuille, tige, racine et latex.
Activité analgésique démontrée in vivo sur souris à partir des extraits méthanoliques des
feuilles et des extraits alcooliques des tiges et des racines.
Activité anti bactérienne
Très largement étudiée (une vingtaine d’études in vitro et in vivo) concernant toutes les
parties de la plante (graine, huile, racine, écorce, tige et feuille). Activité démontrée contre
un large spectre de bactéries gram positif et gram négatif.
Activité anti virale
Démontrée in vitro contre les cellules du virus VIH humain à partir des extraits
méthanoliques de la plante ainsi qu’à partir des aqueux des branches.
Activité anti fongique
Démontrée contre de nombreux champignons à partir de plusieurs extraits de la plante
(graine, huile, racine, écorce, tige et feuille).
Activité anti parasitaire
Démontrée in vitro contre Ascaris lumbricoides et Necator americanus à partir des extraits
issus de la sève et des feuilles écrasées.
Activité insecticide démontrée contre Callosobruchus maculatus à partir de l’huile des
graines.
Activité anti diarrhéique
Démontrée in vivo sur souris à partir des extraits méthanoliques des racines
Activité hépatoprotectrice
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits méthanoliques des feuilles
Activité cicatrisante
Démontrée in vivo sur souris à partir des extraits crus de l’écorce et des extraits
méthanoliques des feuilles.
Activité anticoagulant et procoagulant
Le latex diminue les temps de coagulation mais lorsqu’il est dilué il a une activité
procoagulante.
Activité antifertilité
Démontrée in vivo sur des rates gestantes à partir des extraits de pétrole et méthanoliques
des fruits.
Activité anti diabétique
Activité antihyperglycémique démontrée in vivo sur rats diabétiques à partir des extraits
éthanoliques des feuilles.
Activités diverses
Activité anti oxydante démontrée dans de nombreuses études à partir des extraits aqueux,
éthanoliques et méthanoliques des feuilles, tiges et racines.
Activité anti tumorale démontrée in vitro et in vivo pour les extraits méthanoliques de feuille
et pour plusieurs composés isolés des feuilles, de la tige, de l’écorce, de la racine et des
graines (dix études au total).
228
IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
IV.1 Élevage avicole
L’ajout de graines de Jatropha curcas fermentées comme source de protéines à été étudiées
dans plusieurs essais cliniques sur poulets de chair et poules pondeuses et n’est pas à
conseiller aux éleveurs car son ajout est délétère pour les performances de croissance et est
toxique pour les animaux (immunosupression, diarrhée, refus de s’alimenter, perte de poids
et lésions rénales, hépatiques et entériques) ( Oladunjoye et al., 2014 ; Widiyastuti et al.,
2013 ; Wang et al.,2012 ; Sumiati et al., 2011 ; Kumar et al, 2010).
IV.2 Élevage de bovinés
Tout comme en élevage avicole, la toxicité des graines de Jatropha curcas a été démontré
dans un essai clinique sur des veaux nourri avec une suspension aqueuse de graines. Tous les
veaux de l’étude sont morts en moins de 15 jours (Ahmed et al., 1979).
IV.3 Élevage porcin
L’ajout de tourteau de Jatropha curcas détoxifié dans la ration des porcs à l’engraissement
est délétère pour les performances de croissance des animaux (Berenchtein et al.,2014).
Une deuxième étude conforte ces résulats ( Chivandi et al. 2000). Cependant, dans un
troisième essai, Wang et al. (2011) concluent que cet ajout n’a pas d’effets ni délétères ni
bénéfiques sur la croissance comparé à du soja.
V
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230
Leucaena leucocephala (Lam.) de Wit

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Leucaena leucocephala est unes espèce de la famille des Fabaceae et du genre Leucaena.
Cet arbuste originaire du Mexique et de l’Amérique centrale est de nos jours largement
distribué sous les tropiques à basse altitude. Cette espèce n’est pas menacée (Aderibigbe et
al., 2011).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
Plusieurs parties de la plante sont utilisées dans le traitement des désordres gastriques et en
tant que contraceptif, vermifuge ou abortif. Elle est aussi utilisée dans le traitement des
troubles visuels (Aderibigbe et al., 2011).
En médecine traditionnelle khmère, la graine est anthelmintique. La jeune feuille est
considérée comme analgésique et emménagogue (Leti et al., 2013).
En médecine traditionnnelle vétérinaire au Nigéria, les graines fraiches sont utilisées comme
vermifuge pour les chèvres. Malgré sa toxicité à haute dose pour les animaux domestiques,
elle est traditionnellement utilisée comme plante fourragère pour le bétail dans les pays
tropicaux (Isaiah et Olakunle, 2006). Dans notre étude, les feuilles et les branches sont
utilisées en tant que vermifuge en élevage porcin. Le fruit est utilisé dans la prévention de la
maladie de Newcastle chez les poules et les feuilles sont placées dans le nid en tant que
vermifuge.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 8
Activité analgésique
Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux des alcaloïdes extraits des graines (Villasenor
et al., 1997).
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir de l’huile extraite des graines contre Staphylococcus aureus,
Escherichia coli, Bacillus subtilis et Pseudomonas aeruginosa (Aderibigbe et al., 2011).
Activité anti parasitaire
Activité anthelmintique démontrée à partir des extraits aqueux de graines contre
Haemonchus contortus. (Ademola et Idowu, 2006).
Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux des alcaloïdes extraits des graines contre
Ascaris suum (Villasenor et al., 1997).
Activité acaricide démontrée in vitro contre Rhipicephalus microplus à partir des extraits de
la plante (Fernandez salas et al., 2011).
Activité antidiabétique
Démontrée à partir des extraits de graine (Aderibigbe et al., 2011).
Activité anti oxydante
Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques des feuilles séchées (Aderogba et al.,
2009).
Activité anti tumorale
231
Activité chimiopréventive et anti proliférative démontrée in vitro à partir de la mimosine et
de polysaccarides isolés des graines (Gamal-Eldeen et al., 2007).
Activité cytotoxique modérée démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques des
feuilles séchées.
Activité sur le système nerveux central
Dépression du système nerveux central mise en évidence à partir des extraits aqueux et
d’éthyl acétate de graine (Villasenor et al., 1997).
IV
ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
IV.1 Élevage avicole
Effet sur la croissance des animaux
Une étude menée sur des poulets de chair indique que l’ajout de feuilles de Leucaena
leucocephala (entre 5 et 15% de la ration) n’affecte pas les paramètres hématologiques des
animaux mais entraine une diminution des performances de croissance (Zanu et al., 2012).
Une deuxième étude réalisée avec des graines montre des résultats similaires (Abdelati et
al., 2008). Cependant, un essai réalisé sur des poulets au Sénégal montre que l’inclusion de
feuilles à 21% de la ration totale n’a pas d’impact négatif sur la croissance des animaux et
que celles à 7 et 14% ont un impact positif sur la croissance ainsi qu’un intérêt économique
(Ayssiwede et al.,2010 et 2011). Une étude menée à partir des graines démontre que pour
avoir un effet positif sur la croissance des animaux (qui reste toutefois inférieur à une ration
à base de soja), il faut qu’il y ait des processus de transformation appliqués aux graines
comme la torréfaction ou le passage à l’étuve (Minari et al., 2014).
IV.2 Élevage de bovinés
En élevage de bovinés, l’utilisation des feuilles de Leucaena leucocephala est courante mais
elle est limité à 30% de la ration pour des pays dans lesquels la plante a été introduite et
50% de la ration dans les pays natifs de la plante (animaux mieux adaptés). Une inclusion
plus importante est à l’origine d’intoxications dues à la présence de mimosine (BarrosRodrigues et al., 2014).
IV.3 Élevage porcin
Effet sur la croissance des animaux
Les résultats des essais cliniques concernant l’ajout de Leucaena leucocephala dans la ration
des porcs diffèrent selon les auteurs: Isaac et Oswaldo (1995) indiquent que l’ajout de 5 à
10% de feuilles apporte un bon gain de poids des animaux et possède un intérêt
économique. Mtenga et Laswai (1994) indiquent que l’inclusion de 10 à 20% de feuilles
diminue le taux de croissance des porcs à l’engraissement. Une autre étude montre que les
paramètres hématologiques des verrats ne sont pas affectés par l’ajout de feuilles dans la
ration, à part une augmentation visible des neutrophiles segmentés lors d’un régime
alimentaire constitué à 50% de feuilles de Leucaena leucocephala (Adejumo et Akpokodje,
1990). Une dernière étude montre que l’ajout de sulphate de fer à la dose de 4g/kg permet
de limiter les effets toxiques de la mimosine présente dans les feuilles et qui diminue les
performances de croissance des animaux quand elle est donnée à trop haute dose (Laswai et
al., 1997)
232
V
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234
GROUPE A
Limnophila geoffrayi Bonati

DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Limnophila geoffrayi est une espèce de la famille des Scrophulariaceae et du genre
Limnophila. Elle est endémique du Cambodge, Laos, Thailande et Vietnam. Cette herbe
pousse sur les rives des étangs, en marge des rizières et dans la végétation flottante des
étendues d’eau ouvertes comme le Tonlé Sa p. Malgré son aire de distribution restreinte,
l’espèce semble être répandue et relativement abondante. Compte tenu de sa facilité à
exploiter les milieux anthropogéniques, son statut de conservation n’est pas considéré
comme menacé (iucnredlist).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 3
En Asie du Sud Est, l’huile essentielle dérivée de la plante est considérée comme anti
bactérienne et anti oxydante (iucnredlist).
En médecine traditionnelle khmère, la plante est antipyrétique, anti tussive et utilisée dans
le traitement des calculs urinaires et des cystites hémorragiques. Elle est aussi utilisée dans
le traitement des abcès, des morsures de serpents et en tant qu’anti urticaire et anti
inflammatoire. Contre indiqué chez les femmes enceintes (Hean et al., 2013).
Dans notre étude, la plante est utilisée dans le traitement de la fièvre aphteuse chez les
cochons.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 6
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro contre Mycobacterium tuberculosis à partir de composés isolés des
extraits de chloroforme des parties aériennes de la plante (Suksamararn et al., 2003) et à
partir d’huile essentielle des parties aériennes (Thongdon et Inprakhon, 2009).
Activité insecticide
Démontrée in vitro contre la mouche Bactrocera dorsalis à partir de l’huile essentielle des
parties aériennes de la plante (Thongdon et Inprakhon, 2009).
Activité anti oxydante
Démontrée in vitro à partir de composés isolés des extraits de chloroforme des parties
aériennes de la plante (Suksamararn et al., 2003).
IV
BIBLIOGRAPHIE
HEANG P et al. (2013). Traditional medecine in Cambodia part one,. Phnom Penh, National
center of traditional medecine, 152p.
235
SUKSAMRARN A, POOMSING P, AROONRERK N, PUNJANON T, SUKSAMRARN S, KONGKUN
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236
Litsea glutinosa (Lour) C.B.Rob.

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Litsea glutinosa est une espèce de la famille des Lauraceae et du genre Litsea. Cet arbre
moyen est natif de l’Inde, du Sud de la Chine jusqu’en Malaisie ainsi que d’Australie et des
îles pacifiques et a été introduit à la Réunion, l’île Maurice et Mayotte (où il est considéré
comme une espèce invasive) et en Afrique australe. On le retrouve dans les forêts ouvertes
ou à la lisière des forêts entre 500 et 1900 mètres d’altitude. Son état de conservation n’est
pas préoccupant (plantesetbotanique).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
Au Bangladesh, les feuilles mucilagineuses sont considérées antispasmodiques et
émollientes. Elles sont utilisées lors de diarrhée et dysenterie et en cataplasme lors de
blessures et des contusions. L’huile issue des baies est utilisée dans le traitement des
rhumatismes (Bhowmick et al., 2014). En Inde, la pate de feuilles est utilisée pour soulager
les maladies respiratoires, les rhumes et aussi comme émollient (Pradeepa et al., 2011).
En médecine traditionnelle khmère, l’écorce écrasée et les très jeunes feuilles sont utilisées
pour le traitement de la furonculose (Dy Phon, 2000 ; Martin, 1971).
En médecine ethnovétérinaire en Birmanie, la plante est utilisée pour soulager les désordres
intestinaux des animaux ( Katerere et Luseba, 2010). En Inde, une pate réalisée à base des
feuilles en mélange avec d’autres plantes est utilisée dans le traitement des fractures des
bovins (Manas et al., 2014) et les feuilles sont données par voie orale pour traiter les
dysenteries et les diarrhées des bovins et des buffles (Manjusha et Sangeeta, 2014). Dans
notre étude, la plante est utilisée dans le traitement de la fièvre aphteuse chez les bovinés.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 7
Activité anti pyrétique, analgésique et anti inflammatoire
Demontrées in vivo sur des souris à partir des extraits hydroalcooliques des feuilles
(Bhowmick et al., 2014).
Démontrées in vivo sur souris à partir des extraits éthanoliques de l’écorce ( Pattari et al.,
2010).
Activité analgésique démontrée in vivo sur des souris à partir des extraits méthanoliques de
la plante (Rumzhum et al., 2012).
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques de l’écorce de la tige contre Bacillus
subtilis, Escherichia coli et Staphylococcus aureus et à partir des extraits éthanoliques de
feuille contre Klebsiella pneumoniae ( Pradeepa et al., 2011).
Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de feuille contre des bactéries gram
positif (Bacillus subtilis, Staphylococcus aureus et Micrococcus luteus) et gram négatif
(Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa et Salmonella typhimurium). Les bactéries gram
positif semblent être plus sensibles (Meera et Devi, 2009).
237
Activité anti diarrhéique
Activité anti sécrétrice mise en évidence ex vivo sur des intestins de lapins et de cobaye à
partir des extraits alcooliques et aqueux de l’écorce (Shashi et a., 1993).
Activité thrombolytique
Démontrée in vitro à partir des extraits hydroalcooliques des feuilles (Bhowmick et al.,
2014).
Activité anti diabétique
Démontrée à partir du mucilage obtenu des feuilles (Debsankar et al., 2013).
Activité anti oxydante
Démontrée à partir du mucilage obtenu des feuilles (Debsankar et al., 2013)
IV
BIBLIOGRAPHIE
BHOWMICK R, SARWAR MS, DEXAN SM, DAS A, DAS B, UDDIN MM et al. (2014). In vivo
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239
Mangifera duperreana Pierre

GROUPE A
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Mangifera duperreana est une espèce de la famille des Anacardiaceae et du genre
Mangifera. Elle est retrouvé en Asie du Sud Est (Cambodge, Vietnam et Laos) et pousse dans
les forêts de basse altitude. (tropicalthefern) Cet arbre n’est pas menacé car il est considéré
comme assez commun dans son aire de distribution mais la commercialisation de son bois
doit tout de même être réglementée (Ashwell et Walston, 2008).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 3
En médecine traditionnelle khmère, l’écorce est utilisée contre les angines et la syphillis (Dy
Phon, 2000), on l’emploie aussi pour les soins des plaies de la plante des pieds (Martin,
1971), comme antipyrétique et diurétique (Provendier, 1998).
Dans notre étude, l’écorce est utilisée dans le traitement de la diarrhée chez les bovinés.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 6
Rien
IV
BIBLIOGRAPHIE
ASHWELL D, WALSTON N. (2008). An overview of the use and trade of plants and animals in
traditional systems in Cambodia. In: A traffic southeast asia report , Ha Noi, TRAFFIC
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28/11/15).[http://tropical.theferns.info/viewtropical.php?id=Mangifera+duperreana]
(Consulté le 15/10/15).
240
le
Ludwigia adscendens (L.) H.Hara

GROUPE B
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Ludwigia adscendens est une espèce de la famille des Onagraceae et du genre Ludwigia.
Cette herbe invasive se retrouve communément dans les étendues d’eau stagnantes et par
extension dans les rizières. Elle est très probablement originaire des marais d’Amérique du
Sud mais est aujourd’hui retrouvée en Asie, Australie et Afrique. Elle n’est pas menacée
(Jamil et al.,2010).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 4
Less feuilles sont utilisées pour traiter la dysenterie. La plante entière sert de cataplasme
lors d’ulcère et de problèmes cutanés et est utilisée comme astringente, émétique,
antidysentérique et anthelmintique ainsi que diurétique et lors de douleurs oculaires,
cutanées ou de la gorge (Jamil et al.,2010). En Malaisie, les feuilles sont utilisées en
cataplasmes pour guérir les plaies de peau (Dy Phon, 2000).
En médecine traditionnelle khmère, la partie aérienne est réputée antiseptique, diurétique
et fébrifuge. On l’utilise dans le cas de fièvre, cystite, dysurie, hématurie, oligurie,
dysenterie.(Provendier, 1998). La feuille est utilisée contre les maladies du cuir chevelu (Leti
et al., 2013). La plante entière fraiche est utilisée en cataplasme sur les brûlures, morsures
de serpents et contre la teigne (Provendier, 1998).
Dans notre étude, la plante est utilisée oralement dans le traitement de la fièvre aphteuse
chez les cochons.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 6
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de la plante entière contre
Staphylococcus epidermis, Streptococcus pyogenes, Escherichia coli, Salmonella typhi,
Shilgella boydii, S.dysenteriae, S.flexneri, S.sonnei et Vibrio cholerae (Firoj et al., 2005)
Activité anti inflammatoire
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits de pétales de fleurs (Jamil et al.,2010).
IV
BIBLIOGRAPHIE
DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor
Thim, 916p.
FIROJ A, SELIM MST, SHILPI JA. (2005). Antibacterial activity of Ludwigia adscendens.
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JAMIL AS, GRAY AI, SEIDEL V. (2010). Chemical constituents from Ludwigia adscendens. Nat.
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241
LETI M, HUL S, FOUCHÉ J-G et al., (2013). Flore photographique du Cambodge. Toulouse, Ed.
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PROVENDIER D. (1998). Contribution à l’étude ethnobotanique des plantes médicinales du
Cambodge, 60p.
242
Marsilea quadrifolia L.

