ÉCOLE NATIONALE VÉTÉRINAIRE D’ALFORT Année 2016 ETHNOPHARMACOGNOSIE VÉTÉRINAIRE EN ÉLEVAGE AVICOLE, BOVIN, BUBALIN ET PORCIN AU CAMBODGE THÈSE Pour le DOCTORAT VÉTÉRINAIRE Présentée et soutenue publiquement devant LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE CRÉTEIL Le 28 Janvier 2016 par Victoire France Christine DELESALLE Née le 20 Novembre 1989 à Roubaix (59) JURY Président : Pr.Henry Professeur à la Faculté de Médecine de CRÉTEIL Membres Directeur : Monsieur Sébastien Perrot Enseignant chercheur Pharmacologie Toxicologie, ENVA Assesseur : Madame Barbara Dufour Enseignant chercheur Maladies Contagieuses, ENVA Membre invité : Monsieur Hervé Petit Docteur vétérinaire, Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières ÉCOLE NATIONALE VÉTÉRINAIRE D’ALFORT Année 2016 ETHNOPHARMACOGNOSIE VÉTÉRINAIRE EN ÉLEVAGE AVICOLE, BOVIN, BUBALIN ET PORCIN AU CAMBODGE THÈSE Pour le DOCTORAT VÉTÉRINAIRE Présentée et soutenue publiquement devant LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE CRÉTEIL Le 28 Janvier 2016 par Victoire France Christine DELESALLE Née le 20 Novembre 1989 à Roubaix (59) JURY Président : Pr.Henry Professeur à la Faculté de Médecine de CRÉTEIL Membres Directeur : Monsieur Sébastien Perrot Enseignant chercheur Pharmacologie Toxicologie, ENVA Assesseur : Madame Barbara Dufour Enseignant chercheur Maladies Contagieuses, ENVA Membre invité : Monsieur Hervé Petit Docteur vétérinaire, Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières Mai 2015 LISTE DES MEMBRES DU CORPS ENSEIGNANT Directeur : M. le Professeur GOGNY Marc Directeurs honoraires : MM. les Professeurs : COTARD Jean-Pierre, MIALOT Jean-Paul, MORAILLON Robert, PARODI André-Laurent, PILET Charles, TOMA Bernard. Professeurs honoraires : Mme et MM. : BENET Jean-Jacques, BRUGERE Henri, BRUGERE-PICOUX Jeanne, BUSSIERAS Jean, CERF Olivier, CHERMETTE René, CLERC Bernard, CRESPEAU François, M. COURREAU Jean-François, DEPUTTE Bertrand, MOUTHON Gilbert, MILHAUD Guy, POUCHELON Jean-Louis, ROZIER Jacques. DEPARTEMENT D’ELEVAGE ET DE PATHOLOGIE DES EQUIDES ET DES CARNIVORES (DEPEC) Chef du département : M. GRANDJEAN Dominique, Professeur - Adjoint : M. BLOT Stéphane, Professeur UNITE DE CARDIOLOGIE - Mme CHETBOUL Valérie, Professeur * - Mme GKOUNI Vassiliki, Praticien hospitalier - Mme SECHI-TREHIOU Emilie, Praticien hospitalier DISCIPLINE : NUTRITION-ALIMENTATION - M. PARAGON Bernard, Professeur DISCIPLINE : OPHTALMOLOGIE - Mme CHAHORY Sabine, Maître de conférences UNITE DE CLINIQUE EQUINE - M. AUDIGIE Fabrice, Professeur - Mme BERTONI Lélia, Maître de conférences contractuel - Mme BOURZAC Céline, Maître de conférences contractuel - M. DENOIX Jean-Marie, Professeur - Mme GIRAUDET Aude, Praticien hospitalier * - Mme MESPOULHES-RIVIERE Céline, Praticien hospitalier - Mme TRACHSEL Dagmar, Praticien hospitalier UNITE DE PARASITOLOGIE ET MALADIES PARASITAIRES - M. BLAGA Radu Gheorghe, Maître de conférences (rattaché au DPASP) - Mme COCHET-FAIVRE Noëlle, Praticien hospitalier - M. GUILLOT Jacques, Professeur * - Mme MARIGNAC Geneviève, Maître de conférences - M. POLACK Bruno, Maître de conférences - Mme RISCO CASTILLO Véronica, Maître de conférences (rattachée au DSBP) UNITE DE PATHOLOGIE CHIRURGICALE - M. FAYOLLE Pascal, Professeur - M. MAILHAC Jean-Marie, Maître de conférences - M. MANASSERO Mathieu, Maître de conférences - M. MOISSONNIER Pierre, Professeur - Mme VIATEAU-DUVAL Véronique, Professeur * - M. ZILBERSTEIN Luca, Maître de conférences UNITE D’IMAGERIE MEDICALE - Mme PEY Pascaline, Maître de conférences contractuel - Mme STAMBOULI Fouzia, Praticien hospitalier UNITE DE MEDECINE - M. AGUILAR Pablo, Praticien hospitalier - Mme BENCHEKROUN Ghita, Maître de conférences - M. BLOT Stéphane, Professeur* - M. CAMPOS Miguel, Maître de conférences associé - Mme FREICHE-LEGROS Valérie, Praticien hospitalier - Mme MAUREY-GUENEC Christelle, Maître de conférences DISCIPLINE : URGENCE SOINS INTENSIFS - Mme STEBLAJ Barbara, Praticien Hospitalier DISCIPLINE : NOUVEAUX ANIMAUX DE COMPAGNIE - M. PIGNON Charly, Praticien hospitalier UNITE DE MEDECINE DE L’ELEVAGE ET DU SPORT - Mme CLERO Delphine, Maître de conférences contractuel - M. FONTBONNE Alain, Maître de conférences - M. GRANDJEAN Dominique, Professeur * - Mme MAENHOUDT Cindy, Praticien hospitalier - M. NUDELMANN Nicolas, Maître de conférences DEPARTEMENT DES PRODUCTIONS ANIMALES ET DE LA SANTE PUBLIQUE (DPASP) Chef du département : M. MILLEMANN Yves, Professeur - Adjoint : Mme DUFOUR Barbara, Professeur UNITE D’HYGIENE QUALITE ET SECURITE DES ALIMENTS - M. AUGUSTIN Jean-Christophe, Professeur - M. BOLNOT François, Maître de conférences * - M. CARLIER Vincent, Professeur UNITE DE REPRODUCTION ANIMALE - Mme CONSTANT Fabienne, Maître de conférences* - M. DESBOIS Christophe, Maître de conférences (rattaché au DEPEC) - Mme MASSE-MOREL Gaëlle, Maître de conférences contractuel - M. MAUFFRE Vincent, Assistant d’enseignement et de recherche contractuel - Mme EL BAY Sarah, Praticien hospitalier UNITE DES MALADIES CONTAGIEUSES - Mme DUFOUR Barbara, Professeur* - Mme HADDAD/HOANG-XUAN Nadia, Professeur - Mme PRAUD Anne, Maître de conférences - Mme RIVIERE Julie, Maître de conférences contractuel UNITE DE PATHOLOGIE DES ANIMAUX DE PRODUCTION - M. ADJOU Karim, Maître de conférences * - M. BELBIS Guillaume, Assistant d’enseignement et de recherche contractuel - M. MILLEMANN Yves, Professeur - Mme RAVARY-PLUMIOEN Bérangère, Maître de conférences - Mme ROUANNE Sophie, Praticien hospitalier UNITE DE ZOOTECHNIE, ECONOMIE RURALE - M. ARNE Pascal, Maître de conférences - M. BOSSE Philippe, Professeur* - Mme DE PAULA REIS Alline, Maître de conférences contractuel - Mme GRIMARD-BALLIF Bénédicte, Professeur - Mme LEROY-BARASSIN Isabelle, Maître de conférences - M. PONTER Andrew, Professeur - Mme WOLGUST Valérie, Praticien hospitalier DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PHARMACEUTIQUES (DSBP) Chef du département : M. CHATEAU Henry, Professeur - Adjoint : Mme PILOT-STORCK Fanny, Maître de conférences UNITE D’ANATOMIE DES ANIMAUX DOMESTIQUES - M. CHATEAU Henry, Professeur* - Mme CREVIER-DENOIX Nathalie, Professeur - M. DEGUEURCE Christophe, Professeur - Mme ROBERT Céline, Maître de conférences UNITE D’HISTOLOGIE, ANATOMIE PATHOLOGIQUE - Mme CORDONNIER-LEFORT Nathalie, Maître de conférences* - M. FONTAINE Jean-Jacques, Professeur - Mme LALOY Eve, Maître de conférences contractuel - M. REYES GOMEZ Edouard, Maître de conférences UNITE DE BACTERIOGOLIE, IMMUNOLOGIE, VIROLOGIE - M. BOULOUIS Henri-Jean, Professeur* - Mme LE PODER Sophie, Maître de conférences - Mme LE ROUX Delphine, Maître de conférences - Mme QUINTIN-COLONNA Françoise, Professeur UNITE DE MANAGEMENT, COMMUNICATION, OUTILS SCIENTIFIQUES - Mme CONAN Muriel, Professeur certifié (Anglais) - M. DESQUILBET Loïc, Maître de conférences (Biostatistiques, épidémiologie)* - Mme FOURNEL Christelle, Maître de conférences contractuel (Gestion et management) UNITE DE BIOCHIMIE - M. BELLIER Sylvain, Maître de conférences* - Mme LAGRANGE Isabelle, Praticien hospitalier - M. MICHAUX Jean-Michel, Maître de conférences UNITE DE PHARMACIE ET TOXICOLOGIE - Mme ENRIQUEZ Brigitte, Professeur - M. PERROT Sébastien, Maître de conférences - M. TISSIER Renaud, Professeur* DISCIPLINE : EDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE - M. PHILIPS Pascal, Professeur certifié UNITE DE PHYSIOLOGIE ET THERAPEUTIQUE - Mme COMBRISSON Hélène, Professeur - Mme PILOT-STORCK Fanny, Maître de conférences - M. TIRET Laurent, Professeur * DISCIPLINE : ETHOLOGIE - Mme GILBERT Caroline, Maître de conférences UNITE DE GENETIQUE MEDICALE ET MOLECULAIRE - Mme ABITBOL Marie, Maître de conférences - M. PANTHIER Jean-Jacques, Professeur* * responsable d’ unité REMERCIEMENTS À Madame Henry, Professeur à la faculté de Médecine de CRETEIL, Pour m’avoir fait l’honneur d’accepter la présidence de mon jury de thèse, Sincères remerciements. À Monsieur Perrot, Enseignant chercheur en Phamacologie Toxicologie à l’ENVA, Pour avoir accepté de diriger ma thèse, pour son soutien lors de ma décision de prolonger mon travail sur le terrain, pour sa relecture et ses conseils avisés ainsi que pour m’avoir accompagné tout au long de cette étude, Sincères remerciements. À Madame Dufour, Enseignant chercheur en Maladies Contagieuses à l’ENVA, Pour avoir soutenu ce projet du début à la fin, pour son enthousiasme et sa détermination à faire voyager les étudiants vétérinaires, pour son regard critique, ses conseils avisés et son implication personnelle et professionnelle dans cette thèse et dans les projets de développement de manière plus générale, Sincères remerciements. À Monsieur Petit, Docteur vétérinaire à Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières, Pour avoir été à l’initiative de ce projet, pour m’avoir accompagné dans mes démarches sur le terrain et après mon retour en France, pour sa compréhension, sa disponibilité et sa patience et pour avoir accepté de faire partie de mon jury de thèse, Sincères remerciements. À Monsieur Min, Coordinateur national au Cambodge d’Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières, Pour m’avoir accueilli dans ce magnifique pays, pour m’avoir encadré pendant ce projet et m’avoir permis de m’intégrer à l’équipe d’AVSF Cambodia, Sincères remerciements. À toute l’équipe d’AVSF Cambodia, de Heifer Cambodia et à Nannta, Pour leur accueil, leur disponibilité, leurs compétences professionnelles et leurs qualités humaines, pour toutes ces heures de moto, d’entretiens et de traduction, à eux qui ont fait de ce projet professionnel une expérience humaine inoubliable, Sincères remerciements. 1 « Only after the last tree has been cut down, Only after the last river has been poisoned, Only after the last fish has been caught, Only then will you find that money cannot be eaten. » Proverbe Amérindien À Mon Daddy, ce grand père que tout le monde rêve d’avoir mais qui est le mien, Qui m’a transmis sa passion pour la faune et la flore, Que j’admire tant et qui m’inspire jour après jour. Dans le cadre de cette étude, la totalité des données collectées est propriété exclusive du peuple khmer, car elle provient directement de l’accumulation des connaissances collectives, commune, durant des siècles, par ce peuple indigène. Les résultats de cette étude sont la propriété de l’association Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières. 1 TABLE DES MATIÈRES Index des figures Index des tableaux Index des annexes Liste des abréviations Introduction 5 6 8 11 13 PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU CONTEXTE DE L'ETUDE 15 1. Le cambodge 1.1 Géographie 1.1.1 Généralités 1.1.2 Topographie et hydrographie 1.1.3 Climat et végétation 1.2 Population 1.3 Contexte politique et économique 17 17 17 17 18 20 20 2. Histoire du peuple khmer 2.1. Origine de la civilisation khmer (avant le IXème siècle ap. J-C). 2.2. La puissance du royaume et de la culture khmer (IXème- XIIIème siècle) 2.3. De la chute de l’empire khmer à l’indépendance du Cambodge (1210-1953) 2.4. Le régime de Pol Pot et la période rouge du Cambodge (1968-1979) 2.5. Le Cambodge moderne (de 1979 à nos jours) 21 21 22 22 23 24 3. Religion et medecine traditionelle au sein du peuple khmer 3.1. Religion 3.2. Superstitions 3.3. La médecine traditionnelle 3.3.1. Importance de la médecine traditionnelle dans la culture khmère. 3.3.2. Causes naturelles et surnaturelles des maladies 3.3.3. Les différentes doctrines 3.3.4. Les tradipraticiens 3.3.5. La démarche diagnostic 24 24 25 25 25 26 26 27 28 4. Agriculture et élevage au cambodge 4.1. Importance de l’agriculture dans l’économie cambodgienne 4.2. Les productions animales 4.2.1. L’élevage avicole 4.2.2. L’élevage de bovinés 4.2.3. L’élevage porcin 4.3. Enjeux actuels et problématiques de l’élevage au Cambodge 4.3.1. L’agriculture comme moyen de lutte contre la pauvreté 4.3.2. Répondre à une augmentation croissante de la demande 4.3.3. Une mutation et une intensification aux nombreuses limites 28 28 29 29 29 31 32 32 32 32 1 5. La sante animale au cambodge 5.1. Contexte sanitaire et acteurs de la santé animale 5.2. Le médicament vétérinaire au Cambodge 5.2.1. Cadre légal 5.2.2. Approvisionnement 5.2.3. Qualité du médicament 5.2.4. Usage du médicament 5.2.5. Focus sur l’utilisation des antibiotiques 5.3. La médecine traditionnelle vétérinaire au Cambodge 33 33 33 33 34 34 34 35 36 6. L’ethnopharmacognosie vétérinaire: une science multidisciplinaire en plein essor 6.1. Définition de l’ethnopharmacognosie 6.2. Historique 6.3. Application à la science vétérinaire 6.3.1. Définition de la science ethnovétérinaire 6.3.2. Histoire et objectifs de la médecine ethnovétérinaire (Cornillet, 2012) 6.4. Démarche d’ethnopharmacognosie véterinaire 36 36 37 37 37 37 38 7. Présentation du projet d’éthnopharmacognosie vétérinaire au Cambodge et des différents organismes y participant. 7.1. Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (www.avsf.org) 7.1.1. Présentation générale de l’association 7.1.2. Présentation de AVSF Cambodia 7.2. Heifer international (www.heifer.org) 7.2.1. Présentation générale de l’association 7.2.2. Présentation de Heifer Cambodia 7.3. Contexte de l’étude 38 38 38 39 39 39 39 40 DEUXIEME PARTIE : ÉTUDE PERSONNELLE : ETHNOPHARMACOGNOSIE VÉTÉRINAIRE EN ÉLEVAGE AVICOLE, BOVINÉ ET PORCIN AU CAMBODGE 43 1. 2. Matériel et méthode 1.1 Objectifs de l’étude, méthodologie générale et résultats attendus 1.2 Travail d’enquête auprès des familles paysannes 1.2.1 Préparation du travail 1.2.2 Choix du cadre de l’enquête 1.2.3 Déroulement des entretiens 1.3 Identification des plantes 1.4 Classement des plantes recensées sur le terrain en fonction de leur potentiel médicinal et validation de leur utilisation traditionnelle 1.4.1 L’état de conservation 1.4.2 Le fondement culturel 1.4.3 Les propriétés pharmacologiques 1.4.4 Analyse combinatoire et classement des plantes résultant Résultats 45 45 46 46 46 47 47 48 48 49 49 50 52 2 2.1. Analyse des remèdes recensés sur le terrain 2.1.1. Répartition géographique 2.1.2. Répartition entre espèces concernées 2.1.3. Les différents modes d’administration et préparation des remèdes 2.2. Classement des plantes recensées sur le terrain en fonction de leur potentiel médicinal 2.3. Maladies rencontrées et remèdes traditionnels associés 2.3.1. Dans les élevages de bovinés 2.3.1.1. La malnutrition 2.3.1.2. La fièvre aphteuse 2.3.1.3. La septicémie hémorragique: 2.3.1.4. Diarrhées 2.3.1.5. Météorisation 2.3.1.6. Parasites externes et autres maladies 2.3.2. Dans les élevages avicoles 2.3.2.1. Maladie de Newcastle 2.3.2.2. Variole aviaire 2.3.2.3. Choléra aviaire 2.3.2.4. Coryza aviaire 2.3.2.5. Autres maladies touchant l’appareil respiratoire 2.3.2.6. Maladies infectieuses diverses 2.3.2.7. Ascaridose 2.3.2.8. Ecto parasites 2.3.3. Dans les élevages porcins 2.3.3.1. Fièvre aphteuse 2.3.3.2. La constipation 2.3.3.3. La diarrhée 2.3.3.4. La fièvre 2.3.3.5. Les parasites internes 3. 52 52 54 54 56 57 57 57 58 61 62 64 65 66 67 69 71 72 74 75 78 79 81 82 83 83 84 85 DISCUSSION 85 3.1. Analyse des résultats 85 3.1.1. Analyse générale 85 3.1.2. Analyse par type d’élevage 87 3.1.2.1. Élevage boviné 87 3.1.2.2. Élevage avicole 88 3.1.2.3. Élevage porcin 89 3.1.3. Analyse comparée 89 3.1.3.1. Des plantes représentatives d’un type d’élevage? Des résultats à analyser avec précaution. 89 3.1.3.2. Des remèdes en adéquation avec une médecine caractéristique du type d’élevage 90 3.1.3.3. De l’importance du traitement des maladies infectieuses 90 3.1.3.4. Une valorisation de la médecine traditionnelle avicole par des essais cliniques sur animaux de production 90 3.1.4. Les raisons de l’usage ou de l’abandon des remèdes traditionnels 91 3 3.2. Limites de la démarche d’ethnopharmacognosie et difficultés rencontrées sur le terrain 3.2.1. Difficultés temporelles 3.2.2. Difficultés liées à la barrière de la langue 3.2.3. Difficulté du diagnostic précis des affections 3.2.4. Difficultés d’identification des plantes 3.2.5. La validation des remèdes traditionnels: limites et validité de la démarche 3.3. Médecine moderne vs médecine traditionnelle : enjeux actuels en sciences vétérinaires 3.3.1. Les avantages des pratiques ethnovétérinaires comparées à la médecine conventionnelle 3.3.2. Les limites de la médecine traditionnelle en comparaison à la médecine moderne dans les pays en voie de développement CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE ANNEXES 91 91 92 93 93 94 95 95 97 99 101 105 4 INDEX DES FIGURES Figure 1 : Carte générale du Cambodge 17 Figure 2 : Carte topographie et hydrographique du Cambodge 18 Figure 3 : Zonage agro-écologique du Cambodge 20 Figure 4 : Exemple de poulailler traditionnel 29 Figures 5 et 6: : Exemples d’élevage bubalin et bovin 31 Figure 7 : Exemple d’élevage porcin 31 Figure 8 : Classement des plantes en fonction de leur état de conservation 48 Figure 9 : Classement des plantes en fonction du fondement culturel. 49 Figure 10 : Classement des plantes en fonction des propriétés pharmacologiques. 50 Figure 11 : Représentation du classement de valorisation des plantes médicinales 52 Figure 12 : Répartition des entretiens dans les huit provinces concernées par le projet 53 Figure 13 : Répartition des recettes dans les huit provinces concernées par le projet 53 Figure 14 : Exemple de macération aqueuse en élevage avicole 55 Figure 15 : Exemple de teinture mère 55 Figure 16 : Cambodgienne réalisant un cataplasme 55 Figure 17 : Classement des plantes recensées en fonction de leur potentiel médicinal 56 Figures 18 et 19 : Conditions favorables pour le développement d’agents pathogènes dans les villages Cambodgiens et marché de canards au Cambodge 67 5 INDEX DES TABLEAUX Tableau 1 : Causes de réforme en élevage bovin et bubalin au Cambodge. 30 Tableau 2 : Répartition des remèdes traditionnels en fonction des espèces de destination. 54 Tableau 3 : Plantes utilisées lors d’amaigrissement des bovinés. 58 Tableau 4 : Recensement des plantes utilisées dans le traitement de la fièvre aphteuse en fonction de leur fréquence d’utilisation. 59 Tableau 5 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans le traitement de la fièvre aphteuse. 60 Tableau 6 : Recensement des plantes utilisées dans le traitement de la septicémie hémorragique en fonction de leur fréquence d’utilisation. 61 Tableau 7 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans le traitement de la septicémie hémorragique. 62 Tableau 8 : Recensement des plantes utilisées dans le traitement de la diarrhée en fonction de leur fréquence d’utilisation. 63 Tableau 9 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans le traitement de la diarrhée. 64 Tableau 10 : Recensement des plantes utilisées dans le traitement de la métorisation en fonction de leur fréquence d’utilisation. 65 Tableau 11 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans le traitement de la météorisation. 65 Tableau 12 : Recensement des plantes utilisées dans le traitement des maladies diverses des bovinés en fonction de leur fréquence d’utilisation. 65 Tableau 13 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans le traitement des maladies diverses des bovinés. 66 Tableau 14 : Recensement des plantes utilisées dans la prévention de la maladie de Newcastle en fonction de leur fréquence d’utilisation. 68 Tableau 15 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans la prévention de la maladie de Newcastle. 68 Tableau 16 : Recensement des plantes utilisées dans la prévention de la variole aviaire en fonction de leur fréquence d’utilisation. 70 Tableau 17 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans la prévention de la grippe aviaire. 70 Tableau 18 : Recensement des plantes utilisées dans la prévention du choléra aviaire en fonction de leur fréquence d’utilisation. 71 Tableau 19 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans la prévention du choléra aviaire. 72 Tableau 20 : Recensement des plantes utilisées dans la prévention du coryza aviaire en fonction de leur fréquence d’utilisation. 72 Tableau 21 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans la prévention du coryza aviaire. 73 Tableau 22 : Recensement des plantes utilisées dans la prévention des maladies respiratoires en fonction de leur fréquence d’utilisation. 74 Tableau 23 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans la prévention des maladies respiratoires. 75 6 Tableau 24 : Recensement des plantes utilisées dans la prévention des maladies infectieuses diverses en fonction de leur fréquence d’utilisation. 75 Tableau 25 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans la prévention des maladies infectieuses diverses. 76 Tableau 26 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants en tant que vermifuge en élevage avicole. 79 Tableau 27: Recensement des plantes utilisées en tant que vermifuge en fonction de leur fréquence d’utilisation. 79 Tableau 28 : Recensement des plantes utilisées en tant qu’anti parasitaire externe et insecticide en fonction de leur fréquence d’utilisation 80 Tableau 29 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants en tant qu’antiparasitaire externe et insecticide. 80 Tableau 30 : Recensement des plantes utiliséees dans le traitement de la fièvre aphteuse en fonction de leur fréquence d’utilisation. 81 Tableau 31 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans le traitement de la fièvre aphteuse. 82 Tableau 32 : Plante utilisée lors de constipation chez les porcins. 83 Tableau 33 : Plante utilisée dans le traitement des diarrhées. 84 Tableau 34 : Remède traditionnel validé lors de diarrhées chez les porcins. 84 Tableau 35 : Plante utilisée en cas de fièvre chez les porcins. 84 Tableau 36 : Remède traditionnel validé en cas de fièvre chez les porcins. 84 Tableau 37 : Plante utilisée en tant que vermifuge en élevage porcin. 85 Tableau 38 : Remède validé en tant que vermifuge en élevage porcin. 86 7 INDEX DES ANNEXES Annexe 1: Questionnaire type utilisé lors des entretiens 97 Annexe 2: Noms scientifiques, vernaculaires en anglais et français, famille, groupe et numéro de page des monographies des plantes recensées et identifiées sur le terrain Annexe 3: Monographies des 72 plantes recensées et identifiées Plante 1 : AGANONERION POLYMORPHUM Spire Plante 2 : ALLIUM SATIVUM Plante 3 : ALOCASIA MACRORRHIZOS (L.) G Don. Plante 4 : ALPINIA GALANGA (L.) WILLD Plante 5 : ANACARDIUM OCCIDENTALE L. Plante 6 : ANTIDESMA GHAESEMBILLA GAERTN Plante 7 : ARCHIDENDRON CLYPEARIA (JACK) I.C. NIELSEN Plante 8 : ARECA CATECHU Plante 9 : AZADIRACHTA INDICA A. JUSS. Plante 10 : BAMBUSA VULGARIS SCHRAD. Plante 11 : BARRINGTONIA ACUTANGULA (L.) GAERTH Plante 12 : BOMBAX CEIBA L. Plante 13 : BORASSUS FLABELLIFER L. Plante 14 : BRUCEA JAVANICA L.MERR Plante 15 : CAESALPINIA SAPPAN LINN. Plante 16 : CALAMUS SALICIFOLIUS Plante 17 : CAPSICUM ANNUUM L. Plante 18 : CAREYA ARBOREA ROXB. Plante 19 : CARICA PAPAYA L. Plante 20 : CASSIA FISTULA Linn Plante 21 : CAYRATIA TRIFOLIA (L.) DOMIN Plante 22 : CEIBA PENTANDRA (L). GAERTN Plante 23 : CHEILOCOSTUS SPECIOSUS (J.KÖNIG) C.D. SPECHT Plante 24 : CITRUS AURANTIIFOLIA (CHRISTM.) SWINGLE Plante 25 : CLEOME VISCOLA L Plante 26 : COLEUS AMBOINCIUS LOUR Plante 27 : CRATOXYLUM COCHINCHINESE Plante 28 : CYMBOPOGON CITRATUS (DC). STAPF Plante 29 : DALBERGIA NIGRESCENS KURZ Plante 30 : DATURA METEL L (SYN DATURA FASTUOSA L) Plante 31 : DILLENIA OVATA WALL. EX HOOK.F. & THOMSON Plante 32 : DIALIUM COCHINCHINENSE PIERRE 8 99 103 103 104 110 113 116 121 123 124 127 133 135 138 141 144 147 149 150 153 156 160 164 166 168 173 176 179 182 184 188 189 192 194 Plante 33 : DIOSCOREA HISPIDA DENNST. Plante 34 : DIPTEROCARPUS INTRICATUS DYER Plante 35 : DIPTEROCARPUS OBTUSIFOLIUS TEIJSM. EX MIQ Plante 36 : EUPHORBIA TIRUCALLI L. Plante 37 : GMELINA ASIATICA L. Plante 38 : HYMENODICTYON EXCELSUM (ROXB.)WALL. Plante 39 : HELIOTROPIUM INDICUM L. Plante 40 : HOYA KERRII CRAIB Plante 41 : IPOMOEA AQUATICA FORSSK Plante 42 : IPOMOEA BATATAS LAM Plante 43 : JATROPHA CURCAS L Plante 44 : LEUCAENA LEUCOCEPHALA (LAM.) DE WIT Plante 45 : LIMNOPHILA GEOFFRAYI BONATI Plante 46 : LITSEA GLUTINOSA (LOUR) C.B.ROB. Plante 47 : MANGIFERA DUPERREANA PIERRE Plante 48 : LUDWIGIA ADSCENDENS (L.) H.HARA Plante 49 : MARSILEA QUADRIFOLIA L. Plante 50 : MAZUS JAPONICUS (THUNB.) KUNTZE Plante 51 : MELALEUCA CAJUPUTI POWELL Plante 52 : MESUA FERREA L. Plante 53 : MIMOSA PUDICA L. Plante 54 : NEPTUNIA OLERACEA LOUR Plante 55 : MUSA BALBISIANA COLLA Plante 56 : NICOTIANA TABACUM Plante 57 : OCINUM GRATISSIMUML. Plante 58 : OCIMUM TENUIFLORUM L Plante 59 : OROXYLUM INDICUM L. KURTZ Plante 60 : PASSIFLORA FOETIDA L. Plante 61 : PHYLLANTHUS ACIDUS (L.) SKEELS Plante 62 : PIPER NIGRUM L Plante 63 : SHOREA OBTUSA WALL. Plante 64 : PSIDIUM GUAJAVA L Plante 65 : SINDORA SIAMENSIS MIQ. Plante 66 : SYZYGIUM CUMINI (L.) SKEELS Plante 67 : TAMARINDUS INDICA L. Plante 68 : TERMINALIA CORTICOSA PIERRE EX LANESS Plante 69 : TINOSPORA CRISPA (L.) HOOK F.& THOMSON Plante 71 : XYLIA XYLOCARPA (ROXB.) TAUB Plante 70 : ZIZIPHUS MAURITIANA LAM Plante 72 : ZINGIBER OFFICINALE ROSCOE 9 195 197 198 199 202 205 207 210 211 214 218 222 226 228 231 232 234 236 237 240 243 246 248 250 254 257 263 266 268 271 275 276 280 281 284 288 289 292 294 298 10 LISTE DES ABRÉVIATIONS AVSF : Agronomes et Vétérinaires sans Frontières CICDA: Centre International de Coopération pour le Développement Agricole CPP : Parti du peuple Cambodgien DAHP : Département de Santé et Productions animals FAO: Food and agriculture organization of the United Nations` FSTA - Food Science and Technology Abstracts MAFF : Ministère de l’Agriculture de la Sylviculture et de la Pêche PIB: Produit intérieur brut UICN: Union Internationale pour la Conservation de la Nature VAHW :Village Animal Health Workers 11 12 INTRODUCTION Dans de nombreuses régions de la planète, des hommes et des femmes font appel à leur savoir traditionnel et ancestral pour soigner leurs animaux. Ces pratiques à base de plantes médicinales reposent sur des centaines d’anénes de croyances et d’observations et sont bien antérieures au dévelopement de la médecine vétérinaire moderne dite conventionnelle. Ces connaissances, ces croyances et ces pratiques concernant la santé animale sont regroupées sous le terme de médecine ethnovétérinaire. Ce savoir concernant la médecine vétérinaire traditionnel, l’usage des plantes et leurs propriétés médicinal est transmis de génération en génération, le plus souvent par voie orale. Cependant, ce savoir a tendance à disparaitre à cause de l’apparition et de l’adoption de la médecine conventionnelle considérée parfois comme plus efficace, au détriment de la médecine traditionnelle. Ce changement, accompagné d’une diminution de la population dans les zones rurales, est un véritable danger pour la transmission de ces pratiques ancestrales encore peu documentées. Depuis les années 1980 pourtant, une attention croissante est portée au savoir et aux pratiques ethnovétérinaires. Il est de plus en plus reconnu que ces pratiques ont une véritable valeur thérapeutique et qu’il est nécessaire de les documenter avant qu’elles ne soient oubliées. De nombreuses études, rapports et ateliers ont été réalisés, soulignant l’intêret de sauvegarder ce patrimoine, ce potentiel de connaissances alternatives à la médecine d’élevage conventionnelle issue des pays développés. En plein coeur de l’Indochine, au Cambodge, de nombreux éleveurs ont encore recours à la médecine traditionnelle pour soigner leurs animaux. D’un passé culturel complexe et d’une flore variée résulte une pharmacopée traditionnelle khmère riche et diversifiée, encore utilisée de nos jours par la majorité des Cambodgiens. Pourtant, ce savoir a souffert pendant le régime politique des khmers rouges et est de nos jours en compétition avec des médicaments de synthèse à faible coût en provenance des pays voisins. Par ailleurs, l’élevage cambodgien, bien que quasi exclusivement familial et paysan, doit aujourd’hui répondre à une augmentation de la demande en produits d’origine animale et à de nombreuses mutations liées notamment à la modernisation de l’agriculture et à l’ouverture du pays sur le marché international. C’est dans ce contexte que l’association Agronomes et Vétérinaires Sans Frontière présente au Cambodge depuis 1991, décide de mettre en place une étude visant à revaloriser ces pratiques traditionnelles vétérinaires. Cette étude a pour but d’éviter la perte de ces connaissances en recueillant auprès des éleveurs les remèdes traditionnels utilisés et de classer les remèdes et les plantes en fonction de leur potentiel médicinal pour pouvoir promouvoir ces pratiques à l’échelle de l’ensemble des familles bénéficiaires de AVSF. Dans une première partie, nous présenterons le contexte de l’étude: le Cambodge, la population khmère, ses croyances et sa médecine traditionnelle ainsi que les caractéristiques de l’élevage et de la santé animale dans ce pays d’Asie du Sud Est. Dans une deuxième partie, nous détaillerons l’étude personnelle mise en place pendant une durée de stage totale de 24 semaines. Nous aborderons la méthodologie utilisée puis présenterons les résultats obtenus. Enfin, nous analyserons ces résultats avant de discuter des limites et de l’intérêt de l’étude et de la médecine traditionnelle de manière plus globale. 13 14 PREMIÈRE PARTIE: PRÉSENTATION DU CONTEXTE DE L’ÉTUDE 15 16 1. LE CAMBODGE 1.1 Géographie 1.1.1 Généralités Le Cambodge est un pays d’Asie du Sud-Est situé dans la péninsule indochinoise. Il est entouré par la Thaïlande au Nord-Ouest, le Laos au Nord-Est, le Vietnam à l’Est et possède une ouverture maritime qui donne sur le golfe de Thaïlande au Sud-Ouest. Sa superficie est de 181 040 km2 et la capitale du pays, Phnom Penh, est située au ud du Cambodge. Le pays est divisé en 24 provinces administratives depuis décembre 2008, elles-même divisées en districts et municipalités (Agora, 2012). Figure 1 : Carte générale du Cambodge (Source : United Nations maps) 1.1.2 Topographie et hydrographie Le Cambodge est constitué à 75% d’une plaine centrale de basse altitude. Elle s’articule autour de deux éléments géographiques majeurs : le Mékong, fleuve qui traverse le Cambodge du Nord au Sud et qui se termine dans le delta du Mékong à la frontière vietnamienne, et le Tonlé Sap, lac situé au Nord-Est du pays qui se déverse ou se remplit dans le Mékong en fonction de la saison. Cette plaine aux reliefs accidentés est délimitée par plusieurs chaînons montagneux : au nord, le chaîne des monts Dang s’élève de manière assez abrupte jusqu’à son point culminant à 671 mètres. Au Sud-Ouest, la chaîne des Cardamones s’élève jusqu’à 1813 mètres et s’étend au sud par la chaîne de l’éléphant qui 17 culmine à 1079 mètres. L’Est est constitué de plateaux et de plaines transitionnelles (altitude moyenne de 200 mètres), recouverts de forêts tropicales (Agora, 2012). Figure 2 : Carte topographie et hydrographique du Cambodge (Source : lexilogos) 1.1.3 Climat et végétation (Leti et al. , 2011) Le Cambodge a un climat tropical dominé par la mousson qui provoque deux saisons : une saison sèche, qui dure de novembre à avril, et une saison humide, dite « des pluies », de mai à octobre. Les températures sont assez constantes sur l’année (25 degrés en moyenne la journée) mais peuvent chuter jusqu’à 21 degrés en moyenne en janvier. La température maximale moyenne est de 35 degrés en avril, à la fin de la saison sèche. Les précipitations moyennes sont comprises entre 100 et 150 cm de pluie par an, dont 80% en saison des pluies. Elles s’accompagnent alors d’une humidité relative intense (plus de 90% la nuit). Le Cambodge est divisé en quatre zones agro-écologiques : la plaine du Tonlé Sap, la plaine du Mékong, les montagnes et plateaux, et la côte (Nang et al., 2014). Ces zones sont représentées dans la figure trois. Les plaines sont caractérisées par un paysage rural typique et une forte influence de l’homme sur le milieu : des immenses étendues de rizières, sur lesquelles se dressent des palmiers à sucre, constituent le paysage typique du Cambodge rural. Les cultures maraîchères et fruitières sont aussi très présentes autour des villages (manguiers, jaquiers, tamariniers, bananiers, papayers, cocotiers). Enfin, des plantes anthropophiles (dont la dissémination des grains de pollen est soumise à l’action et aux déplacements de l’homme) sont présentes dans les villages. Ce sont pour la plupart des arbrisseaux et arbustes. 18 La forêt est un élément très important du patrimoine national du Cambodge et occupe plus de 60% de la superficie du pays. On en distingue plusieurs types : - Les forêts claires décidues : ce sont des formations ligneuses ouvertes à feuilles caduques, c’est-à-dire des forêts constituées de plantes herbacées, mais également d’arbres et d’arbustes, dont les feuilles tombent chaque année de façon saisonnière (entre 10 et 40 % de la superficie). Ce sont principalement des forêts de plaine, que l’on retrouve donc dans diverses régions du Cambodge. Le sous-bois est constitué de nombreux petits arbres et arbustes. Les plantes à organes souterrains, pouvant vivre plusieurs années, constituent la grande partie de la flore herbacée de ces forêts. - Les forêts semi-denses décidues : on les retrouve dans les plaines à faible altitude, où la saison sèche est marquée. Le sous-bois est assez dense, et on y retrouve des petits palmiers et des bambous. La flore herbacée y est moins développée. - Les forêts denses sempervirentes : elles sont situées dans les zones montagneuses, où le climat est plus froid et plus humide. Elles sont caractérisées par la présence d’arbres dont le feuillage persiste toute l’année et peut atteindre jusqu’à 30 mètres, formant l’étage supérieur de la forêt ou canopée. Les nombreuses lianes et fougères font le lien entre les différents étages de la forêt. Sous la canopée, la flore est très diverse (palmiers, arbres et arbustes) mais les herbacées sont pauvres, faute de lumière. - Forêt inondée du Lac Tonlé Sap : tous les ans, un phénomène hydrologique unique au monde se produit sur le Tonlé Sap. Durant la saison des pluies, la mousson gonfle les eaux du Mékong qui vont alors se déverser dans le lac. À l’inverse, durant la saison sèche, ce sont les eaux du lac qui s’écoulent dans le Mékong. Ce sont ces formations particulières, capables de vivre dans des zones inondées plusieurs mois par an, que l’on appelle « forêts inondées ». Pour finir, le littoral cambodgien constitue une zone agro-écologique à part entière. Il est constitué de mangroves et de plages sablonneuses. Les mangroves sont des formations ligneuses caractéristiques des littoraux tropicaux. La flore de la mangrove cambodgienne est assez pauvre, elle est majoritairement composée d’arbres. Le long des plages, on peut retrouver plusieurs espèces arbustives et des cocotiers. La déforestation est l’un des problèmes actuels majeurs du pays. Les terres fertiles, autrefois recouvertes de forêts, sont aujourd’hui principalement exploitées pour la culture du caoutchouc (Hevea brasiliensis ll. Arg.), mais aussi de la noix de cajou (Anacardium occidentale L.). Le Sud-Est est quant à lui victime des cultures sur brûlis pratiquées par les populations tribales. En plus de l’agriculture, les Cambodgiens puisent de manière importante dans leur végétation à des fins alimentaires, médicales et utilitaires (Leti et al,. 2011). Afin de lutter contre le recul de la forêt, à cause des exploitations agricoles et commerciales, ainsi que des coupes illégales, le gouvernement a introduit des zones forestières protégées : parcs nationaux, sanctuaires d’animaux et bassins de captage des eaux protégées. 19 Figure 3 : Zonage agro-écologique du Cambodge (source : Nang et al., 2014) Légende : En bleu est représentée la côte, en vert la plaine ou delta du Mékong, en jaune la plaine du Tonlé Sap et en orange les zones de montagnes et plateaux. 1.2 Population Le Cambodge compte 15,4 millions d’habitants, ce qui fait de lui le 69ème pays le plus peuplé au monde. La population est assez homogène, avec 90 % d’habitants d’origine khmère parlant le langage khmer. Il existe cependant quelques minorités : Vietnamiens (5 %), Chinois (1 %), Cham et une trentaine de tribus des montagnes. Le bouddhisme est la religion d’Etat, pratiquée par 96 % de la population. Il existe une communauté musulmane (environ 2 %) et chrétienne (environ 1% de la population) (Agora, 2012). 1.3 Contexte politique et économique Le Cambodge est une monarchie constitutionnelle. Son roi actuel, Norodom Sihamoni, a été élu chef de l’État par un conseil du trône. Le premier ministre est quant à lui le chef du 20 gouvernement, c’est-à-dire chargé de l’exécutif. Depuis 1985, ce poste est occupé par Hun Sen, un ancien Khmer rouge désormais vice-président par le CPP, à savoir le parti du peuple cambodgien (parti nationaliste de gauche et social-démocrate actuellement au pouvoir). En 2013, la dernière élection de Hun Sen s’est déroulée dans un climat politique sous haute tension, les manifestations des opposants étant violemment réprimées et les résultats des votes, pour le moins douteux, étant contestés par beaucoup. Depuis la chute du régime des Khmers rouges en 1979, le Cambodge, théoriquement multipartiste, est dirigé par le CPP, aujourd’hui accusé de corruption et de non respect de la liberté d’expression. Le principal parti d’opposition, le parti du sauvetage national du Cambodge, est dirigé par Sam Rainsy. Après avoir été exilé du pays par Hun Sen à cause de différentes affaires politiques, ce dernier a été gracié par le roi en 2013 et est revenu au Cambodge pour lutter contre le CPP en place (Le Monde, 2013). Depuis son retour, le parti en place, et surtout le premier ministre, sont de plus en plus critiqués, accusés de corruption généralisée et d’avoir la mainmise sur tous les organes du pouvoir. Selon l’indice de perception de la corruption de Transparency International, le Cambodge serait classé 157ème sur 176 pays (Cambodia, Wikipedia). L’économie cambodgienne est quant à elle en pleine évolution. Encore dépendante de l’aide internationale, elle est considérée comme ayant la meilleure croissance de l’Asie du Sud-Est ces dernières années (autour de 7 % d’augmentation en moyenne depuis les années 2000). Elle repose principalement sur le secteur primaire avec un PIB reposant à environ 33% sur l’agriculture. La population est essentiellement rurale et l’agriculture emploie 68% de la population active du Cambodge. Le secteur secondaire est dominé par l’industrie du textile et la construction. Son augmentation est majoritairement due aux afflux d’investissements internationaux dans le pays (chinois pour la plupart). Pour finir, le secteur tertiaire est en plein essor grâce au développement du tourisme. Les temples d’Angkor, classés au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1992, représentent la principale attraction du pays. Cependant, le sursaut économique que connait le pays après le régime des Khmer rouges ne doit pas faire oublier qu’encore 31 % de la population se situe en dessous du seuil de pauvreté. Qui plus est, de nombreux Cambodgiens dépendent encore de l’agriculture et de la pêche. L’économie est par ailleurs encore très ralentie par la corruption, omniprésente au sein de la classe politique (Agora 2012, Wikipedia Cambodia). 2. Histoire du peuple khmer 2.1 Origine de la civilisation khmère (avant le IXème siècle ap. J-C). Malgré la présence de différentes minorités au Cambodge, l’étude restera focalisée sur le peuple khmer, sachant que l’ensemble des personnes interviewées pendant le projet étaient d’origine khmère. Le peuplement de l’actuel Cambodge est le reflet d’une origine préhistorique mal connue et d’une histoire diversifiée. Les premiers occupants seraient arrivés d’Australie il y a plus de 40 000 ans. Une deuxième vague de migration (les Môns), arrivée de la Chine du Sud vers 5000 ans av. J-C, a constitué le premier royaume du Cambodge. Il s’agissait du Fou-nan, situé sur la plaine du Mékong inférieur. La société était organisée autour du matriarcat et de l’animisme. Dès le 1er siècle ap. J-C, il semble que des commerçants et des marins, venus des rives du golfe du Bengale, aient importé la culture indienne. L’écriture sanskrite, l’hindouisme et surtout la conception indienne de la monarchie (« le concept du dieu roi ») 21 furent adoptés. Les rois Môns s’appelèrent alors les « rois de la montagne ». Le palais était assimilé à la montagne cosmique, le Mérou, qui servait de relai de communication entre le ciel et la terre. À partir du Vème siècle, le royaume du Fou-nan a été confronté à la révolte de l’un de ses vassaux, le royaume de Chenla, peuplé de Khmers et situé au Nord-Est de la Thaïlande actuelle. Les Khmers sont, au même titre que les Môns, « hindouisés ». Les rois khmers ont par la suite conquis et dominé le royaume du Fou-nan. Vers le milieu du VIIIème siècle, le Sud du royaume, qui contenait l’actuel Cambodge, a éclaté en plusieurs principautés rivales et s’est fait envahir par des pirates malaisiens. Les Khmers ont alors dû accepter la suzeraineté de Java. (Agora 2012, Localhistories, 2012). C’est un des princes khmers qui, après avoir reçu une éducation à Java (cette dernière information étant contestée par certains historiens de nos jours), est revenu se proclamer roi en 802. Il a réunifié les principautés khmères et réinstauré le culte du dieu roi. Peu d’informations sont disponibles sur le début de son règne et les premières gravures qui témoignent de l’expansion du royaume khmer, datent de 1053, soit 250 ans plus tard. La civilisation khmère, basée sur de gigantesques aménagements hydrauliques (permettant de cultiver la plaine du Mékong) et des constructions d’édifices à la gloire des dieux et des rois, prend alors son essor. Elle perdurera jusqu’au XIIIème siècle. (Meyer, 1971). 2.2 La puissance du royaume et de la culture khmère (IXème- XIIIème siècle) Ces quatre siècles ont été marqués par la domination du royaume khmer sur la péninsule indochinoise. Politiquement, elle se compose d’une succession de rois khmers, de conflits et de conspirations, entrecoupés de quelques moments de paix. Les guerres contre les royaumes voisins des Môns, Viets et Chams ont été incessantes afin d’assurer la sécurité du royaume et de repousser ses frontières toujours plus loin. Au XIIème siècle, les Khmers contrôlent un territoire beaucoup plus grand que le Cambodge actuel, à savoir une grande partie du Laos et de la Thaïlande actuels (Agora 2012). Le royaume khmer était célèbre pour ses constructions hydrauliques et ses multitudes de temples et de palais, construits en l’honneur des dieux et des rois. Ces constructions étaient rendues possibles grâce à la servitude du peuple et au respect du souverain. Les religions s’y sont également succédé : si l’hindouisme était la religion officielle lors de l’ascension au trône de Jayavarman II en 802, il fut ensuite remplacé à partir du XIIème siècle par le bouddhisme mahayana puis theravada. Les dieux hindous étaient fortement respectés, et en particulier Shiva, symbole de la protection de l’Empire. Les souverains kh mers étaient considérés comme les incarnations de ce dernier. Le temple le plus connu construit en l’honneur de divinités hindoues est Angkor Wat, le plus grand monument religieux au monde. (Agora 2012, AEFEK 2015). Le bouddhisme mahayana fit une courte apparition au XIIème siècle mais fut vite remplacé par le bouddhisme theravada, importé du Sri lanka. L’arrivée du bouddhisme serait peut être due à une lassitude de la population par rapport au culte du dieu roi et à une émancipation de ces derniers par rapport à une élite hindouiste. À partir du XIVème siècle, le bouddhisme devint un élément à part entière de la culture khmère. Mais ces religions ne se sont pas simplement succédé dans le temps, elles se sont mélangées pour en former une unique : un bouddhisme khmer dans lequel Shiva, dieu hindou, continue d’être adoré ainsi que d’anciens dieux, issus de l’animisme des premières populations.(Localhistories, 2012) 2.3 De la chute de l’empire khmer à l’indépendance du Cambodge (1210-1953) 22 Après la mort de Jayavarman VII aux alentours de 1210, le royaume khmer entame son déclin. La cause de sa chute est multifactorielle d’après les historiens. Tout d’abord de nombreux conflits internes fragilisent le royaume de l’intérieur. La seule véritable information que l’on ait à ce jour est l’arrêt en 1327 des constructions gigantesques dédiées aux rois et aux dieux qui nécessitaient la semi-servitude de milliers de gens à cause de l’ampleur des travaux. La défaillance du réseau hydraulique (qui permettait aux Khmers de se nourrir) est peut-être l’une des raisons qui ont entraîné la chute de l’empire, laissant la population à la merci des périodes de sécheresse et d’inondation.L’hypothèse d’une épidémie de peste noire est aussi actuellement en cours d’étude. Profitant de la faiblesse du royaume, des royaumes vassaux ont ainsi déclaré leur indépendance, et en 1351, la capitale Angkor tombe aux mains du royaume du Siam (la Thaïlande actuelle). Si celle-ci est reprise par les Khmers, le royaume finit tout de même finalement par définitivement tomber sous l’emprise des Siamois, qui en feront leur vassal. Le Cambodge devient alors un territoire pris au piège entre les Siamois et les Vietnamiens, deux grandes puissances qui se disputeront le royaume jusqu’à l’arrivée des Français en 1863.(Agora 2012 ; Cambodian tribunal monitor). C’est le roi du Cambodge Norodom lui-même qui sollicite la France pour établir un protectorat de peur de voir son pays divisé entre les deux puissances voisines. Le Cambodge fait ainsi partie, avec le Vietnam et le Laos, de l’Indochine française. La cohabitation avec les autorités françaises se déroule pacifiquement durant toute la durée du protectorat, à part lors d’une courte période où le Cambodge, poussé par le Japon, cherche à obtenir une indépendance que la France n’est pas prête à lui accorder. Le Cambodge reste en retrait de la guerre d’Indochine et obtient finalement son indépendance en octobre 1953. S’instaure alors une monarchie constitutionnelle dirigée par Norodom Sihanouk. Celle-ci est basée sur une politique de neutralité et de non alignement avec les États-Unis dans la guerre du Vietnam. 2.4 Le régime de Pol Pot et la période rouge du Cambodge (1968-1979) La politique de neutralité de Sihanouk ne plait pas à tout le monde et plusieurs opposants apparaissent : un parti de droite qui désapprouve la non-alliance avec les États-Unis et un groupement communiste, le Parti révolutionnaire du peuple khmer. Le terme de Khmers rouges, qui sera utilisé par la suite, n’est pas le nom officiel du parti mais est utilisé pour désigner le mouvement communiste cambodgien à travers le monde. À la tête du parti communiste siège Saloth Sâr, alias Pol Pot, un homme d’origine sino-khmère qui vient d’une famille de notables paysans. Parti en France pour ses études, il a rejoint le cercle du Parti communiste français avant de rentrer au Cambodge en 1953. Face à leur manque de moyens politiques, les Khmers rouges prennent le chemin de la guérilla en 1963 et fonde une organisation des plus secrètes. Janvier 1968 marque le début de l’insurrection des Khmers rouges qui prennent les armes et recrutent des milliers de villageois ainsi que des recrues venues d’Hanoï. En mars 1970, le parti de droite, avec à sa tête le général Lon Non, renverse le gouvernement en place pour instaurer une république qui durera jusqu’en 1975. Le Cambodge s’engage alors auprès des États-Unis dans la guerre du Vietnam. Pendant ce temps, grâce à l’aide du peuple nord-vietnamien, le mouvement communiste cambodgien prend de l’ampleur. En 1973, il contrôle 60% de la superficie du pays et 25% de la population. Les populations fuient les zones de combat pour se réfugier dans les villes et l’agriculture ainsi que l’élevage sont décimés. Le 17 avril 1975, après une offensive de 117 23 jours, les Khmers rouges entrent dans Phnom Penh après avoir pris le contrôle de tout le pays. Débute alors un régime de terreur contrôlé par l’« organisation suprême » Angkar, dirigée par le secrétaire général du parti, Pol Pot. Le nom officiel du nouvel État devient le Kampuchéa Démocratique. Les Khmers rouges ordonnent l’évacuation de toutes les villes, la destruction de toute trace de civilisation urbaine (industries, hôpitaux, écoles) et force l’ensemble de la population à un exode vers les campagnes. Chaque citoyen doit vouer allégeance à l’Angkar et travailler de force dans les champs pour la communauté. La propriété privée, la monnaie et le calendrier sont abolis. La moindre opposition à l’Angkar (parfois le simple fait de porter des lunettes, signe d’une éducation supérieure selon les dirigeants des Khmers rouges) est passible d’une exécution sommaire. Entre ces exécutions, la malnutrition, les travaux forcés et les maladies, on estime à 1,7 million le nombre de morts victimes du régime de Pol Pot en trois ans, ce qui équivaut à plus de 20% de la population cambodgienne de l’époque.(Cambodia tribunal monitor ; Meyer, 1971 ; AEFEK, 2015). 2.5 Le Cambodge moderne (de 1979 à nos jours) Dès 1975, les hostilités débutent entre les Khmers rouges et leurs voisins vietnamiens. Pol Pot a en effet des visées sur la province de la Cochinchine au sud du Vietnam, considérée comme le berceau historique des Cambodgiens. Il faut attendre fin 1978 pour que l’Armée populaire vietnamienne pénètre au Cambodge pour passer à l’offensive et prendre le contrôle du pays. Malgré la peur de retomber sous le joug de leur voisin vietnamien, l’offensive est accueillie avec soulagement par la population et de nombreuses personnes profitent de l’armée pour se réfugier au Vietnam. Le 11 janvier 1979, la République populaire du Cambodge est déclarée, avec à sa tête un Comité populaire révolutionnaire. L’armée vietnamienne restera au Cambodge jusqu’en 1989. En 1985, Hun Sen accède au poste de premier ministre, poste qu’il occupe toujours actuellement et Norodom Sihanouk redevient roi du Cambodge. (Agora, 2012 ; Le monde, 2015). Ces années de guerres incessantes, suivies par le règne sanglant des Khmers rouges, marquent profondément la société khmère actuelle. La plaie du régime de Pol Pot, dont le procès des dirigeants est toujours en cours, n’est toujours pas cicatrisée. Résultat, l’ensemble du peuple cambodgien aspire désormais à la paix et à un avenir serein. Cette haine de la violence se retrouve d’ailleurs au quotidien, où les comportements violents et excessifs sont très rapidement mal perçus. 3. Religion et médecine traditionelle au sein du peuple khmer 3.1 Religion Comme expliqué précédemment, le bouddhisme theravada est la religion officielle du Cambodge. Pourtant, l’animisme et les pratiques brahmaniques de l’hindouisme n’ont pas totalement disparu, se retrouvant d’ailleurs dans la pratique du bouddhisme. Contrairement au bouddhisme qui a une tradition écrite, les pratiques spirituelles et brahmaniques sont plus localisées et se transmettent de génération en génération par voie orale. La spiritualité et le respect de l’harmonie du cosmos sont des principes fondamentaux aux yeux des Khmers. (Agora, 2012). 24 3.2 Superstitions En plus d’avoir assimilé les différentes religions et croyances ci-dessus à leur vie quotidienne, les Khmers se montrent particulièrement superstitieux. La superstition est présente dans des domaines très variés comme le mariage, la grossesse des femmes ou encore les pratiques alimentaires. Les croyances du peuple khmer étant nombreuses et complexes, cette étude n’a pas la prétention de toutes les expliquer. En voici donc l’un des exemples les plus célèbres : la célébration de Pchum Ben. Pchum Ben est, après le nouvel an, la deuxième fête khmère la plus importante de l’année. Elle correspond à l’équivalent de la fête des morts chez les catholiques. Les Cambodgiens croient en la réincarnation de la plupart des créatures terrestres, mais croient aussi que certaines âmes restent prisonnières du monde des esprits à cause de leur mauvais karma. Pchum Ben correspond à quinze jours pendant lesquels Yama, le dieu des enfers, libère les âmes pour qu’elles puissent retrouver leurs parents, méditer et se repentir. Ces quinze jours de recueillement et de prières permettent d’exprimer gratitude et reconnaissance envers ses ancêtres. Ils se terminent par une célébration au temple dans laquelle chaque famille apporte du riz aux esprits, qu’ils bénissent puis offrent aux moines avant de partager les restes avec tous les croyants (Scheffer, 2014). 3.3 La médecine traditionnelle (Chhem, 2002, Cheng et al., 2007) 3.3.1 Importance de la médecine traditionnelle dans la culture khmère. Même si aucune enquête quantitative n’a été réalisée au Cambodge, la médecine traditionnelle est très populaire chez les Cambodgiens. Elle est d’ailleurs encore pratiquée et utilisée par une part importante de la population. Elle est le reflet d’une acceptation culturelle de longue date et d’un accès limité aux thérapies occidentales. En effet, entre 1975 et 1979, les Khmers rouges ont exterminé les médecins et fermé les écoles de médecine. Seulement 45 médecins formés à la médecine occidentale ont survécu au régime. D’après l’Organisation mondiale de la santé, le Cambodge est l’un des pays au monde avec le plus faible ratio médecin/patient (1/ 6 250 en 2006). L’accès aux médicaments et aux équipements médicaux modernes est très limité. De plus, les Cambodgiens évitent les visites chez le médecin ou dans les hôpitaux pour des raisons financières et techniques (notamment le temps de transport perdu sur le temps de travail). Beaucoup de Cambodgiens considèrent l’hôpital comme un endroit où les personnes viennent mourir. La chirurgie est elle aussi mal perçue car comme nous le décrirons plus tard, les Khmers croient en une âme divisée et répartie dans le corps. La chirurgie est ainsi considérée comme de la mutilation ou comme une perturbation de l’intégrité de l’âme. (Richman et al., 2010). La médecine traditionnelle est un savoir qui se transmet de génération en génération et qui reflète donc l’Histoire d’un peuple. L’Histoire du peuple khmer étant liée à celles des peuples de l’Asie du Sud-Est, sa médecine traditionnelle est influencée par celle de ses voisins. Certaines doctrines et croyances sont d’origine autochtone, mais d’autres proviennent de la médecine Ayurvédique (venant d’Inde), de la médecine bouddhique ou encore de la médecine chinoise. De cette histoire résulte une pharmacopée traditionnelle riche et variée et encore très largement utilisée par les Cambodgiens de nos jours. 25 3.3.2 Causes naturelles et surnaturelles des maladies L’environnement peut être source de maladie. Le climat, les saisons de l’année et les impuretés physiques peuvent en effet provoquer naturellement des maladies. Mais les Khmers conçoivent aussi les maladies comme « une punition à subir à cause d’une action immorale ou anti sociale ». Cette croyance est courante dans les populations d’Asie du SudEst. Au Cambodge, elle est confortée par les croyances animistes qui confèrent aux ancêtres et divers esprits le pouvoir magique de provoquer les maladies ou la mort. Les coupables de délits ou de crimes seront punis par « l’épreuve de la maladie ». Chaque esprit ou ancêtre possède une façon et une cible particulière pour frapper de sa maladie. Par exemple, le mday doeum est un esprit qui représente la vie antérieure et qui est donc la rivale de la mère biologique. Elle provoque des accès de fièvre et des convulsions chez le nourrisson. Dans les communautés rurales, l’esprit le plus populaire est le neak ta. C’est le génie majeur du village qui influe sur la vie des tous les villageois. Il est le plus souvent protecteur mais peut dans certains cas punir les individus qui commettent des actes contraires à sa volonté, en provoquant par exemple des douleurs abdominales ou de la fièvre. Les guérisseurs fabriquent des talismans pour protéger les villageois des esprits (notamment les enfants en bas âge). 3.3.3 Les différentes doctrines La doctrine des quatre éléments C’est un ensemble complexe qui incorpore des éléments de la médecine ayurvédique et bouddhique. Les quatre éléments sont l’eau, la terre, le feu et le vent. Parfois le chaud et le froid remplacent le feu et la terre. Comme la plupart des peuples en Asie, les Khmers perçoivent le vent comme l’élément déclencheur de maladies. Plusieurs classifications existent ainsi pour décrire les pathologies liées au vent. Certains guérisseurs évoquent l’existence de quatre vents (plus ou moins agitant et ayant chacun une nature différente) qui entraineraient des symptômes différents. Alors que d’autres classifient les pathologies liées au vent en fonction de leur journée d’apparition dans la semaine. Sept familles de vents sont ainsi identifiées (une pour chaque journée). C’est dans cette théorie que l’on retrouve les croyances astrologiques du peuple khmer. La doctrine des trois humeurs Cette théorie dérive de la médecine ayurvédique et attribue l’origine des maladies à la perturbation de trois humeurs : le vent, la bile et le mucus. Ici encore, c’est le vent qui perturbe le premier les deux autres humeurs et qui est à l’origine de la maladie. Ces humeurs peuvent être dérangées soit par des causes naturelles (saison, changement de climat) soit par un comportement exagéré d’après la doctrine bouddhique (accès de colère, activité sexuelle exagérée). La doctrine des dix-neuf âmes 26 Dans la croyance khmère, contrairement au concept de l’âme unique retrouvée chez les peuples européens, le corps est habité par dix-neuf âmes ou esprits vitaux. Cette croyance se retrouve chez de nombreux peuples primitifs dans le monde. Les âmes habitent le corps mais n’y sont pas confinées, pouvant ainsi s’évader (notamment lors du sommeil ou d’un voyage loin du village) et du coup être capturées par des sorciers ou des esprits malveillants. La maladie est ainsi causée par le départ d’une ou plusieurs âmes, sachant que moins il reste d’âmes dans le corps, plus la maladie est grave. Le départ de la dix-neuvième âme signifiant la mort de l’individu. La cérémonie « d’appel des esprits vitaux » réalisée par un guérisseur permet de guérir les maladies, sans faire appel à la médication. 3.3.4 Les tradipraticiens Il existe trois types de guérisseurs traditionnels : Les krou khmers Ce sont les médecins traditionnels au sein des villages. Ils font généralement partie de l’élite du village et sont respectés par l’ensemble des villageois. Ils sont classés en trois catégories : le krou meul comgnoeu (en français traduit krou lire la maladie) qui détermine la nature du mal, le krou mon akum (en français traduit krou récite des formules) qui maîtrise les formules pour soigner les maladies et le kru thnam (en français traduit krou remèdes) qui réalise les préparations pour soigner le malade. La pharmacopée khmère, très riche, recourt à de nombreux produits d’origine animale ou végétale (plantes entières, racines, feuilles, tiges, sève, scorpions, serpents…). Les préparations sont elles aussi très nombreuses (décoction, macération, emplâtre et onguent). Les kru thnam sont divisés en différentes catégories, en fonction de la cause traitée ou de la façon de soigner la maladie. Ainsi, chaque krou a sa propre spécialité. Les bonzes des pagodes Dans la religion bouddhiste, ils occupent la fonction de guides spirituels, d’éducateurs et de conseillers. Ils utilisent les écritures, les paroles sacrées, les bains d’eau et les bénédictions pour soulager les malades, leur faisant ainsi prendre conscience qu’ils ont en eux nécessaire pour pouvoir de surmonter leur maladie. Les médiums Appelés roup en khmer, ils utilisent des offrandes et des formules magiques pour communiquer avec les esprits et délivrer les malades de leurs maux. Les cérémonies organisées sont des moyens de se réconcilier avec les ancêtres et les esprits contrariés, à l’origine des maladies. Les médecins traditionnels chinois Ils sont plus présents dans le milieu urbain que rural. Ils proviennent de la minorité chinoise du Cambodge et utilisent la médecine chinoise (et parfois occidentale) pour soigner les malades. 27 3.3.5 La démarche diagnostique Pour diagnostiquer une maladie, les guérisseurs effectuent un examen clinique. Si celui-ci n’a rien donné ou si une maladie liée à une cause surnaturelle est suspectée, des méthodes de divination ou de prise de possession sont utilisées. Cette étape est réalisée par un médium. La divination peut alors être pratiquée, en utilisant des grains de riz ou des feuilles de bétel par exemple. Ces savoirs sont hérités de la culture primitive et ont été transmis de génération en génération, résistant aux croyances bouddhistes ou hindouistes. En effet, ces croyances permettent de gérer les maladies de la vie courante, contrairement aux deux religions qui soulagent sur le long terme (proposant des solutions qui dépassent une vie). Les villageois khmers aiment aussi beaucoup l’astrologie. Celle-ci dérive de l’astronomie indienne, à l’origine pratiquée à la cour d’Angkor pour soigner les rois de leurs maladies. Elle a ensuite été popularisée dans les villages en tant qu’astrologie. La date à laquelle débute la maladie est alors primordiale, puisqu’elle va déterminer quel esprit est à l’origine de la maladie. L’ensemble de ces croyances et médecines traditionnelles ont été transmises, conservées et remaniées pour répondre aux besoins des villageois au fil des années. Elles forment aujourd’hui le très riche système de médecine traditionnelle khmère. 4. Agriculture et élevage au cambodge 4.1 Importance de l’agriculture dans l’économie cambodgienne (Knips, 2004 ; Hang, 2009) Le Cambodge est un pays essentiellement rural avec 85% de la population vivant dans les communautés rurales et 80% de la population active employée par l’agriculture, la pêche et les activités forestières. L’agriculture est en majeure partie familiale et chaque foyer possède en moyenne 1,5 hectare. Elle est peu diversifiée au Cambodge et est basée essentiellement sur la riziculture qui représente 80% de la production agricole du pays et 85% des surfaces cultivées. La riziculture est encore dépendante de la mousson et est réalisée à 80 % pendant la saison des pluies. Les autres cultures concernent le maïs, le manioc, les patates douces, le haricot mung, les légumes et le sésame. Les cultures commerciales les plus répandues sont la canne à sucre, le coton et le tabac. L’hévéa est l’une des exportations les plus importantes au Cambodge. La pêche contribue à environ 10% du PIB et constitue un des produits majeurs de l’export du Cambodge. Les ressources halieutiques du pays sont largement exploitées avec de la pêche en mer, en eau douce et de l’aquaculture. L’élevage représente environ 5% du PIB du pays et est en constante évolution. Il est marqué par la prédominance de trois types d’élevage : l’élevage porcin, de volailles et de bovinés (bovins et bubalins). L’élevage est en grande majorité de type familial mais quelques sociétés privées se sont lancées dans l’élevage industriel, notamment de porcs et de volailles (ils représentent moins de 1% de l’élevage total). Les agriculteurs familiaux cambodgiens se caractérisent par une activité dite « mixte » dans laquelle culture et élevage sont étroitement liés. Ces exploitations traditionnelles utilisent en effet la force de travail du bétail pour travailler dans les rizières ainsi que le fumier pour fertiliser les sols. En échange, les résidus de culture et les terres en 28 jachère entre deux cycles de culture fournissent la ration des animaux. Les éleveurs les plus pauvres font souvent de l’élevage de volailles et possèdent un ou deux porcs, tandis que les agriculteurs plus riches ont généralement une paire de bovins ou bubalins. On estime actuellement le nombre de volailles à 23 millions, le cheptel bovin à 2,9 millions, le cheptel porcin à 2,1 millions et le cheptel bubalin à 0,6 millions de têtes (FAO, 2005). Quelques élevages ovins et caprins sont répertoriés mais ils restent encore anecdotiques. 4.2 Les productions animals La production animale est entièrement consommée dans le pays. Le Cambodge exporte uniquement quelques animaux vivants, surtout des porcs vers le Laos, mais globalement les échanges restent minimes. En revanche, le pays n’étant pas autosuffisant en production animale, 78% de la consommation domestique de lait et quelques autres produits animaux (essentiellement de la volaille) sont importés (FAO, 2005). 4.2.1 L’élevage avicole L’élevage avicole cambodgien est majoritairement constitué d’élevages de poules et de canards. Les élevages familiaux comptent en général une à trois poules pondeuses et leur descendance. Ces volailles sont vendues dans les marchés des villages et consommées localement (Potter et al., 2007). La production de viande est l’objectif principal de l’élevage familial de poules. Les œufs sont autoconsommés ou parfois vendus localement. Les animaux sont élevés de manière extensive, se déplaçant la journée dans le village à la recherche de nourriture et revenant le soir dans le poulailler (figure 4). Des restes de riz ou de nourriture commerciale complète sont ajoutés à la ration. À savoir que de nouveaux élevages intensifs avicoles se développent dans le pays, mais ils ne seront pas pris en compte dans notre étude. Figure 4 : Exemple de poulailler traditionnel (source V. Delesalle) 4.2.2 L’élevage de bovinés Les races locales de vaches sont les vaches Chinese yellow. Par la suite, deux vagues d’importations ont eu lieu dans le but d’augmenter génétiquement la masse musculaire des 29 animaux : la race Hariana (introduite en 1956) et la race Brahman (introduite en 1985). Ces deux races, toutes deux venues d’Inde, sont regroupées sous le nom de « types de zébus importés » (Introduced Bos Indicus type). Le buffle khmer est un buffle d’eau de variété « buffle des marais ». (Potter et al., 2007). La possession de bœufs ou de buffles mâles est intimement liée à l’utilisation de leur force de travail pour labourer les rizières. En 2007, la force de travail animale représentait 2/3 de la force totale de labour utilisée (Potter et al., 2007). Cette utilisation est toutefois en déclin à cause de la mécanisation du travail agricole et du manque d’initiatives pour améliorer les méthodes traditionnelles de labour des rizières. En 2007 toujours, on comptait seulement 7 élevages commerciaux de bovins de Brahman et aucun élevage commercial de buffles. Les causes de réforme les plus courantes en ce qui concerne les bovins sont répertoriées dans le tableau 1 (ci-dessous). Tableau 1 : Causes de réforme en élevage bovin et bubalin au Cambodge (source : adapté de Potter et al., 2007) Cause de réforme Nécessité financière Vieillesse Maladie Changement d’animal Prix du marché Total Bovins 39 28 24 7 2 100 Bubalins 40 30 23 5 2 100 Les buffles sont utilisés pour leur force de traction et sont donc rarement abattus avant l’âge de 12 ans ou plus. La viande de buffle n’étant pas très prisée des Cambodgiens, elle est souvent exportée au Vietnam. La force de travail est le premier produit issu de l’élevage familial de bovins ou bubalins, suivi des bouses, transformées en engrais pour fertiliser les champs. L’animal est ensuite abattu afin de vendre sa viande. Le lait des femelles n’est pas commercialisé. Le lait et les produits laitiers ne font en effet pas partie des repas traditionnels des Cambodgiens (Knips, 2004). La possession de bovinés au Cambodge est un signe de richesse et comme le montre le tableau 1, les animaux sont aussi élevés dans le but d’avoir une source d’argent supplémentaire en cas de nécessité ou d’imprévu. Le rationnement du bétail dépend des saisons : en saison sèche, les animaux pâturent sur des terres collectives alors qu’en saison humide, l’éleveur récolte des herbes spontanées pour nourrir ses bêtes. La ration est complétée avec des résidus de culture en fonction de la saison (pailles de riz, feuilles de maïs) et avec du son de riz en fonction de sa disponibilité. 30 Figures 5 et 6 : Exemples d’élevages bubalin et bovin (source V. Delesalle) 4.2.3 L’élevage porcin Au Cambodge, l’élevage porcin, le plus souvent saisonnier, dépend de la culture du riz. En effet, la demande en porcelets est plus importante après la récolte du riz, c’est-à-dire quand les dettes sont payées et l’argent gagné pour le reste de la saison. Le prix d’achat du porcelet étant moins élevé, les races locales sont privilégiées par rapport aux races importées. La viande étant particulièrement appréciée lors des cérémonies, la vente s’articule principalement autour des mariages et des cérémonies bouddhistes. Le porc est généralement vendu à un intermédiaire qui le vend ensuite dans des marchés de produits frais. Les élevages familiaux sont le plus souvent des engraisseurs qui achètent les porcelets à des fermes commerciales ou à des éleveurs naisseurs plus riches. Les élevages familiaux acquièrent en moyenne une à trois têtes par an, en fonction de la demande et de la production de riz. Au Cambodge, le son de riz étant l’aliment de base du porc, sa disponibilité détermine souvent la taille de l’élevage (Potter et al., 2007). Figure 7 : Exemple d’un élevage porcin (source V. Delesalle) 31 4.3 Enjeux actuels et problématiques de l’élevage au Cambodge. 4.3.1 L’agriculture comme moyen de lutte contre la pauvreté. D’après les statistiques, 90 % de la pauvreté serait concentrée dans les zones rurales et 75 % des pauvres seraient des actifs agricoles (Word Bank, 2010). Le développement du secteur agricole est donc une priorité pour le gouvernement royal du Cambodge. Augmenter la productivité, maîtriser les risques sanitaires, améliorer la sécurité alimentaire et sécuriser les revenus des actifs agricoles sont les objectifs du gouvernement actuel. Ces améliorations ont pour but final la réduction de la pauvreté sur le plan national. L’élevage fait partie intégrante de ces projets de développement car il représente en moyenne 20 % des revenus des actifs agricoles (ACIAR, 2011). 