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Dans quelle mesure nos comportements sont-ils influencés par les normes ? Ce que nous
pensons et faisons est-il l’expression de notre volonté, de notre libre-arbitre ou est-il dicté de
manière plus ou moins directe, expresse ou implicite, par des normes, voire des
représentations des normes, qui nous échappent en partie ? Mais qu’est-ce qu’une norme et
comment la reconnaître ? Une norme n’étant jamais isolée, elle ne prend être appréhendée
que dans le système normatif plus vaste dans lequel elle s’insère, qu’elle contribue ainsi à
former et à en assurer la cohérence.
Michel Troper, philosophe du droit, définit ainsi une norme par son contexte : «une norme
qu’elle soit juridique, morale ou religieuse est celle qui appartient à un système de normes ou
système normatif, également appelé ordres normatifs. Une norme est juridique si elle
appartient au système ou à l’ordre juridique, de même qu’une norme est morale si elle
appartient au système ou à l’ordre de la morale ». (Troper, 2001) ;
Une même norme, comme la prohibition du meurtre, n’aura pas la même symbolique, les
mêmes implications et sanctions si on la considère d’un point de vue moral, religieux ou
juridique. Un même ensemble de normes peut ainsi revêtir différentes natures : les normes
religieuses peuvent fonctionner comme des règles morales ou comme un ordre juridique. A la
suite de Montesquieu, dans la pensée occidentale, il revient au politique de différencier ces
différents systèmes normatifs et de clarifier leurs champs d’application respectifs. La
particularité de ces systèmes est de coexister dans un même espace-temps, à la fois au sein
d’une société donnée, des différents collectifs qui la composent et des individus. Nous
sommes donc en permanence confronté à une pluralité de systèmes normatifs qui encadrent,
influent, agissent sur nos comportements, notre manière de penser, d’appréhender le monde
et les relations humaines. Face à une situation donnée, les normes en présence peuvent se
renforcer, régir des champs autonomes ou alors être en tension, obligeant alors l’individu à
arbitrer entre normes « concurrentes » selon les contextes, ses convictions…
Mieux comprendre les relations entre un individu ou un collectif et ces systèmes permet de
trouver des clés de lecture et d’action : peut-on agir sur les normes ? Quel rôle peuvent-elles
jouer dans un processus de changement ? Pourquoi telle règle n’est-elle pas suivie ou
contestée ? Comment arbitrer entre différents systèmes normatifs ?
Principales disciplines concernées
Philosophie, sociologie, ethnologie, théologie, sciences juridiques, économiques et politiques,
gestion, psychologie et psychologie sociale, linguistique, intelligence artificielle, design,
ergonomie.
Ces disciplines sont à l’origine d’une abondante littérature et d’une réflexion nourrie sur les
normes et leur interaction avec l’agir. Plusieurs approches peuvent être schématiquement
distinguées :
- Une approche descriptive qui regarde comment fonctionnent des individus ou un
collectif et les systèmes de normes en jeu.
- Une approche explicative qui cherche à mettre au jour les mécanismes de cette
interaction, voire à les théoriser
- Une approche prescriptive qui privilégie la manière dont les normes orientent voire
contraignent un comportement, notamment dans des domaines comme le droit, le
design ou encore l’éthique.
- Une approche prédictive qui modélise cette interaction dans une visée prospective.
C’est le cas notamment de travaux de psychologie sociale ou d’intelligence artificielle.
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