CONCLUSION
Inéluctablement, les relations Nord-sud en
l'occurrence les relations germano-béninoises
susci~ent
une interrogation, àsavoir: quel avantagepeut-ontirer
des aides matérielles et financières, lorsqu'onsait que
les formes de l'échange sont défavorables pour
le
Sud
dontfait paltie le
Bénin?
Toutefois, une
chose
est
sûre, en
ce
qui
concerne laRépublique du
Bénin;
c'est
que
"Dans
sa
lutte pour le développement, le peuple béninois a
2.1.
L'autre
réalitéen question
réalisée.
Il
nous montre aussi
qu!.~
l'intérêtdesAllem<lnds
au
Bénincomme ailleurs enAfriquede l'Ouest(au
Togo
par exemple),
s'est
principalement porté sur deux
secteurs: le secteur primaire et surtout le secteur
tertiaire. Dans ces deux secteurs, les projets sont
multiples, palpables, réels, cependant l'économie des
pays bénéficiaires desditsprojets peine, la croissance
est timide, le développement stagne, la pauvreté est
toujours au rendez-vous et le bien-être pratiquement
absent.
étant
donné
que
le
secteur
secondaire
multiplicateurde ce bien-être et base de tout progrès
industriel est presque inexistant. Force estde constater
que tout reste àfaire pour le développement de ce
secteur, unsecteur secondaire sciemment marginalisé
parles allemands.Or, tant que tout reste àfaire pour le
développement dudit secteur,
il
estclairque tout reste
àfaire pourun véritable bien-être des populations et
pourun changement qualitatifde leurs conditions de
VIe.
Adéfaut
d'un
changementqualitatif, un mal-
être
et
une
dégradation
des
conditions
de
vie
s'installent; autant de choses qui nous amènent àdire
comme
Axelle
KABOU:"
...
Ia
dégradation
continue
...
ne tend-elle
pas
àindiquer que l'on est
confronté àune vaste
escroquerie?"
(Axelle
KABOU, Et
si
l'Aji-ique refusaitle développement?
Paris, L'Harmattan, 1991,
p.
18.).
Vaste
escroquerie,
puisque
l'impact
des
différentes actionsentreprises bienque nécessaires, ne
reflète pas pleinementun changementqualitatifpour
l'instant, maistraduitl'autreréalité annoncéeplus haut.
____________________________
Sciences sociales et
humaines
d'Allemagne atlUche une valeur particulière àce
que,
pour
les livraisons résultant
de
l'octroi du
crédil, la préférence soit donnée aux produits
de
l'industrie
du
Land
de
Berlin."
(Philippe
NOUDJENOUME, Les accords de coopération entre
le Bénin
etl'
Allemagne 1960-1995.
p.
67.
p.
70).
Puis l'alinéa 1
b.
article 6de
la
Convention de
financement du 6novembre
1984:
.,
Le hénéficiaire
confiera la préparation et
la
surveillance du projet
àdes ingénieurs conseils allemands indépendants
et qualifiés et sa réalisation -après avoir lancé un
appel d'ol/i'e puh/ic international -àdes .firmes
qualifiées" (Philippe NOUDJENOUME, Les accords
de coopérationentre le Bénin et
l'Allemagne
1960-
1995, Cotonou, ENAet Fondation Hans Seidel 1995
, ,
p.
107).Pour nous, et par l'intermédiaire des clauses
du genre,
il
s'agittout simplement d'-'engroisser une
foultitude d'experts dont l'inutilité, jaugée àl'aune
de
l'aggravation du sous-développement, ne souffre
d'aucune discussion".(Axelle KABOU,Et
si
l'Afrique
refusait le développement? Paris, l'Harmattan, 1991,
p.
18). Et ce, àvrai dire, sous couvert de
l'aide
au
développement, etplus précisément sous couvert des
projets de développement.
C'est
cela l'autre réalité.
En
effet. des principes et des priorités de la
République Fédérale
d'Allemagne,
nous sommes
indiscutablementen droit de souligner
qu'une
bonne
partie ducapital financier alloué auBéninest destinée
autransfert d'équipements; équipements qui sont les
produits dusecteursecondaire allemand.
Cette aide, quelque soit sa nature, ne fait pas
du
pays bénéficiaire un concurrent
du
donateur. La
République Fédéraled'Allemagne, parses crédits àla
production, favorise le niveau élevé des matières
premières. Ellessont ensuite acheminées, parles routes
et les pontsconstruits par lesAllemands, vers les
POitS
de la CEE (aujourd'hui UE).
D'où
la prédominance
des projets des secteurs primaire ettertiaire.
Avrai dire, le manque
d'engouement
des
Allemands pourinvestirdans le secteursecondaire ou
mieux lerefuspresque d'investirdans cesecteurest
le
refletde l'undesprincipes de nos partenairesallemands,
un principe qui aété souligné àBonnen 1984. De ce
principe,
il
ressort
qu'il
existe
une
étroite
interdépendance entre
la
capacité de rendement de
l'économie
allemande
et
la
coopération
au
développement. Les projets sont choisispar les deux
gouvernementsenfonction des priorités qui existenten
matière de développement.
C'est
pourquoi dans
l'exécutiondes projets, la partie allemande exige de
prendre de préférenceenconsidération les fournitures
etprestations allemandes, ycompris les compagnies
allemandesdetransport.Apreuve, l'article 6de l'accord
d'aide
financière
du
Il
juin
1975 stipulant
que"
le
gouvernement
de
la
République
Fédérale
Revue
du
CAMES-
Nouvelle Série B,
Vol.
008
N°
1-2007
(1"
Semestre) 17