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Marsilea quadrifolia est une espèce de la famille des Marcileaceae et du genre Marsila. Elle
se retrouve du Sud de l’Europe jusqu’en Chine et au Japon. Cette fougère aquatique
enracinée au fond de l’eau pousse dans les plaines sillonnées par les rivières.. Elle n’est pas
menacée (Prafulla et Lal, 2012).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 4
Le jus des feuilles est considéré comme diurétique et fébrifuge. Il est aussi utilisé lors de
morsures de serpents ou d’abcès (iucn). En Inde, elle est utilisée come sédatif et comme
plante anti convulsivante (Sahu et al., 2012). Les feuilles sont utilisées pour traiter
l’hypertension, les insomnies et les maux de tête. La plante entière fraiche est utilisée pour
soigner les rhumes et les racines comme remède aux troubles respiratoires, notamment des
nouveaux nés. Enfin, une utilisation anti diarrhéique a été recensé chez les nouveaux nés
(Prafulla et Lal, 2012).
En médecine traditionnelle khmère, la plante est utilisée dans les infections oculaires, les
hépatites, le traitement du paludisme et de la toux avec du sang et les épistaxis, les cystites
hémorragiques et les abcès (Heang et al., 2013).
Dans notre étude, la plante est utilisée oralement dans le traitement de la fièvre aphteuse
chez les cochons.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 7
Activité analgésique
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits méthanoliques de la plante (Laizuman et al.,
2011)
Activité anti diarrhéique
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits méthanoliques de la plante (Laizuman et al.,
2011)
Activité antibactérienne
Démontrée in vitro à partir des extraits de chloroforme et d’éthyl acétate des parties
aériennes de la plante contre Pseudomonas aeruginosa, Staphylococcus aureus, S.
dysenteriae, S.shiga et S.boydii (Farhana et al., 2009).
Activité hypoglycémique
Démontrée in vivo sur rats diabétiques à partir des extraits méthanoliques de la plante
(Ronok et al., 2011).
Démontrée in vivo sur souris à partir des extraits éthanoliques des feuilles (Rajendran et
Vijayabharati, 2005).
Activité anti convulsivante
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits éthanoliques et aqueux. L’extrait éthanolique
semble être le plus efficace (Sahu et al., 2012).
243
Activité anti oxydante
Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de la plante (Ronok et al., 2011).
IV BIBLIOGRAPHIE
FARHANA AR, LAIZUMAN N, MAHMUDA H, MONIRUL I. (2009). Antibacterial, Cytotoxic and
Antioxidant Activity of Crude Extract of Marsilea Quadrifolia. European J. Scie. Res, 33
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Marsilea quadrifolia Linn. on pentylenetetrazole induced seizure: a behavioral and EEG study
in rats. J. Ethnopharmacol. 141 (1), 537-41.
244
Mazus japonicus (Thunb.) Kuntze
(syn Mazus pumilus (Burm.f.) Steenis)

GROUPE A
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Mazus japonicus est une espèce de la famille des Scrophulariaceae et du genre Mazus. Elle
est largement répandue dans les zones marécageuses de l’Inde jusqu’en Chine en passant
par le Japon et jusqu’aux Philippines et à Java. Elle n’est pas menacée (Umer, 2013).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 3
En médecine traditionnelle khmère, l’infusion de la tige feuillée est considérée comme
tonique, apéritive, fébrifuge et permet de soigner les morsures des serpents (Dy Phon,
2000).
Dans notre étude, la plante est utilisée en macération aqueuse en prévention des maladies
infectieuses des volailles.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 6
Activité cytotoxique
Démontrée in vitro à partir des extraits de dichlorméthane de la plante (Umer, 2013).
Activité anti fongique
Démontrée in vitro à partir des extraits de dichlorméthane de la plante contre Fusarium
solani (activité modérée) et à partir des extraits méthanoliques de la plante contre
Microsporum canis (activité modérée) (Umer, 2013).
IV
BIBLIOGRAPHIE
DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor
Thim, 916p.
UMER F. (2013). Biological Evaluation of the plant Mazus japonicus albiflorus
(Scrophulariaceae). J. Pharmacog. Phytochem. 2347-2332.
245
Melaleuca cajuputi Powell

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Melaleuca cajuputi Powell est une espèce de la famille des Myrtaceae et du genre
Melaleuca. Cet arbuste plus communément appelé cajeputier ou cajeput, est largement
distribué en Asie du Sud Est et en Australie. A l’état sauvage il croît sur les bords de rivière,
dans les zones marécageuses ou inondées en saison des pluies mais aussi sur des sols plus
secs et rocheux. Il est largement cultivé en Asie tropicale depuis plus d’un siècle pour sa
production d’huile essentielle. Le cajeput n’est pas menacée (Oyen et al., 1999).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
L’huile essentielle extraite des feuilles est utilisée comme antiseptique et anti microbienne.
En usage interne, elle sert dans le traitement de la dysenterie, des coliques, de l’amibiase,
des crampes d’estomac et du rhume. C’est aussi un désinfectant urinaire et pulmonaire. En
usage externe, elle est utilisée contre les rhumatismes, la goutte, les douleurs diverses et les
problèmes cutanés (Nguyen-Duy et al., 1994 ; Oyen et al., 1999).
En médecine traditionnelle khmère, la feuille et l’huile essentielle sont utilisées dans les
traitements contre l’asthme, les maux de tête, les pneumonies et rhumatismes (Leti et al.,
2013 ; Dy Phon, 2000).
En médecine ethnovétérinaire, le cajeput est utilisé comme analgésique en Malaisie
(Katerere et Luseba, 2010). Dans notre étude, l’écorce est utilisée dans le traitement de la
fièvre aphteuse pour soulager les lésions buccales des bovinés.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 7
Activité immunomodulatoire et anti inflammatoire
Activité immunostimulante à faible dose et immunosuppressive à haute dose de l’acide
bétulinique isolé des racines démontrée in vitro (Mashitoh et al. 2012).
Activité ant inflammatoire démontrée in vivo sur rats dans un contexte de parodontite à
partir du miel de cajeput (Aziz et al., 2014).
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir du miel de cajeput contre Staphylococcus aureus, Staphylococcus
epidermidis, Enterococcus faecium, Enterococcus faecalis, Escherichia coli, Salmonella
enterica serovar Typhimurium et Klebsiella pneumonia (WenJie, 2014).
Démontrée in vitro à partir des feuilles et des brindilles contre Staphylococcus aureus,
Escherichia coli et Pseudomonas aeruginosa (Nguyen-Duy et al., 1994).
Activité insecticide
Démontrée à partir des extraits d’huile essentielle contre les adultes d’Aedes aegypti et
Aedes albopticus, vecteurs de la dengue (Abu Bakar et al., 2012).
Démontrée à partir d’un triterpène isolé de l’écorce contre la larve d'Aedes albopticus
(Vaqar-ul-Hassam et al., 2003).
246
Démontrée à partir de l’huile essentielle contre Anopheles dirus et Culex quinquefasciatus (
Tawatsin et al., 2006).
Activité cytotoxique
Démontrée in vitro à partir de l’acide bétulinique isolé du cajeput (Faujan et al., 2010).
IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
Aucune étude in vivo sur les animaux de production d’interet n’a encore été mené à partir
de Melaleuca cajuputi. En revanche, deux études in vitro se sont intéressées au potentiel des
feuilles, produits non utilisés après leur distillation pour faire de l’huile de cajeput, dans le
rationnement des bovins. D’après les paramètres de digestibilité étudiés (NH3, acides gras
volatiles, digestibilité de la matière sèche et de la matière organique), les auteurs concluent
que les déchets de feuilles pourraient être utilisés comme aliment pour les bovins (Widiana
et al., 2014 ; 2014).
V
BIBLIOGRAPHIE
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248
Mesua ferrea L.

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Mesua ferrea est une espèce de la famille des Calophyllaceae et du genre Mesua. Cet arbre
est natif des zones humides et tropicales du Sri Lanka, Inde, Sud du Népal, Birmanie,
Thailande, Indochine, Philippines, Malaisie et Sumatra. On le retrouve aujourd’hui dans
toute l’Asie du Sud Est où il pousse dans les forêts à feuilles persistantes jusqu’à 1500 mètres
d’altitude. Cette espèce n’est pas menacée (Manoj Kumar et al., 2013).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 4
La plante est utilisée comme antiseptique et anti inflammatoire. En Inde, elle est utilisée
comme purgatif, vermifuge et pour ses propriétés toniques et détoxifiantes pour le sang. En
Thaïlande, elle sert dans le traitement de la fièvre, du rhume, de l’asthme et en tant que
carminatif, expectorant, cardio tonique et diurétique. Les cendres des feuilles sont utilisées
pour l’irritation des yeux. La noix est utilisée en cataplasme lors de blessures ou d’acné, les
feuilles et fleurs sont des antidotes lors de morsures de serpents ou de scorpions et l’huile
est utilisée lors d’irritation cutanée, de gale, de rhumatismes et de blessures. La fleur est
considérée comme expectorante et astringente et la décoction ou infusion de racine et
d’écorce est un tonique utilisé lors de gastrite, de bronchite ou de morsure de serpents. Les
parties aériennes sont considérées abortives, spasmolytiques et diurétiques. En médecine
perso arabe, la plante fait partie de nombreux remèdes, notamment comme tonique pour
l’estomac et le foie (Manoj Kumar et al., 2013). Dans la pharmacopée indienne, les fleurs
séchées, réduites en poudres, sont utilisées pour guérir les hémorroïdes (Dy Phon, 2000).
Dans notre étude, une teinture de la plante est utilisée oralement dans le traitement de la
fièvre aphteuse chez les bovinés.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 8
Les propriétés pharmacologiques de Mesua ferrea L. sont regroupées dans une revue
scientifique (Manoj Kumar et al., 2013).
Activité analgésique et anti inflammatoire
Activité analgésique démontrée in vivo sur souris à partir des extraits d’hexane, d’éthyl
acétate et de méthanol des feuilles.
Activité anti inflammatoire démontrée in vivo sur des rats à partir de principes actifs isolés
de la plante.
Activité immunomodulatrice
Démontrée in vivo à partir d’un principe actif isolé de l’huile de graine et lors de l’évaluation
d’une formulation contenant plusieurs plantes dont des bourgeons de Mesua Ferrea.
Activité anti bactérienne
Démontrée in vivo sur souris contre S.typhimurium à partir de l’extrait méthanolique des
fleurs.
249
Démontrée in vitro contre Staphylococcus aureus, Bacilllus spp., Salmonella spp.,
Pseudomonas spp., Streptococcus pneumonia, Sarcina lutea, Proteus mirabilis et
Lactobacillus arabinosus à partir de l’extrait méthanolique des fleurs.
Les extraits de graines, feuilles et écorces montrent eux aussi dans plusieurs études une
activité anti bactérienne à large spectre, contre des bactéries gram positif et gram négatif.
Les extraits de feuilles semblent avoir l’activité la plus modérée.
Activité anti fongique
Démontrée in vitro contre Candida albicans, Aspergillus niger et Saccharomyces cervisiae à
partir des extraits méthanoliques et de dichlorométhane de fleurs et contre un large spectre
de champignons à partir des extraits méthanoliques des graines.
Activité anti spasmodique
Démontrée ex vivo sur des iléons de rats isolés à partir des extraits de pétrole de l’huile de
graine.
Activité antiseptique
Démontrée in vitro à partir de l’huile extraite de la noix.
Activité anti venin
Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux des feuilles contre le venin de scorpion
H.laoticus.
Activité anti convulsive
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits éthanoliques des fleurs
Activité anti ulcère
Démontrée in vivo sur rats à partir des xanthones isolés de la plante
Effets sur le système nerveux central
Dépression du système nerveux central démontrée in vivo sur des souris à partir de
xanthones isolés de la plante.
Activité anti arthritique
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits de graines
Activité hépatoprotectrice et anti oxydante
Démontrées in vivo sur des souris à partir des extraits méthanoliques des fleurs séchées.
Activité anti oxydante démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques des fleurs, de
l’extrait aqueux éthanolique des feuilles et des graines et péricarpes de graines.
Activité anti tumorale
Démontrée lors d’un essai clinique sur patients humains avec utilisation de Mesua ferrea
comme agent de chimiothérapie.
Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques de la plante.
Démontrée in vivo sur souris à partir des extraits méthanoliques de la plante.
IV
ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
Effet sur la croissance des animaux
Une étude menée sur 200 poussins indique que les noix de Mesua ferra (un co produit issu
de l’extraction d’huile) peut être incorporé à la hauteur de 10% dans l’alimentation des
poulets pour remplacer le maïs sans avoir d’effets délétères sur les performances de
croissance des animaux (Baruah et al., 1997). Ces résultats sont confortés par une deuxième
étude (Knowar et al., 1988). De la même manière, les noix de Mesua ferrea sont une source
250
de protéines utilisable sans effets délétères sur la croissance des porcs et des bovins
(Gohain, Konwar, 1997 ; Konwar et al., 1990).
V
BIBLIOGRAPHIE
BARUAH KK, KALITA N, SAIKIA ABN. (1997). Feeding value of decorticated nahar seed meal
(Mesua ferrea) in poultry ration. Indian Vet. J., 74 (6), 537-538.
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DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor
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GOHAIN AK, KONWAR BK. (1997). Feeding of nahar seed (Mesua ferrea) meal to growing
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meal (Mesua ferrea) in cattle. Indian J. Anim. Prod. Manag., 6 (3),150-153.
KONWAR BK, AHMED HF, PHUKAN B. (1988). Effect of feeding nahar seed meal (Mesua
ferrea) in broiler. Indian J. Poultry Sci., 23 (2), 175-177
251
Mimosa pudica L.

