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Billet Economique
En Tunisie 2,1 millions de personnes sont employés dans le secteur privé sur un total de masse active de 3,2 millions. Le
secteur privé tunisien contribue donc à 75% dans la création de l’emploi. Il assure une création nette de 55 000 emplois par
an dont le 1/3 provient du secteur off shore. Moins de 0,2% du tissu des entreprises privées emploient plus de 200 em-
ployés, et représentent plus d’un quart de tous les emplois.
Le taux de création nette d’emplois des entreprises employant entre 10 et 50 travailleurs est d’environ 5,4 % plus élevé que
celui des très grandes entreprises, alors que le pourcentage correspondant aux entreprises comptant entre 200 et un millier
de travailleurs est de 3,8 %.
Le secteur privé tunisien compte environ 602 mille entreprises privées dont 12 000 emploient 10 employés ou plus. Parmi
elles 2 763 bénéficient du régime incitatif off shore- représentant 32% des emplois salariés en 2010- dont 35% dans l’indus-
trie textile et 18% dans l’agro-alimentaire.
Sur les 3 135 entreprises à participation étrangère 2 454 relèvent des industries manufacturières ,380 des services, 158 du
tourisme, 81 de l’agriculture et 62 de l’énergie pour un total de près de 25 mille emplois (source Banque Mondiale et INS).
Selon une étude sur la dynamique des entreprises tunisiennes
réalisée par l’INS et la banque mondiale, 86% de l’ensemble des
sociétés dans le pays étaient unipersonnelles en 2010, alors que
les entreprises employant plus de 100 personnes ne dépas-
saient pas 0,5% mais représentaient 37% de tous les emplois,
soit plus que toutes les entreprises unipersonnelles unies. L’é-
tude souligne que parmi les entreprises qui existaient en 1996,
4% seulement avaient évolué en taille en 2010 et un total de
55% avaient cessé leurs activités.
En dehors de leur faible employabilité, les entreprises privées se caractérisent par une productivité très faible. En effet, la
même étude conclut que le doublement de la productivité ne permettrait d'accélérer la création d'emplois que de 3,9% en
raison de la faiblesse des investissements. Le doublement de la production par travailleur est associé à une croissance de
l’emploi progressant de 1 à 5 %. De même, une augmentation d’un décile (10%) dans la distribution de la rentabilité (par
secteur et par an) est associée à une accélération de la croissance de l’emploi d’environ 1 à 2 %, ceteris paribus. Une simple
simulation suggère que si les tendances d’avant la révolution ne changeront pas, en 2025, 90% des entreprises seront des
entreprises unipersonnelles et 42% de tous les emplois formels seront sous la forme de l’auto-emploi. (Source : INS-BM
2013)
L’observation de la productivité du travail montre une faible croissance au cours de la dernière décennie (2%) comparati-
vement à certains pays concurrents sur le marché de l’UE (10,2% en Chine, 3,9% en Turquie).
La part de l’informel dans l’économie nationale, évaluée à 40% par le FMI, semble être aujourd’hui la zone de décompres-
sion qui évite au pays une deuxième explosion sociale. L’emploi informel se scinde en deux catégories : l’emploi informel
salarié qui représente 32% de l’emploi salarié et l’emploi informel non salarié qui représente 23% de l’emploi total non sala-
rié.
3. Les investissements
La majorité des tunisiens sont de plus en plus convaincus que
dans tous les domaines la visibilité n’est pas encore claire. De ce
fait, l’investisseur suit et subit la psychologie des foules.
Entre 2010 et 2013, la part du secteur privé dans l’investisse-
ment global a régressé de 20 points, il est passé de 62,8% en
2008 à 43% en 2012. Déjà même avant la révolution, la part des
investissements privés est remarquablement dépassée par celle
enregistrée dans des pays arabes dont le Maroc (78%) et l’Egypte
(74,5%) et autres pays concurrents.
Part des investissements privés dans le
total investissement (Banque Mondiale)