DTWICE samedi au Dynamo à 22H00
Tout en pudeur, l’oeil qui pétille de malice, David Darricarrère ose enfin se mettre à
nu et s’orienter vers sa musique, celle dont il a toujours eu l’intuition. Clavier et chant
lead de SMOOTH depuis plus de dix ans, il est entre autres le compositeur de
Friendly Yours et d’Another Life, singles qui sont passés en boucle sur Nova durant
l’année 2010. Il y a près de six ans, alors que le deuxième album du trio nantais était
en cours d’élaboration (The Endless Rise of the Sun), David sentit poindre une envie
d’autre chose, une mélodie dont le volume ne cessera de monter. Il lui faudra toutes
ces années pour comprendre et tendre la main à cette moitié de lui, comme on la
tend à un vieux frère trop longtemps ignoré. A trente-cinq ans, c’est donc seul et
réconcilié avec lui-même que David, aka Dtwice, signe Pleased to meet you, un
projet plus personnel que jamais.
C’est au gré des rencontres, en remettant cent fois le coeur à l’ouvrage, que ce
premier EP a pris forme. Les Beat Torrent avaient flairé le potentiel de Dtwice en
remixant le ravageur I.G.L.W.Y sur Beat Torrent Reworks. Puis c’est Pégase (Minitel
Rose) qui, un beau jour, pousse la porte du studio de David. Sans le savoir alors,
l’influence du chanteur de Minitel Rose va être décisive : leur complicité grandissante
permet à David de se réinventer en chassant les réflexes acquis ; il trouve de
nouveaux codes, une manière de créer plus essentielle. Surtout, il cesse de regarder
d’en bas les idoles d’en haut et ose taquiner les sonorités rock qui lui sont si chères.
Dtwice gagne en légitimité dans les yeux de David, dans son jeu et dans sa voix.
Pleased to meet you révèle toute la sensualité de son compositeur, un parfum
masculin-féminin qui fleure autant la vanille que l’ambre gris. Si les lodies sont
douces et le chant suave, voire rien, il n’en reste pas moins que chaque morceau
est d’une précision redoutable, tant dans le jeu que dans la justesse des
arrangements. Pleased Too meet you, longue plage atmosphérique, plante le cor
rock de l’EP, façon western moderne tout se joue sur un fil : batterie catchy,
choeurs envoûtants, guitare ronde et tendue. Puis résonnent les riffs de guitare
fiévreux de The Man I’ll Never be, complainte d’un homme désabusé qui accepte de
n’être que ce qu’il est face à un monde dont il refuse les codes superficiels et
abscons. C’est aussi la marque au fer rouge, la trace indélébile de l’influence des
French Cowboy sur David Darricarrère (un respect mutuel puisque Stéphane
Louvain, guitariste des ex Little Rabbits, a accepté d’être le guitariste de Dtwice).
Wicked come, avec ses sonorités électro-rock à la Soulwax, clôture cet EP 3 titres
aux univers variés.
Dtwice n’a pas fini de se réinventer, testant déjà les morceaux sur scène, en vue de
réaliser son premier album.
Virgine Champion
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