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Mimosa pudica L. est une espèce de la famille des Fabaceae et du genre Mimosa. Plus
connue sous le nom de sensitive, elle est native d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud.
Elle a de plus été introduite dans de nombreux pays et est considérée comme invasive en
Tanzanie, en Asie du Sud et du Sud Est et dans de nombreuses îles du Pacifique. On la
retrouve dans les fourrés, le bord des routes et dans les forêts de pins ou de chênes. Son
statut de conservation n’est pas préoccupant (Baby et al., 2013).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 4
En médecine ayurvédique, la racine amère est utilisée dans le traitement de la lèpre, de la
dysenterie, des douleurs utérines et vaginales, des sensations de brûlures et des
inflammations, de l’asthme, de la fatigue et des troubles sanguins. En médecine perso arabe,
elle est utilisée dans de nombreux traitements dont ceux luttant contre les impuretés
sanguines, les hémorroïdes, la jaunisse, les affections de la bile et la lèpre. La décoction de
racines est utilisée pour traiter les maux de dents, les diarrhées, les amibiases, les
hémorroïdes et les infections urinaires. La racine est aussi connue pour posséder des
propriétés anti coagulantes. Elle permet de plus de lutter contre les affections
gynécologiques (impuissance) et respiratoires (bronchites). Pour finir, l’écorce est utilisée
pour relaxer l’esprit, soulager les dépressions,les désordres mentaux (amnésie, irritabilité,
palpitations) et améliorer la circulation sanguine (Baby et al., 2013; Lubna et al.,2011).
En médecine traditionnelle khmère, l’infusion de rameaux feuillus est utilisée pour
combattre les courbatures fébriles. Elle aurait aussi des propriétés calmantes et somnifères
(Dy Phon, 2000) Les tiges feuillées sont utilisées pour préparer une boisson tonifiante
absorbée par les mères en post partum (Martin, 1971). La plante entière est utilisée contre
les rhumatismes et en tant que sédatif du système nerveux (Provendier, 1998). Les feuilles
pilées sont utilisées pour soigner les abcès et les plaies. Les tiges sont bouillies pour lutter
contre les insomnies, les dépressions, les maladies rénales, les hépatites et utilisées comme
antipyrétique. La racine est utilisée pour le traitement du paludisme, des difficultés
respiratoires, des vomissements, et de la toux. Elle sert aussi dans le traitement des anémies
(Heang et al., 2013).
Dans notre étude, les bourgeons sont utilisées en application locale lors de troubles
oculaires chez les bovinés.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 7
Les propriétés pharmacologiques de Mimosa pudica sont regroupées dans deux revues
scientifiques (Baby et al., 2013; Lubna et al.,2011).
Activité analgésique et anti inflammatoire
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits éthanoliques des feuilles.
Activité cicatrisante
Démontrée à partir des extraits méthanoliques des pousses et des racines.
252
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de sensitive contre Klebsiella
pneumoniae.et Citrobacter divergens.
Activité anti fongique
Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de la plante contre Aspergillus
fumigatus.
Activité anti parasitaire
Activité anthelmintique démontrée contre Pheretima posthuma à partir des extraits
alcooliques des graines et démontrée in vitro contre Strongyloides stercoralis à partir des
extraits méthanoliques des feuilles (Robinson et al., 1990).
Activité anti diarrhéique
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits éthanoliques des feuilles.
Activité anti ulcère
Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques des feuilles.
Activité anti venin
Démontrée contre le venin des serpents Naja naja et Bangarus caerulus à partir des extraits
aqueux des racines séchées.
Activité anti convulsion
Démontrée in vivo sur rats à partir d’une décoction de feuilles.
Activité hépatroprotectrice
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits éthanoliques des feuilles.
Activité anti fertilité
Démontrée in vivo sur rates à partir des extraits de racine.
Activité anti hyperglycémique et antidiabétique
Activité anti hyerpglycémique démontrée in vivo sur rats à partir des extraits de chloroforme
des feuilles.
Activité anti diabétique démontrée in vivo sur rats diabétiques à partir des extraits
éthanoliques des feuilles.
Activité anti asthmatique
Démontrée in vitro et in vivo à partir des extraits aqueux de la plante.
Activité anti paludisme
Démontrée in vivo sur souris contre Plasmodium berghei à partir des extraits éthanoliques
des feuilles.
Activité anti oxidant
Démontrée in vitro à partir des extraits crus des parties aériennes de la plante.
IV
BIBLIOGRAPHIE
DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor
Thim, 916p.
HEANG P et al. (2013). Traditional medecine in Cambodia part one,. Phnom Penh, National
center of traditional medecine, 152p.
JOSEPH B, GEORGE J, JEEVITHA M. (2013). Pharmacology and traditional uses of Mimosa
pudica. Int. J. Pharmac. Sci. Drug. Res., 5 (2), 41-44.
253
LUBNA A, SINGH MK, AKHTAR AK. (2011). Pharmacological and biological overview on
Mimosa pudica Linn. Int. J. Pharm. Life Sci., 2 (11), 1226-1234.
MARTIN M. (1971). Introduction à l’ethnobotanique du Cambodge. Paris, Editions du centre
national de la recherche scientifique, 257p.
PROVENDIER D. (1998). Contribution à l’étude ethnobotanique des plantes médicinales du
Cambodge, 60p.
ROBINSON RD, WILLIAMS LA, LINDO JF, TERRY SI, MANSINGH A. (1990). Inactivation of
strongyloides stercoralis filariform larvae in vitro by six Jamaican plant extracts and three
commercial anthelmintics. West. Indian Med. J., 39 (4), 213-7.
254
Neptunia Oleracea Lour (syn Neptunia prostrata Baill)

DISTRIBUTION ET CONSERVATION
GROUPE C
Groupe : 1
Neptunia oleracea Lour, ou plus communément appelée Neptunie potégère, est une espèce
de la famille des Fabaceae et du genre Neptunia.. Son origine exacte est méconnue mais il
est dit qu’elle est native d’Afrique, Asie tropicale, Mexique et Amérique du Sud. Elle est de
nos jours introduite dans de nombreux pays et cultivée en tant que légume en Asie du Sud
Est. Cette herbe aquatique flotte sur les étendues d’eau ou sur les bords des étangs et des
canaux. Son état de conservation n’est pas préoccupant (iucn).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 4
En Malaisie, les racines sont utilisées en usage externe dans le traitement des nécroses du
nez et du palais dur et en usage interne pour le traitement de la syphilis. Le jus des tige est
pressé dans les oreilles pour soigner les otites. Au Nigéria, la plante est utilisée dans le
traitement de la fièvre jaune et en tant que vermifuge (Hannan-Jones et Csurhes, 2008). La
plante entière est aussi utilisé dans les maladies hépatiques.
En médecine traditonnelle khmère, la plante est antipyrétique, utilisée contre les insomnies
et pour le traitement de la diarrhée (Hean et al., 2013).
Dans notre étude, la plante entière rentre dans un remède contre la fièvre aphteuse en
élevage porcin.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 7
Activité analgésique et anti inflammatoire
Démontrée in vitro et in vivo sur rats à partir des extraits méthanoliques des feuilles (Paul et
al., 2012).
Activité anti inflammatoire démontrée in vivo sur rats à partir des extraits alcooliques de tige
(Lakshmayya et al., 2002).
Activité laxative
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits alcooliques de gousse (Bhoomannavar et al.,
2004).
Activité hépatoprotectrice
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits éthanoliques et aqueux des feuilles
(Bhoomannavar et al., 2011).
Activité anti tumorale
Démontrée in vitro à partir de composés isolés des feuilles (Nakamura et al., 1996).
Activité anti oxydante
Démontrée in vitro à partir des extraits de feuilles et de tiges (Lee et al., 2014 ; Thalang et
al., 2001).
IV
BIBLIOGRAPHIE
255
BHOOMANNAVAR VS, HATAPAKKI BC, KUMAR VH, SETTY SR, SURESH HM. (2004). Laxative
activity of pods of Neptunia oleracea in mice. Indian J. Nat. Prod. 20 (1), 43-45.
BHOOMANNAVAR VS, SHIVAKUMAR SI, HALLIKERI CS, HATAPAKKI BC. (2011).
Hepatoprotective activity of leaves of Neptunia oleracea Lour in carbon tetrachloride
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HANNAN JONES, CSURHES. (2008). Water mimosa- Neptunia oleraceae, Dead and awakeNeptunia plena.[en ligne]. In Pest Risk Management, biosecurity Queensland, Brisbane, 18p.
[https://www.daf.qld.gov.au/__data/assets/pdf_file/0019/62452/IPA-Water-Mimosa-RiskAssessment.pdf] (Consulté le 21/10/15).
HEANG P et al. (2013). Traditional medecine in Cambodia part one,. Phnom Penh, National
center of traditional medecine, 152p.
LAKSHMAYYA, JOSHI NH, NARASIMHA R, PRAMOD K, NANDAKISHOR A, SETTY SR. (2002).
Preliminary phytochemical, anti-inflammatory and antibacterial evaluation of stem of
Neptunea oleraceae. Indian J. Nat. Prod., 18 (1), 18-20.
LEE SY, MEDIANA A, NUR AAH, AZLIANA ABS, ABAS F. (2014). Antioxidant and α-glucosidase
inhibitory activities of the leaf and stem of selected traditional medicinal plants. Int. Food.
Res. J., 21 (1), 165-172.
NAKAMURA Y, MURAKAMI A, KOSHIMIZU K, OHIGASHI H. (1996). Identification of
pheophorbide a and its related compounds as possible anti-tumor promoters in the leaves of
Neptunia oleracea. Biosci. Biotecg. Biochem., 60 (6), 1028-1030.
PAUL SB, CHOUDHURY SN, BIPLAB D. (2012). Structural elucidation of a bioactive compound
from the leaves of Neptunia prostrate. Asian J. Chem., 24 (4), 1469-1472.
THALANG VN, TRAKOONTIVAKORN G, NAKAHARA K. (2001). Determination of antioxidant
activity of some commonly consumed leafy vegetables in Thailand. JIRCAS J., (9), 39-46.
256
Musa balbisiana Colla
GROUPE A
Il n’existe pas d’études relatives à l’espèce Musa balbisiana. Il existe néanmoins de
nombreuses études portant sur les espèces de bananiers au sens large (Musa sp), le genre
Musa contenant 70 espèces différentes. Par rapport à la classification choisie pour cette
étude qui se base sur les recherches bibiographiques concernant l’espèce, Musa balbisiana
est donc considérée comme une plante du groupe A. Cependant, considérer que Musa
balbisiana, très proche des autres espèces du genre Musa, soit totalement inconnue des
recensements de médecine traditionnelle ou des études pharmacologiques est discutable.
C’est pourquoi un résumé très succinct des propriétés démontrées du genre Musa est tout
de même réalisé et la bibliographie le concernant est donnée à titre d’information.

DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Musa balbisiana est une espèce de la famille des Musaceae et du genre Musa. C’est une
espèce de bananier originaire d’Asie (Chine, Inde, Sri Lanka, Népal et Birmanie) et
naturalisée dans les autres pays asiatiques. Les bananes qu’elles produit ne sont pas
consommable car elles contiennent de nombreuses graines. On appelle parfois cette espèce
de bananier sauvage le « bananier farineux ». C’est l’un des ancêtres de l’hybride Musa
xparadisiaca qui fournit la banane comestible courante. A l ‘état naturel, elle pousse dans les
ravins en forêt tropicale, jusqu’à 1100 mètres d’altitude. Il peut aussi être cultivé et sa
croissance rapide peut devenir envahissante (plantes tropicales). C’est une espèce non
menacée.

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 3
En ce qui concerne les bananiers au sens large, le fruit est traditionnellement utilisé lors de
diarrhée, de dysenterie, d’ulcères intestinaux, de diabète, de malabsorption intestinale,
d’urémie, de néphrite, de goute, d’hypertension et de maladie cardiaque. La banane est
parfois utilisée dans le traitement des menstruations excessives (ménorragies). Les feuilles
sont utilisées lors d’eczema, de brulures et de cloques. Les fleurs sont utilisées lors de
dysenterie et de ménorragie et diabète. Le jus des tiges (et non pas sève car le bananier
n’est pas un arbre) sert lors de diarrhée, dysenterie, choléra, diabète et otite. La racine est
utilisée comme anthelmintique et lors de troubles sanguins ou maladie vénérienne. La
plante entière peut servir dans le traitement des inflammations, de la douleur et des
morsures de serpent.
En médecine traditionnelle khmère, la souche pourrie de Musa balbisiana est employée
pour le soin des furonculoses (Martin, 1971).
En médecine ethnovétérinaire, les racines de bananiers sont utilisées dans le soin des
brulures et blessures des animaux et les jeunes feuilles sont utilisées en cataplasmes sur les
blessures des sabots des chevaux ( Katerere et Luseba, 2010). Dans notre étude, la racine
entre dans un remède contre la fièvre aphteuse des porcs et des bovinés.
257

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 5
Propriétés démontrées in vitro et/ou in vivo pour les espèces du genre Musa: Activité anti
ulcère, potentiel immunomodulateur, activité anthelmintique, anti diabétique, anti
bactérienne, anti diarrhéique, anti hypertensive, anti oxydant, anti tumorale,
hématopoiétique , anti HIV, anti atherosclérotique, diurétique, cicatrisante, anti allergique,
anti paludique et anti venin de serpents (Jini et al., 2013 ; Imam et Akter, 2011)
IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
Une revue scientifique regroupe l’ensemble des études in vitro et in vivo concernant les
produits et sous produits du bananier dans l’alimentation animale. Utilisés dans
l’alimentation des poules, des porcs et des bovins, les feuilles du bananier, son pseudotronc, la banane et ses déchets permettent de favoriser la croissance, améliorer le
rendement carcasse et maintenir la production laitière. De plus, les produits et sous-produits
du bananier ont une bonne appétibilité et une digestibilité élevées. Ils peuvent donc
remplacer les céréales employées dans l’élevage, à des proportions variables (7,5%-75%)
selon l’espèce et contribuent à réduire les coûts de production (Bouafou et al., 2012).
V
BIBLIOGRAPHIE
BOUAFOU KGM, KONAN BA, KOUAME KG, COULIBALLY SK. (1991). Les produits et sousproduits du bananier dans l’alimentation animale. Int. J. Biol. Chem. Sci., 6(4): 1810-1818.
IMAM MZ, AKTER S. (2011). Musa paradisiaca L. and Musa sapientum L. : A Phytochemical
and Pharmacological Review. J. Appl. Pharmaceut. Sci., 01 (05), 14-20.
JINI J, SINDHU TJ, GIRLY V, DAVID P, KUMAR BD, BHAT AR et al. (2014). Review on in vivo and
in vitro studies on the pharmacological activities of Musa species. World J. Pharm.
Pharmaceut. Sci., 3 (2), 1133-1142.
Jungle tropicale. Musa balbisiana. [en ligne]. (Mise à jour en septembre 2015).
[http://lesplusbellesplantestropicales.blogspot.fr/2012/09/musabalbisiana.html#.ViS2U7SUpmA] (Consulté le 19/10/15).
KATERERE DR, LUSEBA D (2010).Ethnoveterinary Botanical Medicine: Herbal Medicines for
Animal Health. Édition illustrée Éditeur CRC Press,450 p.
MARTIN M. (1971). Introduction à l’ethnobotanique du Cambodge. Paris, Editions du centre
national de la recherche scientifique, 257p.
258
Nicotiana tabacum