4.3.2 Répondre à une augmentation croissante de la demande. L’élevage cambodgien doit aujourd’hui répondre à une augmentation de la consommation en viande et en produits laitiers au niveau national. Cette augmentation de la demande est tout d’abord due à la croissance de la population mais aussi à un changement de régime alimentaire : la naissance d’une population de classe moyenne et l’augmentation du pouvoir d’achat au Cambodge ont entrainé une augmentation de la demande en viande rouge. De plus, si le Cambodge s’est renfermé sur lui-même à l’époque des Khmers rouges, le pays souhaite désormais miser sur le marché extérieur. Le gouvernement en place compte d’ailleurs augmenter les exportations de produits d’origine animale. La croissance démographique de la Chine est telle, que ses importations de viande augmentent chaque année. Le gouvernement Cambodgien souhaiterait ainsi concurrencer ses voisins, Thaïlande et Vietnam, dans le domaine. Dans cette optique, le principal enjeu de l’élevage reste de réduire le taux de maladies infectieuses (sévissant dans les troupeaux) afin de satisfaire la demande en viande de pays aux normes sanitaires plus exigeantes. La problématique est d’autant plus complexe que l’augmentation du nombre d’animaux et la mauvaise maitrise de leurs flux sont des facteurs de risque de transmission de maladies infectieuses (ACIAR, 2011). 4.3.3 Une mutation et une intensification aux limites nombreuses L’élevage de bovinés connaît actuellement une mutation importante. L’éleveur cambodgien essaye de passer de la traditionnelle paire de bœufs ou de buffles mâles, pour travailler dans les champs et fertiliser ses rizières, à une véritable production de viande pour répondre à la demande croissante en viande rouge. Ce changement est d’autant plus justifié que la mécanisation agricole et l’utilisation d’engrais chimiques diminuent l’importance de l’utilisation du bétail pour la culture du riz. Mais cette transition est lente et difficile à cause de nombreuses limites : faibles connaissances en matière de zootechnie et d’alimentation, importance des maladies infectieuses, maillage vétérinaire faible, éducation des éleveurs par rapport à un nouveau type d’élevage… Les élevages avicoles et porcins sont eux aussi en train d’évoluer. De même que pour la viande bovine, la consommation de volailles et de porcs augmente au niveau national et dans les pays voisins. La tendance va désormais à une intensification des élevages. Cette intensification se retrouve à deux niveaux : 32 - Un premier niveau commercial, notamment avec la création de poulaillers et de porcheries industrielles. La plupart des initiatives et des investissements de ce type sont d’ailleurs conduits par des compagnies étrangères, qui croient au futur potentiel de l’agriculture cambodgienne. - Puis un deuxième niveau familial, puisqu’une augmentation du nombre de volailles et de porcs élevés par chaque famille est aussi constatée. Les pertes d’animaux, qu’elles soient dues à de forts taux de mortalité lors d’épidémies de maladies infectieuses ou due à une mauvaise conduite d’élevage (logement, alimentation), sont un frein important à cette intensification (Potter et al., 2007). 5. La santé animale au Cambodge 5.1 Contexte sanitaire et acteurs de la santé animale La santé animale est gérée par le département de Santé et Production animale (DAHP) qui appartient au ministère de l’Agriculture, de la Sylviculture et de la Pêche (MAFF). Cette autorité est relayée par 24 offices provinciaux et 185 offices de districts. Ces organismes publics souffrent d’un manque de personnel compétent et d’un budget très limité. (Mob et al., 2014). Il existe un laboratoire vétérinaire national à Phnom Penh (dépendant de projets d’aide) et sept autres laboratoires provinciaux « de capacité et de qualité inconstantes » (Le Minor, 2011). Il n’existe pas de laboratoire vétérinaire privé. Il existe quelques cliniques vétérinaires mais elles sont situées dans les grosses agglomérations et ne concernent que les animaux de compagnie. Certains distributeurs d’aliments ou de médicaments emploient leurs propres vétérinaires ou para vétérinaires. À part ce cas particulier, les animaux sont soignés par les techniciens villageois appelés VAHW (Village Animal Health Workers). Ils sont en général payés partiellement par le secteur public. Ils forment un maillage important dans tout le pays (un VAHW par village soit près de 10 000). Il n’existe pas de formation de vétérinaire à proprement parlé. Les personnes ayant un master de santé et production animale ou de sciences animales (quatre ans dans une université d’agriculture) prennent la nomination de « vétérinaire ». Les VAHW ont été instaurés il y a vingt ans par l’ONG Agronomes et Vétérinaires sans Frontières (AVSF) pour lutter contre le manque de vétérinaires dans les zones rurales. Depuis, la formation est standardisée. Elle est dispensée par les offices des districts durant un mois et permet ainsi aux VAHW de diagnostiquer, soigner, vacciner et délivrer des médicaments. Il est important de savoir qu’il n’existe pas d’organe statutaire pour réguler la profession vétérinaire et qu’aucune compétence particulière est requises pour être VAHW, à part savoir lire et écrire (Le Minor, 2011). La santé animale est donc confiée à un ensemble de personnes avec des niveaux de qualification très variables. Le développement d’un service vétérinaire de qualité, propice à la surveillance et la réduction des maladies des animaux de production, est l’une des priorités du gouvernement actuel. (FAO, 2005) 5.2 Le médicament vétérinaire au Cambodge 5.2.1 Cadre légal Il n’existe pas de liste légale de médicaments vétérinaires, ni de liste officielle de substances 33 interdites en matière de médecine vétérinaire au Cambodge. Il existe bien une procédure légale d’enregistrement des médicaments pour toute personne voulant en vendre mais elle est rarement ou partiellement appliquée. Les laboratoires vétérinaires ne sont d’ailleurs pas en mesure de vérifier l’authenticité et la qualité des médicaments. De même, les procédures légales d’importation sont souvent contournées. La réglementation pour la vente et la commercialisation des médicaments n’est pas non plus appliquée. En pratique, n’importe qui peut ouvrir une pharmacie vétérinaire, les notices et emballages des médicaments sont en anglais ou en langue thaï mais ne sont pas traduits en khmer, le réfrigérateur obligatoire pour la conservation de certains vaccins n’est pas non plus toujours présent. Pour résumé, « le Cambodge souffre d’une insuffisance de dispositions réglementaires sur le médicament vétérinaire » (Le Minor, 2011). 5.2.2 Approvisionnement Il est très difficile d’avoir accès à des données précises sur le médicament vétérinaire au Cambodge, d’une part car son marché est très réduit, puis car la quasi-totalité en est illégale. On estime néanmoins que 80 à 90 % des médicaments vétérinaires proviendraient des importations vietnamiennes. On trouve aussi des médicaments d’origine asiatique et européenne. Comme l’ensemble du pays, le marché du médicament vétérinaire souffre d’une corruption généralisée (Le Minor, 2011). Les quelques élevages industriels s’alimentent en médicaments, le plus souvent de marques européennes, chez un fournisseur d’aliments ou de médicaments. Les élevages familiaux au contraire, se fournissent en médicaments de marques vietnamiennes car moins onéreuses au détaillant le plus proche, au marché ou auprès du VAHW (Le Minor, 2011). 5.2.3 Qualité du médicament Au regard de la corruption et de l’illégalité qui régissent le marché du médicament vétérinaire, de gros doutes peuvent subvenir quant à la qualité du médicament (même si aucune étude n’a encore été menée sur le sujet au Cambodge). L’importation des produits vietnamiens à bas prix reste problématique, sachant que l’éleveur cambodgien privilégie le faible coût du médicament par rapport à sa qualité. Le transport des médicaments est également un dilemme à part entière, notamment en ce qui concerne les vaccins. En effet, pour les vaccins non thermophiles, toute rupture de la chaine du froid peut altérer la qualité du produit. L’importation par la voie terrestre du Vietnam au Cambodge est donc une étape problématique. Le stockage des vaccins est tout aussi compliqué, dans un pays où peu de personnes sont équipées de réfrigérateurs et dans lequel les coupures d’électricité sont très fréquentes. Même les produits qui doivent se conserver à température ambiante peuvent être altérés car les températures avoisinent les trente degrés en saison sèche. En ce qui concerne la contrefaçon, certains VAHW rapportent des fabrications frauduleuses mais aucune enquête approfondie n’a encore été réalisée. La contrefaçon englobe la falsification du contenu, de la source mais également de la date d’expiration ou encore de la fabrication (Le Minor, 2011). 5.2.4 Usage du médicament Comme il n’existe pas de clinique vétérinaire spécialisée dans la médecine rurale et que, sur 34 le terrain, on retrouve de nombreuses personnes capables de délivrer le médicament vétérinaire, il est logique de s’interroger sur le bon usage du médicament. Le diagnostic est basé sur l’anamnèse et la description des symptômes par l’éleveur, le plus souvent ainsi sans examen clinique. Comment savoir alors si l’espèce ciblée, la pathologie ou le dosage sont respectés ? Les capacités d’examens complémentaires sont quasiment inexistantes au Cambodge. Les posologies ne sont pas toujours respectées, soit par soucis d’économie (surtout sur les animaux mourants pour lesquels les éleveurs hésitent à utiliser les doses prescrites) soit par manque d’implication ou de connaissances en matière de soins. Le non respect du dosage est également lié étiquettes, encore trop peu traduites en khmer (Le Minor, 2011). Des mauvaises pratiques de vaccination sont aussi très fréquemment rencontrées : des vaccins de piètre qualité, une chaine du froid affectée, des protocoles non respectés et des vaccins utilisés pendant les épidémies au lieu d’être utilisés en préventif, sont autant de raisons pour lesquelles un nombre important d’échecs de vaccination sont rencontrés. Les éleveurs qui ne sont pas éduqués au principe de vaccination et qui ratent une première campagne, perdent vite confiance en eux et y deviennent ensuite réticents. Lorsque la disponibilité en vaccins de qualité et leur bonne utilisation est limitée, les règles de biosécurité deviennent alors d’une importance capitale. (ACIAR, 2011) 5.2.5 Focus sur l’utilisation des antibiotiques À l’heure où l’utilisation des antibiotiques en médecine est pointée du doigt dans les pays développés, il n’est pas encore possible de disposer d’études concernant l’utilisation de ces derniers dans les pays d’Asie du Sud-Est. En effet, l’illégalité de la vente des antibiotiques et l’absence d’identification des animaux rendent toute traçabilité impossible. Ce qui est connu en revanche, c’est la fausse idée que se font les éleveurs de l’utilisation des antibiotiques. En effet, la plupart des éleveurs familiaux pensent que plus on utilise d’antibiotiques différents, plus le traitement sera efficace. Il n’est pas rare de voir des éleveurs utiliser plusieurs antibiotiques, parfois antagonistes et sans respecter les délais de traitement. En l’absence de contrôle et de réglementation, on peut aussi se poser des questions sur la teneur du taux d’antibiotiques dans les rations des élevages porcins et avicoles. Il en est de même pour l’utilisation des bêtas agonistes, interdits pour les animaux de consommation en Europe. La non-productivité des animaux et l’absence de réglementation sont les deux principales raisons de leur utilisation. Des études plus approfondies seraient nécessaires pour faire le point et quantifier le marché ainsi que l’utilisation de ces substances. Le Cambodge n’a pas encore les moyens nécessaires pour réaliser des tests sur la potentielle présence de résidus de médicaments vétérinaires dans les denrées animales. Enfin, le dernier point qui préoccupe actuellement la communauté internationale concerne le principe d’antibiorésistance. L’antibiorésistance est l’acquisition par les bactéries d’une capacité à se défendre face aux antibiotiques, mettant à mal les traitements en médecine vétérinaire et humaine. Elle est favorisée par la mauvaise utilisation des antibiotiques (excès ou non respect des posologies et des délais de traitement). Si aucune étude sur l’antibiorésistance n’a encore été réalisée au Cambodge, certaines effectuées chez son voisin, au Vietnam, peuvent être intéressantes. D’une part, car la majorité des médicaments utilisés au Cambodge vient du Vietnam et car les pratiques d’élevage se ressemblent beaucoup. « En 2008, 90 % des isolats de Campylobacter provenant de carcasses de poulets dans la province de Bac Ninh, se sont avérés résistants aux tétracyclines et 82 % aux 35 fluoroquinolones (Huong, 2010). En 2007, à Hanoi, 89,6 % des isolats d’E. coli identifiés sur de la viande de porc en vente étaient multirésistants aux antibiotiques (Chu Van Tuat, 2007). D’autres études ont montré la présence de salmonelles multirésistantes (Van, 2007 ; Ogasawara, 2008 ; Vo, 2006) » (Le Minor, 2011). 5.3 La médecine traditionnelle vétérinaire au Cambodge Il est difficile de trouver de la littérature concernant la médecine traditionnelle vétérinaire khmère. Lors de notre étude, nous avons pourtant pu constater qu’elle était encore très pratiquée dans les zones rurales. Pourtant, elle connaît le même sort que la médecine traditionnelle humaine et son savoir se perd au fil des générations. Le faible coût des médicaments vietnamiens et le désintérêt des nouvelles générations d’éleveurs pour la médecine ancestrale entrainent une diminution de son utilisation. 6. L’ethnopharmacognosie vétérinaire : une science multidisciplinaire en plein essor 6.1 Définition de l’ethnopharmacognosie D’après l’Académie nationale de Pharmacie, l’ethnopharmacognosie est un « domaine de recherche multidisciplinaire qui collecte et étudie les informations issues d’enquêtes et d’observations sur le terrain, afin de comparer et de vérifier expérimentalement le bienfondé des usages thérapeutiques traditionnels (médecines traditionnelles) en vigueur chez des populations variées. » L’ethnopharmacognosie est une branche importante de l’ethnopharmacologie. L’ethnopharmacolosie définie par la société française d’ethnopharmacologie , « est l’étude scientifique interdisciplinaire de l’ensemble des matières d’origine végétale, animale ou minérale, et des savoirs ou des pratiques s’y rattachant, mise en œuvre par les cultures traditionnelles pour modifier l’état des organismes vivants, à des fins thérapeutiques, curatives, préventives ou diagnostiques. » L’ethnopharmacognosie s’intéresse aux emplois traditionnels des matières premières naturelles, pour les étudier ensuite scientifiquement. L’objectif principal est de valider scientifiquement l’usage des remèdes traditionnels sans pour autant essayer d’isoler une molécule active. Cette dernière approche est plutôt celle des industriels qui cherchent à breveter de nouvelles molécules et principes actifs dans l’espoir d’en faire de nouveaux médicaments. L’approche d’ethnopharmacognosie permet de conforter l’usage d’un remède traditionnel et de le valoriser (Coquart, 2013). Un des principes fondamentaux de cette science repose sur le fait que l’utilisation par des générations successives d’une plante pour soigner une maladie est une indication de validité de son usage. Mais cette utilisation collective n’est pas suffisante pour démontrer l’efficacité d’un remède traditionnel. Des études scientifiques plus poussées sont ensuite nécessaires. L’ethnopharmacognosie fait donc appel à de nombreuses disciplines pour tenter de comprendre tous les aspects des usages thérapeutiques traditionnels. Anthropologie, ethnologie, linguistique, botanique, zoologie, chimie, biochimie et pharmacologie sont autant d’outils nécessaires à l’éthnopharmacognoste pour mener à bien son étude. 36 6.2 Historique (Bordet, 2010) L’ethnopharmacognosie est une discipline récente mise au point par Joseph Kerharo dans les années 1960. C’est durant une affectation au Niger en 1938, que ce pharmacien militaire parti à la découverte de la brousse, a rencontré des guérisseurs africains. Il se passionne alors pour l’étude des pharmacopées africaines traditionnelles. Lors d’un deuxième séjour en Afrique en 1962, Joseph Kerharo collabore avec l’anthropologue Louis Vincent Thomas pour étudier les rites des guérisseurs sénégalais. Professeur de pharmacognosie à cette époque, il décide de mettre en avant la dimension sociale de l’acte médical. Il rédige alors l’ouvrage La médecine et la pharmacopée des Diola de Basse Casamance, qui propose une nouvelle méthodologie pour analyser les remèdes traditionnels. Les bases de l’ethnopharmacognosie sont ainsi posées. 6.3 Application à la science vétérinaire 6.3.1 Définition de la science ethnovétérinaire La médecine ethnovétérinaire a été définie par Mc Corkle en 1995 comme « une étude globale et interdisciplinaire du savoir local et des compétences associées, des pratiques, croyances, praticiens et structures sociales relatives à la médecine et à l’élevage des animaux de rente ou de travail, toujours en vue d’un développement utile ou concret au sein de la production de bétail et des systèmes de moyen de subsistance, et dans le but ultime d’augmenter le bien être humain via l’augmentation des bénéfices tirés de l’élevage (traduction de l’auteur) ». Cornillet, 2012, définit une étude ethnovétérinaire plus simplement comme « l’étude des pratiques reliées à l’élevage et à la santé animale au sein d’une société humaine. » 6.3.2 Histoire et objectifs de la médecine ethnovétérinaire (Cornillet, 2012) C’est à partir des années 1980 que l’intérêt des acteurs de la santé animale se porte vers la science ethnovétérinaire. Ce sont tout d’abord des équipes scientifiques des pays développés qui publient sur le sujet, bientôt rejoints par des équipes issues des pays en voie de développement. L’enjeu est double : recenser les pratiques traditionnelles vétérinaires pour en laisser une trace écrite et les revaloriser avant qu’elles ne se perdent. En effet, ces pratiques sont souvent transmises de génération en génération par voie orale et les jeunes générations se désintéressent de plus en plus de ces savoirs ancestraux. De plus, avec l’avancée de la médecine moderne, les scientifiques ont pris conscience que le système de santé conventionnel dans les pays occidentaux n’était peut être pas toujours la solution la plus durable pour la santé animale dans les pays en voie de développement. La médecine vétérinaire traditionnelle représente donc une alternative à la médecine moderne dans les pays en voie de développement, où le maillage vétérinaire et l’accès aux soins des animaux peuvent être problématiques. Elle est de plus remise au goût du jour dans les pays développés, où une prise de conscience est en train de s’effectuer, au niveau du consommateur comme au niveau de l’éleveur. On assiste aujourd’hui à une demande émergente de produits alimentaires sains et d’un élevage respectueux de l’environnement. 37 6.4 Démarche d’ethnopharmacognosie véterinaire L’ethnopharmacognosie vétérinaire, bien que n’ayant pas de définition exacte, constitue donc une part importante de l’étude ethnovétérinaire. On pourrait la définir comme « la collecte et l’étude des remèdes vétérinaires traditionnels au sein d’une population, dans l’objectif de valider scientifiquement la pertinence des usages thérapeutiques traditionnels relatifs à l’élevage ». Cette approche multidisciplinaire se situe à la croisée de la médecine vétérinaire et de l’anthropologie. Elle consiste bien sûr en la collecte de remèdes traditionnels vétérinaires mais également en la compréhension du contexte socioculturel dans lequel ces remèdes sont utilisés (Coquart, 2013). Il faut en premier lieu ainsi apprendre à connaître la population étudiée avant de s’intéresser aux pratiques ethnovétérinaires en tant que telles. C’est-à-dire s’intéresser à l’histoire du peuple, à sa religion et ses traditions, à son mode de vie et à la relation qu’il entretient en règle générale avec les animaux et la nature, pour pouvoir se permettre d’essayer de comprendre par la suite leurs recettes et remèdes traditionnels. Puis dans un second temps, s’intéresser au contexte de l’élevage dans la zone, à l’importance de celui-ci pour les populations concernées ainsi que les enjeux et problématiques auxquels il doit faire face. C’est seulement après avoir effectué les deux premières étapes qu’il est possible de recueillir les remèdes traditionnels, en ayant un premier aperçu de leur utilisation au sein de la population. Les deux premières étapes se poursuivront tout le long de l’étude, en parallèle de la collecte d’informations concernant la médecine traditionnelle. L’étape suivante à valider scientifiquement les données recueillies. Il existe plusieurs façons de valider les recettes traditionnelles : efficacité perçue par les éleveurs, importance de leur utilisation sur le terrain, recherches bibliographiques, évaluations en laboratoire ou essais cliniques sur le terrain. La dernière étape de la démarche d’éthnopharmacognosie vétérinaire consiste à restituer le travail effectué aux éleveurs et acteurs de la santé animale au sein de la population. Cette étape de valorisation et d’immersion dans la communauté fait partie intégrante de la démarche. (Cornillet, 2012) 7. Présentation du projet d’éthnopharmacognosie vétérinaire au Cambodge et des différents organismes y participant. 7.1. Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (www.avsf.org) 7.1.1 Présentation générale de l’association Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières (AVSF) est une association française de solidarité internationale reconnue d’utilité publique qui agit depuis 1977 pour soutenir l’agriculture paysanne dans le monde. Elle est issue de la fusion en 2004 du Centre International de Coopération pour le Développement Agricole (CICDA) et de Vétérinaires Sans Frontières (VSF). Deux associations de solidarité internationale créées en 1977 et 1983. AVSF est présent dans vingt pays (en Asie, en Amérique centrale et du Sud, aux Caraïbes et en 38 Afrique) où elle y mène 75 projets de développement et d’aide aux agriculteurs locaux. L’association emploie 300 salariés, dont 85 % sont issus des pays où sont menés les projets. Ces projets sont réalisés par des professionnels de l’agriculture, de l’élevage et de la santé animale. Ils soutiennent les initiatives des communautés paysannes menacées par l’exclusion et la pauvreté, pour leur permettre d’obtenir de meilleures conditions de vie, mais aussi de gérer durablement les ressources naturelles dont elles dépendent. En participant ainsi au développement socio-économique de leur territoire, les familles ne souffrent plus de la faim et les paysans peuvent vivre de leur terre et de leurs troupeaux, tout en préservant leurs droits et leur environnement. Pour plus d’information, il est possible de consulter le site web de l’association. 7.1.2 Présentation de AVSF Cambodia AVSF est présent au Cambodge depuis 1991. Après un appui technique en élevage à l’Université Royale de l’Agriculture de Chamkar Dong, AVSF a formé le réseau de VAHW pour pallier un manque de services vétérinaires dans les villages : plus de 500 auxiliaires vétérinaires de santé animale ont été formés par AVSF et sont aujourd’hui reconnus par l’ État. Depuis 1997, AVSF Cambodia a diversifié sa coopération en apportant services et conseils aux familles paysannes génératrices de revenus : réparation des systèmes d’irrigation, installation de banques villageoises de riz, soutien à la production maraîchère et diffusion des techniques d’agro-écologie. AVSF soutien aussi le développement d’associations paysannes pour qu’elles prennent en charge les services utiles à leur village, comme la gestion autonome des banques de riz par exemple. De nombreuses formations à l’élevage et à la santé animale sont dispensées au sein des familles paysannes soutenues par AVSF. 7.2 Heifer international (www.heifer.org) 7.2.1 Présentation générale de l’association Heifer international est une association américaine de solidarité internationale créée par Dan West il y a plus de 70 ans. Son objectif est de travailler avec les communautés rurales pour faire reculer la pauvreté et la faim dans le monde. Heifer international est présent dans plus de trente pays à travers le monde et travaille en partenariat avec des associations non gouvernementales locales et internationales. Heifer responsabilise les familles paysannes en leur confiant des animaux à élever. Ces animaux représentent un revenu sûr et des produits agricoles (lait, œufs ou miel) qui peuvent être consommés ou vendus sur le marché. La devise de l’association et le cœur de ses actions est : « Transmettre le don ». Chaque famille recevant un animal d’élevage doit offrir la première femelle qui naît à une autre famille. La famille s’engage aussi à partager la formation d’éleveur qu’elle a reçue avec d’autres familles du village. Le but de ces projets est d’à terme permettre l’autonomie des éleveurs en leur fournissant les outils et les biens nécessaires. 7.2.2 Présentation de Heifer Cambodia 39 Par une approche globale de développement rural, Heifer Cambodia encourage les familles paysannes à s’impliquer dans le développement de leur communauté. Pour commencer, les familles reçoivent un ensemble de biens agricoles comme une vache laitière ou deux porcelets, des fourrages, des graines de légumes ou des pieds de manioc. Les familles sont ensuite formées à l’agriculture et à l’élevage dans le but d’augmenter leur productivité, d’avoir accès aux marchés et de pouvoir vivre de leurs activités. Des groupes d’entraide ainsi que des coopératives ont aussi été créées. 7.3 Contexte de l’étude Les pratiques ethnovétérinaires (ainsi que la médecine traditionnelle) ont toujours fait partie intégrante de l’élevage au Cambodge. Cependant, ce savoir ancestral a souffert de l’extermination d’une partie de la population (notamment des savants) et du bétail durant le régime des Khmers rouges. De plus, l’absence de transmission et le désintérêt des nouvelles générations d’éleveurs envers la médecine traditionnelle limitent la diffusion de cette dernière. Enfin, les importations de médicaments de synthèse à faible coût provenant du Vietnam expliquent également la diminution de l’utilisation des remèdes traditionnels pour soigner les animaux. Néanmoins, ces médicaments de synthèse, si bon marché soient-ils, sont souvent d’origine inconnue ou d’une qualité douteuse. Le manque de maillage vétérinaire d’une part, et la faible qualification de certains professionnels de la santé animale d’autre part, sont à l’origine d’une mauvaise utilisation de ces médicaments de synthèse : mauvais résultats sur la santé de l’animal, gestion peu écologique de l’élevage et risque pour la santé publique, sont autant de risques que court l’éleveur cambodgien lorsqu’il utilise les médicaments de synthèse à mauvais escient. L’augmentation de la population au Cambodge et son ouverture sur le marché internationale entrainent une augmentation de la demande en produits d’origine animale. Les élevages Cambodgiens répondent à cette demande en intensifiant leurs élevages et en augmentant le nombre d’animaux. Mais ces changements ne sont pas sans danger. Depuis une dizaine d’années le Cambodge a d’ailleurs vu de nombreuses épidémies de maladies infectieuses se propager au sein de ses élevages (grippe aviaire, fièvre aphteuse). C’est dans ce contexte de perte de savoir ancestral, confronté à une utilisation non raisonnée des médicaments de synthèse et à un élevage en pleine mutation, que des associations telles qu’AVSF ou Heifer international s’intéressent à la revalorisation des pratiques traditionnelles vétérinaires. Ces remèdes ont un véritable potentiel au niveau préventif, comme au niveau curatif. En effet, ils ont un faible prix de revient et une disponibilité importante : les produits d’origine végétale sont disponibles directement dans les jardins, aux abords des villages ou dans les forêts environnantes. De plus, ils sont gratuits et à la disposition des éleveurs. Ils sont de plus respectueux de l’environnement et de la santé publique. Cependant l’absence de références sérieuses ou d’études scientifiques à propos de leur efficacité réelle, freinent les vétérinaires, VAHW ou autres interlocuteurs des éleveurs (tels que Heifer international ou AVSF) à conseiller ces remèdes. 40 41 42 DEUXIEME PARTIE : ÉTUDE PERSONNELLE : ETHNOPHARMACOGNOSIE VÉTÉRINAIRE EN ÉLEVAGE AVICOLE, BOVINÉ ET PORCIN AU CAMBODGE 43 44 1. Matériel et méthode 1.1 Objectifs de l’étude, méthodologie générale et résultats attendus Les objectifs généraux de cette étude sont doubles : Premièrement éviter la perte de savoir en recueillant les remèdes traditionnels auprès des éleveurs pour laisser une trace écrite de ces recettes qui se transmettent généralement oralement de génération en génération. Ce savoir représente un patrimoine du peuple khmer qu’AVSF, dans une démarche de développement local et durable, aimerait préserver. Deuxièmement valoriser ce savoir traditionnel en santé animale pour ensuite le retourner aux éleveurs khmers. La médecine traditionnelle présente un réel intérêt dans les pays en voie de développement. En plus des avantages économiques et sanitaires développés plus haut (disponibilité, faible coût, respect de l’environnement), elle représente une véritable alternative à la médecine moderne dans un contexte d’élevage moins intensif. En effet, la médecine traditionnelle peut parfaitement répondre aux besoins d’un élevage aux performances moins productives que ce que nous pouvons connaître en Europe. Les objectifs spécifiques de cette étude sont les suivants : • Recenser les pratiques traditionnelles et les plantes médicinales utilisées en santé animale auprès des éleveurs khmers. • Rechercher dans la littérature scientifique les propriétés pharmacologiques des plantes recensées sur le terrain pour « valider » leur usage et participer au processus de revalorisation des remèdes traditionnels. • Classer les plantes en fonction de leur validation scientifique pour pouvoir conseiller aux éleveurs l’usage de plantes dont l’efficacité est connue et promouvoir les pratiques les plus intéressantes. • Diffuser les résultats de l’étude à tous les éleveurs soutenus par AVSF et Heifer Cambodia intéressés par la médecine traditionnelle vétérinaire. • Rechercher des pistes de développement pour la réalisation d’essais cliniques pour étudier l’efficacité de certaines plantes dans les conditions d’élevage du Cambodge. Les résultats attendus sont : d’une part la rédaction d’une thèse portant sur l’ethnopharmacognosie vétérinaire dans les élevages cambodgiens et qui présente le classement des plantes en fonction de leur potentiel médicinal; d’autre part la réalisation d’un fascicule de bonne utilisation des plantes médicinales à l’attention des éleveurs soutenus par AVSF et Heifer Cambodia. Ce fascicule sera traduit en anglais et en khmer et sera mis à la disposition des éleveurs intéressé ainsi qu’utilisé lors des formations des VAHW. La méthodologie choisie est celle réalisée lors de toute étude d’ethnopharmacognosie et qui a été présentée dans la première partie. Cette dernière est toutefois adaptée à l’élevage et à la médecine vétérinaire et se divise en plusieurs points : - Le travail d’enquête en lui même qui consiste en la collecte des pratiques traditionnelles vétérinaires et en l’identification des plantes recensées. 45 - Le travail de recherche bibliographique : tout d’abord recherche dans la bibliographie khmère puis dans la bibliographie scientifique internationale. - Le classement des plantes en fonction de leur potentiel médicinal. Cette méthode a été inspirée de celle développée par Fleuretin et Pelt en 1984. - La restitution des résultats auprès d’AVSF et Heifer et des éleveurs intéressés. 1.2 Travail d’enquête auprès des familles paysannes 1.2.1 Préparation du travail Le travail de terrain a été divisé en deux périodes entre juillet 2013 et décembre 2014. Une première période de trois semaines a été réalisée en juillet 2013 pour permettre de se familiariser avec les différents participants du projet, de comprendre le contexte de l’élevage et les problématiques et objectifs de l’étude. La deuxième période a duré cinq mois, de juin à novembre 2014 et a permis de mettre en place le protocole et de réaliser les interviews, l’identification des plantes et le travail de recherche bibliographique dans la littérature khmère. La préparation du travail d’enquête est une étape primordiale qu’il ne faut pas négliger sous peine d’entacher la qualité des interviews. Elle consiste en un travail de socialisation du projet aux éleveurs mais aussi aux partenaires de travail. Après s’être familiarisé avec le contexte de l’élevage, les relations entre VAHW et éleveurs et s’être rendu compte de la place de la médecine traditionnelle dans les soins aux animaux, il faut ensuite présenter et expliquer le projet aux communautés paysannes et aux VAHW. Le but de cette étape de socialisation est d’adapter le plus possible le projet aux besoins des éleveurs. Il faut garder en tête que ce sont eux les bénéficiaires premiers de cette étude. Cette étape permet aussi de gagner la confiance des éleveurs, parfois réticents à délivrer leur savoir ancestral. Il ne faut pas hésiter à bien prendre le temps d’expliquer les objectifs et limites de l’étude pour ne pas laisser de doutes quant à l’utilisation des données récoltées. Cette étape de socialisation a principalement été réalisée par les responsables terrain d’AVSF car il est préférable qu’elle soit faite par des professionnels présents sur la zone d’étude depuis longtemps, en qui les éleveurs ont confiance. 1.2.2 Choix du cadre de l’enquête Les provinces choisies sont celles dans lesquelles AVSF travaille et soutient les familles paysannes depuis plus de dix ans. Des liens de confiance unissent les éleveurs et les représentants d’AVSF, facilitant le travail d’enquête. Sur les dix provinces retenues, nous nous déplacerons dans neuf d’entre elles pour des questions de logistique. En ce qui concerne le choix des espèces étudiées, nous avons pris la décision d’étudier les quatre espèces d’intérêt pour AVSF et Heifer international et les plus représentées dans l’élevage cambodgien : Poules, bubalins, bovins et porcins. Les buffles et les bovins seront regroupés sous le terme de bovinés. Canards et chèvres ne seront pas étudiés. La sélection des personnes à rencontrer pour l’enquête a été réalisée par les équipes représentantes d’AVSF et de Heifer pendant la période entre les deux séjours. En même temps que le travail de socialisation, les « field officers » ont présélectionné les personnes utilisant la médecine traditionnelle pour soigner leurs animaux dans le but de réaliser les futurs entretiens. Il est ressorti de cette pré-étude qu’il n’existait pas de tradipraticien 46 vétérinaire spécialisé et même qu’aucune VAHW interrogée ne conseillait de plantes médicinales aux éleveurs. Seuls les éleveurs eux-mêmes utilisent la médecine traditionnelle sur leurs animaux, avant d’appeler le VAHW. Les équipes d’AVSF et Heifer ont donc présélectionné une trentaine d’éleveurs pratiquant la médecine traditionnelle dans les villages soutenus par AVSF et Heifer en vue de futurs entretiens. 1.2.3 Déroulement des entretiens Les entretiens sont réalisés à l’aide d’un traducteur et d’un représentant d’AVSF ou Heifer. Il est important d’avoir un représentant pour chaque entretien afin d’être accompagné par une personne connue de l’éleveur et en qui il a confiance. Les entretiens sont dirigés selon un mode semi-directif sur la base d’un questionnaire. La discussion est basée sur quelques questions ouvertes posées par l’interlocuteur, qui laisse ensuite la parole à l’éleveur. Le questionnaire est présent pour s’assurer qu’aucun point primordial n’ait été oublié pendant l’entrevue. Quatre points sont abordés durant chaque entretien : fonctionnement général de l’élevage, type de maladies rencontrées, remèdes traditionnels utilisés et discussion sur l’utilisation de la médecine traditionnelle. La première partie est nécessaire pour introduire l’étude et pour s’intéresser à l’élevage dans sa globalité: élevage plus ou moins intensif, densité d’animaux, interactions entre les différentes espèces et conduite d’élevage nous permettent de situer celui-ci par rapport à un contexte sanitaire précis. La deuxième partie concernant les maladies est primordiale car elle permet de comprendre les problématiques sanitaires de l’élevage et de savoir contre quels pathogènes les éleveurs tentent de lutter à l’aide de médecines traditionnelles ou modernes. En ce qui concerne les remèdes traditionnels utilisés, l’entretien est un peu plus dirigé pour être sûr de ne rien oublier : -composition (il est important de savoir si les plantes sont utilisées seules ou en association), - origine de la plante (sauvage ou cultivée), - partie de la plante utilisée (plante entière ou non), - formulation et conservation, - indication et posologie, - Origine du remède c’est-à-dire de qui l’éleveur tient cette recette. La dernière partie est quant à elle moins directive et permet de comprendre les motivations de l’éleveur à utiliser des remèdes traditionnels : avantages, inconvénients, critères de choix entre plantes médicinales ou médicaments de synthèse. En ce qui concerne la méthode d’interrogation, il est important de poser le plus de questions possibles et surtout de les reformuler si elles n’ont pas été comprises de la bonne manière. L’entretien ne doit pas non plus être trop direct et il faut laisser le temps à l’éleveur de répondre et de réfléchir avant de parler. Le questionnaire type utilisé est représenté en annexe 1. 1.3 Identification des plantes À chaque entrevue, un échantillon de la plante décrite par l’éleveur est collecté et pris en photo. Lorsque cela est possible, nous demandons à voir la plante dans son milieu naturel, pour permettre une meilleure identification à l’aide d’autres parties de la plante non 47 apportées par l’éleveur (fleurs, fruits ou tronc par exemple).L’identification de la plante est réalisée en grande majorité directement sur le terrain grâce à deux herbiers: Flore photographique du Cambodge de LETI M, HUL S, FOUCHÉ J-G et al. et Plantes utilisées au Cambodge de DY PHON P. Ces ouvrages ont été d’une aide précieuse car ils contiennent la traduction khmère, anglaise, française et le nom scientifique des plantes rencontrées ainsi qu’une petite monographie avec photographies. Les quelques plantes non identifiées sur le terrain ont été rapportées à Phnom Penh pour une identification plus poussée avec l’aide de l’ensemble des équipes d’AVSF. 1.4 Classement des plantes recensées sur le terrain en fonction de leur potentiel médicinal et validation de leur utilisation traditionnelle La méthode de classement des plantes médicinales utilisée dans cette étude est inspirée de celle de Fleurentin et Pelt rédigée en 1984 (Fleuretin et Pelt, 1984). Cette méthode vise à classer les plantes dont l’intérêt thérapeutique et économique est important pour le pays. Elle est ici adaptée à l’intérêt qu’ont les plantes médicinales pour les éleveurs soutenus par AVSF et Heifer. La méthode présentée dans cette étude est donc personnelle et n’est pas officielle. Elle résulte des choix de l’auteur pour tenter de classer les plantes recensées sur le terrain en fonction de leur potentiel médicinal et des différentes valorisations possibles de celles-ci. Le classement choisi pour différencier les plantes médicinales repose sur une association de trois critères : l’état de conservation, le fondement culturel et les propriétés pharmacologiques des espèces. 1.4.1 L’état de conservation Pour chaque espèce, son aire de distribution, son écologie et sa répartition géographique sont recherchées. 1 préoccupation géobotanique mineure Les espèces sont ensuite classées en différentes catégories en fonction de leur état de conservation (représentées dans la figure 8) Groupe 1 : Espèces classées préoccupation mineure. Groupe 2 : Espèces classées préoccupation majeure. 2 Facteurs de conservation Figure 8 : Classement des plantes en fonction de leur état de conservation Les plantes du groupe 1 sont des plantes qui peuvent être sauvages ou cultivées mais qui ne sont ni endémiques du Cambodge ni considérées comme menacées. Le groupe 2 se construit pas opposition au groupe 1 et est constitué d’espèces présentant une préoccupation géobotanique soit par leur caractère endémique du Cambodge, soit par leur état de conservation considéré comme menacé ou quasi-menacé. 48 En effet, une plante endémique du Cambodge est une plante qui a une aire de distribution limitée à celui-ci. Ce sont donc des plantes spécifiques du pays, ce qui les rend à la fois spéciales mais aussi plus vulnérables à l’extinction (aquaportail, 2015). Elles peuvent être conseillées aux éleveurs si elles sont largement répandues dans l’aire de distribution de l’espèce mais il faut informer l’éleveur du caractère endémique de celle-ci. En revanche, une espèce protégée ne peut être conseillée aux éleveurs si on veut les aiguiller vers une utilisation raisonnée et durable de ces plantes. Le statut « espèce menacée ou quasimenacée » est donné par la liste rouge de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Cette liste est l’inventaire le plus complet de l’état de conservation global des espèces végétales et animales (www.iucn.com). Il est donc nécessaire de prendre en compte les informations concernant l’écologie et l’aire de distribution des espèces dans une étude ethnobotanique responsable car elles peuvent représenter un frein à leur utilisation. 1.4.2 Le fondement culturel Pour chaque espèce de plante recensée, on recherche ses utilisations décrites en matière de médecine traditionnelle. Cette recherche est menée à la fois dans la littérature humaine et dans la littérature vétérinaire, khmère et internationale. Les espèces qui présentent une originalité culturelle vétérinaire sont celles dont aucune référence dans les pratiques traditionnelles vétérinaires n’a été trouvée. originalité culturelle 3 Facteurs culturels 4 5 Nous pouvons ainsi classer les espèces en plusieurs catégories: Groupe 3 : Espèces dont aucune référence vétérinaire ou humaine n’a été trouvée. Groupe 4 : Espèces dont aucune référence vétérinaire n’a été trouvée mais dont une/des utilisations à visée humaine ont été recensée(s). Groupe 5 : Espèces utilisées traditionnellement en médecine vétérinaire et humaine. Les espèces du groupe 3 présentent une originalité culturelle. Figure 9 : Classement des plantes en fonction du fondement culturel. 1.4.3 Les propriétés pharmacologiques Un recensement des travaux et publications sur les propriétés pharmacologiques de chaque espèce a été réalisé. Les recherches bibliographiques ont tout d’abord été réalisées dans la littérature khmère à l’institut français de Phnom Penh. Elles ont ensuite été menées en France dans les bases de données suivantes : PUBMED/MEDLINE, Science direct, CAB Abstracts, eBook Collection, Food Science Source, FSTA - Food Science and Technology Abstracts et GreenFILE. Par manque de temps, les connaissances chimiques concernant les plantes (chimiotaxonomie, principes actifs) ne seront pas abordées dans cette étude par peur de ne pouvoir être exhaustif. Lorsque des revues scientifiques récentes résumant les 49 propriétés pharmacologiques de certaines espèces ont été trouvées, elles ont été utilisées comme base pour la recherche des ces propriétés. Les propriétés non regroupées dans ces revues (soit plus récentes que les revues, soit non citées dans celles-ci) sont ensuite rajoutées à la monographie.On peut par la suite classer les espèces selon leurs propriétés pharmacologiques démontrées. 6 originalité pharmacologique 7 8 Facteurs pharmacologiques Groupe 6 : Espèces dont les propriétés pharmacologiques n’ont pas encore été étudiées à ce jour. Groupe 7 : Espèces dont certaines propriétés pharmacologiques ont fait l’objet de publications scientifiques. Groupe 8 : Espèces du groupe 7 dont certaines propriétés ont été testées dans des études cliniques sur les animaux d’élevage. On se focalisera sur les animaux de production d’intérêt pour cette étude, c’est-à-dire les bovinés, les volailles et les porcins. Les espèces du groupe 6 présentent une originalité pharmacologique. Figure 10 : Classement des plantes en fonction des propriétés pharmacologiques. 1.4.4 Analyse combinatoire et classement des plantes résultant L’analyse combinatoire des différentes originalités permet de définir plusieurs groupes de plantes classées en fonction de leur potentiel médicinal utilisable par les éleveurs cambodgiens. Ces combinaisons permettent aussi de différencier les groupes selon les possiblités de valorisation de ces plantes. Le groupe A - Définition: Il est constitué des espèces ayant l’originalité culturelle et pharmacologique et dont les espèces ne sont pas menacées. Ce sont donc des plantes encore complètement inconnues des pratiques ou études de médecine traditionnelle. Utilisation dans notre étude: On ne peut rien conclure de leur potentiel médicinal donc les espèces du groupe A ne seront pour l’instant pas conseillées aux éleveurs. Possibilité de valorisation ultérieure: Une étude fondamentale pourra être entreprise ultérieurement, c’est-à-dire des recensements de leur utilisation ainsi que des études in vitro, in vivo et des essais cliniques sur les propriétés chimiques et pharmacologiques pourront être menés. - Le groupe B : - Définition: Il est constitué des espèces non menacées ayant une originalité pharmacologique ; c’est-à-dire les espèces dont les propriétés pharmacologiques n’ont pas été étudiées ou peu étudiées (moins de trois études 50 - - recensées). En revanche, des références en matière d’utilisation traditionnelle ont été décrites. La tradition de leur utilisation au sein des communautés est une validation de leur potentiel médicinal. Utilisation dans notre étude: Les espèces du groupe B peuvent être conseillées aux éleveurs si leur utilisation décrite dans la littérature est en adéquation avec celle retrouvée sur le terrain. Possibilité de valorisation ultérieure: Des études chimiques et pharmacologiques sur les espèces de ce groupe pour explorer leurs propriétés pharmacologiques pourront être menées. Le groupe C : - Définition: Il se compose des plantes non menacées qui n’ont pas d’originalité culturelle et pharmacologique, c’est-à-dire qui sont déjà utilisées traditionnellement et dont les propriétés pharmacologiques sont documentées. Utilisation dans notre étude: Ces espèces peuvent être conseillées aux éleveurs car de nombreuses études et pratiques traditionnelles valident leur usage. Possibilité de valorisation ultérieure: Ces espèces pourraient faire l’objet d’un essai clinique sur les animaux de production d’intérêt (bovinés, porcins et volailles) dans les conditions d’élevage au Cambodge. Ce genre d’essai clinique permettrait de voir si les propriétés des plantes démontrées en laboratoire sont retrouvées en conditions de terrain. - Le groupe D : - Définition: Ce sont des plantes qui sont classées menacées ou quasi-menacées. Utilisation dans notre étude: Même si elles font l’objet de publications pharmacologiques ou qu’elles sont depuis longtemps utilisées pour le soin des animaux, nous ne les recommanderons pas aux éleveurs. En effet, le travail de valorisation de cette étude repose aussi sur le respect de la biodiversité. L’utilisation durable des plantes médicinales ne doit pas altérer la représentativité des espèces. Possibilité de valorisation ultérieure: Il est possible de rechercher des plantes du même genre ou de la même famille qui pourraient avoir les mêmes propriétés pharmacologiques utilisables en médecine traditionnelle mais qui ne sont pas menacées. - La figure 11 résume les différents groupes et leur combinaison. 51 Figure 11 : Représentation du classement de valorisation des plantes médicinales 2. Résultats 2.1 Analyse des remèdes recensés sur le terrain Trente-six entretiens ont été réalisés avec des éleveurs dans huit provinces du Cambodge. Dans ces entretiens, nous avons recensé 113 remèdes traditionnels vétérinaires utilisés dans le traitement et la prévention des maladies des volailles, bovinés et porcs. Ces remèdes sont composés de 80 plantes différentes, de six animaux (scorpion, serpent, centipède, fourmis, poissons et crabe) et de quelques autres produits divers (charbon, oeuf, plastique et fourmilière). 2.1.1 Répartition géographique La répartition des entretiens et des remèdes recensés en fonction des provinces est représentée dans les figures ci-dessous. 52 Figure 12: Répartition des entretiens dans les huit provinces concernées par le projet Figure 13 : Répartition des recettes dans les huit provinces concernées par le projet On peut remarquer que la province de Preah Vihear, au Nord du pays, est celle dans laquelle nous avons recensé le plus de remèdes traditionnels vétérinaires (30% du total des remèdes). À cette interrogation, les équipes terrain d’AVSF répondent que Preah Vihear est une province reculée, dont les voies de communication et de transport encore peu développées limitent l’accès aux villages. Y vivent donc des éleveurs moins sensibles au développement du marché du médicament vétérinaire et qui se reposent encore beaucoup sur la médecine traditionnelle pour soigner leurs animaux. 53 2.1.2 Répartition entre espèces concernées La répartition des remèdes en fonction des espèces de destination (poules, porcins et bovinés) est représentée dans le tableau suivant. Tableau 2: Répartition des remèdes traditionnels en fonction des espèces de destination Espèces Nombre de recettes % des recettes Volailles (élevage poules mixtes) 57 50,4 Bovinés 46 40,7 Porcs 10 8,9 Total 113 100 On remarque que plus de la moitié des recettes traditionnelles sont utilisées en élevage avicole. Les éleveurs justifient ces pratiques par le coût du médicament vétérinaire: s’il peut être justifié pour un animal de valeur comme une vache ou un buffle de travail, il l’est moins pour une volaille. Ils préfèrent utiliser des plantes médicinales voire perdre des animaux plutôt que de se procurer des médicaments de synthèse qu’ils trouvent souvent onéreux. En ce qui concerne l’élevage de bovinés, il faut remarquer que sur les 46 recettes recensées, 93% d’entres elles sont à destination des bovins, contre 7% pour les buffles. D’après les éleveurs, les buffles sont des animaux rustiques et moins sensibles aux maladies que les bovins. Pour finir, si la médecine traditionnelle semble moins présente en élevage porcin, c’est aussi le cas de la médecine moderne. En effet, lors des visites d’élevages porcins, la plupart des éleveurs décrivaient des animaux en bonne santé, qu’ils ne traitaient qu’occasionnellement. 2.1.3 Les différents modes d’administration et préparation des remèdes • La distribution de plantes fraîches dans la nourriture Elle est utilisée essentiellement en élevage avicole et en élevage porcin. La distribution est hebdomadaire et il faut s’assurer que les plantes soient bien fraîches. • Disposition des plantes fraîches dans le poulailler Ce mode d’administration est utilisé pour les plantes ayant un effet anti-parasitaire externe et insecticide. Les plantes doivent être cueillies bien fraîches et sont changées tous les quinze jours. Le sirop Le sirop est un mode de préparation dans lequel les plantes fraiches sont broyées puis laissées à macérer dans une grande quantité de sucre de palme. Ce sucre, à forte concentration, permet une meilleure conservation du remède. Le sirop est ensuite donné oralement ou mélangé dans l’eau de boisson des animaux. 54 • La macération aqueuse Il s’agit de découper en petits morceaux les parties de la plante voulues puis de les laisser macérer dans de l’eau froide (extraction aqueuse des principes actifs). En élevage avicole, la macération aqueuse est le mode d’administration le plus utilisé. Elle est réalisée directement dans l’abreuvoir avec l’eau de boisson des animaux. Dans ce cas-là, les plantes sont changées régulièrement, entre tous les deux à 15 jours. La macération aqueuse peut aussi être utilisée pour obtenir un jus que l’on peut appliquer sur les lésions cutanées. Elle est alors laissée une dizaine de jours à l’ombre à macérer avant d’être utilisée. Figure 14 : Exemple de macération aqueuse en élevage avicole • La teinture mère Les plantes fraîches sont découpées, puis placées dans de l’alcool de riz e laissées à macérer pendant 3 semaines à l’ombre (extraction alcoolique des principes actifs). Après avoir été filtrée, la teinture peut ensuite être utilisée pendant 2 à 3 mois. Ce mode de préparation est très souvent utilisé dans tous les types d’élevage. Elle est ensuite administrée oralement ou localement. Figure 15 : Exemple de teinture mère • Le jus de plantes broyées Les plantes sont broyées ensemble dans de l’eau, puis le jus est extrait. Il est ensuite utilisé par voie orale ou locale. Il ne se conserve pas et doit être utilisé directement après préparation. • Application locale et cataplasme Elle permet de soigner les blessures et les inflammations externes. Les plantes sont broyées puis appliquées localement sur les zones enflammées ou irritées. Elles peuvent être fixées pour en faire un cataplasme. Figure 16: Cambodgienne réalisant un cataplasme 55 • L’infusion Les plantes fraîches sont découpées en petits morceaux puis placées dans de l’eau bouillante pendant 5 à 6 minutes (extraction aqueuse). Le mélange est ensuite filtré et donné oralement. L’infusion ne se conserve pas et est utilisée directement après avoir été préparée. • La décoction Les plantes fraîches sont découpées, placées dans de l’eau froide, puis bouillies pendant 10 à 15 minutes (extraction aqueuse). Le mélange est ensuite filtré et utilisé par voie orale. C’est une méthode très souvent utilisée qui diffère de l’infusion car elle permet d’extraire des principes actifs contenus dans les écorces et les racines. En revanche, comme l’infusion elle ne peut pas être conservée et doit être utilisée directement après avoir été préparée. 2.2 Classement des plantes recensées sur le terrain en fonction de leur potentiel médicinal Sur les 80 plantes recensées, 72 ont fait l’objet d’une identification précise. Les huit plantes restantes n’ont pas pu être correctement identifiées et il a été décidé de ne pas les inclure dans l’étude. Chaque plante a ensuite fait l’objet d’une recherche bibliographique concernant les trois facteurs pris en compte pour le classement (facteur de conservation, culturel et pharmacologique). L’ensemble des 72 plantes identifiées, leur nom scientifique, noms d’usage en anglais et en français, ainsi que leur famille et leur groupe (A, B, C ou D), sont consultables en annexe 2. Le classement des plantes en fonction de leur groupe est représenté dans la figure ci-dessous. Figure 17: Classement des plantes recensées en fonction de leur potentiel médicinal Nombre de plantes dans chaque groupe 56 2.3 Maladies rencontrées et remèdes traditionnels associés Lors de la présentation d’une étude d’éthnopharmacognosie, l’auteur peut proposer ses résultats par l’abord des maladies ou par l’abord des plantes. En effet, il est possible soit de présenter chaque plante une par une en décrivant toutes ses propriétés ainsi que les affections pour lesquelles elle est utilisée, soit de décrire les maladies rencontrées sur le terrain et d’y associer chaque plante utilisée dans leur traitement. C’est cette dernière option qui est choisie dans notre étude. Elle nous permet ainsi de présenter succinctement les maladies d’importance dans les élevages cambodgiens et de valider, pour chaque maladie, les remèdes associés. Néanmoins, quiconque serait intéressé par l’ensemble des propriétés médicinales d’une plante peut se reporter en annexe 4 pour consulter les monographies. Cette partie a été réalisée avec l’aide de Monsieur Yves Froelick qui a mis à disposition de l’étude l’ensemble des documents concernant les principales maladies rencontrées en élevages avicole, boviné et porcin au Cambodge. Ces documents ont pu compléter les données récupérées lors des entretiens avec les éleveurs. Les maladies seront succinctement expliquées et présentées par ordre d’importance, mais le but de cette partie est plutôt de mettre en avant les spécificités de ces dernières liées aux élevages cambodgiens. Ne seront détaillées uniquement les maladies d’intérêt dans notre étude, c’est-à-dire celles décrites par les éleveurs lors des entrevues. À chaque maladie, seront associés deux tableaux. Le premier classe les plantes utilisées par les éleveurs pour traiter la maladie en fonction de leur fréquence d’utilisation. Le deuxième est une sélection des remèdes les plus intéressants validés par l’étude. Pour chaque plante validée par l’étude, la justification de sa validation est donnée. Lorsque la justification est en gras, cela signifie que la propriété pharmacologique a été démontrée non seulement en laboratoire mais aussi lors d’un essai clinique concernant l’espèce d’intêret. 2.3.1 Dans les élevages de bovinés 2.3.1.1 La malnutrition La nutrition a été identifiée comme la première contrainte à l’élevage de bovinés au Cambodge. En effet, pendant la saison des pluies, les rizières occupent toutes les terres de pâturage et les animaux sont réduits à pâturer des herbes spontanées sur le bord des routes, à valeur nutritive très faible. Lors de la saison de pâturage, les animaux se nourrissent essentiellement de chaume de riz (résidus de culture dans les rizières) et doivent parcourir de longue distance pour s’alimenter, dépensant parfois plus d’énergie que n’en apporte la chaume. De même pour la paille de riz conservée après la récolte qui a une digestibilité et un apport énergétique faibles (Mob et al., 2014 ; Potter et al., 2007). Les animaux sont sousnourris tout au long de l’année, amaigris et ont un système immunitaire affaibli. Le niveau de production, ainsi que les performances en matière de reproduction sont donc faibles. En matière de santé animale, la malnutrition accroit la sensibilité aux pathogènes environnants. C’est dans ce contexte particulier que les parasitoses digestives s’expriment ou que les épidémies de maladies infectieuses éclatent. D’après les éleveurs, la prévalence des maladies est plus importante en saison sèche. D’après Mob (2014), cette différence entre saison sèche et saison humide peut être expliquée en partie par le rôle du pâturage collectif dans la transmission des maladies infectieuses. 57 Le signe clinique principal de la malnutrition est le mauvais état corporel des animaux. Les éleveurs utilisent des plantes pour lutter contre l’amaigrissement des animaux. Le tableau 3 résumant les plantes utilisées lors de l’amaigrissement des animaux, sera donc placé dans ce paragraphe sur la malnutrition même si l’amaigrissement est souvent multifactoriel et peut être dû à une malnutrition, à des infections parasitaires ou des maladies infectieuses occurrentes. Tableau 3 : Plantes utilisées lors d’amaigrissement des bovinés Groupe Nom binomial C C D C Borassus flabellifer Linn Caesalpinia sappan Linn Calamus salicifolius Careya arborea roxb Nombre de fois nommée 3 1 1 1 Il n’y a pas de remèdes traditionnels validés par l’étude permettant de pallier la malnutrition des animaux. 2.3.1.2 La fièvre aphteuse La fièvre aphteuse est causée par un virus du genre Aphtovirus et de la famille des Picornaviridae. Elle affecte tous les animaux à doigts pairs (artiodactyles), sauvages comme domestiques. Les bovins et les bubalins y sont donc sensibles. Les animaux atteints présentent une hyperthermie, une anorexie et une salivation. Les deux derniers symptômes sont l’expression clinique des lésions de la fièvre aphteuse : des aphtes qui se transforment par la suite en ulcères au niveau de la bouche (lèvres, gencives et langue). Les ulcères peuvent aussi se retrouver sur les pieds, au niveau du bourrelet coronaire et de l’espace interdigital à l’origine de boiteries. Les trayons sont aussi le siège de vésicules. C’est une maladie à contagiosité extrême et incubation courte de quelques jours. Elle se transmet par contact direct, mais surtout indirect par transmission aérienne ou par l’intermédiaire des hommes (véhicules, chaussures…) Au Cambodge, la fièvre aphteuse est répandue et enzootique. Cette maladie, non réglementée dans le pays, est problématique à deux niveaux : Pour les échanges et le commerce des animaux vivants car sa contagiosité est intense, mais aussi à l’échelle de l’élevage lorsque les lésions situées sur les pieds empêchent l’animal de travailler dans les champs (Knips, 2004). Les impacts de la fièvre aphteuse, sa morbidité et sa mortalité sont souvent sous-estimés par les éleveurs Cambodgiens. Il y a les conséquences à court terme (impossibilité de travailler dans les champs) mais aussi à long terme avec un animal qui a des difficultés à manger et qui met du temps à regagner son poids pré-fièvre aphteuse. La vaccination n’est pas subventionnée par le gouvernement ni obligatoire et beaucoup d’éleveurs n’ont pas les moyens ou refusent de vacciner leurs animaux si les vaccins ne sont pas payés par un projet de développement ou de recherche. Le taux de vaccination sur l’ensemble du territoire était de 2,1% en 2011 (ACIAR, 2011). En raison de cette réticence, 58 les VAHW essaient d’insister sur les règles de biosécurité à appliquer lors d’une flambée de fièvre aphteuse : limitation des mouvements du bétail mais aussi des éleveurs, solutions alternatives au pâturage sur des terres communes, isolement des animaux malades, gestion lors d’abattage d’animaux infectés (vêtements à usage unique, isolement de l’abattage, brûler les produits issus de l’abattage non consommables par l’humain et ne pas les donner en nourriture aux cochons). Les tableaux 4 et 5 résument les plantes utilisées pour le traitement de la fièvre aphteuse classées en fonction de la fréquence de leur utilisation et les remèdes sélectionnés après validation par l’étude. Tableau 4 : Recensement des plantes utilisées dans le traitement de la fièvre aphteuse en fonction de leur fréquence d’utilisation Groupe Nombre de fois nommée Nom binomial C Careya arborea roxb 3 B Antidesma ghaesembilla Gaertn 2 B Ccratoxylan cochinchinense 2 C Ipomoeae batatas L Lam 2 C Alocasia macrorrhizos (L). G don 1 C Cassia fistula 1 C Cayratia trifolia (L.) Domin 1 A Dalbergia nigrescens Kurz 1 D Dialium cochinchinese Pierre 1 B Dioscorea hipsida Dennts 1 C Ipomoea aquatica Forssk 1 C Litsea glutinosa (Lour) C.B. Rob. 1 C Melaleuca cajuputi powell 1 C Mesua Ferrera L. 1 A Musa balbisiana colla 1 C Nicotiana tabacum L 1 C Passiflora foetida L 1 C Plectranthus amboinicus (Lour.) Spreng 1 B Shorea obtusa Wall 1 59 Groupe Nombre de fois nommée Nom binomial A Sindora siamensis Miq 1 C Tamarindus indica L. 1 A Terminalia corticosa pierre 2 Tableau5 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans le traitement de la fièvre aphteuse Nom de la plante Partie utilisée Nicotiana tabacum L Feuille Cassia fistula Feuille Préparation Administration Posologie Cataplasme analgésique une à deux fois Application par jour jusqu’à anti inflammatoire, locale sur les cicatrisante, anti guérison des lésions des pieds ulcère, lésions antipyrétique analgésique anti inflammatoire, immunostimulant Careya arborea roxb Ecorce Décoction trois fois par Application jour jusqu’à locale sur les guérison des lésions des pieds lésions Melaleuca cajuputi powell Ecorce Décoction Orale Tubercule Jus de plantes broyées Ipomoeae batatas L Lam Plectranthus amboinicus (Lour.) Spreng Orale Trois fois par jour jusqu’à guérison des lésions cicatrisante, immunostimulante, anti inflammatoire, anti virale, anti ulcère anti inflammatoire, immunostimulante plante entière Litsea glutinosa (Lour) Feuille C.B. Rob. Validation Jus de plantes broyées Orale une fois par jour jusqu’à guérison des lésions ant inflammatoire, analgésique, antipyrétique Passiflora foetida L plante entière Ipomoea aquatica Forssk plante entière anti inflammatoire, anti ulcère Musa balbisiana colla Racine anti ulcère et cicatrisant Tamarindus indica L. Fruit Alocasia macrorrhizos (L). G don Feuille Cayratia trifolia (L.) Domin Feuille Jus de plantes broyées Orale deux fois par jour jusqu’à guérison des lésions analgésique analgésique et anti pyrétique anti inflammatoire Jus de plantes broyées Orale 60 Trois fois par jour jusqu’à guérison des lésions anti viral, anti inflammatoire, anti ulcère Nom de la plante Mesua Ferrera L. Partie utilisée Feuille Préparation Teinture Administration Posologie Validation Orale Trois fois par jour jusqu’à guérison des lésions anti ulcère, anti inflammatoire, analgésique 2.3.1.3 La septicémie hémorragique: La septicémie hémorragique est causée par une bactérie, Pasteurella Multocida (de type B:2 au Cambodge) qui affecte les bovins et les buffles. Elle se caractérise par une hyperthermie intense, une détresse respiratoire avec jetage nasal qui évolue rapidement et presque toujours vers la mort (en moins de quelques jours). On peut aussi remarquer un œdème sous-cutané qui s’étend de la mâchoire inférieure à la poitrine, caractéristique de la maladie. Les buffles sont plus sensibles que les bovins et montrent des signes cliniques plus prononcés. Les taux de mortalité sont très élevés : 97% chez les bovins et 98% chez les bubalins (ACIAR, 2011). Les éleveurs sont familiers avec cette maladie car la forte humidité et les températures élevées du climat tropical cambodgien sont favorables au développement de Pasteurella Multocida. Au Cambodge où la maladie est endémique, il existe des porteurs sains qui rejettent des petites quantités d’agents pathogènes dans les écoulements nasaux. La maladie se déclare alors souvent en début de saison des pluies lorsque la charge de travail des animaux dans les champs est la plus importante et que l’état général des animaux est moins bon. Les animaux réceptifs sont contaminés par contact direct avec les porteurs sains ou par contamination de l’environnement. Ils excrètent ensuite de nombreux bacilles dans les écoulements nasaux, les excréments et la salive (Hunter, 2006). La morbidité est donc importante et la contagion rapide. La vaccination est subventionnée par le gouvernement à cause du taux de mortalité élevé de la maladie. Elle est recommandée tous les six mois. Le taux de vaccination sur l’ensemble du territoire était de 41% en 2011 et permet de diminuer la présence de la maladie sur le territoire (ACIAR, 2011). Les tableaux 6 et 7 recensent les plantes utilisées et les remèdes sélectionnés dans le traitement de la septicémie hémorragique. Comme la maladie est le plus souvent mortelle pour les animaux, les éleveurs ne souhaitent pas acheter des médicaments de synthèse qu’ils trouvent le plus souvent onéreux et préfèrent essayer de traiter et de soulager leurs bovinés à l’aide de la médecine traditionelle. Tableau 6 : Recensement des plantes utilisées dans le traitement de la septicémie hémorragique en fonction de leur fréquence d’utilisation. Groupe Nombre de fois nommée Nom binomial A Aganonerion polymmorphum 1 C Alocasia macrorrhizos (L). G don 1 C Alpinia galanga (L.) Willd 1 61 Groupe Nombre de fois nommée Nom binomial C Azadirachta indica Juss 1 C Bambusa vulgaris 1 C Cheilocostus speciosus (J.König) C.D.specht 1 C Cymbopogon cirtatus (DC). Stapf 1 C Datura metel L. 1 Tableau7 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans le traitement de la septicémie hémorragique Nom de la plante Partie utilisée Datura metel L. Fruit Alocasia macrorrhizos (L). G don Racine Cheilocostus speciosus (J.König) C.D.specht Racine Bambusa vulgaris Pousse Azadirachta indica A Juss Feuille Cymbopogon cirtatus (DC). Stapf Plante entière Alpinia galanga (L.) Willd Préparation Administration Posologie Validation Anti bactérien et anti inflammatoire Jus de plantes broyées Orale Deux fois par jour jusqu’à guérison ou mort de l’animal Anti inflammatoire et diurétique anti bactérien, anti inflammatoire , anti pyrétique et immunostimulant Anti bactérien et anti inflammatoire Jus de plantes broyées Jus de plantes broyées Orale Orale Feuille Trois fois par jour jusqu’à guérison ou mort de l’animal Deux fois par jour jusqu’à guérison ou mort de l’animal Anti bactérien et anti inflammatoire anti inflammatoire, analgésique, anti bactérien et diurétique Anti inflammatoire, analgésique et anti bactérien 2.3.1.4 Diarrhées Elles peuvent avoir des étiologies variées et prendre différentes formes mais c’est un signe clinique souvent décrit par les éleveurs. Les causes les plus fréquentes de diarrhée bovine au Cambodge sont: - les parasites gastro-intestinaux Les nématodes gastro-intestinaux et les trématodes sont fréquents au Cambodge car le climat tropical favorise leur développement (ACIAR, 2011). Les bovins et bubalins y sont sensibles. Les signes cliniques et la transmission dépendent du type de parasites. Fasciola Hepatica, autrement appelée grande douve du foie, est responsable de la fasciolose. Les 62 signes cliniques varient en fonction du nombre de douves présentes dans le foie. L’infestation peut donc être aigue, sub-aigue ou chronique mais la forme chronique est la plus connue. Elle entraine un amaigrissement, une anémie, un œdème de l’auge et une diarrhée chronique (Hunter, 2006). De la même façon, les nématodes gastro-intestinaux peuvent provoquer des infestations sub-aigues à chroniques. Ils entrainent un amaigrissement, un poil hirsute, des diarrhées chroniques profuses. La transmission est oro fécale : les animaux sont infestés en ingérant les larves présentes dans les rizières lors du pâturage. Les vers adultes pondent des œufs qui sont rejetés dans la bouse, soit directement dans les zones de pâturage, soit dans le fumier qui est ensuite répandu dans les rizières qui re-servent ensuite de zones de pâturage. Les œufs éclosent et les larves se développent et sont ensuite ingérées. Les parasitoses digestives sont responsables d’un manque à gagner et d’une diminution de la production. Pourtant, il y a peu de sensibilisation et de connaissances des éleveurs aux parasites car les signes cliniques ne sont pas aussi spécifiques que les maladies infectieuses précédemment citées. Les infections sont souvent sub-cliniques et difficiles à identifier pour l’éleveur, même quand une perte de poids est notée. Dans un environnement comme le Cambodge, Young et al. (2008) ont démontrés que l’ensemble du troupeau pouvait être affecté, et pas uniquement les jeunes animaux. - Les diarrhées infectieuses non parasitaire (salmonelles chez les animaux de tous âge, Escherichia Coli chez les nouveaux nés notamment). - Les diarrhées occasionnelles d’origine alimentaire (changement brutal de ration, début de saison des pluies ou mauvaise conservation des aliments). Les tableaux 8 et 9 présentent les plantes utilisées dans le traitement de la diarrhée des bovinés et une sélection des remèdes validés par l’étude. Dans la plupart des cas, elle est traitée par les éleveurs de manière symptomatique sans en connaître la cause. Tableau 8: Recensement des plantes utilisées dans le traitement de la diarrhée en fonction de leur fréquence d’utilisation. Groupe Nombre de fois nommée Nom binomial B Archidendron clypearia (Jack) I.C. Nielsen 1 C Barringtonia acutangula (L). gaerth 1 C Borassus flabellifer Linn 1 C Careya arborea roxb 1 C Datura metel L. 1 A Dipterocarpus intricatus Dyer 1 A Dipterocarpus obtufsifolius Teijsm. ex Miq 1 A Mangifeia dupereana 1 B Shorea obtusa Wall 1 C Syzygium cumini L skeels 1 C Tamarindus indica L. 1 63 Tableau 9 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans le traitement de la diarrhée. Nom de la plante Partie utilisée Careya arborea roxb Ecorce Préparation Administration Posologie Validation Anti bactérien, anti parasitaire, anti diarrhéique Décoction Orale Deux fois par jour jusqu’à diminution Anti bactérien, anti de la diarrhée parasitaire, anti diarrhéique et anti viral Psidium guavaja L. Ecorce Datura metel L. Fruit Brûler le fruit Orale Deux fois par jour Anti bactérien et anti spasmodique Borassus flabellifer Linn Ecorce Décoction Orale Deux fois par jour Anti bactérien et anti parasitaire Barringtonia acutangula (L). gaerth Ecorce Orale Trois fois par jour pendant un ou deux jours Décoction Syzygium cumini L skeels Ecorce anti bactérien et anti diarrhéique anti viral, anti bactérien, anti diarrhéique Anti bactérien et anti parasitaire Tamarindus indica L. Ecorce 2.3.1.5 Météorisation La météorisation peut avoir plusieurs causes: elle peut survenir lors de pâturage sur une herbe trop jeune au début de la saison des pluies, à cause d’un corps étranger coincé dans l’oesophage (notamment épis de maïs ou fruit) ou d’un empoisonnement à l’urée si l’éleveur dépose l’urée directement sur la paille de riz. Elle entraine une distention abdominale du côté gauche de la vache par défaut d’évacuation des gazs produits par le rumen, un arrêt de la rumination et des difficultés respiratoires pouvant entrainer la mort de l’animal par pression des organes thoraciques du rumen sur le diaphragme. Les tableaux 10 et 11 présentent les plantes utilisées par les éleveurs dans le traitement de la métorisation et les remèdes validés par l’étude. Il faut savoir que les éleveurs considèrent la météorisation comme un arrêt du transit digestif et utilisent donc des plantes avec une activité laxative plutôt que carminative. 