Andrew Neville, gérant de portefeuille principal du fonds Allianz Global Small Cap Equity,
s'exprime sur les écarts de prime :
« Les rachats de petites entreprises font l'objet d'une très vive compétition. Les grandes entreprises
sont souvent nombreuses à se livrer concurrence pour acquérir de petites entreprises, alors qu'une
poignée seulement de sociétés sont capables de proposer des offres sur de plus grands groupes. De
plus, les analyses disponibles sur les grandes capitalisations sont généralement très abondantes. Les
cours de ces titres se rapprochent donc de leur véritable valeur. La situation est tout autre pour les
petites capitalisations. Ces valeurs sont moins suivies, si bien qu'elles s'échangent souvent bien en-
deçà de leur juste valeur. »
« Les frais qu'impliquent de telles opérations, ainsi que les frais de financement rendent les fusions et
acquisitions des grandes capitalisations beaucoup plus coûteuses. Lorsqu'une grande entreprise
rachète une petite société, elle se sert de son influence pour négocier de meilleures conditions et se
déleste ainsi de tous les doublons. Pour racheter une petite capitalisation, un grand groupe peut tout
simplement utiliser les ressources de trésorerie existantes ou accéder à des crédits bon marché.
Cette opération coûte beaucoup moins cher que de lever des fonds propres pour prendre le contrôle
d'une grande capitalisation. »
« Les activités de fusion-acquisition suivent le cycle de l'économie. Lorsque l'économie se redresse,
les fusions et acquisitions se multiplient et atteignent des sommets au plus haut du cycle
économique. Aujourd'hui, en Europe, nous observons un regain de confiance des dirigeants
d'entreprise dû au retour de la croissance. Ces derniers cherchent à racheter des entreprises pour
améliorer leurs propres perspectives de croissance. »
Stefan Scheurer, analyste Capital Markets chez AllianzGI et auteur du rapport, souligne :
« Nous avons assisté ces dernières semaines à une recrudescence des activités mondiales de
fusion-acquisition, ce qui nous porte à croire qu’elles pourraient devenir un moteur de performance
supplémentaire des marchés d’actions cette année. Les volumes de transaction, bien qu'ils ne soient
pas encore proches des plus hauts atteints lors des cycles précédents, c'est-à-dire en 2000 et 2007-
2008, s'élèvent depuis le début de l'année à 680 milliards de dollars américains3. Il s'agit, à ce jour,
du niveau le plus élevé enregistré depuis 2007, et ce chiffre est en hausse de 56 % par rapport à la
même période l'an dernier. »
« Les fusions et acquisitions ont aujourd'hui le vent en poupe car les entreprises sont parvenues à se
désendetter depuis la crise. De plus, la politique monétaire accommodante pratiquée depuis de
longues années rend le crédit abondant et peu cher. Le taux d'endettement - le ratio entre
l'endettement net et le résultat opérationnel avant intérêts, impôts; dépréciations et amortissements
(EBITDA) - s'élève aujourd'hui à seulement 1,5x, soit 10 % en-deçà de la moyenne sur 20 ans. »
Le cash-flow net disponible des entreprises non financières, exprimé en pourcentage du PIB, s'élève
à 4 % pour les sociétés américaines, non loin de son plus haut historique de 4,4 %. Au sein du G4
composé des États-Unis, du Royaume-Uni, de l'Europe et du Japon, ce chiffre s'est hissé à 3 % du
PIB global en fin d'année dernière, ce qui représente une hausse de 2 % par rapport au niveau atteint
à la mi-2009.
Un autre facteur semble également entrer en ligne de compte : les entreprises américaines affichant
des excédents de trésorerie en dehors des États-Unis cherchent à éviter l'imposition qui résulterait du
rapatriement des fonds. Elles choisissent donc d'employer cet argent à l'acquisition de sociétés à
l'étranger.
3 De janvier 2014 à mi-mai 2014