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Nicotiana tabacum est une espèce de la famille des Solanaceae et du genre Nicotiana. Elle
est originaire d’Amérique centrale mais est de nos jours très largement cultivée pour ses
feuilles séchées qui servent à fabriquer le tabac. Au Cambodge, le tabac est cultivé
exclusivement dans les plaines de la province de Kampong Cham (Espino et al., 2013). C’est
une espèce non menacée (inchem.org).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
Les parties aériennes de la plante sont utilisées comme sédatif, anesthésiques et émétiques.
Le jus de tabac est un puissant insecticide. La plante est utilisée localement avec précaution
(toxicité importante) pour traiter la gale, les teignes et les poux. Des lavements à base de
tabac sont utilisés en tant que vermifuge ou pour lutter contre la constipation (inchem.org)
En médecine traditionnelle khmère, le tabac, sous forme de chique, est employé sur les
piqûres des insectes venimeux et sur les coupures. Il entre dans la préparation de remèdes
contre la dysenterie (Dy Phon, 2000) Les feuilles sont utilisées comme antihémorragiques.
Pour éviter de se faire mordre par les sangsues, les paysans se frottent les jambes avec des
feuilles de tabac avant d’aller travailler dans les rizières (Provendier, 1998).
En médecine éthnovétérinaire, les feuilles de tabac sont utilisées de manière locale comme
insecticide et pour débarrasser les animaux des miases et des poux au Pakistan et au
Cameroun (Nfi et al., 2001 ; Zahid et al., 2008). Dans notre étude, les feuilles de tabac sont
placées dans le nid ou frottés sur les poules en tant qu’insecticide et sont utilisées pour
soulager les bovinés souffrant de fièvre aphteuse.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 8
Activité anti nociceptive
Activité anti nociceptive démontrée in vivo sur rats à partir des extraits méthanoliques des
feuilles (Ezeja et Omeh, 2010).
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir des extraits d’éthyl acétate et de butanol contre Bacillus cereus
et Erwinia carotovora (Jehan et al., 2012).
Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques des feuilles contre Bacillus subtilis,
Corynebacterium pyogenes, Pseudomonas aeruginosa, Serratia marcescens, Shigella
dysenteriae et Staphylococcus aureus (Akinpelu, Obuotor, 2000).
Activité anti parasitaire
Activité acaricide démontrée in vitro contre les tiques Rhipicephalus microplus à partir des
extraits éthanoliques des feuilles (Casteblanco Sepulveda et al., 2013 ; Rodriguez et al.
2010).
Activité insecticide démontrée in vitro et in vivo par plusieurs études (contre Haematobia
irritans (Ramirez et al., 2009) ou contre Tribolium castaneu (Archna et al., 1995) par
259
exemple) mais plus utilisé à cause de la présence de la nicotine, un alcaloïde toxique très
puissant et facilement absorbé au niveau des muqueuses (oculaires et cutanées notamment)
(Meenu et al., 2010).
Activité nématocide démontrée in vitro à partir des extraits aqueux de tabac (Trifonova et
Atanasov, 2009).
Activité anti fongique
Démontrée in vivo à partir des extraits aqueux de tabac contre Aspergillus niger et
Aspergillus flavus (Al-Sunaidi et Abu-Bakar, 2011).
Activité anxiolytique
Démontrée in vivo sur souris à partir des feuilles de tabac données par oral (Mfem et al.,
2013).
Activité anti fertilité
Démontrée in vivo sur rats mâles à partir des extraits aqueux de la plante (Okoye et al.,
2014).
Activité angiogénique
Démontrée in vitro à partir des extraits de chloroforme des feuilles (Liu et al., 2008).
Potentiel anesthésique
Démontré in vivo sur des alevins Clarias gariepinus à partir d’extrait éthanolique de tabac
(Jegede, 2014).
Activité cytotoxique
Démontrée in vitro à partir de terpènes isolés des feuilles (Chen et al., 2014).
Activité anti oxydante
Démontrée in vitro à partir des flavonoïdes et polysccarides isolés des feuilles de tabac (Ru
et al., 2012).
IV
ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
IV.1 Élevage avicole
Activité anti parasitaire
Une étude menée sur des poulets de chair met en évidence l’efficacité de l’utilisation de la
poudre de feuilles et de tiges de tabac (à 15% de concentration) à placer dans les nids dans
la réduction des ectoparasites des poulets. Elle est active sous douze jours contre six espèces
de poux, une espèce de mouche et deux espèce de mites (Shanta et al., 2008).
IV.2 Élevage porcin
Teratogénicité
Deux études démontrent que l’ingestion de tiges de tabac par les truies en gestation (entre
le dixième et le 55ème jour de gestation) entraine des malformations congénitales des
porcelets, notamment des arthrogryposes ( Crowe et al. 1985 ; Crowe, 1978).
Remarque: Le potentiel anthelmintique des extraits aqueux et méthanoliques des feuilles de
tabac a été confirmé in vitro et in vivo sur des moutons contre les nématodes Hemonchus
contortus (Zafar et al., 2006).
260
V
BIBLIOGRAPHIE
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262
Ocinum gratissimum L.

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Ocimum gratissimum,ou plus communément appelé basilic de Ceylan est une espèce de la
famille des Lamiaceae et du genre Ocimum. Originaire du Sud Est asiatique, on le retrouve
de nos jours sous l’ensemble des tropiques. Même s’il est plus souvent rencontré à l’état
cultivé comme haie en Asie du Sud Est, on peut aussi le retrouver à l’état sauvage jusqu’à
1500 mètres d’altitude, dans divers biotopes, que ce soit dans les broussailles des côtes, le
long des lacs ou dans les forêts de basse altitude. Son statut n’est pas menacé
(wordagroforestery).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 4
La drogue extraite de l’huile essentielle a un effet bénéfique sur le système digestif, elle
stimule la secretion de bile, améliore la digestion, soulage les flatulences et des spasmes
douloureux de la digestion difficile. En médecine populaire elle est remarquée pour son effet
calmant (Stary et Storchova, 1992). La plante est utilisée dans le traitement des tumeurs et
en tant qu’anti inflammatoire, anti diarrhéique, néphroprotecteur et cicatrisant pour les
blessures. A Madagascar, le jus cru des feuilles est utilisé pour soigner la toux et les plaies. La
décoction des feuilles est donnée aux femmes en post partum pour lutter contre les
douleurs. En inhalation, les feuilles soignent les bronchites et les sinusites
(wordagroforestery). En Inde et en Afrique, les préparations à base de plante entière sont
utilisées lors de maux d’estomac, d’insolation, de maux de tête et de grippe. La graine est
réputée pour être laxative et l’huile essentielle sert lors de fièvre, d’inflammation de la
gorge, des yeux ou des oreilles, de douleur abdominale, de diarrhée et de problèmes
cutanés (worldagroforestery).
En médecine traditionnelle khmère, la partie aérienne de la plante est utilisée en cas de
colique abdominale ou de fièvre. Elle est aussi utilisée comme décongestionnant du nez en
cas de grippe, maux de tête, maux de ventre et diarrhée (Provendier, 1998).
Dans notre étude, les feuilles sont utilisées dans un remède contre la fièvre aphteuse en
élevage porcin et boviné.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 8
Activité anti inflammatoire, anti pyrétique et analgésique
Activité analgésique démontrée in vivo sur rats à partir des extraits méthanoliques et aqueux
des feuilles
Activité anti inflammatoire démontrée in vivo sur rats à partir des extraits méthanoliques
des feuilles
Activité anti pyrétique modérée démontrée in vivo à partir des extraits méthanoliques des
feuilles (Yadav et Shah, 2014).
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques des feuilles contre Coliform bacilli,
Staphylococcus aureus et Salmonella typhi (Ejele et al., 2012).
Activité anti parasitaire
263
Activité acaricide démontrée in vitro contre les tiques Rhipicephalus microplus affectant les
bovins à partir de l’huile essentielle ( Hocayen, Pimenta, 2013)
Activité spasmolytique
Démontrée ex vivo sur des intestins de lapins et de rats isolés à partir des extraits aqueux
des feuilles (Aziba et al., 1999).
Activité néphroprotectrice
Activité anti urolithiase démontrée in vitro à partir des extraits de feuilles séchées (agarwal
et varma, 2014)
Activité anti diabétique
Démontrée in vivo sur rats diabétiques à partir des extraits aqueux de la plante (Ekoh et al.,
2014).
Acitivité anticonvulsivante
Démontrée in vivo sur souris à partir des extraits hydroalcooliques des feuilles ( Sreenu et
al.,2014).
Acitivité anxiolytique
Démontrée in vivo sur souris à partir des extraits éthanoliques des feuilles (Venuprasad et
al., 2014).
Activité anti tumorale
démontrée in vitro à partir des extraits aqueux de la plante (Gontijo et al., 2014);
Activité anti oxydante
Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques des feuilles (Venuprasad et al., 2014).
IV. ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
Effet immunostimulant
Une étude menée sur des poulets de chair indique que l’ajout d’Oroxylum gratissimum dans
la ration n’a aucun effet sur la croissance ou sur les paramètres sanguins des animaux. En
revanche, il améliore la réponse immunitaire humorale et cellulaire des animaux ( Chen et
al., 2014). Une deuxième étude démontre qu’à un taux compris entre 10 et 15 grammes de
feuilles par animal à trois jours d’intervalles, les paramètres sanguins des animaux sont
améliorés (augmentation du taux d’hémoglobine et du taux de protéines totales, diminution
du taux d’urée sanguin, du cholesterol et de la créatinine) (Nworgu et al., 2013). Dans une
troisième étude, Odoemelam et al. (2013) concluent que le meilleur rapport coût d’aliment
par gain de poids peut être atteint par l’ajout de 1% de feuilles dans la ration.
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265
Ocimum tenuiflorum L (syn Ocinum sanctun Linn)

DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe C
Groupe : 1
Ocinum tenuiflorum, ou plus communément appelé Tulsi ou basilic sacré, est une espèce de
la famille des Lamiaceae et du genre Ocimun. Originaire d’Asie tropicale et probablement
d’Inde, le basilic sacré est de nos jours très largement cultivé dans les régions tropicales et
subtropicales, et peut même être retrouvé à l’état sauvage en Asie et en Afrique. Cette
espèce n’est pas menacée (Baby et Vrundha, 2013).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
Les différentes parties de la plante sont utilisées comme expectorant, analgésique, anti
tumoral, anti asthmatique, anti émétique, anti diabétique, anti fertilité, hépatoprotecteur et
anti stress. Elles servent entre autres dans le traitement de la fièvre, des bronchites, des
arthrites et des convulsions. En médecine ayurvédique, le basilic sacré est une des plantes
les plus utilisées, d’où son nom. On ne compte plus les maladies pour lesquelles on l’utilise
et on donnera dans cette étude un aperçu de l’ampleur de son utilisation en nommant les
affections les plus courantes: rhumes, maux de tête, toux, grippes, otites, fièvre, coliques,
inflammation de la gorge, bronchite, asthme, maladies hépatiques, paludisme, utilisé
comme anti venin lors de morsure de scorpion ou de serpent, migraines, fatigue, affections
cutanées, blessures, insomnies, arthrites, désordres digestifs et diarrhée. Les feuilles
mâchées servent aussi à lutter contre les infections et les ulcères de la bouche et les feuilles
entières sont réputées bonnes pour la mémoire (Mishra et al., 2014 ; Baby et Vrundha, 2013
; Kumar et al., 2013 ; Govind et Madhuri, 2010).
En médecine traditionnelle khmère, on attribue à la plante des propriétés antigripales et
digestives (Leti et al., 2013). Les graines faciliteraient l’accouchement (Dy Phon, 2000) et les
solutions alcooliques de tiges sont absorbées par les femmes en post partum (Martin, 1971).
La plante bouillie est antipyrétique, utilisée contre les maux d’estomac, la diarrhée et la toux
(Heang et al., 2013).
En médecine ethnovétérinaire en Asie du Sud Est, les feuilles de basilic sacré sont placées
dans le nid des poules pour lutter contre les parasites externes (sapplpp). En Inde, les feuilles
sont utilisées lors d’hémorragies et de maladies respiratoires des chèvres (Rautray et al.,
2015). Dans notre étude, les feuilles sont utilisées en élevage boviné lors de météorisation,
et en élevage avicole en tant qu’insecticide.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 8
L’ensemble des propriétés pharmacologiques démontrées du basilic sacré sont regroupés
dans quatre revues scientifiques (Mishra et al., 2014 ; Baby et Vrundha, 2013 ; Kumar et al.,
2013 ; Govind et Madhuri, 2010).
Activité anti microbienne
266
Démontrée in vitro à partir des extaits aqueux de la plante contre Klebsiella, E.Coli, Proteus
,Staphyloccocus aureus, à partir des extraits alcooliques contre Vibrio cholerae et
Staphylococcus aureus (Govind et Madhuri, 2010), à partir des extraits méthanoliques de
feuilles sèches contre E.Coli, S.aureus, B.subtilis et B.cereus (Baby et Vrundha, 2013) et à
partir de l’huile extraite de la plante contre Bacillus pumilus, Pseudomonas aeruginosa et
S.aureus (Govind et Madhuri, 2010). L’huile inhibe de plus in vitro la croissance de
Mycobacterium tuberculosis et Micrococcus pyogenes (Mishra et al., 2014).
Activité anti virale
Démontré in vivo à partir de divers extraits de la plante contre de nombreux virus
pathogéniques des poissons (Kumar et al., 2013).
Activité anti fongique
Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux et acétoniques de la plante contre Alternaria
tenuis, Helminthosporium spp et Curvularia penniseli et à partir de l’huile essentielle contre
un large spectre de champignons pathogéniques des plantes (Mishra et al., 2014).
Activité anti parasitaire
Activité insecticide démontrée contre les moustiques de type Culex à partir de l’huile
essentielle extraite de la plante et contre les moustiques de type Culex, Ades et Anopheles à
partir de fortes concentrations d’extraits de feuilles (Baby et Vrundha, 2013).
Activité anthelminthique modérée démontrée in vitro contre les nématodes affectant les
volailles, Ascaridia galli et Heterakis gallinarum (Singh et Nagaichi, 2002).
Activité anti inflammatoire, anti pyrétique et analgésique
Activité anti inflammatoire et anti pyrétique démontrée in vivo sur rats à partir des extraits
méthanoliques et aqueux et de l’huile extraite de la plante.
Activité analgésique périphérique démontrée in vivo sur souris à partir de l’huile des graines
(Govind et Madhuri, 2010).
Activité immunomodulatrice
Activité immunostimulante démontrée in vivo à partir des extraits de feuilles fraiches ; actifs
sur la réponse immunitaire cellulaire et humorale (Govind et Madhuri, 2010) et in vitro à
partir des extraits alcooliques de plante entière (Baby et Vrundha, 2013).
Activité anti ulcère
Démontrée in vitro et in vivo sur rats à partir de l’huile extraite de la plante (Govind et
Madhuri, 2010).
Activité cicatrisante
Démontrée in vivo à partir des extraits aqueux de la plante (Kumar et al., 2013).
Activité hépatoprotectrice
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux froids de feuilles (Govind et Madhuri,
2010).
Activité anti arthritique
Démontrée in vivo sur rats à partir de l’huile extraite de la plante (Govind et Madhuri, 2010).
Effets sur le système cardiovasculaire
Activité antihypertensive démontrée in vitro et in vivo à partir des extraits de plante (Govind
et Madhuri, 2010).
Activité anti infarctus démontrée in vivo sur rats à partir des extraits hydroalcooliques de la
plante.
Effet sur le système nerveux central et sur la mémoire
Activité anti dépresseur, stimulant du système nerveux central et anti stress démontrées in
vivo sur rats à partir des extraits alcooliques et de l’huile extraite de la plante.
267
Activité stimulatrice de la mémoire démontrée in vivo sur souris à partir des alcooliques de
plante sèche (Govind et Madhuri, 2010).
Activité anti fatigue
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits alcooliques de la plante entière (Baby et
Vrundha, 2013).
Activité anti convulsions
Démontrée in vivo à partir des extraits de tige et de feuilles (Baby et Vrundha, 2013).
Activité anti coagulante
Démontrée in vitro à partir de l’huile extraite de la plante (Govind et Madhuri, 2010).
Activité anti cataracte
Démontrée in vivo sur lapins à partir des extraits aqueux de feuilles fraiches (Govind et
Madhuri, 2010).
Activité anti tumorale
Démontrée dans plusieurs études in vitro et in vivo sur rongeurs à partir des extraits
éthanoliques des feuilles et dans des essais cliniques sur humains à partir des feuilles
fraiches. L’activité chimiopréventive des feuilles et de l’huile de graines a elle aussi été
démontrée in vivo sur souris (Govind et Madhuri, 2010).
Activité anti diabétique
Démontrée in vitro et in vivo sur rats diabétiques à partir des extraits de plante entière ainsi
que lors d’un essai clinique sur patients humains diabétiques (Govind et Madhuri, 2010).
Activité contraceptive
Démontrée in vivo sur rats mâles à partir des extraits de benzène de feuilles fraiches (Govind
et Madhuri, 2010).
Activité anti oxydante
Démontrée dans plusieurs études in vitro et in vivo grâce à la présence des flavonoïdes des
feuilles (Govind et Madhuri, 2010).
IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
IV.1 Élevage avicole
Effet sur la croissance des animaux
Dans une étude menée sur des poulets de chair, Singh et al.,(2014) montre une
augmentation proportionnelle des performances de croissance des animaux à l’ajout de
poudre de feuilles séchées de basilic sacré dans la ration. D’autres études conforte ces
résultats et montrent l’intêret de l’utilisation du Tulsic dans l’alimentation en ce qui
concerne les performances de croissance des poulets en condition de stress thermique et
ses propriétés anti oxydantes (Swathi et al., 2012 ; Gupta et Charan, 2007 ; Vasanthakumar
et al., 2013).
Activité anti bactérienne
Une étude réalisée sur des poulets de chair montre que l’ajout de poudre de feuilles séchées
dans la ration diminue la sévérité des lésions, la mortalité et permet une guérison plus
rapide lors d’infection expérimentale à Escherichia coli (Kumari et al., 2014). Dans deux
autres études, des résultats similaires ont été trouvés après infection expérimentale à
Salmonella gallinarum (Mamta et al. ,2010 ; Mamta et Mishra, 2007). Enfin, l’ajout d’extrait
de basilic sacré dans la ration diminue la sévérité des symptômes et des lésions dus à
l’infection expérimentale des poulets par Pasteurella multocida, responsable du choléra
aviaire (Tripathi et al., 2009).
268
Activité anti virale
Un essai mené sur poulets de chair expérimentalement infecté par le virus de Gumboro
indique que l’ajout de poudre de feuilles séchées dans la ration diminue les titres viraux et
les lésions microscopiques et macroscopiques dues à la maladie et augmente la réponse
immunitaire des poulets atteints Gupta et Charan, 2004). Dans une deuxième étude, l’ajout
de feuilles dans la ration a un effet protecteur sur les animaux et limite la pathogénèse de
l’infection au virus du syndrome hydropericardique (Monika et Gupta, 2006).
Activité anti fongique
L’incorporation de Tulsi dans la ration diminue les altérations biochimiques dues à l’infection
expérimentale à l’alfatoxine B1 d’ Aspergillus parasiticus. Une inclusion à 0,25% de la ration
totale semble montrer les meilleurs résultats (Sapcota et Upadhyaya, 2009).
Activité immunostimulante
Une étude menée sur poulets de chair indique que l’ajout de Tulsi à 0,25%de la ration totale
est un supplément naturel pour améliorer la réponse immunitaire et abaisser le taux de
cholestérol des animaux en condition de stress thermique (Swathi et al., 2013). L’activité
immunostimulante des feuilles de Tulsi chez le poulet est confirmée par Batra et Gupta
(2004) et par Tripathi et al., (2011) qui montrent une stimulation de l’immunité cellulaire et
humorale et par Prasad et al. (2006) qui montrent une meilleure réponse immunitaire post
vaccinale à la maladie de Newcastle.
Activités diverses
L’ajout d’huile de Tulsi dans la ration des coqs neutralise les effets de l’intoxication au plomb
en normalisant les paramètres hémotologiques des animaux (Atul et al., 2009).
IV.2 Élevage bovinés
Activité anti bactérienne et immunostimulante
Le traitement des mammites subcliniques par infusion intra mammaire d’extraits aqueux de
feuilles de Tulsi est efficace contre les mammites à Staphyloccocus aureus, Streptococcus et
Micrococcus (Reena, 2006 ; Reena, 2005).
V
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271
Oroxylum indicum L. Kurtz