64 Tableau 10 : Recensement des plantes utilisées dans le traitement de la métorisation en fonction de leur fréquence d’utilisation. Groupe Nom binomial Nombre de fois nommée C Capsicum annuum L. 1 C Carica papaya L. 1 C Ocimum tenuiflorum L 1 C Tamarindus indica L. 1 C Zingiber officinale Roscoe 1 C Ziziphus mauritiana Lam 1 Tableau 11 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans le traitement de la météorisation. Nom de la plante Partie utilisée Rhizome Préparation Administration Posologie Rhizome broyé Orale Trois fois par jour Utilisé pendant un à trois traditionnellement jours comme carminatif Fruit Jus de plantes broyées Une fois par jour Utilisé pendant un à deux traditionnellement jours comme carminatif Zingiber officinale Roscoe Orale Capsicum annuum L. Validation 2.3.1.6 Parasites externes et autres maladies Les parasites externes les plus fréquents des bovinés sont les mouches, les moustiques, les tiques et les mites. D’autres maladies plus anecdotiques ont été décrites par les éleveurs et sont traitées dans cette partie, sans être plus détaillées. Tableau 12 : Recensement des plantes utilisées dans le traitement des maladies diverses des bovinés en fonction de leur fréquence d’utilisation. Maladie Fièvre Groupe Nom binomial Nombre de fois nommée C Azadirachta indica A Juss 1 C Bombax ceiba L. 1 C Ceiba pentandra (L.) gaertn 65 1 Maladie Fièvre Ecto parasites Affections oculaires Intoxication Groupe Nombre de fois nommée Nom binomial C Cheilocostus speciosus (J.König) C.D.specht 1 C Gmelina asiatica L 1 A Hymenodictyon excelsum (Roxb.) Wall 1 B Antidesma ghaesembilla Gaertn 1 A Hoya kerii Craib 1 C Bambusa vulgaris 1 C Mimosa pudica Linn 1 C Borassus flabellifer Linn 1 Tableau 13 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans le traitement des maladies diverses des bovinés. Maladie Nom de la plante Partie utilisée Fièvre Bombax ceiba L. Ecorce anti pyrétique Azadirachta indica Ecorce A Juss anti pyrétique Ceiba pentandra (L.) gaertn Ecorce Préparation Administration Posologie Décoction Orale Une fois Cheilocostus speciosus (J.König) Ecorce C.D.specht Gmelina asiatica L Feuille Affections oculaires Bambusa vulgaris Mimosa pudica Linn Borassus Intoxication flabellifer Linn Validation Anti inflammatoire anti pyrétique Jus de plantes broyées Orale Trois fois par jour jusqu’à réduction de la fièvre anti pyrétique Anti inflammatoire, anti bactérien, anti parasitaire Pousse Macération Locale sur aqueuse l’oeil lésé Une fois par jour pendant 5 jours Bourgeon Jus de plantes broyées Locale sur l’oeil lésé Plusieurs fois par jour jusqu’à réduction des lésions Analgésique, anti inflammatoire, anti bactérien, cicatrisant, anti ulcère Orale Deux fois par jour jusqu’à guérison Utilisation traditionnelle pour les intoxications Sucre Teinture 66 2.3.2 Dans les élevages avicoles Les élevages avicoles familiaux sont victimes d’épidémies de maladies infectieuses : maladie de Newcastle, cholera et influenza aviaires déciment les élevages avec des taux de mortalités compris entre 70 et 80 % (Knips, 2004). Les conditions d’élevage au Cambodge favorisent le développement de ces maladies : les poules se promènent librement dans le village, cherchent de la nourriture dans des déchets où l’humidité favorise le développement et la persistance des agents pathogènes. La transmission des maladies infectieuses est ensuite en grande partie liée aux mouvements non contrôlés de poules par l’intermédiaire du marchand qui les emmènent au marché en faisant le tour des villages, disséminant ainsi les agents pathogènes. En ce qui concerne les pratiques traditionnelles concernant l’élevage avicole, nous avons recensé uniquement des remèdes utilisés en prévention des maladies ou parasites et aucun traitement (ce qui est souvent le cas aussi en médecine conventionnelle avicole). Figure 18 et 19 : Conditions favorables pour le développement d’agents pathogènes dans les villages Cambodgiens et marché de canards au Cambodge 2.3.2.1 Maladie de Newcastle La maladie est due à un paramyxovirus. Elle affecte les oiseaux domestiques. La symptomatologie est très diverse : les virus hautement virulents entrainent une morte subite et se propagent rapidement dans l’élevage. Les animaux peuvent présenter avant la mort un plumage ébouriffé, une diminution de l’appétit et une diarrhée verdâtre. Les souches moins virulentes entrainent des signes respiratoires et neurologiques : éternuement, dyspnée, écoulement nasal et toux puis torticolis, tétanie, tourné en rond. Une chute de production est aussi un des signes de la maladie de Newcastle mais moins observé par les éleveurs cambodgiens. La transmission se fait de manière direct par les écoulements nasals et les fèces mais aussi de manière indirect par l’homme. Au Cambodge, le marché d’animaux vivants représente l’endroit le plus à risque pour la transmission de maladies d’élevage à élevage. En effet, l’introduction d’animaux venant du marché de produit frais, encore en incubation de la maladie, (et qui paraissent donc sains lors de la vente) est un risque majeur de transmission ainsi que les éleveurs ou marchands allant au marché pour vendre leurs poules et revenant ensuite dans le village. La vaccination est fortement suggérée. Au Cambodge, elle permet de faire tomber la mortalité de 80 % à 30 % dans les élevages vaccinés. 67 Les tableaux 14 et 15 résument les plantes utilisées ainsi que les remèdes validés par l’étude dans la prévention de la maladie de Newcastle. Tableau 14 : Recensement des plantes utilisées dans la prévention de la maladie de Newcastle en fonction de leur fréquence d’utilisation. Nom binomial Nombre de fois nommée C Allium sativum 5 C Leucaena leucocephala Lam de wit 2 C Zingiber officinale Roscoe 2 C Alpinia galanga (L.) Willd 1 C Azadirachta indica A Juss 1 C Capsicum annuum L. 1 C Ceiba pentandra (L.) gaertn 1 C Cymbopogon cirtatus (DC). stapf 1 Groupe Tableau 15 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans la prévention de la maladie de Newcastle. Nom de la plante Allium sativum Partie utilisée Gousse Préparation Administration Posologie Zingiber officinale Roscoe Rhizome Sirop à garder deux semaines à l’ombre avant utilisation Allium sativum Gousse Sirop Allium sativum Gousse Zingiber officinale Roscoe Rhizome Capsicum annuum L. Fruit Alpinia galanga (L.) Willd Feuille Teinture à garder trois semaines avant utilisation Orale dans l’eau de boisson Tous les jours, soit uniquement pendant la saison sèche soit toute l’année Orale dans la nourriture Tous les jours Orale Une goutte lorsque le poulet a 2 jours, trois gouttes lorsque le poulet atteint 1 kilo Validation Antiviral, anti inflammatoire, immunostimulant antiviral, anti inflammatoire, immunostimulant Antiviral, anti inflammatoire, immunostimulant Antiviral, anti inflammatoire, immunostimulant antiviral, anti inflammatoire, immunostimulant anti viral, anti inflammatoire, immunostimulant anti inflammatoire 68 Nom de la plante Partie utilisée Préparation Administration Posologie Validation Baie anti pyrétique, anti inflammatoire, immunostimulant Alpinia galanga (L.) Willd Feuille anti inflammatoire Allium sativum Gousse Antiviral, anti inflammatoire, immunostimulant Plante entière anti inflammatoire, utilisée traditionnellement lors d’infections Piper nigrum L Cymbopogon cirtatus (DC). Stapf Orale dans l’eau de boisson Ecorce immunostimulant, anti viral, anti inflammatoire, utilisée traditionnellement lors d’infections Ecorce anti inflammatoire, utilisée traditionnellement lors d’infections Macération aqueuse Azadirachta indica A Juss Ceiba pentandra (L.) gaertn Tous les jours 2.3.2.2 Variole aviaire Elle est causée par un virus du genre Avipoxvirus. Elle affecte les poules et les dindes. Elle peut se transmettre directement ou par l’intermédiaire du moustique. La contagiosité au sein de l’élevage est très lente. Il y a deux formes cliniques de variole : La forme humide entraine l’apparition de membranes nécrotiques sur les muqueuses de la cavité buccale, du larynx, de l’œsophage et de la trachée qui entraine une diminution de l’appétit et un amaigrissement. La forme sèche qui se caractérise par l’apparition de nodules de petites tailles ou des verrues sur la peau de la crête, des barbillons et des zones glabres. La vaccination des poussins d’un jour est recommandée. Les tableaux 16 et 17 représentent les plantes utilisées et les remèdes sélectionnés par l’étude dans la prévention de la variole aviaire. 69 Tableau 16: Recensement des plantes utilisées dans la prévention de la variole aviaire en fonction de leur fréquence d’utilisation. Nom binomial Nombre de fois nommée C Allium sativum 1 C Alpinia galanga (L.) Willd 1 C Azadirachta indica A Juss 1 C Capsicum annuum L. 1 C Ceiba pentandra (L.) gaertn 1 C Piper nigrum L 1 C Tinospora crispa Linn Miers ex hook 1 C Zingiber officinale Roscoe 1 Groupe Tableau17 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans la prévention de la variole aviaire. Nom de la plante Partie utilisée Préparation Administration Posologie Validation Allium sativum Gousse Antiviral, anti inflammatoire, immunostimulant Rhizome immunostimulant , antiviral, anti inflammatoire, utilisé traditionnellement contre la variole Zingiber officinale Roscoe Capsicum annuum L. Fruit Teinture à garder trois semaines Orale avant utilisation Une goutte lorsque le poulet a 2 jours, trois gouttes lorsque le poulet atteint 1 kilo anti viral, anti inflammatoire, immunostimulant, utilisé traditionnellement contre la variole Piper nigrum L Baie Immunostimulant, anti pyrétique, anti inflammatoire, utilisé traditionnellement lors de catarrhe et de problèmes cutanés Alpinia galanga (L.) Willd Feuille anti inflammatoire 70 Nom de la plante Azadirachta indica A Juss Partie utilisée Préparation Administration Posologie Validation Ecorce Immunostimulant, anti viral, anti inflammatoire, utilisé traditionnellement contre la variole Orale dans Macération l’eau de aqueuse boisson Tous les jours pendant la saison sèche Ceiba pentandra (L.) gaertn Ecorce anti inflammatoire, utilisée traditionnellement lors d’infections Tinospora crispa Linn Miers ex hook Tige Immunostimulant 2.3.2.3 Choléra aviaire Le choléra aviaire, ou pasteurellose aviaire, est causée par la bactérie Pasteurella Multocida. Elle touche tous les oiseaux. Elle est responsable de septicémies aiguës contagieuses. La mortalité est importante, surtout chez les canards. Les symptômes sont similaires à ceux de l’influenza aviaire avec des morts subites, des diarrhées aigues blanches puis vertes, des barbillons et crêtes cyanosés avant la mort. Dans la forme chronique, on retrouve des abcès des barbillons, des arthrites et une atteinte respiratoire. Au Cambodge, le traitement antibiotique est recommandé pendant trois semaines car les pasteurelles résistent très bien dans les environnements humides et obscurs, conditions souvent retrouvées aux abords de village. Les tableaux 18 et 19 présentent les plantes utilisées ainsi que les remèdes validés par l’étude dans la prévention de la variole aviaire. Tableau 18 : Recensement des plantes utilisées dans la prévention du choléra aviaire en fonction de leur fréquence d’utilisation. Nom binomial Nombre de fois nommée C Allium sativum 1 C Oroxylum indicum linn Kurz 1 C Zingiber officinale Roscoe 1 Groupe 71 Tableau 19 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans la prévention du choléra aviaire. Nom de la plante Partie utilisée Préparation Allium sativum Gousse Anti bactérien, immunostimulant, anti inflammatoire Zingiber officinale Roscoe Rhizome Anti bactérien, immunostimulant, anti inflammatoire Orale dans l’eau de boisson Sirop Oroxylum indicum linn Kurz Administration Posologie Validation Tous les jours Anti bactérien, immunostimulant, anti inflammatoire, utilisé traditionnellement lors de choléra Tige 2.3.2.4 Coryza aviaire Le coryza est causé par Avibacterium paragallinarum. Il affecte plusieurs espèces d’oiseaux mais principalement la poule. Il entraine une attaque de l’appareil respiratoire supérieur. Les animaux présentent un écoulement nasal, une tête enflée, de la conjonctivite, des râles respiratoires. Des diarrhées et une chute de ponte peuvent aussi être observées. La maladie peut durer deux à trois semaines mais sans complications respiratoires ultérieures. Le traitement antibiotique est long (au moins deux semaines) mais efficace. Les tableaux 20 et 21 présentent les plantes utilisées ainsi que les rémèdes validés par l’étude dans la prévention du coryza aviaire. Tableau 20 : Recensement des plantes utilisées dans la prévention du coryza aviaire en fonction de leur fréquence d’utilisation. Groupe Nombre de fois nommée Nom binomial C Allium sativum 3 C Zingiber officinale Roscoe 2 C Azadirachta indica A Juss 1 C Alpinia galanga (L.) Willd 1 C Capsicum annuum L. 1 C Tinospora crispa Linn Miers ex hook 1 72 Tableau 21 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans la prévention du coryza aviaire. Nom de la plante Partie utilisée Azadirachta indica A Juss Ecorce Tinospora crispa Linn Miers ex hook Tige Préparation Administration Posologie Anti bactérien, anti inflammatoire, immunostimulant Macération aqueuse Orale dans l’eau de boisson Alpinia galanga (L.) Plante Willd entière Allium sativum Anti bactérien, Tous les jours immunostimant pendant la saison sèche Anti inflammatoire, anti bactérien, utilisé traditionnellement lors de troubles respiratoires Anti bactérien, immunostimulant, anti inflammatoire,, utilisé traditionnellement lors de troubles respiratoires Gousse Sirop Zingiber officinale Roscoe Validation Orale dans l’eau de boisson Rhizome Tous les jours Anti bactérien,immunostimul ant, anti inflammatoire, utilisé traditionnellement lors de troubles respiratoires Alpinia galanga (L.) Plante Willd entière Anti inflammatoire, anti bactérien Allium sativum Anti bactérien, immunostimulant, anti inflammatoire,, utilisé traditionnellement lors de troubles respiratoires Gousse Teinture Capsicum annuum L. Orale Fruit 73 Une goutte à 5 jours, une goutte à 21 jours, deux gouttes à 30 jours et deux gouttes à 60 jours Immunostimulant, anti bactérien, anti inflammatoire, utilisé traditionnellement lors de troubles respiratoires 2.3.2.5 Autres maladies touchant l’appareil respiratoire Sans examens complémentaires, il est difficile pour les éleveurs peu éduqués de différencier cliniquement les principales maladies responsables de troubles respiratoires. À part le coryza qu’ils savent fréquemment reconnaitre et la maladie de Newcastle dont l’expression clinique n’est pas uniquement respiratoire, les éleveurs regroupent les maladies fréquentes à tropisme respiratoire sous le nom de « maladies respiratoires » (traduction de l’auteur). Ce syndrome regroupe notamment la bronchite infectieuse aviaire (due à un coronavirus), la maladie respiratoire chronique aviaire (due à Mycoplasma Gallisepticum), le coryza aviaire, la forme respiratoire du choléra aviaire et la grippe aviaire. Ces maladies sont donc prévenues à l’aide des mêmes plantes, sans que l’éleveur ne connaisse vraiment l’étiologie. Il utilise alors des plantes « dans la prévention des maladies respiratoires ». Ces plantes ainsi que les remèdes validés par l’étude sont présentés dans les tableaux 22 et 23. Remarque : Focus sur la grippe aviaire au Cambodge : Elle est causée par un virus appelé H5N1. Elle affecte les oiseaux sauvages et domestiques et est transmissible à l’homme. Les canards sont porteurs mais ne déclarent pas de signes cliniques. Le virus est résistant dans le milieu extérieur, notamment dans l’eau. La transmission est la même que pour la maladie de Newcastle. Il est très difficile de différencier cliniquement la maladie de Newcastle de la grippe aviaire mais cette dernière doit être suspectée dans les élevages mixtes (canards et poules) lors de morts subites ou atteintes cliniques chez les poules sans signes cliniques chez les canards. La vaccination est interdite au Cambodge (contrairement au Vietnam dont le gouvernement offre le vaccin, Hruby, 2014). Lorsque la maladie est suspectée, l’éleveur doit appeler le vétérinaire du district pour faire des prélèvements et confirmer la suspicion. Si la grippe aviaire est confirmée, l’ensemble des poules et canards du village sont abattus. La situation concernant la grippe aviaire est préoccupante au Cambodge : Des épidémies surviennent tous les ans et déciment les élevages (par mort naturelle ou par abattement). La première épidémie a débuté en décembre 2003 et depuis, tous les ans, en moyenne quatre ou cinq cas humains sont déclarés (jusqu’à 26 dont 12 morts en 2013). Sur les 56 cas déclarés, seuls 19 ont survécu (Hruby, 2014). Il n’existe pas de remèdes traditionnels spécifiquement utilisés contre la grippe aviaire car cette maladie est assez récente et les éleveurs ne la connaissent pas bien. De plus, comme il est très difficile de la différencier de la maladie de Newcastle, il est possible que certains remèdes utilisés pour la maladie de Newcastle le soient aussi pour la grippe aviaire. Néanmoins, lors de suspicion de grippe aviaire, les éleveurs ont tendance à appeler directement le VAHW comme il leur a été demandé lors des formations. Tableau 22: Recensement des plantes utilisées dans la prévention des maladies respiratoires en fonction de leur fréquence d’utilisation. Nom binomial Nombre de fois nommée C Allium sativum 1 C Zingiber officinale Roscoe 1 Groupe 74 Tableau 23 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans la prévention des maladies respiratoires. Nom de la plante Allium sativum Partie utilisée Préparation Administration Posologie Antiviral,immunostimulant, Anti bactérien, anti inflammatoire, anti parasitaire,utilisé traditionnellement lors de troubles respiratoires Gousse Sirop Zingiber officinale Roscoe Validation Orale Une goutte par semaine et par animal immunostimulant, Anti bactérien,immunostimulant, anti inflammatoire,anti viral, anti parasitaire, utilisé traditionnellement lors de troubles respiratoires Rhizome 2.3.2.6 Maladies infectieuses diverses Tout comme nous venons de le voir pour les maladies de l’appareil respiratoire, les éleveurs ne sont pas toujours capables d’identifier les pathogènes qui sévissent dans leurs élevages. C’est pourquoi lors des entretiens, nous avons retrouvé de nombreuses fois l’utilisation de plantes « en prévention de maladies infectieuses diverses ». Ce sont des plantes qui sont le plus souvent administrées dans l’eau de boisson des animaux, soit toute l’année soit seulement durant la période sèche lorsque les poulets sont plus sensibles au stress thermique, et qui protègent les animaux. Elles sont nombreuses et servent d’anti-stress, d’immunostimulant et d’antimicrobien à large spectre. Elles sont regroupées dans le tableau 24, tout comme les remèdes issus de ces plantes qui ont été sélectionnés dans le tableau 25. Tableau 24 : Recensement des plantes utilisées dans la prévention des maladies infectieuses diverses en fonction de leur fréquence d’utilisation. Groupe Nombre de fois nommée Nom binomial C Azadirachta indica A Juss 17 C Cymbopogon cirtatus (DC). Stapf 12 C Tinospora crispa Linn Miers ex hook 10 C Ceiba pentandra (L.) gaertn 9 C Allium sativum 7 75 Groupe Nombre de fois nommée Nom binomial C Zingiber officinale Roscoe 6 C Anacardium occidentale L 2 C Capsicum annuum L. 2 C Careya arborea roxb 2 C Jatropha curcas L 2 A Mazus japonicus 2 C Piper nigrum L 2 C Alpinia galanga (L.) Willd 1 C Brucea javanica L Merr 1 C Citrus aurantiifolia (Christm.) Swingle 1 C Heliotropium indicum L 1 A Hymenodictyon excelsum (Roxb.) Wall 1 C Piper nigrum L 1 B Xylia xylocarpa (Roxb.) Taub 1 Tableau 25 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans la prévention des maladies infectieuses diverses. Nom de la plante Allium sativum Zingiber officinale Roscoe Citrus aurantiifolia (Christm.) Swingle Capsicum annuum L. Piper nigrum L Partie utilisée Préparation Gousse Teinture à conserver 15 Rhizome jours avant utilisation Administration Posologie Anti inflammatoire, anti bactérien, anti viral, anti parasitaire, immuno stimulant Mettre dans la Orale dans la Anti inflammatoire, anti nourriture deux nourriture des bactérien, anti parasitaire, à trois jours par animaux immunostimulant semaine Jus Fruit Validation Anti bactérien Macération aqueuse à conserver un mois avant utilisation Orale Baie 76 Anti inflammatoire, anti viral, anti bactérien, anti Une goutte par parasitaire, semaine immunostimulant, jusqu’à un mois utilisation traditionnelle d’âge, deux dans la prévention des gouttes par maladies infectieuses semaine aviaires jusqu’à deux Anti inflammatoire, anti mois bactérien, anti parasitaire, immunostimulant Allium sativum Zingiber officinale Roscoe Nom de la plante Gousse Rhizome Partie utilisée Hymenodictyon excelsum Ecorce (Roxb.) Wall Allium sativum Zingiber officinale Roscoe Anti inflammatoire, anti bactérien, anti viral, anti parasitaire, immuno stimulant Anti inflammatoire, anti bactérien, anti parasitaire, immunostimulant Préparation Macération aqueuse Sirop conservé une semaine avant Rhizome utilisation Gousse Azadirachta indica A Juss Ecorce Anacardium occidentale L Ecorce Plantes séchée au feux puis macération aqueuse Administration Posologie Orale dans l’eau de boisson des animaux Orale dans l’eau de boisson des animaux Orale dans l’eau de boisson des animaux Validation Changer l’eau de boisson et Anti bactérien les plantes tous les jours Anti inflammatoire, anti bactérien, anti viral, anti Deux fois par parasitaire, immuno semaine toute stimulant l’année Anti inflammatoire, anti bactérien, anti parasitaire, immunostimulant Immunostimulant, anti inflammatoire, anti bactérien, anti viral, anti parasitaire, insecticide, utilisation traditionnelle en Changer l'eau prévention des de boisson endoparasites et des toutes les deux maladies infectieuses et semaines stimuler l’immunité Anti bactérien, anti parasitaire, anti viral, anti inflammatoire, utilisation traditionnelle lors de coryza infectieux Toutes les plantes suivantes sont à faire macérer dans l’eau de boisson et sont à utiliser en fonction de leur disponibilité Heliotropium indicum L Ecorce Jatropha curcas L Feuille Brucea Ecorce javanica L Merr Cymbopogon cirtatus (DC). Stapf Azadirachta indica A Juss Plante entière Macération aqueuse Orale dans l’eau de boisson des animaux Feuille 77 Soit toute l’année, soit pendant la saisin sèche uniquement, changer les plantes tous les 3 à 5 jours Anti bactérien, anti inflammatoire, utilisé traditionnellement lors d’influenza aviaire Anti inflammatoire, anti bactérien, anti viral, anti parasitaire ant inflammatoire, anti bactérien, anti viral, anti parasitaire et utilisation traditionnelle anti parasitaire forte Anti inflammatoire, anti bactérien, anti parasitaire Immunostimulant, anti inflammatoire, anti bactérien, anti viral, anti parasitaire, insecticide, utilisation traditionnelle en prévention des endoparasites Tinospora crispa Linn Miers ex hook Plante entière Ceiba pentandra (L.) gaertn Ecorce Allium sativum Gousse Anti bactérien, anti parasitaire, immunostimulant Anti inflammatoire, anti parasitaire, anti bactérien, utilisé traditionnellement dans le traitement des infections diverses et des parasitoses digestives Anti inflammatoire, anti bactérien, anti viral, anti parasitaire, immuno stimulant Alpinia galanga (L.) Racine Willd Careya arborea Ecorce roxb Zingiber officinale Roscoe Rhizome Piper nigrum L Baie Capsicum annuum L. Fruit Anacardium occidentale L Ecorce Nom de la plante Partie utilisée anti inflammatoire, anti bactérien, anti parasitaire Anti bactérien, anti parasitaire Anti inflammatoire, anti bactérien, anti parasitaire, immunostimulant Anti inflammatoire, anti bactérien, anti parasitaire, immunostimulant Anti inflammatoire, anti viral, anti bactérien, anti parasitaire, immunostimulant, utilisation traditionnelle dans la prévention des maladies infectieuses aviaires Anti bactérien, anti parasitaire, anti viral, anti inflammatoire, utilisation traditionnelle lors de coryza infectieux Préparation Administration Posologie Validation 2.3.2.7 Ascaridose Le parasitisme par les vers ronds est assez fréquent dans les élevages familiaux et le nématode le plus souvent rencontré est Ascaris. Si l’infestation est minime, elle est sans importance. Si le nombre de vers devient important, il peut avoir un effet néfaste sur la croissance, la production d’œufs, la santé en général et entrainer de la diarrhée. Les éleveurs 78 s’en préoccupent généralement s’ils voient les vers dans les fientes, signe d’une infestation massive. Les tableaux 26 et 27 représentent les plantes utilisées et les remèdes validés par l’étude dans la prévention des parasites internes en élevage avicole. Tableau 26 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants en tant que vermifuge. Nom binomial Nombre de fois nommée C Areca catechu L 1 C Leucaena leucocephala Lam de wit 1 Groupe Tableau 27 : Recensement des plantes utilisées en tant que vermifuge en fonction de leur fréquence d’utilisation. Nom de la plante Areca catechu L Partie Préparation utilisée Graine Leucaena leucocephala Feuille Lam de wit Graines coupées Plante fraiche Administration Posologie Validation Orale une fois, si pas d’amélioration refaire le traitement une semaine après Très largement utilisé traditionnellement comme vermifuge Déposer dans le nid Anti parasitaire, graine utilisée traditionnellement comme vermifuge 2.3.2.8 Ecto parasites Les parasites externes sont fréquents dans les élevages familiaux de poules au Cambodge et le parasite le plus souvent retrouvé est le pou (Dermanyssus gallinae). Les insectes sont aussi présents dans les poulailliers et sont responsables de la transmission de maladies comme la variole aviaire. Les éleveurs connaissent le plus souvent ses transmissions et utilisent des plantes en tant qu’anti-parasitaire externe et insecticide. Les tableaux 28 et 29 présentent les plantes utilisées ainsi que les remèdes sélectionnés par l’étude en prévention des ectoparasites et des insectes. 79 Tableau 28 : Recensement des plantes utilisées en tant qu’anti parasitaire externe et insecticide en fonction de leur fréquence d’utilisation. Groupe Nombre de fois nommée Nom binomial C Nicotiana tabacumL 3 C Passiflora foetida L 3 C Azadirachta indica A Juss 2 C Cymbopogon cirtatus (DC). Stapf 1 C Cleome viscosa L 1 B Dioscorea hipsida Dennts 1 C Ocimum tenuiflorum L 1 Tableau 29 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants en tant qu’antiparasitaire externe et insecticide. Nom de la plante Partie utilisée Préparation Administration Posologie Anti parasitaire, utilisé comme répulsif des moustiques Cymbopogon Plante cirtatus (DC). Stapf entière Nicotiana tabacumL Feuille Plantes fraiches Déposer dans le nid Feuille Anti parasitaire, A changer inseciticide, utilisé toutes les traditionnellement comme semaines insecticide Utilisé traditionnellement lors de problèmes cutanés et de démangeaisons Passiflora foetida L Feuille Cleome viscosa L Validation Plantes fraiches Déposer dans le nid Activité insecticide Activité anti parasitaire, insecticide, utilisé traditionnellement comme anti parasitaire et insecticide Azadirachta indica A Juss Feuille Plantes fraiches Déposer dans le nid Ocimum tenuiflorum L Feuille Plantes fraiches Déposer dans le nid 80 A changer Activité anti parasitaire, tous les 3 insecticide jours Nom de la plante Partie utilisée Nicotiana tabacumL Feuille Dioscorea hipsida Dennts Racine Préparation Administration Posologie Cataplasme Topique sur tout le corps du poulet Cataplasme Nicotiana tabacumL Topique sur tout le corps du poulet Validation Anti parasitaire, inseciticide, utilisé traditionnellement comme insecticide une fois Insecticide, utilisé traditionnellement pour guérir les plaies cutanées une fois Anti parasitaire, inseciticide, utilisé traditionnellement comme insecticide Feuille 2.3.3 Dans les élevages porcins Peu de maladies seront décrites dans cette partie car peu d’élevages porcins ont été étudiés et la plupart des éleveurs décrivaient des animaux en bonne santé. 2.3.3.1 Fièvre aphteuse La transmission et les symptômes sont les mêmes que chez les bovinés mais les lésions sont parfois plus sévères chez les porcins et sont très douloureuses. Les porcs peuvent ne plus marcher, ne plus s’alimenter et crier pendant de longues heures. La vaccination est moins efficace que chez les bovinés et dois être faite deux fois par an puis une troisième fois lors d’épidémie. Les tableaux 30 et 31 présentent les plantes utilisées ainsi que les remèdes validés par l’étude dans le traitement de la fièvre aphteuse. Tableau30 : Recensement des plantes utiliséees dans le traitement de la fièvre aphteuse en fonction de leur fréquence d’utilisation. Groupe Nom binomial Nombre de fois nommée B Antidesma ghaesembilla Gaertn 2 B Ludwigia adescendens (L.) H. Hara 2 C Euphorbia tirucalli L 1 C Ipomoeae batatas L Lam 1 A Limnophila geoffrayi 1 C Marsilea quadrifolia L. 2 C Neptunia oleraceae Lour 1 C Phyllanthus acidus (L). skeels 1 81 Tableau31 : Sélection des remèdes traditionnels les plus intéressants dans le traitement de la fièvre aphteuse Nom de la plante Partie utilisée Ludwigia adescendens (L.) H. Hara Fleur Marsilea quadrifolia Plante L. entière Préparation Administration Posologie Validation anti inflammatoire, utilisé traditionnellement lors d’ulcère Jus de plantes broyées Orale Euphorbia tirucalli L Feuille Deux à trois fois par jour Analgésique pendant 3 à 4 jours Anti inflammatoire et cicatrisant, utilisé traditionnellement lors d’ulcère Anti inflammatoire et analgésique, utilisé Deux à trois traditionnellement lors fois par jour d’éruptions cutanées pendant 3 à 4 jours Phyllanthus acidus (L). skeels Feuille Neptunia oleraceae Lour Plante entière Anti inflammatoire et analgésique Feuille Anti inflammatoire, antipyrétique, analgésique, utilisé traditionnellement comme cicatrisant Ocinum gratissimum L. Ipomoeae batatas L tubercule Lam Jus de plantes broyées Jus de plantes broyées Oral ou dans l’alimentation Orale Deux fois par jour jusqu’à guérison des lésions Anti inflammatoire, anti ulcère, cicatrisante Coleus amboinicus Lour Feuille anti inflammatoire et immunostimulante Musa balbisiana colla Racine Anti ulcère et cicatrisant Alocasia macrorrhizos (L). G don Racine Tamarindus indica L. Fruit Careya arborea roxb Ecorce Jus de plantes broyées Orale Deux fois par jour jusqu’à guérison des lésions anti inflammatoire, utilisé traditionnellement comme anti douleur Anti pyrétique et analgésique Macération aqueuse Faire tremper les pieds des cochons dans la solution 82 Deux fois par jour pendant 5 jours Analgésique, utilisé traditionnellement lors d’ulcère 2.3.3.2 La constipation La constipation peut avoir des étiologies diverses. Les truies gestantes sont plus sensibles aux stress quelques semaines avant la mise bas. Tout facteur de stress à cette période-là (changement de logement ou transition alimentaire) peut stresser la truie qui mange alors moins et se constipe. Certains éleveurs cambodgiens diminuent la quantité de nourriture quelques semaines avant la mise-bas pour éviter d’avoir des truies trop grasses pour la mise bas. Cette attitude est à bannir car elle favorise le développement d’une constipation. Elle peut entrainer des mises-bas plus longues et plus difficiles. La diminution du transit alimentaire est aussi favorable à la multiplication de bactéries de type e-coli et de toxines qui pourront ensuite passer dans le lait et dans le sang. Enfin, la constipation diminue la production lactée et donc la prise de poids des porcelets (Provimikliba, 2012). En dehors de cette situation particulière, n’importe quelle maladie, dès lors qu’elle est à l’origine de fièvre, peut entrainer une constipation par diminution de la prise alimentaire. La ration alimentaire joue aussi un rôle important dans les problèmes de constipation au Cambodge. En effet, le son de riz est l’élément fibreux de la ration qui limite la constipation. Or, ce son est distribué en fonction de sa disponibilité par rapport à la culture du riz ou de l’argent disponible de l’éleveur pour en acheter. Le tableau 32 présente la plante utilisée dans le traitement de la constipation en élevage porcin. Tableau 32 : Plante utilisée lors de constipation chez les porcins Groupe Nom binomial C Azadirachta indica A Juss Nombre de fois nommée 1 La plante utilisée lors de constipation n’a pas été validée par l’étude. 2.3.3.4 La diarrhée La diarrhée est un signe clinique souvent décrit par les éleveurs cambodgiens. Les causes de diarrhée sont diverses et peuvent être distinguées en fonction de l’âge de l’animal. - Chez le porcelet de moins de 5 jours, la colibacillose (due à Escherichia Coli) est la cause de diarrhée la plus fréquente. - De 7 à 21 jours, c’est plutôt la coccidiose (due à Isospora suis) qui est incriminée. - Les colibacilloses sont de nouveau fréquemment retrouvées autour du sevrage. - Les diarrhées dues à Clostridium de type A peuvent se développer à tout âge. Elles sont encore mal connues. Clostridium de type C atteint les jeunes porcelets en début de vie chez qui elle entraine une diarrhée malodorante et hémorragique rapidement mortelle. - Salmonelloses (due à Salmonella tiphymurium) et syndrome de diarrhée grise (plusieurs agents pathogènes impliqués dont Brachyspira pilosicoli et Lawsonia intracellularis) sont présents chez les porcs en engraissement et les truies. Les tableaux 33 et 34 présentent les plantes utilisées ainsi que les remèdes validés par l’étude dans le traitement de la diarrhée en élevage porcin. 83 Tableau 33 : Plante utilisée dans le traitement des diarrhées Nombre de fois nommée Groupe Nom binomial Dillenia ovata Wall. ex Hook.f. & Thomson B 1 Tableau 34 : Remède traditionnel validé lors de diarrhées chez les porcins Nom de la plante Dillenia ovata Wall. ex Hook.f. & Thomson Partie utilisée Préparation Administration Écorce Macération Orale dans l’eau aqueuse de boisson Posologie Validation anti bactérienne, Pendant trois utilisé jours traditionnellement lors de diarrhée 2.3.3.5 La fièvre Cette affection est décrite telle quelle, c’est à dire lorsqu’aucun autre signe clinique n’est détecté à part une hyperthermie (plus de 40°C) et une diminution ou un refus de s’alimenter. Elle peut avoir plusieurs étiologies: septicémie (multiplication de bactéries dans le sang), rétention de porcelets morts ou toute autre maladie comportant de la fièvre mais dont les symptômes ne se sont pas encore déclarés. Lors de la déclaration d’une hyperthermie dans un élevage, le VAHW se doit de revenir quelques jours plus tard ou au moins de prendre des nouvelles pour savoir si l’animal se porte mieux ou si d’autres signes cliniques se sont déclarés chez lui ou chez ses congénères. Les tableaux 35 et 36 présentent les plantes utilisées ainsi que les remèdes validés par l’étude dans le traitement de la fièvre en élevage porcin. Tableau35 : Plante utilisée en cas de fièvre chez les porcins Groupe Nom binomial C Nombre de fois nommée Azadirachta indica A Juss 1 Tableau 36 : Remède traditionnel validé en cas de fièvre chez les porcins Nom de la plante Azadirachta indica A Juss Partie utilisée Feuille Préparation Cataplasme Administration Posologie Validation Locale Une fois par jour jusqu’à disparition de la fièvre Anti inflammatoire, anti pyrétique, utilisation traditionnelle contre la fièvre 84 2.3.3.6 Les parasites internes Deux types de vers sont communément retrouvés chez le porc au Cambodge : Un nématode, l’Ascaris dont les œufs sont excrétés dans les fèces. Lorsque les animaux sont trop infestés, les vers adultes peuvent aussi être excrétés dans les fèces. Le cycle est le même que chez les bovinés. Le réservoir d’Ascaris au Cambodge est la truie car les œufs excrétés peuvent se retrouver sur la mamelle et être ingérés par les porcelets. Un plathelminthe, Taenia Solium dont le porc est un hôte intermédiaire. Les hôtes définitifs sont le chien et l’homme. Le porc se contamine en buvant de l’eau ou en mangeant de l’herbe contaminée mélangée à la ration. Les œufs peuvent résister des mois dans le milieu extérieur. Les larves migrent ensuite dans le muscle, le foie et le cerveau puis sont ingérées par les chiens ou les hommes qui mangent de la viande contaminée. Les tableaux 37 et 38 présentent les plantes utilisées ainsi que les remèdes validés par l’étude en tant que vermifuge. Tableau37 : Plante utilisée en tant que vermifuge en élevage porcin Groupe C Nombre de fois nommée Nom binomial Leucaena leucocephala Lam de wit 1 Tableau 38: Remède validé en tant que vermifuge en élevage porcin Nom de la plante Partie utilisée Préparation Leucaena leucocephala Lam de wit Feuille et écorce Plante fraiche dans l’alimentation Administration Posologie Orale Deux à trois jours Validation anti parasitaire et utilisé traditionnellement lors de parasitoses 3. Discussion 3.1 Analyse des résultats 3.1.1 Analyse générale Dans ce sondage, 80 plantes sont utilisées dans la prévention et le traitement de divers pathologies regroupées en 22 affections chez quatre espèces animales (bovins, bubalins, porcins et poules). 72 espèces de plantes ont été identifiées, appartenant à 41 familles différentes. En terme de nombre d’espèces utilisées, la famille des Fabaceae est la plus représentée avec onze espèces, suivie par les Euphorbiaceae et les Lamiaceae (4 espèces chacune), les Dipterocarpaceae, Myrtaceae et Solanaceae (3 espèces chacune) et les Anacardiaceae, Apocynaceae, Arecaceae, Convolvulaceae, Lecythidaceae, Malvaceae, Poaceae, Scrophulariaceae et Zingiberaceae (2 espèces chacune). Ce sont des familles que l’ont retrouve fréquemment dans les sondages d’éthnopharmacologies car elles sont largement répandues dans le monde entier et sont connues pour leur teneur en principes 85 actifs. La famille des Euphorbiaceae elle est connue pour contenir une grande variétés de phytotoxines, notamment des alcaloïdes, des diterpènes et des hétérosides. Les Lamiaceae quand à eux, sont connus pour leur huile essentielle riche en monoterpènes (Akerreta et al., 2010 ; Abe et Ohtani, 2013). De plus, il n’est pas étonnant de retrouver de nombreuses espèces de la famille des Fabaceae car c’est une des plus grandes familles de plantes, comptant plus de 18 000 espèces. Les 26 familles restantes ne sont représentées que par une seule espèce. En terme de fréquence d’utilisation, l’espèce la plus représentée est le margousier ou Azadirachta indica (nommé 26 fois), suivie de l’ail commun ou Allium sativum (nommé 18 fois), de la citronnelle ou Cymbopogon citratus (15), du gingembre ou Zingiber officinale Roscoe (14), du Kapokier ou Ceiba pentandra et de la liane quinine ou Tinospora crispa (12). Ce n’est pas surprenant car toutes ces espèces sont reconnues pour avoir des propriétés médicinales et sont utilisées en médecine humaine et vétérinaire dans de nombreux systèmes de médecine traditionnelle. De plus, si l’usage fréquent d’une plante est souvent corrélée avec la présence d’une substance active dans celle-ci, il est aussi reconnu que plus une plante est commune dans une région, plus elle est susceptible d’être utilisée en médecine traditionnelle (Akerreta et al., 2010). Or les plantes les plus utilisées citées ci dessus sont soit très largement répandues au Cambodge (margousier, citronnelle, kapokier, liane quinine) soit facilement cultivables par les éleveurs ou répandues dans les marchés (ail et gingembre). Les autres espèces sont nommées moins de dix fois. Pour finir, il est intéressant de noter que la moitié des espèces ne sont citées q’une seule fois et que les 72 plantes sont utilisées pour un nombre assez restreint d’affections (22 au total), ce qui témoigne de la grande diversité de la pharmacopée traditionnelle vétérinaire khmère recensée dans cette étude. En ce qui concerne le classement des plantes et la validation des remèdes, plusieurs remarques peuvent être faites. Tout d’abord, on remarque que 69% des plantes appartiennent au groupe C et 11% des plantes appartiennent au groupe B ce qui signifie que 80 % des plantes sont soit utilisées de manière traditionnelle, soit utilisées et étudiées pharmacologiquement, ce qui montre la validité de la médecine vétérinaire traditionnelle khmère. De plus, en ce qui concerne les usages traditionnels, on retrouve de nombreuses similitudes entre les plantes utilisées en médecine humaine et vétérinaire Cambodgienne. En effet, les Cambodgiens ont largement recours à la médecine traditionnelle pour se soigner et utilisent souvent les mêmes traitements sur leurs animaux qui font partie intégrante de leur vie de tous les jours (Akerreta et al., 2010). Les plantes du groupe C sont d’autant plus intéressantes qu’elles possèdent en général de nombreuses propriétés qui pourraient être exploitées en élevage. Les 20 % restants sont des espèces méconnues des recensements ethnologiques et encore peu étudiées scientifiquement ce qui signifie qu’elles ont un potentiel médicinal qu’il pourrait être intéressant d’évaluer. Enfin, seulement une plante quasi menacée est utilisée ce qui corrobore l’hypothèse selon laquelle plus une plante est commune plus elle a des chances d’être utilisée par l’homme mais ce qui pose aussi les limites de cette médecine traditionnelle. 86 3.1.2 Analyse par type d’élevage Pour chaque type d’élevage, nous analyserons les espèces ainsi que les familles les plus rencontrées. Nous discuterons ensuite des modes de préparations et d’administration des remèdes puis des affections traitées. Pour finir, une discussion sera portée sur la validation des remèdes. 3.1.2.1 Élevage boviné Concernant les bovinés, 46 remèdes à base de 51 plantes ont été recensés dans le traitement de divers maladies regroupées en neuf affections. Les familles les plus représentées sont les Fabaceae (8 espèces), les Lamiaceae (4 espèces), les Myrtaceae et Solanaceae (3 espèces). En terme de fréquence d’utilisation, les deux espèces les plus nommées sont le Rônier ou Borassus flabellifer et Careya arborea, utilisées cinq fois pour trois affections différentes, suivies par le Tamarinier ou Tamarindus indica (utilisée trois fois dans trois affections différentes) et Antidesma ghaesembilla (utilisée trois fois dans deux affections différentes). Concernant le mode de préparation et d’administration des remèdes, plus de la moitié des recettes consiste en des jus de plantes broyées administrés oralement aux animaux. Le deuxième mode de préparation le plus rencontré est ensuite la décoction (15% des remèdes) suivi par la macération aqueuse (9%). La quasi totalité des remèdes sont des préparations extemporanées et les éleveurs ne les utilisent qu’une fois l’animal malade, et ce pendant une certaine durée mais ils ne les conservent pas. A part pour certains remèdes contre la fièvre aphteuse et ceux contre les parasites externes qui sont appliqués localement, l’ensemble des traitements est donné par voie orale. Sur les 46 remèdes répertoriés, nous avons recensé 16 remèdes utilisés dans le traitement de la fièvre aphteuse, 7 remèdes pour la météorisation, 6 remèdes pour la diarrhée et pour la fièvre, 4 pour l’amaigrissement, 3 pour la septicémie hémorragique et moins de trois remèdes sont utilisés dans le traitement des intoxications, des parasites internes et des affections oculaires. La fièvre aphteuse est prédominante dans ce classement pour plusieurs raisons: Tout d’abord parce que c’est une affection très présente sur le terrain et que les éleveurs doivent faire face à de nombreuses épidémies. De plus, c’est une maladie qui affecte le travail du bétail car les boiteries causées par la maladie empêchent les animaux de travailler dans les champs. C’est pourquoi les éleveurs ont tendance à soigner eux même leurs animaux, sans attendre qu’un VAHW ne vienne délivrer des médicaments. Enfin, la plupart des plantes utilisées dans le traitement de la fièvre aphteuse ont des propriétés anti ulcère, anti inflammatoire ou cicatrisante reconnues et qui ont un effet directement visible par l’éleveur: la diminution des lésions et des signes cliniques (hypersalivation et boiterie). Enfin, il est intéressant de noter que la totalité des remèdes est utilisée de manière curative lorsque l’éleveur détecte un animal malade. Aucun remède n’est utilisé en prévention. Les éleveurs justifient ce choix par rapport à la quantité de plantes nécessaires pour soigner un bovin. En effet, il est difficile d’envisager une distribution quotidienne de plantes fraiches dans la nourriture ou dans l’eau de boisson des bovins car cela représenterait trop de plantes et un temps de cueillette trop important pour l’éleveur. 87 Pour finir, deux tiers des plantes utilisées appartiennent au groupe C, 20% au groupe A, 10% au groupe B et 4% au groupe D, c’est à dire que la grande majorité des plantes utilisées en élevage bovin s’appuie sur des données scientifiquement reconnues. En revanche, l’utilisation des plantes dans le traitement de la météorisation et des intoxications n’est validée que par leurs usages traditionnels décrits. 3.1.2.2 Élevage avicole En élevage avicole, nous avons recensé 57 recettes à base de 26 plantes utilisées dans la prévention de divers maladies regroupées en huit affections. Les familles les plus représentées sont les Fabaceae, les Solanaceae et les Zingiberaceae (2 espèces chacune). En terme de fréquence d’utilisation, les espèces les plus nommées sont le margousier ou Azadirachta indica, nommé 22 fois dans cinq affections différentes et l’ail commun ou Allium sativum, nommé 18 fois dans six affections différentes. Suivent la citronnelle ou Cymbopogon citratus (14 fois pour trois affections), le gingembre ou Zingiber officinale (13 fois pour 6 affections), la liane quinine ou Tinospora crispa (12 fois pour 3 affections) et le kapokier ou Ceiba pentandra (11 fois pour trois affections). Les autres espèces sont nommées moins de 10 fois. En élevage avicole, nous avons donc des plantes qui sont communément utilisées par les éleveurs (si on prend l’exemple du margousier, il entre dans la composition de presque 40% des remèdes). Concernant le mode de préparation et l’administration des remèdes, 42% des remèdes sont des macérations dans l’eau de boisson des animaux. C’est une technique très répandue en élevage avicole où la médecine collective prévaut sur la médecine individuelle. L’autre moitié des recettes est composée à pourcentage égal de plantes fraiches déposées dans le nid des animaux, de teintures distribuées oralement et de sirop distribués oralement ou dans l’eau de boisson des animaux. 80% des remèdes sont utilisés dans la prévention des maladies infectieuses diverses dont 11% spécifiquement ciblés contre la maladie de Newcastle, 11% contre le coryza infectieux et les maladies respiratoires, 4% contre la variole et 4% contre le choléra. Les autres remèdes servent à prévenir des parasites externes (16% des remèdes) et internes (4%). L’ensemble de ces remèdes sont utilisés à titre préventif soit toute l’année soit lors de la saison sèche et il n’y a pas de remèdes curatifs. Cette médecine collective et préventive, que l’on retrouve aussi en médecine conventionnelle dans les élevages avicoles, se justifie par le prix de l’animal à l’unité et par le gain de temps obtenu lorsque l’on traite tous les animaux par le biais de l’eau de boisson, de la nourriture ou des nids. Dernièrement, il est intéressant de noter que 24 des 26 plantes utilisées en élevage avicole appartiennent au groupe C. L’usage de la quasi totalité des plantes utilisées s’appuie sur des données scientifiques ainsi que sur leurs usages traditionnels. De plus, plusieurs essais cliniques réalisés sur des poulets viennent consolider ces utilisations, notamment pour le caractère anti microbien et immunostimulant des plantes utilisées en prévention des maladies infectieuses ainsi que pour le caractère anti parasitaire de certaines plantes utilisées comme insecticide et anti parasitaire externe. 88 3.1.2.3 Élevage porcin En élevage porcin, nous avons recensé 10 remèdes à base de 18 plantes utilisés dans le traitement de diverses maladies regroupées en 5 affections. Les familles les plus représentées sont les Euphorbiaceae et les Fabaceae avec 3 espèces recensées, suivi par les Lamiaceae avec deux espèces. Les autres familles sont ensuite représentées par une seule espèce. En terme de fréquence d’utilisation, les espèces les plus nommées sont le margousier ou Azadirachta indica, nommé deux fois dans deux affections différentes, ainsi qu’Antidesma ghaesembilla et Ludwigia adescendens nommées toutes les deux dans deux remèdes. Les autres espèces ne sont citées qu’une seule fois chacune. 40% des remèdes sont des jus de plantes broyées donnés oralement aux animaux. Les 6 autres remèdes sont assez divers: cataplasme, macération aqueuse dans l’eau de boisson ou appliquée localement et plantes fraiches distribuées dans la nourriture ou par voie rectale. La moitié des remèdes est utilisée dans le traitement de la fièvre aphteuse et l’autre moitié sert dans des maladies diverses: fièvre, constipation, diarrhée et parasites internes. La fièvre aphteuse apparait donc comme la maladie d’intérêt principale des éleveurs. 90% des remèdes sont utilisés à titre curatif, lorsque l’éleveur s’aperçoit que l’animal présente des signes cliniques. Les 10% restants sont des plantes à effet vermifuge qui sont distribuées dans la nourriture des animaux en prévention des parasitoses digestives. Ce choix de médecine individuelle et curative se justifie de la même manière qu’en élevage boviné. Pour finir, en ce qui concerne le classement des plantes, deux tiers des espèces appartiennent au groupe C, 22% au groupe B et 12% au groupe A. Globalement, les usages des plantes sont validés à la fois scientifiquement et de manière traditionnelle. En revanche, nous n’avons pas de plantes validées par l’étude en cas de constipation: il semblerait que l’utilisation du margousier en tant que laxatif relève de la pure tradition des éleveurs cambodgiens. Il faut toutefois prendre avec précaution ses analyses sur la médecine traditionnelle porcine car le nombre de plantes recensées lors de cette étude est assez restreint (18 plantes pour 10 remèdes). 3.1.3 Analyse comparée 3.1.3.1 Des plantes représentatives d’un type d’élevage? Des résultats à analyser avec précaution. En comparant les plantes utilisées élevage, il est difficile de conclure à des utilisations spécifiques d’un type d’élevage. Certes, il existe des espèces utilisées uniquement dans un type d’élevage, d’autres communes à deux élevages mais ces chiffres sont biaisés par le fait que nous avons recensé trois fois plus de plantes en élevage boviné qu’en élevage porcin et deux fois plus qu’en élevage avicole. Cela peut donc tout simplement expliquer pourquoi les plantes utilisées en élevage boviné se retrouvent en élevage avicole ou porcin. On peut tout de même noter que sur l’ensemble des 72 plantes, seulement trois espèces sont utilisées dans les trois élevages: le margousier ou Azadirachta indica, plante phare de cette étude 89 (nommée 26 fois), Careya arborea (nommée 8 fois) et Dioscorea Hipsida Dennts (nommée 3 fois, une fois dans chaque type d’élevage). Ce qui est intéressant en revanche, c’est qu’en élevage avicole, on recense deux fois moins de plantes qu’en élevage boviné pour un même nombre de recettes décrites. Ce n’est pas que les remèdes soient composés de moins de plantes mais que chaque plante est citée un plus grand nombre de fois par les éleveurs. En effet sur le terrain, la médecine traditionnelle des poules semblait être plus connue que celle des bovins. L’utilisation de plantes fraiches dans l’eau de boisson par exemple semble être une utilisation unanime chez les éleveurs de poules et commence même à être promulgée par le gouvernement ou les organisations d’aides aux éleveurs. Au contraire pour les bovinés, il semblerait que chaque éleveur applique ses propres recettes de manière ancestrale, ce qui amène à une diversité de plantes plus importante qu’en élevage avicole pour un même nombre de recettes. 3.1.3.2 Des remèdes en adéquation avec une médecine caractéristique du type d’élevage Les modes de préparation et de distribution des remèdes diffèrent aussi en fonction des élevages. En élevage avicole, 100% des remèdes sont donnés à titre préventif et la plupart d’entre eux à titre collectif. C’est pourquoi on retrouve surtout des macérations aqueuses dans l’eau de boisson ou des plantes fraiches distribuées dans la nourriture ou dans le nid. Au contraire, en élevage boviné et porcin, les remèdes sont curatifs et individuels et sont plutôt constitué de teintures, de jus de plantes broyés, de décoction ou de sirop distribués oralement ou en application locale et en cataplasme. 3.1.3.3 De l’importance du traitement des maladies infectieuses En ce qui concerne les affections traitées, il est important de noter que dans tous les types d’élevage, une part importante des plantes est utilisée pour lutter contre les maladies infectieuses. Chez les bovins et porcins, c’est la fièvre aphteuse qui semble la plus préoccupante, qui occupe entre 35 et 50% des remèdes. Les lésions et la contagion de la fièvre aphteuse sont caractéristiques et ont des répercussions directes sur les animaux: diminution des performances de travail des bovinés et perte de poids des porcs qui ne s’alimentent plus à cause de la douleur engendrées par les lésions. C’est donc une maladie bien identifiée par les éleveurs et vite prise en charge. Au contraire, en élevage avicole, de nombreuses maladies infectieuses ont une symptomatologie large et peuvent facilement être confondues par des éleveurs peu éduqués. C’est une des raisons pour lesquelles les éleveurs appliquent une médecine traditionnelle préventive et « à large spectre ». 3.1.3.4 Une valorisation de la médecine traditionnelle avicole par des essais cliniques sur animaux de production Les remèdes utilisés dans les différents élevages sont globalement validés de la même manière: une majorité d’entre eux sont composés de plantes du groupe C ou B et sont validés par l’étude et une minorité relève de la pure tradition vétérinaire cambodgienne et demanderaient à être étudiés scientifiquement pour pouvoir être conseillés aux éleveurs. La seule différence majeure entre les élevages consiste en la validation par essai clinique sur les animaux de production d’intêret (espèces appartenant au groupe 8). En effet, l’usage des plantes médicinales en médecine vétérinaire est un domain en plein expansion et de 90 nombreux essais en condition de terrain parraissent chaque année. Pourtant, la majorité de ces études concernent actuellement les volailles. C’est pourquoi l’usage de certaines plantes utilisées en élevage avicole sont d’autant plus valorisés car les propriétés pharmacologiques des plantes ont été démontrées en laboratoire mais aussi lors d essai s cliniques sur les poules. 3.1.4 Les raisons de l’usage ou de l’abandon des remèdes traditionnels A la fin de chaque entretien, il a été demandé à l’éleveur les raisons pour lesquelles il continuait à utiliser les remèdes traditionnels mais aussi pourquoi parfois il préférait choisir les médicaments de synthèse. Ces questions sont importantes si l’ont veut promouvoir les pratiques traditionnelles dans le but d’aider les éleveurs. Les éleveurs qui préparent et utilisent leurs remèdes traditionnels le justifie le plus souvent de manière économique. En effet, ce sont des petits élevages familiaux avec peu de moyens et ils considèrent les médicaments de synthèse comme onéreux. Mais les raisons citées sont aussi culturelles et il est facile de sentir que ces éleveurs sont attachés à ce savoir traditionnel transmis de génération en génération. La médecine traditionnelle fait partie intégrante de la vie des cambodgiens depuis longtemps et les éleveurs disent ne pas avoir attendu les médicaments de synthèse pour soigner leur animaux. Pourtant d’autres éleveurs nous ont dit préférer la médecine conventionnelle et avoir arrêté l’utilisation des plantes médicinales. La raison principale à ce changement est le manque d’efficacité des plantes ou plutôt la différence d’efficacité comparée aux médicaments de synthèse. Mais à la question : Aimeriez vous être formé à la médecine traditionnelle? L’ensemble des éleveurs ont répondu par l’affirmatif. En effet, les éleveurs qui soulignent un manque d’efficacité des remèdes traditionnels disent souvent ne pas connaître les posologies exactes ou bien les affections précises qui sont traitées par les plantes et utilisent ces remèdes de manière automatique. Il est donc important que les résultats de cette étude soient rendus aux éleveurs et soient utilisés lors des formations organisées par Heifer et AVSF. Enfin, on peut souligner que de nombreux éleveurs utilisent à la fois médecine traditionnelle et conventionnelle. Dans ce cas là, les plantes sont souvent utilisées à des fins préventives ou lors de maladies bénignes mais si l’éleveur s’inquiète pour le devenir de son animal ou que la contagiosité devient trop forte, il a plutôt tendance à appeler le VAHW. Les éleveurs ont une connaissance des médicaments de synthèse très limitée et font donc entièrement confiance en leur VAHW. Lorsqu’on leur demande quel traitement a été réalisé, ils répondent qu’il y a eu « une injection » ou « une piqûre » mais ne connaissent pas les produits utilisés. 3.2 Limites de la démarche d’ethnopharmacognosie et difficultés rencontrées sur le terrain 3.2.1 Difficultés temporelles Le travail présenté dans cette étude est un aperçu du temps passé à réaliser les enquêtes et est dépendant de notre temps de présence sur le terrain. Il n’est donc pas exhaustif. Une étude d’ethnopharmacognosie peut durer des années et notre durée de présence 91 relativement courte sur le terrain a limité le nombre d’entretiens. Ce travail ne cherche donc pas à définir la médecine vétérinaire traditionnelle au Cambodge, il est seulement le reflet de celle-ci au travers d’un échantillonnage d’éleveurs bénéficiaires d’AVSF et de Heifer. D’autre part, nos enquêtes ont permis de montrer que le savoir en matière de plantes médicinales des éleveurs est sous-estimé. Il est arrivé plusieurs fois qu’un éleveur interrogé dise ne pas utiliser de médecine traditionnelle puis, au fil de la discussion et en trouvant les bonnes questions, se mette à décrire des remèdes. C’était par exemple le cas des éleveurs qui omettent de parler d’une recette car ils la font automatiquement ou parce qu’il ne la pense pas assez intéressante pour l’étude (comme l’ajout de plantes fraiches dans l’eau de boisson ou dans le nid des poules). C’est en visitant les poulaillers et les élevages que l’ont peut se rendre compte des ces oublis. Avec plus de temps, il aurait été possible de rendre visite à des éleveurs qui n’ont pas été sélectionnés pour le projet ou qui ne se sentaient pas concernés par celui-ci mais qui auraient pu avoir des connaissances en matière de médecine vétérinaire traditionnelle. Par ailleurs, nous avons eu la chance d’être toujours accompagné d’un traducteur et d’une personne représentante d’AVSF ou d’Heifer pour chaque entretien ce qui a été primordial pour mettre l’éleveur en confiance. Cependant, cette organisation de travail peut s'avérer parfois complexe et chronophage car elle nécessite la disponibilité de tous les intervenants. Nous étions en plus présents sur le terrain pendant la saison des pluies pendant laquelle les éleveurs travaillent souvent dans les rizières et sont parfois moins disponibles pour les entretiens. De plus, nous avons décidé de ne pas limiter le travail d’enquête à une seule ou plusieurs provinces mais de le réaliser à l’échelle nationale (dans toutes les provinces où les ONG sont présentes). Cela nous a permis de réaliser plus d’entretiens mais a aussi énormément rallongé nos temps de parcours et les distances entre les entretiens. Nous n’avons par exemple pas pu aller dans la province du Ratanakiri située dans le Nord-Est du pays par manque de temps. Enfin, cette limite temporelle justifie le fait que cette étude soit focalisée sur les plantes médicinales plus que sur la médecine traditionnelle de manière générale. Même si les plantes sont à la base de la médecine traditionnelle, il y a plusieurs aspects de celle-ci que nous n’aurons pas le temps d’aborder: justification des préparations et des modes d’extractions choisis, toxicité des remèdes, utilisation d’animaux venimeux en association avec les plantes etc. Ce travail sert donc de base pour l'étude de la médecine vétérinaire khmère. Il faut toutefois souligner que la masse d’informations récoltées est assez importante en comparaison du nombre de personnes interrogées et qu’il aurait été difficile de travailler en si peu de temps sur un plus grand nombre d’espèces ou sur d'autres aspects de la médecine ethnovétérinaire. 3.2.2 Difficultés liées à la barrière de la langue La barrière de la langue est une limite importante de cette étude. En effet, même en ayant appris les bases du khmer, il était impossible de réaliser une enquête sans l’aide d’un traducteur. Les difficultés de compréhension arrivent surtout au début de l’étude car il faut du temps pour que le traducteur comprenne les enjeux de l’étude et la finalité des entretiens. Nous avons eu la chance d’avoir le même traducteur tout au long de l’étude ce qui a permis de créer des liens forts et de pouvoir avoir confiance en la traduction. Dans le nord du pays, les habitants parlent un dialecte légèrement différent du khmer et il a donc 92 fallu demander l’aide du représentant AVSF pour passer du dialecte du Nord au khmer ce qui a multiplié les risques de confusion lors des traductions. La barrière de la langue est d’autant plus importante que le français et le khmer sont deux langues grammaticalement éloignées. En effet, le français est une langue latine dont le vocabulaire est très diversifié contrairement au khmer qui est une langue par association d’idées. Par exemple, le lait se dit en khmer « l’eau qui sort de la vache». Cette différence de vocabulaire a été problématique pour avoir un diagnostic précis des affections car là où en français il existe une différence claire entre « abcès » et « blessure » par exemple, il n’en existe pas en khmer. Après s’être rendu compte de ces différences, nous avons pris la décision de prendre des atlas de pathologie animale directement avec nous pendant les entretiens pour éviter toute confusion. 3.2.3 Difficulté du diagnostic précis des affections En plus des problèmes liés à la barrière de la langue cités précédemment et que nous avons pu résoudre grâce aux atlas, il n’a pas toujours été évident d’identifier précisément les affections dont souffraient les animaux. En effet, nous avons observé très peu d’animaux malades et nous avons rencontré uniquement un ou deux VAHW donc le diagnostic des affections repose uniquement sur les dires des éleveurs. Il faut alors multiplier et reformuler les questions pour essayer d’être le plus précis possible. On peut néanmoins se fier aux éleveurs car ce sont des éleveurs qui ont l’appui d’une organisation de solidarité, qui bénéficient de formations et de groupes de discussions et qui ont accès à l’information sur le soin des animaux et à un VAHW qui est présent dans le village. Par ailleurs, certaines affections ne peuvent se différencier cliniquement sans examens complémentaires, ce qui est surtout le cas en élevage avicole. C’est pourquoi certaines plantes sont décrites pour une affection précise quand cela est possible, d’autres pour un groupe d’affections et d’autres pour un symptôme quand les éleveurs traitent de manière symptomatologique sans connaître l’étiologie. 3.2.4 Difficultés d’identification des plantes L’étape d’identification des plantes est une des étapes les plus problématiques de l’étude. La première difficulté apparait pendant les enquêtes lors des confusions possibles par rapport au nom vernaculaire (nom d’usage) des plantes. En effet, il est possible que deux plantes différentes aient le même nom vernaculaire ou au contraire que deux noms différents soient donnés pour la même plante dans des provinces différentes. Des confusions sont donc possibles lorsqu’un échantillon de chaque plante n’est pas demandé systématiquement. D’autre part, il est arrivé qu’il soit impossible d’avoir un exemplaire d’une plante, soit parce qu’elle pousse dans la jungle et que l’éleveur ne peut nous y emmener, soit parce que ce n’est pas la bonne saison (beaucoup de traitement en élevage avicole sont réalisés pendant la saison sèche, lorsque les poulets sont soumis au stress thermique et sont plus sensibles aux pathogènes de l’environnement). C’est pourquoi les flores photographiques ont toujours été emmenées sur le terrain mais sans échantillon pour comparer, il reste tout de même une incertitude sur l’espèce. Il aurait été préférable de trouver des partenaires compétents en botanique pour ces identifications mais leur recherche a été infructueuse. Le centre de médecine traditionnelle khmère de Phnom Penh étant indisponible, nous avons essayé de joindre d’autres 93 organismes habilités dans l’identification des plantes médicinales mais sans succès. Il n’était de plus pas envisageable de rentrer en France avec les échantillons pour l’identification car il n’est pas possible de sortir des plantes du territoires (et encore moins des plantes endémiques) sans une autorisation particulière. Cette étape appréhendée s’est pourtant bien déroulée grâce aux connaissances importantes en botanique des éleveurs et des représentants AVSF et Heifer. En effet, beaucoup de plantes utilisées pour le soin des animaux le sont aussi pour les soins humains et sont ainsi bien connues des Cambodgiens. Lorsque les plantes n’ont pas pu être identifiées lors de l’entretien, les échantillons ont été rapportés pour une identification plus poussée à Phnom Penh avec les équipes d’AVSF. De ces difficultés résultent huit plantes qui n’ont pas pu être identifiées correctement et qui n’ont donc pas été étudiées par la suite (toutes ces plantes n’ayant été citées qu’une seule fois chacune). 