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Oroxylum indicum est une espèce de la famille des Bignoniaceae et du genre Oroxylum. Elle
est native du sous continent indien et s’étend jusqu’au Bhoutan et en Chine du Sud, ainsi
qu’en Indochine, en Malaisie, Philippines, Indonésie et Sri lanka. On la retrouve en marge
des forêts à feuilles persistantes ou déciduales humides jusqu’à 800 mètres d’altitude
(Saboo et al., 2014). C’est une espèce non menacée mais qui est classée vulnérable dans
certains états en Inde dû à l’utilisation massive par les hommes pour ses propriétés
médicinales (Neelu et al., 2013).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 4
Les racines sont considérées comme astringentes, expectorantes, digestives, carminatives,
fébrifuge, diurétiques, anti inflammatoire, anti microbienne et toniques. Elle sont utilisées
lors de diarrhée, flatulences, coliques et dysenterie. L’écorce de la tige est appliquée
localement pour traiter la gale ou les arthrites. La décoction de feuilles est utilisée dans le
traitement des douleurs d’estomac, des ulcères, lors de rhumatismes ou de splénomégalie.
Les fruits matures sont donnés lors de toux, de bronchite, d’hémorroïdes, jaunisse,
dyspepsie, variole, colique, désordres cardiaques, gastropathies et choléra. Les graines sont
considérées comme purgatives et utilisées oralement pour traiter les les infections de la
gorge et l’hypertension. La décoction de racine est utilisée pour lutter contre l’arthrite et les
feuilles sont prescrites lors de morsures de serpent, de maux de tête ou d’ulcères. Utilisée
localement, la pate réalisée à partir de la peau des racines sert pour guérir les blessures
(Saboo et al., 2014; Deka et al., 2013).
En médecine traditionnelle kmhère, les racines et l’écorce sont utiliées pour combattre la
diarrhée et la dysenterie (Dy Phon, 2000) et en cas d’inflammation de ganglions maxillaires
(Provendier, 1998).
Dans notre étude, les tiges broyées sont utilisées en prévention du choléra aviaire.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 8
Les propriétés pharmacologiques d’Oroxylum indicum sont regroupées dans trois revues
scientifiques récentes (Saboo et al., 2014 ; Deka et al., 2013 ; Ahad et al., 2012)
Activité immunomodulatrice
Activité immunostimulante démontrée in vivo sur rats à partir des extraits alcooliques
d’écorce de racine concernant l’immunité cellulaire et humorale.
Activité anti inflammatoire et analgésique
Activité anti inflammatoire démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux des
feuilles et à partir des extraits aqueux et alcooliques de l’écorce de racine et in vivo sur
souris à partir de l’extrait aqueux d’écorce de tige.
272
Activité analgésique démontrée in vivo sur rats à partir des extraits de butanol de l’écorce de
la racine.
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques d’écorce de tige contre un large
spectre de bactéries gram positif et gram négatif dont Bacillus cereus, Bacillus megaterium,
Bacillus subtilis, Staphylococcus aureus, Sarcina lutea, E. coli, Pseudomonas aeruginosa,
Salmonella parathyphii, Salmonella typhi, Shigella boydii, Shigella dysenteriae et Vibrio
mimicus.
Démontrée in vitro aussi à partir des extraits de racines contre un large spectre de bactéries.
Activité anti parasitaire
Activité anthelminthique démontrée in vitro à partir de l’écorce et des racines contre les
strongles équins.
Activité anti fongique
Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques d’écorce de tige contre Saccaromyces
cerevaceae, Candida albicans et Aspergillus niger.
Démontrée in vitro à partir des extraits de dichlorométhane contre les dermatophytes.
Activité hépatoprotectrice
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits éthanoliques de feuilles, des extraits aqueux
de l’écorce de racine et des extraits d’écorce de tige
Activité néphroprotectrice
Démontrée in vivo sur rats à partir d’extrait éthanolique de racine
Activité gastroprotectrice
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits alcooliques de l’écorce de racine et in vitro à
partir de certains flavonoïdes isolés de l’écorce de la tige.
Activité anti diabétique
Démontrée in vivo sur rats diabétiques à partir de l’écorce de la tige et des extraits
méthanoliques des feuilles.
Activité anti arthritique
Démontrée in vivo à partir de l’écorce des racines.
Activité anti tumorale
Démontrée in vivo et in vitro à partir des extraits éthanoliques de fruit, des extraits aqueux
de tige et des extraits méthanoliques d’écorce.
Activités diverses
Activité anti oxydante démontrée in vitro à partir de nombreux extraits de différentes
parties de la plante: Tige, écorce, feuille, racine, fruit et graine.
Activité anti hyperlipidémique démontré in vivo à partir des extraits d’écorce de racine.
III. ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
Une étude menée sur des poulets de chair conclut que l’ajout de poudre de poudre d’écorce
de racine ou d’écorce de tige stimule la réponse immunitaire post vaccinale des animaux
après une vaccintation contre la maladie de Newcastle et de Gumboro (Kumari et al., 2011).
IV. BIBLIOGRAPHIE
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274
Passiflora foetida L.

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Passiflora foetida L. est une espèce de la famille des Passifloraceae et du genre Passiflora.
Elle est originaire de l’Amérique du Sud et des Caraïbes mais est de nos jours répandue sous
les tropiques et encore plus largement en Asie du Sud Est. C’est une espèce invasive des
rizières que l’on retrouve en saison humide dans les champs, les pâtures et les terrains en
friche. Elle n’est pas menacée (Patil et al., 2013).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
La plante est utilisée lors de problèmes digestifs comme la dyspepsie ou la diarrhée mais
aussi comme astringent ou expectorant lors de spasmes ou de désordres nerveux. Elle sert
comme anti anxiété ou pour lutter contre les insomnies dans de nombreux pays. En
médecine ayurvédique, le fruit non pelé est considéré comme émétique et une décoction de
la plante séchée comme diurétique. Les feuilles et les fruits sont utilisées dans le traitement
de l’asthme. L’hystérie est traitée à l’aide des feuilles ou d’une décoction des racines et une
pâte à base des feuilles est appliquée sur la tête des personnes souffrantes de maux de tête.
Au Brésil, la plante entière est aussi utilisée comme cataplasme lors de problèmes cutanés
(Patil et al., 2013).
En médecine traditionnelle khmère, la feuille fraîche est utilisée contre les démangeaisons
(Leti et al., 2013 ; Dy Phon, 2000). La plante entière est utilisée comme tonique cardiaque et
comme somnifère (Provendier, 1998).
En médecine ethnovétérinaire en Côte d’Ivoire, la plante entière est placée en macération
aqueuse dans l’eau de boisson des poulets en prévention des maladies infectieuses (Koné et
Atindehou, 2008). Au Laos, la plante est utilisée comme anti anxiété sur les animaux
(Katerere et Luseba, 2010). Au Nigéria, des préparations à base des fruits, feuilles, tiges et
graines sont données aux poulets par voie orale ou locale pour traiter la maladie de
Newcastle (cabidatasheet). Dans notre étude, les feuilles sont placées dans le nid des poules
comme insecticide et pour protéger les volailles des maladies infectieuses. La plante entre
aussi dans un remède contre la fièvre aphteuse chez les bovinés.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 7
Activité analgésique
Démontrée in vivo sur souris à partir des extraits éthanoliques de la plante (Asadujjaman et
al., 2014)
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques et d’acétone de la plante contre
Pseudomonas putida, Vibrio cholerea, Shigella flexneri et Streptococcus pyogenes (Patil et
al., 2013).
Activité anti diarrhéique
275
Démontrée in vivo sur souris à partir des extraits éthanoliques de la plante (Asadujjaman et
al., 2014)
Activité hépatoprotectrice et anti oxydante
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits éthanoliques des feuilles (Patil et al., 2013).
V. BIBLIOGRAPHIE
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276
Phyllanthus acidus (L.) skeels

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Phyllanthus acidus, ou plus communément appelé Girembellier, est une espèce de la famille
des Euphorbiaceae et du genre Phyllanthus. Son origine est encore incertaine mais il est
aujourd’hui répandu dans toute les zones tropicales et sub tropicales d’Asie, des Caraïbes,
d’Amérique centrale et du Sud. On le retrouve dans les plaines humides de basse altitude
mais est aussi cultivé comme plante ornementale ainsi qu’à des fins alimentaires et
médicinales. C’est une espèce non menacée (worldagroforestry).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 4
Le latex est considéré comme émétique et purgatif. En Indonésie et en Inde, les feuilles
s’utilisent en cataplasme contre le lumbago et la sciatique (Dy Phon, 2000) et les écorces
sont chauffées avec de l’huile de coco puis placées sur les éruptions cutanées des pieds et
des mains. A Java, une infusion des racines est prise pour calmer les crises d’asthmes et à
Bornéo, les racines sont utilisées dans le traitement du psoriasis. Aux Philippines, la
décoction de feuilles est appliquée lors d’urticaire et celle de racines utilisées pour traiter les
catarhhes. En Birmanie, le fruit est réputé laxatif et en médecine ayurvédique, les fruits sont
reconnus comme toniques du foie et purificateurs du sang et son aussi utilisés comme
remèdes contre la bronchite, les calculs urinaires, les diarrhées et hémorroïdes
(wordagroforestry).
En médecine traditionnelle khmère, la feuille est utilisée comme hémostatique buccal. Le
fruit âgé mâché lentement est utilisé en cas de maux de gorge, toux et troubles de la voix et
le latex est réputé émétique (Leti et al., 2013 ; Provendier, 1998). L’écorce est utilisé pour
soigner les abcès, les herpes, démangeaisons et les caries et pour les infections des yeux. La
racine est toxique donc peut seulement être utilisée contre les problèmes dermatologiques
en la faisant bouillir en petite quantité dans l’eau. Les feuilles sont utilisées contre la fièvre
et le mal des gencives (Heang et al., 2013).
En médecine ethnovétérinaire au Pakistan, les feuilles et racines sont utilisées en tant
qu’antidote contre les morsures de vipères (Khan et Hanif, 2006). Dans notre étude, l’écorce
est utilisée dans le traitement de la fièvre aphteuse chez les cochons.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 7
Activité anti inflammatoire et analgésique
Démontrée in vivo à partir des extraits méthanoliques de feuilles (Raja et al., 2012).
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir des extraits de feuilles contre E.coli et Staphyloccocus aureus
(Melendez et Capriles, 2005).
Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de l’écorce de la tige contre
Staphyloccocus aureus, Klebsiella pneumoniae et Escherichia coli ( Paul et Devi, 2012).
Démontrée in vitro à partir des extraits de pétrole des fruits contre une dizaine de bactéries
gram positif et négatif dont Salmonella typhi, Staphylococcus aureus, Bacillus cereux, E.coli
et Bacillus megaterium (Habib et al., 2011).
277
Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques d’écorce contre E.coli, Staphylococcus
typhi et Vibrio cholerae ( Biswas et al., 2011).
Activité anti fongique
Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de l’écorce de la tige contre Candida
albicans, Tricophyton mentagrophytes et Tricophyton beigelli (Paul et Devi, 2012).
Activité anti virale
Démontrée in vitro à partir de composés isolés de la plante contre le virus de l’hépatite B (Lv
et al., 2014).
Activité hypotensive
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits de butanol des feuilles (Leeya et al., 2010).
Activité anti obésité
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux de feuilles (Chongsa et al., 2014)
Activité anti diabétique
Démontrée in vivo sur rats diabétiques à partir des extraits de fruits (Daisy et al., 2004).
Activité anti oxydante
Démontrée in vitro à partir du jus de fruit du Girembellier (Sulaiman, 2014) et des extraits
éthnanoliques de la racine (Wahed et al., 2014).
Activités diverses
Activité anti paludisme démontrée in vitro à partir des extraits de feuilles contre Plasmodium
falciparum (Bagavan et al., 2010).
Effet bénéfique de la plante dans le traitement de la mucoviscidose démontrée in vitro et ex
vivo sur des trachées de rats à partir de composés isolés de la plante (Sousa et al., 2006)
IV
BIBLIOGRAPHIE
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279
Piper nigrum L

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Piper nigrum L., ou plus communément appelé poivrier, est une espèce de la famille des
Piperaceae et du genre Piper. Elle est native d’Indonésie, Brésil, Malaisie et Sri Lanka mais
est de nos jours cultivée dans de nombreux pays tropicaux pour ses baies qui donnent une
épice très communément utilisée: le poivre. C’est une plante non menacée (Singh et al.,
2014)

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
Les baies sont communément utilisées lors de désordres intestinaux (Mehmood et Gilani,
2010). La plante est utilisée en Asie comme stimulant et dans le traitement des coliques,
rhumatismes, maux de tête, diarrhée, dysenterie, choléra, douleurs lors de menstruations,
flatulence et comme diurétique. En médecine ayurvédique, le poivre est utilisé dans le
traitement des arthrites, de l’asthme, de la fièvre, toux, catarrhe, dysenterie, dyspepsie,
flatulence, hémorroïdes et problèmes cutanés. En médecine chinoise, il sert comme vomitif,
dans le traitement de la diarrhée et des problèmes gastriques. Associé avec des pousses de
bamboo et à haute dose, le poivre serait abortif. Les feuilles sont utilisées dans le traitement
des calculs urinaires et en cataplasme pour le traitement des maux de tête (mdidea).
En médecine traditionnelle khmère, le poivre est utilisé en usage interne contre diverses
maladies comme la fièvre et les dysenteries (Dy Phon, 2000).
En médecine ethnovétérinaire en Inde, les baies sont couramment utilisées dans le
traitement de la salivation intensive (Usha et al., 2014), des toux (Mallik et al., 2012), des
infections oculaires, des indigestions, de la constipation, des blessures et des problèmes
d’insectes chez le bétail (Dhanam et Elayaraj, 2014). Il entre aussi dans la préparation d'un
remède contre la fièvre aphteuse (Galav et al., 2013). Dans notre étude, le poivre est utilisé
en élevage avicole en prévention des maladies infectieuses diverses des volailles comme la
variole, le coryza et la maladie de Newcastle.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 8
Activité anti pyrétique, analgésique et anti inflammatoire
Activité analgésique démontrée in vivo sur souris à partir des extraits éthanoliques des
racines séchées (Hu et al., 1996).
Activité anti inflammatoire démontrée in vivo sur rats dans un contexte de neuro
inflammation à partir des extraits méthanoliques de poivre (Ahmed et al., 2013).
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir de la pipérine contre un large spectre de bactéries gram positif et
gram négatif. Les bactéries gram postif semblent plus sensibles (Singh et al., 2014)
Démontrée in vitro à partir des extraits alcooliques et aqueux des feuilles contre des
bactéries gram positif ( Staphyloccocus aureus et Streptococcus pneumoniae) et gram négatif
(klebsilla pneumonia, Proteus vulgaris, Escherichia coli, Vibrio cholera et Salmonella
paratyphi). Les extraits aqueux semblent être plus efficaces (Abd et al., 2014).
280
Démontrée in vitro à partir des extraits d’acétone de poivre contre Mycobacterium
tuberculosis ( Birdi et al., 2012)
Activité anti parasitaire
Activité acaricide démontrée in vitro à partir des extraits hydro alcooliques de la plante
contre Boophilus microplus (Alvarez et al., 2008)
Activité anti fongique
Démontrée in vitro à partir des extraits alcooliques et aqueux des feuilles contre Candida
albicans (Abd et al., 2014).
Effets lors de désordres gastro intestinaux
Activité spasmodique démontrée ex vivo sur des intestins de cobaye et in vivo sur des souris
à faible dose à partir de poivre séché et activité anti spasmodique démontrée ex vivo sur des
intestins de lapins et in vivo sur des souris à haute dose partir de poivre séché (Mehmood et
Gilani, 2010).
Effet sur le système nerveux central
Effet sédatif démontré in vivo sur souris à partir des extraits éthanoliques des racines
séchées (Hu et al., 1996).
Activité anti depresseur démontrée in vivo sur souris à partir des extraits de poivre (Rao et
al., 2012).
Activité anti hypertensive
Démontrée in vivo sur rats à partir de la pipérine isolée du poivre (Taqyi et al.,2008)
Activité anti venin
Démontrée in vitro contre le venin de la vipère Cerastes cerastes et du scorpion Leirus
quinquesteiartus (Sallal et Alkofabi, 1996)
Activité anti convulsivant
Démontrée in vivo sur souris à partir des extraits éthanoliques des racines séchées (Hu et al.,
1996).
Activité anti tumorale
Démontrée in vitro à partir de composés extraits du poivre (Sriwiriyajan et al., 2014)
Activité antiasthmatique
Démontrée in vivo sur souris à partir de la pipérine isolée (Singh et al., 2014).
Activité anti oxydante
Démontrée in vitro à partir de l’huile essentielle extraite du poivre (Hossein et al., 2014)
VII. ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
IV.1 Élevage avicole
Effet sur la croissance des animaux
Une étude menée sur des poulets de chair indique que l’ajout de poivre dans la ration
augmente la prise alimentaire et le gain de poids des animaux (Valiollahi et al., 2014)
Effet immunostimulant
Une étude menée sur poulets de chair démontre que l’ajout de poivre dans la ration des
animaux améliore la réponse immunitaire des animaux après vaccination contre la maladie
de Newcastle (Valiollahi et al., 2014).
Activité anti fongique
Dans une étude menée sur poulets de chair, Cardoso et al. (2011) concluent que l’ajout de
piperine isolée du poivre dans la ration réduit les effets de l’intoxication à l’alfatoxine causée
281
par Aspergillus parasiticus. Dans deux autres études similaires, les auteurs décrivent une
activité partielle et dose dépendante (Sapcota et al., 2006 ; Sapcota et al., 2006)
IV.2 Élevage porcin
Activité anti parasitaire
Dans une étude menée sur des cochons, Mägie et al. (2006) démontrent que l’huile
essentielle de poivre est modérément efficace dans le traitement de la gale porcine a
Sarcoptes scabei var.suis.
V BIBLIOGRAPHIE
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283
Shorea obtusa wall.

GROUPE B
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Shorea obtusa wall. est une espèce de la famille des Dipterocarpaceae et du genre
Shorea.mais son nom botanique n’est pas reconnu pour le moment et l’appartenance de
l’espèce au genre Shorea est encore discutée. Elle a une aire de distribution assez limitée:
Cambodge, Laos, Birmanie, Thailande et Vietnam. Cet arbre décidual pousse dans les forêts
ouvertes entre 150 et 1300 mètres d’altitude et son bois est très prisé comme matériau de
construction. C’est une espèce non menacée (tropical.theferns).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
Au Cambodge et en Thailande, la résine obtenue du tronc est considérée comme anti
bactérienne. Elle est utilisée dans le traitement des blessures et des ulcères ainsi que pour
soigner les dysenteries. L’écorce est utilisée dans le traitement du paludisme
(tropical.theferns).
En médecine traditionnelle khmère, l’écorce entre dans la préparation d’un remède contre
le paludisme (Dy Phon,2000).
En médecine vétérinaire traditionnelle, la résine solide fournie par le tronc est employée
pour stériliser les truies (Martin, 1971). Dans notre étude, l’écorce est utilisée pour soulager
les bovinés lors de lésions dues à la fièvre aphteuse et entre dans la préparation d’un
traitement anti diarrhéique des bovinés.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 6
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de racine contre Mycobacterium
smegmatis (Chea et al., 2007)
IV
BIBLIOGRAPHIE
CHEA A, JONVILLE MC, BUN SS, LAGET M, ELIAS R, DUMENIL G et al. (2007). In vitro
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[http://tropical.theferns.info/viewtropical.php?id=Shorea+obtusa](Consulté le 29/10/2015)
284
Psidium guajava L

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Psidium gujava, ou plus communément appelé goyavier, est une espèce de la famille des
Myrtaceae et du genre Psidium. Elle est native d’Amérique du Sud tropicale et pousse et est
désormais cultivé dans de nombreux pays tropicaux et sub tropicaux. C’est un arbuste
résistant que l’on retrouve dans des espaces dégagés. Son statut de conservation n’est pas
menacé. (Payal et al., 2010).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
Le goyavier est utilisé dans de nombreux système de médecine traditionnels, et il est le plus
souvent reconnu comme antispasmodique et anti microbien, et utilisé dans le traitement de
la diarrhée et de la dysenterie. Il sert aussi comme hypoglycémiant. Les feuilles sont utilisées
dans le traitement des désordres gastro intestinaux comme les vomissements, la diarrhée, la
dysenterie, les gastro entérites, les flatulences, les distentions abdominales et les les
douleurs gastriques. Les feuilles servent aussi lors de perturbation neurologique tels que
convulsions, insomnie et épilepsie. Le thé de goyave est recommandé lors de bronchite,
d’asthme, de toux et d’infection pulmonaire. Au Nigéria, les tiges sont mâchées en tant que
désinfectant buccal. Les fleurs sont utilisées en tant que cataplasmes lors de conjonctivite et
les feuilles en décoction lors de problèmes vaginaux et utérins (Payal et al., 2010). Les
racines sont utilisées au Sénégal et aux Fidji dans le traitement de la diarrhée, de
l’indigestion, des maux de dents, constipation, dysenterie et rhumes. Aux Philippines, la
décoction de racine sert pour traiter les ulcères, les blessures et la diarrhée. Le fruit pelé est
considéré comme laxatif alors que le fruit non pelé est astringeant et anti diarrhéique
(Rishika et Sharma, 2013)
En médecine traditionnelle khmère, les feuilles, astringeantes, sont utilisées pour lutter
contre la diarrhée. Les écorces, en décoction, ainsi que les fruits, servent également dans le
même but (Dy Phon, 2000). Le fruit âgé est réputé hypoglycémiant (Leti et al., 2013). Les
bourgeons végétatifs et l’écorce entrent dans des préparations médicamenteuses pour les
soins de la diarrhée et des mères en post partum (Martin, 1971).
En médecine ethnovétérinaire indienne, une décoction de feuilles est utilisée pour lutter
contre la diarrhée des bovins (Mallik et al., 2012). Au Brésil et au Kenya, les feuilles sont
utilisées lors des diarrhées (Njoroge, 2006) et l’écorce pour soigner les blessures des
animaux (Monteiro et al., 2011). Au Canada les feuilles sont utilisées dans le traitement des
diarrhées des chevaux (Lans et al., 2006). Dans notre étude, l’écorce est utilisée dans le
traitement de la diarrhée des bovinés.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 8
Les propriétés pharmacologiques du goyavier sont regroupées dans deux revues
scientifiques récentes (Rishika et Sharma, 2013 ; Payal et al., 2010)
285
Activité analgésique, antipyrétique et anti inflammatoire
Démontrée analgésique et anti inflammatoire in vivo sur souris à partir des extraits de
feuilles.
Activité antipyrétique démontrée in vivo à partir des extraits méthanoliques des feuilles.
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir de composés isolés des feuilles contre Salmonella enteritidis,
Bacillus cereus, Bacillus stearothermophilus, Brochothrix thermosphacta, Escherichia coli,
Listeria monocytogenes, Pseudomonas fluorescens, Staphylococcus aureus,Vibrio cholera,
Clostridium perfringens et Mycobacterium phlei.
Démontrée in vitro à partir de composés isolés de la plante contre Streptococcus mutans.
Activité anti bactérienne contre des bactéries pathogènes du porc démontrée in vitro à
partir des extraits alcooliques et aqueux des feuilles contre Streptococcus suis, Pasteurella
multocida, Escherichia coli et Salmonella typhimurium (Puntawong et al., 2012).
Activité anti virale
Démontrée in ovo à partir des extraits de feuilles contre le virus de Newcastle (Chollom et
al., 2012).
Activité anti parasitaire
Activité anthelmintique démontrée in vitro à partir des extraits aqueux et méthanoliques de
la plante contre Haemonchus contortus, des nématodes parasites du mouton (Molla et
Bandyopadhyay, 2014).
Activité modérée démontrée in vitro contre les larves de la tique Rhipicephalus microplus, le
nématode Paramphistomum cervi et les larves des diptères Anopheles subpictus Grassi et
Culex tritaeniorhynchus à partir des extraits de feuilles, fleurs et graines (Zahir et al., 2009).
Activité anti fongique
Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux et méthanoliques de la plante contre
Arthrinium sacchari et Chaetomium funicola.
Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de la racine contre Candida albicans
(effet fongistatique uniquement).
Activité anti diarrhéique
Démontrée in vivo sur rats et souris à partir des extraits aqueux de feuilles.
Activité anti tussive
Démontrée in vivo à partir des extraits aqueux de la plante.
Activité sur système cardiovasculaire
Activité cardioprotectrice démontrée ex vivo sur coeur de rats isolés à partir des extraits
aqueux de feuille.
Activité hypotensive démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux des feuilles.
Activité anti diabétique
Démontrée in vivo sur rats diabétiques à partir des extraits éthanoliques de l’écorce de tige.
Les extraits aqueux ont montrés une activité hypoglycémique sur rats normaux.
Activité hépatoprotectrice
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux de feuille.
Activité anti tumorale
Démontrée in vitro et in vivo sur souris à partir des extraits aqueux des feuilles contre le
cancer de la prostate.
Activité anti oxydante
Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux et alcooliques de la plante.
Activités diverses
286
Les extraits de feuilles possèdent des effets bénéfiques sur la production et la qualité des
spermatozoïdes de rats.
Activité anti paludique démontrée in vitro à partir des extraits d’écorce de tige.
IV
ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
IV.1 Élevage avicole
Effet sur la croissance des animaux
Une étude menée sur des poulets de chair conclut que les feuilles de goyavier sont une
bonne source de nutriments pour les poulets. En effet, elles diminuent et la quantité de gras
et le taux de mortalité des animaux ainsi que la sensibilité antimicrobienne (extraits actifs
contre Escherichia coli principalement puis Streptococcus sp et Staphyloccocus sp) sans
affecter la prise alimentaire et le poids final des animaux (Zaminur et al., 2013).
Activité anti parasitaire
Lors d’un essai clinique sur poulets de chair, Rattanaphol et Rattanaphol (2009) ont montré
que des extraits crus de feuilles de goyavier à hauteur de 0,04% et 0,06% sont efficaces dans
la prévention de la coccidiose aviaire (diminution du nombre d’oocystes dans les fécès et
diminution des lésions dues à l’infestation par Eimeria tenella).
IV.2 Élevage porcin
Effet sur la croissance des animaux
Une étude menée sur des porcs à l’engraissement indique que l’ajout de marc de goyavier
jusqu’à 30% de la ration totale n’a pas d’effets déletères sur la croissance ni sur la carcasse
des animaux (Rao et al., 2004).
V BIBLIOGRAPHIE
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288
Sindora siamensis Miq.