3.2.5 La validation des remèdes traditionnels: limites et validité de la démarche Il existe plusieurs façons de valider les informations concernant des remèdes traditionnels. Dans cette étude, il a été décidé de réaliser une analyse combinatoire de ces différentes façons pour multiplier et diversifier les validations. • La fréquence d’utilisation (ou facteurs culturels) «Il est largement reconnu que l’usage prolongé et continu dans le temps d’une plante médicinale est corrélé avec la présence d’une substance active dans celle-ci» (Cornillet, 2012). Ainsi, la pérennité de l’utilisation d’un remède est une validation possible de celui-ci. Pour autant, il est vrai que cette méthode de validation ne repose pas sur des expériences ou des faits scientifiques et pourrait être critiquée pour son manque de rigueur. Par ailleurs, elle ne permet pas de conclure que les remèdes plus anecdotiques ne sont pas efficaces. Elle fait pourtant partie intégrante d’une étude d’ethnopharmacognosie et il est bon de rappeler qu’on considère actuellement que près de 60% des médicaments chimiques présents sur le marché ont été découverts en s’intéressant à leurs usages éthnomédicaux (ethnopharmacologica, 2014). • Les références chimiques et pharmacologiques (ou facteurs pharmacologiques) Le travail de recherche bibliographique a lui aussi ses limites. En effet, la médecine traditionnelle connait un renouveau dans les pays en voie de développement et de nombreuses études de pharmacologie sont publiées chaque année. De nouvelles plantes sont étudiées et les propriétés des espèces déjà connues sont de plus en plus approfondies. Nous avons donc défini le cadre des recherches bibliographiques et posé des limites : Les études concernant uniquement l’isolement de principes actifs ou la chimiotaxonomie des plantes ne seront pas répertoriées et les monographies seront réalisées dans l’objectif de pouvoir classer les plantes par rapport à leur potentiel médicinal. Cette approche est critiquable car non exhaustive mais se justifie par manque de temps mais aussi par rapport à l’objectif final de l’étude. En effet, il question dans cette étude de valider un usage traditionnel vétérinaire d’une plante et non pas de faire la monographie la plus détaillée et la plus précise de chaque plante recensée car avec l’avancée des connaissances en plantes médicinales de nos jours, chaque espèce pourrait faire l’objet d’une thèse à elle toute seule. Il faut pour finir être conscient des limites d’une telle validation. En effet, ce n’est pas parce 94 qu’un extrait de plante possède une propriété pharmacologique en laboratoire (in vitro ou démontré sur un animal de laboratoire) que cette dernière sera efficace sur le terrain. En effet, de nombreux autres critères doivent être pris en compte comme le mode d’extraction choisi par l’éleveur, les différences de concentration en principes actifs en fonction des sous variétés ou des zones de cultivation des plantes, l’utilisation de la plante et la conservation du remède, son association avec d’autres plantes dans un remède et l’espèce destinée à être guérie. C’est pourquoi il a été décidé dans cette étude de ne pas se limiter aux propriétés pharmacologiques démontrées en laboratoire et de rechercher aussi les essais cliniques menés sur les animaux de production d’intérêt. • Mesurer l’efficacité clinique par des essais sur le terrain Mener un essai clinique sur les espèces animales à destination des remèdes est une dernière façon de valider l’usage ethnovétérinaire d’une plante. Ces essais sont généralement réalisés après les études en laboratoire et permettent de confirmer les utilisations traditionnelles directement sur les animaux d’intérêt et en condition d’élevage. Il ne faut toutefois pas oublier qu’il existe encore un écart entre un essai clinique et la réalité. En effet, même si ces essais permettent d’exclure les conditions de laboratoire, ils sont réalisés dans d’autres pays que le Cambodge, c’est-à-dire dans un autre contexte d’élevage, avec d’autres races d’animaux que les races locales cambodgiennes et avec une conduite d’élevage différente (alimentation notamment). Il serait intéressant dans notre cas de mettre en place ces essais cliniques directement sur le territoire d’étude, avec les éleveurs, les animaux et les pratiques traditionnelles concernées. Il est prévu de démarrer des essais à petite échelle avec quelques remèdes sélectionnés comme étant les plus intéressants avec des éleveurs volontaires mais il faut être très précautionneux dans leur mise en place. En effet, de nombreux biais peuvent être à l’origine de faux résultats et il faudrait être sur place pour superviser ces essais. La deuxième difficulté réside dans l’interprétation des résultats à cause des moyens techniques faibles disponibles sur place. En effet, lors de notre séjour sur place, nous avons tenté de mettre en place un essai clinique en élevage avicole concernant une plante immunostimulante. Cet essai avait pour but de comparer les taux d’anticorps post vaccinaux contre le virus de la maladie de Newcastle des animaux recevant la plante immunostimulante et des animaux témoins. Malheureusement, le laboratoire vétérinaire de Phnom Penh n’a pas répondu à notre demande d’analyse des prises de sang. Il faudrait donc essayer de mettre en place des essais cliniques faisant appel à des critères d’évaluation observables par les éleveurs ou les VAHW mais là encore, le niveau d’éducation de ces derniers pourrait être un frein à leur réalisation et à leur conclusion. 3.3 Médecine moderne vs médecine traditionnelle : enjeux actuels en sciences vétérinaires Il n’est pas question dans cette partie de rejeter la médecine moderne au profit de la médecine traditionnelle mais bien de donner les avantages et les inconvénients de cette dernière en mettant l’accent sur son utilisation et ses conséquences dans les pays en voie de développement. 3.3.1 Les avantages des pratiques ethnovétérinaires comparées à la médecine conventionnelle 95 Lorsque l’on parle de médecine traditionnelle en élevage, le premier argument qui vient à l’esprit est celui de l’intérêt économique. En effet, les plantes médicinales ont un faible coût voir un coût nul comparé aux médicaments chimiques. Cet argument économique est d’autant plus valable dans les pays en voie de développement comme au Cambodge où le revenu mensuel moyen par habitant s’élève à 73 dollars d’après les données de la banque mondiale en 2012 (JDN, 2015). Un autre atout majeur des pratiques ethnovétérinaires est le fait qu’elles soient adaptées au contexte d’élevage de la région. En effet, les éleveurs d’une région connaissent les maladies, les plantes et les remèdes qui marchent depuis des générations pour soigner leurs animaux. Les objectifs et conduites d’élevage sont différents et souvent moins intensifs que dans les pays développés et les pratiques vétérinaires issues du monde occidental ne sont pas toujours applicables et extrapolables aux pays en voie de développement. C’est pourquoi l’usage des plantes médicinales peut donc être pertinent surtout en prévention ou en cas de maladie qui ne mettent pas la vie de l’animal en danger. De plus, dans un pays comme le Cambodge qui souffre d’un maillage vétérinaire et d’une disponibilité en médicaments de synthèse faibles, l’usage de plantes médicinales paraît avantageux car elles sont directement disponibles pour l’éleveur, soit dans la jungle, soit dans leur jardin ou au marché. Il ne faut pas non plus oublier que les pratiques ethnovétérinaires ont un véritable intérêt en santé publique. En effet, au Cambodge il n’existe pas de temps d’attente (temps à respecter entre la dernière administration du médicament à usage vétérinaire et la collecte des denrées alimentaires (afmps, 2015) donc les denrées alimentaires consommées peuvent contenir des résidus de médicaments administrés aux animaux et peuvent avoir des effets nocifs sur la santé du consommateur. De plus, la réglementation du médicament vétérinaire au Cambodge est faible ; citons par exemple l’absence de réglementation concernant les antibiotiques facteurs de croissance, interdits depuis plus de dix ans dans l’Union Européenne ou encore les problèmes d’antibiorésistances dus à une utilisation non raisonnée des antibiotiques de synthèse. Dans ce contexte, soigner les animaux à l’aide de plantes peut avoir un véritable impact sur la santé du consommateur. Par exemple, de nombreuses plantes possèdent des effets anti-microbiens et ont déjà prouvé leur efficacité dans le remplacement des antibiotiques. En plus de son impact sur la santé humaine, l’utilisation de plantes médicinales n’a sans doute pas un impact environnemental aussi important que celui des résidus de certains médicaments de synthèse. C’est surtout le cas pour les anthelmintiques et les antiparasitaires externes. En effet, les résidus de ces médicaments se retrouvent dans les déjections des animaux et affectent le développement et la survie des organismes vivants dans les prés et dans les écosystèmes marins et ont un impact sur les communautés d’insectes, les écosystèmes et la fertilité de la pâture (Bérard, 2015). Il existe de nos jours de nombreuses plantes aux propriétés anti-parasitaires démontrées et aussi actives que les anthelmintiques de synthèse. De manière plus globale, l’utilisation de plantes médicinales en élevage semble être une solution intéressante face à l’éventuel problème d’indisponibilité des médicaments de synthèse issus de la chimie pétrolière. Depuis quelques années, la communauté scientifique se penche sur les effets négatifs liés à une sur-médicalisation. Dans le domaine vétérinaire par exemple, de plus en plus d’études indiquent que l’usage excessif et non raisonné des vermifuges a un impact négatif sur l’immunité des animaux et sélectionne des parasites résistants à ces vermifuges. L’utilisation 96 de plantes médicinales moins « drastiques » peut permettre à l’animal de créer une immunité minimale aux contact des parasites intestinaux et de garder l’infestation à un niveau assez bas pour ne pas causer de pathologies (Cornillet 2012; Tourtoulou et al., 2014). Ces arguments concernant la santé publique, l’impact environnemental, le développement de résistances aux médicaments de synthèse et le manque d’immunité des animaux sont d’autant plus valables dans les pays en voie de développement comme au Cambodge dans lesquels de nombreuses questions se posent concernant la traçabilité, la qualité et l’utilisation du médicament vétérinaire de synthèse. 3.3.2 Les limites de la médecine traditionnelle en comparaison à la médecine moderne dans les pays en voie de développement Les sceptiques de la médecine traditionnelle le diront tous : « Les plantes sont moins efficaces que les médicaments de synthèse ». Au niveau pharmacologique, il est certain que pour certaines affections engageant le pronostic vital de l’animal ou pour des situations d’urgence, les médicaments de synthèse feront preuve d’une plus grande rapidité d’action et d’une meilleure puissance pharmacologique que les plantes médicinales. L’intérêt économique de la médecine traditionnelle peut lui aussi être remis en cause. En effet, si on étudie de manière plus générale l’impact économique de ces pratiques, le coût faible des plantes médicinales pourrait être contrebalancé par une baisse de la productivité de l’élevage. L’inconvénient majeur de la médecine traditionnelle est sûrement le fait qu’elle soit trop peu connue et étudiée scientifiquement. En effet, les remèdes traditionnels ne sont souvent pas validés et leur toxicité potentielle n’est pas évaluée. De plus, leurs dosages sont souvent imprécis et il est ainsi difficile de conclure à une posologie précise pour une efficacité maximale. Cette efficacité dépend pour finir entièrement du mode de préparation des remèdes, de l’extraction choisie des principes actifs et de la conservation de ceux-ci, informations qui ne sont pas toujours disponibles. Pour finir, l’utilisation fréquente de plantes médicinales peut poser problème au niveau de la disponibilité et de la surexploitation des ressources naturelles. Cette surexploitation peut se voir à plusieurs niveaux, soit au niveau du jardin de l’éleveur, soit à une échelle plus large, au niveau national si un remède est commercialisé dans les marchés et recherché par de nombreuses personnes. Elle touche surtout les plantes dont les racines sont utilisées à des fins médicinales car elles ne peuvent plus se reproduire par la suite. Ce problème est d’autant plus important dans les pays en voie de développement comme au Cambodge où plus de 80 % de la population se soigne à l’aide de plantes médicinales (Ashwell et Walston, 2008). Pour conclure, il existe de nombreuses raisons qui justifient le fait de vouloir sauvegarder et utiliser la médecine traditionnelle mais d’autres arguments plaident en la faveur de la médecine conventionnelle. Il ne s’agit donc pas de préférer l’une ou l’autre mais plutôt de choisir la plus adaptée en fonction du contexte. Il existe un équilibre à trouver entre ces deux médecines qui ne sont pas antagonistes mais qui peuvent être au contraire complémentaires. Cet équilibre est d’ailleurs démontré dans certains essais cliniques comme lorsqu’une plante a un effet immunostimulant et qu’elle permet une meilleure réponse vaccinale des animaux ou alors lorsqu’une plante potentialise les effets anti-microbiens d’un médicament de synthèse. 97 98 CONCLUSION Les khmers sont réputés pour leur médecine traditionnelle riche, mêlant médecine chinoise, ayurvédique et autochtone, qu’ils utilisent pour soigner les membres de leur famille mais aussi leurs animaux de production. Pourtant, dans un pays qui s’occidentalise et qui se tourne vers l’international, ces pratiques traditionnelles sont menacées et il est important de mettre par écrit ces pratiques afin de les préserver. Au travers de cette étude, nous avons mis en évidence la grande diversité de la pharmacopée traditionnelle vétérinaire khmère. 80 plantes ont été recensées dans la prévention et le traitement de 22 situations d’intêret en élevage avicole, bovin, bubalin et porcin. Ces pratiques traditionnelles, loin d’être oubliées des éleveurs, et encore très présente dans les campagnes cambodgiennes. De nombreux remèdes sont validés par l’étude et la majorité des pratiques recensées se justifie scientifiquement. Elle ne conclut pas pour autant sur la médecine traditionnelle vétérinaire khmère dans sa globalité. En effet, aucune autre étude connue de ce type n’a été menée dans ce pays. Cette étude est donc une première vision des pratiques éthnovétérinaire. Elle sera suivie d’un effort de promotion des remèdes jugés les plus intéressants auprès des familles bénéficiaires d’AVSF et de Heifer. Cette diffusion sera permise grâce à la réalisation d’un livret concernant les bonnes pratiques de l’usage des plantes médicinales. Ce livret sera distribué à l’ensemble des éleveurs et pourra être utilisé lors de formations à la médecine traditionnelle. Les résultats de cette étude théorique pourront aussi être testés sur le terrain à l’initiative des représentants d’AVSF et de Heifer comme par exemple lors de la mise en place d’un essai clinique avec des éleveurs volontaires. Il est bon de rappeler pour finir que cette étude a pour but de revaloriser les pratiques traditionnelles mais pas de dévaloriser la médecine conventionnelle. Pour permettre une bonne gestion sanitaire des élevages, il sera important de concilier ses deux médecines et d’apporter une attention particulière à l’usage des médicaments de synthèse et des vaccins qui ont eux aussi une part importante à jouer dans la santé des animaux de production. 99 100 BIBLIOGRAPHIE Académie nationale de pharmacie. 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BACKGROUND INFORMATION Province, district, commune, village : Name of the farmer and contact : Kind of cluster: Altitude : Low, high and medium : Type and number of animals raised: Type of animal and breeds Chicken Duck Pig Fish Number animal owned Age of the animals : Housing and runs : Feeding and scavenging feed resource base : Others II. TRADITIONAL RECIPES Recipe number Composition Part of the plant /quantity Formulation Conservation Dosage and frequency Indication Learnt from Others 106 Buffalo Cow Other :...... III. DISEASES In order of prevalence Poultry Non-ruminant (Pig) Ruminant Disease Animal affected Age Breed Sex Seasonality Epidemiology (how many animals, contagious or not ?) Symptoms and lesions Traditional treatment (cf II) Modern treatment (what, origin, conservation, efficiency ?) Prevention Evolution (with and without treatment) IV.DISCUSSION Use of traditional medecine vs modern one ? By choice or habit ? Efficiency ? Beliefs ? Any problems in the farm ? (vaccination…) Interest in a clinical trial to demonstrate the efficiency of the traditional medicine ? Taboo of using traditional medicine associated with poultry, pig and cattle ? Conclusion 107 Annexe 2: Noms binomiaux, vernaculaires en anglais et français, famille, groupe et numéro de page des monographies des plantes recensées et identifiées sur le terrain Plantes du groupe A Nom binomial Nom anglais Aganonerion polymmorphum Ceylon spinach/ Indian spinach Dalbergia nigrescens Kurz Dipterocarpus intricatus Dyer Dipterocarpus obtufsifolius Teijsm. ex Miq Nom français Famille 112 Apocynaceae Fabaceae 197 206 Dipterocarpaceae 207 Two wingsed fruit Dipterocarpaceae Hoya des amoureux 219 Hoya kerii Craib Hymenodictyon excelsum (Roxb.) Wall Lucky heart Bridal couch tree Rubiaceae Limnophila geoffrayi Aromatic mudword Scrophulariaceae Apocynaceae 214 Mangifeia dupereana Mazus japonicus page Anacardiaceae Bitter leave Scrophulariaceae bananier farineux Musa balbisiana colla Sindora siamensis Miq Terminalia corticosa Pierre ex Laness 235 240 245 257 Musaceae Fabaceae 289 297 Combretaceae Plantes du groupe B Nom binomial Nom anglais Nom français Famille Antidesma ghaesembilla Gaertn square leaf china laurel Euphorbiaceae Archidendron clypearia (Jack) I.C. Nielsen Monked pod Fabaceae Page 130 132 Cratoxylan cochinchinense Hypericaceae 191 Dillenia ovata Wall. ex Hook.f. & Thomson Elephant apple Dillénia Dilleniaceae 201 Dioscorea hipsida Dennts Asiatic bitter yam/ Intoxicating yam Igname amère Discoreaceae Ludwigia adescendens (L.) H. Hara Primrose villo Onagraceae Shorea obtusa Wall Mosa/ Burma sal Dipterocarpaceae 284 Xylia xylocarpa (Roxb.) Taub Burmese ironwood Fabaceae 301 204 241 108 Plantes du groupe C Nom binomial Nom anglais Nom français Allium sativum Garlic Ail Liliaceae Alocasie/ Snoge caraïbe/ Alocasie à grandes racines/ Taro géant/ Oreille d'éléphant Araceae Alocasia macrorrhizos (L). G don Alpinia galanga (L.) Willd Anacardium occidentale L Giant taro/ Giant Alocasia Greater galanga/ siamese ginger/ galangal Bombax ceiba L. Borassus flabellifer Linn Brucea javanica L Merr Caesalpinia sappan Linn cashew tree Green betel nut/ areca nut common bamboo 119 122 Anacardier Aréquier/ Palmier à betel/ noix d'arec Anacardiaceae Margousier Meliaceae Bambou commun Poaceae 133 Arecaceae 136 142 144 Fresh water mangnone Indian Kapok/ Red cotton tree/ red silk cotton tree Toddy palm False sumuc/ java brucea/ macassar kernels Lecythidaceae faux kapokier/ kapokier du Malabar/ kapokier rouge Malvaceae Borasse/Rônier/ palmier de palmyre Arecaceae 147 150 153 Simaroubaceae 156 Papaya golden shower/ pudding pipe tree Cassia fistula Cayratia trifolia (L.) Domin Ceiba pentandra (L.) gaertn silk cotton tree Cheilocostus speciosus (J.König) Crepe ginger/ wild C.D.specht ginger/ cane reed Citrus aurantiifolia 113 Galanga de l'inde/ Grand galanga Zingiberaceae Sapaan wood Fabaceae Bed Pepper/ Chili Piment/ Poivron/ piment pepper/ garden annuel/ Piment de Capsicum annuum L. pepper/ green pepper cayenn Solanaceace wild guava/ ceylon Careya arborea roxb oak/ Patana oak Lecythidaceae Carica papaya L. P 125 Areca catechu L Azadirachta indica A Juss Magosa tree/ neem Bambusa vulgaris Barringtonia acutangula (L). gaerth Famille Lime Papayer Caricaceae canéficier/ casse en bâton/ cassier/ faux séné Fabaceae 159 162 165 170 173 Vitaceae Capoc/ Kapokier/ arbre à kapok Malvaceae 175 178 Costaceae Limettier 109 Rutaceae 182 (Christm.) Swingle Cleome viscosa L Coleus amboinicus Lour Cymbopogon cirtatus (DC). stapf Datura metel L. Yellow spider flower Indian borage/ country borage Capparidaceae 185 188 Lamiaceae 193 Lemongrass Downy salt apple/ white darure Citronelle Poaceae 198 Metel Solanaceae Euphorbia tirucalli L Euphorbiacaea Gmelina asiatica L. Heliotropium indicum L Ipomoea aquatica Forssk Ipomoeae batatas L Lam Lamiaceae 208 211 216 Indian heliotrop water spinach/ water convolvulus Liseron d'eau Boraginaceae sweet potato physic nut/ purging nut Horse tamarind/ Jumbie Bean/ Lead tree/ white Popinac convolvulaceae 220 Convolvulaceae 223 Jatropha curcas L Leucaena leucocephala Lam de wit Litsea glutinosa (Lour) C.B. Rob. Pond spice Marsilea quadrifolia L. Quadrifolia Melaleuca cajuputi powell Cajupat tree Patate douce 227 Pourghère Euphorbiaceae 231 Faux mimosa Fabaceae 237 Lauraceae 243 Marsileaceae 246 Mesua Ferrera L. Ironwood cajeput/ cajeputier arbre dragon, bois de fer, bois d'amis Myrtaceae Mimosa pudica L. Neptunia oleraceae Lour sensitive plant Sensitive Fabaceae water mimosa Néptunie potagère Fabaceae Nicotiana tabacumL Tobacco Clove basil/ African Ocinum gratissimum basil Ocinum tenuiflorum Holy Basil/ Shrubby L. basil/ tulasi Oroxylum indicum linn Kurz indian trompet flower Leenh rambutan/ stinking passion Passiflora foetida L flower Phyllanthus acidus Gooseberry tree/ Star (L). skeels gooseberry Tabac Solanaceae Piper nigrum L Psidium guavaja L. 249 Calophyllaceae 252 255 259 263 Basilic de ceylan Basilic des moines/ Basilic sacré/ Tulsi Lamiaceae 266 Lamiaceae Bignoniaceae Passiflore foetide Passifloraceae Girembellier Euphorbiaceae Pepper Poivre commun Piperaceae guava/ Lemon guava Goyavier Myrtaceae 272 275 277 110 280 285 Syzygium cumini L skeels Tamarindus indica L. Tinospora crispa Linn Miers ex hook Ziziphus mauritiana Lam Zingiber officinale Roscoe Jambolanier/ Jamélongue Myrtaceae Tamarind Heart leeved moonseed Common jujube/ chinese date Tamarinier Fabaceae Ginger Gingembre Java plum/ Jambolan 290 293 298 Liane quinine Menispermaceae Jujube de Chine/ Jujubier de Chine Rhamnaceae 307 Zingiberaceae Plantes du groupe D Nome binomial 303 Nom anglais Nom français Calamus salicifolius Dialium cochinchinese Pierre Famille Palmae Page 158 203 Fabaceae 111 Annexe 3 : Monographies des 72 plantes recensées et identifiées Aganonerion polymorphum spire GROUPE A DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe : 1 Aganonerion Polymorphum est une liane de la famille des Apocynaceae. Elle est la seule représentative connue du genre Aganonerion. Elle est endémique d’Indochine (Thaïlande, Laos, Cambodge et Vietnam) (EOL,2013). On la retrouve au Cambodge dans la zone des montagnes et plateaux. Son statut de conservation n’est pas menacé (Sakou, 2011). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 3 En médecine traditionnelle humaine khmère, la plante entière, tonifiante, est parfois prescrite pour récupérer après une crise de paludisme. (Leti et al., 2013) Dans notre étude, les feuilles sont utilisées dans le traitement de la septicémie hémorragique des bovinés. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 6 Une seule étude est trouvée sur les propriétés pharmacologiques d’Aganonerion Polymorphum : En 1994, Chungsamarnyar et al. démontrent une activité acaricide de l’extrait cru d’Aganonerion Polymorphum contre les tiques Boophilus micropus en association avec d’autres plantes. Utilisé seul, l’activité acaricide n’a pas été démontrée. IV BIBLIOGRAPHIE CHUNGSAMARNYART N, RATANAKREETAKUL C, JANSAWAN W. (1994). Acaricidal activity of the combination of plant crude-extracts to tropical cattle ticks. Kasetsart J, Nat. Sci.,28 (4), 649-660. EOL. Aganonerion polymorphum. [en ligne]. 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USAGES TRADITIONNELS Groupe : 5 En plus de son utilisation en tant qu’aliment et aromatisant, l’utilisation de l’ail commun en médecine traditionnelle humaine est répandue dans le monde entier. Le bulbe est utilisé comme aphrodisiaque dans de nombreuses régions. En Inde, il est utilisé lors de toux, de fièvre ou en application locale pour limiter l’eczéma ou traiter les abcès. L’utilisation du jus d’ail est aussi préconisé lors de maux d’oreilles ou de surdité. L’inhalation d’ail séché est aussi utilisée pour réguler les menstruations ou entrainer un avortement. De nombreuses autres utilisations peuvent être citées : lutte contre la coqueluche chez les jeunes enfants, traitement de la paralysie, des douleurs abdominales, des ulcères gastriques, du diabète et des problèmes cardiaques. Enfin, l’ail commun est utilisé dans le traitement des parasites, notamment en médecine chinoise : Il est utilisé contre les ankylostomes, les vers à tête d’épingles. En application externe on l’utilise dans le cas de gale et de vers annelés sur la tête. (Royal botanic garden, 2013 ; Reid, 1989 ; Bhandari, 2012). En médecine traditionnelle khmère, l’ail a la réputation d’être hypotenseur. Ses feuilles, réduites en poudre, puis absorbées seraient efficaces contre l’asthénie. Les bulbes seraient aussi antiseptiques intestinaux et stimulants. En application externe, les bulbes écrasés seraient susceptibles de guérir les piqûres de scorpion (Dy Phon, 2000). En médecine traditionnelle vétérinaire, l’ail commun est aussi largement utilisé. En Inde, il sert dans le traitement des rhumes, toux et indigestion chez les buffles et les bovins (Mallik et al, 2012). En Europe, l’ail commun est utilisé dans le traitement des troubles respiratoires, des otites et des diarrhées chez le chien et le chat (Akerreta et al, 2010). Dans notre étude, la gousse est utilisée en élevage avicole dans la prévention des maladies infectieuses telles que la maladie de Newcastle, la variole aviaire, le choléra et coryza aviaire. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 8 L’ail commun est une des plantes dont les propriétés médicinales sont les plus documentées au monde. Deux revues scientifiques récentes regroupent les conclusions des multiples travaux réalisés sur les propriétés pharmacologiques de l’ail commun (Hyung-Mun et al., 2014 ; Mikaili et al., 2013) Activité anti inflammatoire Démontrée in vitro et in vivo à partir d’extraits de gousse d’ail. Activité immunomodulatrice Démontrée in vitro à partir de la gousse d’ail grâce aux composés organosulfurés. L’ail âgé semble posséder des propriétés immunomodulatrice plus importantes que l’ail cru. 113 Activité antibactérienne Démontrée in vitro et in vivo sur un spectre large de bactéries Gram positif et Gram négatif dont Staphylococcus, Salmonelles, mycobactéries, Vibrio spp, Proteus, Eschericha Coli à partir des extraits aqueux, éthanoliques et métanoliques des gousses. (Reuter, 1995 ; Mikaili et al., 2013 ; Hyung-Mun et al., 2014). Activité antivirale Démontrée in vivo et in vitro à partir des gousses contre Cytomegalovirus humain (HCMV), virus de l’influenza B, virus de l’herpes simplex de type 1 et 2, vaccinia virus et virus de la stomatite vésiculaire. Dans une étude in vivo, l’administration d’ail protège des souris vis à vis des virus influenza et améliore la production d’anticorps lors de l’administration du vaccin. (Reuter, 1995 ; Mikaili et al., 2013 ; Hyung-Mun et al., 2014). Activité anti parasitaire Activité anti protozoaire démontrée à partir des extraits de la gousse contre de nombreux protozoaires (Plasmodium spp, Trypanosoma spp, Leishmania spp, Giardia spp), Activité anthelminthique démontrée in vitro contre les larves d’Haemonchus contortus du mouton à partir de plusieurs extraits de la plante. Les extraits éthanoliques seraient les plus efficaces. Activité paralytique de l’huile essentielle d’ail démontrée contre Fasciola Hepatica. Activité anti arthropode démontrée contre plusieurs moustiques et contre les larves de tiques de type Rhipicephalus microplus. Activité anti fongique Démontrée in vitro et in vivo contre les espèces de levures (Candida albicans et Candida Tropicalis), de saccharomyces et d’Aspergillus. L’ail potentialise de plus l’action des anti fongiques de synthèse (Polymyxine B et Amphotéricine B). Effet sur le système cardio-vasculaire Activité hypotensive anti ischémique démontrée lors d’essais cliniques sur humains ainsi que lors d’études in vitro et in vivo. De plus, une étude et des essais cliniques ont montré que l’ail commun a des effets anti athérosclérotique et permet d’inhiber l’agrégation plaquettaire. De manière générale, les composants d’Allium Sativum ont donc un effet bénéfique sur l’ensemble du système cardio-vasculaire. Activité antidiabétique Propriétés antihyperglycémiantes et anti hyperlipidémiantes démontrées dans une vingtaine d’études in vivo et in vitro. Activité anti allergique Propriétés anti histaminiques démontrées in vitro à partir de la gousse. Activités lors de troubles neurologiques Par son activité anti ischémiante, anti oxydative, anti inflammatoire et neuroprotective, de récentes études ont montrés in vivo et in vitro les effets bénéfiques de l’ail commun sur des maladies dégénératives telles que Parkinson, Alzheimer et les attaques cardiovasculaires. Activité anti tumorale Démontrée par des essais in vitro et in vivo et lors d’ essais cliniques. Activité anti oxydante Démontrée dans de nombreuses études in vitro et in vivo à partir des gousses. IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D INTÉRÊT IV.1 Élevage avicole Effets sur les performances de croissance 114 De nombreux essais cliniques ont été réalisés sur les poulets de chair et poules pondeuses et mettent en évidence les effets bénéfiques d’ajout d’ail dans la ration ou l’eau de boisson des animaux pour augmenter leur performance de croissance. Cet apport diminue aussi le taux de cholestérol et de triglycérides sanguins (Wang et al., 2014 ; Stanac’ev et al., 2010) et permet d’augmenter le poids total de l’animal avant abattage (Kharde, Soujanya, 2014). En revanche les paramètres hématologiques tel que taux d’hémoglobine et leucocytes totaux ne semblent pas significativement affectés par l’ajout d’ail. (Prasad et al., 2009). Activité immunostimulatrice En 2014, Khan et al,. démontrent que l’ajout de poudre d’ail séché dans la ration augmente les titres en anticorps post vaccinaux dirigés contre le virus de Newcastle, de la bronchite infectieuse et de la maladie de Gumboro. Dans une deuxième étude, seuls les anticorps anti Newcastle sont augmentés (Omolade, Hauwa, 2011). De plus, une étude in vitro informe que l’ajout de composés dérivés d’Allium sativum est pertinent pour améliorer le statut immunitaire de l’animal et lutter contre la coccidiose aviaire (Kim et al., 2013). Activité anti microbienne En ce qui concerne le potentiel antimicrobien de l’ail, une étude in vitro démontre qu’Escherichia Coli isolée à partir de poulet de chair est sensible à l’extrait aqueux d’ail (Ziarlarimi et al., 2011). Lors d’une étude clinique cependant, Rahimi et al., (2011) démontrent que l’ajout d’ail à une dose de 0,1% de la ration ne diminue pas la population d’Escherichia Coli dans la flore digestive de la poule. Une autre étude réalisée sur des poulets expérimentalement infectés par le virus de Newcastle montre que l’ajout de poudre d’ail séché dans la ration dès le premier jour de vie diminue les effets pathologiques de la maladie de Newcastle (Al-Hamadany, Rahem, 2009). D’après Dar et al., (2009), les altérations biochimiques liées à une coccidiose peuvent être diminuées en prévention par l’ajout d’ail dans la ration. Enfin, une étude in vivo sur 120 poulets de chair conclut que l’apport d’ail à une dose comprise entre 1 et 1,5g/kg de poid vif par jour prévient les entérites nécrotiques subcliniques à Clostridium perfringes (Jimoh et al., 2013). Wang et al., démontrent que l’ajout d’allicine à une dose de 100mg/kg pendant 42 jours améliore les capacités anti oxydatives des poules pondeuses. IV.2 Élevage porcin Effet sur la croissance des animaux Omojola et al. (2009) démontrent qu l'ajout d'ail séché dans l'alimentation des porcelets diminue le taux de choléstérol sanguin de ces derniers. Cet ajout chez les porcs sevrés permet aussi d'améliorer les performances de croissance des animaux comme le gain moyen quotidien, la prise alimentaire quotidienne et le poids vif final. (Onyimonyi et Omeje, 2013). D'autres études confortent ces résultats mais il semble que l'effet améliorateur de performances de croissance de l'ail soit plus important chez le porc adulte que chez le porcelet. (Yang et al., 2012 ; Grela et Klebaniuk, 2007) Activité antimicrobienne Les propriétés antibiotiques de l'ail ont été démontrées lors d'une étude in vivo sur des porcelets au sevrage: Utilisé en association avec des extraits d'Origanum vulgaris pendant six semaines, les extraits d'ail commun sont efficaces dans le traitement des enthéropathies prolifératives. En effet, ils réduisent la prévalence de Lawsonia intracellularis, bactérie responsable des enthéropathies et diminue le score de diarrhée des porcelets (Papatsiros et al., 2009). En 2013, Liu et al.ont mené deux études ayant pour but de démontrer les propriétés antimicrobiennes de l'ail commun dans la ration des porcs sevrés: La première, 115 menée sur des porcs adultes expérimentalement infectés par le virus reproducteur et respiratoire porcin (SRRP), indique que l'ail est efficace dans le traitement de la maladie ( diminution de la fièvre et de la charge virale) grâce à une stimulation du système immunitaire, notamment une activatin des lymphocytes B et lymphocytes CD8. Des résultats comparables sont donnés dans une deuxième étude menée sur des porcs infectés expérimentalement par Escherichia Coli: l'ajout d'ail dans la ration permet de diminuer l'inflammation et les diarrhées consécutives à l'infection. On peut finalement mentionner que l'effet antiparasitaire de l'ail démontré in vitro contre les nématodes Hemonchus contortus a été confirmé in vivo chez les moutons (Ahmed et al., 2013) V BIBLIOGRAPHIE Academieherboliste. Info Verte. [en ligne]. 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Elle est originaire d'Asie tropicale (Malaisie, Birmanie, Cambodge, Thaïlande, Est de l'Inde) et est de nos jours présente dans toutes les régions tropicales. On la retrouve dans les forêts tropicales humides mais le plus souvent autour des villages et dans les fossés qui entourent les rizières (Peter, 2008). Elle est aussi cultivée pour être utilisée comme plante d’ornement ou pour ses rhizomes comestibles après avoir été bouillis. Son état de conservation est de préoccupation mineure (Royal botanics ,2014 ; Plantes Botaniques, 2015). II. USAGES TRADITIONNELS Groupe 5 À Hawaï, les feuilles et les racines sont utilisées pour traiter les maux de ventre par voie orale et les brûlures en application locale. Aux Philippines, les tiges sont utilisées pour soigner les maux de dents et à Java, les racines et feuilles servent d'anti douleur et limitent les rougeurs cutanées. Au Laos, la plante est utilisée pour lutter contre le paludisme et l'asthme (Royal botanics, 2014). En médecine traditionnelle khmère, la tige est utilisée en usage externe comme anti inflammatoire. La racine et les jeunes feuilles sont utilisées en cas d’abcès, de morsures de serpents, de paludisme et de rhumatismes (Leti et al., 2013 ; Provendier, 1998). Les tubercules sont utilisés pour le traitement des parasites internes ou externes, les adénites et les furoncles (Dy Phon, 2000). En médecine traditionnelle vétérinaire en Inde, les tiges sont utilisées en application externe contre les gorges enflées des vaches (Bikram et al., 2012) et les feuilles et rhizomes servent dans le traitement des maladies respiratoires des bovins (Kumar et Bharati, 2013). Dans notre étude, les racines sont utilisées pour lutter contre la fièvre aphteuse en élevage boviné et porcin ainsi que dans le traitement de la septicémie hémorragique des bovinés. III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe 7 Activité anti inflammatoire Démontrée in vivo à partir des extraits de la plante (Singh et al., 2014). Activité anti fongique Démontrée à partir d’une protéine extraite du rhizome contre les champignons de type Penicillum et Geotrychum. (Wang, 2003 et Qiu etal., 2008). Activité anti parasitaire Démontrée in vivo à partir des extraits méthanoliques de la plante contre la mouche Musca domestica Linnaeus (Dong et al., 2011). Activité anti diurétique Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits hydro alcooliques des feuilles (Acharya et al., 2014). Activité anti tumorale 119 Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux de taro géant (Fang et al., 2012). Activités diverses Activités anti hyperglycémiante et anti oxydante démontrée in vivo sur souris à partir des extraits méthanoliques de la plante (Rahman et al., 2012) IV. ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT Effet sur la croissance des animaux Aucune étude sur les propriétés médicinales d'Alocasia marcrorrhizos concernant les animaux d'élevage n'a été trouvée, en revanche les feuilles du Taro géant sont comestibles et ont une valeur nutritive intéressante en élevage. Chez les poulets de chair, la consommation de feuilles de Taro géant est une alternative économique intéressante car elle augmente la prise alimentaire et le gain de poids des animaux (Lopez et al., 2012). En élevage porcin, le remplacement partiel du tourteau de soja par des feuilles bouillies d'Alocasia macrorrhizos n'entraine pas de conséquences économiques majeures à part un léger retard concernant le retour en chaleur de la truie et un poids de portée au sevrage diminué de 3.5% (Hoang, 2010). Des résultats similaires ont été notés lors de l'utilisation de ces feuilles chez des adultes sevrés (pas de différences majeures par rapport à l'utilisation de tourteau de soja) (Rodriguez et al., 2006). V. BIBLIOGRAPHIE ACHARYA, SD, RAMYA K, ROHIT S, SHEETAL DU, PAI PG. (2014). Evaluation of the diuretic activity of Alocasia macrorrhizos in rats. Res. J Pharma. Bio. Chem Sc., 5 (4), 1358-1362. BIKRAM KM, TRIBHUBAN P, RABINDRA N. (2012). Ethnoveterinary practices of aborigine tribes in Odisha. Asian Pac. J. Trop. Biom. S1520-S1525. DONG C, WU Q, XU H, XIE C, WANG R. (2011). Insecticidal activity of the extracts from 40 species of plants in Hainan Island against Musca domestica Linnaeus. Acta. Agr.Universitatis Jiangxiensis, 33 (3), 476-481. DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. FANG S, LIN C, ZHANG Q, WANG L, LIN P, ZHANG J et al., (2012). 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USAGES TRADITIONNELS Groupe 4 La plante est considérée comme carminative, aphrodisiaque, abortive, anti inflammatoire et antispasmodique et est utilisée dans le traitement des bronchites, maladies cardiaques, entérites chroniques, calculs rénaux, diabète et rhumatisme. Les fruits d'Alpinia galanga sont utilisés en médecine traditionnelle chinoise et thaïlandaise pour les douleurs abdominales, les vomissements et les diarrhées. (Dhirender et al., 2011). En application externe, la plante permet de soulager les démangeaisons cutanées, les morsures de serpents, insectes et scorpions et diminue les engourdissements des membres. Elle est aussi cuisinée pour ses propriétés aphrodisiaques (School of Chinese Medecine, 2007). En médecine ayurvédique, la racine est utilisée pour traiter de nombreuses affections dont le diabète (Dhirender et al., 2011). Dans notre étude, les racines sont utilisées dans le traitement de la septicémie hémorragique des bovinés et dans la prévention des maladies infectieuses diverses et du coryza chez les poulets. III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe 8 Activité anti inflammatoire et analgésique Démontrées in vivo et dans des essais cliniques sur patients à partir des extraits de la plante (Dhirender et al., 2011). Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir des extraits de la plante contre Staphylococcus aureus. Démontrée in vitro à partir des extraits de fleurs contre Micrococcus luteus. Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de la plante contre Bacillus subtilis, Enterobacter aerogene, Enterobacter cloacae, Enterococcus faecalis, E.Coli, Klebsiella pneumoniae, Pseudomonas aeruginosa, Salmonella typhimurium, S.aureus et Streptococcus epidermis. Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques de la plante contre S.aureus et Listeria monocytogenes Démontrée in vitro à partir des extraits de la plante contre Mycobacterium tuberculosis (Pooja et al., 2014) Activité anti parasitaire Démontrée in vitro à partir des extraits de la plante contre les amibes Entamoeba histolytica et contre les protozoaires de type Giardia intestinalis (Dhirender et al., 2011). 122 Activité anti fongique Démontrée à partir des extraits de rhizome contre Aspergillus niger et contre les dermatophytes zoonotiques Trichophyton mentagrophytes, Microsporum gypseum et les levures Candida albicans. (Dhirender et al., 2011). Activité sur le système nerveux central Activité stimulatrice du système nerveux central démontrée à partir des extraits de rhizome (Saha et al.,2013) Activité anti tumorale Démontrée in vitro à partir des extraits de la plante (Dhirender et al.,2011 ; Samarghandian et al., 2014). Effet anti obésité Activités hypolypidémique et antioxydante démontrées in vivo sur rats à partir de la galangine, principe actif isolé des rhizomes (Kumar, 2013). Activités diverses Activité anti leshmaniale contre Leishmania donovani démontrée à partir des extraits du rhizome. Activité anti oxydante démontrée in vitro à partir des fleurs, feuilles et différents extraits de rhizome (Dhirender et al., 2011). IV. ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT Une étude in vivo évalue les capacités antibactériennes des extraits d’Alpinia galanga contre des pathogènes d’intérêt en élevage porcin: Les résultats montrent une activité antibactérienne contre Escherichia coli, Staphilococcus aureus, Salmonella typhimurium, Salmonella enteritidis et Pasteurella multocida (Yamsakul et al., 2009) V. BIBLIOGRAPHIE DHIRENDER K, JYOTI Y, PAWAN K, DISHA S, RUBY R. (2011). Current pharmacological and phytochemical studies of the plant Alpinia Galanga. J. Chinese Integrative Med., 9 (10). 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USAGES TRADITIONNELS Groupe 5 En Afrique, la pomme de cajou est utilisée comme insecticide contre les moustiques. À Madagascar, les feuilles sont utilisées pour traiter les crises d’hémorroïdes (ethnoplants, 2013).En Inde, l'écorce est utilisé en tisane contre les rhumes, l'asthme, les congestions et en application locale contre les morsures de serpent (Mahadevappa et al., 2011). Le jus de pomme de Cajou est utilisé dans le traitement de la syphilis, les racines en infusion comme purgatif et l’huile est appliquée sur les pieds abimés des villageois. La pomme de cajou est aussi utilisée lors de troubles rénaux ou dans le traitement du choléra. L’écorce est efficace dans le traitement des ulcères. La coque de la noix de cajou est aussi utilisée dans les affections citées précédemment ainsi que lors de diabète. Le noyau est indiqué lors de diarrhée. Les feuilles et tiges sont quand à elles utilisées lors d’affection cutanée. Enfin, la résine des graines est utilisée lors de palpitation cardiaque, de perte de mémoire ou d’affection neurologique et de rhumatisme. (Orwa et al., 2009 ; Mahadevappa et al., 2011). En médecine traditionnelle khmère, la chair du fruit mûr est considérée diurétique et sudorifique. L’écorce est utilisée en cas d’ulcérations de la bouche (Leti et al., 2013). En médecine traditionnelle vétérinaire, au Bénin, l’écorce d’Anacardium occidentale est utilisé dans le traitement du coryza infectieux, des mycoplasmoses et helminthoses des animaux de production (Dassou et al., 2015). Dans notre étude, l’écorce est utilisée dans la préparation d’une macération aqueuse qui prévient les maladies infectieuses diverses en élevage avicole. III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe 8 Activité anti inflammatoire Démontrée in vitro et in vivo à partir des dérivés de l'acide anacardique, principe actif contenu dans la coque de la noix de cajou (Mahadevappa et al., 2011) et des extraits d’écorce (Mota et al., 1985). Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir du liquide contenu dans la coque de la noix de cajou contre des bactéries gram négatif et gram positif dont Staphylococcus aureus, Corynebacterium xerosis, Helicobacter pylori et Bacillus subtilis. En revanche, il semble inactif contre Escherichia Coli. Il est aussi actif contre les mycobactéries: Mycobacterium tuberculosis et Mycobacterium smegmatis (Mahadevappa et al., 2011). Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques des parties aériennes sur les bactéries gram positif (activité modérée sur les gram négatif) (Madureira et al., 2011). 125 Il semblerait que les feuilles soient plus concentrées en principes actifs anti bactériens que l'écorce (Chaitra et al., 2013). Activité anti virale Démontrée in vitro à partir des extraits de feuille d'anacardier contre les rotavirus simiens responsables de diarrhée. En revanche, dans l'étude menée, ils ne sont pas actif contre les rotavirus humains (Gonzalves et al., 2005). Activité anti parasitaire Démontrée à partir de l'acide anacardique contre Trypanosoma cruzi, Trypanosoma brucei et Leishmania. Démontrée à partir de l'huile de cajou contre la mouche Aedes aegytpi, vecteur potentiel de la dengue et de la fièvre jaune (De Mendoza et al.,2005). Activité anti fongique Démontrée à partir des extraits méthanoliques fortement contre Candida glabrata et plus modérement contre Candida albicans (Kolackowski 2009) ainsi que contre Cryptococcus neoformans (Schmourlo et al., 2004). Activité anti diarrhéique Démontrée in vivo sur la souris à partir des extraits méthanoliques de la plante (Ezeigbo et al., 2012) Activité anti venin de serpent Ushanandini et al. (2009) ont démontré que les extraits d'écorce d'Anacardium occidentale ont la capacité de neutraliser les réactions enzymatiques ainsi que les effets pharmacologiques induits lors d'une morsure de serpent venimeuse à Vipera russelii. Activité anti tumorale Les effets anti cancer du liquide de la coque de noix de cajou ont été longuement explorés in vitro et in vivo. (Mahadevappa et al., 2011). Activités diverses Activité anti oxydante démontrée in vitro par plusieurs études à partir de l’acide anacardique (Mahadevappa et al., 2011). IV. ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT IV.1 Élevage avicole Effets sur la croissance des animaux et sur les organes de l’immunité L’intérêt économique de l’anacardier ainsi que son effet sur les performances de croissance des animaux ont été largement étudiés: Martinez et al. (2012) indiquent que l’ajout de pousses et de feuilles d’anacardier dans la ration des poules pondeuses augmentent les indicateurs de productivité (poids final et consommation ingérée totale) ainsi que le poids des organes de l’immunité (thymus et bourse de Fabricius). D’autres études montrent que l’ajout de différentes parties d’Anacardium occidentale (liquide contenu dans la coque, noix, écorce) n’ont pas d’effets délétères sur la croissance, voir même ont un effet bénéfique similaire à un facteur de croissance (Lopez et al., 2012), tout en étant économiquement rentable pour l’éleveur (Oddoye et al., 2013 ; Mandal et al., 2009 ; Lopes et al., 2005). Activité antibactérienne Une étude in vivo sur des poulets de chair démontre que l’ajout de liquide contenu dans la coque de la noix de cajou diminue la population d’Escherichia Coli intestinale (Lopez et al., 2012). Activité anti parasitaire 126 L’ajout d’acide anacardique dans la ration pendant 10 jours permet de diminuer les lésions caecales causées par une infection expérimentale d’Eimeria tenailla, responsable de la coccidiose. En revanche, cet ajout ne diminue pas la production d’oocystes caecales (Toyomizu et al., 2003). Varghese et al. (1971) démontrent dans une étude clinique sur des poulets de chair l’efficacité de l’apport d’huile de noix de cajou dans le traitement des ascaridoses aviaires. IV.2 Élevage porcin Effet sur la croissance des animaux Les auteurs ayant étudié l’ajout d’Anacardium occidentale dans la ration des porcs en post sevrage s’accordent à dire qu’il n’y a pas de conséquences positives ou négatives sur la croissance des animaux. En revanche, cet ajout présente un fort intérêt économique pour l’éleveur car il peut utiliser les déchets de l’industrie de noix de cajou (Yao et al., 2013 ; Oddoye et al., 2011 ; Fanimo et al., 2004). Dans une récente étude cependant, Acero et al. (2013) indiquent qu’en plus de baisser les coûts de production, l’ajout de pomme de cajou dans la ration des porcs augmente le poids final des animaux. IV.3 Élevage bovin Effet sur la croissance des animaux De la même manière que pour les deux élevages précédents, Anacardium occidentale peut être utilisé dans la ration des bovins, comme source locale de concentré, par exemple pour remplacer le maïs ou le tourteau de soja. Oddoye et al. (2008) indiquent que la pulpe séchée de noix de cajou peut être utilisé lors des saisons sèches et augmente le taux de croissance des animaux. Il faut toutefois faire attention au taux d’incorporation de noix de cajou dans la ration car une étude présente des intoxications de bovins (non létales et réversibles) à Anacardium occidentale (Ribeiro Filho et Soto-Blanco, 2012). V BIBLIOGRAPHIE ACERO LH, LAGAN CG, PADUL MAC. (2013), Growth performance of fattening hogs fed with fresh and dried cashew apple. In: 2nd International Conference on Environment, Energy and Biotechnology, Kuala Lumpur, 8-9 Juin 2013, International Proceedings of Chemical, Biological and Environmental Engineering (IPCBEE), 23-27. CHAITHRA M, VIVEK MN, ASHA MM, YASHODA K, KEKUDA, TRP, MALLIKARJUN, N. Inhibitory effect of leaf and bark of Anacardium occidentale against clinical isolates of Staphylococcus aureus and Streptococcus mutans. Journal of Drug Delivery and Therapeutics 3 (6), 80-83. DASSOU GH, ADOMOU AC, YÉDOMONHAN H, OGNI AC, TOSSOU GM, DOUGNON JT et al. (2015). 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Les feuilles sont utilisées contre les céphalées (Leti et al., 3013) et notamment chez les enfants: pilées au mortier puis appliquées sur la fontanelle du nouveau né ou sur la tête des jeunes enfants, elles les préserveraient du rhume du cerveau (Dy Phon, 2000 ; Heang et al.,2013). Le fruit est purgatif (Leti et al., 2013) et est aussi utilisé pour soigner la toux et les pneumonies (Heang et al.,2013). Les tiges sont emménagogues (Leti et al., 2013), anti diarrhéiques et tonifiantes (Heang et al., 2013). Les jeunes rameaux, mélangés aux racines de papayer, sont absorbés pour régulariser les règles. L’écorce, mêlée au tabac, sert à guérir certaines blessures (Dy Phon, 2000), est bouillie pour les femmes en post partum (Heang et al.,2013) et sert comme tonique (Provendier, 1998). Pour finir, La fleur est utilisée dans le traitement de l’arthrite (Heang et al.,2013). Dans notre étude, les feuilles sont utilisées dans le traitement de la fièvre aphteuse des porcins par voie orale ou locale et l’écorce sert dans le traitement des ectoparasites des bovinés. III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe 6 Activité anti oxydante Démontrée in vitro à partir des fruits (Valvi et al., 2011 ; Worasakungiat et al., 2012). Activités anti anxiolytique et sédative Démontrées in vivo sur des souris à partir des extraits méthanoliques et de chloroforme des fruits (Habib et al.,2012). IV. BIBLIOGRAPHIE DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. HABIB MR, RAHMAN MM, RAIHAN MO, ABEER N, HOSSAIN MA, SAYEED MA et al. (2012). Pharmacological evaluation of Antidesma ghaesembilla Gaertn fruits for central nervous 130 system depressant activity. Boletín Latinoamericano y del Caribe de Plantas Medicinales y Aromáticas 11 (2), 188-195. HEANG P and al. (2006). Cambodia medicinal plants. 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Sci., 36, 24-26. 131 Archidendron clypearia (Jack) I.C. Nielsen I. Groupe B DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe 1 Archidendron clypearia est une plante de la famille des Fabaceae et du genre Archidendron. C’est une espèce d’Asie tropicale que l’on retrouve d’Inde jusqu’en Chine du Sud et Nouvelle Guinée. Cet arbuste ou petit arbre se rencontre dans les forêts tropicales, sur les côtes et dans les mangroves. On le retrouve aussi sur les flancs et crêtes de montagnes jusqu’à 1850 mètres d’altitude. Son état de conservation n’est pas menacé (asianplant). II. USAGES TRADITIONNELS Groupe 4 Au Laos, l’écorce est utilisée en décoction pour réaliser des cataplasmes pour traiter les abcès (UsefulTropicalPlants, 2015). En médecine traditionnelle chinoise, les feuilles sont utilisées dans le traitement des affections respiratoires (Kang et al., 2014). En médecine traditionnelle khmère, les feuilles séchées et pulvérisées servent à soigner les plaies (Dy Phon, 2000). Dans notre étude, l’écorce bouillie est utilisée dans le traitement des diarrhées des bovinés. III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe 7 Activité anti virale Démontrée in vitro à partir de quatre flavonoïdes isolés de la plante contre le virus influenza H1N1 et l’herpes virus simplex. Activité anti inflammatoire Démontrée in vitro à partir de l’extrait méthanolique de la plante (Yang et al., 2013). IV. BIBLIOGRAPHIE Asianplants. Archidendron clypearia. [en ligne] [http://www.asianplant.net/Fabaceae/Archidendron_clypearia.htm ] (Consulté le 21/09/15). DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. KANG J, LIU C, WANG H, LI B, LI C, CHEN R et al. (2014). Studies on the bioactive flavonoids isolated from Pithecellobium clypearia Benth. Molecules, 19 (4), 4479-4490. UsefulTropicalPants. Archidendron clypearia. [en ligne]. 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Son état de conservation n’est pas préoccupant (entheology, 2015). I. USAGES TRADITIONNELS Groupe 5 La noix d’arec (plus communément appelée noix de bétel) est utilisée depuis des milliers d’années comme narcotique (entheology, 2015). Les racines, les feuilles et les fruits sont utilisés dans la médecine malaise traditionnelle. La graine en poudre sert de vermifuge pour les chiens (Chan et Invernizzi, 1999). En médecine ayurvédique, la noix de bétel est utilisée comme diurétique, anthelminthique, digestif, astringent et cardiotonique (entheology, 2015). En médecine traditionnelle chinoise, elle est utilisée lors d’infestation par tous types de vers intestinaux et lors d’accumulation d’aliments non digérés pour ses effets digestifs. Elle a aussi un effet diurétique et est utilisée lors de gonflements des pieds et des jambes. Elle est parfois utilisée dans le traitement contre le paludisme (Reid, 1989). En médecine traditionnelle khmère, la noix d’arec est utilisée comme masticatoire, comme stimulant de l’appareil digestif et pour fortifier les gencives (Provendier, 1998). Les feuilles, les fruits et les racines s’emploient pour le traitement de la diarrhée, des bronchites et des maladies du foie. (Dy Phon, 2000). Les racines entrent dans la préparation d’un médicament pour le soin des hémorroïdes (Martin, 1971), on utilise l’écorce contre le paludisme et les graines pour leur action anti parasitaire (Provendier, 1998). En médecine ethnovétérinaire, les noix d’arec sont utilisées pour débarrasser le chien de ses tenias (Dy Phon, 2000) et les bovins de leur nématodes (Rajkumari et al., 2014). Aux Philippines, les graines sont utilisées dans le traitement des fascioloses des chèvres et une décoction de racines sert lors de diminution de la production laitière des vaches (FAO, 1992). Au Pakistan, les graines sont utilisées lors de prolapsus utérin chez les bovins ( Syed et al., 2008). Dans notre étude, les graines sont utilisées oralement en tant que vermifuge en élevage avicole. I. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe 7 Dans une revue, Amudhan et al. (2012), résument les propriétés pharmacologiques démontrées de la noix d’Areca catechu. Activité anti inflammatoire et analgésique Activité anti inflammatoire démontrée in vivo sur souris à partir de la noix d’arec. Activité analgésique démontrée in vivo à partir des extraits de la plante (Lee et al., 2014 ; Khan et al., 2011). 133 Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir des tanins hydrosolubles contenus dans la noix de bétel contre Streptococcus mutans et salivarus, Staphyloccocus aureus et Fusobacterium nucleatum. Activité anti virale Démontrée in vitro à partir des procyanidines contenus dans la noix de bétel contre le virus du VIH. Activité cicatrisante Potentiel de la noix de bétel dans le processus de guérison des brûlures et des ulcères grâce à plusieurs alcaloïdes et polyphénols. Effets sur le système cardio vasculaire Activité anti hypertensive démontrée in vivo et in vitro à partir de la noix d’arec. Vaso relaxation démontrée ex vivo sur des aortes de rats et sur des artère et veine ombilicales humaines à partir de l’arécoline. Activité hypoglycémiante et hypolipidémiante Activité hypoglycémique démontrée in vitro à partir de l’arécoline. Activité hypolipidémiante démontrée à partir de la noix de bétel. Activité anti aggregation plaquettaire Démontrée in vivo à partir de l’extrait cru de la plante. Activités d’ordre neurologique Stimulation du système nerveux central démontrée à partir de la noix d’arec. Activité anti dépressive démontrée in vitro et in vivo à partir de l’extrait de dichlorométhane de la noix. Activité anti convulsivante Démontrée in vivo à partir de deux composés isolés de la plante, l’arecaïdine et la guacine. Activités diverses Activité anti allergique démontrée in vivo à partir des extraits de la plante. Activité anti oxdyante démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques de la noix. IV. BIBLIOGRAPHIE AMUDHAN MS, BEGUM VH, HEBBAR KB. (2012). Pharmacological Ptentiel of Areca catechu L. seed. Int. J. Pharm. Sci. Res, 3 (11), 4151-4157. CHAN E, INVERNIZZI TETTONI L. (1999). Plantes tropicales. Singapour, Les éditions du pacifique, 64p. DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. Entheology. Areca catechu-betel nut. [en ligne] (Mise à jour en [http://entheology.com/plants/areca-catechu-betel-nut](Consulté le 21/09/15). 2015). FAO Regional Office for Asia and the Pacific (RAPA), FAO/APHCA Information Exchange Unit (1992). Traditional veterinary medecine in the Philippines. 134 KHAN S, MEHMOOD MH, ALI AN, AHMED FS, DAR A, GILANI AH. (2009). Studies on antiinflammatory and analgesic activities of betel nut in rodents. J. Ethnopharmacol, 135 (3), 654-61. LEE KP, SUDJARWO GW, KIM JS, DIRGANTARA S, MAENG WJ, HONG H. 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Groupe DISTRIBUTION ET CONSERVATION C Groupe 1 Azadirachta indica, plus communément appelé margousier, est une plante de la famille des Meliaceae et du genre Azadirachta. Cet arbre originaire d’Inde et du sub-continent indien (Bangladesh, Sri Lanka, Népal et Pakistan) est de nos jours cultivé dans de nombreuses régions tropicales à sub-tropicales. A l’état sauvage, on le retrouve plutôt dans les forêts de plaine. Son état de conservation n’est pas préoccupant et le margousier est parfois même considéré comme indésirable (Orwa et al., 2009). II. USAGES TRADITIONNELS Groupe 5 Le margousier est utilisé depuis plus de deux mille ans pour ses propriétés médicinales et est considéré par les nations unis comme « l’arbre du 21ème siècle ». Il est un des composants majeurs de la pharmacopée traditionnelle indienne, connu sous le nom de « dispensaire » dans les villages.Toutes les parties de la plante sont utilisées. Ces feuilles ingérées sont utilisées dans le traitement de nombreuses maladies infectieuses telles que la variole, le paludisme et les maladies fongiques. Elles servent aussi pour traiter les douleurs musculaires, stimuler l’immunité et déposées dans les armoires elles servent pour éloigner les insectes. L’huile de margousier est utilisée pour guérir les maladies hépatiques, détoxifier le sang, réguler le taux de sucre dans le sang, lors de lèpre, de syphilis et d’ulcères chroniques. Les branches sont utilisées en tant que brosse à dent et dentifrice (Orwa et al., 2009). Le tourteau de graines est reconnu comme étant l’insecticide naturel le plus efficace de nos jours par le national research council. L’écorce et la racine sont utilisées dans le traitement des maladies de la peau (eczema, psoriasis, acné), du diabète, des tumeurs, du VIH, des problèmes cardiaques, de l’herpes, des allergies, des ulcères et des hépatites. La fleur séchée et le fruit sont utilisés lors de blessures et dans le traitement de la lèpre. L’infusion de fleur est donnée lors de faiblesse généralisée et de dyspepsie (Hashmat et al.,2012). En médecine traditionnelle khmère, les feuilles âgées et les graines sont utilisées comme insecticides (Dy Phon, 2000). L’écorce et les feuilles sont considérées comme antipaludiques. Les feuilles, en mélange avec d’autres organes végétaux servent à préparer une boisson antifébrile et aussi à tuer les crabes des rizières (Martin, 1971). Les graines séchées entrent dans la préparation d’une crème spermicide en préparation contraceptive d’application locale (Dy Phon, 2000). Les jeunes fruits et les racines sont anthelminthiques (Provendier, 1998). Les feuilles pilées sont utilisées dans le traitement des morsures de serpents, des abcès et de l’eczema. La fleur séchée est tonifiante et détoxifiante (Heang et al., 2006) Tout comme en médecine traditionnelle humaine, Azadirachta indica est une des plantes phares de la pharmacopée traditionnelle vétérinaire. Toutes les parties de la plante sont utilisées dans le traitement de nombreuses affections. L’écorce est utilisée chez le bétail pour traiter les vomissements, la fatigue, la fièvre, la soif, les ulcères, les rhumes, les désordres sanguins et les troubles urinaires. Les feuille sont utilisées en application locale pour soigner le bétail lors d’affections cutanées (Orwa et al., 2009), comme répulsif contre les insectes, pour traiter les affections oculaires, les abcès, les inflammations de la mamelle ou encore pour soulager après une castration. Par voie orale, elles sont utilisées lors 136 d’inflammation, de fièvre ou d’ulcères. Les fruits sont utilisés lors de troubles urinaires et de problèmes cutanés ou de maux de dents. Les graines servent de répulsifs contre les tiques du bétail (Wynn et Fougère, 2007). En élevage avicole, le margousier sert en application locale pour traiter les blessures et repousser les insectes et par voie orale il permet de lutter contre la diarrhée (Wynn et Fougère, 2007). Au Sénégal, les éleveurs de poules ajoutent des écorces de margousier dans l’eau de boisson des animaux pour les protéger des endoparasites (Akingboye, 1997). Dans notre étude, les feuilles sont données oralement aux bovinés lors de septicémie hémorragique et utilisées lors de fièvre. L’écorce est placée dans l’eau de boisson des poules pour lutter contre les maladies infectieuses diverses dont Newcastle, coryza et variole. Les feuilles et les tiges placées dans le nid des poules servent comme insecticide. En élevage porcin, les feuilles sont utilisées comme anti pyrétique et mélangées à de l’amidon de riz, elles sont utilisées par voie anale pour lutter contre la constipation. III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe 8 Azadirachta indica, considérée comme une des plantes mères de la médecine traditionnelle, est étudiée depuis de nombreuses années. Trois revues scientifiques récentes (Nishan et Subramanian, 2014; Ruchi et al., 2014 ; Koriem, 2013) seront ici utilisées pour résumer le plus succinctement possible les nombreuses propriétés démontrées du margousier. Activité immunomodulatrice Démontrée in vitro et in vivo à partir des extraits de margousier qui stimulent l’immunité cellulaire et humorale. Ils sont aussi efficaces dans le traitement des réactions allergiques en limitant les réactions anaphylactiques et en désensibilisant l’individu. Activité anti inflammatoire, anti pyrétique et analgésique Activité anti inflammatoire démontrée in vitro à partir de la nimbidine, premier extrait cru obtenu grâce à l’huile de margousier. Activité anti pyrétique démontrée in vivo chez les rats à partir des extraits méthanoliques des feuilles. Activité analgésique démontrée in vivo à partir de l’huile de graine de margousier (activité comparable à celle de la morphine). Activité antibactérienne Démontrée contre Mycobacterium tuberculosis à partir des extraits d’écorce et de l’huile de margousier. Démontrée in vitro à partir des préparations à base d’huile contre de nombreuses bactéries, gram positif et gram négatif dont S.aureus, B.cerus, B.pumilis, E.coli, P.vulgaris, S.typhi, K.pneumoniae, S.dysenterae, Enteroccocus faecalis,Streptoccocus mutans, salivarius, sanguis et mitis. Les extraits inhibent aussi la croissance des biofilms crées par Pseudomonas aeruginosa. Activité anti virale Démontrée in vitro à partir des extraits de margousier contre plusieurs virus dont le virus herpes simplex, Coxsackie virus B, Vaccinia virus, Variola virus, Chikungunia virus, le virus de la dengue, Poliovirus, le virus de la variole aviaire et de Newcastle. Activité anti parasitaire Démontrée in vitro à partir des extraits de margousier contre un large spectre de parasites dont Tripanosoma, Leishmania, Plasmodium et nématodes. 137 Activité anti filaire démontrée in vitro à partir des extraits alcooliques des fleurs contre Setaria cervi qui affecte principalement les buffles d’eau. Activité insecticide Démontrée in vitro et in vivo à partir de nombreux extraits de la plante. Il existe plus de 400 insectes sensibles à l’action des azadirachtines (principe actif isolé de la plante) dont les mouches, poux, araignées, moustiques, cafards, scarabées, tiques, puces et anophèles (vecteur du paludisme) (Sevenet, Tortora, 1994). Potentiel acaricide modéré contre les tiques du bétail, Rhipicephalus boophilus (Shima et al., 2014). Activité fongicide De nombreux champions sont sensibles à Azadirachta indica. Les exemples les plus communs sont C.albicans, A.fumigatus, A.flavus, A.niger, M.gypseum, M.canis, T.mentagrophytes, T.rubrum et Cladosporium sp. Activité anti dermatophytique démontrée à partir des extraits de feuilles. Activité anti ulcère Démontrée in vivo chez le rat à partir de la nimbidine isolée de la plante et lors d’un essai clinique sur patients humains à partir des extraits de l’écorce. Activité anti venin de serpent Démontrée in vitro à partir des extraits de feuilles. Activité anti diabétique Démontrée in vivo sur rats diabétiques à partir de la plante entière. Activité hypoglycémiante démontrée in vivo sur des lapins à jeun à partir de la nimbidine extraite de l’huile. Activité anti hypertensive et anti hyperholesterolémique Activité anti hypertensive démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux de la plante. Activité anti hypercholéstérolémique démontrée in vivo sur rats à partir des extraits de feuilles matures. Activité anti tumorale Plusieurs principes actifs contenus dans l’écorce, les feuilles, les graines et l’huile de graine réduisent tumeurs et cancers sans provoquer d’autres effets secondaires grâce à des propriétés immunomodulatrices et apoptotiques. Activités diverses Propriétés contraceptives démontrées à partir de l’huile (action spermicide, inhibitrice du développement embryonnaire et blocage partiel de l’ovulation). Activité anti oxydante démontrée in vitro à partir des extraits de jeunes fleurs et de feuilles. IV. ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT IV.1 Élevage avicole Activité immunomodulatrice Les feuilles d’Azadirachta indica ont des propriétés immunostimulatrices qui améliorent la réponse immunitaire des animaux aux vaccins de Newcastle et de Gumboro. En effet, dans les études effectuées sur les poulets de chair et poules pondeuses, l’ajout de feuilles de margousier dans l’eau de boisson augmentent les titres en anticorps post vaccinaux des animaux tout en augmentant les performances générales de croissance (Ruchi et al., 2014 ; 138 Sarker et al. 2014). Dans une autre étude, Nnenna et Okey (2013) indiquent que l’ajout d’extrait de feuilles dans la ration n’a pas d’effets délétères sur la santé des animaux. Activité anti virale L’activité anti virale des extraits de margousier contre le virus de l’entérite virale du canard a été démontré in vivo (Ruchi et al., 2014). Activité anti parasitaire Le tourteau de margousier, en plus de son goût appétant, a des propriétés vermifuges démontrées chez le poulet (Nishan et Subramanian, 2014). De plus, Sarker et al. (2009) démontrent que l’administration unique par voie orale d’Azadirachta indica à la dose de 1mg/kg est efficace dans le traitement des Ascaridoses (absence de parasites visibles à l’autopsie). Activité diverses L’huile d’Azadirachta indica est efficace dans la prévention de la contamination de l’aliment par Aspergillus flavus (Nishan et Subramanian, 2014). Pour finir, Latheef et al. (2013) démontrent que l’ajout d’extrait pur de margousier dans la ration des poules permet de combattre la dépression hématologique engendrée par l’infection par le virus de l’anémie infectieuse du poulet. IV.2 Élevage porcin Effet sur la croissance des animaux Une étude réalisée par Sastry et Agrawal (1992) indique que le tourteau de graines de margousier peut être ajouté dans la nourriture des porcs sans effets délétères sur les animaux. Au contraire, il augmenterait les performances de croissance en stimulant la prise alimentaire. Activité anti parasitaire Un deuxième essai clinique sur porcs étudie l’efficacité d’une mixture de plantes médicinales, dont Azadirachta indica dans le traitement de la gale. Cette mixture améliore l’état de la peau et permet un meilleur rétablissement des porcs après infestation par Sarcoptes scabei. Néanmoins cette protection est limitée dans le temps (95 jours) (Barriyar et Prasad, 2005). IV.3 Élevage boviné Effet sur la croissance des animaux Une étude met en évidence la possibilité d’utiliser les feuilles de margousier dans l’alimentation du bétail. Elle augmenterait le gain moyen quotidien et limiterait les infestations parasitaires des animaux (Kukde et al., 1999). Activité cicatrisante Une étude réalisée sur des veaux et des chèvres met en évidence l’efficacité de l’utilisation d’une pommade à base d’Azadirachta indica dans le traitement des lésions cutanées du bétail (Rahman et al.,2009). Activité anti acaricide Plusieurs études ont été menées pour déterminer le pouvoir acaricide du margousier sur les tiques du bétail. Les résultats ne sont pas très concluants, allant de l’inefficacité totale de la plante (Ramzan et al., 2008) à une efficacité modérée mais moins importante que l’ivermectine, antiparasitaire de synthèse (Web et David, 2002). 