GROUPE A
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Sindora siamensis Miq. est une espèce de la famille des Fabaceae et du genre Sindora. Son
aire de répartition est assez restreinte, on la retrouve dans les pays au Cambodge, Laos,
Malaisie, Thailande et Vietnam. Cet arbre à feuillage persistant pousse dans les forêts
ouvertes de basse altitude. Son état de conservation n’est pas préoccupant (tropical).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 3
En médecine traditionnelle khmère, l’écorce est utilisée dans le traitement de la diarrhée et
de la dysenterie. Le bois est anthelmintique, utilisé dans le traitement des affections de la
peau et pour lutter contre les hémorroïdes. Les graines servent à guérir les abcès et les
affections de la peau (Heang et al., 2006).
Dans notre étude, l’écorce est utilisée pour soulager les bovinés des lésions podales causées
par la fièvre aphteuse.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 6
Rien
IV
BIBLIOGRAPHIE
HEANG P et al. (2006). Cambodia medicinal plants. Phnom Penh, National center of
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30/10/2015)
289
Syzygium cumini (L.) skeels

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Syzygium cumini, ou plus communément appelé jamelonier, est une espèce de la famille des
Myrtaceae et du genre Syzygium. C’est un arbre originaire du Bangladesh, Inde, Népal,
Pakistan et Indonésie et se retrouve de nos jours dans tout le sous continent asiatique,
l’Afrique de l’Est, l’Amérique du Sud, Madagascar et a été naturalisé aux Etats Unis. Il est
parfois aussi cultivé comme plante d’ornement, pour son fruit et son bois. Son état de
conservation n’est pas préoccupant (Shrikant et al., 2012).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe :
Toutes les parties de la plante sont utilisées en médecine ayurvédique (fruits, feuilles,
graines et écorce) notamment dans le traitement du diabète, des cloques, des tumeurs,
coliques, diarrhée, douleurs abdominales, dysenterie, hémorroïdes et acné. L’écorce est
utilisée comme astringeant lors de dysenterie. La graine est considérée comme
antidiabétique. Les fruits sont utilisés dans le traitement de la toux, du diabète, de la
dysenterie, des phénomènes inflammatoires et de la teigne et sont considérés astringents,
carminatifs et diurétiques. Le jus de fruits ou une décoction de fruits sont administrés lors de
splénomégalie, de diarrhée chronique et de rétention urinaire. Le jus dilué dans de l’eau sert
quand à lui lors de maux de gorge ou comme lotion pour lutter contre la teigne. Les feuilles
sont utilisées en cataplasmes lors de problèmes cutanés (Shrikant et al., 2012)
En médecine traditionnelle khmère, l’écorce et les feuilles sont utilisées comme relaxants
musculaires. La graine est anti diabétique, anti diarrhéique, hypoglycémiante et
hypolypidémiante (Leti et al., 2013). La décoction des feuilles, d’écorces et de bois est
considérée comme antidiabétique (Dy Phon, 2000).
En médecine éthnovétérinaire indienne, le jus d’écorce est donné aux cochons et aux buffles
pour lutter contre la diarrhée (Panda et Khal, 2014). Mélangée au jus de noix de coco,
l’écorce est utilisée dans le traitement des entérites des bovins (Katerere et Luseba, 2010).
Dans notre étude, l’écorce entre dans la préparation d’un remède contre la diarrhée chez les
bovinés.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 7
Les propriétés pharmacologiques démontrées du Jamelonier sont regroupées dans deux
revues scientifiques récentes (Muniappan et Pandurangan, 2012 ; Shrikant et al.,2012)
Activité anti inflammatoire et anti pyrétique
Démontrée in vitro et in vivo à partir des extraits de graines et d’écorce
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir des extraits hydroalcooliques des feuilles contre des bactéries
responsables de mammite chez la vache, notamment contre Streptococcus uberis,
S.agalactiae et S.dysgalactiae (Mota et al., 2013).
Activité anti virale
290
Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques des feuilles contre le virus de la maladie
de Gumboro (Wagas et al.,2014)
Démontrée à partir des extraits de graines contre le virus de l’immunodéfiance humaine
(VIH).
Activité anti diabétique
Démontrée in vitro, in vivo sur rats diabétiques à partir des extraits de graines, de fruits,
d’écorce de tige et de feuilles et lors d’essais cliniques sur patients humains diabétiques à
partir des graines.
Démontrée in vivo sur lapins diabétiques et sévèrement diabétiques à partir des extraits
aqueux de pulpe de fruit.
Activité anti diarrhéique
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux de la graine (Shamkuwar et al., 2012)
Activité anti ulcère
Démontrée in vivo sur rats à partir des tanins de l’écorce (Ramirez et al., 2003)
Activité anti oxydante
Démontrée in vitro à partir des extraits de fruits.
Activité anti tumorale
Démontrée in vitro et in vivo à partir des extraits de la plante.
Activité anti paludique
Démontrée in vitro à partir de la peau des fruits.
IV. ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
Dans une étude menée sur les poulets de chair, Ndyomugyenyi et al. (2008) concluent que
les graines de jamelonier ne peuvent être introduites dans l’alimentation des poulets sans
induire d’effets délétères sur la croissance, même après avoir été bouillies.
V. BIBLIOGRAPHIE
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292
Tamarindus indica L.

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Tamarindus indica, ou plus communément appelé tamarinier, est une espèce de la famille
des Fabaceae et la seule espèce du genre Tamarindus. Elle est originaire d’Afrique de l’Est
mais a été importé il y a très longtemps en Asie du Sud et est aujourd’hui retrouvée dans
toutes les régions tropicales. Cet arbre à l’habitat très varié pousse jusqu’à 500 mètres
d’altitude et est aussi cultivé pour ses fruits, les tamarins. Il n’est pas menacé (Deepak et al.,
2014);

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
Toutes les parties de la plante sont utilisées en médecine traditionnelle. Les feuilles servent
lors de phénomènes inflammatoires, de tumeur, de teigne, maladies du sang, variole,
problèmes ophtalmologiques, otites et morsures de serpents. Les fleurs sont appétentes est
utilisées lors de troubles urinaires ou de mauvaise odeur de transpiration. Le fruit non pelé
est réputé astringent. Le fruit pelé est quand à lui laxatif, tonique du coeur et
anthelmintique. L’écorce est utilisée dans le soin des ulcères et des douleurs du foie et la
racine pour traiter les ankylostomiases. La plante entière enfin, est utilisée dans le
traitement du diabète (Deepak et al., 2014);
En médecine traditionnelle khmère, la pulpe du fruit est employée pour dépigmanter la
peau et comme laxatif. La jeune feuille est utilisée comme anti inflammatoire ainsi que sur
les plaies suppurées chroniques des pieds (Leti et al., 2013). La décoction des écorces serait
efficace contre la diarrhée (Dy Phon, 2000 ; Provendier, 1998).
En médecine ethnovétérinaire en Inde, la pulpe de fruit est donnée aux vaches lors de perte
d’appétit ou de baisse de la production laitière (Mallik et al., 2012) et la partie aérienne de la
plante est utilisée lors de troubles de la fertilité chez les bovins (Alawa et al., 2002). Les
feuilles servent dans le traitement des douleurs et des membres enflés chez les bovins et
buffles ( Kiruba et al., 2006). Dans notre étude, le fruit est utilisé dans le traitement de la
fièvre aphteuse chez les bovinés et les cochons et l’écorce sert lors de diarrhée et de
météorisation des bovinés.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 8
Toutes les propriétés pharmacologiques de Tamarindus indica sont regroupées dans une
revue scientifique récente (Bibekananda et al., 2014).
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir des extraits hydroalcooliques et aqueux des feuilles, tiges et
graines contre un large spectre de bactéries gram positif et négatif dont S.aureus, B.sutbtilis,
E.coli et P.aeruginosa.
Activité anti parasitaire
Activité anthelmintique démontré in vitro contre Bursaphelenchus xylphilus.
293
Activité acaricide démontrée in vitro à partir des extraits aqueux de la plante contre
Boophilus microplus (Chungsamarnyart et Jansawan, 2001).
Activité analgésique et anti pyrétique
Activité analgésique centrale et périphérique démontrée in vivo à partir des extraits aqueux
des fruits.
Activité anti pyrétique démontrée in vivo à partir de composés extraits de la pulpe de fruit.
Activité émétique
Démontrée in vivo à partir des extraits de butanol et méthanoliques de la plante.
Activité anti diabétique
Activité hypolipidémiante démontrée in vivo sur rats à partir des extraits de fruit et de pulpe
de fruit.
Activité anti diabétique démontrée in vitro et in vivo sur rats diabétiques à partir des extraits
hydroalcooliques et aqueux des graines
Activité hépatoprotectrice
Démontrée in vitro à partir des extraits hydroalcooliques et aqueux des graines.
Activité anti tumorale
Démontrée in vitro à partir des extraits de plante entière
Activité anti oxydante
Démontrée in vitro et in vivo sur rats à partir des extraits de fruit et de pulpe de fruit, des
extraits de plante entière et des extraits hydroalcooliques et aqueux de feuilles et de
graines.
IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
IV.1 Élevage avicole
Effet sur la croissance des animaux
Une étude menée sur des poulets de chair conclut qu’une solution aqueuse à 30g/L de pulpe
de tamarin ajoutée dans l’eau de boisson des animaux améliore les performances de
croissance sans avoir d’effet délétères sur les mesures de la carcasse à l’abattage (Saleh et
al., 2012). Une deuxième étude concernant l’ajout d’extraits d’écorce de graine donne des
résultats similaires (Aengwanich et al., 2009). Pour finir, l’ajout de 2% de tamarin séché
augmente le cholestérol sanguin et les performances des poules pondeuses (Chowdhury et
al., 2005)
Activité anti stress
Une étude menée sur poulets de chair en condition de stress thermique indique que l’ajout
de polyphénols extraits de la graine du tamarinier dans la ration des animaux réduit l’activité
de la gluthation peroxidase et la bilirubine excrétée dans les fecès et augmente le nombre
de globules rouges totaux (Aengwanich et Suttajit, 2013). Une deuxième étude démontre
que dans les mêmes conditions, cet ajout augmente les lymphocytes et les neutrophiles
basophiles (Aengwanich et al., 2009). Ces deux études confirment le potentiel anti stress de
la plante.
Activité anti parasitaire
L’extrait de tamarinier donné en bolus aux poulets de chair est actifs contre Taenia spp et
Raillietina (diminution du nombre d’oeufs excretés) (Sukprasert et al., 2006).
IV.2 Élevage bovin
Effet sur la croissance des animaux
294
Une étude menée sur des vaches en lactation conclut que l’ajout de graine de tamarinier
comme source de tanin dans l’alimentation a un effet bénéfique sur les performances
laitières des animaux ( Bhatta et al. 2000).
Activités diverses
La pulpe de fruit séchée est efficace dans le traitement de la fluorose chez les bovins (Gupta
et al., 2013).
IV.3 Élevage porcin
Effet sur la croissance des animaux
Une étude menée sur des porcs en engraissement démontre que le remplacement du maïs
par des graines de tamarin (substitution à moitié ou totale) n’a pas d’effet significatif sur la
prise alimentaire ni la digestibilité de la ration (Mahto et al., 2010). Dans une deuxième
étude sur des truies gestantes, Ravi et al., (2000) concluent que le remplacement du maïs
par des graines de tamarin mouillées n’a pas d’effet délétère sur les performances de
reproduction des animaux et permet de réduire les coûts de production. Des résultats
similaires sont donnés pour les porcs en fin de croissance (Rao et al., 1989)
V
BIBLIOGRAPHIE
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296
Terminalia corticosa Pierre ex Laness

GROUPE A
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe :
Terminalia corticosa est une espèce de la famille des Combretaceae et du genre
Terminalia. Son aire de distribution se limite au Cambodge, Laos et à la Thaïlande. Cet arbre
se retrouve dans les forêts humides jusqu’à 700 mètres d’altitude. Il n’est pas menacé
(biotik).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 3
Dans notre étude, l’écorce est utilisée pour soulager les lésions podales des bovinés liées à la
fièvre aphteuse.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 6
Rien
IV
BIBLIOGRAPHIE
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297
Tinospora crispa (L.) Hook f.& Thomson

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Tinospora crispa est une espèce de la famille des Menispermaceae et du genre Tinospora.
Cette herbe grimpante est largement distribuée dans toute l’Asie du Sud Est et
particulièrement en Malaisie, Thaïlande, Vietnam, Indonésie et Inde. Son statut de
conservation n’est pas menacé (Yen et Faheem, 2013).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
En médecine traditionnelle thaï, la plante est utilisée pour lutter contre la fièvre, le diabète,
les phénomènes inflammatoires et le paludisme. En médecine traditionnelle chinoise, elle
sert lors de contusions, de septicémie, de fièvre, fracture, gale et ulcère. La décoction de la
tige est utilisée lors de paludisme ou en tant que vermifuge alors que la décoction de la
plante entière est utilisée en post partum et pour traiter le diabète. Un cataplasme de
feuilles fraiches permet de guérir les démangeaisons et les blessures (Yen et Faheem, 2013).
En médecine traditionnelle khmère, en laissant la tige macérée dans l’alcool de riz, la
boisson alors obtenue est réputée tonique et entre aussi dans la préparation d’un remède
contre le rhumatisme. L’infusion de la racine serait efficace contre le paludisme (Dy Phon,
2000). La sève des feuilles est anti urticaire. La racine bouillie est utilisée pour soigner
l’arthrite et l’herpès. Les tiges sont bouillies pour le traitement du diabète, du paludisme et
de la fièvre (Heang et al., 2013). La tige est surtout employée en cas de fièvre, dyspepsie,
sécheresse de la gorge, tonique et apétitive. La feuille et la racine sont utilisés en décoction
pour laver les plaies. La sève de la plante est appliquée sur les mamelons de seins de la mère
allaitante pour stopper la têtée du bébé (Provendier, 1998).
La plante entière est utilisée en médecine vétérinaire en mélange à la nourriture des vaches
pour avoir un pelage soyeux (Heang et al., 2013). En Inde, les feuilles macérées sont
données aux bovins lors de perte d’appétit (Islam et al., 2013). Dans notre étude, la plante
entière est utilisée en macération aqueuse dans l’eau de boisson des poules pour prévenir
de maladies infectieuses diverses.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 8
Les propriétés pharmacologiques démontrées de Tinospora crispa sont regroupées dans une
revue scientifique récente (Yen et Faheem, 2013)
Activité analgésique
Démontrée in vivo à partir des extraits séchés de tige, analgésie centrale uniquement.
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir des extraits de la plante contre Staphylococcus aureus.
Activité anti parasitaire
Activité anti filaire modérée démontrée in vitro à partir des extraits aqueux de tige séchée
contre l’adulte de Brugia malayi.
Activité hépatoprotectrice
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits éthanoliques de la plante.
298
Activité cardioprotectrice
Démontré in vivo sur rats anesthésiés à partir des extraits de butanol de la plante.
Activité ant atherosclérotique
Démontrée in vivo à partir des extraits aqueux de la tige
Activité anti diabétique
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits de la plante.
Activité hypoglycémique démontrée in vivo sur patients humains à partir des extraits de la
plante.
Activité anti oxydante
Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux de la tige et des extraits méthanoliques de la
plante.
Activité anti paludique
Démontrée in vivo sur souris à partir des extraits crus de la plante contre Plasmodium yoelii.
Activité anti tumorale
Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux de la tige.
IV. ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
IV.1 Élevage avicole
Activité immunostimulante
Une étude menée sur des poulets de chair indique que l’ajout d’extrait de Tinospora crispa
dans la ration peut réduire le stress des animaux par l’augmentation de la réponse
immunitaire humorale au virus de Newcastle (Jindamongkon et al., 2005)
IV.2 Élevage porcin
Effet sur la croissance des animaux
Une étude menée sur des porcs en croissance élevés en extérieur et en intérieur indique que
l’ajout de Tinospora crispa dans l’alimentation des animaux n’entraine pas d’effets délétères
sur la croissance de ces derniers (Buakeeree et Thepparat, 2006).
V. BIBLIOGRAPHIE
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300
Xylia xylocarpa (Roxb.) Taub

GROUPE B
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Xylia xylocarpa est une espèce de la famille des Fabaceae et du genre Xylia. On le retrouve
en Inde et en Asie du Sud Est (Thaïlande, Cambodge, Laos et Vietnam). Cet arbre décidual
pousse dans les forêts à feuilles persistantes ou mixtes mais est souvent cultivé pour faire de
l’ombre dans les plantations. Son état de conservation n’est pas préoccupant même si son
bois est prisé pour la construction (tropicalstheferns).

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
En médecine ayurvédique, l’écorce est considérée comme astringente et une décoction de
cette dernière est utilisée comme vermifuge. La plante entière est utilisée dans le traitement
de la lèpre, des vomissements, de la diarrhée, des ulcères et des blenmorragies. L’huile issue
des graines est utilisée dans le traitement des rhumatismes, des hémorroïdes et de la lèpre
(tropicalstheferns).
En médecine traditionnelle khmère, l’écorce et le fruit sont utiles en cas d’hémoptysie (Leti
et al., 2013 ; Dy Phon, 2000). L’écorce est aussi anti diarrhéique et anti pyrétique. Les fleurs
réduisent la fièvre et protège contre les maladies cardiaques. La plante entière est contre
indiquée chez la femme enceinte (Heang et al., 2013).
En médecine ethnovétérinaire thaïlandaise, les feuilles sont utilisées dans le soin des
blessures des éléphants (Heang et al., 2013). Dans notre étude, l'écorce sert dans la
prévention des maladies infectieuses en élevage avicole.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 6
Activité anti agrégation plaquettaire
Démontrée in vitro à partir d’un composé isolé des feuilles (Mester et al., 1979)
Activité anti oxydante
Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de la plante (Vadivel et Biesalski,
2013) et des extraits éthanoliques de l’écorce (Tunsaringkarn et al., 2012).
VIII. BIBLIOGRAPHIE
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302
Ziziphus mauritiana Lam (Syn Ziziphus jujuba Mill)

DISTRIBUTION ET CONSERVATION
GROUPE C
Groupe : 1
Ziziphus mauritiana Lam. est une espèce de la famille des Rhamnaceae et du genre Ziziphus.
Il est originaire de Chine et est largement répandu dans les régions méditerranéennes et en
Asie centrale, en tant qu’espèce sauvage et cultivée. Son état de conservation n’est pas
préoccupant.