139 Remarque: L’activité anti nématode a été mise en évidence lors d’un essai clinique sur des moutons pendant la saison humide (efficacité moins importante en saison sèche) (Ruchi et al., 2014). Une deuxième étude montre l’efficacité du margousier contre Haemonchus contortus chez le mouton et la chèvre (Nishan et Subramanian, 2014). V. BIBLIOGRAPHIE AKINGBOYE KA. (1997). The significance of ethnobotany in animal care, Dept. of Veterinary Public Health & Prev. Medicine. BARIYAR S, PRASAD KD. (2005). Sustainable control of mange in pigs. J. Re.s, Birsa Agricultural University,17 (1), 105-108. DY PHON P. (2000). 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Groupe C DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe 1 Bambusa vulgaris ou plus communément appelé bambou commun est une plante de la famille des Poaceae et du genre Bambusa. Il est originaire d’Indochine et du sud de Chine. Aujourd’hui il est cultivé dans de nombreuses régions tropicales et sub-tropicales et est une des espèces les plus représentées des bambous. Il pousse mieux dans les régions de basse altitude (moins de 1000 mètres). Son statut de conservation n’est pas préoccupant (National tropical botanical garden, 2015 ; Louppe, 2008). II. USAGES TRADITIONNELS Groupe 5 Au Nigéria, la macération des feuilles de bambou est utilisée comme préparation abortive et lors de maladies vénériennes. Au Congo, les feuilles sont utilisées dans une préparation pour traiter la rougeole (Grubben 2004). En médecine traditionnelle khmère, les eaux de cuisson des pousses sont réputées efficaces pour guérir les hépatites (Dy Phon, 2000). Les tiges et les racines sont utilisées pour le soin des hémorroïdes et des maladies vénériennes (Martin, 1971). Les nœuds de la tige et les feuilles sont diurétiques et fébrifuges (Provendier, 1998). En médecine vétérinaire, les jeunes feuilles sont très appréciées du bétail elles sont utilisées lors de rétention placentaire (Martin, 1971) ou dans le traitement des ectoparasites chez les bovins (Ogni et al., 2014). A Trinidad et Tobago, les éleveurs utilisent les feuilles de bambou pour traiter les diarrhées et les ectoparasites des chiens (National tropical botanical garden, 2015). Dans notre étude, les pousses de bambou sont appliquées localement lors d’affections oculaires des bovinés. Les feuilles sont elles utilisées oralement dans le traitement de la septicémie hémorragique. III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe 7 Activité anti inflammatoire Démontrée in vivo sur rats et souris à partir de l’extrait méthanolique de Bambusa vulgaris. Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux et éthanoliques du Bambou commun contre Escherichia coli, Klebsiella pneumoniae, Proteus mirabilis, Salmonella typhi et Shigella dysentriae (Ogu et al., 2011). Activité anti parasitaire Activité anti paludique forte démontrée in vitro à partir des extraits hydroalcooliques de la plante entière (Fernandez-Calienes et al.,2010). Activité anthelmintique démontrée in vitro à partir des extraits de feuilles contre le vers Eudrilus eugeniae (Ikechukwuogu, 2012). Activité anti diabétique Démontrée in vivo sur des rats expérimentalement diabétiques à partir des extraits des feuilles (Sethilkumar et al., 2011). Activité abortive Démontrée in vivo sur lapins à partir des extraits aqueux des feuilles (Musa et al., 2009). 142 IV. BIBLIOGRAPHIE CAREY WM, DASI JMB, RAO NV, GOTTUMUKKALA KM. (2009). Anti-inflammatory activity of methanolic extract of Bambusa vulgaris leaves. Int. J. Green Pharm., 3 (3), 234-238. DY PHON P. 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Groupe C DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe 1 Barringtonia acutangula est une plante de la famille des Lecythidaceae et du genre Barringtonia. Elle est native des côtes du Sud de l’Asie et du Nord de l’Australie (Dharamaraj et al., 2011). Ce petit arbre pousse près des rivières, dans les plaines inondées, les marais et les mangroves. Son statut n’est pas préoccupant (asianplant, 2015). II. USAGES TRADITIONNELS Groupe 5 Barringtonia acutangula est utilisé en médecine traditionnelle dans le traitement de l’arthrite, des douleurs thoraciques, du diabète, des troubles des menstruations, des hémorroïdes, de la diarrhée, du rhume, de la dyspnée et aussi lors de désordres psychologiques ou d’empoisonnement (Imam et al., 2012 ; Dharamaraj et al., 2011). En Malaisie, l’écorce est utilisée pour faire des cataplasmes pour les ulcères et les feuilles, racines et écorces sont appliquées lors de démangeaisons. Aux Philippines, l’écorce est donnée en décoction contre les douleurs de l’estomac et en application externe pour soigner les blessures. En Birmanie, la graine est utilisée pour traiter les ophtalmies et les feuilles la diarrhée. En Indochine, l’écorce est un remède contre la diarrhée, le paludisme et est utilisé en application externe pour les plaies. Pour finir, en Thaïlande, les racines sont considérées comme laxatives (asianplant, 2015). En médecine traditionnelle khmère, les racines s’emploient contre diverses maladies : fièvre, diarrhée, paludisme, blennorragie et maux d’estomac (Heang et al. 2006). Le fruit torréfié et réduit en poudre sert à fortifier les gencives (Dy Phon, 2000). Le cœur de l’arbre, en mélange avec d’autres produits végétaux, est utilisé en magie pour conjurer les maléfices (Martin, 1971). En médecine traditionnelle vétérinaire indienne, les jeunes fruits et l’écorce sont appliquées sur les plaies des bovins infestées par les vers (Mitra et Mukherjee, 2007) et les graines sont utilisées lors de troubles hépatiques (Jain et Srivatava, 2003). Aux Philippines et en Inde, la plante est utilisée comme poison contre les poissons (asianplant, 2015). Dans notre étude, l’écorce est utilisée dans le traitement des diarrhées des bovinés. III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe 7 Activité anti diarrhéique et anti nociceptive Démontrées in vivo sur souris à partir des extraits méthanoliques des feuilles et graines (Iman et al., 2012). Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir des extraits de la plante contre Helicobacter pylori. Activité anti diabétique Démontrée in vivo sur rats diabétiques à partir des extraits éthanoliques et aqueux des feuilles(Gregory et al.2014). Activité hépatoprotectrice 144 Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux, méthanoliques et éthanoliques de la racine (Rashmi et al. 2012). Activité anti arthritique Démontrée in vivo à partir de l’extrait de chloroforme des feuilles (Thirumal et al. 2013). Effet sur le système nerveux central Une activité anti dépressive sur le système nerveux central a été mise en évidence in vivo sur des souris (Iman et al., 2012). Activité anti oxydante Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux, méthanoliques et éthanoliques de la racine (Rashmi et al. 2012). IV. BIBLIOGRAPHIE Asianplants. Barringtonia acutangula. [en ligne]. [http://www.asianplant.net/Lecythidaceae/Barringtonia_acutangula.htm] ( Consulté le 23/10/15). BHAMARAPRAVATI S. PENDLAND SL, MAHADY GB. (2003). Extracts of spice and food plants from Thai traditional medicine inhibit the growth of the human carcinogen Helicobacter pylori. In vivo, 17 (3), 541-4. DHARAMARAJ P, LAKSHMI S, RAJKISHORE VB. (2011). 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USAGES TRADITIONNELS Groupe 5 Bombax ceiba est utilisé en médecine traditionnelle pour traiter de multiples affections. Pour citer les plus courantes, les sondages recensent l’utilisation de la plante dans les maladies gastro intestinales, les problèmes cutanés, les affections gynécologiques et urogénitales et le diabète. Les différentes parties de la plante servent aussi d’anti inflammatoire lors de fracture, rhumatisme, asthme, ulcères buccaux et morsure de serpent et d’anti douleur dans de nombreuses affections. Le fruit est utilisé plus particulièrement lors de calculs urinaires. En médecine auyrvédique, l’écorce est utilisée comme tonique pour le coeur et pour le cerveau (Vartika et Verma, 2014). En médecine traditionnelle khmère, l’écorce est diurétique et hémostatique, la feuille, la sève ou la gomme sont employées en cas de dysurie, pyurie et d’oligurie (Leti et al. 2013; Provendier, 1998). L’infusion des fleurs préalablement grillées est utilisée en cas de dysenterie. Pour les fractures qui se refusent de cicatriser, des pansements sont fabriqués avec les écorces. L’infusion d’écorce, réputée hémostatique, est utilisée lors de rage de dent (Dy Phon, 2000). Les racines sont diurétiques et entrent dans la préparation d’un traitement pour le soin des ovaires (Martin, 1971). En médecine traditionnelle vétérinaire indienne, l’écorce est utilisée pour fabriquer des pansements lors de fractures sur les bovins (Bikram et al., 2012) et l’écorce de la tige pour aider les vaches lors de vêlages difficiles notamment lors d’hémorragies (Vartika et Verma, 2014). Dans notre étude, l’écorce est utilisée dans le traitement de la fièvre des bovinés. III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe 7 Les propriétés pharmacologiques reconnues de Bombax ceiba sont regroupées dans deux revues scientifiques récentes (Vartika et Verma, 2014 ; Pankaj et Somshekhar, 2012). Activité anti inflammatoire, analgésique et antipyrétique Activité anti inflammatoire démontrée in vivo sur rats à partir des extraits de racine et d’écorce et des extraits alcooliques de fleur. Activité analgésique démontrée in vivo sur rats à partir de la gomme, des extraits méthanoliques des feuilles et des fleurs. Activité antipyrétique démontrée in vivo sur des rats à partir des extraits méthanoliques des feuilles. Activité antibactérienne 147 Démontrée in vitro à partir de la mangiférine, principe actif isolé des extraits éthanoliques et méthanoliques des feuilles contre un spectre large de bactéries gram positif et négatif. Les exemples les plus communs sont Listeria monocytogenes, Bacillus subtilis, Streptococcus pyogenes, Shigella sonnei et Shigella flexneri, Salmonella typhi, Enterobacter cloacae et Pseudomonas aeruginosa. Démontrée in vitro à partir de l’extrait méthanolique des feuilles contre Klebsiella pneumoniae. Démontrée in vitro à partir des extraits d’écorce contre des souches de Salmonella typhi antibiorésistantes. Démontrée in vitro à partir des extraits de racine contre un grand nombre de bactéries dont Helicobacter pylori, Bacillus cereus et Bacillus megaterium, Sarcina lutte, Escherichia coli, Staphyloccocus aureus, Klebsiella pneumoniae et Pseudomonas aeruginosa. Démontrée in vitro à partir de la gomme contre Escherichia coli et Shigella dysenteriae. Activité anti parasitaire Démontrée à partir de l’extrait méthanolique des feuilles contre les trématodes de type Paramphistomum explanatum récoltés sur des buffles (Hossain et al., 2012). Activité anti fongique Démontré in vitro à partir de la mangiférine contre Candida albicans, à partir de l’extrait aqueux des feuilles contre Epidermophyton flocosum, Trichophyton mentagrophytes et Microsporum gypseum et à partir de l’extrait d’écorce contre Aspergillus niger et Candida albicans. Effets sur l’appareil urinaire Les extraits éthanoliques et méthanoliques des fleurs diminuent les oxalates urinaires et ont un effet diurétique démontré in vivo. Effet sur le système cardio vasculaire Plusieurs études in vivo et in vitro ont indiqué le potentiel anti angiogénique de la racine de Bombax ceiba ainsi que les propriétés hypotensives des extraits de feuille. Activité anti diabétique Démontrée in vivo à partir des tiges, des fleurs et de la racine. Activité hépatoprotectrice Démontré à partir des extraits de tige, fleur, écorce et feuille. Activités diverses Activité anti oxydante démontrée à partir de l’ extrait méthanolique de la plante entière, des feuilles, de la gomme et tous les extraits des fleurs. Les propriétés anti oxydantes de la racine entière ont aussi été mises en évidence, in vitro et lors d’un essai sur des patients humains sains et atteint d’ischémie cardiaque. Les racines sont aussi connues pour être utilisées dans le traitement des asthénies, utilisation qui a été validée par les propriétés anabolisantes démontrées lors d’essais cliniques. V. BIBLIOGRAPHIE BIKRAM KM, TRIBHUBAN P, RABINDRA N. (2012). Ethnoveterinary practices of aborigine tribes in Odisha. Asian Pac. J. Trop. Biom. S1520-S1525. DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. 148 HOSSAIN E, CHANDRA G, NANDY AP, MANDAL SC, GUPTA JK. Anthelmintic effect of a methanol extract of Bombax malabaricum leaves on Paramphistomum explanatum. HODEL DR, WEISSICH PR. (2012). Trees in the landscape, Part 4: bombax ceiba. In WESTERN Arborist. LETI M, HUL S, FOUCHÉ J-G et al., (2013). Flore photographique du Cambodge. Toulouse, Ed. Privat, 590p. MARTIN M. (1971). Introduction à l’ethnobotanique du Cambodge. Paris, Editions du centre national de la recherche scientifique, 257p. PANKAJ HC, SOMSHEKHAR SK. (2012). Bombax ceiba Linn.: Pharmacognosy, Ethnobotany and Phyto-pharmacology. Phcig commn, 2 (3). PROVENDIER D. (1998). Contribution à l’étude ethnobotanique des plantes médicinales du Cambodge, 60p. VARTIKA J, VERMA SK. (2014). Assessment of credibility of some folk medicinal claims on Bombax ceiba L. Indian J. Trad. Know ,13 (1), 87-94. 149 Borassus Flabellifer L. I. Groupe C DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe 1 Borassus flabellifer, ou plus communément appelé palmier de palmyre ou rônier, est une espèce appartenant à la famille des Arecaceae et au genre Borassus. Cet arbre est originaire de l’Inde du Sud et de l’Asie du Sud Est et est aujourd’hui présent en Afrique et Asie tropicale et est largement cultivé pour sa sève, ses fruits, ses feuilles et son bois. Son état de conservation n’est pas préoccupant (Morton, 1988). II. USAGES TRADITIONNELS Groupe 5 Toutes les parties du palmier rônier sont utilisées en médecine traditionnelle. En Inde, la sève fraiche est donnée à boire pour les patients anémiques et les fleurs mâles sont utilisées dans les cas de dysurie. Les jeunes racines sont réputées pour être diurétiques et anthelmintiques et une décoction est donnée lors de certains troubles respiratoires. L’écorce mélangée à du sel est un désinfectant pour la bouche et le charbon est utilisé comme dentifrice. Les fleurs sont utilisées comme toniques, diurétiques, stimulants et laxatifs. Le sucre fait à partir de la sève est décrit comme anti poison et est prescrit lors d’atteinte hépatique. Lorsqu’il est confit, c’est un remède contre le rhume et les pneumonies. Le vin de palme frais est utilisée dans le traitement des ulcères. La pulpe du fruit mature soulage lors de dermatites (Morton, 1988). En médecine traditionnelle khmère, les racines séchées sont utilisées après les avoir fumées pour guérir des affections nasales (Dy Phon, 2000) et entrent aussi dans la préparation de médicaments contre les hémorroïdes et pour fortifier les gencives (Martin, 1971). Le vin de palme et les racines sont considérés comme diurétiques ( Provendier, 1998). En médecine traditionnelle vétérinaire indienne, les inflorescences mâles sont données oralement aux bovins pour lutter contre la dysenterie (Kiruba, Dhas, 2005), le sucre est utilisé dans la lutte de la bronchite. Le rônier est aussi utilisé lors de faiblesse, de rétention placentaire ou en post vêlage pour nettoyer l’utérus. Aux Philipines et en Thaïlande, le sucre de palme est donnée aux porcs qui ont une baisse d’appétit. (Ganesan et al., 2006). Dans notre étude, les fleurs et les fruits sont utilisées lors d’amaigrissement chez les bovinés et l’écorce dans le traitement des diarrhées des bovins. III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe 8 Activité anti inflammatoire Démontrée in vivo sur rongeurs à partir des des extraits éthanoliques des inflorescences mâles (Paschapur et al., 2009 et 2009). Activité anti bactérienne Démontrée in vitro contre Pseudomonas aeruginosa, Bacillus subtilis et Escherichia coli (Saravanan et al., 2012). Activité anti parasitaire Démontrée in vivo à partir des extraits méthanoliques de feuilles contre le vers de terre Pheretima posthuma (Jamkhande et al.,2014). 150 Activité anti fongique Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de la plante contre Aspergillus brasiliensis (Alamelumangai et al. ,2014). Activité anti ulcère Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux des fruits (Mohite et al., 2012). Activité hypoglycémiante Démontrée in vivo sur des rats à partir des extraits alcooliques de la plante (Debnath et al., 2013). Activité diverses Activité anti oxydante forte démontrée in vitro à partir des extraits alcooliques de la plante (Lina et al., 2013). Résultats similaires pour les extraits méthanoliques des feuilles et des racines (Sudhakar et al., 2011) et pour les fruits ( Pramod et al., 2008). IV. ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT Effet sur les performances des animaux Un travail de recherche bibliographique discute des possibilités d’ajouter du sucre de palme dans la ration des porcs à la place du sucre de canne contenu dans les mélasses. Le sucre de palme aurait un effet bénéfique sur la croissance et un avantage économique indéniable car il fait partie des ressources naturelles disponible pour l’éleveur (Khieu et al., 1997). Au contraire, une étude clinique sur vaches laitières conclut que l’ajout de tourteau de sucre de palme diminue la production laitière (sans en compromettre sa composition) et la masse corporelle des animaux (Cunha et al., 2012). IV. BIBLIOGRAPHIE ALAMELUMANGAI M, DHANALAKSHMI J, MATHUMITHA M, RENGANAYAKI RS, MUTHUKUMARAN P, SARASWATHY N. (2014). In vitro studies on phytochemical evaluation and antimicrobial activity of Borassus flabellifer Linn against some human pathogens. Asian Pac J trop Med.,7S1, S182-5. CUNHA OFR, NEIVA JNM, MACIEL RP, MIOTTO FRC, NEIVA ACGR, RESTLE J. (2012). Bioeconomic evaluation of the use of palm kernel cake in dairy cows feeding. Ciência Animal Brasileira, 13 (3), 315-322. DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. GANESAN S, CHANDHIRASEKARAN M, SELVARAJ A. (2006). Ethnoveterinary healthcare pratices in southern districts of Tamil Nadu. Indian J. Trad. Knowl, 5(4), 576-578. JAMKHANDE PG, SURYAWANSHI VA, WATTAMWAR AS, BARDE SR. (2014). In vitro anthelmintic efficacy of Borassus flabellifer Linn. (Palmae) against Pheretima posthuma. Asian Pac. J. Trop. Disease 4 (Suppl. 1), S199-S203. KHIEU B, LINDBERG JE, PRESTON TR. (1997). A study on the multipurpose sugar palm tree (Borassus flabellifer) and its products for animal feeding in Cambodia. Integrated farming in 151 human development. Proceedings of a Workshop Tune Landboskole, Denmark, 25-29, 247261. KIRUBA S, JEEVA S, DHAS SSM. (2006). Enumeration of ethnoveterinary plants of Cape Comorin, Tamil Nadu. Indian J. Trad. knowl. 5 (4), 576-578. LINA SMM, MAHBUB KMM, IMRAN A, AL-FARUK M, ATANU SH, ALAM MJ, MASUM S. (2013). Antioxidant and cytotoxicity potential of alcohol and petroleum ether extract of Borassus flabellifer Linn. IJPSR, 4 (5), 1852-1857. MARTIN M. (1971). Introduction à l’ethnobotanique du Cambodge. Paris, Editions du centre national de la recherche scientifique, 257p. MOHITE M, PRAMOD HJ, YADAV AV, RAJE VN, WADKAR GH. (2012). Evaluation of antiulcer activity of aqueous extract of Borassus flabellifer (Linn.) fruits. J. Pharm. Res., 5 (7), 37823786. MORTON JF. (1988). 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Preliminary phytochemical screening of antibacterial activity of Palmyra palm (Borassus flabellifer) root extract.(IJPSR), 3 (11), 44894491. SUDHAKAR K, Chiluka VL, Shankar NLG, Matsyagiri L, Shankar M, Sandhya, S. (2011). Anti oxidant activity of methanolic extracts of female Borassus flabellifer leaves and roots. Der Pharmacia Sinica, 2 (3), 193-199. TITAS D, RAJESH R, MURUGANANTHAN G, SAHIL T, NANDAKUMAR K. (2013). Hypoglycaemic effects of alcoholic root extract of Borassus flabellifer (Linn.) in normal and diabetic rats. Pakistan J. Pharmac. Sci. , 26 (4), 673-679. 152 Brucea Javanica L.Merr I. Groupe C DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe 1 Brucea javanica est une plante de la famille des Simaroubaceae et du genre Brucea. Elle pousse naturellement du Sri Lanka en Inde et Chine, Indonésie, Malaisie, Nouvelle Guinée et Australie. On la retrouve dans les espaces ouverts, les forêts secondaires et parfois dans les dunes de sable. Son état n’est pas menacé (Chen et al.,2013). II. USAGES TRADITIONNELS Groupe 4 En médecine chinoise, Brucea javanica est considéré comme antipyrétique et détoxifiant et est largement utilisé dans le traitement du cancer des poumons, de la prostate et des cancers gastro intestinaux (Chen et al.,2013). Elle est d’ailleurs réputée dans de nombreuses pharmacopées traditionnelles pour être la plante médicinale anti cancer par excellence. La graine est aussi utilisée dans le traitement du diabète. Les fruits ont des effets antipyrétique, anti dysentérique et anthelminthique. Ils sont utilisés contre les dysenteries amibiennes chroniques et intermittentes et dans le traitement du paludisme. Ce fruit est réputé pour avoir une puissante action antiseptique contre les amibes et les parasites du paludisme, les parasites intestinaux et les infections vaginales (Tang et Eisenbrand, 1992 ; Reid, 1989). En médecine traditionnelle khmère, le fruit est considéré comme analgésique, antipyrétique, et hémostatique. Les écorce et graines sont antipaludiques et fébrifuges (Leti et al.,2013). Les feuilles sont utilisées pour le soin des gencives (Martin, 1971), dans le traitement de la diarrhée, du paludisme et en tant que vermifuge. Les feuilles pilées sont utilisées pour le traitement des abcès et des morsures de serpents. Les racines sont antipyrétiques, anti diarrhéiques, anti tussives et utilisées dans le traitement des courbatures. Les tiges sont antipyrétiques et servent dans le traitement du paludisme (Heang et al., 2013). Dans notre étude, la plante est utilisée dans une macération permettant de prévenir les maladies infectieuses des poules. III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe 7 Activité anti inflammatoire Démontrée in vitro et in vivo sur des rongeurs (Chen et al.,2013). Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir d’ un peptide du fruit, la brucine, contre Streptoccocus pyogenes (Sornwatana et al.,2013). Activité anti virale Démontrée à partir des extraits de la plante contre un certain nombres de virus notamment les papillomavirus responsables de tumeurs bénignes (Chen et al.,2013). Activité anti parasitaire Démontrée in vitro à partir de la brucine isolée des fruits séchés in vitro contre Babesio gibsoni responsable de la babésiose canine (Nakao et al., 2009). Démontrée in vitro à partir de principes actifs de la famille des composés quassinoïdes isolés du fruit contre Trypanosoma evansi (Bawm et al., 2008). 153 Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de feuilles, branches et graines contre le puceron vert Myzus persicae. (XianKun et al.,2008). Activité antifongique Démontrée in vitro contre sept souches de Candida dont Candida albicans (Mohd-al-Faisal et al., 2013). Activité anti paludique Démontrée dans plusieurs études à partir des extraits de la plante (Chen et al.,2013). Activité anti cancer Elle a été démontrée in vitro sur les cancers des poumons, du foie, des ovaires et des cervicales. Les principes actifs à l’origine de cette activité anti tumorale sont l’acide oléique, l’acide linoléique et les triterpènes tétracycliques. L’utilisation de Brucea javanica dans les traitements des cancers permet aussi de réduire les immunodépressions liées à l’utilisation des anticancéreux chimiques (Chen et al.,2013). IV. BIBLIOGRAPHIE BAWM S, MATSUURA H, ELKHATEEB A, NABETA K, SUBEKI, NONAKA N ET AL. (2008). In vitro antitrypanosomal activities of quassinoid compounds from the fruits of a medicinal plant, Brucea javanica. Vet. Parasitol., 158 (4), 288-294. CHEN M, CHEN R, WANG S, TAN W, HU Y, PENG X ET AL. (2013). Chemical components, pharmacological properties, and nanoparticulate delivery systems of Brucea javanica. Int J Nanomedicine. 8, 85-92. HEANG P. MI S. KHAM L et al. (2013). Traditional medecine in Cambodia part one,. Phnom Penh, National center of traditional medecine, 152p. LETI M, HUL S, FOUCHÉ J-G et al., (2013). Flore photographique du Cambodge. Toulouse, Ed. Privat, 590p. MARTIN M. (1971). Introduction à l’ethnobotanique du Cambodge. Paris, Editions du centre national de la recherche scientifique, 257p. MOHD-AL-FAISAL N, WAN HIMRATUL WH, FATHILAH A. (2013). Antifungal susceptibility and growth inhibitory response of oral Candida species to Brucea javanica Linn. extract. BMC Complem. Altern. Med., 13 (342). NAKAO R, MIZUKAMI C, KAWAMURA Y, SUBEKI, BAWM S, YAMASAKI M et al. (2009). Evaluation of efficacy of bruceine A, a natural quassinoid compound extracted from a medicinal plant, Brucea javanica, for canine babesiosis. J. Vet. Med. Sci., 71 (1), 33-41. REID D. (1989). Chinese Herbal Medecine. Hong Kong, CFW publications Ltd, 174p. SHANG X, WEI D, ZHOU X, ZENG T, ZENG X, WANG Z. (2008). Biological activity of Brucea javanica (L.) Merr. extracts against Myzus persicae (Sulzer). Southwest China J. Agri. Sci, 21 (6), 1591-1594. 154 SORNWATANA T, ROYTRAKUL S, WETPRASIT N, RATANAPO S. (2013). Brucin, an antibacterial peptide derived from fruit protein of Fructus Bruceae, Brucea javanica (L.) Merr. Letters in Applied Microbiology, 57 (2), 129-136. WEICI T, GERHARD E. (1992). Brucea javanica (L.) Merr. In Chinese Drugs of Plant Origin, Chemistry, Pharmacology, and Use in Traditional and Modern Medicine, 207-222. 155 Caesalpinia Sappan Linn. I. Groupe C DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe 1 Caesalpinia sappan Linn. est une plante de la famille des Fabaceae et du genre Caesalpinia. Elle est originaire de l’archipel Malais et de l’Asie du Sud Est. On la retrouve de nos jours à l’état sauvage dans des régions vallonnées mais aussi à l’état cultivé. Son statut n’est pas menacé (worldagroforestry, 2009). II. USAGES TRADITIONNELS Groupe 5 Caesalpinia sappan est une plante médicinale originale dans le sens où la grande majorité de ses usages traditionnels concerne une seule partie de la plante: le bois. Il est utilisé dans de nombreuses affections et par de multiples communautés. En Inde, il est considéré comme astringent, hémostatique et ayant des propriétés cicatrisantes. Il est utilisé comme dentifrice et dans le traitement des ulcères et des aphtes mais aussi des problèmes cutanés, des diarrhées, dysentéries, des épilepsies et convulsions, du diabète et dans les troubles sanguins (hémoptysie, menstruations irrégulières). Au Brésil, en Chine et en Malaisie, il est utilisé en décoction pour ses propriétés emménagogues. En Malaisie il est utilisé dans le traitement du paludisme, aux Philippines en tant qu’anti anémique et en Corée du Sud comme abortif. La médecine orientale le considère en règle générale comme hémostatique, analgésique et anti inflammatoire (Shrishailappa et al., 2004). En médecine traditionnelle khmère, le bois est employé contre les courbatures, les maladies du sang et de la peau, les diarrhées et hémorragies (Dy Phon, 2000; Vidal 1997 ; Martin,1971). En médecine traditionnelle vétérinaire au Laos, le bois est utilisé comme tonique et lors de dysenteries (David et al., 2010). Dans notre étude, la racine est utilisée lors d’amaigrissement des bovinés. III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe 7 Les propriétés pharmacologiques démontrées à ce jour sont regroupées dans une revue scientifique (Shrishailappa et al., 2004). Activité immunostimulante Démontrée in vitro et in vivo à partir de la Braziline, principe actif contenu dans le bois. Activité anti inflammatoire Démontrée in vitro et in vivo sur lapins à partir des extraits méthanoliques du bois. Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques et aqueux du bois et de l’huile essentielle issue des feuilles contre un large spectre de bactéries dont notamment différentes espèces de Staphyloccocus, Corynebacterium et Salmonella ainsi que sur Bacillus subtilis, Escherichia coli, Mycobacterium smegmatis et Shigella dysenteriae. Activité anti virale Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux d’écorce séchée contre le virus Herpes simplex 1 (confirmé in vivo sur des rongeurs) , le poliovirus 1 et les virus de l’hépatite. 156 Démontrée in vitro à partir de deux composés présents dans le bois contre le virus de l’influenza H3N2. Activité anti parasitaire Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques et aqueux du bois contre le vers de terre Pheritima posthuma (Rasheed et al., 2010). Activité anti fongique Les mêmes extraits que précédemment sont aussi actifs contre Candida albicans, Curvularia lunata et plusieurs espèces d’Aspergillus. Activité hypoglycémiante Démontrée in vivo sur rats diabétiques à partir de la braziline. Activité hépatoprotectrice Démontrée in vitro à partir de la Braziline sur des hépatocytes de rat. Activité anti convulsion Démontrée in vivo à partir des extraits méthanoliques du bois. Effets sur le système cardiovasculaire Activité vasodilatatrice démontrée in vitro à partir des extraits de bois. Activité anti coagulante démontrée in vivo chez la souris à partir d’extraits aqueux de bois. Activité anti tumorale Démontrée in vitro et in vivo à partir des extraits méthanoliques et aqueux des parties aériennes de la plante. IV. BIBLIOGRAPHIE DAVID RK, DIBUNGI L. (2010).Ethnoveterinary Botanical Medicine: Herbal Medicines for Animal Health. Édition illustrée Éditeur CRC Press,450 p. DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. LIU A, SHU S, QIN H, LEE MYS, WANG YT, DU G. (2009). In vitro anti-influenza viral activities of constituents from Caesalpinia sappan. Planta. Med. 75 (4), 337-339. MARTIN M. (1971). Introduction à l’ethnobotanique du Cambodge. Paris, Editions du centre national de la recherche scientifique, 257p. RASHEED A, SAHU RK, SAMELE KK, AMIT R, JAYA D. (2010). In-vitro evaluation of anthelmintic activity of barks of Caesalpinia sappan. Archives of Appl. Sci. Res. 2 (1), 398-400. SHRISHAILAPPA B, SUDHEER M, SUDESH B. (2004). Caesalpinia Sappan: A medicinal and dyie yielding plant. Nat. Prod. Rad, 3(2). VIDAL J. (1997). Paysages végétaux et plantes de la Péninsule indochinoise. Paris, Editions Karthala,245p. Worldagroforestry. Caesalpinia sappan. [en ligne]. (Mise à jour en 2009). [http://www.worldagroforestry.org/treedb/AFTPDFS/Caesalpinia_sappan.PDF] (Consulté le 25/09/15). 157 Calamus Salicifolius I. Groupe D DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe 2 Calamus salicifolius est une espèce de la famille des Palmae et du genre Calamus. Elle est endémique de la partie basse du Mékong, en partant du bassin du Tonlé sap au Cambodge jusqu’au sud du Vietnam. Au Cambodge elle est répandue dans les plaines centrales et plus spécialement autour du lac du Tonlé Sap et dans le Sud Est du pays. Bien que cette espèce ait une aire de distribution relativement réduite, elle est très commune dans cette région et est donc considérée comme non menacée d’extinction (liste rouge IUCN, 2011). II. USAGES TRADITIONNELS Groupe 3 En médecine traditionnelle khmère, les racices sont utilisées comme purgatives et hypotensives (Dy Phon, 2000). Dans notre étude, la racine est utilisée lors d’amaigrissement des bovinés. III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe 6 Aucune publication n’a été trouvée à ce jour. IV. BIBLIOGRAPHIE DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. IUCN. Red List. [en ligne] (Mise à jour [http://www.iucnredlist.org/details/199686/0] (Consulté le 25/09/2015) 158 en 2011). Capsicum Annuum L. Groupe C Remarque: Il existe entre 25 et 30 espèces de piments et poivrons, regroupés sous le genre Capsicum. L’espèce la plus identifiée sur le terrain est Capsicum annuum L. Il a donc été décidé de réaliser les recherches bibliographiques à partir de cette espèce mais il n’est pas impossible que certains éleveurs utilisent d’autres espèces ou sous espèces du genre dans leurs remèdes. I. DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe 1 Capsicum annuum L, ou plus communément appelé piment ou poivron rouge, est une plante de la famille des Solanaceae et du genre Capsicum. Il est originaire de la Colombie jusqu’au sud des Etats Unis mais est intensément cultivé dans de nombreuses régions du monde. Il n’est pas menacé d’extinction (Farhan et al., 2014). II. USAGES TRADITIONNELS Groupe 5 Les fruits séchés de Capsicum annuum L. sont utilisés dans le monde entier pour leur propriété de stimulant circulatoire (lors de cholesterol, de caillots sanguins, de maladie cardiaque ou de mauvaise circulation sanguine). Le piment est aussi utilisé oralement et localement pour réduire les douleurs lors des arthrites rhumatoïdes et des inflammations. Il sert de plus lors de désordres digestifs comme les flatulences, les diarrhées, les crampes et douleurs abdominales. Il est appliqué localement sur la peau lors de névralgies, de maux de dos, pour soulager des spasmes musculaires, lors de laryngite, sinusite, migraine et comme insecticide. Enfin, il est utilisé pour réduire les maux de dents, le paludisme et la fièvre (Farhan et al., 2014). En médecine traditionnelle khmère, les fruits, feuilles et racines sont utilisées en cas de crise de paludisme et en application locale en cas de morsure de serpent (Provendier, 1998). En médecine éthnovétérinaire au Nigéria, Tanzanie et Sénégal, le piment est utilisé en élevage avicole pour prévenir la maladie de Newcastle, les maladies respiratoires, la variole, les diarrhées et les endoparasites (Guèye, 1999). Au Pakistan, le piment est utilisé comme antiparasitaire interne du bétail (Zahid, 2008) et dans le traitement des mammites des vaches et des buflesses ( Dilshad et al., 2010). Dans notre étude, il est utilisé lors de météorisation chez les bovinés et en prévention des maladies infectieuses aviaires telles que la maladie de Newcastle, la variole et le coryza aviaire. III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe 8 Les propriétés pharmacologiques de Capsicum anuum L. démontrées à ce jour sont regroupées dans une revue scientifique récente (Farhan et al., 2014). Activité anti inflammatoire et analgésique Démontrées in vitro et in vivo sur rats à partir des extraits de piment. Activité anti virale Démontrée lors d’études in vitro, in vivo puis lors d’essais cliniques sur humains contre le HSV (herpes simplex virus). Activité anti bactérienne 159 Démontrée in vitro contre plusieurs espèces de bactéries dont Proteus mirabilis, Pseudomonas aeruginosa, Staphylococcus aureus et Escherichia coli. Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques contre Vibrio cholera. Activité anti parasitaire Démontrée in vitro à partir des extraits du piment contre Schistosoma mansoni. Activité anti fongique Démontrée in vitro contre les espèces de Candida et Saccaromyces. Activité anti tumorale Démontrée in vitro et in vivo à partir de composés isolés du piment (capsaïcine et caroténoïdes) Activité diverses Activité anti oxydante forte démontrée à partir des caroténoïdes présents dans le piment. Activité anti allergique, anti diabétique et anti hypertensive du piment mises en évidence lors d’étude in vitro (Lei et YougHwa, 2014). IV. ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT IV.1 Élevage avicole Effets sur la croissance des animaux Dans une étude menée sur poulets de chair, El-Deek et al. (2012) montrent qu’il est possible d’ajouter du piment chaud dans la ration des poulets jusqu’à 1,5g/kg sans avoir d’effets délétères sur la carcasse ou sur la productivité des animaux. Activité immunostimulante et anti stress Une étude réalisée sur 120 poulets de chair placés en condition de stress thermique (28°-3528°C) révèle le potentiel de Capsicum annum L dans la gestion du stress dû à la chaleur chez le poulet. En effet, l’ajout d’extrait de fruit dans l’eau de boisson des animaux augmente significativement le poids des animaux, leur consommation de nourriture, diminue le taux de glucose sanguin tout en augmentant le nombre de lymphocytes et diminue la température corporelle des animaux (Ibrahim, Butrus, 2009). Une deuxième étude conforte ces résultats sans conditions de stress thermique: une inclusion de 5% de poudre de piment a des effets positifs sur la croissance des poulets de chair (Atapattu, Belpagodagamage, 2010). Activité anti bactérienne L’ajout de capsicaïne dans la ration augmente la résistance des animaux à la colonisation par Salmonella gallinarum en diminuant le pH caecal (Hernandez et al., 1996). V. BIBLIOGRAPHIE ATAPATTU NSBM, BELPAGODAGAMAGE UD. (2010). Effect of dietary chilli powder on growth performance and serum cholesterol contents of broiler chicken. Trop. Agr. Re. Ext., 13 (4), 106-109. Chen L, Kang Y. (2014). In vitro inhibitory potential against key enzymes relevant for hyperglycemia and hypertension of red pepper (Capsicum annuum L.) including pericarp, placenta, and stalk. J. Food Biochem., 38 (3), 300-306. 160 El-Deek AA, Al-Harthi MA, Osman M, Al-Jassas F, Nassar, R. (2012). Hot pepper (Capsicum annum) as an alternative to oxytetracycline in broiler diets and effects on productive traits, meat quality, immunological responses and plasma lipids. Arch. Geflugelkd, 76 (2), 73-80. FARHAN AK, TARIQ M, MUHAMMAD A, ABDUL S, ANEELA M. (2014) Pharmacological importance of an ethnobotanical plant: Capsicum annuum L. Nat. Prod. Rep. 28:16, 12671274. GU E EF. (1999). Ethnoveterinary medicine against poultry diseases in African villages. World poultry Sci. J., 55. Hernández VX, VICENTE SJL, Téllez IG, López CC, Hargis BM. (1996). Effect of the addition of capsaicin from the seed of paprika (Capsicum annuum) to the diet of broiler fowls experimentally infected with Salmonella gallinarum. Vet. México, 27 (4), 309-313. IBRAHIM DK, BUTRUS GY. (2009). The role of supplementing aqueous extract and powder of Capsicum annuum fruit to drinking water and diet to alleviate heat stress of heat stressed broiler chicken. Iraqi J. Vet. Sci., 23 (Suppl.2), Ar435-Ar443. PROVENDIER D. 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On l’utilise pour lutter contre les tumeurs, les bronchites, les affections cutanées, les morsures de serpent et la diarrhée. Les feuilles servent à faire des pansements contre les ulcères et les fruits, émollients et astringents, facilitent la digestion (Satish et al., 2010). En médecine traditionnelle khmère, l’écorce est antidysenterique, antitussive, astringente, émolliente. La fleur est antitussive et tonique du post partum (Leti et al., 2013). La teinture noire que donne l’écorce est utilisée en usage externe pour le lavage et le pansement des plaies ulcérées et en usage interne contre la diarrhée (Dy Phon, 2000). Les graines sont utilisées en traitement des morsures de serpents et les feuilles pour soigner les blessures (Heang et al., 2013). En médecine éthnovétérinaire en Inde, l’écorce écrasée avec du yaourt est donnée oralement aux vaches pour lutter contre l’asthénie (Murthy et al.,2007) et le jus d’écorce mélangé à du lait est utilisé localement pour lutter contre les opacités cornéennes (Rajakumar et al., 2012). Les fruits et l’écorce sont données oralement aux vaches atteintes de diarrhées (Yadav et Rajput, 2015). Dans notre étude, l’écorce est utilisée pour soulager les porcins et les bovinés lors de fièvre aphteuse et lors d’amaigrissement chez les bovinés. En élevage avicole, elle est mise dans l’eau de boisson en prévention des maladies infectieuses diverses. III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe 7 Activité analgésique Démontrée in vivo chez la souris à partir de l’écorce de Careya arborea Roxb. Analgésie centrale et périphérique (Sambathkumar et al., 2005). Activité anti bactérienne Démontrée in vitro contre un large spectre de bactéries gram positif et négatif à partir des extraits méthanoliques de l’écorce. Démontrée in vitro à partir des extraits de fruits contre Escherichia coli, Salmonella typhimurium, Listeria monocytogenes, Staphyloccocus aureus et epidermis (Manjima et al., 2014). Activité anti parasitaire Démontrée in vitro à partir des triterprénoïdes isolés des feuilles contre le parasite Leishmania donovani (Satish et al., 2010). Activité anti diarrhéique 162 Démontrée in vivo sur souris à partir des extraits méthanoliques de l’écorce (Satish et al., 2010). Activité gastro-protectrice Démontrée in vivo sur des rats à partir des extraits éthanoliques des feuilles (Gupta et Rao 2014). Activité anticoagulante Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de l’écorce (Satish et al., 2010). Effet dépresseur sur le système nerveux central Démontrée in vivo sur des rongeurs à partir des extraits méthanoliques de l’écorce (Satish et al., 2010). Activité hépatoprotectrice Démontrée in vivo sur des rats à partir des extraits de la plante (Satish et al., 2010). Activité anti convulsion Démontrée in vivo à partir des extraits de la plante (Shinde et al., 2013) Activité anti tumorale Démontrée in vitro à partir de composés contenus dans les extraits de chloroforme et d’ethyl acétate d’écorce. Démontrée in vivo sur des souris à partir des extraits méthanoliques d’écorce (Satish et al., 2010). Activité anti oxydante Démontrée à partir de différents extraits de la plante (Satish et al., 2010). IV. BIBLIOGRAPHIE DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. Gupta PC, Rao CV. (2014) Gastroprotective effect of standardized leaf extract from Careya arborea on experimental gastric ulcers in rats. Pharm. Biol. 52 (8), 1003-1008. 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USAGES TRADITIONNELS Groupe 5 La papaye est utilisée depuis des milliers d’années en médecine traditionnelle. De nombreuses affections sont traitées grâce à elle et toutes les parties de la plante sont utilisées. Ne seront donc cité ci dessous que les exemples les plus connus de son usage traditionnel. Le latex est utilisé lors de diarrhée, en application locale contre les brûlures, lors de dyspepsie, de rhume et en tant qu’anthelmintique. Les fruits non pelés sont considérés comme laxatifs, diurétiques, abortifs et sont utilisés lors de morsures de serpent. Les fruits pelés sont utilisés lors de diarrhées et de dysenteries. Les graines sont considérées comme emmenagogues, vermifuges et anti fertiles. Les feuilles sont utilisées lors de problèmes du tractus urinaire ou d’asthme. Les fleurs servent au traitement des jaunisses (tout comme les écorces) et sont fébrifuges et emmenagogues (Krishna et al., 2008). En médecine traditionnelle khmère, le latex est caustique, vermifuge et le fruit mûr est laxatif (Leti et al., 2000). Les infusions de fleurs et les jeunes fruits cuits dans l’eau sont efficaces contre les intoxications alimentaires et comme contre poison (Dy Phon, 2000 ; Provendier, 1998). Les racines sont utilisées dans le traitement des maladies vénériennes (Martin, 1971) ou en cas de dysurie (Provendier, 1998). En médecine ethnovétérinaire en Afrique, les feuilles sont utilisées dans le traitement des ectoparasites des volailles (Adedeji et al., 2013). A Trinidad et Tobago, les feuilles bouillies sont données aux truies (Lans et al., 2007). Dans notre étude, le fruit est utilisé par voie rectale lors de météorisation des bovinés. III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe 8 Les propriétés pharmacologiques démontrées de Carica Papaya sont recensées dans trois revues scientifiques récentes (Krishna et al., 2008 ; Jaiswal et al.,2010 ; Arvavind et al, 2013). Activité immunomodulatrice et anti inflammatoire Activité immunomodulatrice démontrée sur la papaye fermentée et le jus de papaye. Activité immunomodulatrice et anti inflammatoire démontrées à partir des extraits de graine et le jus de feuilles. Activité anti parasitaire Démontrée contre Trichomonas vaginalis à partir des graines. 165 Démontrée in vitro et in vivo à partir des extraits de graines contre Ichthyophthirius multifiliis, un protozoaire de poissons et notamment du poisson rouge. Activité anthelminthique démontrée in vitro et in vivo à partir de la graine séchée grâce à la présence de Benzylisothiocyanate, pour le latex contre Heligmosomoides polygyrus in vivo et pour les extraits de plante contre Trichostrongylus colubriformis et Heamonchus contortus. Activité insecticide et larvicide démontrée pour la papaïne présente dans le latex, notamment contre les insectes herbivores. Activité antipaludique démontrée à partir de l’extrait alcoolique d’écorce de papaye. Activité anti bactérienne Démontrée à partir de la pulpe et de la graine in vitro contre plusieurs bactéries notamment Bacillus sutbtilis, Enterobacter cloacae, Escherichia coli, Salmonella typhi, Staphylococcus aureus, Proteus vulgaris, Pseudomonoas aeruginosa et Klebsiella pneumoniae. Extraits purifiés de fruits actifs contre S.aureus, Bacillus cereus, E.coli, P.aeruginosa et Shigella flexneri. En revanche, pas d’effet antibactérien pour les extraits aqueux, acétonique et éthanoliques des feuilles. Activité cicatrisante Démontrée in vivo sur rat pour les extraits aqueux de fruit. Les préparations phytothérapeutiques à base de papaye accélèrent le processus de cicatrisation des brûlures et des ulcères chez les humains. Activité anti fongique Action synergique du latex et du Fluconazole sur l’inhibition de la croissance de Candida albicans. Activité diurétique Démontrée in vivo sur rongeurs à partir des extraits aqueux de racine. Activité laxative Démontrée in vivo à partir du fruit pelé. Activité hépatoprotectrice Démontrée à partir des extraits aqueux et éthanoliques de la papaye. Action sur les muscles lisses Inhibition des contractions jéjunales démontrée in vivo chez le lapin à partir de l’extrait éthanolique de graines. Relaxation artérielle démontrée ex vivo sur carotide de chien à partir de l’extrait de graine. Les extraits de jus de papaye contiennent probablement des agents anti hypertenseurs. Activité utérotonique des extraits crus de latex et des extraits éthanoliques des graines démontrée in vivo sur rates gestantes et non gestantes. Effet anti coagulant Démontré in vivo sur chiens à partir d’extrait de papaïne. Troubles de la fertilité Effets démontrés in vivo chez le rat mâle à partir des extraits de graines et des extraits aqueux d’écorce. Effet abortif démontré in vivo sur rates à partir des extraits aqueux de graines et anti ovulatoire démontré in vivo sur des lapines à partir des extraits alcooliques et aqueux de graine. Activité anti tumorale Démontrée in vitro à partir des extraits de feuilles. Activité diverses 166 Activité anti amibienne démontrée contre Entamoeba histolytica à partir des extraits aqueux de papaye mûr. Activité hypoglycémique démontrée in vivo sur des rats diabétiques à partir des graines. IV. ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT IV.1 Élevage avicole Effet sur la croissance des animaux La peau de papaye séchée est un ingrédient potentiel pour la ration des poulets de chair. Elle peut être utilisée jusqu’à une dose de 120g/kg de poids vif sans effet délétères sur la croissance des animaux. Des résultats similaires ont été démontrés par Widjastuti et al. (2012) pour les feuilles de papayer et par Bolu et al. (2009) pour les graines. Effet anti parasitaire L’effet anti parasitaire a été démontré lors de plusieurs essais cliniques. Il mettent en évidence l’efficacité de la graine de papaye contre Ascaridia galli (Dougnon et al., 2012 ; Mpoame et al.,2008). L’efficacité de l’ajout des feuilles de papayer dans la ration des poulets de chair pour la prévention de la coccidiose aviaire due à Eimeria tenella a été mise en évidence par Odeyinka et al. (2007) puis confortée par Santosh et Gupta (2011). IV. 2 Élevage porcin Effet sur la croissance des animaux BaoMing et al.(2012) indiquent que la papaïne extraite de Carica papaya peut être ajoutée à la ration alimentaire des porcelets et diminue l’incidence de diarrhée de ces derniers. Effet anti parasitaire Le latex de papaye est actif à 100% contre Ascaris suum lorsqu’il est distribué à une dose de 8g/kg de poids vif (Krishna et al.,2008). Des résultats similaires ont été démontrés pour la poudre de graine de papaye (Ardana et al., 2011). Une deuxième étude met en évidence l’efficacité des protéinases issues de la papaye dans le traitement des infections des porcs à Trichuris suis (Levecke et al., 2014). IV.3 Élevage de bovinés Les extraits de pulpe verte et jaune de Carica papaya diminuent la mobilité des spermatozoïdes cryopréservés de bovins (Alfonso et al., 2010). V. BIBLIOGRAPHIE ADEDEJI OS, OGUNSINA TK, AKINWUMI AO, AMEEN SA, OJEBIYI OO, AKINLADE JA. (2013). Ethnoveterinary medicine in African organic poultry production, Int. Food Research J., 20(2), 527-532. ALFONSO NF, LEVISTE MCG, MANALASTAS PIC, NERI JRQ, SIMBULAN JM, SOMERA, J. P. (2010). Effects of papaya (Carica papaya L.) pulp extracts on bovine sperm swimming speed, flagellar beat and motility. The Asian International Journal of Life Sciences 19 (2), 389-394. 167 ARAVIND G, DEBJIT B, DURAIVEL S, HARISH G. (2013). Traditional and Medicinal Used of Carica papaya. J. Med. Plants Stud., 1 (1), 7-15. ARDANA IBK, BAKTA IM, DAMRIYASA IM. (2011). 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Groupe C DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe 1 Cassia fistula Linn, ou plus communément appelé canéficier, appartient à la famile des Fabaceae et au genre Cassia. Cet arbre de taille moyenne est retrouvé dans de nombreux pays asiatiques (Asie du Sud, Pakistan jusqu’en Inde et Birmanie) et est aussi largement cultivé en tant que plante ornementale des les zones tropicales et sub-tropicales. Son état n’est pas menacé (worldagroforestry). II. USAGES TRADITIONNELS Groupe 5 Cassia fistula est utilisé par de nombreux peuples indigènes pour ses propriétés laxatives. Il est aussi utilisé dans des remèdes contre les tumeurs de l’abdomen, du foie, de l’estomac et de la gorge, pour les brûlures, les convulsions, la dysurie, l’épilepsie, l’hématurie et l’acné. En médecine ayurvédique, Cassia fistula est connu sous le nom de « tueur de maladies ». La pulpe de son fruit est utilisée comme laxatif doux pour les enfants et les femmes enceintes, ainsi que pour les problèmes d’estomac comme les reflux gastriques. Les fleurs sont utilisées contre la fièvre et les racines comme diurétique ou lors de sensations de brûlures, de syphilis ou de problèmes de peau. L’écorce et les feuilles sont utiles dans le traitement des affections cutanées. Les graines sont reconnues comme laxatives et carminatives. Les feuilles sont employées dans le traitement du paludisme, des rhumatismes et des ulcères et les bourgeons servent lors de constipation, de fièvre et de lèpre (Ali, 2014). En médecine traditionnelle khmère, l’écorce est employée en friction contre les morsures de scorpions et de serpents. Les graines sont purgatives (Dy Phon, 2000) et laxatives ( Leti et al., 2013). En médecine éthnovétérinaire en Inde, la plante est utilisée pour traiter les empoisonnements alimentaire du bétail (Pande et al., 2007) et les bourgeons servent lors de constipation (Phondani et al., 2010). L’écorce de la tige mélangée à du poivre est utilisée pour traiter la fièvre chez les bovins et les caprins (Selvaraju et al., 2011). Le fruit pelé et chauffé est placé sur la gorge des animaux qui souffre du froid (Bikram et al., 2012). Dans notre étude, la plante est utilisée localement pour soulager les bovinés des lésions causées par la fièvre aphteuse. III. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe 7 Les propriétés pharmacologiquesde Cassia fistula sont regroupées dans une revue récente (Ali, 2014). Activité antipyrétique et anti-inflammatoire Activité antipyrétique démontrée sur rats à partir de l’extrait méthanolique des bourgeons. Activité anti-inflammatoire démontrée à partir des extraits aqueux des feuilles et des fruits. Activité anti parasitaire 170 Activité larvicide et ovicide démontrées pour l’extrait méthanolique de feuille contre Culex quinquefasciatus et Anopheles stephensi. Activité anti protozoaire démontrée contre Leishmania L.chagasi à partir de la fraction d’hexane des fruits. Activité anti tussive Démontrée in vivo sur des rats à partir de l’extrait méthanolique. Activité cicatrisante Mise en évidence in vivo chez le rat à partir des extraits méthanoliques de feuilles. Activité antidiabétique et hypolipidémique Activité antidiabétique des extraits alcooliques et de la fraction d’éthyl acétate de l’écorce démontrée in vivo sur des rats diabétiques. Activité hypoglycémiante des graines démontrée sur des rats normaux mais pas sur des rats dont le diabète est provoqué expérimentalement. Activité hypolipidémique démontré à partir de l’extrait éthanolique de la plante. Activité anti ulcère Démontrée in vitro à partir de l’extrait éthanolique de feuille. Activités diverses Effet depresseur du système nerveux central mis en évidence sur des rats à partir de l’extrait méthanolique des graines. Effet hépatoprotecteur démontré in vivo sur des rongeurs à partir de l’extrait éthanolique de la graine. Ce même effet a été démontré aussi pour les extraits de fruits. Activité anti oxydante démontrée pour les extraits aqueux et méthanoliques de la plante ainsi que pour les fleurs et la pulpe de fruit. IV. BIBLIOGRAPHIE ALI MA. (2014). Cassia fistula Linn: a review of phytochemical and pharmacological studies. IJPSR., 5 (6), 2125-2130. BIKRAM KM, TRIBHUBAN P, RABINDRA N. (2012). Ethnoveterinary practices of aborigine tribes in Odisha. Asian Pac. J. Trop. Biom. S1520-S1525. DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. LETI M, HUL S, FOUCHÉ J-G et al., (2013). Flore photographique du Cambodge. Toulouse, Ed. Privat, 590p. PANDE PC, LALIT T, PANDE HC. (2007). 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USAGES TRADITIONNELS Groupe : 5 La plante entière est utilisée comme diurétique et dans le traitement des tumeurs, névralgies, splénopathies et leucorrhées. Les feuilles, racines et graines sont utilisées comme cataplasmes pour les ulcères. La décoction de feuilles et de racines est recommandée lors de fièvre intense. Les brindilles et le jus des feuilles sont utilisés comme aphrodisiaques. La racine est utilisée pour lutter contre les anémies, les désordres gastriques, les fractures et lors de morsures de serpent. Les infusions de graines sont données oralement pour les patients diabétiques. Les feuilles sont utilisées pour stopper les saignements lors de blessures. La pate de Cayratia trifolia est appliquée localement pour guérir les blessures et les oedèmes. Pour finir, l’écorce réduit les douleurs musculaires (Kumar et al., 2011). En médecine traditionnelle khmère, la plante entière, desséchée sur le feu puis bouillie donne une décoction antifébrile, utilisée en cas de rougeole. Elle est aussi utilisée en cas de constipation chronique, d’ intoxication alimentaire et de piqûres d’insectes. Les infusions de racines seraient diurétiques et sont utilisées pour le traitement de la leucorrhée. La tige est également utilisée comme laxatif (Dy phon ,2000 ; Let et al.,2013 ; Martin, 2000 ; Provendier, 1998). En médecine traditionnelle vétérinaire, des cataplasmes de feuilles sont appliqués pour les douleurs des boeufs liées à l’attelage et aussi dans le traitement des enflures, blessures et infections, notamment les blessures surinfectées par les vers. La plante est entourée autour du cou des boeufs lors de l’attelage (Kumar et al., 2011). Dans notre étude, la plante est utilisée dans le traitement de la fièvre aphteuse chez les bovinés. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : Les propriétés pharmacologiques de Cayratia trifolia sont regroupées dans une revue scientifique (Dinesh et al., 2011). Activité anti inflammatoire Démontrée in vivo sur le rat à partir du resvératrol, principe actif isolé de la feuille. Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir des extraits crus de plante contre Escherchia coli, Bacillus subtilis, Micrococcus luteus et P.oxalium. Activité anti virale Démontrée in vitro et in vivo contre le virus herpes simplex, le virus de la varicelle, le cytomegalovirus humain et certaines souches d’influenza à partir du resvératrol isolé de la feuille. Le resvératrol améliore de plus l’activité anti VIH de plusieurs médicaments anti VIH. 173 Activité anti parasitaire Démontrée in vivo à partir de l’extrait aqueux de feuilles contre les larves de Culex quinquefasciatus (Sumanta et al., 2013). Activité anti ulcère Démontrée in vivo à partir des extraits de feuilles (Jyoti et al., 2012). Activité anti diabétique Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits de la plante. Effet sur le système cardiovasculaire Cayratia trifolia inhibe l’aggregation plaquettaire. Effet sur le système nerveux La supplémentation alimentaire en resvératrol réduit la formation de plaque dans les cerveaux des animaux, une des composantes de la maladie d’Alzheimer et d’autres maladies neurodégénératives. Activités diverses Activité anti oxydante démontrée in vitro à partir de l’extrait cru de la plante. Activité anti tumorale mise en évidence in vitro et in vivo sur des cancers de l’oesophage chez le rat pour la delphidine et cyanidine, deux principes actifs isolés de la plante. L’extrait méthanolique semble avoir plus d’effet anti tumoral que l’extrait aqueux. Activité anti implantation du foetus démontrée à partir d’extraits d’éther de feuilles sur des rates gestantes. IV BIBLIOGRAPHIE DINESH K, SUNIL K, JYOTI G, RENU A, ANKIT G. (2011). A review on chemical and biological properties of Cayratia trifolia Linn (Vitaceae). Pharmacogn. Rev. 5 (10), 184-188. DY PHON P. (2000). 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Tropical Biomed., 3 (12), 980-984. 174 Ceiba pentandra (L). gaertn GROUPE C DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe :1 Ceiba pentandra, ou plus communément appelé fromager ou kapokier, est une espèce de la famille des Malvaceae et du genre Ceiba. Cet arbre est originaire d’Amérique du Sud et centrale et des Antilles mais est maintenant devenu pantropical et est même considéré comme invasif dans certaines îles du pacifique. Son état n’est pas menacé. (Elumalai et al., 2012). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 5 Le fromager est largement utilisé dans la médecine traditionnelle africaine. Plusieurs parties de la plante sont réputées pour être efficaces de le traitement du diabète, de l’hypertension, des maux de tête, de la constipation, des désordres mentales, de la fièvre, des ulcères et de la lèpre. Au Nigéria, l’écorce est utilisée dans le traitement des infections et en Afrique de l’Ouest, la plante entière est utilisée dans le traitement des diarrhées. En Inde et en Malaisie, l’écorce réputée astringente est utilisée lors de maux d’intestins (Elumalai et al., 2012). En médecine traditionnelle khmère, la feuille sert à préparer des shampoings. La graine est employée contre les problèmes urinaires et l’écorce comme diurétique, hémostatique, antidiarrhéique (Dy Phnon, 2000) et dégrisant. Le bois est utilisé dans le traitement des hépatites. (Leti et al.,2013 ; Provendier 1998). La résine du tronc est réputée tonifiante et antifébrile. Les jeunes feuilles pilées avec des grains de rix, gluant ou non, s’utilisent comme cataplasme sur le front des malades (Dy Phnon, 2000). En médecine ethnovétérinaire au Burkina Faso, les racines sont utilisées dans le traitement des parasitoses digestives des petits ruminants (Kabore et al., 2007). En Inde, les feuilles et l’écorce en décoction servent dans le soin des trypanosomiases du bétail (Narayana et Narasimharao, 2015), une infusion d’écorce est donnée aux vaches en post partum pour aider à l’expulsion du placenta (Varshneya, 2014) et un cataplasme d’écorce et de jus de tige est utilisé sur les blessures des animaux ( Ramesh et al., 2015). Dans notre étude, l’écorce est laissée à macérer dans l’eau de boisson des poules pour prévenir la fièvre ou les maladies infectieuses telles que la maladie de Newcastle et la variole. L’écorce est utilisée pour traiter la fièvre chez les bovinés. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 8 Les propriétés pharmacologiques de Ceiba pentandra sont regroupées dans une revue scientifique récente (Elumalai et al., 2012). Activité anti inflammatoire Démontrée in vitro à partir de trois principes actifs isolés de l’écorce. Activité anti parasitaire 175 Activité anthelminthique mise en évidence à partir des extraits éthanoliques de feuilles, racines et écorces contre Haemonchus contortus. Activité antibactérienne Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de l’écorce contre quatre espèces de mycobactéries (Lawal et al., 2014). Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de la plante contre un certain nombre de bactéries gram positif. Moindre activité pour les bactéries gram négatif. L’extrait ethanolique à une activité importante contre Escherichia coli et Bacillus subtilis (Anosike et al., 2012). Activité anti fongique Démontrée in vitro à partir des extraits alcooliques et aqueux contre Epidermophyton flocosum, Microsporum canis, Trichophyton rubrum et Candida albicans. Activité anti diarrhéique Démontrée in vivo sur rat à partir des extraits méthanoliques de l’écorce. Activité anti ulcère Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits méthanoliques de racines. Activité hépatoprotectrice Démontrée in vivo sur rats à partir de la fraction d’éthyl acétate et de l’extrait méthanolique d’écorce. Activité antidiabétique Activité hypoglycémique démontrée in vivo sur rats normaux et rats diabétiques à partir d’extrait de racine. Activité hypolipidémique reportée in vivo à partir d’une préparation de nourriture à base de feuilles pour rats diabétiques. IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT Effet sur la croissance des animaux En élevage avicole, une étude réalisée sur des poulets de chair indique que l’incorporation de graines de fromager dans la nourriture des animaux n’a pas d’effets bénéfiques ni délétères sur la croissance des animaux (Narahari, Rajini, 2003). Au contraire, dans une deuxième étude réalisée sur des poussins, Kadirvel et al. (1986) indiquent que l’inclusion d’huile extraite de la graine de Ceiba petandra ou de tourteaux de fromager est soit délétère pour la croissance des poussins à faible dose, soit toxique à haute dose. Des résultats comparables on été trouvés pour l’alimentation de poulets de chair à base de graines de fromager (Thanu et al., 1983 ; Siriwardene et Manamperi, 1979). En élevage porcin, l’utilisation de tourteau de graine de fromager semble donner des résultats comparables aux autres tourteaux comme celui de lin, de sésame ou de tournesol en ce qui concerne les performances de croissance des animaux (Mashingo et al., 1994). Pour l’alimentation des bovins, l’inclusion de graine de fromager semble avoir un léger effet positif sur la prise de poids des animaux (Winugrobo et al., 1988). V BIBLIOGRAPHIE ANOSIKE CA, OGILI OB, NWANKWO ON, EZE EA. (2012). Phytochemical screening and antimicrobial activity of the petroleum ether, methanol and ethanol extracts of Ceiba pentandra stem bark.J. Med. 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USAGES TRADITIONNELS Groupe : 5 Les rhizomes et les racines sont décrits comme astringents, aphrodisiaques, purgatifs, anthelmintiques, rafraichissants, fébrifuges, expectorants, toniques et stimulants de la digestion. Le jus des rhizomes est appliqué sur la tête pour faire baisser la température corporelle et soulager des maux de tête. Le rhizome est utilisé dans le soin des pneumonies, des rhumatismes, des affections urinaires, des jaunisses et les feuilles lors de désordre mental. Ces dernières sont aussi utilisées en cas de fièvre. Les décoction d’écorce sont utilisées en cas de dysenteries ou de fièvre. Les infusions de feuilles sont utilisées comme sudorifiques ou lors d’un bain pour les patients atteints de forte fièvre. Le jus de rhizome est donné par voie orale avec du sucre pour traiter la lèpre et lutter contre les insectes. Lors d’usage interne, la plante sert dans le traitement des infections des yeux et des oreilles, des diarrhées (surtout les tiges et les bourgeons), du rhume, de la fièvre catarrhale, de la dyspepsie, des affections cutanées et des morsures de serpents. En Malaise le rhizome est utilisé dans le traitement de la variole (Shruti et al., 2011). En médecine traditionnelle khmère, le rhizome est anti prurigineux, aphrodisiaque, contraceptif, diurétique et fébrifuge. La tige est employée pour le lavage des cheveux (Leti et al.,2013). Le fruit est réputé antitussif, digestif, expectorant et sédatif (Provendier, 1998). Le rhizome est toxique donc doit être consommé cuit et en petite quantité pour éviter les troubles digestifs tels que la diarrhée et les vomissements. La racine est vermifuge, anti expectorante, anti tussive et utilisée lors d’affections de la peau (Heang et al., 2013). Les infusions de rhizomes facliteraient les accouchements. Ils entrent aussi dans la composition d’un remède contre la variole et la rougeole (Dy Phon, 2000). En médecine ethnovétérinaire indienne, la poudre de rhizome est donnée aux bovins lors de fièvre et pour traiter les contusions et les blessures (Kumar et Sharma, 2012). Dans notre étude, les racines sont utilisées en tant qu’anti pyrétique et dans le traitement de la septicémie hémorragique des bovinés. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 7 Les propriétés pharmacologiques de Cheilocostus speciosus sont regroupées dans une revue scientifique (Shruti et al., 2011). Activité anti inflammatoire, anti pyrétique et analgésique Démontrée in vivo sur rats à partir d’extraits méthanoliques des parties aériennes de la plante (Shruti et al., 2013). 178 Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits éthanoliques de rhizome pour l’effet anti inflammatoire et anti pyrétique. Activité anti nociceptive démontrée in vivo sur rats à partir d’extraits aqueux et éthanoliques du rhizome (activité périphérique pour les deux extraits mais activité centrale uniquement pour l’extrait éthanolique) (Sanjib et Upendra, 2010). Activité anti bactérienne Extraits méthanoliques et d’hexane des feuilles et des rhizomes actifs contre Shigella, Staphyloccocus aureus, Escherichia coli, Klbessiella pneumoniae, Pseudomonas, Bacillus subtilis et Salmonella). Activité anti parasitaire Démontrée sur les larves d’Aedes aegypti à partir d’extraits aqueux des feuilles. Les tiges et rhizomes semblent avoir une activité moindre (Muniyandi et al., 2013). Activité anti fongique Démontrée à partir de principes actifs isolés de Cheilocostus speciosus in vitro. Actifs contre Botrytis cinerea, Alternaria sp, A.tenuissima et Fusarium lini. Démontrée in vitro à partir de principes actifs isolées d’extraits d’hexane de la plante. Actifs contre Trichophyton mentagrophytes, T.simii, T.rubrum, Epidermophyton floccosum, Scopulariopsis sp, Aspergillus niger, Curvulari lunata, Magnaporthe grisea (Veeramuthu et al.,2012). Activité spasmolytique Démontrée ex vivo sur des iléons de cobaye à partir d’extraits de la plante. L’activité semble néanmoins faible. Activité diurétique Démontrée in vivo sur rats à partir d’extraits aqueux éthanoliques de feuilles (Prabhu et al., 2014). Activité contraceptive Démontrée in vivo sur rats à partir de saponins isolés du rhizome (activité anti fertilité). Activité anti diabétique et hypolipidémique Démontrée pour des extraits de rhizome in vivo sur des rats dont le diabète a été induit expérimentalement. Activité anti oxydante démontrée in vivo sur rats à partir d’extrait éthanolique de la racine et d’extrait de chloroforme des feuilles. Activité hépatoprotectrice Démontrée in vivo sur rats à partir d’extrait éthanolique de rhizome Activité anti stress Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits alcooliques des rhizomes et des feuilles. Activité anti arthritique Démontrée in vivo sur rats à partir d’extraits méthanoliques des parties aériennes de la plante (Shruti et al., 2012). IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT Une seule étude sur les animaux de production d’intérêt a été menée sur Cheilocostus speciosus. Elle concerne l’ajout de poudre de racine dans la ration de bufflesses égyptiennes. Les résultats indiquent une diminution du glucose et du cholestérol sanguin et une augmentation des protéines totales, de l’albumine, des globulines et des lymphocytes lors 179 d’un ajout de 5kg de racine par ration de génisse. Une amélioration du statut anti oxydant a aussi été démontré (El-Far, Abou-Ghanema, 2013). V BIBLIOGRAPHIE DY PHON P. (2000). 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En médecine ethnovétérinaire en Afrique sub saharienne, le citron vert est utilisé dans un traitement contre la Brucellose bovine (Ngeh et al., 2007) et en tant que vermifuge des volailles (Adedeji et al., 2013). Dans notre étude, il est pressé dans la nourriture des poulets en prévention des maladies infectieuses. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 8 Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir des extraits purs de jus du fruit. Actif contre escherichia coli, Baciluus subtilis, Proteus vulgaris et Staphylococcus aureus (Gutierrez et al., 2013) Démontrée in vitro à partir d’extrait de peau du fruit. Actif contre E.coli, Shigella sppet Salmonella (Naren et al., 2013). Démontrée in vitro et avec un modèle « peau de poulet » à partir d’extrait de la plante pour Campylobacter spp ( Valtierra-Rodriguez et al., 2010). Activité anti fongique Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques du fruit contre Cryptococcus neoformans (Adonu et al., 2013). Activité spasmolytique Démontrée ex vivo sur des jéjunums, aortes et utérus de lapins à partir d’huile essentielle des fruits (Spadaro et al., 2012). Activité anti ostéoporose Démontrée in vivo sur rates overiectomisées à partir d’extrait de plante (Shalaby et al., 2011). Activité hépatoprotectrice Démontrée in vitro pour à partir d’extraits de Citrus aurantiifolia (Gokulakrishnan et al., 2009). Activité anti hypertensive Démontrée ex vivo sur des coeur et aortes isolés à partir d’extrait aqueux de la plante Activité anti paludique 182 Démontrée in vitro à partir d’extrait de feuille (Dabo et al., 2013). Diminution de la douleur osseuse lors des crises de paludisme et augmentation de l’hématocrite lors de paludisme mis en évidence dans un essai clinique réalisé sur des enfants atteints de drépanocytose, maladie souvent déclenchée par la fièvre et la déshydratation causée par le paludisme ( Adegoke et al., 2013). Activité anti oxydante Activité anti radicalaire et anti oxydante mise en évidence in vitro à partir d’huile essentielle des feuilles (Dongmo et al., 2013). IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT IV.1 Élevage avicole Dans une étude menée sur des poulets de chair, Nobakht (2013) indique que l’ajout de pulpe de citron vert séchée jusqu’à 4,5% de la ration des jeunes poussins est possible sans effet délétères mais ces mêmes dosages dans la période de croissance augmentent le ratio prise alimentaire quotidienne/prise de poids. Jusqu’à 1,5% d’inclusion dans la ration, la pulpe diminue le gras abdominal des poulets (visible lors de l’abattage) et les lipoprotéines de faible densité. V BIBLIOGRAPHIE ADEDEJI OS, OGUNSINA TK , AKINWUMI AO, AMEEN SA, OJEBIYI OO, AKINLADE JA. (2013). Ethnoveterinary medicine in African organic poutry production. Int. food Res. J. 20(2), 527532. ADEGOKE SA, SHEHU UA, MOHAMMED LO, SANUSI Y, OYELAMI OA. (2013). 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Elle est utilisée dans le traitement du paludisme, de la fièvre, des maladies cutanées, de la lèpre, des malades du sang et des douleurs utérines. Dans le système de médecine perso-arabe, les graines sont considérées comme anthelmintiques et détergentes et sont utilisées dans le traitement de la fièvre et de la diarrhée. Le jus des feuilles sert lors de paludisme, de maux d’oreilles et de lumbago. Les feuilles sont utilisées dans le traitement des furonculoses, des maux d’oreilles et de tête, des ulcères et des blessures. Ses graines sont reconnues comme anthelmintiques, anti convulsivantes et sont utilisées dans le traitement du paludisme, de la fièvre, des affections cutanées et de la diarrhée. Au Sri Lanka, les racines et les graines sont considérées comme cardio stimulantes et sont données lors de morsures de serpents. En Israel, la plante est utilisée dans le traitement du diabète (Mali, 2010). En médecine traditionnelle khmère, la plante est utilisée lors de maux d’estomac, de diarrhée, dans le traitement des abcès et des maladies de la peau, des inflammations des oreilles et des maux de tête. Le fruit est vermifuge et anti viral. La racine aide à lutter contre les saignements, la tuberculose et entre dans la composition de certains remèdes pour les femmes en post partum (Heang et al., 2013). En médecine ethnovétérinaire indienne, une décoction de feuille est appliquée sur les blessures infestées par les vers des animaux et la poudre de graines sert dans le traitement des epilepsies (Patil et Deshmukh, 2014). La pâte faite à partir des feuilles permet de stopper les hémorragies lors écornages ou des blessures liées à l’attelage des boeufs (Narayana et Narasimharao, 2015). Dans notre étude, les feuilles entières sont placées dans le nid des poules comme insecticides. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 7 Les propriétés pharmacologiques de Cleome viscosa sont résumées dans une revue scientifique (Mali, 2010). Activité anti pyrétique, anti inflammatoire et analgésique Démontrée in vivo sur rats à partir d’extraits méthanoliques. Activité analgésique démontrée in vivo sur rats à partir d’extraits méthanoliques de la plante dans une première étude puis des extraits aqueux de la graine dans une deuxième étude. 185 Activité anti inflammatoire démontrée dans une étude in vivo sur rats à partir d’extraits méthanoliques de la plante Activité immunomodulatoire Démontrée in vivo sur rats à partir d’extraits aqueux et éthanoliques des parties aériennes de la plante. Les deux extraits montrent une activité immunosupressive. Des principies actifs isolés de la plante ont montré in vivo une activité immunomodulatrice. Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques des feuilles et des fleurs contre Proteus vulgaris, Escherichia coli et Pseudomonas aeruginosa. Démontrée in vitro à partir de la fraction d’hexane des feuilles et des tiges contre Bacillus subtilis et Pseudomonas fluorescens. Démontrée in vitro contre Helicobacter pylori à partir des extraits méthanoliques de plante entière. Démontrée in vitro contre Aeromonas hydrophila et Bacillus cereus à partir des extraits aqueux des parties aériennes de la plante. Démontrée in vitro contre Pseudomonas aeurginosa et Staphylococcus aureus à partir de principes actifs isolés de la racine ( JAna et Biswas, 2011). Activité anti parasitaire Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques des feuilles et des fleurs contre l’adulte Cylas formicarius (activité insecticide) et contre Meloidgyne incognita (activité anthelmintique). Activité anthelmintique démontrée in vitro contre Pheretima posthuma et Ascarida galli à partir d’extraits alcooliques et aqueux des graines. Activité anti fongique Démontrée in vitro à partir d’extraits aqueux de feuilles contre Epidermophyton floccosum, Trichophyton mentagrophytes et Microsporum gypseum. Activité anti diarrhéique Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits méthanoliques de plante entière. Activité cicatrisante Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits méthanoliques de la plante (Upadhyay et al., 2014). Activités psychopharmacologiques Les extraits de méthanol de la plante entière entrainent une réduction de l’activité spontannée, une diminution du comportement d’exploration, une diminution de la relaxation musculaire et une réduction de la température corporelle dans un essai in vivo sur les rats. Activité anti paludisme Activité anti larvicide démontrée in vitro à partir d’extraits éthanoliques de feuilles contre les larves d’Anopheles stephensi, un des vecteurs de paludisme. Démontrée in vivo sur rats à partir d’extraits aqueux des graines. IV BIBLIOGRAPHIE HEANG P. MI S. KHAM L et al. (2013). Traditional medecine in Cambodia part one,. Phnom Penh, National center of traditional medecine, 152p. 186 JANA A, BISWAS SM. (2011). Lactam nonanic acid, a new substance from Cleome viscosa with allelopathic and antimicrobial properties. J. Biosci., 36 (1), 27-35. MALI RG. (2010). Cleome viscosa (wild mustard): a review on ethnobotany, phytochemistry, and pharmacology. Pharmaceut. Bio. 48 (1), 105-112. NARAYANA VL, NARASIMHARAO GM. (2013). Plants used in Ethnoveterinary Medicine by Tribals of Visakhapatnam and Vizianagarm Districts, Andhra Pradesh, India. Int. J. Pure Aplied Biosci., 3(2), 432-439. PATIL US, DESHMUKH OS. (2013). Plants used in ethno-veterinary medicines by Tribal people in Betul district, Madhya Pradesh, India. I.J.S.R., 6.14. UPADHYAY A, CHATTOPADHYAY P, GOYARY D, MAZUMDER PM, VEER V. (2014). Topical application of Cleome viscosa increases the expression of basic fibroblast growth factor and type III collagen in rat cutaneous wound. Biomed. Res. Int. 680879. 187 Coleus amboincius Lour (syn Plectranthus amboinicus (Lour.) Spreng Coleus aromaticus Benth ) GROUPE C DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe : 1 Plectranthus amboinicus est une espèce de la famille des Lamiaceae et du genre Plectranthus. Elle est originaire d’Afrique orientale et méridionale mais est largement cultivée et naturalisée sous les tropiques (Royalbotanicgarden). Cette espèce n’est pas menacée. USAGES TRADITIONNELS Groupe : 5 En Indonésie, la plante est utilisée comme stimulant pour les femmes qui allaitent. Le jus obtenu des feuilles est utilisé dans le traitement des constipations et des problèmes digestifs comme l’indigestion et les douleurs abdominales. Il est aussi utilisé dans le traitement des tumeurs. Les feuilles servent dans le traitement des bronchites, asthmes, rhumes, toux chroniques et épilepsies. En Inde, on les utilise plus particulièrement lors de diarrhée. Aux Philippines, la plante entière soulage les maux de tête, les coliques, les flatulences, les rhumatismes et les otites. A Cuba, elle entre dans la préparation d’un remède pour les infections catarrhales. Une application locale des feuilles pour soulager les brûlures est aussi répertoriée. Diverses autres utilisations sont recensées dans les médecines traditionnelles: expulsion de calculs urinaires, réduction de la fièvre, traitement de l’infertilité, traitement de la diphtérie ou du tétanos (pour les racines notamment) (Khare et al., 2011). En médecine traditionnelle khmère, la feuille est antiasthmatique, antidiarrhéique, antigrippale (Leti et al., 2013) et est utilisée en usage externe pour être appliquée sur les lèvres. Le jus des feuilles, sucré, est donné aux enfants pour les protéger des rhumes (Dy Phon, 2000). En médecine ethnovétérinaire au Brésil, les feuilles sont utilisées pour soigner les toux des animaux (Katerere et Luseba, 2010). Dans notre étude, la plante est utilisées dans le traitement de la fièvre aphteuse chez les bovinés. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 7 Les propriétés pharmacologiques sont recensées dans une revue scientifique (Khare et al., 2011). Activité anti inflammatoire Démontrée à partir des extraits hydroalcooliques et aqueux de la plante. Activité immunomodulatrice Activité immunostimulante démontrée à partir des extraits hydroalcooliques et aqueux de la plante. Activité anti bactérienne Démontrée in vitro contre Pneumococcus sp et Staphylococcus sp. 188 Deux flavonoïdes isolés de la plante sont modérément actifs contre Pseudomonas aeruginosa, Bacillus subtilis, E.coli et Staphyloccocus aureus. Démontrée in vitro contre Streptococcus mutans, Proteus mirabilis, Enterococcus feacalis, Klebsiella pneumoniae et Neiseri à partir des feuilles fraiches. Activité anti parasitaire Activité insecticide démontrée in vitro contre le scarabée Callosobruchus maculatus F. Activité anti protozoaire démontrée in vitro à partir des extraits aqueux de la plante contre Plasmodiul berghei yoelii et à partir des extraits méthanoliques de la plante contre Leishmania chagasi et Leishmania amazonensis. Activité anthelminthique démontrée in vitro à partir d’extraits de racines contre le vers de terre adulte (Arshad et al., 2012). Activité anti fongique Démontrée in vitro à partir d’huile essentielle contre plusieurs espèces d’Aspergillus flavus, contre Fusarium sp et Sacharomyces cerevisiae et contre des espèces de Penicillium et de Candida. Démontrée in vitro à partir de deux flavonoïdes isolés de la plante contre Candida albicans, Tricophyton mentagrophytes et Aspergillus niger. Activité diurétique Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques de la plante. Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux de la plante. Activité néphroprotectrice Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques de la plante. Activité anti urolithiases Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits hydroalcoliques de feuilles (Venkatesh et al., 2010). Effet sur le système cardiovasculaire Activité inotrope positif démontrée ex vitro sur des coeurs de grenouilles isolés à partir d’extraits aqueux de feuilles fraiches. Activité anti coagulante Démontrée in vitro à partir de polysaccarides extraits de la plante séchée. Activité anti diabétique Démontrée in vitro à partir des extraits acétoniques et éthanoliques des feuilles (Shivaji et al., 2014). Activité anti tumorale Démontrée in vitro et in vivo sur des rats à partir des extraits hydroalcooliques de la plante. Activité anti oxydante Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques, hydroalcooliques et méthanoliques de la plante. Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de graine. IV BIBLIOGRAPHIE ARSHAD H,SONKAR AK, AHMAD MP, SHADMA W. (2012). In-vitro anthelmintic activity of Coleus aromaticus root in Indian adult earthworm. Asian Pac. J. trop. Med., S425-S427. 189 DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. KATERERE DR, LUSEBA D. (2010). Ethnoveterinary Botanical Medicine: Herbal Medicines for Animal Health. CRC Press, 450p. KEW. Royal botanic gardens. [en ligne]. 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Elle est native de Chine, Indonésie, Malaisie, Birmanie, Philippine, Singapour, Brunei, Thaïlande et Vietnam et est de nos jours retrouvée du sud de la Chine jusqu’à Bornéo. Cet arbre pousse dans les forêts primaires et secondaires, dans les prairies et le long des rivières ainsi que dans les tourbières. Il n’est pas menacée (asianplant). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 4 La racine, l’écorce et la tige sont utilisées en médecine traditionnelle pour le soin des rhumes et des diarrhées (asianplant). En médecine traditionnelle chinoise, la plante est utilisée dans le traitement des pathologies hépatiques (Zheng et al., 2013). Il est dit que le fruit est utilisé en médecine populaire khmère mais aucune indication précise n’a été recensée (Martin, 1971). Dans notre étude, l’écorce est utilisée localement pour soulager des lésions dues à la fièvre aphteuse chez les bovinés. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 6 Activité anti bactérienne Démontrée in vitro contre Pseudomonas aeruginosa pour certains principes actifs isolés de la résine et du fruit vert (Boonak et al., 2009). Activité anti oxydante Démontrée in vitro à partir de huit principes actifs isolés de la tige (Udomchotphruet et ial., 2012). Activité cytotoxique Démontrée in vitro contre des cellules de carcinome épidermoïde humain et de cellules du cancer du sein humain à partir d’un principe actif isolé de la tige (Rattanaburi et al., 2014). BIBLIOGRAPHIE Asianplant. Cratoxylum cochinchinense. [en ligne].[http://www.asianplant.net/Hypericaceae/Cratoxylum_cochinchinense.htm] (Consulté le 13/10/15). BOONNAK N, KARALAI C, CHANTRAPROMMA S, PONGLIMANONT C, FUN H, KANJANA-OPAS A et al. (2009). Anti-Pseudomonas aeruginosa xanthones from the resin and green fruits of Cratoxylum cochinchinense. Tetrahedron, 65 (15), 3003-3013. 191 MARTIN M. (1971). Introduction à l’ethnobotanique du Cambodge. Paris, Editions du centre national de la recherche scientifique, 257p. RATTANABURI S, DAUS M, WATANAPOKASIN R, MAHABUSARAKAM W. (2014). A new bisanthraquinone and cytotoxic xanthones from Cratoxylum cochinchinense. Nat. Prod. Rep., 28 (9), 606-610. UDOMCHOTPHRUET S, PHUWAPRAISIRISAN P, SICHAEM J, TIP-PYANG S. (2012). Xanthones from the stems of Cratoxylum cochinchinense. Phytochemistry, 73 ,148-151. ZHENG XL, RAO XL, LI RT, GAN BC. (2013) Medicinal Plant Resources in the Treatment of Liver Disease Used by Li Minority,Hainan Island. Lishizhen Medicine and Materia Medica Research. 2013-08. 192 Cymbopogon citratus (DC). Stapf GROUPE C DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe :1 Cymbopogon citratus, plus communément appelé citronelle, est une espèce de la famille des Poaceae et du genre Cymbopogon. Cette plante aromatique est native du Sud de l’Inde et du Sri Lanka et est de nos jours largement cultivée dans les pays tropicaux d’Amérique et d’Asie (Karkala et Bhushan, 2014). On peut la retrouver à l’état sauvage dans de nombreux pays du monde entier, et plus notamment dans les pays tropicaux et subtropicaux (Olorunnisola et al.,2014). La citronnelle n’est pas menacée. USAGES TRADITIONNELS Groupe : 5 La citronnelle est largement employée en médecine ayurvédique. La plante est utilisée dans le traitement des toux, grippes, gingivites, maux de tête, lèpre, paludisme, problèmes ophtalmiques, pneumonies et pathologies vasculaires. Elle est reconnue pour ses propriétés détoxifiantes du foie, pancréas, rein, vessie et tractus digestif. Elle est aussi utilisée pour les problèmes cutanés comme l’acné (Karkala et Bhushan, 2014). Le thé produit à partir des feuilles est largement utilisé en Amérique du Sud, en Asie et en Afrique de l’Ouest comme antiseptique, antipyrétique, antidyspeptique, carminatif et anti inflammatoire. D’autres populations l’utilisent comme analgésique, diurétique, tranquilisant, spasmolytique et fébrifuge. La racine est mâchée comme désinfectant pour la bouche (Olorunnisola et al.,2014). En médecine traditionnelle khmère, la feuille connue comme répulsive des moustiques, est utilisée comme huile de massage, parfum et shampoing. Elle est antirhumatismale, digestive (Provendier, 1998), diurétique et antipyrétique (Leti et al., 2013). La plante est utilisée dans le traitement des affections de la vessie, du paludisme, des hépatites (Heang et al.,2013), des crachements de sang et pour soigner les blessures causées par un instrument tranchant (Dy Phon, 2000). Utilisée en inhalation, elle donne force et beau teint aux jeunes mères (Martin, 1971). En médecine ethnovétérinaire au Brésil, les feuilles sont utilisées dans le traitement des coliques, diarrhées, vomissements et parasitisme interne des chiens et chats (Ritter et al., 2012). Aux Philippines, la citronnelle est utilisée comme diurétique et au Vietnam comme tonique, carminatif, fébrifuge et antifongique dans le soin des animaux (Katerere et Luseba, 2010). Dans notre étude, la plante est utilisée dans le traitement de la septicémie hémorragique des bovinés. En élevage avicole, elle est soit laissée à macérer dans l’eau de boisson pour prévenir des maladies infectieuses telles que la maladie de Newcastle, soit placée dans le nid des poules en tant qu’insecticide. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 8 Les propriétés pharmacologiques de Cymbopogon citratus sont résumées dans deux revues scientifiques (Olorunnisola et al.,2014 ; Karkala et Bhushan, 2014). 193 Activité anti inflammatoire et analgésique Activité anti inflammatoire démontrée in vitro à partir d’une infusion de feuilles, d’extraits aqueux et éthanoliques de la plante et d’huile essentielle et in vivo à partir de principes actifs isolés de la plante (monoterpènes). Activité analgésique démontrée dans plusieurs études in vivo sur rongeurs, notamment à partir de thé de citronnelle. Analgésie centrale et périphérique. Activité antibactérienne Démontrée in vitro contre Staphylococcus aureus à partir des extraits éthanoliques des feuilles Démontrée in vitro contre un large spectre de bactéries Gram positif et Gram négatif à partir d’huile essentielle. Activité anti parasitaire Activité anti protozoaire démontrée in vitro contre Crithidia deanei à partir d’extraits huile essentielle. Activité acaricide partielle démontrée in vitro sur les tiques des bovins Rhipicephalus microplus à partir d’huile essentielle (Santos et Vogel, 2012). Activité anti paludique démontrée in vivo sur souris à partir d’huile essentielle contre Plasmodium berghei. Activité anti fongique Démontrée in vitro contre Candida albicans spp à partir des extraits d’huile essentielle. Démontrée in vitro contre un large spectre de champignons filamenteux à partir de fraction d’huile essentielle. Activité anti diarrhéique Démontrée in vivo à partir d’extrait aqueux des feuilles et d’un principe actif majeur, le citrale, isolé de la plante (Tangpu et Yadav,2006). Activité diurétique Démontrée lors d’un essai clinique humain à partir d’infusion de feuilles Activité anti hypertensive et anti obésité Activité hypolipidémique démontrée in vitro à partir de thé de citronnelle. Activité anti hypertensive due à la présence de flavonoïdes et alcaloïdes dans l’extrait aqueux de la plante. Activité anxiolytique Démontrée in vivo à partir de décoction et d’infusion de citronnelle. Activité hépatoprotectrice Démontrée in vivo sur rats à partir d’extraits aqueux de feuilles. Activités diverses Activité hypoglycémique démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux de la plante. Activité anti oxydante démontrée in vitro à partir des acides phénoliques isolés de la plante, d’infusion de citronnelle, d’extraits aqueux et éthanoliques et d’huile essentielle. IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT IV.1 Élevage avicole Effet sur la croissance des animaux Mmereole (2010) indique lors d’un essai clinique sur poulets de chair que l’inclusion de feuilles de citronnelle peut être considérée comme une bonne alternative à l’utilisation de 194 facteurs de croissance antibiotiques car elle augmente les performances de croissance des animaux (diminution du taux de mortalité, augmentation du poids final des animaux). Cette étude est conforté par un deuxième essai clinique mené sur des poussins avec de l’huile de citronnelle (Mukhtar et al., 2013). IV.3 Élevage bovin Activité acaricide Deux études menées sur des vaches prim holstein confirme le pouvoir acaricide partiel des extraits alcooliques de citronnelle contre les tiques Rhipicephalus microplus (Heimerdinger et al., 2006 et 2009). V BIBLIOGRAPHIE DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. HEANG P. MI S. KHAM L et al. (2013). Traditional medecine in Cambodia part one,. Phnom Penh, National center of traditional medecine, 152p. HEIMERDINGER A, OLIVO CJ, MOLENTO MB, AGNOLIN CA, ZIECH MF, SCARAVELLI LF et al. (2006). Alcoholic extract of lemongrass (Cymbopogon citratus) on the control of Boophilus microplus in cattle. Revista Brasileira de Parasitologia Veterinária, 15 (1), 37-39. HEIMERDINGER A, MOLENTO MB, OLIVO CJ, CARVALHO NM DE, DEPNER R, AGNOLIN C et al. (2009). Comparison between the acaricidal activity of lemongrass extracts and amitraz solution in an in vitro test against cattle tick. 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Thoth) GROUPE A DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe : 1 Dalbergia nigrescens kurz est une espèce de la famille des Fabaceae et du genre Dalbergia. Cet arbre de taille moyenne se retrouve dans les forêts sèches et humides. Il est originaire d’Inde et de Birmanie (indiabiodiversity). Elle n’est pas menacée. USAGES TRADITIONNELS Groupe : 3 En médecine traditionnelle khmère, l’écorce sert à préparer une décoction absorbée pour le traitement des maladies de l’appareil digestif. La plante sert dans le traitement du paludisme (Martin, 1971). En médecine vétérinaire khmère, les feuilles pilées avec du sel servent à soigner les plaies des bœufs (plaies causées par le joug) (Dy Phon, 2000). Dans notre étude, les feuilles sont utilisées dans le traitement de la fièvre aphteuse des bovinés. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES IV BIBLIOGRAPHIE Groupe :6 Rien DY PHON P. Plantes utilisées au Cambodge, Imprimerie Olympique Hor Thim, Phnom Penh, 2000, 916p Indiabiodiversity. Dalbergia lanceolata paniculata. [en ligne]. (Mise à jour le 17/01/14) [http://indiabiodiversity.org/species/show/225673]. (Consulté le 13/10/2015). MARTIN M. Introduction à l’ethnobotanique du Cambodge, Editions du centre national de la recherche scientifique, Paris, 1971, 257p. 197 Datura metel L (syn Datura fastuosa L) GROUPE C DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe : 1 Datura metel L est une espèce de la famille des Solanaceae et du genre Datura. Son origine est problématique car elle est cultivée et sélectionnée par l’homme depuis très longtemps. Elle est de nos jours naturalisée dans de nombreux pays ainsi que cultivée comme plante ornementale. Elle pousse dans les terres en friches, sur les bords de routes et dans les broussailles des jungles. Son état de conservation n’est pas préoccupant (entheology/plants). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 5 En médecine traditionnelle chinoise, les fleurs sont utilisées comme antitussif, sédatif de l’asthme et analgésique. On les utilise pour lutter contre les dyspnées, l’asthme, les ardeurs d’estomac et les essoufflements. La plante est toxique. Les feuilles séchées sont fumées à la pipe pour apaiser les crises d’asthme sans glaires. Cette drogue fut employée comme anesthésique local avant l’intervention chirurgicale. Les feuilles et les graines sont également utilisées comme anesthésiques (Reid, 1989). En médecine ayurvédique, la plante entière est utilisée dans le traitement de l’épilepsie, de l’hystérie, de la démence, des maladies cardiaques et de la fièvre. Les racines, les feuilles séchées et les sommités fleuries sont utilisées pour leurs propriétés narcotiques et antispasmodiques. Les jus des feuilles fraiches, ou un cataplasme de feuilles, est utilisé pour soulager les otites douloureuses. Les feuilles fraiches sont utilisées dans le traitement des aménorrhées. Une mixture de feuilles mélangée à du citron vert permet de traiter la gale. Les graines et les racines sont utilisées dans le traitement de la démence et de la fièvre. Les graines servent lors de problèmes cutanés, d’ulcères, de bronchite, jaunisse et d’hémorroïdes. Pour finir, la poudre de racines est données aux femmes pour les rendre stériles (Dhiman et Lal, 2011). En médecine traditionnelle khmère, toute la plante est toxique. La feuille est réputée analgésique. Le fleur est réputée antiasthmatique, antispasmodique (Vidal, 1997) antitussive, expectorante, hypnotique et sédative (Leti et al., 2013). Les feuilles sont utilisées pour combattre certaines maladies telles que la toux et l’asthme. Les fleurs servent à fabriquer des médicaments contre les maladies nerveuses, notamment la maladie de Parkinson (Dy Phon, 2000). En médecine ethnovétérinaire indienne, la poudre de racine est utilisée pour limiter les saignements lors de plaies infestées d’asticots (Nigam et Sharma, 2010) et un cataplasme à base des feuilles appliquées sur les trayons et la mamelle des vaches lors de mammite ( Al Mamun et al., 2015). Le fruit préparé est donné aux bovinés pour stimuler l’appétit (Ramachandra et al., 2012). Dans notre étude, le fruit préparé est utilisé dans le traitement de la diarrhée des bovinés. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 7 Les propriétés pharmacologiques démontrées de Datura metel sont regroupées dans une revue scientifique (Dhiman et Lal, 2011). 198 Activité anti inflammatoire Démontrée in vitro à partir de principes actifs isolés des feuilles (Yang et al., 2014). Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir d’extraits d’acétate et méthanoliques de la plante contre Pseudomonas aeruginosa, Klebsiella pneumoniae, Escherichia coli, Staphylococcus aureus et Salmonella typhi.i Activité fongicide Démontrée in vitro contre Aspergillus niger, A.fumigatus, A.tropicalis, A.flavus et Candida albicans à partir d’extrait de chloroforme de la plante. Démontrée in vitro contre trois formes de Fusarium oxysporum à partir des extraits de feuilles et de fleurs (Rinez et al.,2013). Démontrée in vitro contre Ascochyta rabiei à partir d’extrait aqueux et méthanoliques de pousses. Activité médiocre pour les extraits de racine. Activité sur le système nerveux central Une toxicité est reconnue pour Datural metel et des doses trop importantes sont hallucinogènes et peuvent endommager le système nerveux central. La dose la mieux tolérée est 50ppm. Toutes les parties de la plante sont toxiques dû à la présence de scopalamine, un alcaloïde qui affecte le système nerveux central. Une intoxication à Datura metel peut entrainer de la fièvre, des confusions, de la tachycardie, des pupilles dilatées, de la rétention urinaire, des hallucinations, des maux de tête, du délire, des convulsions et le coma. Activité antispasmodique Démontrée ex vivo sur des muscles lisses isolés à partir des extraits de feuilles. Activité spasmogénique démontrée pour les extraits de racine. Activité hypoglycémique Démontrée in vivo sur rats à partir des graines. Activité antioxydante Démontrée in vitro à partir de la fraction d’hexane de l’extrait cru de la plante Activité anti tumorale Activité anti proliférative démontrée in vitro contre les cellules de carcinome colorectal à partir de composés isolés de l’extrait méthanolique des parties aériennes de la plante. IV BIBLIOGRAPHIE AL MAMUN A, TUMPA SI, HOSSAIN I, ISHIKA T. (2015). 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On la retrouve dans les forêts secondaires, préférentiellement dans les forêts humides et marécageuses ainsi que près des fleuves mais parfois aussi dans des zones sèches sur des sols sableux (asianplant). Son état n’est pas menacé. USAGES TRADITIONNELS Groupe :4 Au Vietnam, l’écorce réputée astringente est utilisé dans le traitement des diarrhées (usefultropicalplants). En Thailande, la racine est utilisé dans le traitement des infections chez le nouveau né (Wongsatit et al., 2002). En médecine traditionnelle khmère, l’écorce astringeante est absorbée en décoction pour combattre la diarrhée et la dysenterie (Dy Phon, 2000) Le fruit est utilisé contre la polydipsie et la racine est réputée fortifiante ( Heang et al., 2013 ; Vidal, 1997). Dans notre étude, l’écorce bouillie sert dans le traitement de la diarrhée dans les élevages porcins. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe :6 Activité anti bactérienne Démontrée in vitro contre Bacillus subtilis, Staphylococcus epidermidis, S.aureus, S.saprophyticus, Pseudomonas aeruginosa, Klebsiella pneumoniae, Proteus vulgaris et Enterobacteriaeaerogenes à partir des extraits d’hexane de feuille et d’écorce (Lim et al.,2013) IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT V BIBLIOGRAPHIE Asianplant. Dillenia ovata. [en ligne]. [http://www.asianplant.net/Dilleniaceae/Dillenia_ovata.htm] (Consulté le 13/10/15). DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. HEANG P. MI S. KHAM L et al. (2013). Traditional medecine in Cambodia part one,. Phnom Penh, National center of traditional medecine, 152p. 201 LIM SHE, POON PM, NG SL, OH CP, SIN WJ, NG SY et al. (2013). Evaluation of four extracts from Dillenia ovata stem bark and leaves for antibacterial and antifungal activity. Int. J. Pharm. Pharmaceu. Sci., (5)3. 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USAGES TRADITIONNELS Groupe : 3 En médecine traditionnelle khmère et plus particulièrement dans la province du Mondolkiri, l’écorce est utilisée comme renforçant de l’état général,en post partum et post paludisme, pour les diarrhées, la dysenterie et les vertiges (Savajol et al.,2011). Elle est aussi antidiarrhéique grâce à ses tanins et est utilisée dans le traitement des hémorroïdes (Heang et al., 2006). Dans notre étude, l’écorce est utilisée dans le traitement de la fièvre aphteuse chez les bovinés. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES IV BIBLIOGRAPHIE Groupe : 6 HEANG P and al. (2006). Cambodia medicinal plants. Phnom Penh, National center of traditional medecine, 300 p. IUCN. Red list. [en ligne].(Mise [http://www.iucnredlist.org/details/32820/0]. (Consulté le 13/10/15). à jour le 05/12/15). SAVAJOL N, TOUN V, SAM J. (2011). Traditional therapeutic knowledge of the Bunong people in North-eastern Cambodia : Healers, their practices and medicinal plants. NOMAD RSI,. 203 Dioscorea hispida Dennst. GROUPE B DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe : 1 Dioscorea hispida est une espèce de la famille des Dioscoreaceae et du genre Dioscorea. Elle est retrouvée en Asie du Sud Est, en Indonésie, Papouasie Nouvelle Guinée, aux Philippines et en Inde. Elle est rarement cultivée et pousse dans les fourrés et forêts de basse à moyenne altitude (Nashriyah et al., 2012). Son état de conservation n’est pas préoccupant. USAGES TRADITIONNELS Groupe : 5 Le bulbe est utilisé en infusion pour faire diminuer le taux de glucose sanguin. Les feuilles sont utilisées pour guérir les plaies et blessures. La décoction des feuilles sert lors de gerçures sur les pieds. En Malaisie, les feuilles écrasées sont utilisées en tant que vermifuge, pour traiter les ballonnements d’estomac ou encore l’asthme. Le tubercule est utilisé en cas de douleur lors de crises d’arthrite (Nashriyah et al., 2012).Les tubercules farineux contiennent des alcaloïdes qui est un poison violent. Mal préparés, ils provoquent des empoisonnements mortels. En médecine traditionnelle khmère, on utilise les tubercules en application locale en cas de furoncle ou en cas de fièvre (Provendier, 1998). En médecine vétérinaire, les tubercules, réduits en pâte, servent à guérir certaines maladies du bétail. Autrefois pour la destruction des tigres, on leur faisait manger du gibier mélangé à ces tubercules (Dy Phon, 2000). Dans notre étude, la racine est est appliquée sur la peau des poulets en tant qu’insecticide et est donnée par voir orale aux cochons pour soigner la fièvre aphteuse. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 3 Activité hypoglycémique Démontrée in vivo sur des rats à partir de biscuits supplémentés en polysaccarides isolés des extraits aqueux de tubercules crus (Harijono et al., 2013). Activité insecticide Démontrée à partir de composés extraits du rhizome contre les larves de Plutella xylostella et Psudoletia saparata (Banaag et al., 2005). IV BIBLIOGRAPHIE BANAAG AB, NAGATA K, HONDA H. (2005). Two isoquinuclidine alkaloids of a tropical yam, Dioscorea hispida (Dioscoreaceae) as antifeedant and toxin against lepidopteran insects. Biopesticides International, 1 (1/2), 46-53. DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. 204 HARIJONO, ESTIASIH T, SUNARHARUM WB, HARTONO MD. (2013). Hypoglycemic effect of biscuits containing water-soluble polysaccharides from wild yam (Dioscorea hispida Dennts) or lesser yam (Dioscorea esculenta) tubers and alginate. Int. J. Food Re., 20 (5), 2279-2285. MARTIN M. (1971). Introduction à l’ethnobotanique du Cambodge. Paris, Editions du centre national de la recherche scientifique, 257p. NASHRIYA M, SALMAH T, NUR ATIQAH MY, INDAH OSN, AZHAR AWM, MUNIRAH S et al.(2012). Ethnobotany and distribution of Dioscorea hispida Dennst. (Dioscoreaceae) in Besut, Marang and Setiu Districts of Terengganu, Peninsular Malaysia. World Academy of Science, Engineering and Technology, 72. PROVENDIER D. (1998). Contribution à l’étude ethnobotanique des plantes médicinales du Cambodge, 60p. 205 Dipterocarpus intricatus Dyer GROUPE A DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe : 1 Dipterocarpus intricatus est une espèce de la famille des Dipterocarpaceae et du genre Dipterocarpus. Elle est native du Vietnam, du Laos, de la Thaïlande et du Cambodge. Cet arbre décidual est retrouvé dans les forêts denses ou ouvertes jusqu’à 1300 mètres d’altitude et occasionnellement dans les plaines inondées. Son bois est recherché pour son oléorésine mais sont statut de conservation n’est pour l’instant pas préoccupant (digitalspecies). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 3 Dans notre étude, les jeunes pousses sont données oralement aux bovinés lors de diarrhée. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 6 Activité insecticide Démontrée à partir de composés issus de la résine contre des termites du genre Neoterme (Messer et al., 1990). IV BIBLIOGRAPHIE Digitalspecies. Dipterocarpus intricatus. [en ligne]. [http://digitalspecies.blogspot.fr/2007/12/dipterocarpus-intricatus-sample.html].(Consulté le 13/10/15) MESSER A, MCCORMICK K, SUNJAYA, HAGEDORN HH, TUMBEL F, MEINWALD J. (1990). Defensive role of tropical tree resins: antitermitic sesquiterpenes from southeast Asian Dipterocarpaceae. J. Chem. Ecol., 16 (12), 3333-3352. 206 Dipterocarpus obtusifolius Teijsm. ex Miq GROUPE A DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe : 1 Dipterocarpus obtusifolius est une espèce de la famille des Dipterocarpaceae et du genre Dipterocarpus. Elle est native du Brunei, Cambodge, Laos, Malaisie, Birmanie, Thailande et Vietnam. Cet arbre d’une dizaine de mètres de hauteur est largement distribué dans les forêts claires de basse altitude des régions tropicales. Son statut n’est pas menacé (Piseth et al., 2012). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 3 La résine est utilisée pur soulager les douleurs abdominales en Thailande, au Vietnam et au Cambodge (Piseth et al., 2012). Dans notre étude, les jeunes pousses sont données oralement aux bovinés lors de diarrhée. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 6 Activité cytotoxique Démontrée in vitro à partir de deux composés (terpènes) isolés de la tige (Piseth et al., 2012). Activité neuroprotectrice Activité neuroprotectrice démontrée in vitro à partir d’extraits éthanoliques d’aubier (bois situé juste en dessous de l’écorce) (Keo et al., 2012). IV BIBLIOGRAPHIE IUCN. Red list. [en ligne].(Mise à jour [http://www.iucnredlist.org/details/33014/0]. (Consulté le 13/10/15). le 05/12/15). KEO S, LEE DS, LI B, CHOI HG, KIM KS, KO WM et al. (2012). Neuroprotective effects of Cambodian plant extracts on glutamate-induced cytotoxicity in HT22 cells. Nat. Prod. Sci., 18 (3), 177-182. PISETH K, OK-KYOUNG K, HYUK-HWAN S, SEI RO, KYUNG-SEOP A, HYEONG-KYO L et al. (2012). Cytotoxic terpenes from the stems of Dipterocarpus obtusifolius collected in Cambodia. Chem. Pharm. Bull., 60(8), 955–961. 207 Euphorbia tirucalli L. GROUPE C DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe : 1 Euphorbia tirucalli L. est une espèce de la famille des Euphorbiaceae et du genre Euphorbia. Cet arbre originaire de l’Afrique de l’Est est aujourd’hui largement distribué dans les zones tropicales. Il est souvent planté comme haie ou plante ornementale en Europe du sud, Asie et Amérique. Son habitat est varié et les seules véritables limites à sa survie sont les températures basses. Son état n’est pas menacé (Ankita et al., 2013). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 5 Les emplois des Euphorbiaceae sont très diverses en médecine traditionnelle car ils présentent un large panel de métabolites secondaires inhabituels qui rendent la plupart des plantes de la famille toxiques. Au Brésil, le latex d’Euphorbia tirucalli est utilisé comme antimicrobien, laxatif, vermifuge, pour traiter l’asthme, les rhumes, les otites, les rhumatismes, les verrues, les tumeurs et la syphilis. En Afrique de l’Est, le latex est utilisé contre l’infertilité, les verrues, l’épilepsie, les maux de dents, les hémorroïdes, les morsures de serpents et les parasites externes. En Malaisie, un cataplasme de racines ou de tiges est appliqué sur les ulcérations du nez, les hémorroïdes et les enflures. En Inde, Euphorbia tirucalli est aussi très largement utilisé, notamment comme remède contre les augmentations spléniques, l’asthme, la lèpre, la leucorrhée, la dyspepsie, la jaunisse, les coliques, les tumeurs et les calculs vésicaux. Le latex est considéré comme émétique à haute dose et purgatif à faible dose et est utilisé lors de maux de dents, d’otite, de rhumatisme, de verrues, toux, névralgie et morsure de scorpion. En Indonésie, un cataplasme de racines et de feuilles est utilisé pour traiter les ulcères du nez, les hémorroïdes et extraire les épines. A Java, le latex est utilisé dans les affections de la peau et pour réduire les fractures (Ankita et al., 2013). En médecine traditionnelle khmère, le latex très toxique peut causer la cécité, est purgatif à faible dose per os et antirhumatismal en usage externe (Dy Phon, 2000 ; Leti et al., 2013). Le latex irritant est utilisé pour détruire les crabes dans les rizières. On utilise la tige de cette plante pour préparer une pâte appliquée sur les furoncles (Provendier, 1998). En médecine ethnovétérinaire en Inde, le latex est appliqué en usage externe lors d’oedèmes du cou chez les moutons et les cochons (Panda et Dhal, 2014). En élevage avicole, les feuilles sont utilisées dans le traitement de la maladie de Newcastle (Wynn et Fougère, 2007). Dans notre étude, les feuilles sont utilisées dans le traitement de la fièvre aphteuse dans les élevages porcins. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 7 Les propriétés pharmacologiques d’Euphorbia tirucalli sont regroupées dans une revue scientifique (Ankita et al., 2013). Activité anti bactérienne 208 Démontrée in vitro à partir d’extraits acétoniques de tige contre un large spectre de bactéries dont Escherichia coli. Démontrée in vitro à partir d’extraits de chloroforme de tige contre Bacillus subtilis, E.coli, P.vulgaris et S.aureus. L’extrait éthnanolique inhibe de plus la croissance de E.faecalis. Activité anti virale Démontrée in vitro contre herpes simplex virus de type 2 à partir des extraits aqueux et méthanoliques des feuilles et des tiges. Activité anti fongique Démontrée in vitro à partir d’extraits acétoniques de tige contre Candida albicans, Aspergillus niger et A.fumigatus. Démontrée in vitro à partir d’extraits de chloroforme de tige contre A.niger et C.albicans. Activité immunomodulatrice Démontrée in vivo sur des rats porteurs de tumeurs à partir d’extraits de plante. Le traitement à partir des extraits restaure les modifications induites par la tumeur sur le système immunitaire. Activité cicatrisante Démontrée in vivo sur des souris à partir de l’extrait hydroalcoolique de la plante (Sauaia et al., 2013). Activité hépatoprotectrice Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux de la plante Activité ocytocique Démontré ex vivo sur des utérus de rate isolés à partir du latex. Activité anti arthritique Démontrée in vitro et in vivo à partir de la fraction bio polymérique de la plante. Activité molluscicide Démontré sur Biomphalaria glabrata à partir d’une solution aqueuse de latex. Activité anti oxydante Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux de la plante Activité co-carcinogénique Démontrée in vivo sur des rats pour lesquels les papillomes et autres tumeurs malignes ont été provoquées par un traitement à base d’extraits acétoniques de la plante. IV BIBLIOGRAPHIE ANKITA W, PRANAY W, NISHI G, GARIMA V, SRIVASTAVA RS. (2013). Medicinal value of Euphorbia tirucalli. Int. J. Pharm. Bio. Arch. 4 (1), 31-40. DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. LETI M, HUL S, FOUCHÉ J-G et al., (2013). Flore photographique du Cambodge. Toulouse, Ed. Privat, 590p. PANDA SS, DHAL NK. (2014). Plants used in ethno-veterinary medecine by native people of Nawarangpur district, Odisha, India. World J. Pharm. Pharmaceut. Sci., 3 (7), 787-798. 209 PROVENDIER D. (1998). Contribution à l’étude ethnobotanique des plantes médicinales du Cambodge, 60p. SAUAIA FEN, SANTOS OJ, BARROS FAKD, ROCHA AA, SILVA RC, SANTOS RHP et al. (2013). Evaluation of the use of raw extract of Euphorbia tirucalli L. in the healing process of skin wounds in mice. Acta. Cir. Bras. 28 (10), 716-720. WYNN SG, FOUGERE B. (2007). Veterinary Herbal Medicine. Elsevier Health Sciences, 714 p. 210 Gmelina asiatica L. GROUPE C DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe : 1 Gmelina asiatica est une espèce de la famille des Lamiaceae et du genre Gmelina. Son aire de distribution est vaste en Asie (Inde, Bangladesh, Chine, Indonésie, Malaisie, Asie du Sud Est) et des les îles d’Océanie. Cet arbuste est retrouvé dans les forêts déciduales et les jungles des plaines jusqu’à 500mètres d’altitude. Il pousse aussi dans les terres en friches et le long des routes (Kannan et al., 2012). Son état n’est pas menacé. USAGES TRADITIONNELS Groupe : 4 En médecine ayurvédique, les racines et les parties aériennes sont utilisées dans le traitement des jaunisses, des autres affections hépatiques,du diabète ou de la fièvre et les feuilles entrent dans la composition d’un shampoing (Kannan et al., 2012). En médecine traditionnelle khmère, l’écorce et les racines sont émollientes, les feuille sont purgatives et anti inflammatoires (Let et al., 2013) et sont utilisés contre les abcès, les vers et la fièvre. Les feuilles et rameaux riches en mucilages visqueux sont utilisés, après leur macération dans l’eau, comme émolliente pour calmer les douleurs de la miction dans le cas de blennorrragie. La racine sert à traiter l’incontinence urinaire et sont utilisées lors d’arthrites et de dépression nerveuses après êtres bouillies (Dy Phon, 2000). Les tiges sont utilisées dans les remèdes contre la jaunisse et contre le venin (Heang et al., 2006). Dans notre étude, la plante est utilisée comme anti pyrétique dans les élevages de bovinés. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 7 Activité anti pyrétique et anti inflammatoire Activité anti pyrétique démontrée in vivo à partir des extraits hexane et aqueux de racines (Ikram et al., 1987). Activité anti inflammatoire démontrée in vivo sur rats à partir des extraits éthanoliques des parties aériennes (Merlin et al., 2009). Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques de racines. Actifs contre Escherichia coli, Proteus vulgaris et Pseudomonas aeruginosa (Sadhakar et al., 2005). Démontrée in vivo à partir des extraits de tige, racine et feuille. Actifs contre Bacillus subtilis, Micrococcus luteus, Staphylococcus aureus, Streptococcus pneumoniae, Klebsiella pneumoniae, Pesudomonas aeruginosa, Proteus mirabilis et Escherichia coli (Shibu et al., 2012). Démontrée in vitro à partir des extraits des parties aériennes. Actifs contre Bacillus subtilis, Staphylococcus aureus, Micrococcus luteus, Escherichia coli, Salmonella typhi et Pseudomonas aeruginosa (Merlin et al., 2009). Activité anti fongique Démontrée in vitro à partir des extraits des parties aériennes contre Candida albicans et Aspergillus niger. (Merlin et al., 2009). 211 Activité hépatoprotectrice Démontré in vivo sur rats à partir d’extrait éthanoliques et de chloroforme des parties aériennes (Merlin et Parthasarathy, 2011). Activité anti diabète Activité hypoglycémique et antihyperglycémique démontrée in vivo sur rats normaux et diabétiques à partir des extraits alcooliques des racines (Kasiviswanath et al., 2005). Activité anti tumorale Démontrée in vitro sur des cellules de cancer du sein à partir d’extraits d’éthyl acétate de racine (Balijepalli et al., 2010). Démontrée in vivo sur une souris présentant un lymphome induit à partir d’extrait de chloroforme des parties aériennes (Merlin et Parthasarathy, 2010). Activité anti oxydante Démontré in vitro à partir d’extrait éthanoliques et de chloroforme des parties aériennes (Merlin et Parthasarathy, 2011). IV BIBLIOGRAPHIE BALIJEPALLI MK, TANDRA S, PICHIKA MR. (2010). Antiproliferative activity and induction of apoptosis in estrogen receptor-positive and negative human breast carcinoma cell lines by Gmelina asiatica roots. Pharmacognosy Res., 2 (2), 113-9. DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. HEANG P et al. (2006). Cambodia medicinal plants. Phnom Penh, National center of traditional medecine, 300 p. IKRAM M, KHATTAK SG, GILANI SN. (1987). Antipyretic studies on some indigenous Pakistani medicinal plants: II. J. Ethnopharmacol., 19 (2), 185-92. KANNAN R, PRASANT K, BABU UV. (2012). Botanical pharmacognosy of stem of Gmelina asiatica Linn. Anc. Sci. Life, 31 (4), 190-193. KASIVISWANATH R, RAMESH A, KUMAR KE. (2005). 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Pulvérisé en poudre, le bois s’utilise pour soigner les dartres. L’écorce est réputée fébrifuge (Dy Phnon, 2000). Dans notre étude, l’écorce est utilisée comme antipyrétique dans les élevages de bovinés. L’écorce et la racine servent à prévenir des maladies infectieuses diverses dans les élevages avicoles. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 6 Activité anti bactérienne Démontrée in vitro contre Staphylococcus aureus à partir des extraits méthanoliques de l’écorce (Chea et al., 2007). Activité anti tumorale Activité cytotoxique démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de l’écorce ( Kalathil et Dhananjayan, 2014). IV BIBLIOGRAPHIE CHEA A, JONVILLE MC, BUN S, LAGET M, ELIAS R, DUMENIL G. (2007). In vitro antimicrobial activity of plants used in Cambodian traditional medicine. American J. Chinese Med., 35 (5), 867-873. DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. HEANG P et al. (2013). 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USAGES TRADITIONNELS Groupe : 5 Heliotropium indicum est utilisée en tant que plante médicinale dans de nombreux systèmes de médecine traditionnelle. En Inde, la plante est utilisée pour traiter les problèmes cutanés, les douleurs abdominales, les désordres nerveux et les morsures d’animaux venimeux. En Afrique, elle est utilisée dans le traitement du paludisme, des douleurs abdominales et des dermatites. En Jamaïque, la décoction de plante entière est administrée oralement pour le traitement des fièvres incurables, des ulcères, des maladies vénériennes et des gorges irritées. En application vaginale, elle induit l’avortement chez les femmes enceintes et par voie rectale elle soigne les irritations du colon. Au Sénégal et aux Philippines, elle est utilisée comme diurétique dans le traitement des calculs urinaires. A Rodrigues, l’infusion de fleurs est utilisée par voie externe pour traiter les herpès et la pate de feuilles fraiches soignent les blessures et les ulcères. Au Nicaragua, la décoction des feuilles et des racines est utilisé dans le traitement de la coqueluche chez les enfants en bas âge. En Amazonie, la pate faite à base de racines et de feuilles est appliquée localement lors de morsure de scorpion ou d’insecte. En Malaisie, la pate réalisée à partir de la plante permet de lutter contre la putréfaction, de traiter les pyodermites et la teigne. Aux Philippines, les graines sont utilisées dans le traitement du choléra, du paludisme et pour soigner les blessures (Dash et Abdullah, 2013). En médecine traditionnelle khmère, la plante est utilisée dans le traitement des pneumonies, des abcès pulmonaires et des ulcères buccaux. Les racines sont utilisées pour le traitement des rhumes, de la toux et des difficultés respiratoires. Les feuilles pilées sont utilisées pour le traitement des morsures de serpents et les abcès (Heang et al., 2013). En tisane, les feuilles et les jeunes pousses sont absorbées pour combattre l’urticaire. Les tisanes de fleurs absorbées à petite dose régularisent la menstruation, à grande dose elles seraient abortives. La décoction de feuilles seules serait abortive (Dy Phon, 2000). En médecine éthnovétérinaire en Inde, les feuilles sont utilisées pour traiter les problèmes digestifs des animaux (Mondal, 2012), les inflorescences servent à diminuer la fièvre du bétail (Saha et al., 2014) et le jus des feuilles est appliqué sur les démangeaisons (Rahmatullah et al.,2010). En élevage avicole, la plante est utilisée dans le traitement de l’influenza aviaire (Wynn et Fougère, 2007). En Côte d’Ivoire, les feuilles servent lors de diarrhée aigue ou de toux des bovins (Kamanzi et Traoré, 2008). Dans notre étude, les feuilles entrent dans la préparation d’une macération préventive des maladies infectieuses des volailles. 216 PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 7 Les propriétés pharmacologiques d’Heliotropium indicum sont recensées dans une revue scientifique récente (Dash et Abdullah, 2013). Activité anti inflammatoire et analgésique Activité anti inflammatoire démontrée in vitro et in vivo pour différents extraits de la plante. L’extrait méthanolique des racines séchées possède également une activité antinociceptive. Activité analgésique démontrée in vivo à partir des extraits éthanoliques et aqueux mais toxicité cumulative sur les reins, le coeur, le foie et les poumons. Activité anti bactérienne Démontrée in vitro contre Mycobacterium tuberculosis à partir de l’huile volatile des parties aériennes de la plante. Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques des feuilles fraiches contre Klebsiella spp., P. mirabilis, P. aeruginosa, S. aureus, B. subtilis et E. coli. Démontré in vitro à partir des extraits méthanoliqes des parties aériennes de la plante contre S.aureus, S.pyogenes, S.pneumoniae, K.pneumoniae, E.coli et Shigella dysenteriae. Activité anti fongique Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux des feuilles fraiches contre Fusarium oxyparum. Activité cicatrisante Démontrée in vitro et in vivo à partir des extraits alcooliques de la plante. Activité gastroprotectrice Démontrée ex vivo sur des muqueuses gastriques à partir d’extraits aqueux de feuilles séchées. Activité diurétique Démontrée in vitro à partir d’extrait méthanolique de racines séchées. Activité anti anaphylactique Démontrée in vivo sur rats et cobaye à partir d’extrait alcooliques de feuilles (Ashoka et Shashidbar, 2011). Activité anti hyperglycémique et hypotensive Activité hyperglycémique démontrée in vivo sur rats diabétiques à partir des extraits méthanoliques des racines (Aqheel et al.,2013). Activité hypotensive démontrée ex vivo sur des coeur de lapin et de grenouille à partir d’extraits aqueux de la plante (Koffuor et al., 2012). Activité sur les muscles lisses Activité stimulante démontrée in vivo sur des utérus de rate à partir d’extraits aqueux et éthanoliques de racine. Activité myorelaxante modérée démontrée ex vivo sur des iléum de cobaye et des duodénums de lapins à partir d’extraits éthanoliques de racines. Activité anti fertilité Démontrée in vivo sur rat à partir des extraits éthanoliques et de pétrole de la plante entière. Activité avortive et effets modérés sur l’implantation et la mobilité des spermatozoïdes démontrés. Activité anti tumorale Démontrée dans plusieurs études in vitro, in vivo et lors d’un essai clinique sur patients humains. Cependant l’hépatotoxicité des alcaloïdes présents dans la plante entraine de 217 nombreux effets secondaires qui ne justifient pas l’utilisation de la plante comme anti tumoral dans les protocoles de traitement des cancers humains. IV BIBLIOGRAPHIE AGHEEL MA, JANARDHAN M, VEL SD. (2013). Evaluation of the anti hyperglycemic activity of methanolic extract of root of Heliotropium indicum in streptozotocin and alloxan induced diebetic rats. Indian J. Res. Pharm. Biotech. 1 (5), 707-710. 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Cette plante grimpante est aussi commercialisée comme plante d’ornement. Elle n’est pas menacée (myhoyas). USAGES TRADITIONNELS Groupe :3 En médecine traditionnelle khmère, le latex sert à cicatriser les coupures dues aux armes tranchantes et la plante est utilisée dans le traitement du paludisme (Dy Phon, 2000 ; Leti et al., 2013 ; Martin, 1971). Dans notre étude, la plante est utilisée en tant qu’anti parasitaire externe chez les bovinés. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES IV BIBLIOGRAPHIE Groupe : 6 DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. LETI M, HUL S, FOUCHÉ J-G et al., (2013). Flore photographique du Cambodge. Toulouse, Ed. Privat, 590p. MARTIN M. (1971). Introduction à l’ethnobotanique du Cambodge. Paris, Editions du centre national de la recherche scientifique, 257p. Myhoyas. Hoya Kerii craib. [en ligne]. (Mise à jour [http://www.myhoyas.com/K/kerrii/eng.htm] (Consulté le 14/10/15). 219 le 15/10/13) Ipomoea aquatica Forssk GROUPE C DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe :1 Ipomoea aquatica Forssk, ou plus communément appelé Liseron d’eau, est une espèce de la famille des Convolvulaceae et du genre Ipomoea. Cette herbe est supposée native de Chine. On la retrouve communément en Inde, Sri Lanka, Asie tropicale, Afrique et Australie et peut être cultivée pour être commercialisée en Asie du Sud Est. Elle n’est pas menacée (Manvar et Desai, 2013). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 5 Ipomoea aquatica est traditionnellement utilisée en tant que carminatif et antipyrétique. Elle est utilisée dans le soin des jaunisses, des bronchites, des douleurs hépatiques et de la fièvre en médecine arabe. En Inde, elle est utilisée dans le traitement des désordres nerveux et de la démence. Le jus séché a des propriétés purgatives et est utilisé comme émétique en cas d’empoisonnement. Il peut aussi être utilisé lors d’hémorroïdes, de lèpre et en tant qu’anthelminthique. Il sert enfin lors de saignements du nez ou d’hypertension. Au Sri Lanka, il est connu pour posséder des propriétés hypoglycémiques (Manvar et Desai, 2013). En médecine traditionnelle khmère, la tige et la feuille sont utilisées contre les délires liés aux fortes fièvres (Leti et al., 2013). Les bourgeons associés à ceux de Heliotropium indicum servent, en cataplasme, à guérir les plaies du zona (Dy Phon, 2000). En médecine ethnovétérinaire, les feuilles et les jeunes tiges sont utilisées dans le traitement de l’hématurie des bovins en Inde (Satapathy 2010). Dans notre étude, les feuilles servent dans le traitement de la fièvre aphteuse et lors d’amaigrissement des bovinés. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 8 Les propriétés pharmacologique d’Ipomoea aquatica sont recensées dans une revue scientifique récente (Manvar et Desai, 2013). Activité anti inflammatoire Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits méthanoliques des feuilles. Activité anti bactérienne Démontrée in vitro contre un large spectre de bactéries gram positif et gram négatif à partir des extraits méthanoliques et aqueux des feuilles. Activité anti ulcère Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques de la plante. Activité anti arthritique Démontrée in vivo à partir des extraits méthanoliques des feuilles. Activité sur le système nerveux central et anti épileptique Activité dépressive du système nerveux central mise en évidence in vivo sur souris à partir des extraits méthanoliques des feuilles. 220 Activité anti épileptique démontrée in vivo sur souris à partir d’extraits méthanoliques de feuilles. Activité anxiolitique Démontrée in vivo à partir des extraits d’acétone et méthanoliques des feuilles. Activité diurétique Démontrée in vivo sur souris à partir des extraits méthanoliques de la plante. Activité antidote de venin de scorpion Démontrée in vitro à partir des extraits de la plante. Activité anti diabétique Démontrée in vivo à partir d’extraits aqueux (activité modérée) et méthanoliques (activité importante) de la plante. Démontrée à partir d’extraits totaux bouillis de la plante. Démontrée à partir des extraits méthanoliques de feuilles. Activité hypolipidémique démontrée in vivo sur rats à partir des extraits méthanoliques de feuilles. Activité anti oxidant Démontré in vitro à partir des extraits méthanoliques et éthanoliques des tiges et des feuilles et des extraits méthanoliques de fleurs. Démontrée in vivo sur rats à partir d’extrait aqueux de plante entière. Activité anti tumorale Activité cytotoxique démontrée in vitro à partir d’extrait méthanoliques de feuilles. Activité anti proliférative démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques et aqueux des tiges et des feuilles. IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT IV.1 Élevage porcin Effet sur la croissance et la reproduction des animaux Ipomoea aquatica peut être inclu dans la nourriture des animaux en tant que source de protéine sans effets délétères sur la croissance ou la reproduction des animaux jusqu’à un certain niveau (60% des concentrés) (Luu et al.,2002 ; Le Thi et al., 2010 ; Phiny et al., 2007 ; Preston 2006) V BIBLIOGRAPHIE DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. LE THI M, OGLE B, VO VS, PRESTON TR. (2010). Evaluation of water spinach (Ipomoea aquatica) as a protein source for Ba Xuyen and Large White sows. Livestock Res. Rural Development. 22 (4), 70. LETI M, HUL S, FOUCHÉ J-G et al., (2013). Flore photographique du Cambodge. Toulouse, Ed. Privat, 590p. 221 LUU HM, NGUYEN NXD, LE TM, TAKADA R, YAMASAKI S. (2002). Replacement of concentrate protein by water spinach (Ipomoea aquatica): effects on digestibility, feed intake and live weight gain in pig production. Jircas Working Report. (26), 17-20. MANVAR MN, DESAI TR. (2013). Phytochemical and pharmacological profile of Ipomoea aquatica. Ind. J. Med. Sci., 67, 49-60. PHINY C, OGLE B, PRESTON TR, BORIN K. (2008). Growth performance of pigs fed water spinach or water spinach mixed with mulberry leaves, as protein sources in basal diets of cassava root meal plus rice bran or sugar palm syrup plus broken rice. Livestock Res. Rural Development. 20 (Suppl.), unpaginated. PRESTON TR. (2006). Forages as protein sources for pigs in the tropics. Persp Agr. Vet. Sci. Nutrition Nat. Res., 1 (046), 10. SATAPATHY KB. (2010). Ethnoveterinary practices in Jajpur district of Orissa. India J. Trad. Know. 9(2), 338-343. 222 Ipomoea batatas Lam GROUPE C DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe : 1 Ipomoea batatas Lam est une espèce de la famille des Convolvulaceae et du genre Ipomoea., Elle est originaire d’Amérique centrale mais est aujourd’hui largement cultivée dans les pays tropicaux et subtropicaux pour la commercialisation de son tubercule, la patate douce. Elle n’est pas menacée (Vandana, Madhav, 2012). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 5 Les racines bouillies sont utilisées lors de diarrhée et les feuilles écrasées dans le traitement de l’acné et des furoncles (Vandana, Madhav, 2012). En médecine traditionnelle khmère, les tubercules mangés crus peuvent combattre le mal de mer. Les bouillies de patate douce sont recommandées aux convalescents et aux enfants du premier âge. Le somment des tiges de la variété rouge est donné à manger aux diabétiques (Dy Phon, 2000 ; Leti et al., 2013). En médecine traditionnelle vétérinaire indienne, les feuilles de patate douce sont ajoutées à la ration des bovins pour augmenter le poids et la production laitière des animaux (Sunder et al., 2014). Dans notre étude, le tubercule sert dans le traitement de la fièvre aphteuse chez les bovinés et les cochons. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 8 Les propriétés pharmacologiques d’Ipomoea batatas sont regroupées dans une revue scientifique (Vandana, Madhav, 2012). Activité anti inflammatoire Démontrée in vitro à partir des glycosides isolés des parties aériennes séchées de la plante. Activité immunomodulatrice Activité immunostimulante démontrée in vivo sur rats à partir de polysaccharides isolés des racines. Activité cicatrisante Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux, alcooliques et de pétrole des tubercules. Activité anti ulcère Démontrée in vivo sur rats à partir d’une fraction du tubercule. Activité anti virale Les dérivés de l’acide chlorogénique sont responsable de cette activité. Activité anti fongique Démontrée in vitro à partir de principes actifs d’extraits acétoniques de peau et et de chaire de tubercules contre Rhizopus stolonifer Vuill, un champignon invasif des patates douces Activité gastro protectrice L’activité gastro protectrice est due à la présence de triterpènes dans le tubercule. 223 Activité hépatoprotectrice Démontrée in vivo sur souris et rats à partir des anthocyanes isolées des tubercules Activité anti athérosclérotique L’activité anti athérosclérotique est due à la présence de triterpènes dans le tubercule. Activité anti diabétique Activité hypoglycémique démontrée in vivo sur rats et lors d’un essai clinique sur humain à partir des extraits de peau blanche de tubercule. Activité sur le système cardio vasculaire Activité relaxante mise en évidence ex vivo sur des aortes de rats isolées à partir d’extrait de tubercule. Activité anti tumorale Activité anti proliférative démontrée in vitro sur des cellules de lymphome humain à partir des tubercules. Activité anti oxydant Démontrée dans de nombreuses études grâce à ses composés phénoliques et la vitamine E isolés des tubercules ou des feuilles. IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT IV.1 Élevage avicole Effets sur la croissance des animaux Un étude menée sur des poulets de chair indique que l’ajout de patates douces comme source d’énergie est possible sans effets délétères sur la croissance jusqu’à 20% de la ration (Afolayan et a., 2013). Cette étude est confortée par une deuxième étude réalisée à partir de feuilles séchées d’Ipomoea batatas. Dans ce cas ci, l’inclusion optimale est de 100 à 150g/kg de matière sèche (Berhan et Wude, 2010). Une troisième étude démontre que la patate douce peut remplacer jusqu’à 50% du maïs sans diminuer l’appétence ni la consommation de la nourriture dans un élevage de poulet de chair (Ayuk, 2004). L’ajout de patates douces a aussi été testé sur les capacités reproductrices des coqs et Etchu et al.(2013) concluent que la patate douce peut être utilisée comme un bon substitut au maïs dans l’alimentation des coqs sans conséquences significatives pour un élevage tropical sur les capacités de reproduction. De la même manière, les paramètres hématologiques des poulets ne semblent pas affectés de manière significative par le remplacement du maïs par la patate douce (Ayuk et Essien, 2009). Activité immunostimulante Un étude menée sur des poulets de chair indique que l’inclusion de patates douces violettes (une variété d’Ipomoea batatas) améliore l’immunité post vaccinale des poulets après une vaccination contre le virus de Newcastle (Hanieh et al.,2010). IV.2 Élevage bovin Il semblerait qu’il faille faire attention à la conservation des patates douces si elles font partie du rationnement des vaches laitières car plusieurs cas de pneumonies associées à l’ingestion de patates douces présentant des moisissures (Fusarium spp le plus souvent isolé) ont été recensés dans la littérature ( Meideros et al., 2001 ; Fighera et al., 2003 ; Mawhinney et al., 2009). En revanche, cette inclusion est tout de même une bonne source de supplément alimentaire qui résulte en une augmentation de la digestibilité apparente, de la fermentation ruminale et de la production laitière (Phesatcha et Wanapat, 2013) et une 224 alternative économique et nutritionnelle intéressante (Thibodeau et al., 2002). Etela et al. (2008) notent cependant une baisse de la production laitière possible. IV.3 Élevage porcin Comme pour l’élevage avicole et bovin, la patate douce constitue une alternative économique interessante pour l’éleveur en tant que source d’énergie disponible pour les animaux (Dominguez et al., 2012 ; 2011 ; 2011) et les feuilles d’Ipomoea batatas comme source de protéine en remplacement partiel du soja ( Dominguez et al., 2011 ; An et al., 2005 ; Nguyen, 2012). V BIBLIOGRAPHIE AFOLAYAN SB, DAFWANG II, SEKONI A, JEGEDE JO. (2013). Effect of dietary maize substitution with sweet potato meal on performance of growers (10-22 weeks) and subsequent egg production (23-35 weeks). Asian J. Poultry Sci., 7 (2), 55-64. AN LV, HONG TTT, OGLE B, LINDBERG JE. (2005). Utilization of ensiled sweet potato (Ipomoea batatas (L.) Lam.) leaves as a protein supplement in diets for growing pigs. Trop. Anim. Health. Pro., 37 (1), 77-88. AYUK AA. (2004). The effect of the inclusion of different levels of sweet potato meal on the feed consumption rate of broiler chicks. J. Agr. 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En Afrique, la feuille, la tige ou la poudre de feuilles séchées sont utilisées comme hémostatique lors de blessures. En côte d’Ivoire les feuilles grillées et broyées sont appliquées sur les blessures et les abcès. La sève extraite des brindilles est donnée par voie orale aux nouveaux nés atteints de tétanos. Les graines sont utilisées pour traiter les ascites, la paralysie, les affections cutanées et en tant que purgatif, abortif et vermifuge et parfois comme laxatif. L’huile des graines est utilisée dans le traitement des rhumatismes. En Afrique le fruit est utilisé lors de constipation, de dysenterie, de douleur abdominale et de rhumatismes alors qu’en Inde il sert dans le traitement du diabète lorsqu’il est brulé. En médecine ayurvédique, l’écorce sert lors de douleurs musculaires, de diarrhée, de diabète ou encore de gale (Abdelgadir et al., 2013). En médecine traditionnelle khmère, l’écorce soigne les problèmes cutanés. L’huile de la graine est un purgatif violent (Leti et al., 2013). Le latex est appliqué sur les blessures pour hâter leur guérison. Les feuilles entrent dans la composition d’un remède antiparasitaire et contre la gale. Elles sont employées, en frictions, contre les rhumatismes. Pour les femmes enceintes, l’huile serait abortive (Dy Phon, 2000). Les feuilles et les racines sont utilisées en décoction comme laxatif et en cas de rhumatismes (Provendier, 1998). En médecine vétérinaire traditionnelle, les graines servent dans les infestations parasitaires des chèvres à Strongyloides papillosus. En Afrique du Sud, elles servent dans le traitement de la constipation des chèvres et des bovins (Luseba et Van der Merwe, 2006). Au Brésil, les graines brûlées sont utilisées lors d’endo ou d’ecto parasitisme et le jus des feuilles sert pour guérir les blessures des animaux (Monteiro et al., 2011). Dans notre étude, les graines entrent dans la préparation d’une macération en prévention des maladies infectieuses des poules. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES 227 Groupe : 8 Les propriétés pharmacologiques de Jatropha curcas sont regroupées dans deux revues scientifiques Abdelgadir et al., 2013 ; Laxane et al., 2013). Activité anti inflammatoire et analgésique Activité anti inflammatoire démontrée in vitro et in vivo dans plusieurs études à partir des extraits méthanoliques, aqueux et d’éthyl acétate de la feuille, de la racine, des extraits alcooliques de feuille, tige, racine et latex. Activité analgésique démontrée in vivo sur souris à partir des extraits méthanoliques des feuilles et des extraits alcooliques des tiges et des racines. Activité anti bactérienne Très largement étudiée (une vingtaine d’études in vitro et in vivo) concernant toutes les parties de la plante (graine, huile, racine, écorce, tige et feuille). Activité démontrée contre un large spectre de bactéries gram positif et gram négatif. Activité anti virale Démontrée in vitro contre les cellules du virus VIH humain à partir des extraits méthanoliques de la plante ainsi qu’à partir des aqueux des branches. Activité anti fongique Démontrée contre de nombreux champignons à partir de plusieurs extraits de la plante (graine, huile, racine, écorce, tige et feuille). Activité anti parasitaire Démontrée in vitro contre Ascaris lumbricoides et Necator americanus à partir des extraits issus de la sève et des feuilles écrasées. Activité insecticide démontrée contre Callosobruchus maculatus à partir de l’huile des graines. Activité anti diarrhéique Démontrée in vivo sur souris à partir des extraits méthanoliques des racines Activité hépatoprotectrice Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits méthanoliques des feuilles Activité cicatrisante Démontrée in vivo sur souris à partir des extraits crus de l’écorce et des extraits méthanoliques des feuilles. Activité anticoagulant et procoagulant Le latex diminue les temps de coagulation mais lorsqu’il est dilué il a une activité procoagulante. Activité antifertilité Démontrée in vivo sur des rates gestantes à partir des extraits de pétrole et méthanoliques des fruits. Activité anti diabétique Activité antihyperglycémique démontrée in vivo sur rats diabétiques à partir des extraits éthanoliques des feuilles. Activités diverses Activité anti oxydante démontrée dans de nombreuses études à partir des extraits aqueux, éthanoliques et méthanoliques des feuilles, tiges et racines. Activité anti tumorale démontrée in vitro et in vivo pour les extraits méthanoliques de feuille et pour plusieurs composés isolés des feuilles, de la tige, de l’écorce, de la racine et des graines (dix études au total). 228 IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT IV.1 Élevage avicole L’ajout de graines de Jatropha curcas fermentées comme source de protéines à été étudiées dans plusieurs essais cliniques sur poulets de chair et poules pondeuses et n’est pas à conseiller aux éleveurs car son ajout est délétère pour les performances de croissance et est toxique pour les animaux (immunosupression, diarrhée, refus de s’alimenter, perte de poids et lésions rénales, hépatiques et entériques) ( Oladunjoye et al., 2014 ; Widiyastuti et al., 2013 ; Wang et al.,2012 ; Sumiati et al., 2011 ; Kumar et al, 2010). IV.2 Élevage de bovinés Tout comme en élevage avicole, la toxicité des graines de Jatropha curcas a été démontré dans un essai clinique sur des veaux nourri avec une suspension aqueuse de graines. Tous les veaux de l’étude sont morts en moins de 15 jours (Ahmed et al., 1979). IV.3 Élevage porcin L’ajout de tourteau de Jatropha curcas détoxifié dans la ration des porcs à l’engraissement est délétère pour les performances de croissance des animaux (Berenchtein et al.,2014). Une deuxième étude conforte ces résulats ( Chivandi et al. 2000). Cependant, dans un troisième essai, Wang et al. (2011) concluent que cet ajout n’a pas d’effets ni délétères ni bénéfiques sur la croissance comparé à du soja. V BIBLIOGRAPHIE ABDELGADIR HA, STADEN JV. (2013). Ethnobotany, ethnopharmacology and toxicity of Jatropha curcas L. (Euphorbiaceae): a review. South African J. Bot., 88, 204-218. AHMED OMM, ADAM SEI. (1979). Effects of Jatropha curcas on calves. Vet. Patho.16 (4), 476-482. 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Cet arbuste originaire du Mexique et de l’Amérique centrale est de nos jours largement distribué sous les tropiques à basse altitude. Cette espèce n’est pas menacée (Aderibigbe et al., 2011). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 5 Plusieurs parties de la plante sont utilisées dans le traitement des désordres gastriques et en tant que contraceptif, vermifuge ou abortif. Elle est aussi utilisée dans le traitement des troubles visuels (Aderibigbe et al., 2011). En médecine traditionnelle khmère, la graine est anthelmintique. La jeune feuille est considérée comme analgésique et emménagogue (Leti et al., 2013). En médecine traditionnnelle vétérinaire au Nigéria, les graines fraiches sont utilisées comme vermifuge pour les chèvres. Malgré sa toxicité à haute dose pour les animaux domestiques, elle est traditionnellement utilisée comme plante fourragère pour le bétail dans les pays tropicaux (Isaiah et Olakunle, 2006). Dans notre étude, les feuilles et les branches sont utilisées en tant que vermifuge en élevage porcin. Le fruit est utilisé dans la prévention de la maladie de Newcastle chez les poules et les feuilles sont placées dans le nid en tant que vermifuge. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 8 Activité analgésique Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux des alcaloïdes extraits des graines (Villasenor et al., 1997). Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir de l’huile extraite des graines contre Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Bacillus subtilis et Pseudomonas aeruginosa (Aderibigbe et al., 2011). Activité anti parasitaire Activité anthelmintique démontrée à partir des extraits aqueux de graines contre Haemonchus contortus. (Ademola et Idowu, 2006). Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux des alcaloïdes extraits des graines contre Ascaris suum (Villasenor et al., 1997). Activité acaricide démontrée in vitro contre Rhipicephalus microplus à partir des extraits de la plante (Fernandez salas et al., 2011). Activité antidiabétique Démontrée à partir des extraits de graine (Aderibigbe et al., 2011). Activité anti oxydante Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques des feuilles séchées (Aderogba et al., 2009). Activité anti tumorale 231 Activité chimiopréventive et anti proliférative démontrée in vitro à partir de la mimosine et de polysaccarides isolés des graines (Gamal-Eldeen et al., 2007). Activité cytotoxique modérée démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques des feuilles séchées. Activité sur le système nerveux central Dépression du système nerveux central mise en évidence à partir des extraits aqueux et d’éthyl acétate de graine (Villasenor et al., 1997). IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT IV.1 Élevage avicole Effet sur la croissance des animaux Une étude menée sur des poulets de chair indique que l’ajout de feuilles de Leucaena leucocephala (entre 5 et 15% de la ration) n’affecte pas les paramètres hématologiques des animaux mais entraine une diminution des performances de croissance (Zanu et al., 2012). Une deuxième étude réalisée avec des graines montre des résultats similaires (Abdelati et al., 2008). Cependant, un essai réalisé sur des poulets au Sénégal montre que l’inclusion de feuilles à 21% de la ration totale n’a pas d’impact négatif sur la croissance des animaux et que celles à 7 et 14% ont un impact positif sur la croissance ainsi qu’un intérêt économique (Ayssiwede et al.,2010 et 2011). Une étude menée à partir des graines démontre que pour avoir un effet positif sur la croissance des animaux (qui reste toutefois inférieur à une ration à base de soja), il faut qu’il y ait des processus de transformation appliqués aux graines comme la torréfaction ou le passage à l’étuve (Minari et al., 2014). IV.2 Élevage de bovinés En élevage de bovinés, l’utilisation des feuilles de Leucaena leucocephala est courante mais elle est limité à 30% de la ration pour des pays dans lesquels la plante a été introduite et 50% de la ration dans les pays natifs de la plante (animaux mieux adaptés). Une inclusion plus importante est à l’origine d’intoxications dues à la présence de mimosine (BarrosRodrigues et al., 2014). IV.3 Élevage porcin Effet sur la croissance des animaux Les résultats des essais cliniques concernant l’ajout de Leucaena leucocephala dans la ration des porcs diffèrent selon les auteurs: Isaac et Oswaldo (1995) indiquent que l’ajout de 5 à 10% de feuilles apporte un bon gain de poids des animaux et possède un intérêt économique. Mtenga et Laswai (1994) indiquent que l’inclusion de 10 à 20% de feuilles diminue le taux de croissance des porcs à l’engraissement. Une autre étude montre que les paramètres hématologiques des verrats ne sont pas affectés par l’ajout de feuilles dans la ration, à part une augmentation visible des neutrophiles segmentés lors d’un régime alimentaire constitué à 50% de feuilles de Leucaena leucocephala (Adejumo et Akpokodje, 1990). Une dernière étude montre que l’ajout de sulphate de fer à la dose de 4g/kg permet de limiter les effets toxiques de la mimosine présente dans les feuilles et qui diminue les performances de croissance des animaux quand elle est donnée à trop haute dose (Laswai et al., 1997) 232 V BIBLIOGRAPHIE ADEJUMO DO, AKPOKODJE JU. (1990). The effects of Leucaena leucocephala supplementation of swine rations on organ development and blood haematology in boars. Int. J. Anim. Sci., 5 (1), 106-110. ADEMOLA IO, IDOWU SO. (2006). Anthelmintic activity of Leucaena leucocephala seed extract on Haemonchus contortus-infective larvae. Vet. Record.,158 (14), 485-486. ADERIBIGDE SA, ADETUNJI OA, ODENIYI MA. (2011). Antimicrobial and pharmaceutical properties of the seed oil of Leucaena leucocephala (Lam.) de Wit (Leguminosae). African J. Biomed. Res., 14 (1), 63-68. ADEROGBA MA, MCGAW LJ, BEZABIH BT, ABEGAZ BM. (2009). 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Elle est endémique du Cambodge, Laos, Thailande et Vietnam. Cette herbe pousse sur les rives des étangs, en marge des rizières et dans la végétation flottante des étendues d’eau ouvertes comme le Tonlé Sa p. Malgré son aire de distribution restreinte, l’espèce semble être répandue et relativement abondante. Compte tenu de sa facilité à exploiter les milieux anthropogéniques, son statut de conservation n’est pas considéré comme menacé (iucnredlist). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 3 En Asie du Sud Est, l’huile essentielle dérivée de la plante est considérée comme anti bactérienne et anti oxydante (iucnredlist). En médecine traditionnelle khmère, la plante est antipyrétique, anti tussive et utilisée dans le traitement des calculs urinaires et des cystites hémorragiques. Elle est aussi utilisée dans le traitement des abcès, des morsures de serpents et en tant qu’anti urticaire et anti inflammatoire. Contre indiqué chez les femmes enceintes (Hean et al., 2013). Dans notre étude, la plante est utilisée dans le traitement de la fièvre aphteuse chez les cochons. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 6 Activité anti bactérienne Démontrée in vitro contre Mycobacterium tuberculosis à partir de composés isolés des extraits de chloroforme des parties aériennes de la plante (Suksamararn et al., 2003) et à partir d’huile essentielle des parties aériennes (Thongdon et Inprakhon, 2009). Activité insecticide Démontrée in vitro contre la mouche Bactrocera dorsalis à partir de l’huile essentielle des parties aériennes de la plante (Thongdon et Inprakhon, 2009). Activité anti oxydante Démontrée in vitro à partir de composés isolés des extraits de chloroforme des parties aériennes de la plante (Suksamararn et al., 2003). IV BIBLIOGRAPHIE HEANG P et al. (2013). Traditional medecine in Cambodia part one,. Phnom Penh, National center of traditional medecine, 152p. 235 SUKSAMRARN A, POOMSING P, AROONRERK N, PUNJANON T, SUKSAMRARN S, KONGKUN SS. (2003). 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Son état de conservation n’est pas préoccupant (plantesetbotanique). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 5 Au Bangladesh, les feuilles mucilagineuses sont considérées antispasmodiques et émollientes. Elles sont utilisées lors de diarrhée et dysenterie et en cataplasme lors de blessures et des contusions. L’huile issue des baies est utilisée dans le traitement des rhumatismes (Bhowmick et al., 2014). En Inde, la pate de feuilles est utilisée pour soulager les maladies respiratoires, les rhumes et aussi comme émollient (Pradeepa et al., 2011). En médecine traditionnelle khmère, l’écorce écrasée et les très jeunes feuilles sont utilisées pour le traitement de la furonculose (Dy Phon, 2000 ; Martin, 1971). En médecine ethnovétérinaire en Birmanie, la plante est utilisée pour soulager les désordres intestinaux des animaux ( Katerere et Luseba, 2010). En Inde, une pate réalisée à base des feuilles en mélange avec d’autres plantes est utilisée dans le traitement des fractures des bovins (Manas et al., 2014) et les feuilles sont données par voie orale pour traiter les dysenteries et les diarrhées des bovins et des buffles (Manjusha et Sangeeta, 2014). Dans notre étude, la plante est utilisée dans le traitement de la fièvre aphteuse chez les bovinés. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 7 Activité anti pyrétique, analgésique et anti inflammatoire Demontrées in vivo sur des souris à partir des extraits hydroalcooliques des feuilles (Bhowmick et al., 2014). Démontrées in vivo sur souris à partir des extraits éthanoliques de l’écorce ( Pattari et al., 2010). Activité analgésique démontrée in vivo sur des souris à partir des extraits méthanoliques de la plante (Rumzhum et al., 2012). Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques de l’écorce de la tige contre Bacillus subtilis, Escherichia coli et Staphylococcus aureus et à partir des extraits éthanoliques de feuille contre Klebsiella pneumoniae ( Pradeepa et al., 2011). Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de feuille contre des bactéries gram positif (Bacillus subtilis, Staphylococcus aureus et Micrococcus luteus) et gram négatif (Escherichia coli, Pseudomonas aeruginosa et Salmonella typhimurium). Les bactéries gram positif semblent être plus sensibles (Meera et Devi, 2009). 237 Activité anti diarrhéique Activité anti sécrétrice mise en évidence ex vivo sur des intestins de lapins et de cobaye à partir des extraits alcooliques et aqueux de l’écorce (Shashi et a., 1993). Activité thrombolytique Démontrée in vitro à partir des extraits hydroalcooliques des feuilles (Bhowmick et al., 2014). Activité anti diabétique Démontrée à partir du mucilage obtenu des feuilles (Debsankar et al., 2013). Activité anti oxydante Démontrée à partir du mucilage obtenu des feuilles (Debsankar et al., 2013) IV BIBLIOGRAPHIE BHOWMICK R, SARWAR MS, DEXAN SM, DAS A, DAS B, UDDIN MM et al. (2014). In vivo analgesic, antipyretic, and anti-inflammatory potential in Swiss albino mice and in vitro thrombolytic activity of hydroalcoholic extract from Litsea glutinosa leaves. Biol. Res., 47 (1), 56. KATERERE DR, LUSEBA D (2010).Ethnoveterinary Botanical Medicine: Herbal Medicines for Animal Health. Édition illustrée Éditeur CRC Press,450 p. DEBSANKAR D, SWATILEKHA M, MAITI TK, ISLAM SS. (2013). A new arabinoxylan from green leaves of Litsea glutinosa (Lauraeae): structural and biological studies. Carbohydrate Polymers, 92 (2), 1243-1248. DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. MANAS RS, DILIP DS, ARNAB S. (2014). 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(Mise à jour en 2015) [http://www.plantes-botanique.org/espece_litsea_glutinosa] (Consulté le 15/10/15). 238 PRADEEPA K, KRISHNA V, VENKATESH, KUMAR KG, THIRUMALESH BV, KUMAR KJN. (2011). Antibacterial screening of the stem bark and leaf extracts of Litsea glutinosa (Lour.) C.B. Rob - an ethnomedicinally important tree of the Western Ghats. Pharm. J., 3 (21), 72-76. RHUMZHUM NN, RAHMAN MM, SHARUKH AA, CHOWDHURY SA, PERVIN MN. (2012). In vitro antioxidant and antinociceptive potentialities of methanolic extract of Litsea glutinosa. Bangladesh J. Scient. Indus. Res., 47 (4), 401-406. SHASHI G, YADAVA JNS, TANDON JS. (1993). Antisecretory (antidiarrhoeal) activity of Indian medicinal plants against Escherichia coli enterotoxin-induced secretion in rabbit and guinea pig ileal loop models. Int. J. Pharm. 31 (3), 198-204. 239 Mangifera duperreana Pierre GROUPE A DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe : 1 Mangifera duperreana est une espèce de la famille des Anacardiaceae et du genre Mangifera. Elle est retrouvé en Asie du Sud Est (Cambodge, Vietnam et Laos) et pousse dans les forêts de basse altitude. (tropicalthefern) Cet arbre n’est pas menacé car il est considéré comme assez commun dans son aire de distribution mais la commercialisation de son bois doit tout de même être réglementée (Ashwell et Walston, 2008). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 3 En médecine traditionnelle khmère, l’écorce est utilisée contre les angines et la syphillis (Dy Phon, 2000), on l’emploie aussi pour les soins des plaies de la plante des pieds (Martin, 1971), comme antipyrétique et diurétique (Provendier, 1998). Dans notre étude, l’écorce est utilisée dans le traitement de la diarrhée chez les bovinés. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 6 Rien IV BIBLIOGRAPHIE ASHWELL D, WALSTON N. (2008). An overview of the use and trade of plants and animals in traditional systems in Cambodia. In: A traffic southeast asia report , Ha Noi, TRAFFIC Southeast Asia, Greater Mekong Programme. DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. MARTIN M. (1971). Introduction à l’ethnobotanique du Cambodge. Paris, Editions du centre national de la recherche scientifique, 257p. PROVENDIER D. (1998). Contribution à l’étude ethnobotanique des plantes médicinales du Cambodge, 60p. Useful Tropical Plants. Mangifera duperrreana. [en ligne]. (Mise à jour 28/11/15).[http://tropical.theferns.info/viewtropical.php?id=Mangifera+duperreana] (Consulté le 15/10/15). 240 le Ludwigia adscendens (L.) H.Hara GROUPE B DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe : 1 Ludwigia adscendens est une espèce de la famille des Onagraceae et du genre Ludwigia. Cette herbe invasive se retrouve communément dans les étendues d’eau stagnantes et par extension dans les rizières. Elle est très probablement originaire des marais d’Amérique du Sud mais est aujourd’hui retrouvée en Asie, Australie et Afrique. Elle n’est pas menacée (Jamil et al.,2010). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 4 Less feuilles sont utilisées pour traiter la dysenterie. La plante entière sert de cataplasme lors d’ulcère et de problèmes cutanés et est utilisée comme astringente, émétique, antidysentérique et anthelmintique ainsi que diurétique et lors de douleurs oculaires, cutanées ou de la gorge (Jamil et al.,2010). En Malaisie, les feuilles sont utilisées en cataplasmes pour guérir les plaies de peau (Dy Phon, 2000). En médecine traditionnelle khmère, la partie aérienne est réputée antiseptique, diurétique et fébrifuge. On l’utilise dans le cas de fièvre, cystite, dysurie, hématurie, oligurie, dysenterie.(Provendier, 1998). La feuille est utilisée contre les maladies du cuir chevelu (Leti et al., 2013). La plante entière fraiche est utilisée en cataplasme sur les brûlures, morsures de serpents et contre la teigne (Provendier, 1998). Dans notre étude, la plante est utilisée oralement dans le traitement de la fièvre aphteuse chez les cochons. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 6 Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de la plante entière contre Staphylococcus epidermis, Streptococcus pyogenes, Escherichia coli, Salmonella typhi, Shilgella boydii, S.dysenteriae, S.flexneri, S.sonnei et Vibrio cholerae (Firoj et al., 2005) Activité anti inflammatoire Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits de pétales de fleurs (Jamil et al.,2010). IV BIBLIOGRAPHIE DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. FIROJ A, SELIM MST, SHILPI JA. (2005). Antibacterial activity of Ludwigia adscendens. Filoterapia., 76 (5), 473-475. JAMIL AS, GRAY AI, SEIDEL V. (2010). Chemical constituents from Ludwigia adscendens. Nat. Prod. Res. Lab., 38, 106-109. 241 LETI M, HUL S, FOUCHÉ J-G et al., (2013). Flore photographique du Cambodge. Toulouse, Ed. Privat, 590p. PROVENDIER D. (1998). Contribution à l’étude ethnobotanique des plantes médicinales du Cambodge, 60p. 242 Marsilea quadrifolia L. GROUPE C DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe : 1 Marsilea quadrifolia est une espèce de la famille des Marcileaceae et du genre Marsila. Elle se retrouve du Sud de l’Europe jusqu’en Chine et au Japon. Cette fougère aquatique enracinée au fond de l’eau pousse dans les plaines sillonnées par les rivières.. Elle n’est pas menacée (Prafulla et Lal, 2012). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 4 Le jus des feuilles est considéré comme diurétique et fébrifuge. Il est aussi utilisé lors de morsures de serpents ou d’abcès (iucn). En Inde, elle est utilisée come sédatif et comme plante anti convulsivante (Sahu et al., 2012). Les feuilles sont utilisées pour traiter l’hypertension, les insomnies et les maux de tête. La plante entière fraiche est utilisée pour soigner les rhumes et les racines comme remède aux troubles respiratoires, notamment des nouveaux nés. Enfin, une utilisation anti diarrhéique a été recensé chez les nouveaux nés (Prafulla et Lal, 2012). En médecine traditionnelle khmère, la plante est utilisée dans les infections oculaires, les hépatites, le traitement du paludisme et de la toux avec du sang et les épistaxis, les cystites hémorragiques et les abcès (Heang et al., 2013). Dans notre étude, la plante est utilisée oralement dans le traitement de la fièvre aphteuse chez les cochons. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 7 Activité analgésique Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits méthanoliques de la plante (Laizuman et al., 2011) Activité anti diarrhéique Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits méthanoliques de la plante (Laizuman et al., 2011) Activité antibactérienne Démontrée in vitro à partir des extraits de chloroforme et d’éthyl acétate des parties aériennes de la plante contre Pseudomonas aeruginosa, Staphylococcus aureus, S. dysenteriae, S.shiga et S.boydii (Farhana et al., 2009). Activité hypoglycémique Démontrée in vivo sur rats diabétiques à partir des extraits méthanoliques de la plante (Ronok et al., 2011). Démontrée in vivo sur souris à partir des extraits éthanoliques des feuilles (Rajendran et Vijayabharati, 2005). Activité anti convulsivante Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits éthanoliques et aqueux. L’extrait éthanolique semble être le plus efficace (Sahu et al., 2012). 243 Activité anti oxydante Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de la plante (Ronok et al., 2011). IV BIBLIOGRAPHIE FARHANA AR, LAIZUMAN N, MAHMUDA H, MONIRUL I. (2009). Antibacterial, Cytotoxic and Antioxidant Activity of Crude Extract of Marsilea Quadrifolia. European J. Scie. Res, 33 (1),123-129. HEANG P et al. (2013). Traditional medecine in Cambodia part one,. Phnom Penh, National center of traditional medecine, 152p. LAIZUMAN N, RIPA FA, RONOK Z, BULBUL IJ, IBRAHIM P. (2011). 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Elle est largement répandue dans les zones marécageuses de l’Inde jusqu’en Chine en passant par le Japon et jusqu’aux Philippines et à Java. Elle n’est pas menacée (Umer, 2013). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 3 En médecine traditionnelle khmère, l’infusion de la tige feuillée est considérée comme tonique, apéritive, fébrifuge et permet de soigner les morsures des serpents (Dy Phon, 2000). Dans notre étude, la plante est utilisée en macération aqueuse en prévention des maladies infectieuses des volailles. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 6 Activité cytotoxique Démontrée in vitro à partir des extraits de dichlorméthane de la plante (Umer, 2013). Activité anti fongique Démontrée in vitro à partir des extraits de dichlorméthane de la plante contre Fusarium solani (activité modérée) et à partir des extraits méthanoliques de la plante contre Microsporum canis (activité modérée) (Umer, 2013). IV BIBLIOGRAPHIE DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. UMER F. (2013). Biological Evaluation of the plant Mazus japonicus albiflorus (Scrophulariaceae). J. Pharmacog. Phytochem. 2347-2332. 245 Melaleuca cajuputi Powell GROUPE C DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe : 1 Melaleuca cajuputi Powell est une espèce de la famille des Myrtaceae et du genre Melaleuca. Cet arbuste plus communément appelé cajeputier ou cajeput, est largement distribué en Asie du Sud Est et en Australie. A l’état sauvage il croît sur les bords de rivière, dans les zones marécageuses ou inondées en saison des pluies mais aussi sur des sols plus secs et rocheux. Il est largement cultivé en Asie tropicale depuis plus d’un siècle pour sa production d’huile essentielle. Le cajeput n’est pas menacée (Oyen et al., 1999). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 5 L’huile essentielle extraite des feuilles est utilisée comme antiseptique et anti microbienne. En usage interne, elle sert dans le traitement de la dysenterie, des coliques, de l’amibiase, des crampes d’estomac et du rhume. C’est aussi un désinfectant urinaire et pulmonaire. En usage externe, elle est utilisée contre les rhumatismes, la goutte, les douleurs diverses et les problèmes cutanés (Nguyen-Duy et al., 1994 ; Oyen et al., 1999). En médecine traditionnelle khmère, la feuille et l’huile essentielle sont utilisées dans les traitements contre l’asthme, les maux de tête, les pneumonies et rhumatismes (Leti et al., 2013 ; Dy Phon, 2000). En médecine ethnovétérinaire, le cajeput est utilisé comme analgésique en Malaisie (Katerere et Luseba, 2010). Dans notre étude, l’écorce est utilisée dans le traitement de la fièvre aphteuse pour soulager les lésions buccales des bovinés. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 7 Activité immunomodulatoire et anti inflammatoire Activité immunostimulante à faible dose et immunosuppressive à haute dose de l’acide bétulinique isolé des racines démontrée in vitro (Mashitoh et al. 2012). Activité ant inflammatoire démontrée in vivo sur rats dans un contexte de parodontite à partir du miel de cajeput (Aziz et al., 2014). Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir du miel de cajeput contre Staphylococcus aureus, Staphylococcus epidermidis, Enterococcus faecium, Enterococcus faecalis, Escherichia coli, Salmonella enterica serovar Typhimurium et Klebsiella pneumonia (WenJie, 2014). Démontrée in vitro à partir des feuilles et des brindilles contre Staphylococcus aureus, Escherichia coli et Pseudomonas aeruginosa (Nguyen-Duy et al., 1994). Activité insecticide Démontrée à partir des extraits d’huile essentielle contre les adultes d’Aedes aegypti et Aedes albopticus, vecteurs de la dengue (Abu Bakar et al., 2012). Démontrée à partir d’un triterpène isolé de l’écorce contre la larve d'Aedes albopticus (Vaqar-ul-Hassam et al., 2003). 246 Démontrée à partir de l’huile essentielle contre Anopheles dirus et Culex quinquefasciatus ( Tawatsin et al., 2006). Activité cytotoxique Démontrée in vitro à partir de l’acide bétulinique isolé du cajeput (Faujan et al., 2010). IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT Aucune étude in vivo sur les animaux de production d’interet n’a encore été mené à partir de Melaleuca cajuputi. En revanche, deux études in vitro se sont intéressées au potentiel des feuilles, produits non utilisés après leur distillation pour faire de l’huile de cajeput, dans le rationnement des bovins. D’après les paramètres de digestibilité étudiés (NH3, acides gras volatiles, digestibilité de la matière sèche et de la matière organique), les auteurs concluent que les déchets de feuilles pourraient être utilisés comme aliment pour les bovins (Widiana et al., 2014 ; 2014). V BIBLIOGRAPHIE ABU BA, SULAIMAN S, OMAR B, MAT AR. (2012). Evaluation of Melaleuca cajuputi (Family: Myrtaceae) Essential Oil in Aerosol Spray Cans against Dengue Vectors in Low Cost Housing Flats. J. Arthropod. Borne. Dis., 6 (1), 28-35. AZIZ AS, HAMZAH N ,FAUZI AR, MOHD YUSOF YA, IBRAHIM N, ABDUL R et al. (2014). The effect of Gelam (Melaleuca cajuputi) honey on inflammatory mediators in periodontitisinduced Sprague-Dawley rats. Int. J. Appl. Res. Nat. Prod. 7 (3), 7-16. DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. FAUJAN NH, ALITHEEN NB, YEAP SK, ALI AM, MUHAJIR AH, AHMAD FBH. (2010). Cytotoxic effect of betulinic acid and betulinic acid acetate isolated from Melaleuca cajuput on human myeloid leukemia (HL-60) cell line. African J. Biotech., 9 (38), 6387-6396. KATERERE DR, LUSEBA D (2010).Ethnoveterinary Botanical Medicine: Herbal Medicines for Animal Health. Édition illustrée Éditeur CRC Press,450 p. LETI M, HUL S, FOUCHÉ J-G et al., (2013). Flore photographique du Cambodge. Toulouse, Ed. Privat, 590p. MASHITOH AR, YEAP SK, ALI AM, FAUJAN A, SUHAIMI M, NG MK et al. (2012). Immunomodulatory effects of betulinic acid isolation from the bark of Melaleuca cajuputi. Pertanika J. Trop. Agr. Sci., 35 (2), 293-305. NGUYEN-DUY C, TRUONG-THI X, MOTL O, STRANSKY K, PRESSLOVA J, JEDLICKOVA Z et al. (1994). Antibacterial properties of Vietnamese cajuput oil. J. Essential oil Res., 6 (1), 63-67. OYEN LPA, NGUYEN XD. (1999). Plant Resources of South-East Asia, In: 19 Essential-oil plants, Bogor, PROSEA. 247 TAWATSIN A, ASAYADACHANUKORN P, THAVARA U, WONGSINKONGMAN P, BANSIDHI J, BOONRUAD T et al. (2006). Repellency of essential oils extracted from plants in Thailand against four mosquito vectors (Diptera: Culicidae) and oviposition deterrent effects against Aedes aegypti (Diptera: Culicidae). Southeast Asian J. Trop. Med. Public Health, 37 (5), 915931. VAQAR UL HASSAN, AHMAD FH, JAMBARI HA, ASPLLAHA SM. (2003). Biocidal and medicinal properties of a triterpene from the bark of Melaleuca cajuputi. Pakistan J. Weed Sci. Res., 9 (3/4), 241-242. WENJIE NG, KHAIWEI K, KUMAR RY, GUNASAGARAN H, CHANDRAMOGAN V, YINGYEE L. (2014). In-vitro screening of Malaysian honey from different floral sources for antibacterial activity on human pathogenic bacteria. African J. Trad. Complem. Altern. Med., 11 (2), 315318. WIDIANA A, TAUFIKURAHMAN, LIMIN SH, HERNAMAN I, MANURUNG R. (2014). Utilization of solid residue Melaleuca cajuputi Powell leaves as cattle feed. Pakistan J. Nutrition. 13 (10), 554-556. WIDIANA A, TAUFIKURAHMAN, LIMIN SH, HERNAMAN I, MANURUNG R. (2014). The potential of gelam leaves (Melaleuca cajuputi Powell) as cattle feed. Pakistan J. Nutrition.,13 (6), 348-350. 248 Mesua ferrea L. GROUPE C DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe : 1 Mesua ferrea est une espèce de la famille des Calophyllaceae et du genre Mesua. Cet arbre est natif des zones humides et tropicales du Sri Lanka, Inde, Sud du Népal, Birmanie, Thailande, Indochine, Philippines, Malaisie et Sumatra. On le retrouve aujourd’hui dans toute l’Asie du Sud Est où il pousse dans les forêts à feuilles persistantes jusqu’à 1500 mètres d’altitude. Cette espèce n’est pas menacée (Manoj Kumar et al., 2013). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 4 La plante est utilisée comme antiseptique et anti inflammatoire. En Inde, elle est utilisée comme purgatif, vermifuge et pour ses propriétés toniques et détoxifiantes pour le sang. En Thaïlande, elle sert dans le traitement de la fièvre, du rhume, de l’asthme et en tant que carminatif, expectorant, cardio tonique et diurétique. Les cendres des feuilles sont utilisées pour l’irritation des yeux. La noix est utilisée en cataplasme lors de blessures ou d’acné, les feuilles et fleurs sont des antidotes lors de morsures de serpents ou de scorpions et l’huile est utilisée lors d’irritation cutanée, de gale, de rhumatismes et de blessures. La fleur est considérée comme expectorante et astringente et la décoction ou infusion de racine et d’écorce est un tonique utilisé lors de gastrite, de bronchite ou de morsure de serpents. Les parties aériennes sont considérées abortives, spasmolytiques et diurétiques. En médecine perso arabe, la plante fait partie de nombreux remèdes, notamment comme tonique pour l’estomac et le foie (Manoj Kumar et al., 2013). Dans la pharmacopée indienne, les fleurs séchées, réduites en poudres, sont utilisées pour guérir les hémorroïdes (Dy Phon, 2000). Dans notre étude, une teinture de la plante est utilisée oralement dans le traitement de la fièvre aphteuse chez les bovinés. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 8 Les propriétés pharmacologiques de Mesua ferrea L. sont regroupées dans une revue scientifique (Manoj Kumar et al., 2013). Activité analgésique et anti inflammatoire Activité analgésique démontrée in vivo sur souris à partir des extraits d’hexane, d’éthyl acétate et de méthanol des feuilles. Activité anti inflammatoire démontrée in vivo sur des rats à partir de principes actifs isolés de la plante. Activité immunomodulatrice Démontrée in vivo à partir d’un principe actif isolé de l’huile de graine et lors de l’évaluation d’une formulation contenant plusieurs plantes dont des bourgeons de Mesua Ferrea. Activité anti bactérienne Démontrée in vivo sur souris contre S.typhimurium à partir de l’extrait méthanolique des fleurs. 249 Démontrée in vitro contre Staphylococcus aureus, Bacilllus spp., Salmonella spp., Pseudomonas spp., Streptococcus pneumonia, Sarcina lutea, Proteus mirabilis et Lactobacillus arabinosus à partir de l’extrait méthanolique des fleurs. Les extraits de graines, feuilles et écorces montrent eux aussi dans plusieurs études une activité anti bactérienne à large spectre, contre des bactéries gram positif et gram négatif. Les extraits de feuilles semblent avoir l’activité la plus modérée. Activité anti fongique Démontrée in vitro contre Candida albicans, Aspergillus niger et Saccharomyces cervisiae à partir des extraits méthanoliques et de dichlorométhane de fleurs et contre un large spectre de champignons à partir des extraits méthanoliques des graines. Activité anti spasmodique Démontrée ex vivo sur des iléons de rats isolés à partir des extraits de pétrole de l’huile de graine. Activité antiseptique Démontrée in vitro à partir de l’huile extraite de la noix. Activité anti venin Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux des feuilles contre le venin de scorpion H.laoticus. Activité anti convulsive Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits éthanoliques des fleurs Activité anti ulcère Démontrée in vivo sur rats à partir des xanthones isolés de la plante Effets sur le système nerveux central Dépression du système nerveux central démontrée in vivo sur des souris à partir de xanthones isolés de la plante. Activité anti arthritique Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits de graines Activité hépatoprotectrice et anti oxydante Démontrées in vivo sur des souris à partir des extraits méthanoliques des fleurs séchées. Activité anti oxydante démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques des fleurs, de l’extrait aqueux éthanolique des feuilles et des graines et péricarpes de graines. Activité anti tumorale Démontrée lors d’un essai clinique sur patients humains avec utilisation de Mesua ferrea comme agent de chimiothérapie. Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques de la plante. Démontrée in vivo sur souris à partir des extraits méthanoliques de la plante. IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT Effet sur la croissance des animaux Une étude menée sur 200 poussins indique que les noix de Mesua ferra (un co produit issu de l’extraction d’huile) peut être incorporé à la hauteur de 10% dans l’alimentation des poulets pour remplacer le maïs sans avoir d’effets délétères sur les performances de croissance des animaux (Baruah et al., 1997). Ces résultats sont confortés par une deuxième étude (Knowar et al., 1988). De la même manière, les noix de Mesua ferrea sont une source 250 de protéines utilisable sans effets délétères sur la croissance des porcs et des bovins (Gohain, Konwar, 1997 ; Konwar et al., 1990). V BIBLIOGRAPHIE BARUAH KK, KALITA N, SAIKIA ABN. (1997). Feeding value of decorticated nahar seed meal (Mesua ferrea) in poultry ration. Indian Vet. J., 74 (6), 537-538. CHAHAR MK, KUMAR DSS, GEETHA L, LOKESH T, MANOHARA KP. (2013). Mesua ferrea L.: a review of the medical evidence for its phytochemistry and pharmacological actions. African J. Pharm and Pharmaco., 7 (6), 211-219. DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. GOHAIN AK, KONWAR BK. (1997). Feeding of nahar seed (Mesua ferrea) meal to growing crossbred pigs. Indian J. Anim. Nutrition, 14 (4), 275-276. KONWAR BK, AHMED HF, PHUKAN B. (1990). Palatability and nutritive value of nahar seed meal (Mesua ferrea) in cattle. Indian J. Anim. Prod. Manag., 6 (3),150-153. KONWAR BK, AHMED HF, PHUKAN B. (1988). Effect of feeding nahar seed meal (Mesua ferrea) in broiler. Indian J. Poultry Sci., 23 (2), 175-177 251 Mimosa pudica L. GROUPE C DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe : 1 Mimosa pudica L. est une espèce de la famille des Fabaceae et du genre Mimosa. Plus connue sous le nom de sensitive, elle est native d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. Elle a de plus été introduite dans de nombreux pays et est considérée comme invasive en Tanzanie, en Asie du Sud et du Sud Est et dans de nombreuses îles du Pacifique. On la retrouve dans les fourrés, le bord des routes et dans les forêts de pins ou de chênes. Son statut de conservation n’est pas préoccupant (Baby et al., 2013). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 4 En médecine ayurvédique, la racine amère est utilisée dans le traitement de la lèpre, de la dysenterie, des douleurs utérines et vaginales, des sensations de brûlures et des inflammations, de l’asthme, de la fatigue et des troubles sanguins. En médecine perso arabe, elle est utilisée dans de nombreux traitements dont ceux luttant contre les impuretés sanguines, les hémorroïdes, la jaunisse, les affections de la bile et la lèpre. La décoction de racines est utilisée pour traiter les maux de dents, les diarrhées, les amibiases, les hémorroïdes et les infections urinaires. La racine est aussi connue pour posséder des propriétés anti coagulantes. Elle permet de plus de lutter contre les affections gynécologiques (impuissance) et respiratoires (bronchites). Pour finir, l’écorce est utilisée pour relaxer l’esprit, soulager les dépressions,les désordres mentaux (amnésie, irritabilité, palpitations) et améliorer la circulation sanguine (Baby et al., 2013; Lubna et al.,2011). En médecine traditionnelle khmère, l’infusion de rameaux feuillus est utilisée pour combattre les courbatures fébriles. Elle aurait aussi des propriétés calmantes et somnifères (Dy Phon, 2000) Les tiges feuillées sont utilisées pour préparer une boisson tonifiante absorbée par les mères en post partum (Martin, 1971). La plante entière est utilisée contre les rhumatismes et en tant que sédatif du système nerveux (Provendier, 1998). Les feuilles pilées sont utilisées pour soigner les abcès et les plaies. Les tiges sont bouillies pour lutter contre les insomnies, les dépressions, les maladies rénales, les hépatites et utilisées comme antipyrétique. La racine est utilisée pour le traitement du paludisme, des difficultés respiratoires, des vomissements, et de la toux. Elle sert aussi dans le traitement des anémies (Heang et al., 2013). Dans notre étude, les bourgeons sont utilisées en application locale lors de troubles oculaires chez les bovinés. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 7 Les propriétés pharmacologiques de Mimosa pudica sont regroupées dans deux revues scientifiques (Baby et al., 2013; Lubna et al.,2011). Activité analgésique et anti inflammatoire Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits éthanoliques des feuilles. Activité cicatrisante Démontrée à partir des extraits méthanoliques des pousses et des racines. 252 Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de sensitive contre Klebsiella pneumoniae.et Citrobacter divergens. Activité anti fongique Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de la plante contre Aspergillus fumigatus. Activité anti parasitaire Activité anthelmintique démontrée contre Pheretima posthuma à partir des extraits alcooliques des graines et démontrée in vitro contre Strongyloides stercoralis à partir des extraits méthanoliques des feuilles (Robinson et al., 1990). Activité anti diarrhéique Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits éthanoliques des feuilles. Activité anti ulcère Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques des feuilles. Activité anti venin Démontrée contre le venin des serpents Naja naja et Bangarus caerulus à partir des extraits aqueux des racines séchées. Activité anti convulsion Démontrée in vivo sur rats à partir d’une décoction de feuilles. Activité hépatroprotectrice Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits éthanoliques des feuilles. Activité anti fertilité Démontrée in vivo sur rates à partir des extraits de racine. Activité anti hyperglycémique et antidiabétique Activité anti hyerpglycémique démontrée in vivo sur rats à partir des extraits de chloroforme des feuilles. Activité anti diabétique démontrée in vivo sur rats diabétiques à partir des extraits éthanoliques des feuilles. Activité anti asthmatique Démontrée in vitro et in vivo à partir des extraits aqueux de la plante. Activité anti paludisme Démontrée in vivo sur souris contre Plasmodium berghei à partir des extraits éthanoliques des feuilles. Activité anti oxidant Démontrée in vitro à partir des extraits crus des parties aériennes de la plante. IV BIBLIOGRAPHIE DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. HEANG P et al. (2013). Traditional medecine in Cambodia part one,. Phnom Penh, National center of traditional medecine, 152p. JOSEPH B, GEORGE J, JEEVITHA M. (2013). Pharmacology and traditional uses of Mimosa pudica. Int. J. Pharmac. Sci. Drug. Res., 5 (2), 41-44. 253 LUBNA A, SINGH MK, AKHTAR AK. (2011). Pharmacological and biological overview on Mimosa pudica Linn. Int. J. Pharm. Life Sci., 2 (11), 1226-1234. MARTIN M. (1971). Introduction à l’ethnobotanique du Cambodge. Paris, Editions du centre national de la recherche scientifique, 257p. PROVENDIER D. (1998). Contribution à l’étude ethnobotanique des plantes médicinales du Cambodge, 60p. 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USAGES TRADITIONNELS Groupe : 4 En Malaisie, les racines sont utilisées en usage externe dans le traitement des nécroses du nez et du palais dur et en usage interne pour le traitement de la syphilis. Le jus des tige est pressé dans les oreilles pour soigner les otites. Au Nigéria, la plante est utilisée dans le traitement de la fièvre jaune et en tant que vermifuge (Hannan-Jones et Csurhes, 2008). La plante entière est aussi utilisé dans les maladies hépatiques. En médecine traditonnelle khmère, la plante est antipyrétique, utilisée contre les insomnies et pour le traitement de la diarrhée (Hean et al., 2013). Dans notre étude, la plante entière rentre dans un remède contre la fièvre aphteuse en élevage porcin. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 7 Activité analgésique et anti inflammatoire Démontrée in vitro et in vivo sur rats à partir des extraits méthanoliques des feuilles (Paul et al., 2012). Activité anti inflammatoire démontrée in vivo sur rats à partir des extraits alcooliques de tige (Lakshmayya et al., 2002). Activité laxative Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits alcooliques de gousse (Bhoomannavar et al., 2004). Activité hépatoprotectrice Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits éthanoliques et aqueux des feuilles (Bhoomannavar et al., 2011). Activité anti tumorale Démontrée in vitro à partir de composés isolés des feuilles (Nakamura et al., 1996). Activité anti oxydante Démontrée in vitro à partir des extraits de feuilles et de tiges (Lee et al., 2014 ; Thalang et al., 2001). IV BIBLIOGRAPHIE 255 BHOOMANNAVAR VS, HATAPAKKI BC, KUMAR VH, SETTY SR, SURESH HM. (2004). Laxative activity of pods of Neptunia oleracea in mice. Indian J. Nat. Prod. 20 (1), 43-45. BHOOMANNAVAR VS, SHIVAKUMAR SI, HALLIKERI CS, HATAPAKKI BC. (2011). Hepatoprotective activity of leaves of Neptunia oleracea Lour in carbon tetrachloride induced rats. Res. J. Pharmac. Biol. 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Cependant, considérer que Musa balbisiana, très proche des autres espèces du genre Musa, soit totalement inconnue des recensements de médecine traditionnelle ou des études pharmacologiques est discutable. C’est pourquoi un résumé très succinct des propriétés démontrées du genre Musa est tout de même réalisé et la bibliographie le concernant est donnée à titre d’information. DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe : 1 Musa balbisiana est une espèce de la famille des Musaceae et du genre Musa. C’est une espèce de bananier originaire d’Asie (Chine, Inde, Sri Lanka, Népal et Birmanie) et naturalisée dans les autres pays asiatiques. Les bananes qu’elles produit ne sont pas consommable car elles contiennent de nombreuses graines. On appelle parfois cette espèce de bananier sauvage le « bananier farineux ». C’est l’un des ancêtres de l’hybride Musa xparadisiaca qui fournit la banane comestible courante. A l ‘état naturel, elle pousse dans les ravins en forêt tropicale, jusqu’à 1100 mètres d’altitude. Il peut aussi être cultivé et sa croissance rapide peut devenir envahissante (plantes tropicales). C’est une espèce non menacée. USAGES TRADITIONNELS Groupe : 3 En ce qui concerne les bananiers au sens large, le fruit est traditionnellement utilisé lors de diarrhée, de dysenterie, d’ulcères intestinaux, de diabète, de malabsorption intestinale, d’urémie, de néphrite, de goute, d’hypertension et de maladie cardiaque. La banane est parfois utilisée dans le traitement des menstruations excessives (ménorragies). Les feuilles sont utilisées lors d’eczema, de brulures et de cloques. Les fleurs sont utilisées lors de dysenterie et de ménorragie et diabète. Le jus des tiges (et non pas sève car le bananier n’est pas un arbre) sert lors de diarrhée, dysenterie, choléra, diabète et otite. La racine est utilisée comme anthelmintique et lors de troubles sanguins ou maladie vénérienne. La plante entière peut servir dans le traitement des inflammations, de la douleur et des morsures de serpent. En médecine traditionnelle khmère, la souche pourrie de Musa balbisiana est employée pour le soin des furonculoses (Martin, 1971). En médecine ethnovétérinaire, les racines de bananiers sont utilisées dans le soin des brulures et blessures des animaux et les jeunes feuilles sont utilisées en cataplasmes sur les blessures des sabots des chevaux ( Katerere et Luseba, 2010). Dans notre étude, la racine entre dans un remède contre la fièvre aphteuse des porcs et des bovinés. 257 PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 5 Propriétés démontrées in vitro et/ou in vivo pour les espèces du genre Musa: Activité anti ulcère, potentiel immunomodulateur, activité anthelmintique, anti diabétique, anti bactérienne, anti diarrhéique, anti hypertensive, anti oxydant, anti tumorale, hématopoiétique , anti HIV, anti atherosclérotique, diurétique, cicatrisante, anti allergique, anti paludique et anti venin de serpents (Jini et al., 2013 ; Imam et Akter, 2011) IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT Une revue scientifique regroupe l’ensemble des études in vitro et in vivo concernant les produits et sous produits du bananier dans l’alimentation animale. Utilisés dans l’alimentation des poules, des porcs et des bovins, les feuilles du bananier, son pseudotronc, la banane et ses déchets permettent de favoriser la croissance, améliorer le rendement carcasse et maintenir la production laitière. De plus, les produits et sous-produits du bananier ont une bonne appétibilité et une digestibilité élevées. Ils peuvent donc remplacer les céréales employées dans l’élevage, à des proportions variables (7,5%-75%) selon l’espèce et contribuent à réduire les coûts de production (Bouafou et al., 2012). V BIBLIOGRAPHIE BOUAFOU KGM, KONAN BA, KOUAME KG, COULIBALLY SK. (1991). Les produits et sousproduits du bananier dans l’alimentation animale. Int. J. Biol. Chem. Sci., 6(4): 1810-1818. IMAM MZ, AKTER S. (2011). Musa paradisiaca L. and Musa sapientum L. : A Phytochemical and Pharmacological Review. J. Appl. Pharmaceut. Sci., 01 (05), 14-20. JINI J, SINDHU TJ, GIRLY V, DAVID P, KUMAR BD, BHAT AR et al. (2014). 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Au Cambodge, le tabac est cultivé exclusivement dans les plaines de la province de Kampong Cham (Espino et al., 2013). C’est une espèce non menacée (inchem.org). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 5 Les parties aériennes de la plante sont utilisées comme sédatif, anesthésiques et émétiques. Le jus de tabac est un puissant insecticide. La plante est utilisée localement avec précaution (toxicité importante) pour traiter la gale, les teignes et les poux. Des lavements à base de tabac sont utilisés en tant que vermifuge ou pour lutter contre la constipation (inchem.org) En médecine traditionnelle khmère, le tabac, sous forme de chique, est employé sur les piqûres des insectes venimeux et sur les coupures. Il entre dans la préparation de remèdes contre la dysenterie (Dy Phon, 2000) Les feuilles sont utilisées comme antihémorragiques. Pour éviter de se faire mordre par les sangsues, les paysans se frottent les jambes avec des feuilles de tabac avant d’aller travailler dans les rizières (Provendier, 1998). En médecine éthnovétérinaire, les feuilles de tabac sont utilisées de manière locale comme insecticide et pour débarrasser les animaux des miases et des poux au Pakistan et au Cameroun (Nfi et al., 2001 ; Zahid et al., 2008). Dans notre étude, les feuilles de tabac sont placées dans le nid ou frottés sur les poules en tant qu’insecticide et sont utilisées pour soulager les bovinés souffrant de fièvre aphteuse. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 8 Activité anti nociceptive Activité anti nociceptive démontrée in vivo sur rats à partir des extraits méthanoliques des feuilles (Ezeja et Omeh, 2010). Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir des extraits d’éthyl acétate et de butanol contre Bacillus cereus et Erwinia carotovora (Jehan et al., 2012). Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques des feuilles contre Bacillus subtilis, Corynebacterium pyogenes, Pseudomonas aeruginosa, Serratia marcescens, Shigella dysenteriae et Staphylococcus aureus (Akinpelu, Obuotor, 2000). Activité anti parasitaire Activité acaricide démontrée in vitro contre les tiques Rhipicephalus microplus à partir des extraits éthanoliques des feuilles (Casteblanco Sepulveda et al., 2013 ; Rodriguez et al. 2010). Activité insecticide démontrée in vitro et in vivo par plusieurs études (contre Haematobia irritans (Ramirez et al., 2009) ou contre Tribolium castaneu (Archna et al., 1995) par 259 exemple) mais plus utilisé à cause de la présence de la nicotine, un alcaloïde toxique très puissant et facilement absorbé au niveau des muqueuses (oculaires et cutanées notamment) (Meenu et al., 2010). Activité nématocide démontrée in vitro à partir des extraits aqueux de tabac (Trifonova et Atanasov, 2009). Activité anti fongique Démontrée in vivo à partir des extraits aqueux de tabac contre Aspergillus niger et Aspergillus flavus (Al-Sunaidi et Abu-Bakar, 2011). Activité anxiolytique Démontrée in vivo sur souris à partir des feuilles de tabac données par oral (Mfem et al., 2013). Activité anti fertilité Démontrée in vivo sur rats mâles à partir des extraits aqueux de la plante (Okoye et al., 2014). Activité angiogénique Démontrée in vitro à partir des extraits de chloroforme des feuilles (Liu et al., 2008). Potentiel anesthésique Démontré in vivo sur des alevins Clarias gariepinus à partir d’extrait éthanolique de tabac (Jegede, 2014). Activité cytotoxique Démontrée in vitro à partir de terpènes isolés des feuilles (Chen et al., 2014). Activité anti oxydante Démontrée in vitro à partir des flavonoïdes et polysccarides isolés des feuilles de tabac (Ru et al., 2012). IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT IV.1 Élevage avicole Activité anti parasitaire Une étude menée sur des poulets de chair met en évidence l’efficacité de l’utilisation de la poudre de feuilles et de tiges de tabac (à 15% de concentration) à placer dans les nids dans la réduction des ectoparasites des poulets. Elle est active sous douze jours contre six espèces de poux, une espèce de mouche et deux espèce de mites (Shanta et al., 2008). IV.2 Élevage porcin Teratogénicité Deux études démontrent que l’ingestion de tiges de tabac par les truies en gestation (entre le dixième et le 55ème jour de gestation) entraine des malformations congénitales des porcelets, notamment des arthrogryposes ( Crowe et al. 1985 ; Crowe, 1978). Remarque: Le potentiel anthelmintique des extraits aqueux et méthanoliques des feuilles de tabac a été confirmé in vitro et in vivo sur des moutons contre les nématodes Hemonchus contortus (Zafar et al., 2006). 260 V BIBLIOGRAPHIE AKINPELU DA, OBUOTOR EM. (2000). Antibacterial activity of Nicotiana tabacum leaves Filoterapia, 71 (2),199-200. AL SUNAIDI MA, ABU BAKAR AM. (2011). Effect of some plant water extracts on the growth of Aspergillus niger and Aspergillus flavus, in vivo. Univ. Aden J. Nat. Appl. Sci., 15 (2), 289298. ARCHNA T, KUMAR ML, SAXENA RC. (1995). Effect of Nicotiana tabacum on Tribolium castaneum. Int. J. Pharmacog., 33 (4), 348-350. CASTELBLANCO SEPULVEDA L, SANABRIA ROJ, CRUZ C, RODRIGUEZ MCE. (2013). Preliminary report of the ixodicidal effect of some plant extracts on ticks Boophilus microplus. Revista Cubana Plantas Med. 18 (1), unpaginated. CHEN YK, MENG CY, SU ZB, WANG L, YANG GYY, MIAO MM. (2014). 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GROUPE C DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe : 1 Ocimum gratissimum,ou plus communément appelé basilic de Ceylan est une espèce de la famille des Lamiaceae et du genre Ocimum. Originaire du Sud Est asiatique, on le retrouve de nos jours sous l’ensemble des tropiques. Même s’il est plus souvent rencontré à l’état cultivé comme haie en Asie du Sud Est, on peut aussi le retrouver à l’état sauvage jusqu’à 1500 mètres d’altitude, dans divers biotopes, que ce soit dans les broussailles des côtes, le long des lacs ou dans les forêts de basse altitude. Son statut n’est pas menacé (wordagroforestery). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 4 La drogue extraite de l’huile essentielle a un effet bénéfique sur le système digestif, elle stimule la secretion de bile, améliore la digestion, soulage les flatulences et des spasmes douloureux de la digestion difficile. En médecine populaire elle est remarquée pour son effet calmant (Stary et Storchova, 1992). La plante est utilisée dans le traitement des tumeurs et en tant qu’anti inflammatoire, anti diarrhéique, néphroprotecteur et cicatrisant pour les blessures. A Madagascar, le jus cru des feuilles est utilisé pour soigner la toux et les plaies. La décoction des feuilles est donnée aux femmes en post partum pour lutter contre les douleurs. En inhalation, les feuilles soignent les bronchites et les sinusites (wordagroforestery). En Inde et en Afrique, les préparations à base de plante entière sont utilisées lors de maux d’estomac, d’insolation, de maux de tête et de grippe. La graine est réputée pour être laxative et l’huile essentielle sert lors de fièvre, d’inflammation de la gorge, des yeux ou des oreilles, de douleur abdominale, de diarrhée et de problèmes cutanés (worldagroforestery). En médecine traditionnelle khmère, la partie aérienne de la plante est utilisée en cas de colique abdominale ou de fièvre. Elle est aussi utilisée comme décongestionnant du nez en cas de grippe, maux de tête, maux de ventre et diarrhée (Provendier, 1998). Dans notre étude, les feuilles sont utilisées dans un remède contre la fièvre aphteuse en élevage porcin et boviné. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 8 Activité anti inflammatoire, anti pyrétique et analgésique Activité analgésique démontrée in vivo sur rats à partir des extraits méthanoliques et aqueux des feuilles Activité anti inflammatoire démontrée in vivo sur rats à partir des extraits méthanoliques des feuilles Activité anti pyrétique modérée démontrée in vivo à partir des extraits méthanoliques des feuilles (Yadav et Shah, 2014). Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques des feuilles contre Coliform bacilli, Staphylococcus aureus et Salmonella typhi (Ejele et al., 2012). Activité anti parasitaire 263 Activité acaricide démontrée in vitro contre les tiques Rhipicephalus microplus affectant les bovins à partir de l’huile essentielle ( Hocayen, Pimenta, 2013) Activité spasmolytique Démontrée ex vivo sur des intestins de lapins et de rats isolés à partir des extraits aqueux des feuilles (Aziba et al., 1999). Activité néphroprotectrice Activité anti urolithiase démontrée in vitro à partir des extraits de feuilles séchées (agarwal et varma, 2014) Activité anti diabétique Démontrée in vivo sur rats diabétiques à partir des extraits aqueux de la plante (Ekoh et al., 2014). Acitivité anticonvulsivante Démontrée in vivo sur souris à partir des extraits hydroalcooliques des feuilles ( Sreenu et al.,2014). Acitivité anxiolytique Démontrée in vivo sur souris à partir des extraits éthanoliques des feuilles (Venuprasad et al., 2014). Activité anti tumorale démontrée in vitro à partir des extraits aqueux de la plante (Gontijo et al., 2014); Activité anti oxydante Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques des feuilles (Venuprasad et al., 2014). IV. ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT Effet immunostimulant Une étude menée sur des poulets de chair indique que l’ajout d’Oroxylum gratissimum dans la ration n’a aucun effet sur la croissance ou sur les paramètres sanguins des animaux. En revanche, il améliore la réponse immunitaire humorale et cellulaire des animaux ( Chen et al., 2014). Une deuxième étude démontre qu’à un taux compris entre 10 et 15 grammes de feuilles par animal à trois jours d’intervalles, les paramètres sanguins des animaux sont améliorés (augmentation du taux d’hémoglobine et du taux de protéines totales, diminution du taux d’urée sanguin, du cholesterol et de la créatinine) (Nworgu et al., 2013). Dans une troisième étude, Odoemelam et al. (2013) concluent que le meilleur rapport coût d’aliment par gain de poids peut être atteint par l’ajout de 1% de feuilles dans la ration. V. BIBLIOGRAPHIE AZIBA PI, BASS D, ELEGBE Y. (1999). Pharmacological investigation of Ocimum gratissimum in rodents. Phytot. Res., 13 (5), 427-429. CHEN YH, LEE SM, TSAI FL, LEE HH, LIU JY. (2014). Dietary supplementation of Ocimum gratissimum improves immune response without affecting the growth performance and blood characteristics in Taiwan country chicken. J. Poultry Sci. 51 (3), 313-320. EJELE AE, DURU IA, OZE RN, IWU IC, OGUKWE CE. (2012). Comparison of antimicrobial potential of Piper umbellatum, Piper guineense, Ocimum gratissimum and Newbouldia laevis extracts. Int. Res. J. Biochem. Bioinf. 2 (2), 35-40. 264 EKOH SN, AKUBUGWO EI, UDE VC, EDWIN N. (2014). Anti-hyperglycemic and antihyperlipidemic effect of spices (Thymus vulgaris, Murraya koenigii, Ocimum gratissimum and Piper guineense) in alloxan-induced diabetic rats. Int. J. 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Pharmacological screening of Ocimum gratissimum leaves for its analgesic, anti-pyretic and anti-inflammatory activity. Pharm Sci. Monitor., 5 (3 Suppl. 1), 173-182. 265 Ocimum tenuiflorum L (syn Ocinum sanctun Linn) DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe C Groupe : 1 Ocinum tenuiflorum, ou plus communément appelé Tulsi ou basilic sacré, est une espèce de la famille des Lamiaceae et du genre Ocimun. Originaire d’Asie tropicale et probablement d’Inde, le basilic sacré est de nos jours très largement cultivé dans les régions tropicales et subtropicales, et peut même être retrouvé à l’état sauvage en Asie et en Afrique. Cette espèce n’est pas menacée (Baby et Vrundha, 2013). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 5 Les différentes parties de la plante sont utilisées comme expectorant, analgésique, anti tumoral, anti asthmatique, anti émétique, anti diabétique, anti fertilité, hépatoprotecteur et anti stress. Elles servent entre autres dans le traitement de la fièvre, des bronchites, des arthrites et des convulsions. En médecine ayurvédique, le basilic sacré est une des plantes les plus utilisées, d’où son nom. On ne compte plus les maladies pour lesquelles on l’utilise et on donnera dans cette étude un aperçu de l’ampleur de son utilisation en nommant les affections les plus courantes: rhumes, maux de tête, toux, grippes, otites, fièvre, coliques, inflammation de la gorge, bronchite, asthme, maladies hépatiques, paludisme, utilisé comme anti venin lors de morsure de scorpion ou de serpent, migraines, fatigue, affections cutanées, blessures, insomnies, arthrites, désordres digestifs et diarrhée. Les feuilles mâchées servent aussi à lutter contre les infections et les ulcères de la bouche et les feuilles entières sont réputées bonnes pour la mémoire (Mishra et al., 2014 ; Baby et Vrundha, 2013 ; Kumar et al., 2013 ; Govind et Madhuri, 2010). En médecine traditionnelle khmère, on attribue à la plante des propriétés antigripales et digestives (Leti et al., 2013). Les graines faciliteraient l’accouchement (Dy Phon, 2000) et les solutions alcooliques de tiges sont absorbées par les femmes en post partum (Martin, 1971). La plante bouillie est antipyrétique, utilisée contre les maux d’estomac, la diarrhée et la toux (Heang et al., 2013). En médecine ethnovétérinaire en Asie du Sud Est, les feuilles de basilic sacré sont placées dans le nid des poules pour lutter contre les parasites externes (sapplpp). En Inde, les feuilles sont utilisées lors d’hémorragies et de maladies respiratoires des chèvres (Rautray et al., 2015). Dans notre étude, les feuilles sont utilisées en élevage boviné lors de météorisation, et en élevage avicole en tant qu’insecticide. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 8 L’ensemble des propriétés pharmacologiques démontrées du basilic sacré sont regroupés dans quatre revues scientifiques (Mishra et al., 2014 ; Baby et Vrundha, 2013 ; Kumar et al., 2013 ; Govind et Madhuri, 2010). Activité anti microbienne 266 Démontrée in vitro à partir des extaits aqueux de la plante contre Klebsiella, E.Coli, Proteus ,Staphyloccocus aureus, à partir des extraits alcooliques contre Vibrio cholerae et Staphylococcus aureus (Govind et Madhuri, 2010), à partir des extraits méthanoliques de feuilles sèches contre E.Coli, S.aureus, B.subtilis et B.cereus (Baby et Vrundha, 2013) et à partir de l’huile extraite de la plante contre Bacillus pumilus, Pseudomonas aeruginosa et S.aureus (Govind et Madhuri, 2010). L’huile inhibe de plus in vitro la croissance de Mycobacterium tuberculosis et Micrococcus pyogenes (Mishra et al., 2014). Activité anti virale Démontré in vivo à partir de divers extraits de la plante contre de nombreux virus pathogéniques des poissons (Kumar et al., 2013). Activité anti fongique Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux et acétoniques de la plante contre Alternaria tenuis, Helminthosporium spp et Curvularia penniseli et à partir de l’huile essentielle contre un large spectre de champignons pathogéniques des plantes (Mishra et al., 2014). Activité anti parasitaire Activité insecticide démontrée contre les moustiques de type Culex à partir de l’huile essentielle extraite de la plante et contre les moustiques de type Culex, Ades et Anopheles à partir de fortes concentrations d’extraits de feuilles (Baby et Vrundha, 2013). Activité anthelminthique modérée démontrée in vitro contre les nématodes affectant les volailles, Ascaridia galli et Heterakis gallinarum (Singh et Nagaichi, 2002). Activité anti inflammatoire, anti pyrétique et analgésique Activité anti inflammatoire et anti pyrétique démontrée in vivo sur rats à partir des extraits méthanoliques et aqueux et de l’huile extraite de la plante. Activité analgésique périphérique démontrée in vivo sur souris à partir de l’huile des graines (Govind et Madhuri, 2010). Activité immunomodulatrice Activité immunostimulante démontrée in vivo à partir des extraits de feuilles fraiches ; actifs sur la réponse immunitaire cellulaire et humorale (Govind et Madhuri, 2010) et in vitro à partir des extraits alcooliques de plante entière (Baby et Vrundha, 2013). Activité anti ulcère Démontrée in vitro et in vivo sur rats à partir de l’huile extraite de la plante (Govind et Madhuri, 2010). Activité cicatrisante Démontrée in vivo à partir des extraits aqueux de la plante (Kumar et al., 2013). Activité hépatoprotectrice Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux froids de feuilles (Govind et Madhuri, 2010). Activité anti arthritique Démontrée in vivo sur rats à partir de l’huile extraite de la plante (Govind et Madhuri, 2010). Effets sur le système cardiovasculaire Activité antihypertensive démontrée in vitro et in vivo à partir des extraits de plante (Govind et Madhuri, 2010). Activité anti infarctus démontrée in vivo sur rats à partir des extraits hydroalcooliques de la plante. Effet sur le système nerveux central et sur la mémoire Activité anti dépresseur, stimulant du système nerveux central et anti stress démontrées in vivo sur rats à partir des extraits alcooliques et de l’huile extraite de la plante. 267 Activité stimulatrice de la mémoire démontrée in vivo sur souris à partir des alcooliques de plante sèche (Govind et Madhuri, 2010). Activité anti fatigue Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits alcooliques de la plante entière (Baby et Vrundha, 2013). Activité anti convulsions Démontrée in vivo à partir des extraits de tige et de feuilles (Baby et Vrundha, 2013). Activité anti coagulante Démontrée in vitro à partir de l’huile extraite de la plante (Govind et Madhuri, 2010). Activité anti cataracte Démontrée in vivo sur lapins à partir des extraits aqueux de feuilles fraiches (Govind et Madhuri, 2010). Activité anti tumorale Démontrée dans plusieurs études in vitro et in vivo sur rongeurs à partir des extraits éthanoliques des feuilles et dans des essais cliniques sur humains à partir des feuilles fraiches. L’activité chimiopréventive des feuilles et de l’huile de graines a elle aussi été démontrée in vivo sur souris (Govind et Madhuri, 2010). Activité anti diabétique Démontrée in vitro et in vivo sur rats diabétiques à partir des extraits de plante entière ainsi que lors d’un essai clinique sur patients humains diabétiques (Govind et Madhuri, 2010). Activité contraceptive Démontrée in vivo sur rats mâles à partir des extraits de benzène de feuilles fraiches (Govind et Madhuri, 2010). Activité anti oxydante Démontrée dans plusieurs études in vitro et in vivo grâce à la présence des flavonoïdes des feuilles (Govind et Madhuri, 2010). IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT IV.1 Élevage avicole Effet sur la croissance des animaux Dans une étude menée sur des poulets de chair, Singh et al.,(2014) montre une augmentation proportionnelle des performances de croissance des animaux à l’ajout de poudre de feuilles séchées de basilic sacré dans la ration. D’autres études conforte ces résultats et montrent l’intêret de l’utilisation du Tulsic dans l’alimentation en ce qui concerne les performances de croissance des poulets en condition de stress thermique et ses propriétés anti oxydantes (Swathi et al., 2012 ; Gupta et Charan, 2007 ; Vasanthakumar et al., 2013). Activité anti bactérienne Une étude réalisée sur des poulets de chair montre que l’ajout de poudre de feuilles séchées dans la ration diminue la sévérité des lésions, la mortalité et permet une guérison plus rapide lors d’infection expérimentale à Escherichia coli (Kumari et al., 2014). Dans deux autres études, des résultats similaires ont été trouvés après infection expérimentale à Salmonella gallinarum (Mamta et al. ,2010 ; Mamta et Mishra, 2007). Enfin, l’ajout d’extrait de basilic sacré dans la ration diminue la sévérité des symptômes et des lésions dus à l’infection expérimentale des poulets par Pasteurella multocida, responsable du choléra aviaire (Tripathi et al., 2009). 