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
La plante est utilisée dans le traitement des insomnies et de l’anxiété (San et al.,2013), des
brûlures, blessures, phénomènes inflammatoires, pour traiter l’hypertension et en tant que
diurétique (Meera et Bhargayi, 2014).
En médecine traditionnelle khmère, la feuille et la graine sont employées contre la toux, la
coqueluche et comme somnifères (Leti et al., 2013).
En médecine traditionnelle vétérinaire en Inde, les feuilles, les graines et l’huile sont utilisées
dans le traitement des brûlures chez les bovins (Verma, 2014). Au Pakistan, les feuilles vertes
sont utilisées pour augmenter la production laitière des chèvres, la décoction des feuilles
sert lors de dysenterie et le fruit comme laxatif (Khattak et al., 2015). Dans notre étude, la
racine bouillie est utilisée oralement lors de météorisation des bovinés.

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 8
Activité anti inflammatoire
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits hydroalcooliques de la plante entière
(Bhargaya et Rana, 2014) et à partir de l’ extrait de chloroforme d’écorce (Deshpande et al.,
2013)
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir des extraits de feuilles contre Staphylococcus aureus et
Escherichia coli (Najafi et al., 2013 ; Abalaka et al., 2010).
Démontrée in vitro à partir des saponins extraits de l’écorce des tiges contre Staphylococcus
aureus, Pseudomonas aeruginosa, Streptococcus faecalis, Klebsiella pneumoniae, Escherichia
coli, Enterobacter faecalis, Enterobacter faecium et Proteus mirabilis (Raghvendra et al.,
2011).
Activité anti parasitaire
Activité anthelmintique démontrée in vitro contre les oeufs de nématodes à partir des
extraits aqueux des feuilles (Hussain et al., 2011).
Activité anti fongique
Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de la plante contre Trichophyton
rubrum, T.mentagrophytes, Microsporum canis et Aspergillus fumigatus (Adamu et al.,
2006).
Activité anti diarrhéique
303
Démontrée ex vivo sur des jejunums de lapins et ileum de rats et in vivo sur rongeurs à partir
des extraits méthanoliques de racine ( Dahiru et al., 2006)
Activité cicatrisante
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits ethanoliques des feuilles ( Meera et Bhargayi,
2014).
Activité hépatoprotectrice
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux de feuille ( Dahiru et Obidoa, 2009 ;
2007; Dahiru et al., 2005).
Activité anxiolytique
Démontrée in vivo sur souris à partir des extraits éthanoliques des feuilles (Une et al., 2014).
Effets sur la mémoire
Activité nootropique démontrée in vivo sur souris à partir des extraits méthanoliques des
feuilles (Khan et al., 2012).
Les extraits d’éthyl acétate des graines sont responsables d’une diminution de l’activité
motrice et affectent la mémoire concernant la reconnaissance spatiale chez les rongeurs (
Sadiq et al., 2009).
Activité anti diabétique
Démontrée in vivo sur rats diabétiques à partir des extraits aqueux et de pétrole du fruit
(Jarald et al., 2009).
Activité anti tumorale
Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux de feuilles (Maity et al., 2011) et in vivo sur
souris à partir desdes extraits aqueux et éthanoliques de graines ( Tulika et al., 2011).
Activité anti oxydante
Démontrée in vitro à partir des extraits de fruits (Dureja et Kunal, 2012) et de feuilles (Gupta
et Singh, 2013) et d’écorce de tige (Perumal et al., 2012).
Activités diverses
Activité hypnotique démontrée in vivo sur souris à partir des extraits éthanoliques des
graines (San et al.,2013).
Diminution de la mobilité des spermatozoïdes démontrée à partir des saponins extraits de
l’écorce (Raghvendra et al., 2011)
VI. ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
IV.1 Élevage avicole
Activité immunostimulante
Une étude menée sur poulets de chair conclue que l’ajout de feuilles dans la ration stimule
la réponse immunitaire cellulaire des animaux (Maity et al., 2012).
V BIBLIOGRAPHIE
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306
Zingiber officinale Roscoe

GROUPE C
DISTRIBUTION ET CONSERVATION
Groupe : 1
Zingiber officinale est une espèce de la famille des Zingiberaceae et du genre Zingiber. Il est
largement cultivé en Asie, Afrique, aux Caraïbes ainsi qu’ailleurs dans le monde pour sa
racine, le gingembre, utilisé en tant qu’épice, exhausteur de goût et rhizome médicinal. Il
n’est pas menacé (Ghosh, 2012)

USAGES TRADITIONNELS
Groupe : 5
Le gingembre est très largement utilisé pour ses propriétés médicinales dans de nombreux
systèmes de médecine traditionnels. Il est considéré comme carminatif, stimulant et est
utilisé lors d’ingestion, de douleurs abdominales, de paludisme et de fièvre. Le gingembre
mélangé à du jus de citron augmente l’appétit et stimule la secretion de suc gastriques. Le
rhizome est aussi utilisé lors d’anorexie, d’arthrite, dyspepsie, hémorragies, tumeurs,
congestions thoraciques, cholera, variole, bronchites chroniques, coliques et colites, toux,
diarrhée, difficulté respiratoire, fièvre, flatulence, indigestion, nausées matinales,
indigestion, rhumatismes, maux de gorge, douleurs abdominales et vomissements
(Moghaddaso et Kashani, 2012). En médecine traditionnelle chinoise, les rhizomes secs ont
un effet réchauffant, stimulant, ils peuvent dissoudre les glaires, réchauffer les poumons et
ont un effet antiémétique. Ils sont indiqués lors de nausées et vomissements, diarrhée,
abdomen froid et douloureux, mains et pieds froids, pouls faible, froid excessif dans les
poumons, toux et crachats clairs et profus. La racine fraiche est utilisée comme remède pour
les rhumes, les estomacs froids, les nausées et les intoxications aux fruits de mer (Reid,
1989). En médecine ayurvédique, il sert notamment dans le traitement des caillots sanguins,
pour réduire le cholestérol et lutter contre l’arthrite. En médecine arabe, il est considéré
comme aphrodisiaque (Moghaddaso et Kashani, 2012).
En médecine traditionnelle khmère, le rhizome est utilisé pour les maux d’estomac, est anti
vomitif, anti diarrhéique, anti inflammatoire, pour le soin des contusions, entorses, luxations
(Leti et al., 2013) et aussi contre la toux et le rhume. Les tiges sont utilisées dans le
traitement des diarrhées. Les feuilles sont utilisées dans le traitement des infections
oculaires et en tant que vermifuge et dans le traitement des calculs et de la rétention
urinaire. Les feuilles pliées servent à appliquer sur les fontanelles des nouveaux nés pour
prévenir contre le rhume (Dy Phon, 2000). Les fleurs sont utilisées lors de troubles nerveux.
La racine est anti expectorante et « fait manger ». Le fruit est utilisé dans les troubles de
l’agalactie, en tant qu’antipyrétique et pour les troubles de la gorge (Heang et al., 2013).
En médecine ethnovétérinaire indienne, le gingembre est donné oralement avec du sucre de
palme aux vaches présentant une diminution de l’appétit (Panda et Dhal, 2014) et est
considéré comme diurétique et carminatif. Au Pakistan, il est utilisé comme anti parasitaire
du bétail (Farooq et al.,2008) et en Ethiopie il sert lors d’inflammation occulaire (Ygezu et al.,
2014). En élevage avicole, le gigembre est donné en préventif aux poules pour lutter contre
les maladies respiratoires (Wynn et Fougère, 2007). Dans notre étude, le rhizome est utilisé
pour prévenir les maladies infectieuses des poules telles que la maladie de Newcastle, le
choléra et le coryza infectieux.
307

PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES
Groupe : 8
Les propriétés pharmacologiques du gingembre sont regroupées dans quatre revues
scientifiques récentes (Hossein et al. 2014 ; Moghaddasi et Kashani, 2012 ; Ghosh, 2012 ; Ali
et al., 2008)
Activité anti inflammatoire et analgésique
Activité anti inflammatoire démontrée in vivo sur rats à partir d’extrait de gingembre
(Moghaddaso et Kashani, 2012).
Activité analgésique démontrée in vivo à partir du gingembre (Ghosh, 2012).
Activité anti bactérienne
Démontrée in vitro à partir de composés extraits du gingembre contre Eschercihia coli,
Proteus sp, Staphyococcus sp, Streptococcus sp et Salmonella sp (Ghosh, 2012).
Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux de gingembre contre Helicobacter pylori
(Hossein et al. 2014).
Démontrée in vitro à partir des extraits hydro alcooliques du gingembre contre
Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeruginosa et Escherichia coli (Hossein et al. 2014).
Démontrée in vitro à partir d’huile essentielle de gingembre contre les salmonelles
entériques affectant les volailles (Majolo et al., 2014).
Activité anti virale
Démontrée in vitro à partir du gingembre séchée contre le rhinovirus (Hossein et al. 2014).
Activité anti parasitaire
Démontrée in vivo sur chiens infestés par les filaires Dirofilaria immitus (Ali et al., 2008)
Activité anti fongique
Démontrée in vitro à partir de l’essence de gingembre contre Candida albicans (Hossein et
al. 2014).
Démontrée in vitro à partir d’extraits de gingembre contre Rhizopus sp (Ali et al., 2008).
Activité anti émétique et anti nausée
Démontrée à partir d’un essai clinique sur des femmes enceintes présentant des
vomissements et des nausées matinales et sur des patients présentant le mal de mer
(Hossein et al. 2014).
Activité anti ulcère
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits hydroalcooliques de gingembre et lors d’un
essai clinique sur patients humains à partir de décoction de gingembre frais ((Hossein et al.
2014 ;Moghaddaso et Kashani, 2012).
Effet sur le système cardiovasculaire
Effet inotrope positif démontré ex vivo sur des atriums de cobaye à partir du gingembre
(Moghaddaso et Kashani, 2012).
Effet anti thrombotique démontré in vivo sur rats à partir des extraits aqueux du gingembre
(Ghosh, 2012).
Activité hypotensive démontrée in vivo sur rats à partir d’extrait crus de gingembre (Ghosh,
2012).
Activité néphroprotectrice
Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux et éthanoliques de la plante (Ghosh,
2012).
Activité anti diabétique
308
Démontrée in vitro et in vivo sur rats diabétiques à partir du gingembre et de la poudre de
gingembre (Hossein et al. 2014).
Activité anti arthritique
Démontrée in vivo sur rats à partir de l’huile essentielle (Moghaddaso et Kashani, 2012).
Activité anti ostéo-arthritique démontrée lors d’un essai clinique sur patients humains à
partir des extraits alcooliques du gingembre (Hossein et al. 2014).
Activité anti tumorale
Démontrée in vitro à partir des extraits de gingembre (Ghosh, 2012).
Activité diverses
Activité anti oxydante démontrée in vitro et in vivo sur rats à partir de plusieurs extraits de
gingembre (Ghosh, 2012).
Effet stimulateur de la spermatogénèse démontrée sur les spermatozoïdes de rats à partir
de la poudre de gingembre frais (Hossein et al. 2014).
IV
ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT
IV.1 Élevage avicole
Effet sur la croissance des animaux
Deux étude menées sur des poulets de chair indique que l’ajout de jeune gingembre jusqu’à
6% de la ration des animaux n’a pas d’effet délétère sur les performances de croissance des
animaux (Ahmed et al., 2014 ; Sribata et al., 2012). Une deuxième étude similaire conclut
que l’ajout de gingembre à hauteur de 2% a un effet positif sur les performances de
croissance (Valiollahi et al., 2014). De manière similaire, l’ajout de 0,4 à 0,6% d’infusion de
gingembre dans l’eau de boisson des poulets de chair entraine des paramètres
physiologiques ainsi qu’un profil lipidique améliorés chez les animaux (Saeid et al., 2010).
Enfin, l’ajout de 0,5% de gingembre augmente les performances des poules pondeuses
(Akbarian et al., 2011)
Effet lors de stress thermique
Une étude menée sur des poulets de chair conclut que la supplémentation alimentaire des
poulets en poudre de gingembre améliore l’expression des protéines de choc thermique et
réduit la température corporelle des animaux, leur permettant de mieux lutter contre le
stress thermique (Hasheimi et al., 2013)
Activité immunostimulante
L’effet immunostimulant du gingembre chez les poulets à été démontré par Valiollahi et al.,:
la supplémentation alimentaire des poulets en gingembre augmente les titres an anticorps
post vaccinaux contre le virus de Newcastle.
Activité anti bactérienne
L’ajout d’huile de gingembre dans la ration des poulets de chair diminue le nombre
d’Escherichia coli et autres entérobactéries intestinales ainsi que le nombre de Salmonelles
et d’espèces de Shigella (Shanoon et al., 2012)
Activité anti oxydante
Les propriétés anti oxydantes du gingembre ont été confirmées en élevage avicole dans un
essai clinique mené sur 336 poulets de chair (Habibi et al., 2014)
IV.2 Élevage porcin
Activité immunostimulante
309
Une étude menée sur des truies en gestation montre que la concentration en IgG du
colostrum des truies ainsi que celle du plasma des porcelets est augmentée par l’ajout de
gingembre dans la ration des animaux trente jours avant la mise bas (Lee et al., 2010).
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311
312
ETHNOPHARMACOGNOSIE VÉTÉRINAIRE EN ÉLEVAGE
AVICOLE, BOVIN, BUBALIN ET PORCIN AU CAMBODGE
DELESALLE Victoire
Résumé
Une étude d’ethnopharmacognosie vétérinaire consiste en l’etude des pratiques
traditionnelles relatives à l élevage et à la santé animale au sein d’une société humaine.
Cette étude présente les pratiques ethnovétérinaires des éleveurs de poules, de porcs, de
buffles et de bovins au Cambodge, en Asie du Sud Est. Elle a pour objectifs, d une part, de
recenser ces pratiques afin d éviter la perte du savoir ancestral khmer lié au soin
traditionnel des animaux et, d autre part, de valider de manière scientifique l’utilisation
des plantes médicinales dans le but final de permettre la promotion des pratiques les plus
intéressantes auprès des familles paysannes. En 6 mois, un ensemble de 72 plantes
entrant dans la composition de 113 remèdes ont été recensées dans huit provinces du
Cambodge. Elles sont présentées dans cette étude en fonction de leur utilisation sur le
terrain et classées selon leur potention médicinal.
Mots clés
ETHNOPHARMACOGNOSIE/ ETHNOLOGIE/ PHARMACOLOGIE/ ÉLEVAGE/ SANTE ANIMALE/ PLANTE
MEDICINALE/ MEDECINE TRADITIONNELLE/ BOVIN/ PORC/ BUFFLE/ POULE/ ASIE/ CAMBODGE.
Jury :
Président : Pr. Henry
Directeur : Monsieur Sébastien Perrot
Assesseur : Madame Barbara Dufour
Invité : Monsieur Hervé Petit
313
VETERINARY ETHNOPHARMACOGNOSY IN BUFFALO,
CATTLE, PIG AND POULTRY FARMINGS IN CAMBODIA
DELESALLE Victoire
Summary
A veterinarian ethnopharmacognosy study consists in studying traditional pratices about
livestock farming and animal health in a human society. This study presents the
ethnoveterinarian pratices of buffalo, cattle, pig and poultry farmers in Cambodia, South
East Asia. It allows, on one hand, to take an inventory of these pratices and to avoid the
loss of thefarmers cultural knowledge about animal health and on the other hand, to
promote the most interesting practices by scientifically validating the medicinal plants
uses. During 6 months, 72 plants used in 113 remedies were collected in 8 provinces in
Cambodia. We present them in this study according to their ethnological uses and
medicinal potential.
Keywords
ETHNOPHARMACOGNOSY/ ETHNOLOGY/ PHARMACOLOGY/ FARMING/ ANIMAL HEALTH/
MEDICINAL PLANT/ TRADITIONAL MEDICINE/ CATTLE/ PIG/ BUFFALO/ POULTRY/ ASIA/
CAMBODIA
Jury :
Président : Pr.Henry
Director : Mr Sébastien Perrot
Assessor : Mrs Barbara Dufour
Guest : Mr Hervé Petit
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