268 Activité anti virale Un essai mené sur poulets de chair expérimentalement infecté par le virus de Gumboro indique que l’ajout de poudre de feuilles séchées dans la ration diminue les titres viraux et les lésions microscopiques et macroscopiques dues à la maladie et augmente la réponse immunitaire des poulets atteints Gupta et Charan, 2004). Dans une deuxième étude, l’ajout de feuilles dans la ration a un effet protecteur sur les animaux et limite la pathogénèse de l’infection au virus du syndrome hydropericardique (Monika et Gupta, 2006). Activité anti fongique L’incorporation de Tulsi dans la ration diminue les altérations biochimiques dues à l’infection expérimentale à l’alfatoxine B1 d’ Aspergillus parasiticus. Une inclusion à 0,25% de la ration totale semble montrer les meilleurs résultats (Sapcota et Upadhyaya, 2009). Activité immunostimulante Une étude menée sur poulets de chair indique que l’ajout de Tulsi à 0,25%de la ration totale est un supplément naturel pour améliorer la réponse immunitaire et abaisser le taux de cholestérol des animaux en condition de stress thermique (Swathi et al., 2013). L’activité immunostimulante des feuilles de Tulsi chez le poulet est confirmée par Batra et Gupta (2004) et par Tripathi et al., (2011) qui montrent une stimulation de l’immunité cellulaire et humorale et par Prasad et al. (2006) qui montrent une meilleure réponse immunitaire post vaccinale à la maladie de Newcastle. Activités diverses L’ajout d’huile de Tulsi dans la ration des coqs neutralise les effets de l’intoxication au plomb en normalisant les paramètres hémotologiques des animaux (Atul et al., 2009). IV.2 Élevage bovinés Activité anti bactérienne et immunostimulante Le traitement des mammites subcliniques par infusion intra mammaire d’extraits aqueux de feuilles de Tulsi est efficace contre les mammites à Staphyloccocus aureus, Streptococcus et Micrococcus (Reena, 2006 ; Reena, 2005). V BIBLIOGRAPHIE ATUL P, SINGH SP, RACHNA V, CHOUDHARY GK. (2009). Impact of lead on clinicohematological parameters after dietary oral administration and protective efficacy of tulsi (Ocimum sanctum) in cockerels. Indian J. Anim. Res. 43 (3), 173-177. BABY J, VRUNDHA MN. (2013). Ethanopharmacological and Phytochemical Aspects of Ocimum sanctum Linn- The Elixir of Life. British J. Pharm. Res., 3(2), 273-292. DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. GOVIND P, MADHURI S. (2010). Pharmacological activities of Ocimum sanctum (Tulsi): A Review. Int. J. Pharm. Sci. Rev. Res. (5) 1. 269 GUPTA G, CHARAN S. (2004). 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Elle est native du sous continent indien et s’étend jusqu’au Bhoutan et en Chine du Sud, ainsi qu’en Indochine, en Malaisie, Philippines, Indonésie et Sri lanka. On la retrouve en marge des forêts à feuilles persistantes ou déciduales humides jusqu’à 800 mètres d’altitude (Saboo et al., 2014). C’est une espèce non menacée mais qui est classée vulnérable dans certains états en Inde dû à l’utilisation massive par les hommes pour ses propriétés médicinales (Neelu et al., 2013). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 4 Les racines sont considérées comme astringentes, expectorantes, digestives, carminatives, fébrifuge, diurétiques, anti inflammatoire, anti microbienne et toniques. Elle sont utilisées lors de diarrhée, flatulences, coliques et dysenterie. L’écorce de la tige est appliquée localement pour traiter la gale ou les arthrites. La décoction de feuilles est utilisée dans le traitement des douleurs d’estomac, des ulcères, lors de rhumatismes ou de splénomégalie. Les fruits matures sont donnés lors de toux, de bronchite, d’hémorroïdes, jaunisse, dyspepsie, variole, colique, désordres cardiaques, gastropathies et choléra. Les graines sont considérées comme purgatives et utilisées oralement pour traiter les les infections de la gorge et l’hypertension. La décoction de racine est utilisée pour lutter contre l’arthrite et les feuilles sont prescrites lors de morsures de serpent, de maux de tête ou d’ulcères. Utilisée localement, la pate réalisée à partir de la peau des racines sert pour guérir les blessures (Saboo et al., 2014; Deka et al., 2013). En médecine traditionnelle kmhère, les racines et l’écorce sont utiliées pour combattre la diarrhée et la dysenterie (Dy Phon, 2000) et en cas d’inflammation de ganglions maxillaires (Provendier, 1998). Dans notre étude, les tiges broyées sont utilisées en prévention du choléra aviaire. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 8 Les propriétés pharmacologiques d’Oroxylum indicum sont regroupées dans trois revues scientifiques récentes (Saboo et al., 2014 ; Deka et al., 2013 ; Ahad et al., 2012) Activité immunomodulatrice Activité immunostimulante démontrée in vivo sur rats à partir des extraits alcooliques d’écorce de racine concernant l’immunité cellulaire et humorale. Activité anti inflammatoire et analgésique Activité anti inflammatoire démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux des feuilles et à partir des extraits aqueux et alcooliques de l’écorce de racine et in vivo sur souris à partir de l’extrait aqueux d’écorce de tige. 272 Activité analgésique démontrée in vivo sur rats à partir des extraits de butanol de l’écorce de la racine. Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques d’écorce de tige contre un large spectre de bactéries gram positif et gram négatif dont Bacillus cereus, Bacillus megaterium, Bacillus subtilis, Staphylococcus aureus, Sarcina lutea, E. coli, Pseudomonas aeruginosa, Salmonella parathyphii, Salmonella typhi, Shigella boydii, Shigella dysenteriae et Vibrio mimicus. Démontrée in vitro aussi à partir des extraits de racines contre un large spectre de bactéries. Activité anti parasitaire Activité anthelminthique démontrée in vitro à partir de l’écorce et des racines contre les strongles équins. Activité anti fongique Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques d’écorce de tige contre Saccaromyces cerevaceae, Candida albicans et Aspergillus niger. Démontrée in vitro à partir des extraits de dichlorométhane contre les dermatophytes. Activité hépatoprotectrice Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits éthanoliques de feuilles, des extraits aqueux de l’écorce de racine et des extraits d’écorce de tige Activité néphroprotectrice Démontrée in vivo sur rats à partir d’extrait éthanolique de racine Activité gastroprotectrice Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits alcooliques de l’écorce de racine et in vitro à partir de certains flavonoïdes isolés de l’écorce de la tige. Activité anti diabétique Démontrée in vivo sur rats diabétiques à partir de l’écorce de la tige et des extraits méthanoliques des feuilles. Activité anti arthritique Démontrée in vivo à partir de l’écorce des racines. Activité anti tumorale Démontrée in vivo et in vitro à partir des extraits éthanoliques de fruit, des extraits aqueux de tige et des extraits méthanoliques d’écorce. Activités diverses Activité anti oxydante démontrée in vitro à partir de nombreux extraits de différentes parties de la plante: Tige, écorce, feuille, racine, fruit et graine. Activité anti hyperlipidémique démontré in vivo à partir des extraits d’écorce de racine. III. ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT Une étude menée sur des poulets de chair conclut que l’ajout de poudre de poudre d’écorce de racine ou d’écorce de tige stimule la réponse immunitaire post vaccinale des animaux après une vaccintation contre la maladie de Newcastle et de Gumboro (Kumari et al., 2011). IV. BIBLIOGRAPHIE AHAD A, GANAI AA, SAREER O, NAJM MZ, KAUSAR MA, MUJEEB M et al. (2012). Therapeutic potential of oroxylum indicum: a review. J. Pharm. Res. Opinion. 2 (10), 163-172. 273 DEKA DC, KUMAR V, PRASAD C, KUMAR K, GOGOI BJ, SINGH L et al. (2013). Oroxylum indicum –a medicinal plant of North East India: An overview of its nutritional, remedial, and prophylactic properties. J. App. Pharm. 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Elle est originaire de l’Amérique du Sud et des Caraïbes mais est de nos jours répandue sous les tropiques et encore plus largement en Asie du Sud Est. C’est une espèce invasive des rizières que l’on retrouve en saison humide dans les champs, les pâtures et les terrains en friche. Elle n’est pas menacée (Patil et al., 2013). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 5 La plante est utilisée lors de problèmes digestifs comme la dyspepsie ou la diarrhée mais aussi comme astringent ou expectorant lors de spasmes ou de désordres nerveux. Elle sert comme anti anxiété ou pour lutter contre les insomnies dans de nombreux pays. En médecine ayurvédique, le fruit non pelé est considéré comme émétique et une décoction de la plante séchée comme diurétique. Les feuilles et les fruits sont utilisées dans le traitement de l’asthme. L’hystérie est traitée à l’aide des feuilles ou d’une décoction des racines et une pâte à base des feuilles est appliquée sur la tête des personnes souffrantes de maux de tête. Au Brésil, la plante entière est aussi utilisée comme cataplasme lors de problèmes cutanés (Patil et al., 2013). En médecine traditionnelle khmère, la feuille fraîche est utilisée contre les démangeaisons (Leti et al., 2013 ; Dy Phon, 2000). La plante entière est utilisée comme tonique cardiaque et comme somnifère (Provendier, 1998). En médecine ethnovétérinaire en Côte d’Ivoire, la plante entière est placée en macération aqueuse dans l’eau de boisson des poulets en prévention des maladies infectieuses (Koné et Atindehou, 2008). Au Laos, la plante est utilisée comme anti anxiété sur les animaux (Katerere et Luseba, 2010). Au Nigéria, des préparations à base des fruits, feuilles, tiges et graines sont données aux poulets par voie orale ou locale pour traiter la maladie de Newcastle (cabidatasheet). Dans notre étude, les feuilles sont placées dans le nid des poules comme insecticide et pour protéger les volailles des maladies infectieuses. La plante entre aussi dans un remède contre la fièvre aphteuse chez les bovinés. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 7 Activité analgésique Démontrée in vivo sur souris à partir des extraits éthanoliques de la plante (Asadujjaman et al., 2014) Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques et d’acétone de la plante contre Pseudomonas putida, Vibrio cholerea, Shigella flexneri et Streptococcus pyogenes (Patil et al., 2013). Activité anti diarrhéique 275 Démontrée in vivo sur souris à partir des extraits éthanoliques de la plante (Asadujjaman et al., 2014) Activité hépatoprotectrice et anti oxydante Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits éthanoliques des feuilles (Patil et al., 2013). V. BIBLIOGRAPHIE ASADUJJAMAN M, MISHUK AU, HOSSAIN MA, KARMAKAR UK. (2014). Medicinal potential of Passiflora foetida L. plant extracts: biological and pharmacological activities. J. Integ. Med., 12 (2), 121-126. CABIdatasheet. Passiflora foetida. [en ligne]. 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Contribution à l’étude ethnobotanique des plantes médicinales du Cambodge, 60p. 276 Phyllanthus acidus (L.) skeels GROUPE C DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe : 1 Phyllanthus acidus, ou plus communément appelé Girembellier, est une espèce de la famille des Euphorbiaceae et du genre Phyllanthus. Son origine est encore incertaine mais il est aujourd’hui répandu dans toute les zones tropicales et sub tropicales d’Asie, des Caraïbes, d’Amérique centrale et du Sud. On le retrouve dans les plaines humides de basse altitude mais est aussi cultivé comme plante ornementale ainsi qu’à des fins alimentaires et médicinales. C’est une espèce non menacée (worldagroforestry). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 4 Le latex est considéré comme émétique et purgatif. En Indonésie et en Inde, les feuilles s’utilisent en cataplasme contre le lumbago et la sciatique (Dy Phon, 2000) et les écorces sont chauffées avec de l’huile de coco puis placées sur les éruptions cutanées des pieds et des mains. A Java, une infusion des racines est prise pour calmer les crises d’asthmes et à Bornéo, les racines sont utilisées dans le traitement du psoriasis. Aux Philippines, la décoction de feuilles est appliquée lors d’urticaire et celle de racines utilisées pour traiter les catarhhes. En Birmanie, le fruit est réputé laxatif et en médecine ayurvédique, les fruits sont reconnus comme toniques du foie et purificateurs du sang et son aussi utilisés comme remèdes contre la bronchite, les calculs urinaires, les diarrhées et hémorroïdes (wordagroforestry). En médecine traditionnelle khmère, la feuille est utilisée comme hémostatique buccal. Le fruit âgé mâché lentement est utilisé en cas de maux de gorge, toux et troubles de la voix et le latex est réputé émétique (Leti et al., 2013 ; Provendier, 1998). L’écorce est utilisé pour soigner les abcès, les herpes, démangeaisons et les caries et pour les infections des yeux. La racine est toxique donc peut seulement être utilisée contre les problèmes dermatologiques en la faisant bouillir en petite quantité dans l’eau. Les feuilles sont utilisées contre la fièvre et le mal des gencives (Heang et al., 2013). En médecine ethnovétérinaire au Pakistan, les feuilles et racines sont utilisées en tant qu’antidote contre les morsures de vipères (Khan et Hanif, 2006). Dans notre étude, l’écorce est utilisée dans le traitement de la fièvre aphteuse chez les cochons. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 7 Activité anti inflammatoire et analgésique Démontrée in vivo à partir des extraits méthanoliques de feuilles (Raja et al., 2012). Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir des extraits de feuilles contre E.coli et Staphyloccocus aureus (Melendez et Capriles, 2005). Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de l’écorce de la tige contre Staphyloccocus aureus, Klebsiella pneumoniae et Escherichia coli ( Paul et Devi, 2012). Démontrée in vitro à partir des extraits de pétrole des fruits contre une dizaine de bactéries gram positif et négatif dont Salmonella typhi, Staphylococcus aureus, Bacillus cereux, E.coli et Bacillus megaterium (Habib et al., 2011). 277 Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques d’écorce contre E.coli, Staphylococcus typhi et Vibrio cholerae ( Biswas et al., 2011). Activité anti fongique Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de l’écorce de la tige contre Candida albicans, Tricophyton mentagrophytes et Tricophyton beigelli (Paul et Devi, 2012). Activité anti virale Démontrée in vitro à partir de composés isolés de la plante contre le virus de l’hépatite B (Lv et al., 2014). Activité hypotensive Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits de butanol des feuilles (Leeya et al., 2010). Activité anti obésité Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux de feuilles (Chongsa et al., 2014) Activité anti diabétique Démontrée in vivo sur rats diabétiques à partir des extraits de fruits (Daisy et al., 2004). Activité anti oxydante Démontrée in vitro à partir du jus de fruit du Girembellier (Sulaiman, 2014) et des extraits éthnanoliques de la racine (Wahed et al., 2014). Activités diverses Activité anti paludisme démontrée in vitro à partir des extraits de feuilles contre Plasmodium falciparum (Bagavan et al., 2010). Effet bénéfique de la plante dans le traitement de la mucoviscidose démontrée in vitro et ex vivo sur des trachées de rats à partir de composés isolés de la plante (Sousa et al., 2006) IV BIBLIOGRAPHIE BAGAVAN A, RAHUMAN AA, KAMARAJ C, KAUSHIK NK, MOHANAKRISHNAN D, SAHAL D. (2010). Antiplasmodial activity of botanical extracts against Plasmodium falciparum. Parasitol. Res. 108 (5), 1099-109. 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Elle est native d’Indonésie, Brésil, Malaisie et Sri Lanka mais est de nos jours cultivée dans de nombreux pays tropicaux pour ses baies qui donnent une épice très communément utilisée: le poivre. C’est une plante non menacée (Singh et al., 2014) USAGES TRADITIONNELS Groupe : 5 Les baies sont communément utilisées lors de désordres intestinaux (Mehmood et Gilani, 2010). La plante est utilisée en Asie comme stimulant et dans le traitement des coliques, rhumatismes, maux de tête, diarrhée, dysenterie, choléra, douleurs lors de menstruations, flatulence et comme diurétique. En médecine ayurvédique, le poivre est utilisé dans le traitement des arthrites, de l’asthme, de la fièvre, toux, catarrhe, dysenterie, dyspepsie, flatulence, hémorroïdes et problèmes cutanés. En médecine chinoise, il sert comme vomitif, dans le traitement de la diarrhée et des problèmes gastriques. Associé avec des pousses de bamboo et à haute dose, le poivre serait abortif. Les feuilles sont utilisées dans le traitement des calculs urinaires et en cataplasme pour le traitement des maux de tête (mdidea). En médecine traditionnelle khmère, le poivre est utilisé en usage interne contre diverses maladies comme la fièvre et les dysenteries (Dy Phon, 2000). En médecine ethnovétérinaire en Inde, les baies sont couramment utilisées dans le traitement de la salivation intensive (Usha et al., 2014), des toux (Mallik et al., 2012), des infections oculaires, des indigestions, de la constipation, des blessures et des problèmes d’insectes chez le bétail (Dhanam et Elayaraj, 2014). Il entre aussi dans la préparation d'un remède contre la fièvre aphteuse (Galav et al., 2013). Dans notre étude, le poivre est utilisé en élevage avicole en prévention des maladies infectieuses diverses des volailles comme la variole, le coryza et la maladie de Newcastle. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 8 Activité anti pyrétique, analgésique et anti inflammatoire Activité analgésique démontrée in vivo sur souris à partir des extraits éthanoliques des racines séchées (Hu et al., 1996). Activité anti inflammatoire démontrée in vivo sur rats dans un contexte de neuro inflammation à partir des extraits méthanoliques de poivre (Ahmed et al., 2013). Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir de la pipérine contre un large spectre de bactéries gram positif et gram négatif. Les bactéries gram postif semblent plus sensibles (Singh et al., 2014) Démontrée in vitro à partir des extraits alcooliques et aqueux des feuilles contre des bactéries gram positif ( Staphyloccocus aureus et Streptococcus pneumoniae) et gram négatif (klebsilla pneumonia, Proteus vulgaris, Escherichia coli, Vibrio cholera et Salmonella paratyphi). Les extraits aqueux semblent être plus efficaces (Abd et al., 2014). 280 Démontrée in vitro à partir des extraits d’acétone de poivre contre Mycobacterium tuberculosis ( Birdi et al., 2012) Activité anti parasitaire Activité acaricide démontrée in vitro à partir des extraits hydro alcooliques de la plante contre Boophilus microplus (Alvarez et al., 2008) Activité anti fongique Démontrée in vitro à partir des extraits alcooliques et aqueux des feuilles contre Candida albicans (Abd et al., 2014). Effets lors de désordres gastro intestinaux Activité spasmodique démontrée ex vivo sur des intestins de cobaye et in vivo sur des souris à faible dose à partir de poivre séché et activité anti spasmodique démontrée ex vivo sur des intestins de lapins et in vivo sur des souris à haute dose partir de poivre séché (Mehmood et Gilani, 2010). Effet sur le système nerveux central Effet sédatif démontré in vivo sur souris à partir des extraits éthanoliques des racines séchées (Hu et al., 1996). Activité anti depresseur démontrée in vivo sur souris à partir des extraits de poivre (Rao et al., 2012). Activité anti hypertensive Démontrée in vivo sur rats à partir de la pipérine isolée du poivre (Taqyi et al.,2008) Activité anti venin Démontrée in vitro contre le venin de la vipère Cerastes cerastes et du scorpion Leirus quinquesteiartus (Sallal et Alkofabi, 1996) Activité anti convulsivant Démontrée in vivo sur souris à partir des extraits éthanoliques des racines séchées (Hu et al., 1996). Activité anti tumorale Démontrée in vitro à partir de composés extraits du poivre (Sriwiriyajan et al., 2014) Activité antiasthmatique Démontrée in vivo sur souris à partir de la pipérine isolée (Singh et al., 2014). Activité anti oxydante Démontrée in vitro à partir de l’huile essentielle extraite du poivre (Hossein et al., 2014) VII. ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT IV.1 Élevage avicole Effet sur la croissance des animaux Une étude menée sur des poulets de chair indique que l’ajout de poivre dans la ration augmente la prise alimentaire et le gain de poids des animaux (Valiollahi et al., 2014) Effet immunostimulant Une étude menée sur poulets de chair démontre que l’ajout de poivre dans la ration des animaux améliore la réponse immunitaire des animaux après vaccination contre la maladie de Newcastle (Valiollahi et al., 2014). Activité anti fongique Dans une étude menée sur poulets de chair, Cardoso et al. (2011) concluent que l’ajout de piperine isolée du poivre dans la ration réduit les effets de l’intoxication à l’alfatoxine causée 281 par Aspergillus parasiticus. Dans deux autres études similaires, les auteurs décrivent une activité partielle et dose dépendante (Sapcota et al., 2006 ; Sapcota et al., 2006) IV.2 Élevage porcin Activité anti parasitaire Dans une étude menée sur des cochons, Mägie et al. (2006) démontrent que l’huile essentielle de poivre est modérément efficace dans le traitement de la gale porcine a Sarcoptes scabei var.suis. V BIBLIOGRAPHIE ABD AJ, ABOUD NS, HASSAN HJ. (2014). Studying of antibacterial effect for watery and alcoholic extracts of Piper nigrum L for some pathogens in vitro and in vivo. World. J. Pharm. Pharmaceut. Sci., 3 (4), 316-330. AHMED HH, SALEM AM, SABRY GM, HUSEIN AA, KOTOB SE. (2013). Possible therapeutic uses of Salvia triloba and Piper nigrum in Alzheimer's disease-induced rats. J. Med. Food., 16 (5), 437-446. ALVAREZ V, LOAIZA J, BONILLA R, BARRIOS M. (2008). In vitro control of ticks (Boophilus microplus; Acari: Ixodidae) using plant extracts. Rev. Biol. Trop. 56 (1), 291-302. 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GROUPE B DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe : 1 Shorea obtusa wall. est une espèce de la famille des Dipterocarpaceae et du genre Shorea.mais son nom botanique n’est pas reconnu pour le moment et l’appartenance de l’espèce au genre Shorea est encore discutée. Elle a une aire de distribution assez limitée: Cambodge, Laos, Birmanie, Thailande et Vietnam. Cet arbre décidual pousse dans les forêts ouvertes entre 150 et 1300 mètres d’altitude et son bois est très prisé comme matériau de construction. C’est une espèce non menacée (tropical.theferns). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 5 Au Cambodge et en Thailande, la résine obtenue du tronc est considérée comme anti bactérienne. Elle est utilisée dans le traitement des blessures et des ulcères ainsi que pour soigner les dysenteries. L’écorce est utilisée dans le traitement du paludisme (tropical.theferns). En médecine traditionnelle khmère, l’écorce entre dans la préparation d’un remède contre le paludisme (Dy Phon,2000). En médecine vétérinaire traditionnelle, la résine solide fournie par le tronc est employée pour stériliser les truies (Martin, 1971). Dans notre étude, l’écorce est utilisée pour soulager les bovinés lors de lésions dues à la fièvre aphteuse et entre dans la préparation d’un traitement anti diarrhéique des bovinés. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 6 Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de racine contre Mycobacterium smegmatis (Chea et al., 2007) IV BIBLIOGRAPHIE CHEA A, JONVILLE MC, BUN SS, LAGET M, ELIAS R, DUMENIL G et al. (2007). In vitro antimicrobial activity of plants used in Cambodian traditional medicine. American J. Chinese Med., 35 (5), 867-873. DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. MARTIN M. (1971). Introduction à l’ethnobotanique du Cambodge. Paris, Editions du centre national de la recherche scientifique, 257p. UsefulTropicalPlants. Shorea obtusa.[en ligne]. (Mise à jour le 28/11/15) [http://tropical.theferns.info/viewtropical.php?id=Shorea+obtusa](Consulté le 29/10/2015) 284 Psidium guajava L GROUPE C DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe : 1 Psidium gujava, ou plus communément appelé goyavier, est une espèce de la famille des Myrtaceae et du genre Psidium. Elle est native d’Amérique du Sud tropicale et pousse et est désormais cultivé dans de nombreux pays tropicaux et sub tropicaux. C’est un arbuste résistant que l’on retrouve dans des espaces dégagés. Son statut de conservation n’est pas menacé. (Payal et al., 2010). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 5 Le goyavier est utilisé dans de nombreux système de médecine traditionnels, et il est le plus souvent reconnu comme antispasmodique et anti microbien, et utilisé dans le traitement de la diarrhée et de la dysenterie. Il sert aussi comme hypoglycémiant. Les feuilles sont utilisées dans le traitement des désordres gastro intestinaux comme les vomissements, la diarrhée, la dysenterie, les gastro entérites, les flatulences, les distentions abdominales et les les douleurs gastriques. Les feuilles servent aussi lors de perturbation neurologique tels que convulsions, insomnie et épilepsie. Le thé de goyave est recommandé lors de bronchite, d’asthme, de toux et d’infection pulmonaire. Au Nigéria, les tiges sont mâchées en tant que désinfectant buccal. Les fleurs sont utilisées en tant que cataplasmes lors de conjonctivite et les feuilles en décoction lors de problèmes vaginaux et utérins (Payal et al., 2010). Les racines sont utilisées au Sénégal et aux Fidji dans le traitement de la diarrhée, de l’indigestion, des maux de dents, constipation, dysenterie et rhumes. Aux Philippines, la décoction de racine sert pour traiter les ulcères, les blessures et la diarrhée. Le fruit pelé est considéré comme laxatif alors que le fruit non pelé est astringeant et anti diarrhéique (Rishika et Sharma, 2013) En médecine traditionnelle khmère, les feuilles, astringeantes, sont utilisées pour lutter contre la diarrhée. Les écorces, en décoction, ainsi que les fruits, servent également dans le même but (Dy Phon, 2000). Le fruit âgé est réputé hypoglycémiant (Leti et al., 2013). Les bourgeons végétatifs et l’écorce entrent dans des préparations médicamenteuses pour les soins de la diarrhée et des mères en post partum (Martin, 1971). En médecine ethnovétérinaire indienne, une décoction de feuilles est utilisée pour lutter contre la diarrhée des bovins (Mallik et al., 2012). Au Brésil et au Kenya, les feuilles sont utilisées lors des diarrhées (Njoroge, 2006) et l’écorce pour soigner les blessures des animaux (Monteiro et al., 2011). Au Canada les feuilles sont utilisées dans le traitement des diarrhées des chevaux (Lans et al., 2006). Dans notre étude, l’écorce est utilisée dans le traitement de la diarrhée des bovinés. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 8 Les propriétés pharmacologiques du goyavier sont regroupées dans deux revues scientifiques récentes (Rishika et Sharma, 2013 ; Payal et al., 2010) 285 Activité analgésique, antipyrétique et anti inflammatoire Démontrée analgésique et anti inflammatoire in vivo sur souris à partir des extraits de feuilles. Activité antipyrétique démontrée in vivo à partir des extraits méthanoliques des feuilles. Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir de composés isolés des feuilles contre Salmonella enteritidis, Bacillus cereus, Bacillus stearothermophilus, Brochothrix thermosphacta, Escherichia coli, Listeria monocytogenes, Pseudomonas fluorescens, Staphylococcus aureus,Vibrio cholera, Clostridium perfringens et Mycobacterium phlei. Démontrée in vitro à partir de composés isolés de la plante contre Streptococcus mutans. Activité anti bactérienne contre des bactéries pathogènes du porc démontrée in vitro à partir des extraits alcooliques et aqueux des feuilles contre Streptococcus suis, Pasteurella multocida, Escherichia coli et Salmonella typhimurium (Puntawong et al., 2012). Activité anti virale Démontrée in ovo à partir des extraits de feuilles contre le virus de Newcastle (Chollom et al., 2012). Activité anti parasitaire Activité anthelmintique démontrée in vitro à partir des extraits aqueux et méthanoliques de la plante contre Haemonchus contortus, des nématodes parasites du mouton (Molla et Bandyopadhyay, 2014). Activité modérée démontrée in vitro contre les larves de la tique Rhipicephalus microplus, le nématode Paramphistomum cervi et les larves des diptères Anopheles subpictus Grassi et Culex tritaeniorhynchus à partir des extraits de feuilles, fleurs et graines (Zahir et al., 2009). Activité anti fongique Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux et méthanoliques de la plante contre Arthrinium sacchari et Chaetomium funicola. Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de la racine contre Candida albicans (effet fongistatique uniquement). Activité anti diarrhéique Démontrée in vivo sur rats et souris à partir des extraits aqueux de feuilles. Activité anti tussive Démontrée in vivo à partir des extraits aqueux de la plante. Activité sur système cardiovasculaire Activité cardioprotectrice démontrée ex vivo sur coeur de rats isolés à partir des extraits aqueux de feuille. Activité hypotensive démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux des feuilles. Activité anti diabétique Démontrée in vivo sur rats diabétiques à partir des extraits éthanoliques de l’écorce de tige. Les extraits aqueux ont montrés une activité hypoglycémique sur rats normaux. Activité hépatoprotectrice Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux de feuille. Activité anti tumorale Démontrée in vitro et in vivo sur souris à partir des extraits aqueux des feuilles contre le cancer de la prostate. Activité anti oxydante Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux et alcooliques de la plante. Activités diverses 286 Les extraits de feuilles possèdent des effets bénéfiques sur la production et la qualité des spermatozoïdes de rats. Activité anti paludique démontrée in vitro à partir des extraits d’écorce de tige. IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT IV.1 Élevage avicole Effet sur la croissance des animaux Une étude menée sur des poulets de chair conclut que les feuilles de goyavier sont une bonne source de nutriments pour les poulets. En effet, elles diminuent et la quantité de gras et le taux de mortalité des animaux ainsi que la sensibilité antimicrobienne (extraits actifs contre Escherichia coli principalement puis Streptococcus sp et Staphyloccocus sp) sans affecter la prise alimentaire et le poids final des animaux (Zaminur et al., 2013). Activité anti parasitaire Lors d’un essai clinique sur poulets de chair, Rattanaphol et Rattanaphol (2009) ont montré que des extraits crus de feuilles de goyavier à hauteur de 0,04% et 0,06% sont efficaces dans la prévention de la coccidiose aviaire (diminution du nombre d’oocystes dans les fécès et diminution des lésions dues à l’infestation par Eimeria tenella). IV.2 Élevage porcin Effet sur la croissance des animaux Une étude menée sur des porcs à l’engraissement indique que l’ajout de marc de goyavier jusqu’à 30% de la ration totale n’a pas d’effets déletères sur la croissance ni sur la carcasse des animaux (Rao et al., 2004). V BIBLIOGRAPHIE BIKRAM KM, TRIBHUBAN P, RABINDRA N. (2012). Ethnoveterinary practices of aborigine tribes in Odisha. Asian Pac. J. Trop. Biom. S1520-S1525. CHOLLOM SC, AGADA GOA, BOT DY, OKOLO MO, DANTONG DD, CHOJI TP et al. (2012). Phytochemical analysis and antiviral potential of aqueous leaf extract of Psidium guajava against Newcastle Disease Virus in ovo. J. Appl. Pharmac. Sci.,2 (10), 45-49. DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. LANS C, TURNER N, BRAUER G, LOURENCO G, GEORGES K. (2006). Ethnoveterinary medicines used for horses in Trinidad and in British Columbia, Canada. J. Ethnobiol. Ethnomed., 2, 31. LETI M, HUL S, FOUCHÉ J-G et al., (2013). Flore photographique du Cambodge. Toulouse, Ed. Privat, 590p. MARTIN M. (1971). Introduction à l’ethnobotanique du Cambodge. Paris, Editions du centre national de la recherche scientifique, 257p. 287 MITTAL P, GUPTA V, KAUR G, GARG AK, SINGH A. (2010). 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Effect of guava (Psidium guajava) leaf meal on production performances and antimicrobial sensitivity in commercial broiler. J. Nat. Prod., 6 , 177-187. 288 Sindora siamensis Miq. GROUPE A DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe : 1 Sindora siamensis Miq. est une espèce de la famille des Fabaceae et du genre Sindora. Son aire de répartition est assez restreinte, on la retrouve dans les pays au Cambodge, Laos, Malaisie, Thailande et Vietnam. Cet arbre à feuillage persistant pousse dans les forêts ouvertes de basse altitude. Son état de conservation n’est pas préoccupant (tropical). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 3 En médecine traditionnelle khmère, l’écorce est utilisée dans le traitement de la diarrhée et de la dysenterie. Le bois est anthelmintique, utilisé dans le traitement des affections de la peau et pour lutter contre les hémorroïdes. Les graines servent à guérir les abcès et les affections de la peau (Heang et al., 2006). Dans notre étude, l’écorce est utilisée pour soulager les bovinés des lésions podales causées par la fièvre aphteuse. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 6 Rien IV BIBLIOGRAPHIE HEANG P et al. (2006). Cambodia medicinal plants. Phnom Penh, National center of traditional medecine, 300 p. Useful Tropical Plants. Sindora siamensis. [en ligne]. (Mise à jour le 28/11/15). [http://tropical.theferns.info/viewtropical.php?id=Sindora+siamensis](Consulté le 30/10/2015) 289 Syzygium cumini (L.) skeels GROUPE C DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe : 1 Syzygium cumini, ou plus communément appelé jamelonier, est une espèce de la famille des Myrtaceae et du genre Syzygium. C’est un arbre originaire du Bangladesh, Inde, Népal, Pakistan et Indonésie et se retrouve de nos jours dans tout le sous continent asiatique, l’Afrique de l’Est, l’Amérique du Sud, Madagascar et a été naturalisé aux Etats Unis. Il est parfois aussi cultivé comme plante d’ornement, pour son fruit et son bois. Son état de conservation n’est pas préoccupant (Shrikant et al., 2012). USAGES TRADITIONNELS Groupe : Toutes les parties de la plante sont utilisées en médecine ayurvédique (fruits, feuilles, graines et écorce) notamment dans le traitement du diabète, des cloques, des tumeurs, coliques, diarrhée, douleurs abdominales, dysenterie, hémorroïdes et acné. L’écorce est utilisée comme astringeant lors de dysenterie. La graine est considérée comme antidiabétique. Les fruits sont utilisés dans le traitement de la toux, du diabète, de la dysenterie, des phénomènes inflammatoires et de la teigne et sont considérés astringents, carminatifs et diurétiques. Le jus de fruits ou une décoction de fruits sont administrés lors de splénomégalie, de diarrhée chronique et de rétention urinaire. Le jus dilué dans de l’eau sert quand à lui lors de maux de gorge ou comme lotion pour lutter contre la teigne. Les feuilles sont utilisées en cataplasmes lors de problèmes cutanés (Shrikant et al., 2012) En médecine traditionnelle khmère, l’écorce et les feuilles sont utilisées comme relaxants musculaires. La graine est anti diabétique, anti diarrhéique, hypoglycémiante et hypolypidémiante (Leti et al., 2013). La décoction des feuilles, d’écorces et de bois est considérée comme antidiabétique (Dy Phon, 2000). En médecine éthnovétérinaire indienne, le jus d’écorce est donné aux cochons et aux buffles pour lutter contre la diarrhée (Panda et Khal, 2014). Mélangée au jus de noix de coco, l’écorce est utilisée dans le traitement des entérites des bovins (Katerere et Luseba, 2010). Dans notre étude, l’écorce entre dans la préparation d’un remède contre la diarrhée chez les bovinés. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 7 Les propriétés pharmacologiques démontrées du Jamelonier sont regroupées dans deux revues scientifiques récentes (Muniappan et Pandurangan, 2012 ; Shrikant et al.,2012) Activité anti inflammatoire et anti pyrétique Démontrée in vitro et in vivo à partir des extraits de graines et d’écorce Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir des extraits hydroalcooliques des feuilles contre des bactéries responsables de mammite chez la vache, notamment contre Streptococcus uberis, S.agalactiae et S.dysgalactiae (Mota et al., 2013). Activité anti virale 290 Démontrée in vitro à partir des extraits éthanoliques des feuilles contre le virus de la maladie de Gumboro (Wagas et al.,2014) Démontrée à partir des extraits de graines contre le virus de l’immunodéfiance humaine (VIH). Activité anti diabétique Démontrée in vitro, in vivo sur rats diabétiques à partir des extraits de graines, de fruits, d’écorce de tige et de feuilles et lors d’essais cliniques sur patients humains diabétiques à partir des graines. Démontrée in vivo sur lapins diabétiques et sévèrement diabétiques à partir des extraits aqueux de pulpe de fruit. Activité anti diarrhéique Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux de la graine (Shamkuwar et al., 2012) Activité anti ulcère Démontrée in vivo sur rats à partir des tanins de l’écorce (Ramirez et al., 2003) Activité anti oxydante Démontrée in vitro à partir des extraits de fruits. Activité anti tumorale Démontrée in vitro et in vivo à partir des extraits de la plante. Activité anti paludique Démontrée in vitro à partir de la peau des fruits. IV. ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT Dans une étude menée sur les poulets de chair, Ndyomugyenyi et al. (2008) concluent que les graines de jamelonier ne peuvent être introduites dans l’alimentation des poulets sans induire d’effets délétères sur la croissance, même après avoir été bouillies. V. BIBLIOGRAPHIE DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. KATERERE DR, LUSEBA D (2010).Ethnoveterinary Botanical Medicine: Herbal Medicines for Animal Health. Édition illustrée Éditeur CRC Press,450 p. LETI M, HUL S, FOUCHÉ J-G et al., (2013). Flore photographique du Cambodge. Toulouse, Ed. Privat, 590p. MOTA FV, SHCUCH LFD, GONCALVES CL, FACCIN A, SCHIAVON DBA, BOHM BC et al. (2013). Antibacterial activity of extracts of Syzygium cumini (L.) Skeels (jambolão), against microorganisms associated with bovine mastitis. Rev. Cubana Plantas Med. 18 (3), 495-501. MUNIAPPAN A, PANDURANGAN SB. (2012). Syzygium cumini (L.): A review of its phytochemical constituents and traditional uses. Asian Pac. J. Trop. Biomed. 2 (3), 240-246. 291 NDYOMUGYENYI EK, KYARISIIMA CC, BAREEBA FB, OKOT MW. (2008). Evaluation of the nutritional value of boiled Java plum beans in broiler chick diets. Livest. Res. Rural Dev., 20 (12), 212. PANDA SS, DHAL NK. (2014). Plants used in ethno-veterinary medicine by native people of Nawarangpur District, Odisha, India. World J. Pharm. Pharma. Sci., 3, 7, 787-798. RAMIREZ RO, ROA CC Jr. (2003). The gastroprotective effect of tannins extracted from duhat (Syzygium cumini Skeels) bark on HCl/ethanol induced gastric mucosal injury in SpragueDawley rats. Clin. Hemorheol. Microcirc., 29 (3-4), 253-61. SHAMKUWAR PB, PAWAR DP, CHAUHAN SS. (2012). Antidiarrhoeal activity of seeds of Syzygium cumini L. J. Pharm. Res., 5 (12), 5537-5539. SHRIKANT BS, NAYAN SJT, MEGHATAI MP, PARAG MH. (2012). Jamun (Syzygium cumini (L.)): A review of its food and Medicinal Uses. Food Nutr. Sci.,3, 1100-1117. WAGAS A, SOHAIL E, KHALEEQ A, MUHAMMAD A. (2014). Exploration of the in vitro cytotoxic and antiviral activities of different medicinal plants against infectious bursal disease (IBD) virus. Central Eur. J. Biol., 9 (5), 531-542. 292 Tamarindus indica L. GROUPE C DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe : 1 Tamarindus indica, ou plus communément appelé tamarinier, est une espèce de la famille des Fabaceae et la seule espèce du genre Tamarindus. Elle est originaire d’Afrique de l’Est mais a été importé il y a très longtemps en Asie du Sud et est aujourd’hui retrouvée dans toutes les régions tropicales. Cet arbre à l’habitat très varié pousse jusqu’à 500 mètres d’altitude et est aussi cultivé pour ses fruits, les tamarins. Il n’est pas menacé (Deepak et al., 2014); USAGES TRADITIONNELS Groupe : 5 Toutes les parties de la plante sont utilisées en médecine traditionnelle. Les feuilles servent lors de phénomènes inflammatoires, de tumeur, de teigne, maladies du sang, variole, problèmes ophtalmologiques, otites et morsures de serpents. Les fleurs sont appétentes est utilisées lors de troubles urinaires ou de mauvaise odeur de transpiration. Le fruit non pelé est réputé astringent. Le fruit pelé est quand à lui laxatif, tonique du coeur et anthelmintique. L’écorce est utilisée dans le soin des ulcères et des douleurs du foie et la racine pour traiter les ankylostomiases. La plante entière enfin, est utilisée dans le traitement du diabète (Deepak et al., 2014); En médecine traditionnelle khmère, la pulpe du fruit est employée pour dépigmanter la peau et comme laxatif. La jeune feuille est utilisée comme anti inflammatoire ainsi que sur les plaies suppurées chroniques des pieds (Leti et al., 2013). La décoction des écorces serait efficace contre la diarrhée (Dy Phon, 2000 ; Provendier, 1998). En médecine ethnovétérinaire en Inde, la pulpe de fruit est donnée aux vaches lors de perte d’appétit ou de baisse de la production laitière (Mallik et al., 2012) et la partie aérienne de la plante est utilisée lors de troubles de la fertilité chez les bovins (Alawa et al., 2002). Les feuilles servent dans le traitement des douleurs et des membres enflés chez les bovins et buffles ( Kiruba et al., 2006). Dans notre étude, le fruit est utilisé dans le traitement de la fièvre aphteuse chez les bovinés et les cochons et l’écorce sert lors de diarrhée et de météorisation des bovinés. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 8 Toutes les propriétés pharmacologiques de Tamarindus indica sont regroupées dans une revue scientifique récente (Bibekananda et al., 2014). Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir des extraits hydroalcooliques et aqueux des feuilles, tiges et graines contre un large spectre de bactéries gram positif et négatif dont S.aureus, B.sutbtilis, E.coli et P.aeruginosa. Activité anti parasitaire Activité anthelmintique démontré in vitro contre Bursaphelenchus xylphilus. 293 Activité acaricide démontrée in vitro à partir des extraits aqueux de la plante contre Boophilus microplus (Chungsamarnyart et Jansawan, 2001). Activité analgésique et anti pyrétique Activité analgésique centrale et périphérique démontrée in vivo à partir des extraits aqueux des fruits. Activité anti pyrétique démontrée in vivo à partir de composés extraits de la pulpe de fruit. Activité émétique Démontrée in vivo à partir des extraits de butanol et méthanoliques de la plante. Activité anti diabétique Activité hypolipidémiante démontrée in vivo sur rats à partir des extraits de fruit et de pulpe de fruit. Activité anti diabétique démontrée in vitro et in vivo sur rats diabétiques à partir des extraits hydroalcooliques et aqueux des graines Activité hépatoprotectrice Démontrée in vitro à partir des extraits hydroalcooliques et aqueux des graines. Activité anti tumorale Démontrée in vitro à partir des extraits de plante entière Activité anti oxydante Démontrée in vitro et in vivo sur rats à partir des extraits de fruit et de pulpe de fruit, des extraits de plante entière et des extraits hydroalcooliques et aqueux de feuilles et de graines. IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT IV.1 Élevage avicole Effet sur la croissance des animaux Une étude menée sur des poulets de chair conclut qu’une solution aqueuse à 30g/L de pulpe de tamarin ajoutée dans l’eau de boisson des animaux améliore les performances de croissance sans avoir d’effet délétères sur les mesures de la carcasse à l’abattage (Saleh et al., 2012). Une deuxième étude concernant l’ajout d’extraits d’écorce de graine donne des résultats similaires (Aengwanich et al., 2009). Pour finir, l’ajout de 2% de tamarin séché augmente le cholestérol sanguin et les performances des poules pondeuses (Chowdhury et al., 2005) Activité anti stress Une étude menée sur poulets de chair en condition de stress thermique indique que l’ajout de polyphénols extraits de la graine du tamarinier dans la ration des animaux réduit l’activité de la gluthation peroxidase et la bilirubine excrétée dans les fecès et augmente le nombre de globules rouges totaux (Aengwanich et Suttajit, 2013). Une deuxième étude démontre que dans les mêmes conditions, cet ajout augmente les lymphocytes et les neutrophiles basophiles (Aengwanich et al., 2009). Ces deux études confirment le potentiel anti stress de la plante. Activité anti parasitaire L’extrait de tamarinier donné en bolus aux poulets de chair est actifs contre Taenia spp et Raillietina (diminution du nombre d’oeufs excretés) (Sukprasert et al., 2006). IV.2 Élevage bovin Effet sur la croissance des animaux 294 Une étude menée sur des vaches en lactation conclut que l’ajout de graine de tamarinier comme source de tanin dans l’alimentation a un effet bénéfique sur les performances laitières des animaux ( Bhatta et al. 2000). Activités diverses La pulpe de fruit séchée est efficace dans le traitement de la fluorose chez les bovins (Gupta et al., 2013). IV.3 Élevage porcin Effet sur la croissance des animaux Une étude menée sur des porcs en engraissement démontre que le remplacement du maïs par des graines de tamarin (substitution à moitié ou totale) n’a pas d’effet significatif sur la prise alimentaire ni la digestibilité de la ration (Mahto et al., 2010). Dans une deuxième étude sur des truies gestantes, Ravi et al., (2000) concluent que le remplacement du maïs par des graines de tamarin mouillées n’a pas d’effet délétère sur les performances de reproduction des animaux et permet de réduire les coûts de production. Des résultats similaires sont donnés pour les porcs en fin de croissance (Rao et al., 1989) V BIBLIOGRAPHIE AENGWANICH W, SUTTAJIT M. (2013). Effect of polyphenols extracted from tamarind (Tamarindus indica L.) seed coat on pathophysiological changes and red blood cell glutathione peroxidase activity in heat-stressed broilers. Int. J. Biomet., 57 (1), 137-143. AENGWANICH W, SUTTAJIT M, CHALEERIN P, THANGKLANG P, KAPAN S, SRIKHUN T. (2009). Antibiotic effect of polyphenolic compound extracted from tamarind (Tamarindus indica L.) seed coat on productive performance of broilers. Int. J. Appl. Res. Vet. Med., 7 (3), 112-115. AENGWANICH W, SUTTAJIT M, NARKKONG NA. (2009). 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[http://www.biotik.org/laos/species/t/terco/terco_en.html] (Consulté le 2/11/15). 297 Tinospora crispa (L.) Hook f.& Thomson GROUPE C DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe : 1 Tinospora crispa est une espèce de la famille des Menispermaceae et du genre Tinospora. Cette herbe grimpante est largement distribuée dans toute l’Asie du Sud Est et particulièrement en Malaisie, Thaïlande, Vietnam, Indonésie et Inde. Son statut de conservation n’est pas menacé (Yen et Faheem, 2013). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 5 En médecine traditionnelle thaï, la plante est utilisée pour lutter contre la fièvre, le diabète, les phénomènes inflammatoires et le paludisme. En médecine traditionnelle chinoise, elle sert lors de contusions, de septicémie, de fièvre, fracture, gale et ulcère. La décoction de la tige est utilisée lors de paludisme ou en tant que vermifuge alors que la décoction de la plante entière est utilisée en post partum et pour traiter le diabète. Un cataplasme de feuilles fraiches permet de guérir les démangeaisons et les blessures (Yen et Faheem, 2013). En médecine traditionnelle khmère, en laissant la tige macérée dans l’alcool de riz, la boisson alors obtenue est réputée tonique et entre aussi dans la préparation d’un remède contre le rhumatisme. L’infusion de la racine serait efficace contre le paludisme (Dy Phon, 2000). La sève des feuilles est anti urticaire. La racine bouillie est utilisée pour soigner l’arthrite et l’herpès. Les tiges sont bouillies pour le traitement du diabète, du paludisme et de la fièvre (Heang et al., 2013). La tige est surtout employée en cas de fièvre, dyspepsie, sécheresse de la gorge, tonique et apétitive. La feuille et la racine sont utilisés en décoction pour laver les plaies. La sève de la plante est appliquée sur les mamelons de seins de la mère allaitante pour stopper la têtée du bébé (Provendier, 1998). La plante entière est utilisée en médecine vétérinaire en mélange à la nourriture des vaches pour avoir un pelage soyeux (Heang et al., 2013). En Inde, les feuilles macérées sont données aux bovins lors de perte d’appétit (Islam et al., 2013). Dans notre étude, la plante entière est utilisée en macération aqueuse dans l’eau de boisson des poules pour prévenir de maladies infectieuses diverses. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 8 Les propriétés pharmacologiques démontrées de Tinospora crispa sont regroupées dans une revue scientifique récente (Yen et Faheem, 2013) Activité analgésique Démontrée in vivo à partir des extraits séchés de tige, analgésie centrale uniquement. Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir des extraits de la plante contre Staphylococcus aureus. Activité anti parasitaire Activité anti filaire modérée démontrée in vitro à partir des extraits aqueux de tige séchée contre l’adulte de Brugia malayi. Activité hépatoprotectrice Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits éthanoliques de la plante. 298 Activité cardioprotectrice Démontré in vivo sur rats anesthésiés à partir des extraits de butanol de la plante. Activité ant atherosclérotique Démontrée in vivo à partir des extraits aqueux de la tige Activité anti diabétique Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits de la plante. Activité hypoglycémique démontrée in vivo sur patients humains à partir des extraits de la plante. Activité anti oxydante Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux de la tige et des extraits méthanoliques de la plante. Activité anti paludique Démontrée in vivo sur souris à partir des extraits crus de la plante contre Plasmodium yoelii. Activité anti tumorale Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux de la tige. IV. ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT IV.1 Élevage avicole Activité immunostimulante Une étude menée sur des poulets de chair indique que l’ajout d’extrait de Tinospora crispa dans la ration peut réduire le stress des animaux par l’augmentation de la réponse immunitaire humorale au virus de Newcastle (Jindamongkon et al., 2005) IV.2 Élevage porcin Effet sur la croissance des animaux Une étude menée sur des porcs en croissance élevés en extérieur et en intérieur indique que l’ajout de Tinospora crispa dans l’alimentation des animaux n’entraine pas d’effets délétères sur la croissance de ces derniers (Buakeeree et Thepparat, 2006). V. BIBLIOGRAPHIE BUAKEEREE K, THEPPARAT M. (2006). Raising systems and supplementation of Tinospora crispa on production performance of indigenous pigs. In: Proceedings of the 44th Kasetsart University Annual Conference, Kasetsart, 30-Janvier- 2 Février 2006, Kasetsart University, 382-390. DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. HEANG P et al. (2013). Traditional medecine in Cambodia part one,. Phnom Penh, National center of traditional medecine, 152p. ISLAM MA, YEASMIN M, RAHMATULLAH M. (2013). Ethnoveterinary practices among folk medicinal practitioners of three randomly selected villages of Dinajpur district, Bangladesh. Am-Eurasian. J. Sustainable Agr., 7(2), 75-84. 299 JINDAMONGKON K, ISARIYODOM S, TIRAWATTANAWANICH C, KONGKATHIP N, MONGKOLSOOL Y, SANTISOPASRI W. (2005). The effects of extracts from Curcuma longa, Paederia tomentosa and Tinospora crispa on stress and immunity of broiler chickens. In: Proceedings of 43rd Kasetsart University Annual Conference, Thailand, 1-4 Février, 2005, Kasetsart University, 202-210. PROVENDIER D. (1998). Contribution à l’étude ethnobotanique des plantes médicinales du Cambodge, 60p. YEN CK, FAHEEM A. (2013). A Review of the Secondary Metabolites and Biological Activities of Tinospora crispa (Menispermaceae). Trop. J. Pharmac. Res., 12 (4), 641-649. 300 Xylia xylocarpa (Roxb.) Taub GROUPE B DISTRIBUTION ET CONSERVATION Groupe : 1 Xylia xylocarpa est une espèce de la famille des Fabaceae et du genre Xylia. On le retrouve en Inde et en Asie du Sud Est (Thaïlande, Cambodge, Laos et Vietnam). Cet arbre décidual pousse dans les forêts à feuilles persistantes ou mixtes mais est souvent cultivé pour faire de l’ombre dans les plantations. Son état de conservation n’est pas préoccupant même si son bois est prisé pour la construction (tropicalstheferns). USAGES TRADITIONNELS Groupe : 5 En médecine ayurvédique, l’écorce est considérée comme astringente et une décoction de cette dernière est utilisée comme vermifuge. La plante entière est utilisée dans le traitement de la lèpre, des vomissements, de la diarrhée, des ulcères et des blenmorragies. L’huile issue des graines est utilisée dans le traitement des rhumatismes, des hémorroïdes et de la lèpre (tropicalstheferns). En médecine traditionnelle khmère, l’écorce et le fruit sont utiles en cas d’hémoptysie (Leti et al., 2013 ; Dy Phon, 2000). L’écorce est aussi anti diarrhéique et anti pyrétique. Les fleurs réduisent la fièvre et protège contre les maladies cardiaques. La plante entière est contre indiquée chez la femme enceinte (Heang et al., 2013). En médecine ethnovétérinaire thaïlandaise, les feuilles sont utilisées dans le soin des blessures des éléphants (Heang et al., 2013). Dans notre étude, l'écorce sert dans la prévention des maladies infectieuses en élevage avicole. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 6 Activité anti agrégation plaquettaire Démontrée in vitro à partir d’un composé isolé des feuilles (Mester et al., 1979) Activité anti oxydante Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de la plante (Vadivel et Biesalski, 2013) et des extraits éthanoliques de l’écorce (Tunsaringkarn et al., 2012). VIII. BIBLIOGRAPHIE DY PHON P. (2000). Plantes utilisées au Cambodge, Phnom Penh, Imprimerie Olympique Hor Thim, 916p. HEANG P et al. (2013). Traditional medecine in Cambodia part one,. Phnom Penh, National center of traditional medecine, 152p. LETI M, HUL S, FOUCHÉ J-G et al., (2013). Flore photographique du Cambodge. Toulouse, Ed. Privat, 590p. 301 MESTER L, SZABADOS L, MESTER M, YADAV N. (1979). Identification by 13C NMR spectroscopy of trans-5-hydroxypipecolic acid in the leaves of Xylia xylocarpa, a new inhibitor of platelet aggregation induced by serotonin. Planta Medica., 35 (4), 339-41. 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Son état de conservation n’est pas préoccupant. USAGES TRADITIONNELS Groupe : 5 La plante est utilisée dans le traitement des insomnies et de l’anxiété (San et al.,2013), des brûlures, blessures, phénomènes inflammatoires, pour traiter l’hypertension et en tant que diurétique (Meera et Bhargayi, 2014). En médecine traditionnelle khmère, la feuille et la graine sont employées contre la toux, la coqueluche et comme somnifères (Leti et al., 2013). En médecine traditionnelle vétérinaire en Inde, les feuilles, les graines et l’huile sont utilisées dans le traitement des brûlures chez les bovins (Verma, 2014). Au Pakistan, les feuilles vertes sont utilisées pour augmenter la production laitière des chèvres, la décoction des feuilles sert lors de dysenterie et le fruit comme laxatif (Khattak et al., 2015). Dans notre étude, la racine bouillie est utilisée oralement lors de météorisation des bovinés. PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 8 Activité anti inflammatoire Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits hydroalcooliques de la plante entière (Bhargaya et Rana, 2014) et à partir de l’ extrait de chloroforme d’écorce (Deshpande et al., 2013) Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir des extraits de feuilles contre Staphylococcus aureus et Escherichia coli (Najafi et al., 2013 ; Abalaka et al., 2010). Démontrée in vitro à partir des saponins extraits de l’écorce des tiges contre Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeruginosa, Streptococcus faecalis, Klebsiella pneumoniae, Escherichia coli, Enterobacter faecalis, Enterobacter faecium et Proteus mirabilis (Raghvendra et al., 2011). Activité anti parasitaire Activité anthelmintique démontrée in vitro contre les oeufs de nématodes à partir des extraits aqueux des feuilles (Hussain et al., 2011). Activité anti fongique Démontrée in vitro à partir des extraits méthanoliques de la plante contre Trichophyton rubrum, T.mentagrophytes, Microsporum canis et Aspergillus fumigatus (Adamu et al., 2006). Activité anti diarrhéique 303 Démontrée ex vivo sur des jejunums de lapins et ileum de rats et in vivo sur rongeurs à partir des extraits méthanoliques de racine ( Dahiru et al., 2006) Activité cicatrisante Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits ethanoliques des feuilles ( Meera et Bhargayi, 2014). Activité hépatoprotectrice Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux de feuille ( Dahiru et Obidoa, 2009 ; 2007; Dahiru et al., 2005). Activité anxiolytique Démontrée in vivo sur souris à partir des extraits éthanoliques des feuilles (Une et al., 2014). Effets sur la mémoire Activité nootropique démontrée in vivo sur souris à partir des extraits méthanoliques des feuilles (Khan et al., 2012). Les extraits d’éthyl acétate des graines sont responsables d’une diminution de l’activité motrice et affectent la mémoire concernant la reconnaissance spatiale chez les rongeurs ( Sadiq et al., 2009). Activité anti diabétique Démontrée in vivo sur rats diabétiques à partir des extraits aqueux et de pétrole du fruit (Jarald et al., 2009). Activité anti tumorale Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux de feuilles (Maity et al., 2011) et in vivo sur souris à partir desdes extraits aqueux et éthanoliques de graines ( Tulika et al., 2011). Activité anti oxydante Démontrée in vitro à partir des extraits de fruits (Dureja et Kunal, 2012) et de feuilles (Gupta et Singh, 2013) et d’écorce de tige (Perumal et al., 2012). Activités diverses Activité hypnotique démontrée in vivo sur souris à partir des extraits éthanoliques des graines (San et al.,2013). Diminution de la mobilité des spermatozoïdes démontrée à partir des saponins extraits de l’écorce (Raghvendra et al., 2011) VI. ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT IV.1 Élevage avicole Activité immunostimulante Une étude menée sur poulets de chair conclue que l’ajout de feuilles dans la ration stimule la réponse immunitaire cellulaire des animaux (Maity et al., 2012). V BIBLIOGRAPHIE ABALAKA ME, DANIYAN SY, MANN A. (2010). Evaluation of the antimicrobial activities of two Ziziphus species (Ziziphus mauritiana L. and Ziziphus spina-christi L.) on some microbial pathogens. African J. Pharm. Pharmacol., 4 (4), 135-139. ADAMU HM, ABAYEH OJ, IBOK NNEU, KAFU SE. (2006). Antifungal activity of extracts of some Cassia, Detarium and Ziziphus species against dermatophytes. Nat. Prod. Rad., 5 (5), 357-360. 304 BHARGAVA A, RANA AC. (2014). Anti inflammatory activity of Zizipus mauritiana Lam. in carrageenan induced paw edema in rats and its comparison with some standard flavonoids. Int. J. Pharmac. Sci. Res., 4 (2), 788-791. DAHIRU D, WILLIAM ET, NADRO MS. (2005). 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Le rhizome est aussi utilisé lors d’anorexie, d’arthrite, dyspepsie, hémorragies, tumeurs, congestions thoraciques, cholera, variole, bronchites chroniques, coliques et colites, toux, diarrhée, difficulté respiratoire, fièvre, flatulence, indigestion, nausées matinales, indigestion, rhumatismes, maux de gorge, douleurs abdominales et vomissements (Moghaddaso et Kashani, 2012). En médecine traditionnelle chinoise, les rhizomes secs ont un effet réchauffant, stimulant, ils peuvent dissoudre les glaires, réchauffer les poumons et ont un effet antiémétique. Ils sont indiqués lors de nausées et vomissements, diarrhée, abdomen froid et douloureux, mains et pieds froids, pouls faible, froid excessif dans les poumons, toux et crachats clairs et profus. La racine fraiche est utilisée comme remède pour les rhumes, les estomacs froids, les nausées et les intoxications aux fruits de mer (Reid, 1989). En médecine ayurvédique, il sert notamment dans le traitement des caillots sanguins, pour réduire le cholestérol et lutter contre l’arthrite. En médecine arabe, il est considéré comme aphrodisiaque (Moghaddaso et Kashani, 2012). En médecine traditionnelle khmère, le rhizome est utilisé pour les maux d’estomac, est anti vomitif, anti diarrhéique, anti inflammatoire, pour le soin des contusions, entorses, luxations (Leti et al., 2013) et aussi contre la toux et le rhume. Les tiges sont utilisées dans le traitement des diarrhées. Les feuilles sont utilisées dans le traitement des infections oculaires et en tant que vermifuge et dans le traitement des calculs et de la rétention urinaire. Les feuilles pliées servent à appliquer sur les fontanelles des nouveaux nés pour prévenir contre le rhume (Dy Phon, 2000). Les fleurs sont utilisées lors de troubles nerveux. La racine est anti expectorante et « fait manger ». Le fruit est utilisé dans les troubles de l’agalactie, en tant qu’antipyrétique et pour les troubles de la gorge (Heang et al., 2013). En médecine ethnovétérinaire indienne, le gingembre est donné oralement avec du sucre de palme aux vaches présentant une diminution de l’appétit (Panda et Dhal, 2014) et est considéré comme diurétique et carminatif. Au Pakistan, il est utilisé comme anti parasitaire du bétail (Farooq et al.,2008) et en Ethiopie il sert lors d’inflammation occulaire (Ygezu et al., 2014). En élevage avicole, le gigembre est donné en préventif aux poules pour lutter contre les maladies respiratoires (Wynn et Fougère, 2007). Dans notre étude, le rhizome est utilisé pour prévenir les maladies infectieuses des poules telles que la maladie de Newcastle, le choléra et le coryza infectieux. 307 PROPRIÉTÉS PHARMACOLOGIQUES Groupe : 8 Les propriétés pharmacologiques du gingembre sont regroupées dans quatre revues scientifiques récentes (Hossein et al. 2014 ; Moghaddasi et Kashani, 2012 ; Ghosh, 2012 ; Ali et al., 2008) Activité anti inflammatoire et analgésique Activité anti inflammatoire démontrée in vivo sur rats à partir d’extrait de gingembre (Moghaddaso et Kashani, 2012). Activité analgésique démontrée in vivo à partir du gingembre (Ghosh, 2012). Activité anti bactérienne Démontrée in vitro à partir de composés extraits du gingembre contre Eschercihia coli, Proteus sp, Staphyococcus sp, Streptococcus sp et Salmonella sp (Ghosh, 2012). Démontrée in vitro à partir des extraits aqueux de gingembre contre Helicobacter pylori (Hossein et al. 2014). Démontrée in vitro à partir des extraits hydro alcooliques du gingembre contre Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeruginosa et Escherichia coli (Hossein et al. 2014). Démontrée in vitro à partir d’huile essentielle de gingembre contre les salmonelles entériques affectant les volailles (Majolo et al., 2014). Activité anti virale Démontrée in vitro à partir du gingembre séchée contre le rhinovirus (Hossein et al. 2014). Activité anti parasitaire Démontrée in vivo sur chiens infestés par les filaires Dirofilaria immitus (Ali et al., 2008) Activité anti fongique Démontrée in vitro à partir de l’essence de gingembre contre Candida albicans (Hossein et al. 2014). Démontrée in vitro à partir d’extraits de gingembre contre Rhizopus sp (Ali et al., 2008). Activité anti émétique et anti nausée Démontrée à partir d’un essai clinique sur des femmes enceintes présentant des vomissements et des nausées matinales et sur des patients présentant le mal de mer (Hossein et al. 2014). Activité anti ulcère Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits hydroalcooliques de gingembre et lors d’un essai clinique sur patients humains à partir de décoction de gingembre frais ((Hossein et al. 2014 ;Moghaddaso et Kashani, 2012). Effet sur le système cardiovasculaire Effet inotrope positif démontré ex vivo sur des atriums de cobaye à partir du gingembre (Moghaddaso et Kashani, 2012). Effet anti thrombotique démontré in vivo sur rats à partir des extraits aqueux du gingembre (Ghosh, 2012). Activité hypotensive démontrée in vivo sur rats à partir d’extrait crus de gingembre (Ghosh, 2012). Activité néphroprotectrice Démontrée in vivo sur rats à partir des extraits aqueux et éthanoliques de la plante (Ghosh, 2012). Activité anti diabétique 308 Démontrée in vitro et in vivo sur rats diabétiques à partir du gingembre et de la poudre de gingembre (Hossein et al. 2014). Activité anti arthritique Démontrée in vivo sur rats à partir de l’huile essentielle (Moghaddaso et Kashani, 2012). Activité anti ostéo-arthritique démontrée lors d’un essai clinique sur patients humains à partir des extraits alcooliques du gingembre (Hossein et al. 2014). Activité anti tumorale Démontrée in vitro à partir des extraits de gingembre (Ghosh, 2012). Activité diverses Activité anti oxydante démontrée in vitro et in vivo sur rats à partir de plusieurs extraits de gingembre (Ghosh, 2012). Effet stimulateur de la spermatogénèse démontrée sur les spermatozoïdes de rats à partir de la poudre de gingembre frais (Hossein et al. 2014). IV ÉTUDES CONCERNANT LES ANIMAUX DE PRODUCTION D’INTÉRÊT IV.1 Élevage avicole Effet sur la croissance des animaux Deux étude menées sur des poulets de chair indique que l’ajout de jeune gingembre jusqu’à 6% de la ration des animaux n’a pas d’effet délétère sur les performances de croissance des animaux (Ahmed et al., 2014 ; Sribata et al., 2012). Une deuxième étude similaire conclut que l’ajout de gingembre à hauteur de 2% a un effet positif sur les performances de croissance (Valiollahi et al., 2014). De manière similaire, l’ajout de 0,4 à 0,6% d’infusion de gingembre dans l’eau de boisson des poulets de chair entraine des paramètres physiologiques ainsi qu’un profil lipidique améliorés chez les animaux (Saeid et al., 2010). Enfin, l’ajout de 0,5% de gingembre augmente les performances des poules pondeuses (Akbarian et al., 2011) Effet lors de stress thermique Une étude menée sur des poulets de chair conclut que la supplémentation alimentaire des poulets en poudre de gingembre améliore l’expression des protéines de choc thermique et réduit la température corporelle des animaux, leur permettant de mieux lutter contre le stress thermique (Hasheimi et al., 2013) Activité immunostimulante L’effet immunostimulant du gingembre chez les poulets à été démontré par Valiollahi et al.,: la supplémentation alimentaire des poulets en gingembre augmente les titres an anticorps post vaccinaux contre le virus de Newcastle. Activité anti bactérienne L’ajout d’huile de gingembre dans la ration des poulets de chair diminue le nombre d’Escherichia coli et autres entérobactéries intestinales ainsi que le nombre de Salmonelles et d’espèces de Shigella (Shanoon et al., 2012) Activité anti oxydante Les propriétés anti oxydantes du gingembre ont été confirmées en élevage avicole dans un essai clinique mené sur 336 poulets de chair (Habibi et al., 2014) IV.2 Élevage porcin Activité immunostimulante 309 Une étude menée sur des truies en gestation montre que la concentration en IgG du colostrum des truies ainsi que celle du plasma des porcelets est augmentée par l’ajout de gingembre dans la ration des animaux trente jours avant la mise bas (Lee et al., 2010). V BIBLIOGRAPHIE AHMED MH, ATTI KAA, MALIK HEE, ELAMIN KM, DOUSA BM. (2014). Ginger (Zingiber officinale) root powder as natural feed additive for broiler chicks. Global J. Anim. Sci. Res., 2 (4), 383-389. AKBARIAN A, GOLIAN A, AHMADI AS, MORAVEJ H. (2011). 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Elle a pour objectifs, d une part, de recenser ces pratiques afin d éviter la perte du savoir ancestral khmer lié au soin traditionnel des animaux et, d autre part, de valider de manière scientifique l’utilisation des plantes médicinales dans le but final de permettre la promotion des pratiques les plus intéressantes auprès des familles paysannes. En 6 mois, un ensemble de 72 plantes entrant dans la composition de 113 remèdes ont été recensées dans huit provinces du Cambodge. Elles sont présentées dans cette étude en fonction de leur utilisation sur le terrain et classées selon leur potention médicinal. Mots clés ETHNOPHARMACOGNOSIE/ ETHNOLOGIE/ PHARMACOLOGIE/ ÉLEVAGE/ SANTE ANIMALE/ PLANTE MEDICINALE/ MEDECINE TRADITIONNELLE/ BOVIN/ PORC/ BUFFLE/ POULE/ ASIE/ CAMBODGE. Jury : Président : Pr. Henry Directeur : Monsieur Sébastien Perrot Assesseur : Madame Barbara Dufour Invité : Monsieur Hervé Petit 313 VETERINARY ETHNOPHARMACOGNOSY IN BUFFALO, CATTLE, PIG AND POULTRY FARMINGS IN CAMBODIA DELESALLE Victoire Summary A veterinarian ethnopharmacognosy study consists in studying traditional pratices about livestock farming and animal health in a human society. This study presents the ethnoveterinarian pratices of buffalo, cattle, pig and poultry farmers in Cambodia, South East Asia. It allows, on one hand, to take an inventory of these pratices and to avoid the loss of thefarmers cultural knowledge about animal health and on the other hand, to promote the most interesting practices by scientifically validating the medicinal plants uses. During 6 months, 72 plants used in 113 remedies were collected in 8 provinces in Cambodia. We present them in this study according to their ethnological uses and medicinal potential. Keywords ETHNOPHARMACOGNOSY/ ETHNOLOGY/ PHARMACOLOGY/ FARMING/ ANIMAL HEALTH/ MEDICINAL PLANT/ TRADITIONAL MEDICINE/ CATTLE/ PIG/ BUFFALO/ POULTRY/ ASIA/ CAMBODIA Jury : Président : Pr.Henry Director : Mr Sébastien Perrot Assessor : Mrs Barbara Dufour Guest : Mr Hervé Petit 314 315